HISTOIRE

BUISSON EPINEUX ET COUPS FOURRES

Sarko-cible-

 

N’en jetez plus, la  cour est pleine ! Décidément, cette semaine aura été celle de l’accumulation des attaques contre Nicolas Sarkozy. « Acharnement » ont aussitôt crié ses plus fidèles supporters.  Le  mot est faible.  Tout le monde s’y est mis. Evidemment, il y a l’affaire « Bygmalion » et le numéro « d’édition spéciale » d’Elise Lucet, il y a aussi la publication du livre de Patrick Buisson, mais sont venues s’ajouter la charge brutale de Jean-François Copé, la découverte fort à propos d’un carnet qui remet à jour l’affaire du financement libyen de la campagne de 2007… Dans cette marée « noire », le ralliement d’Hervé Mariton à Alain Juppé est presque passé inaperçu. Nicolas Sarkozy n’avait pas besoin de ça. Mais abondance d’attaques ne nuit pas forcément.

Le rejet.

Le principal obstacle que doit surmonter l’ancien président, c’est le rejet dont il fait l’objet de la part de la majorité des Français et qui ne fléchit pas. En disant cela, certains me taxeront d’antisarkozysme, comme si nier les faits suffisait à les faire disparaître. Ce comportement, je le laisse aux socialistes. Je ne fais qu’un constat. J’observe même qu’au fur et à mesure qu’il refait son retard sur Alain Juppé, celui-ci reprend l’avantage sans trop l’avoir provoqué, comme si la mobilisation en faveur de Sarkozy entraînait une mobilisation plus forte pour le maire de Bordeaux, de ceux qui n’en veulent pas. Ce pourrait donc être une course sans fin jusqu’à l’élection du 20 novembre. Sauf si les « affaires » …

L’acharnement.

Curieusement, une large majorité de Français pensent aussi que l’ancien chef de l’Etat fait l’objet d’un acharnement contre lui, judiciaire ou autre. Certes, ce jugement ne vaut pas adhésion. La question se pose tout de même : à savoir si la victimisation que ne manquera pas d’exploiter l’intéressé ne lui rendra finalement pas service. On a déjà vu que c’était le cas à d’autres moments. Il faut distinguer en effet deux types d’attaques. Il y a celles qui sont liées aux affaires judiciaires dont la justice détermine le tempo. On a vu qu’elles entamaient peu son socle de soutiens. Et il y a les règlements de comptes aux contenus les plus sordides qui ne sont pas à l’honneur de ceux qui s’y livrent. Perturberont-ils le cœur militant de la Sarkozie ?

Le buisson épineux.

Je n’ai pas lu le livre de Patrick Buisson (La Cause du peuple), ce genre de prose ne m’intéresse pas. Elle est tellement éloignée des préoccupations réelles des Français.  Mais à l’écouter à la télévision, j’ai découvert un individu qui s’arroge le droit de juger les autres malgré ses propres travers, un caractère incapable de reconnaître ses fautes, et surtout un vaniteux qui se croit investi d’une mission et ressent comme une blessure l’humiliation de sa condamnation pour avoir enregistré Nicolas Sarkozy et Carla Bruni à leur insu. Quand on pense qu’il s’est « goinfré » au service du président (on parle de 600 000€ reversé en commission par un imprimeur), voilà quelqu’un qui perd une occasion de se taire. C’est un corrompu qui se croit investi de la mission du Chevalier Ajax pour dénoncer toutes les formes de corruption de la classe politique, sans même se rendre compte qu’il chevauche contre lui-même. J’ai surtout vu un « intriguant » (au sens propre), un personnage inquiétant aux contours sulfureux. Comment Nicolas Sarkozy a-t-il pu être aussi dupe d’un tel collaborateur !  Cet étalage de défauts, de colère, de rancoeur, de hargne, de méchanceté pure suffit à montrer qu’on ne peut pas le prendre au sérieux, ni lui, ni ce qu’il raconte dans son livre. Le problème, c’est qu’il entre en résonnance avec un trait de caractère de Nicolas Sarkozy dont on sait qu’il n’est jamais avare de critique et de « mots » sévères sur ses propres amis, en privé et parfois en public. C’est sa truculence naturelle. Néanmoins, si « La Cause du peuple » n’ébrèche pas le vigoureux soutien que l’ancien président trouve chez les militants de son parti, ce réquisitoire s’ajoute à un nombre infini de soupçons qui, sans remettre en cause son talent et son leadership, peuvent diriger, par lassitude ou crainte, une part de l’électorat vers un homme moins controversé.

Les coups fourrés.

François Fillon avait osé indirectement mettre en cause le statut judiciaire de Nicolas Sarkozy, sans le nommer. On était à la limite de l’exercice. Voici maintenant que Jean-François Copé en rajoute et tire à vue sur tout ce qui bouge. Il me revient la petite phrase de Xavier Bertrand à Nicolas Sarkozy quand le Maire de Meaux avait pris les rênes de l’UMP : « Tu lui donnes les clés de la maison, j’espère que tu as gardé un double… » Un avertissement passé un peu inaperçu et pris pour de l’humour mais qui en disait long sur le personnage.  On comprend aujourd’hui ce qu’il voulait dire. Jean-François Copé, en estimant que la justice devrait passer, c’est règlement de comptes à OK Corral. Il dénonce le fait que Nicolas Sarkozy brigue à nouveau la présidence, un peu comme si l’ancien complice devenait le pire ennemi.  Jean-François Copé n’ayant pratiquement aucune chance d’être sélectionné, peut se permettre de démolir l’ancien président sans en payer les conséquences, une manière de calmer son aigreur d’une (grande) ambition contrariée. Le fait qu’il ajoute que, dans le cas d’une victoire, il le soutiendrait quand même (comme la corde soutient le pendu ?), conformément à l’engagement pris par tous les candidats de la droite à la primaire, ne trompera personne. Deux mots aussi sur le fameux carnet d’un haut responsable libyen du temps de Kadhafi, mort, noyé dans le Danube. Comme par hasard, le document aurait été retrouvé (par qui ?) et serait parvenu à Mediapart (comment) qui l’a transmis à la justice. Drôle de parcours,  vous en conviendrez. Et comme par hasard, les  sommes consignées correspondent à celles que la rumeur avait colportées. Cette histoire me fait penser à celle de la chauve-souris de Bigard. Curieusement futé ce carnet, non ?

La retenue à la source.

Jamais peut-être une période pré-électorale n’aura été aussi confuse, enchevêtrée, grevée d’autant d’inconnues. La gauche n’attend qu’une chose : que la droite se déchire et que celui qui sera désigné sorte de l’épreuve en lambeaux. Les candidats seraient bien inspirés de retenir leurs coups s’ils ne veulent pas désespérer l’électorat de la droite et du centre qui a horreur des querelles. Toutes ces affaires créent un climat peu ragoûtant qui peut avoir un effet démobilisateur sur l’électorat modéré non encarté, auquel cas cela réduirait le nombre des votants laissant le scrutin aux plus militants et aux plus motivés. C’est alors que Nicolas Sarkozy dont la base est la plus nombreuse et la plus active pourrait l’emporter. A moins que, au contraire, l’enjeu de l’élection soit le plus fort, et qu’un grand nombre d’électeurs de la droite et du centre se déplacent mais au profit d’un candidat plus serein. Cette hypothèse mettrait Sarkozy en grande difficulté.  Mais je n’ai pas de boule de cristal !

 

 


LE DENI PERMANENT

Hollande campagne 2016

 

Le déni, avec la procrastination (remettre à demain) c’est la marque du quinquennat de Hollande. Avant 2012, on avait le déni de la crise. Tout était dû à la vilaine politique de Sarkozy.  Depuis son élection, les dénis de réalité ont fleuri comme  jonquilles au printemps. Sur la courbe du chômage, sur la croissance (« elle est là »), sur les prélèvements, sur les déficits… Il a  passé son temps à mentir aux Français. Mais voilà, on arrive au bout du terme, et le champ de ruines qu’il laisse n’est en rien sa faute. C’est ce qui ressort de l’entretien publié dans la revue « Débats » au cours duquel il écrit à sa manière l’Histoire (faut-il un H majuscule ?) de son quinquennat.

Le roi de la défausse.

Tenez-vous bien, tout ce qui arrive ou est arrivé, il n’en est pas responsable. Ses malheurs, son impopularité ne sont pas le résultat de son action personnelle, mais proviennent « des lois incontournables de la politique ». Ainsi, « c’est le destin de la gauche de gouvernement de toujours être accusée de trahison ! » et c’est inexorable, « dès son accession aux responsabilités ». Qu’il n’ait tenu aucune des promesses de sa mélopée (vous savez l’anaphore) du débat avec Sarkozy n’y est absolument pour rien. Le procès aurait eu lieu quoi qu’il arrive. Donc, si on comprend bien, son rejet a été automatique et n’a rien à voir avec son bilan ; il pousse même l’outrecuidance jusqu’à se dédouaner de toute responsabilité personnelle ! Il voudrait dire qu’il n’a servi à rien qu’il ne s’y prendrait pas autrement. Message reçu !

Populaire, mais après …

Ce qui ressort aussi de cette interview, c’est l’observation de la popularité a posteriori dont bénéficient les gouvernants une fois qu’ils ont quitté le pouvoir. Autrement dit, le peuple ingrat juge toujours sévèrement le pouvoir en place, ce qui n’est pas faux. Il  faut attendre l’impopularité du pouvoir suivant pour voir son cas personnel réévalué. L’exemple de Chirac vient évidemment à l’esprit. C’est ce que Hollande appelle le « réenchantement a posteriori ». La formule  sonne comme un regret pour celui qui voulait « réenchanter le rêve français ». Mais surtout ce type de raisonnement lui permet de s’exonérer de toute autocritique. Il ne voit pas que le niveau d’impopularité qu’il subit, aucun autre ne l’a connu avant lui. Mais à quoi bon, puisque l’impopularité et les échecs sont le fruit de la fatalité qui atteint tous les présidents : « La  contestation globale du pouvoir l’emporte sur le jugement sur les idées que je représente et mon action » affirme-t-il sans barguigner ! Comme il va se représenter en 2017 (on parie ?) et sera battu,  ce ne sera donc pas lui, mais « le pouvoir » qui sera mis en échec. Fatalité ultra commode, ce qui lui permet de prévenir : « Les électeurs qui auront voté pour le prochain président ne l’auront fait que pour empêcher le pire (Marine Le Pen). Donc par défaut et pas par adhésion. La contestation de son action est inscrite par avance dans les données du scrutin » anticipe-t-il. Sidérant, non ? Il part d’un constat qui est aujourd’hui une évidence à savoir la présence de Marine Le Pen au second tour, mais c’est pour s’exonérer une fois de plus de toute responsabilité, alors que ce scénario est le fruit de sa faiblesse personnelle qui conduit à l’élimination de la gauche. Et en plus, il légitime par avance la contestation dont le nouveau pouvoir fera l’objet.

La cavalerie budgétaire à la rescousse.  

En attendant, le pouvoir charge la barque pour 2018 dans des proportions qui relèvent du jamais vu. Deux raisons peuvent l’expliquer : primo, faire feu de tout bois  pour essayer quand même de se faire réélire en multipliant les cadeaux électoraux, et secundo, pourquoi se gêner si on doit être battu. De fait, l’ardoise commence à être salée, entre les dérapages budgétaires de l’assurance maladie, de l’assurance-chômage, les prélèvements qui ne diminuent  pas, les baisses d’impôts pour trois ou quatre millions de petits contribuables et les artifices pour entrer dans les clous des exigences bruxelloises auxquels il faut ajouter les 12 à 15 milliards d’euros de déports programmés pour après 2017. Le nouvel exécutif ne va pas trouver un lit de roses pour commencer son mandat. Le tout dans un contexte de faible croissance.

Le chœur de louanges et les grandes orgues.

SapinComme le peuple imbécile ne voit pas les bienfaits de sa politique, tout est mis en œuvre  pour tenter de les lui rappeler. La « garde rapprochée» est donc astreinte à vanter les charmes d’un mandat raté. Sapin-les-bas-roses fait l’éloge du quinquennat en multipliant les contre-vérités et en habillant les chiffres pour les rendre présentables, sans se rendre compte qu’il fait rire tout le monde chaque fois qu’il se targue de son habituel : « Nous sommes sérieux ! ». Marisol  Touraine  crie sur tous les toits qu’elle a « sauvé la sécu », avis que ne semble pas partager la Cour des Comptes qui constate le relâchement des dépenses de santé, et pépère lui-même y va de son refrain en étant « fier de son bilan sur la compétitivité » ! Peur de rien.  Il entame même des manœuvres politiciennes pour tenter de recoller les morceaux à gauche, sans quoi sa candidature n’ira même pas jusqu’au bout : sourires à « l’amer de Lille », Pimperonelle chargée de récupérer le monde enseignant avec des propositions ineptes comme la scolarité jusqu’à 18 ans (on ne change pas une politique qui échoue), Taubira chargée de remonter au front bien qu’elle n’ait pas les « compétences pour guérir les gens du Figaro » (grave), comme elle dit. Et n’oublions pas Camba dans le rôle du ravi de la crèche dont le rôle  assigné est de vanter le génie du Maître et de taper sans retenue sur l’ancien président, considéré comme le meilleur fédérateur de la gauche. Bref, L’air préféré, on le connait : « Tout va très bien Madame la Marquise … »

Tout fout le camp.

Oui, rien ne va, mais il refuse de le voir. La démission de Macron lui porte pourtant un coup fatal. Il  a été obligé d’accepter le principe d’une primaire : une humiliation. Depuis des mois il tente d’organiser les conditions favorables à sa réélection, mais  rien n’y fait, il reste collé au fond de la casserole, comme le caramel quand il  a brûlé. Il a beau multiplier les signaux sur le terrain gouvernemental et de prendre de la hauteur par un activisme diplomatique effréné au cours de l’été, tous ses efforts n’ont servi à rien. La multiplication des candidatures à gauche, au sein du parti ou pas, avec les frondeurs Hamon, Lienemann, Benahmias, Filoche, de Rugy, sans oublier Montebourg et surtout Mélenchon, tout contribue à banaliser la candidature du sortant. La cerise sur le gâteau, c’est le cas du « traitre » Macron dont les sondages prédisent qu’il serait le mieux placé  pour le remplacer. Seuls 17% des Français lui feraient confiance, 12% parmi les ouvriers, 10% parmi les employés. La base politique et sociale se dérobe sous ses pieds. Les Français ont simplement fait une croix sur lui. Mais près de 70% sont persuadés qu’il sera candidat alors que 12% souhaitent sa candidature : tout est dit !  Ses électeurs ont déjà tourné la page « Hollande ». Il veut quand même imposer sa candidature à la gauche. Toujours dans le déni, au mépris des règles et de la constitution, il mène, sans le dire, campagne tambour battant aux frais des contribuables (où est donc Anticor ?), et va faire un discours surréaliste devant ses amis de Terra Nova, pour étriller la droite et commencer à décliner son programme : le « discours de Wagram »… Bah, n’oublions pas qu’après, il y a eu la Bérézina !

 


JUPPE SOUS VENT PORTEUR, SARKOZY SOUS SPI, FILLON A LA MANOEUVRE…

Primaire à droite

 

Le match devient passionnant.

La métaphore de la régate convient bien d’ailleurs.

ALAIN-JUPPE-STRASBOURGAlain Juppé, si l’on en croit les sondages, mènent toujours la course. Cette semaine, il a hissé une voile au portant  avec le thème de « l’identité heureuse » dont il veut faire l’un des fers de lance de sa campagne « joyeuse ». A Strasbourg, excellent choix pour la portée européenne, devant près de 2 000 personnes, il a décliné son « idéal », donnant à son discours une dimension de civilisation tout en déclinant la culture française et les valeurs auxquelles il croit et qu’il souhaite voir partagées par les Français. Ennuyeux ont critiqué certains.  Profond, j’ai trouvé ! En voilà un qui suit son cap sans se démonter. Alain Juppé est un homme de caractère bien trempé qui ne se laisse pas facilement démonter. Calme et solide à la barre, il faudrait pourtant qu’il pousse un peu sa goélette avant que des vents contraires n’arrivent.

La saturation « Sarkozy ».

Sarkozy emission politiqueEn effet, qu’on aime ou que l’on déteste Nicolas Sarkozy, on ne peut pas ignorer la dynamique de sa campagne. Il a durci le ton déjà depuis quelques temps, en critiquant sévèrement la politique d’immigration du gouvernement et en proposant de renforcer les mesures de sécurité et d’adapter l’État de droit aux situations d’urgence. Il était jeudi dernier sur le plateau de France 2, le lendemain à Calais, le jour suivant à Nice…  il mène son train à un rythme effréné. Fidèle à lui-même, il n’est ni dans la modération ni dans la mesure. Il continue à solliciter, par ses annonces sévères pour les immigrés et les chômeurs, l’électorat du Front national, et l’assume d’ailleurs sans vergogne. Sa prestation télévisée a montré qu’il a une phénoménale capacité à répondre à tout sans s’en laisser compter, même quand son interlocuteur devient un adversaire plus qu’un interviewer. Si la gauche dénonce ces dernières semaines ses « propos excessifs», Nicolas Sarkozy qui prétend  être le candidat qui protège les Français,  s'est montré pendant plus de deux heures particulièrement pugnace et serein, malgré les nombreuses interruptions de ses interlocuteurs. «Je me suis battu», constate-t-il en fin d'émission. Soulignant qu'il n'avait «aucune amertume», ni «aucune revanche à prendre», il a insisté sur le fait qu'il «n'était pas François Hollande» : «Je parle à tous les Français. Je ne parle pas à un camp.» Les Français, «j'irai les chercher un à un», a-t-il conclu. Et ça paie : il attire sur sa personne les feux des projecteurs, ce qui semble laisser dans l’ombre ses concurrents, à commencer par Alain Juppé, au rythme de campagne beaucoup plus soft et aux propos plus … modérés. Les sondages semblent montrer (restons prudents), que, même en tenant compte de la marge d’erreur, la primaire de la droite opposerait au second tour Nicolas Sarkozy à Alain Juppé. Et si celui-ci a encore l’avantage au second tour (52-48), on est désormais dans un rapport de forces qui peut s’inverser.

Un face à face déroutant.

Cette course présidentielle où l’on compte bien trop de candidats est tout de même surprenante. Les quatre-cinquièmes de l’électorat, si l’on en croit les enquêtes d’opinion, ne veulent ni de François Hollande, ni de Nicolas Sarkozy, et tout se passe pourtant comme s’ils devaient être les deux derniers finalistes. Construction médiatique ou résultat inexorable d’un trop plein de prétendants de part et d’autre. Ou les deux ! Face aux manœuvres politiciennes de l’actuel président, son prédécesseur l’a bien compris et c’est pourquoi il n’hésite pas à être dans la surenchère dans à peu près tous les domaines : immigration, sécurité (mise en détention de tous les fichés « S » dangereux), climatique, sociale. Il surfe sur le bilan désastreux du quinquennat actuel et l’indécision permanente de Hollande, il sait que le calme et la sagesse d’Alain Juppé, le train de sénateur d’un François Fillon, n’exercent pas sur l’électorat la fascination d’une campagne rythmée, scandée, échevelée, et parie que les paroles courtoises et sincères de l’un, la démonstration sérieuse de l’autre, ne résisteront pas à son torrent verbal, à son ubiquité, à son énergie. Il ne suffit pas d’avoir raison. Il faut être partout. Il faut le dire avec force. Il faut galvaniser. Reconnaissons que c’est redoutable !

Les autres candidats peuvent-ils créer la surprise ?

Fillon grand rendez vous 2François Fillon fait des efforts pour exister. Son axe de campagne est en accord avec ses discours : le sérieux, et il part du principe que les Français sont prêts pour adhérer à son programme sans concession. Il égrène ses vérités comme le petit Poucet ses cailloux blancs : un jour une exigence morale, un autre un constat financier imparable. Il a beau être qualifié comme le plus solide par une multitude de gens crédibles, les Français en question ne semblent pas s’en rendre compte. On a le sentiment qu’il prêche dans le désert.  Et si les Français n’étaient pas prêts ? C’est une question qui mérite d’être posée quand on voit les réactions à la loi travail. Mais ce n’est peut-être qu’une impression comme en témoigne sa cote de popularité. Néanmoins, la sérénité et la précision de ses  réponses à chacune de ses apparitions, comme lors du « Grand Rendez-vous » d’i-télé, plaident largement en sa faveur. S’il réussit les débats qui s’annoncent, il peut apparaître comme le bon choix entre un Sarkozy trop pugnace et un Juppé trop retenu. Le fait est qu’il marque des points. Affaire à suivre, donc !

Bruno-maire-sete-17-septembre-2016Bruno Le Maire qui grappillait des points, lui aussi, et qui se voit relégué à la 4ème place.  Pourtant son discours sur le système éducatif, par exemple, mérite d’être entendu. Son offensive de rentrée entamée ce dimanche peut lui permettre de revenir dans la course. Mais 1000 pages, c’est beaucoup pour un projet, quand on sait que le Français moyen décroche au bout de vingt lignes. Et son discours qui caricature Sarkozy et Juppé pour justifier le « renouveau » relève plus de la posture que de la démonstration. Attention à ne pas céder à la facilité. Car, bizarrement, alors qu’il incarne une forme de renouveau, avec un projet et du contenu, il se fait voler la vedette par un voltigeur transgressif, Macron pour ne pas le nommer, qui surfe sur du vide. Inquiétant non ? Dans un contexte où les sondages  leur sont très défavorables, ils sont bien obligés de faire l’impasse dessus pour continuer d’y croire. « Il  n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre ... » On connait la suite. Après tout, une surprise est toujours possible et il faut la souhaiter.

Il est trop tôt, heureusement, pour en conclure que l’hypothèse d’une élection présidentielle qui remettrait en présence la même bande des trois (Hollande, Sarkozy, Le Pen) proviendrait du constat que les autres candidats de la droite et de la gauche ne sont pas plus enthousiasmants que ceux dont ils souhaitent prendre la succession. Attendons le résultat de la primaire pour en juger.

 


LA GRENOUILLE QUI VEUT SE FAIRE AUSSI GROSSE QUE LE BŒUF !

Hollande grimace

 

J’avais envie de dire « on s’en fout » !  De quoi ? … Du « menteur à teinture » qui a prononcé un « important » discours devant ses copains du club Jean Jaurès et de Terra Nova, ce ramassis d’intellectuels à côté de  leurs  pompes. Figurez-vous que le Hollandounet a voulu nous la  jouer « De Gaulle » et son « idée de la France ». Trop  c’est  trop.  N’est  pas de Gaulle  qui veut et avant de tenter de  plagier le Général, il faut avoir un  minimum de  consistance, ce qu’on cherche vainement dans l’intéressé. Il n’y a donc personne pour lui dire que le ton,  la  voix, les  mots, avec lui  « ça le fait  pas » ! Affligeant ! Pathétique !

Rejeté massivement, il parle encore !

Les études d’opinion se  suivent et se ressemblent : les Français ne veulent plus entendre parler de lui,  et le rejet est  massif.  Son bilan est catastrophique, il n’y a pas d’autre mot pour le qualifier parce que le pays a littéralement perdu quatre années précieuses. Il serait intéressant de le comparer à celui du quinquennat de Nicolas Sarkozy, qui, parait-il n’a rien fait. Il a commis des erreurs stratégiques énormes : il a augmenté les impôts quand il fallait les diminuer et il a fait des promesses électorales intenables (je fais court). Quatre années et demie pendant lesquelles il fallait en priorité redresser l’économie, relancer l’investissement, encourager la consommation et en finir avec les vieilles lunes qui font que ses gouvernements successifs ont encouragé l’exil des riches et taxé le contribuable en oubliant au passage que c’est aussi un consommateur. Rien que cela le disqualifie et devrait le conduire aujourd’hui à se taire ou à se faire tout petit.

Qu’a-t-il de si important à nous dire ?

Qu’il est candidat contre vents et marées. Et  pour cela il nous livre un prêche socialiste convenu, vide et ennuyeux. Sur tous les sujets il a confondu le chef d’Etat et le candidat. On attendait le chef de guerre, protecteur des français, on a entendu un chef de parti (réduit en miettes, il est vrai). Pire,  comme d’habitude, il a  cru que commenter sa propre impuissance en alignant les poncifs pouvait tenir lieu de cap pour le pays, qui en aurait bien besoin au moment où il traverse une période extraordinairement difficile. Ce   monsieur a la mémoire courte, qui critiquait le moindre fait et geste de son prédécesseur, l’accusant d’être en campagne au lieu de diriger la France. Et  quand il aborde le sujet du terrorisme, c’est pour cibler Nicolas Sarkozy sans le nommer : un peu léger si on veut contrer ceux qui nous font la  guerre. La  prestation d’aujourd’hui procède d’une sorte d’indignité en prenant en otage un sujet aussi grave que la lutte contre le terrorisme pour le transformer en une grossière opération politicienne, dans le seul but de relancer sa candidature sans annoncer aucune action concrète pour mieux protéger les Français. On touche le fond de la  médiocrité. Mais ce n’est pas nouveau.

Un discours pour rien. 

Cela n’aurait pas prêté à conséquence s’il n’avait pas contribué à abîmer un peu plus la fonction présidentielle. C’était une succession de clichés qu’il appelle pompeusement « son idée de la France ». Il est fier de lui, il est bien le seul… Comme disait Bruno Retailleau, ce week-end à La Baule, nous avons eu un quinquennat maritime : au départ le pédalo, à l'arrivée le Titanic et entre les deux le vaisseau fantôme... Non, il ne représente pas l’ultime rempart de la démocratie française, comme  il  semble le  prétendre. Sa manière de placer la droite et l’extrême-droite dans le même panier relève de la pure mauvaise foi. Ni Alain Juppé, ni François Bayrou, ni Nathalie Kosciusko-Morizet, ni François Fillon, ni Nicolas Sarkozy ne risquent de se transformer en dictateurs. Autrement dit, s’il s’agissait d’accorder au piètre qui nous gouverne un second mandat en dépit de son sombre bilan socio-économique et parce qu’il faudrait à tout prix sauver la République, la réponse populaire est  déjà connue : « Nous voulons essayer une autre politique économique, nous voulons quelqu’un qui saura lutter vraiment contre le terrorisme tout en protégeant la République ». Et on pourrait nommer plein d’hommes et de femmes qui, s’ils étaient élus, assureraient bien mieux que lui la pérennité de nos institutions.

Oui, c’était vraiment la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf.

Et on connait la fin de la  fable. Elle finit par éclater. Ce qui arrivera finalement à notre candidat-président, d’une manière ou d’une autre : macronisé ou montebourisé… !

 


LE TROUBLE FÊTE

Macron enjoleur

Macron, cet escroc au sourire si doux

Le parcours d'Emmanuel Macron est l'exemple même de tout ce que la politique française peut produire de médiocre car il est construit sur une escroquerie intellectuelle : voilà un homme de gauche, arrivé au pouvoir par le fait du prince, qui nous dit maintenant qu'il n'est pas socialiste après avoir avalisé le hold-up fiscal de 2012 et qui veut faire oublier son bilan pour se présenter avec une nouvelle virginité. Qu'a-t-il fait pour la France ? Que reste-t-il de sa loi ? Des lignes d'autocar et quelques ouvertures de magasins le dimanche. Il a cautionné depuis quatre ans la pire politique qui a cumulé prélèvements excessifs et chômage de masse. Le sourire n'efface pas tout. Il jouit aujourd'hui d'une popularité factice savamment entretenue par des médias bobos et quelques mécènes qui le produisent comme une marque de savonnettes.

Du neuf, la démocratie de Mme Michu ?

Avec "en Marche", on voudrait nous faire croire à une nouvelle démarche politique au plus près des Français. Vous avez vu des militants de son mouvement  frapper à votre porte ?  En fait c'est le retour de la démocratie participative qui vise à nous faire croire à un projet bâti sur une assise populaire grâce au porte-à-porte des militants de "En Marche". On connait la musique : quand on demande à ceux qui n'y connaissent rien ce qu'ils attendent, ils répondent : "la Lune". Il ne suffit pas de dire à chacun ce qu'il a envie d'entendre pour résoudre les problèmes de la France.  Il n'est pas douteux que Macron a des idées, essentiellement de droite d'ailleurs, et qu'il vise un créneau, celui d'une gauche sociale-libérale, sur lequel beaucoup se sont cassé les dents avant lui. Tout le reste est habillage.

Surprendre pour exister.

Notre ex-ministre n'a rien inventé là non plus : la vieille pratique de la disruption, qui consiste à aller sur des terres réputées éloignées de son positionnement pour étonner et empiéter sur les territoires concurrents : ainsi il participe aux fêtes de Jeanne d'Arc, à Orléans pour prononcer un discours entièrement subliminal de nombrilisme, rend visite à De Villiers, au Puy du Fou pour célébrer le succès du parc reconnu comme le meilleur du monde. C'était donc utile d'être Ministre de l'Economie. Mais c'était surtout pour donner du relief à une déclaration prononcée à côté de son hôte qui s'en léchait les babines : "Je ne suis pas socialiste". Ségolène Royal avait pratiqué la même tactique avant lui en tentant de réinvestir le terrain patriotique du drapeau et de l'hymne national. Mais Macron va plus loin dans les symboles : Jeanne d'Arc (sous-entendez que comme elle il a entendu des voix pour se mettre au service de la France) et beaucoup plus fort, une visite à de Villiers au Puy du Fou, chantre de l'anti-Europe et de l'anti-mondialisation. Histoire de bien brouiller les pistes. Et après ça, gauche/droite,  c'est pas le sujet... mais gauche quand même, vous suivez ?

Tuer le père.

Le cynique c'est celui qui attend le bon moment pour flinguer celui qui l'a mis en piste et qui croyait tenir dans sa main un atout. Avec sa démission du gouvernement, le Macron aux yeux bleus affaiblit considérablement son ex mentor Hollande et rend presque impossible sa candidature en 2017. Le plan de com' de rentrée du président qui devait provoquer le rebond sur le thème du "ça va mieux, beaucoup mieux !" est dynamité. "Il sait ce qu'il me doit", avait fielleusement précisé l'hôte de l'Elysée. On se doutait de la réponse, et elle est venue cette fin de semaine : rien ! Belle leçon de cynisme politique. Machiavel n'aurait pas fait mieux !

Et on voudrait nous en faire un président de la République. L'intelligence ne suffit pas. Décidément, François Fillon a raison, il est grand temps qu'on réintroduise la morale et la droiture dans le panel des exigences.


SACRE SARKOZY !

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Le « service » a le dos large.

La rentrée, déjà ? Les échéances électorales galvanisent les acteurs de la politique. A  gauche, Cécile Duflot, Benoît Hamon et Arnaud Montebourg sont candidats à la présidence, primaire ou pas. A droite, c’est le trop plein, comme on sait, en attendant que le filtre des parrainages ait fonctionné. Qu’elles sont nombreuses ces personnalités à vouloir « faire de leur corps un rempart  pour sauver la  patrie » ! Tous le seraient par nécessité, par esprit de service, parce que leur devoir consisterait à faire barrage ou à empêcher une réélection de François Hollande. Cela, on peut le comprendre tant le bilan du quinquennat s’annonce catastrophique. L’atmosphère politique est déjà empoisonnée, elle  est même délétère à gauche où la multiplication des divisions conduit directement à l’élimination du 1er tour, même avec une primaire.

Le  retour de la droite est certain si…

Alors, sera-ce le retour de la droite ? Les sondages continuent d’accorder à Alain Juppé une avance sensible par rapport à Nicolas Sarkozy, tandis que François Fillon et Bruno Le Maire restent largement distancés. Cela n’empêche pas l’optimisme de l’ancien président qui est remarquable. Celui-ci vient d’annoncer sa candidature dans un livre intitulé « Tout pour la France » et déjà épuisé le jour de sa parution à 100 000 exemplaires. Il a entamé sa campagne pour les primaires tambour battant, dès mercredi soir sur TF1 au 20H et dès jeudi avec un meeting à Chateaurenard, sur les terres de Copé. Il a bien l’intention de lui imprimer un mouvement irrésistible. Alain Juppé n’ignore pas que ce concurrent est redoutable et qu’il s’y entend pour conquérir le pouvoir. Le maire de Bordeaux dispose cependant encore d’un atout considérable : une forte majorité de Français ne souhaite pas que se renouvelle le match de 2012. Certes, en plus, François Bayrou, hostile lui aussi à Hollande et à Sarkozy, se présenterait contre ce dernier ce qui pourrait le priver de suffrages indispensables pour sa présence au second tour. Encore qu’il faille que le scénario bayrouiste se renouvelle, ce qui n’est pas assuré au vu de la catastrophe hollandaise qu’il a provoquée. La perspective est néanmoins terrifiante puisque la candidature du maire de Pau risquerait d’aboutir à la victoire de Marine Le Pen au second tour. Une lourde responsabilité que devra endosser François  Bayrou après celle du quinquennat de Hollande. Prendra-t-il vraiment un tel risque pour le pays. Je le  crois plus intelligent.

Ce diable d’homme.

Revenons à Nicolas Sarkozy, puisque c’est l’événement de la semaine. Reconnaissons qu’il s’y est entendu pour faire de l’annonce de sa candidature un événement, bien qu’elle fût prévisible puisqu’il lui fallait impérativement démissionner avant jeudi 25 août de son poste de président des Républicains. Il trouve encore le moyen d’innover en « démédiatisant » son rendez-vous avec l’électorat, en choisissant de se livrer dans un ouvrage plutôt que de recourir à l’interview classique, la conférence de presse ou le discours devant ses partisans. Encore qu’il fasse les trois. Comme le livre du début de l’année, « Tout pour la France », c’est lui qui l’a écrit : du pur Sarkozy dont les fans vont retrouver la voix rien qu’en lisant. Et beaucoup vont être bien ennuyés : ses propositions ne peuvent que plaire  avec la baisse des impôts sur le revenu, et surtout sur les sociétés, la baisse des charges sociales, la hausse du temps de travail dans le secteur public, la suppression de fait des 35h, la suppression de l'ISF, la réduction de la fiscalité sur les placements, le décalage, raisonnable, de l'âge de départ à la retraite, la réduction des inégalités entre le secteur public et le secteur privé… On entend déjà la gauche : «  Tout pour les riches » !!! Les classes moyennes devrait-on rectifier, mais pour ces gens-là, c’est la même chose. Alors bien sûr, il y aura toujours ceux que le personnage crispe : je peux les  comprendre. Il fait pourtant beaucoup d’efforts  pour gommer ses tics et ses phrases assassines. Et puis ceux qui lui intenteront le  procès du « pourquoi il ne l’a pas fait avant »… suivi du sempiternel : « Pourquoi tiendrait-il ses promesses s'il était élu alors qu'il ne les a pas tenues en 2017 ? » C’est fou ce que cette croyance rabâchée par les médias, y compris Yves Tréhard, a fini par convaincre la multitude, alors que rien n’est  plus faux.  Je ne sais pas encore si je voterai pour lui,  mais je ne laisserai jamais dire que rien n’a été fait de 2007 à 2012. Je serai encore prêt à lui faire  autant confiance qu’à Juppé ou Fillon… Enfin, reconnaissons qu’il lui faut un sacré courage ou culot pour y retourner. C’est le premier président battu à pouvoir se représenter. La presse rappelle, à juste titre, ses démêlés avec la justice qui risquent de le rattraper à tout moment pendant la campagne électorale. Les sondages, qui persistent à ne pas lui accorder la première place, continuent de donner à Alain Juppé une avance impressionnante, même si elle est appelée à se réduire sous l’effet de la multiplication des débats. Les études d’opinion confirment toujours un rejet massif de l’électorat, presqu’aussi fort que celui de Hollande.  Il n’en a cure !

« Il a ça dans le sang », aurait dit ma grand-mère.

C’est qu’en effet, Nicolas Sarkozy a une manière inimitable de concentrer sur sa personne la lumière des projecteurs, peut-être a-t-il plus de talent que ses principaux rivaux et il n’est pas interdit de penser que la primaire de la droite peut se jouer non pas sur le choc des programmes mais sur l’éloquence et l’autorité personnelle. Il continue de croire qu’il n’a pas vraiment perdu il y a quatre ans et que si la campagne d’alors avait duré quelques semaines de plus, il l’aurait emporté –ce qui n’est pas faux- . Il est convaincu que sa dynamique sera assez puissante pour dépasser Alain Juppé, dont la subtilité, pourtant nécessaire à la résolution des problèmes complexes de l’État, ne constitue pas forcément un avantage sur un podium où les bons orateurs sont plus efficaces que les bons penseurs. Alors, pas besoin d’être grand clerc pour comprendre que la machine « Sarko » est déjà lancée à grande vitesse et que sa technique de conquête du pouvoir, même si elle a échoué de peu en 2012, sera d’autant plus puissante que cette fois-ci, l’envie est forte : « On part à fond, ensuite, on accélère ». Nicolas Sarkozy est persuadé que, ces temps-ci, il a la baraka qui lui a fait défaut en 2012. La querelle sur la place de l’Islam ne tombe-t-elle pas à point nommé ? Simplement, on aimerait que son éventuel succès à la primaire serve à améliorer son offre politique et qu’il pense à un programme de gouvernement pour tous les Français et pas seulement pour ceux de la droite pure et dure. Peut-être pourrait-il reprendre les quelques principes macroéconomiques simples du Général De Gaulle, dont il se réclame et dont il retrouve par moments les accents : équilibre budgétaire sur la base d’un niveau de prélèvements publics raisonnables, redistribution équitable de la « richesse » préalablement créée par les entreprises, importance accordée par la puissance publique à l’investissement, à la recherche et à l’éducation, évolution des « signes monétaires » en proportion de celle de la croissance économique réellement créée (ce dernier point suppose une négociation avec la BCE) et enfin inscrire l’action de court terme à partir d’un objectif de long  terme qui s’inscrit dans une vision de l’histoire. C’est ce dernier point qui manque le plus à tous les candidats.

Attendons-nous néanmoins au grand déchainement « sarkophobe » des médias et de la gauche pour le faire passer pour une « brute » ou le  « drôâtiser » … Des mots, de la virulence, c’est comme contre le terrorisme, c’est tout ce qu’ils savent faire.

 


REJETER SARKOZY ET HOLLANDE DOS-A-DOS : QUELLE INJUSTICE !

Sarko 2012

 

Huit Français sur dix.

Huit Français sur dix ne souhaitent pas voir Nicolas Sarkozy se présenter à l'élection présidentielle de 2017. Selon les sondages successifs, de moins en moins d'électeurs souhaitent voir l'ancien président de la République se présenter. Ils étaient 33% en juillet 2014 et 22% en février 2015. Autre constat, l’actuel locataire de l’Elysée et son prédécesseur font exactement jeu égal : seuls 24% des Français veulent qu'ils soient candidats à la prochaine élection présidentielle, 74% étant d'un avis opposé.

C’est ce constat qui me scandalise le plus.

Vous allez tout de suite penser que je suis un sarkozyste inconditionnel comme on en rencontre dans le noyau dur chez « Les Républicains ». C’est mal me connaître. Je peux comprendre que des électeurs n’aient pas envie de rejouer la même pièce qu’en 2012. Je sais que la multitude des « affaires » que la gauche lui colle sur le dos fait peser un inévitable soupçon sur le personnage. Je vois bien que le financement de sa campagne de 2012 n’est pas clair. J’admets que le personnage à des travers qui peuvent paraître détestables, sa vulgarité parfois, ses petites phrases assassines, ses manies que des stars du show biz ne désavoueraient pas. Mais je ne comprends pas la violence du rejet de certains, même dans mes amis. Ce sont le plus souvent des gens de la bourgeoisie aisée, ou membres de certaines corporations qui ont pu avoir à souffrir de quelques-unes de ses réformes. On ne fait pas d’omelettes sans casser les œufs. Ce ne sont pas les handicapés ou les personnes âgées qui ont vu indemnités et minimum vieillesse augmenter de 25% entre 2007 et 2012 qui viennent se plaindre. Et les Français, en général, devraient plutôt le remercier pour avoir pris les mesures qui s’imposaient en 2008, pour sauver les banques et donc leur épargne. C’est pourquoi renvoyer François Hollande et Nicolas Sarkozy dos-à-dos m’apparait comme une injustice, une ingratitude même. Il suffit de comparer les deux bilans pour en prendre conscience.

Bilan de l’action de l’actuel président :

Le chômage sous Hollande :

Sur cinq indicateurs clés, les résultats au bout de 43 mois de présidence sont plus catastrophiques que ceux enregistrés par son prédécesseur sur l'ensemble de son quinquennat. Son bilan en matière de lutte contre le chômage et de créations d'emploi est catastrophique.  C’est plus de chômeurs par mois, 16.351 chômeurs supplémentaires chaque mois soit près de 3000 de plus que lorsque Nicolas Sarkozy était à l'Élysée. En 2016 il affichera un aussi mauvais bilan en 4 ans que Nicolas Sarkozy en 5, la crise mondiale de 2008 en moins. C’est plus de chômeurs de longue durée, à fin novembre 2015, on ne compte 782.500, soit 254.700 de plus, au bout de 3,5 ans, que la hausse enregistrée pendant les cinq ans de mandat de Nicolas Sarkozy. C’est plus de chômeurs seniors : depuis mai 2012, Pôle emploi compte 294.400 demandeurs d'emploi de plus de 50 ans en plus, soit 40 000 de plus que le total atteint sous Nicolas Sarkozy, en cinq ans. C’est plus de destructions d'emploi : au troisième trimestre 2015, la France avait détruit pas moins de 191.000 emplois depuis l'élection de François Hollande, soit en 13 trimestres. Sur l'ensemble du quinquennat de Nicolas Sarkozy les compteurs se sont arrêtés à -255.200 emplois, soit en 20 trimestres. Ce qui porte la moyenne du nombre d'emplois détruits par trimestre à 14.692 pour l'actuel chef de l'État, contre 12.760 pour son prédécesseur. 2 000 emplois de plus détruits chaque trimestre qui passe.

Quelques réformes emblématiques :

Il serait fastidieux de passer en revue tous les aspects de l’action de l’actuel président et ses revirements. Retenons quelques réformes emblématiques : le mariage pour tous qui a déchiré la France, la justice en vrac avec Taubira, le matraquage fiscal avec la taxe à 75% heureusement abandonnée, une réformette des retraites qui n’a rien résolu, une réforme territoriale intelligente abrogée et remplacée par un redécoupage des cantons et des régions qui confine à l’absurde, des déficits publics qui ne se résorbent pas, une dette qui continue de croitre (il faudra encore emprunter plus de 180 milliards d’euros en 2016 sur les marchés), le nombre des fonctionnaires qui augmente sans cesse… Où est donc passé la présidence « normale » quand on prend l’avion pour aller inaugurer un cinéma à Tulle ? Et je ne parle pas des décisions prises puis abandonnées : on massacre l’apprentissage, pour le célébrer deux ans après, on surimpose les entreprises pour leur redonner ensuite des primes à l’embauche et des crédits d’impôts. Et que dire du taux de croissance en berne depuis 2012 et du pouvoir d’achat des ménages. Que retiendra l’histoire, sinon  celle d’un quinquennat zigzagant au gré des circonstances. Et tout cela sans crise majeure, ni financière, ni des dettes souveraines, ni de l’euro. Le pouvoir a, au contraire bénéficié d’une conjoncture heureuse dite « d’alignement des planètes », sans en tirer aucun profit pour notre économie. Une occasion gâchée. Sarkozy avait parait-il abîmé la France, alors que dire de l'état dans lequel Hollande va la laisser !

J’ai été un ardent défenseur du quinquennat de Nicolas Sarkozy.

Le « calepin » en est le reflet et je ne pourrais pas dire le contraire. Je n’ai jamais compris pourquoi le bilan de son action n’a jamais été fait réellement, d’abord avant la présidentielle de 2012, et depuis, en dehors de l’initiative (partielle) prise par Valérie Pécresse. A plusieurs reprises j’ai évoqué les nombreuses réformes réalisées. Je l’ai fait d’abord par militantisme, puis c’est davantage le regard de l’historien qui a prévalu. J’ai même été tenté de comparer l’action des deux présidents les plus réformateurs depuis De Gaulle : Giscard et Sarkozy. Mais ce bilan de 2007 à 2012, pour qu’il soit crédible, il n’y a guère que Nicolas Sarkozy qui puisse le faire. Dans son livre peut-être ?

Jetons encore un bref regard sur la période 2007-2012.

On doit à Nicolas Sarkozy la réduction des pouvoirs du Président de la République au profit du parlement et des citoyens, la limitation à deux mandats de cinq ans pour le Président de la République, le droit pour les députés de fixer 1/3 de l’ordre du jour de l’Assemblée, la loi de représentativité des syndicats, l’autonomie des universités aujourd’hui battue en brèche, la réforme des collectivités territoriales qui devait s’appliquer en 2014 et qui fusionnait le mandat de conseiller régional et général, la réforme de la carte judiciaire, de la carte militaire, de la carte hospitalière, le Grand Paris, mise en place d’une même autorité pour les gendarmes et les policiers, création du service civique… Et puis la réforme des retraites qui a permis d’ajuster le dispositif, sauver son financement et sur laquelle il vit encore, Le service minimum dans les transports, le remplacement de la taxe professionnelle, la suppression de la publicité sur les chaines publiques. Les crises successives qui ont marqué les années 2008 à 2010, dont on sait la violence et les effets dévastateurs (50% de recettes fiscales en moins en 2009), n’a pas empêché la relance de l’économie par l’investissement, la réduction de 160 000 fonctionnaires, la mise en place de la rupture conventionnelle pour mette de la souplesse et de la flexibilité dans l’emploi,…  En matière de logement, entre l’action des années 2007-2012 et celle de Duflot, c’est le jour et la nuit : 2 millions de logements dont 600 000 logements sociaux en 5 ans. Sur le plan social, il ne faut pas oublier la  création du RSA, malgré le contexte inapproprié. Un dernier chiffre pour finir : augmentation du pouvoir d’achat de 4% malgré le contexte de crise. A ce bilan intérieur partiel (il y a eu 930 réformes), il faudrait ajouter l’action décisive du président en matière de politique extérieure : au sein de l’Otan, avec la création du G20, au moment de la crise Géorgienne, etc… Une France qui assure un leadership et qui est respectée. Peut-on en dire autant aujourd’hui ?

Alors, certes, son action n’est pas exempte de faiblesses et de reproches.

Ainsi la réforme de la justice n’a pas été menée jusqu’au bout, la réforme du financement des charges familiales par transfert sur la TVA est intervenue trop tard, la baisse de la TVA aux restaurateurs était discutable, sa volonté de débattre sur l’identité nationale a tourné à l’aigre mais aurait été bien utile pour aujourd’hui ! Je pourrais allonger le propos en prouvant qu’il n’a pas gouverné pour les riches comme la gauche a tenté de le faire croire en permanence avec la complicité des médias. Et il a tenu près de 80% de ses promesses. On ne peut pas en dire autant de Hollande.

Une fois que tout cela est dit, il faut vivre avec le réel.

Son passage à Angers lors des dernières régionales m’a laissé sur ma faim. N’ayant aucune aversion à son égard, je reste disponible, comme à l’égard des autres candidats que ce soit Juppé ou Fillon. A lui de prouver qu’il peut être encore le meilleur.

 


CHACUN SES ELEGANCES !

 

Sarko adieu

Une belle leçon d’humilité et une déclaration d’une rare élégance, voilà ce que le Président le plus vilipendé a réservé hier à ses soutiens mais aussi à la France entière et, en invitant le nouvel élu non intronisé à commémorer le 8 mai à ses côtés,  continue d’offrir aujourd’hui au monde. L’esprit républicain et le respect des institutions, la patrie placée au-dessus de soi, sont des vertus dont devront bientôt s’inspirer ceux qui l’ont si durement combattu pendant cinq ans. Merci Nicolas Sarkozy pour cette belle page finale d’une campagne hors du commun.

Il est de bon ton dans les médias de critiquer la « ligne droitière », qui avait convaincu le candidat-président de faire une campagne sur la défense de l’identité française. Cette ligne était la bonne et il n’y en avait pas d’autre possible. Elle a permis à Nicolas Sarkozy de faire une belle remontée jusqu’à espérer gagner au second tour. Décidée plus tôt, cette stratégie aurait peut-être pu enrayer la progression du Front national. Mais on connait les réticences de plusieurs responsables de la majorité à parler de l’immigration ou du communautarisme. Ils ont tort.

Un rendez-vous manqué, parce que le résultat de cette élection illustre parfaitement ce que décrit Dominique Reynié dans son ouvrage « Populisme, la pente fatale », où il décrit l’appropriation du thème « patrimonial » -c’est-à-dire de l’identité- par l’extrême droite qui en fait son  thème de prédilection, surfant sur le sentiment de « dépossession » ressenti à travers tout le pays par la visibilité grandissante de certaines communautés. Faute de venir sur les mêmes terrains, la droite républicaine et la gauche en feront un jour et successivement les frais.

Je n’ai probablement pas été le seul à avoir été choqué de voir dimanche soir, sur les télévisions, les multiples drapeaux étrangers brandis aux alentours de la colonne de la Bastille : algériens, marocains, palestiniens,... Ces manifestations d’appartenance sont autant de signaux supplémentaires et de « provocations » propres à alimenter le vote extrémiste. Elles sont à mettre en parallèle avec les excellents scores que le candidat socialiste a enregistré dans les « quartiers populaires » (comprendre : quartiers musulmans), ce qui fait dire à certains qu’il est l’élu des musulmans. L’élection de François Hollande a pour premier mérite d’illustrer la réalité des communautarismes en France, qu’il a dit vouloir combattre tout en promettant de faire respecter la laïcité.  Il s’est donné deux priorités : la justice et la jeunesse. Il n’a pas dit : le désendettement et le communautarisme…

L’euphorie qui s’est exprimée cette nuit dans les rues de Paris et des autres villes de France, les larmes de joies, les cris hystériques, les coups de klaxon, la jubilation des journalistes avaient un caractère surréaliste. De même, le discours enflammé du nouveau président invoquant « le rêve français » m’a semblé étrangement décalé par rapport aux réalités. D’abord, jamais élection n’a été aussi peu glorieuse : le score est finalement mince face à un président sortant dont le bilan était parait-il si accablant. Le deuxième président socialiste de la Vème République est le seul à n’avoir pas obtenu avec, 47,5%, la majorité des votants.  Ensuite, cette élection est le fruit d’un pilonnage intense de l’appareil médiatique depuis plus de cinq ans fondé sur la caricature, les amalgames, les insultes, la calomnie, les aboiements haineux et les mensonges. Et je peux en témoigner, ils vont laisser des traces.

Comme souvent à droite, Les trahisons ont pesé sur le score final, en particulier celle de François Bayrou. Pourtant le résultat est loin d’être déshonorant pour l’ex-majorité avec 48,4%. Appréciable en temps de crise. Zapatero aurait bien voulu perdre avec le même écart. Il autorise même à espérer une victoire législative qui parait à portée, d’autant plus qu’on ne sait pas quelle sera l’atmosphère nationale et internationale dans six semaines. La crise grecque, agrémentée d’un piment espagnol, pourrait bien venir compliquer le débat.

Les électeurs du FN, se sont abstenus ou ont voté blanc (2 millions de voix). Ils ont fait perdre la droite. C’était l’objectif recherché par Marine Le Pen qui ne pourra progresser que si elle détruit le « môle » républicain. Mais c’est vrai que la majorité vient de payer son incapacité à s’adresser au peuple « perdu » alors que le pays est culturellement et sociologiquement à droite. En même temps, ces électeurs frontistes, s’ils reproduisent le même scénario aux législatives, ne pourront pas se plaindre de la politique communautariste et laxiste sur l’immigration qu’ils auront contribué à mettre en place avec une majorité de gauche à l’assemblée nationale. N’oublions jamais que la « machine » Le Pen est d’abord au service des intérêts vitaux de la famille avant ceux de la France.

Inévitablement, nous allons vers des temps difficiles pour ne pas dire dramatiques. Après l’état de grâce et une fuite en avant destinée à faire oublier les réalités à l’image de la « fête » de cette nuit, le retour à la réalité frappera le pays de plein fouet, inévitablement, mais personne ne sait sous quelle forme ni exactement à quel moment…

Chacun son tour. Pour Hollande, « les emmerdes, c’est maintenant ». Il peut être certain d’une chose : nous ne serons pas des spectateurs impavides !

 


ET MAINTENANT LE TROISIEME TOUR !

 

 

Nicolas Sarkozy a été battu autant par la crise et son cortège de difficultés, dont le chômage, que par le matraquage médiatique dont il a été victime. François Hollande est donc élu. Mais le premier tour l’a montré, avec un total à 43,5%, il n’y a pas de désir de gauche. Il importe maintenant de rester mobilisés pour le troisième tour : les élections législatives.

Il est encore possible de maintenir la France sur la voie du redressement et de l’assainissement de ses finances publiques, en imposant l’union nationale par le vote et une cohabitation au nouveau Président.

Il y a gros à parier qu’il va proposer une ouverture aux centristes du Modem, dans laquelle les éléments de gauche comme Benhamias vont aller se vautrer, plat de lentilles de la trahison de François Bayrou.

Il faut pourtant imposer cette cohabitation  ne serait-ce que pour empêcher le PS, qui gouverne 20 régions sur 22, plus de la moitié des départements et les grandes villes, de détenir tous les leviers politiques du pays. Les Français seraient bien inspirés de ne pas mettre tous leurs œufs dans le même panier. Le score étroit obtenu par le nouveau président donne une marge de manœuvre à la coalition actuelle UMP, Nouveau Centre, Parti Radical, Gauche moderne pour gagner les législatives.

Une consolation : c’est maintenant la gauche qui va devoir supporter le fardeau de la crise, et on va voir combien de temps son programme irresponsable peut tenir.

Enfin, le temps de la reconquête des territoires est venu. On sait que les élections intermédiaires sont toujours défavorables au pouvoir en place. De beaux espoirs s’ouvrent donc pour reprendre des régions, des départements et des villes. Rendez-vous en 2014. Ce sera vite là.

Les élections c’est comme les marées….

 


QUOI QU’IL ARRIVE …

J - 2

Quoi qu’il arrive dimanche soir, la France se réveillera lundi matin avec la même dette de 1 800 milliards d’euros et les mêmes déficits publics à combler. Suivant le choix que les Français auront fait, le pays ne connaîtra pas le même destin.

Les Français peuvent choisir François Hollande. Ce sera le choix du déclin et des difficultés accrues. Ce n’est pas une sorte de dépit anticipé qui me fait dire cela. Je le pense vraiment après avoir lu et relu ses soixante propositions. Je sais bien qu’il n’est pas un dangereux gauchiste. Simplement il veut continuer sur le modèle de l’Etat providence et de la croissance fondée sur la redistribution, alors même que l’argent public fait défaut et donc qu’il faudra alourdir les impôts – et les riches ne suffiront pas-, et emprunter –donc alourdir encore le fardeau- pour alimenter la machine. Comme je n’ai pas vraiment compris comment il comptait résorber nos déficits pour parvenir à l’équilibre en 2017, sauf à avoir une croissance d’au moins 2,5%, il faudra bien faire des sacrifices quelque part. Aussi, dans ce cas de figure, je suis inquiet pour mon épargne, pour mes revenus et notamment la pérennité de ma pension versée par l’Etat. Au moins pourrons-nous nous réjouir de le voir se coltiner les difficultés qui ne manqueront pas de survenir dans un monde instable et imprévisible.

Les Français peuvent faire le choix de la continuité. Cinq ans c’est court pour faire des réformes. En choisissant Nicolas Sarkozy, ils éliront un homme libre de toute pression puisque ce sera son deuxième et dernier mandat. Je pense sincèrement que lui seul peut réaliser l’unité nationale et faire reculer l’extrême droite sans rien concéder sur l’essentiel de nos valeurs républicaines. Au moins gagnerons-nous du temps face aux difficultés. Un homme aguerri pour diriger c’est préférable. Ses états de service plaident en sa faveur et son intention d’agir pour réduire nos dépenses et commencer le désendettement est clairement exprimée et même déjà à l’œuvre. Lui seul peut insuffler en Europe les réformes nécessaires pour parvenir à un contrôle effectif des frontières et aux accords de réciprocité économique avec les autres continents nécessaires à la relance de nos industries.

La route sera malaisée et la pente rude. Je ne connais pas le volontarisme de Monsieur Hollande dont la carrière politique se limite à ses mandats parlementaires, la direction du parti socialiste qu’il a laissé dans un état épouvantable et la présidence du conseil général de Corrèze dont on sait l’endettement abyssal. Par contre, personne ne peut douter du volontarisme de Nicolas Sarkozy ni de sa capacité à faire face aux coups de tabac intérieurs comme extérieurs. Le bon sens serait qu’on lui renouvelle notre confiance.

Cela dit, il faudra régler les comptes avec les médias et trouver le moyen d’avoir une information sereine et plurielle. Beaucoup de Français, je peux en témoigner pour avoir participé à de multiples réunions publiques auxquelles assistaient des sympathisants : tous disaient leur ras-le-bol de la mauvaise foi des journalistes.

Allez, à dimanche et personnellement, je croise les doigts !

 


AVANT DE VOTER...

BADGE 1Comparer pour décider : les  sujets qui n’ont pas eu le temps  d’être abordés en un débat au  lieu de trois

 

 

LE (LOURD) BILAN DE FRANCOIS HOLLANDE EN CORRÈZE

Premier point qui aurait sans aucun doute mérité d’être abordé : le bilan de François Hollande dans le seul territoire dont il a eu la charge et qu’il préside : la Corrèze. Il est, en effet, sinon utile du moins éclairant d’observer sur une parcelle du territoire les décisions et actions prises pour se faire une idée des effets de ces décisions, de ces actions sur un territoire autrement plus grand et plus lourd à gérer : la France, 5ème puissance mondiale.

La Corrèze est, aujourd’hui, le département le plus endetté de France (1400 euros par habitant, soit 300 euros de plus depuis 2007 par habitant grâce à François Hollande), si bien que l’Etat a dû lui verser 11,5 millions d’euros de subvention d’équilibre en 2011.

On y retrouve l’une des lubies du candidat socialiste : le nombre de fonctionnaires du département a augmenté de 50%.

Du fait de sa mauvaise gestion, François Hollande a augmenté les impôts de tous les corréziens, (+6,5% pour la taxe foncière, +300% de taxes pour les permis de construire), il a supprimé les bourses étudiantes, supprimé la gratuité des transports scolaires, diminué les primes de garde d’enfants…

Et c’est bien aujourd’hui avec ce lourd passif et ce seul actif que François Hollande se présente aujourd’hui à la tête de la 5ème puissance mondiale, à la tête des Français. On n’ose imaginer ce que donnerait la reproduction de ces principes de gestion au niveau national.

LE LOGEMENT

Le logement est l’une des principales préoccupations des Français : c’est la raison pour laquelle Nicolas Sarkozy propose de développer l’offre de logements afin de faire baisser les prix. Pour cela, il propose notamment d’augmenter de 30% les droits à construire sur les terrains existants et de diviser par deux les droits mutation, qui représentent, par exemple, 5 100 euros pour l’achat d’un bien de 200 000 euros.

Surtout, après avoir déjà taxé les loyers abusifs sur les petites surfaces, il propose désormais que les locataires puissent saisir la justice quand le loyer qui leur est appliqué est supérieur de 20% aux loyers du secteur.

Enfin, pour poursuivre l’effort déjà engagé pour rénover les quartiers, Nicolas Sarkozy souhaite lancer un second Programme National de Rénovation Urbaine (PNRU), doté de 18 milliards d’euros.

François Hollande propose, quant à lui, de bloquer administrativement le prix des loyers. C’est une solution qui ne marche pas, et qui a déjà été testée, en 1948, a provoqué la plus grave crise du logement jamais connue, aboutissant à l’Appel de l’Abbé Pierre de l’Hiver 1954.

François Hollande propose aussi de relever le plafond du livret A pour financer des logements sociaux. Il oublie que pendant le mandat de Nicolas Sarkozy et malgré la crise, 600 000 logements sociaux ont été construits (100% de + que sous Lionel Jospin). Surtout, il oublie que seuls 9% des livrets A atteignent déjà le plafond actuel. Encore une mesure veine.

LA SÉCURITÉ

La sécurité a également été largement oubliée du débat de l’entre-deux tours. Les positions des deux candidats sont pourtant très démarquées sur le sujet.

Nicolas Sarkozy veut poursuivre la politique de fermeté qu’il a menée depuis 2002 et qui a fait baisser la délinquance de 16,5% depuis 2002, alors qu’elle avait explosé de 17,7% sous le gouvernement de Lionel Jospin (+55% pour les violences aux personnes). Il entend de réformer la justice des mineurs, de créer 24 000 places de prison supplémentaires, de donner plus de droits aux victimes dans le procès pénal, d’appliquer les peines planchers aux délinquants réitérants (plusieurs délits différents), et d’appliquer la perpétuité aux criminels sexuels récidivistes (au lieu de 20 ans actuellement).

Face à lui, François Hollande affiche un laxisme sécuritaire inquiétant ou le bien être des délinquants prévaut sur l’attention aux victimes. Il souhaite, à titre d’exemple, alléger les peines des délinquants récidivistes en supprimant les peines-plancher, qui ont pourtant fait la preuve de leur efficacité (plus de 37 000 peines prononcées). Il veut encore supprimer la rétention de sûreté dont le principe est de maintenir enfermés les détenus qui, arrivés en fin de peine, sont encore dangereux et présentent un risque très élevé de récidive.

N’étant plus à un revirement près, François Hollande, qui a voté contre la création de centres éducatifs fermés pour les mineurs délinquants, en propose aujourd’hui le doublement ! Il refuse de créer des places de prison supplémentaires pour une meilleure exécution des peines, préférant ainsi libérer un détenu dès qu’un nouveau sera incarcéré pour libérer des places de prison ! Il n’a voté aucune dois antiterroristes pour protéger les Français…

LA FAMILLE

Nicolas Sarkozy a été très clair sur ce sujet : la famille est pour lui l’une des institutions fondamentales de notre société, l’une de nos plus grandes richesses et il est hors de question de la redéfinir. Le candidat socialiste veut détruire la politique familiale et la famille en France : François Hollande a annoncé vouloir supprimer le quotient familial avant de se reprendre et d’annoncer qu’il serait un instrument de redistribution « sous plafond » : on sait ce que cela veut dire. Le plafond sera tellement bas que plus personne n’y aura accès. Avec la mesure de François Hollande, les couples ayant au moins un enfant et dont les parents gagnent chacun à partir de 1600 euros nets par mois perdraient plusieurs centaines d’euros. 50% des couples avec des enfants verraient leur pouvoir d’achat baisser. 3,56 millions de familles perdraient en moyenne 982 euros par an.

Pour Nicolas Sarkozy, la politique familiale n’est pas une politique sociale, c’est une politique qui doit encourager à la natalité. Pour que chaque famille puisse maintenir son pouvoir d’achat, Nicolas Sarkozy s’oppose à toute remise en cause des allocations familiales. Il défend le quotient familial au nom de l’égalité, car la République accorde le même prix et la même attention à chacun de ses enfants.

Enfin, si la famille a changé dans sa composition, avec la complexité de la vie moderne, Nicolas Sarkozy a, et à plusieurs reprises, pris position contre le mariage et l’adoption par des couples homosexuels, propositions que veut mettre en œuvre le candidat socialiste s’il venait à être élu.

DROIT DE MOURIR DANS LA DIGNITE

Pour le Président de la République, la vie n’est pas une marchandise. La vie est « sacrée » non pas au sens spirituel même si elle l’est pour certains, mais parce qu’elle est unique, que « c’est un mystère » : « il y a un mystère de la naissance et un mystère de la mort et la vie doit être respectée ».

François Hollande avec le droit de mourir dans la dignité légalise l’aide active à mourir et franchi le pas vers l’euthanasie de l’aveu même de Marisol Touraine, chargée des questions sociales dans son équipe. Surtout, le candidat socialiste en fait un argument de campagne au mépris de la sensibilité de ce sujet, qui appelle autrement plus de respect et de considération. Ce type de questionnement mérite une réflexion profonde, un débat apaisé et un consensus national. C’est dans cet environnement, après de longs échanges, que la loi Leonetti a été rédigée et votée par le Parlement durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Que dit ce texte ? Il fait de l'accompagnement de la fin de vie un devoir impérieux des professionnels de santé. Il distingue les situations de fin de vie dans lesquelles les patients sont capables d'exprimer leurs souhaits de celles dans lesquelles ils n'ont plus la capacité de le faire.

Prenant à cœur ce sujet grave de la souffrance en fin de vie, Nicolas Sarkozy s’est investi et a lancé, en 2008, le programme de développement des soins palliatifs avec un budget de 230 millions d’euros sur quatre ans. Ce programme a multiplié par deux la capacité de prise en charge des patients.

La position du Président de la République candidat est claire : légaliser l’euthanasie risquerait de nous entraîner vers des débordements dangereux et est totalement contraire à sa conception de la dignité de l’être humain. Pour Nicolas Sarkozy, quand une personne souffre tellement qu’elle demande à mourir, le rôle de la société est de tout faire pour essayer d’apaiser sa souffrance, pas d’accélérer sa mort.

CHÔMAGE DES SENIORS

Si le travail a été abordé lors de ce débat, le chômage des seniors a été occulté. Ce thème est pourtant bien présent dans les deux projets des candidats à la présidentielle.

Le bilan de lutte contre le chômage des seniors de Nicolas Sarkozy est indéniablement bon : depuis 2007, 520 000 seniors de plus sont au travail soit plus de 8 points de taux d'emploi des plus de 55 ans. Et le candidat veut aller plus loin : outre le droit à la formation obligatoire pour tout chômeur, Nicolas Sarkozy propose l'exonération de charges sociales pour les entreprises qui embauchent des chômeurs de plus de 55 ans.

Nicolas Sarkozy propose d’exonérer de toute charge sociale l’embauche d’un senior de plus de 55 ans en CDI ou en CDD de plus de 6 mois. Il concentre ainsi ses efforts sur les seniors qui sont au chômage et sont éloignés de l’entreprise.

Avec son contrat de génération, François Hollande concentre, au contraire, son effort sur les seniors qui sont déjà dans l’entreprise, et ne lutte donc pas contre le chômage des seniors. Comme l’a souligné Martine Aubry, le contrat de génération ne créerait que des effets d’aubaine (http://lexpansion.lexpress.fr/economie/primaires-ps-pourquoi-le-contrat-de-generation-divise_263341.html), c’est-à-dire qu’il accorderait des allègements de charges sociales à des employeurs qui auraient, de toutes façons, conservés leurs seniors dans l’entreprise.

Au final, l’exonération proposée par Nicolas Sarkozy coûtera 10 fois moins cher que le contrat de génération et sera 1000 fois plus efficace.

JEUNESSE

Pour permettre aux jeunes d’apprendre un vrai métier et favoriser leur insertion professionnelle, Nicolas Sarkozy propose que les élèves de la filière professionnelle passent 50% de leur temps en entreprise. Cette mesure concernera plus de 250 000 jeunes par an. Les entreprises de plus de 250 salariés accueilleront obligatoirement un nombre d’apprentis égal à 5% de leurs effectifs.

Pour tous les étudiants, Nicolas Sarkozy propose la mise en place d’une « banque de la jeunesse », interface entre les banques et les jeunes. Ils n’auront plus besoin de caution parentale pour se loger puisqu’en cas de loyer impayé, les pouvoirs publics paieront le loyer au propriétaire. Cette banque financera également leurs études avec un prêt étudiant à hauteur de 500 euros par mois, remboursable quand ils commenceront à travailler (par exemple 10€/mois si vous touchez le SMIC). Enfin, elle soutiendra le financement de leur projet de création d'entreprise.

Le permis de conduire est très cher (1500 euros en moyenne) et le taux de réussite trop variable selon l’examinateur, les délais trop longs pour se représenter en cas d'échec (82 jours en moyenne), ce qui renchérit le coût du permis. Nicolas Sarkozy propose que tous les lycéens de 16 ans au moins sortent de l’école avec le code en poche, grâce à un « parcours d’éducation à la sécurité routière ». Il veut également réduire le délai pour se représenter en instaurant un délai maximal d’un mois entre deux passages du permis. Son coût sera ainsi divisé par deux.

Nicolas Sarkozy veut doubler le nombre de volontaires du service civique, qui consacrent 6 à 12 mois de leur vie à la collectivité.

Pour favoriser l’insertion professionnelle des jeunes, François Hollande, lui, propose la création de 150 000 emplois jeunes. Ces emplois sont précaires (CDD), payés par le contribuable, et ne répondent qu’à 5% des demandes d'emploi. Mis en œuvre sous le gouvernement de Lionel Jospin, ils ont déjà démontré qu’ils n’étaient pas une solution au chômage des jeunes : 80% des bénéficiaires étaient déjà qualifiés alors qu’ils s’adressaient aux jeunes non-qualifiés. Surtout, après 5 années au SMIC, les jeunes qui ont bénéficié de ces emplois n'ont rien eu.

LA LUTTE CONTRE LES DELOCALISATIONS

Nicolas Sarkozy veut que la France demeure une terre de production. Or, le coût élevé du travail incite les entreprises à délocaliser leur production vers des pays où la main d’œuvre est moins chère. C’est pourquoi il propose d’alléger le coût du travail, en supprimant la cotisation famille pour 14 millions de salariés (80% des salariés de l'industrie, 92% des emplois, agricoles). Les bénéfices des grands groupes quel que soit le lieu où ils sont réalisés seront quant à eux taxés et la déduction fiscale des dépenses de délocalisation sur les bénéfices des sociétés supprimée. Enfin, pour protéger nos PME, il propose un « small business act » qui réservera 20% des commandes publiques aux PME européennes. Si l'Europe n'est pas d'accord, la France appliquera unilatéralement cette règle dans 1 an.

François Hollande veut, quant à lui, alourdir les charges qui pèsent sur le travail de 5 milliards d'euros pour financer sa remise en cause de la réforme des retraites. Il propose aussi de supprimer l'exonération des heures supplémentaires qui allège le coût du travail de 9,4 millions de salariés et soutient leur pouvoir d’achat. Il veut également augmenter la contribution des grands groupes, en augmentant leur taux d’impôt sur les sociétés, dont ne s’acquitte qu’un groupe du CAC 40 sur 2.

 


ENTRE REALITES ET FICTION

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Je ne vais pas vous refaire le débat annoté que chacun a pu suivre hier soir, ni vous dire ce que vous devez en penser. Je voudrais simplement vous livrer mes impressions après digestion de trois heures denses et une nuit réparatrice.

J’ai vu deux mondes qui s’affrontaient.

A gauche, François Hollande, un président de fiction qui décrit un exercice de la fonction digne de la troisième république et qui n’a rien à voir avec nos institutions actuelles et le quinquennat. C’est le portrait d’un président « pacha » enfermé dans sa tour d’ivoire, qui ne nomme pas, qui ne décide pas, et dont le magistère serait essentiellement de montrer la voie. Autrement dit un président qui ne sert à rien dans un monde virtuel.

J’ai vu un candidat de gauche, plein de ses certitudes et qui croit qu’elles sont des réalités. Mais les certitudes ne font pas des réalités : ainsi quand il parle de croissance, il se complait à observer que les « lignes bougent », sans s’apercevoir que ceux qu’il appelle en renfort ne parle pas du tout de la même chose que lui. Ainsi quand il se voit renégocier le traité de stabilité, comme s’il suffisait de vouloir pour que les autres suivent. Grande naïveté.

J’ai vu un candidat de gauche sûr de ses objectifs et de son programme. Si les objectifs sont explicites, les moyens pour les atteindre le sont beaucoup moins ; les engagements ne suivent pas. A quoi bon annoncer qu’on réduira la part du nucléaire de 25% à l’horizon 2025, si en cinq ans on ne ferme qu’une centrale. Cela revient à dire que c’est surtout le successeur qui aura en charge d’en fermer 23 en huit ans ! Même constat pour le désendettement : comment peut-on croire désendetter l’Etat en maintenant la fonction publique à effectifs constants, alors que les fonctionnaires représentent la moitié de ses dépenses. C’est là qu’on voit poindre le matraquage des impôts sur les classes moyennes. Dommage, le sujet n’a pas été évoqué.

J’ai surtout vu un procureur aveugle, plein de vindicte, prompt à insinuer son venin en permanence, agressif et arrogant. L’arrogance n’est pas l’autorité. Les crises, c’est tout juste s’il en a entendu parler. Si le chômage et la dette ont augmenté, c’est imputable, forcément, au président sortant. Pas la moindre circonstance atténuante. Cette attitude fait froid dans le dos et laisse craindre le pire. La démagogie irresponsable débouche toujours sur la frustration et le désordre. On a vraiment tout à craindre du « tout PS », tant leur conception de la démocratie s’arrête à tous ceux qui pensent comme il faut.

En face, Nicolas Sarkozy a gardé son sang froid. Bon dans la démonstration, tout le temps interrompu, il n’a rien lâché sur son bilan ni sur les perspectives qu’il entrevoit pour continuer d’adapter le pays au monde réel, entre ouverture et protection, entre volontarisme et pragmatisme.

Avec lui, le désendettement est clair, l’effort est lisible et justifié. Il passe notamment par la modernisation de notre administration et la réforme territoriale. Limiter la dépense pour éviter le recours à l’impôt qui écrase est le leit-motiv.

Avec lui, la croissance s’appuie sur la nécessité de la compétitivité de nos entreprises et le transfert des charges qui pèsent sur elles. Mais aussi sur tout ce qui a été fait pour relancer la recherche, l’innovation, pour aider les entreprises à investir.

Avec lui, l’Europe avancera. Il a déjà montré sa force d’entraînement au sein des 27.

Avec lui, l’union nationale est possible parce qu’il s’adresse à tous les Français, avec l’ouverture d’esprit qu’il a démontrée au cours des cinq dernières années.

Alors après, chacun peut dire que son préféré a gagné : tout dépend si on a les pieds sur terre ou la tête dans des rêves roses. La réalité est toujours là au réveil et les faits sont têtus.

Alors dimanche …

 

 


LE CARNET DE CAMPAGNE DE SERAPHIN

Carnet présidentielle

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C’est quoi être « trop à droite » ? Je lis que 49% des Français trouvent que Nicolas Sarkozy fait une campagne trop à droite. Est-ce un effet de loupe ou le résultat du matraquage médiatique ? Parce que depuis le 1er tour, il n’a pas changé une seule de ses propositions, et n’en a ajouté aucune à son projet. On essaie de nous faire croire que parce qu’il parle de frontières, de contrôle de l’immigration, de sécurité, de protection de notre mode de vie, et qu’il refuse de donner le droit vote aux étrangers non communautaires, il tient le discours de Marine Le Pen. C’est une caricature. Cela permet d’affirmer qu’il court derrière l’extrême droite. Qu’il n’ait jamais proposé la préférence nationale pour l’emploi ou le logement, la sortie de l’euro, la mise en place d’un protectionnisme économique rétablissant des droits de douane, qu’il n’ait jamais proféré d’arguments racistes ou xénophobes fait pourtant une sacrée différence. Pourtant, je vois que les mêmes se gardent bien de reprocher à Monsieur Hollande le « contingentement » de l’immigration ou le maintien de la loi interdisant la burqa… Et cela ne gêne personne qu’il se tourne vers Jean-Luc Mélenchon dont l’idéologie et les propositions sont aussi dangereuses que celles de Marine le Pen.

Et puis, ceux qui nous donnent tous les soirs des cours de démocratie appliquée en distillant leur haine du Président sans autre argumentation que des affabulations la plupart du temps mensongères, devraient se demander qui défend le mieux aujourd’hui la laïcité, les valeurs républicaines des droits et des devoirs, la tolérance, la liberté d’expression, les citoyens, sinon l’UMP et le Président de la République. La gauche parle beaucoup, mais elle est singulièrement absente quand il faut passer à l’acte. Cela mériterait bien un réflexe anti-hollande dont les positions cherchent à flatter le communautarisme plus qu’à le combattre.

Les sondages restent défavorables à Nicolas Sarkozy. Il y aurait de quoi se décourager. Et pourtant, à droite, tout le monde continue de croire à sa victoire. Aveuglement, peut-être ! Mais ce n’est pas une réponse très convaincante. J’étais au milieu de la foule, au Trocadéro : les gens qui étaient là étaient venus pour soutenir leur candidat, beaucoup participaient à une manifestation pour la première fois, tous certains que dimanche soir on aurait la surprise. Le crédo était toujours le même : tout de même, c’est Sarkozy le meilleur ! Tous disaient leur ras-le-bol des médias, parfois avec une certaine agressivité. Et de fait, Nicolas Sarkozy a livré un discours de grande envergure, entre rassemblement et vision de l’avenir, posant les fondamentaux de redressement du pays.  Les gens de droite et du centre reçoivent le souffle d’une énergie qu’il leur communique avec ses tripes, avec son cœur, avec son esprit et c’est ça qui les galvanise. A côté, les discours de son adversaire apparaissent petits, étroits, destinés uniquement à ses parterres de bobos.

Lundi soir, à « Mots Croisés », les vieux briscards du PS, Cahuzac et Moscovici ont pris un sacré coup de vieux face à la jeune garde sarkozyste, Kosciusko-Morizet et Pécresse. Dans les deux cas, on a eu 6-0. Par contre Valls a donné plus de fil à retordre à Hortefeux qui a montré qu’il connaissait bien le dossier de l’immigration et de la sécurité. Quand l’équilibre du temps de parole est rétabli, évidemment, le débat devient plus limpide.

Et que va faire François Bayrou ? Les centristes sont de plus en plus nombreux à appeler à voter pour Nicolas Sarkozy. Ils étaient au Trocadéro, mais curieusement les médias ont oublié d’en parler. S’il fait voter Hollande, il prend le risque d’être accusé d’avoir fait battre Nicolas Sarkozy. Cela veut dire qu’il aurait fait passer son égo avant l’intérêt national. Au moins aurons-nous alors peu de scrupules à le faire battre aux législatives dans sa circonscription. Pourquoi le ménager comme on l’a fait en 2007 ?

Et si dimanche soir on découvrait un « front anti-Hollande » suscité par ses ambiguités, ses esquives permanentes, ses projets de dépenses alors que nous sommes fauchés, ses propositions sociétales qui font plaisir à des minorités mais sont loin de faire l’unanimité des Français ? Le candidat socialiste ferait bien d’y songer avant d’aller au débat face-à-face.

 


LA FETE DU TRAVAIL DE LA FRANCE FORTE

Sarko troca 3  Sarko troca  Sarko troca 2

Les Français ont répondu par dizaines de milliers à l’invitation de Nicolas Sarkozy de célébrer le travail au Trocadéro. Des militants, évidemment. Mais pas que ! Dans la foule, beaucoup participaient à une manifestation pour la première fois. C’était le cas autour de nous. Un vrai rassemblement populaire et un pari réussi pour le « candidat président ».

Un candidat que certains médias annonçaient « lâché par les siens ». C’est nous qui sommes lassés par ces chiens qui nous mentent en permanence. En avant-première, nous avons eu droit aux discours convaincus et convaincants de Christophe Lagarde, Nouveau Centre, de François Zochetto, sénateur Alliance centriste, venus tous les deux appeler les électeurs du centre à voter Sarkozy dimanche prochain ; mais aussi de Jean-Pierre Raffarin et de Jean-François Copé. Toute l’équipe des fidèles rassemblés pour ce dernier grand meeting de la campagne.

Un vent s’est levé avec les insultes et les accusations des officines gauchistes pour salir Nicolas Sarkozy. C’est le vent de la colère contre ces médias pourris qui pourrait bien se transformer en tempête le dimanche 6 mai. Nous l’avons ressenti au cours de cette manifestation.

Le dernier message du candidat était centré sur la valeur travail comme il se doit. L’occasion de rappeler la cohérence d’un projet dont elle est le pilier central autour duquel tourne le pouvoir d’achat, la compétitivité, le patrimoine, l’épanouissement personnel, l’avenir des Français…

« En ce 1er mai, je vous propose de nous tourner vers l'avenir pour construire ensemble un nouveau modèle français. Ce nouveau modèle, nous devons le construire en nous appuyant sur la force de l'héritage que nos parents et nos grands-parents nous ont légué. Nous devons le constru...ire en plaçant en son centre le travail, le mérite, l'effort et la responsabilité. Ce projet est celui d’une nation française rassemblée, fière de ses valeurs, de son identité, conservant la maîtrise de son destin et l'ambition de grands projets. Peuple de France, il reste trois jours pour transformer cet élan en victoire et permettre à ce grand projet de se réaliser. Votre destin est entre vos mains ! »

Un nouveau discours plein, équilibré, qui fait dire à Dominique Bussereau : « Je connais Nicolas Sarkozy depuis 1975, et je l’ai trouvé au Trocadéro au maximum de son talent et remarquablement rassembleur ».

C’est bien comme cela que nous l’avons vécu.

Et maintenant, comme dit Jean-François Copé, demain, « nous allons aller à la pêche à l’anguille », allusion au débat entre les deux candidats.

 


ON GARDE OU ON JETTE ?

 

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Le bilan, parlons-en !

A la veille du débat entre Nicolas Sarkozy et François Hollande, faisons le point. J’ai cru comprendre que le candidat socialiste avait l’intention d’interroger le président sortant sur son bilan, avec l’intention de le mettre en difficulté. La facilité consiste à pointer la montée du chômage, comme si elle n’était imputable qu’à l’action du gouvernement en faisant abstraction de tout évènement extérieur,  et à marteler la baisse du pouvoir d’achat, qui est réelle pour ceux qui sont touchés par la crise mais qui représentent une minorité par rapport à tous les autres pour qui il n’a cessé d’augmenter, même au plus fort de la crise.

Mais il y a aussi toutes les réformes dont le candidat socialiste ne parlera probablement pas. Ce serait intéressant de savoir ce qu’il compte faire.

Je vais vous le dire, après avoir étudié son programme : 

  • La réforme des régimes spéciaux de retraite : on garde.
  • La réforme du service minimum dans les transports et à l’école : on garde.
  • La réforme des retraites : on ajuste à la marge pour ceux qui ont travaillé dès 18 ans, en alourdissant les cotisations salariales de 0,1%.
  • La réforme du Trésor Public en une seule administration : on garde.
  • La réforme de l’organisation de l’Etat dans les régions et les départements (fusion des directions) : on garde.
  • La réforme de Pôle emploi (fusion Assedic-Anpe) : on garde.
  • La réforme de la santé : on garde l’organisation générale, mais on retire la tarification à l’acte dans les hôpitaux, principal levier de leur assainissement financier.
  • La réforme de la carte judiciaire : on garde.
  • La réforme de la carte militaire : on garde.
  • La réforme de la constitution qui donne plus de pouvoir au parlement : on garde.
  • La réforme de la TVA : on garde.
  • La transformation du RMI en RSA : on garde.
  • La réforme de la représentation syndicale : on garde.
  • La création du service civique : on garde.
  • Le statut de l’auto-entrepreneur : on garde.
  • Le Fonds d’intervention stratégique : on garde.
  • Le grand emprunt d’avenir dont 10 milliards d’euros sont déjà affectés sur 35 milliards : on garde.

C’est un héritage intéressant pour un gouvernement qui n’a soi-disant rien fait.

Mais, idéologie oblige, il y aura des retours en arrière :

  • Le conseiller territorial prévu pour entrer en application en 2014 sera supprimé. Le candidat socialiste maintient une organisation territoriale obsolète et coûteuse.
  • La fin du non remplacement de un fonctionnaire sur deux partants à la retraite, dans le cadre de la RGPP, remplacé par un redéploiement de postes à effectif constant (une tarte à la crème inapplicable).
  • Les peines-planchers et la rétention de sûreté seront aussi sacrifiées sur l’autel des mythes de la gauche : trop « sécuritaires ».
  • L’autonomie des universités, principal levier de leur modernisation, sera revue. Il y a à craindre avec la pression des syndicats. La conséquence sera le retour garanti à la paupérisation et au gaspillage des fonds publics.
  • La TVA sociale, principal outil du retour à la compétitivité de nos entreprises ne sera pas appliquée, à cause d’une analyse fausse sur son impact économique et d’un préjugé idéologique.

Le candidat socialiste, avec un art consommé propose de créer ce qui existe déjà :

  • Création d’une banque publique d’investissement : elle existe déjà avec OSEO et le FSI.
  • Création d’une « agence de l’accessibilité des bâtiments » en doublon de « l’agence accès handicap »  créée en 2006 ? … 

Tel un coucou, le candidat socialiste qui n’a aucun bilan à lui, va se parer des plumes du paon et s’attribuer à bon compte le travail fait pendant cinq ans.

Encore faut-il qu’il gagne, ce qui n’est pas fait !

 

 


« Je veux affirmer l’importance cruciale des frontières »

BADGE 1 Nicolas Sarkozy a fait valoir à Toulouse, l’importance de « la Nation » et de ses frontières, déterminé à refuser de voir notre pays « se diluer dans la mondialisation ».


    Le Président de la République a appelé ses concitoyens à « être fiers d'être français ».

    Selon Nicolas Sarkozy, « l'Europe a trop laissé s'affaiblir la Nation alors que les pays qui gagnent dans le monde aujourd’hui, ce sont les pays qui croient dans l’esprit national ! ». Il a accusé « la pensée unique, le système, notamment le système médiatique » d'avoir « confondu le sentiment national, qui est hautement respectable, avec le nationalisme qui est une idéologie profondément dangereuse ».

    « La Nation est un partage, le partage d’une identité collective, elle a toujours eu contre elle ceux qui ne croient qu’à la lutte des classes ! Ils ont oublié combien comptent pour un homme l’attachement à sa terre natale, au paysage dans lequel on a grandi, à la culture dont on a été nourri par ses parents et ses grands-parents, ils n’ont rien fait d’autres que d’ouvrir la porte à la loi des communautés et des tribus ! S’il y a du communautarisme et des tribus, c’est parce que l’on n’a pas assez défendu la Nation ! » a-t-il assuré.
Mais il a demandé de ne pas confondre « l'amour de sa patrie avec la haine des autres », mettant en valeur le patriotisme, qui est « l'amour de la patrie », et qui n’a rien à voir avec le nationalisme qui est « la haine de l'autre ».

    Pour Nicolas Sarkozy, l’effacement des frontières quelles qu’elles soient – économiques, culturelles, morales – a été une grave erreur car « sans frontières, il n’y a pas de Nation, pas d’Etat, pas de République, pas de civilisation ». « La frontière, c’est l’affirmation que tout ne se vaut pas, qu’entre le dedans et le dehors ce n’est pas la même chose, tracer une frontière entre les cultures, le vrai et la faux, la beauté et laideur, c’est le long travail de la civilisation ». « L’Europe a trop cédé à la religion du libre-échange et de la déréglementation au nom de l’abaissement des frontières, trop cédé à une conception d’un monde sans Etat » a-t-il défendu.

    « Nous ne sommes pas supérieurs aux autres mais nous sommes différents des autres et nous voulons que l’on respecte cette différence ! »...



ARCHIBALD SE FACHE !

 

Faudra-t-il interdire internet pendant les campagnes électorales ? Certes on s’amuse bien sur la toile, mais on y trouve tellement d’outrances et de violence que cela fait peur. La nature humaine, décidément est incorrigible et à lire certaines réactions, on a le sentiment que « l’épuration » nous guette à tous les instants.

Surtout, c’est le lieu privilégié de propagation de toutes les rumeurs et de toutes les accusations invérifiables, et force est de reconnaître qu’à ce petit jeu, les gauchistes sont plus experts que les autres. Les derniers épisodes à l’initiative de Médiapart en sont une illustration. Jeter le discrédit, accuser sans preuves sur la base de documents douteux quand ils ne sont pas fabriqués : tout est bon pour créer la suspicion.

Alors voilà que Kadhafi a versé 50 millions d’euros (pourquoi pas 100, je vous le demande) pour le financement de la campagne de 2007 de Nicolas Sarkozy. Elle a coûté 20 millions d’euros, et c’est déjà beaucoup. Les comptes en ont été examinés à la loupe par la commission de contrôle et ont été validés. Rien n’y fait. Plus c’est gros, plus ça passe. Mais à quoi aurait-il pu dépenser tout cet argent ? Surtout que la famille Bettencourt aurait, elle aussi, versé des « enveloppes »... Où sont les preuves ?

Alors en plus, voilà que Nicolas Sarkozy serait le grand sorcier qui aurait manigancé le coup monté du Sofitel, accuserait DSK. Si c’est le cas, il aurait été un piètre stratège. Connaissant l’addiction du personnage, il eût mieux valu attendre l’automne, une fois qu’il aurait été investi par son parti. Si complot il y a eu, ce dont je doute, il vaudrait mieux regarder du côté de ceux à qui il a profité… Bizarrement, au PS on ne commente pas et on oppose un silence gêné de façade, pour mieux souligner « la violence » des réactions de l’adversaire, Sarkozy en l’occurrence, et de son entourage. Un jeu dangereux qui se dégonfle quand on découvre qu’il n’y a pas eu d’interview par le « Guardian » et que c’était un « montage » de déclarations … Finalement la victime, serait Hollande. Faut quand même le faire ! Mais qui a créé la bulle médiatique autour de cette info ?

Et voilà donc Nicolas Sarkozy sommé de rendre des comptes devant les Français sur la base d’accusations qui reposent sur de tels montages. S’il se défend, c’est scandaleux. S’il dénonce la manipulation, c’est lui l’agresseur. S’il se fâche, c’est de l’outrance ou qu’il a quelque chose à cacher ! Tout cela est honteux ! 

C’est là qu’on voit que les « valeurs de la République », il y a ceux qui en parlent, et il y a ceux qui les défendent. La « laïcité », il y a ceux qui en parlent, et il y a ceux qui la défendent. La « citoyenneté », il y a ceux qui en parlent et il y a ceux qui se préparent à la bafouer.

Monsieur Plenel, patron de « Merdiapart » n’est pas Ajax, le chevalier blanc, qu’il voudrait être ; il serait plutôt le chevalier « marron » dans tous les sens du terme, tant les procédés qu’il utilise relèvent plus de « l’agit’-prop » gauchiste que du journalisme. Voilà de la matière pour celui qui veut légiférer sur la « moralisation de la vie politique ».

Pour en arriver là, il faut croire qu’à gauche ils ne sont pas aussi surs du résultat de dimanche prochain qu’ils veulent bien le dire. Mais le climat de tension qu’ils entretiennent fait frémir quand on imagine « l’après » quel qu’il soit. Finalement, j’ai envie de leur dire merci, parce que le résultat c’est que les Français de bons sens sont révulsés et toutes ces boules puantes qui sortent à une semaine du scrutin ne font que mobiliser un peu plus les électeurs de Nicolas Sarkozy.

Si on ajoute à cela que le candidat Hollande est obligé d’annuler des meetings faute d’avoir maîtrisé son budget de campagne, on peut se poser légitimement des questions sur les compétences de son équipe pour gérer le budget de la France !

Proprement effrayant !

                                                                                Tonnerre de Brest !

 


FAUX DEBAT…

 

… Ou débat à distance. Sur France 2 les deux finalistes se sont succédé face aux journalistes. Pour Hollande c’était la troisième émission du genre. Mais pour les deux c’était un parcours convenu, aux embûches gentillettes, avec un chrono impitoyable qui ne permet jamais d’aller jusqu’au bout d’une pensée.

Principal défaut de Hollande : l’imprécision. Rares sont les réponses franches, surtout sur la partie économique. Une seule est à peu près claire, sur le moyen de faire baisser le coût du travail en assujettissant les machines. Sa réponse la plus bête : faire des économies sur le linge et sur la nourriture pour équilibrer les comptes des hôpitaux. Là on touche le fond de l’incompétence. Si le problème était seulement là, il y a longtemps qu’il serait résolu. Ce que j’ai apprécié : sa position ferme sur le refus de légaliser le cannabis. Il pratique avec un art consommé la formule mitterrandienne : « en politique on ne sort de l’ambigüité qu’à son détriment ».

Principal défaut de Sarkozy : des réponses trop longues où il se répète. C’est particulièrement vrai sur la valeur travail quand il décrit pour la nième fois son dispositif de formation professionnelle. J’ai décelé une tendance à ne pas répondre directement à la question posée, ce qui nuit à son message. J’ai aussi trouvé trop de courtoisie feinte à l’égard de ses interlocuteurs. C’est évidemment de l’ironie, mais elle peut ne pas être perçue comme telle par tous les téléspectateurs. La réponse qui m’a déçu : sur la nécessité du pacte de croissance. Je m’étonne qu’il ne se soit pas engouffré dans les préconisations de Mario Draghi à l’opposé des vœux du candidat socialiste. Au reste, le Président perce souvent sous le candidat : connaissance des dossiers, argumentation cohérente, et même franchise quand il aborde la question du Front National. Pas d’ambigüité pour ménager des voix : il n’y a pas de désistement possible. Le meilleur passage : celui sur le nucléaire.

On sent Hollande installé dans sa position de leader qui ménage son capital. Une certaine suffisance indique qu’il s’y croit déjà ce qui peut déplaire. Peut-être aussi veut-il garder des munitions pour le vrai débat. Agaçant aussi le discours constamment donneur de leçon et moralisateur, tirant des conclusions accablantes pour son adversaire à propos du chômage, sans jamais à aucun moment évoquer la crise qui pourtant lui pend au bout du nez.

Sarkozy, lui, s’est mis dans la peau du « challenger », le rôle qui lui convient le mieux. On le sent impatient de fourailler avec son adversaire et ce duel à distance l’agace. Les nombreuses piques qu’il envoie en sont l’illustration. Mercredi prochain, il faut s’attendre à un feu d’artifice.

Si on a pu voir quelques points d’accord avec des nuances comme sur la nécessité de contenir l’immigration (les électeurs de Marine Le Pen ne sont jamais loin) ou la réciprocité des échanges entre l’Europe et les autres grandes puissances, on est resté sur notre faim sur les points importants qui séparent les candidats et qui nourriront un affrontement : la réduction des déficits, les moyens du retour à la compétitivité des entreprises, la nécessité de la règle d’or…

 


LE CARNET DE CAMPAGNE DE SERAPHIN

Carnet présidentielle

J – 10

Pas de surprise sur les noms des deux candidats restant en course. Mais si les résultats dans l’ensemble ont été conformes à ceux annoncés dans les sondages, dans le détail le « sorti des urnes » apporte son lot de petites surprises.

Nicolas Sarkozy devait être distancé, et certains même annonçaient un effondrement dans la dernière semaine : il talonne de près le candidat socialiste. Le tassement annoncé pour Mélenchon s’est transformé en toboggan et il était temps pour lui que la campagne se termine. Même chose pour François Bayrou, qui, en dépit de la méthode Coué, n’a pas passé la barre des 10% cette fois-ci. Une leçon d’humilité qu’il n’a pas fini de méditer. Ses atermoiements en sont d’autant plus ridicules.

L’unique surprise, mais je ne vous livre pas un scoop, c’est le vote en faveur de Marine Le Pen : 18% des suffrages, cela mérite qu’on s’y arrête. Le vote presque égal dans les villes et les campagnes à travers tout le pays, avec quelques oscillations ponctuelles, ne peut pas être négligé. D’ailleurs les deux sélectionnés l’ont bien compris et chacun s’emploie à sa manière pour l’attirer à lui. Il révèle un malaise identitaire dont la gauche est en grande partie responsable (voir la page « la percée populiste »). La crise en accentue le trait forcément. Il est bien évident que si la France avait connu une croissance de 2,5% pendant les quatre dernières années, le paysage aurait été tout autre. En ce sens c’est bien un vote de « crise ». Autre constat : il s’est peu fait au détriment de Nicolas Sarkozy qui avec plus de 27% se maintient à un niveau élevé et à quatre points seulement de son score de 2007.

Reste à régler un compte avec les médias qui dans l’ensemble sont d’une servilité dégradante à l’égard du candidat socialiste et se sont révélés d’une agressivité et d’une mauvaise foi permanente à l’égard de Nicolas Sarkozy. A tel point que France 2 a laissé des estimations inexactes et périmées tout au long de la soirée électorale de dimanche, s’en servant d’appui pour les débats. Depuis le début de la semaine, la moindre de ses déclarations est décortiquée et caricaturée dès qu’elle touche aux thèmes du Front National. Le summum de la désinformation quasi diffamatoire a été atteint par Libération qui mériterait le titre de « torchon rose ». Quant à « l’Huma », c’est l’ignominie dont on ne peut s’étonner. Sans demander à ces journaux d’opinion de soutenir Sarkozy, ils pourraient respecter au moins un minimum de déontologie. On a envie vraiment de dire « merde » à cette « pensée unique » qui s’érige en permanence en cours de morale.

Choquante aussi cette publicité des Mutuelles en faveur du changement. Une campagne forcément coûteuse. Voilà où passent l’argent de nos cotisations. Elles feraient mieux d’améliorer le taux de certains remboursements, comme les verres de lunettes. Peut-on croire un seul instant que tous les adhérents votent à gauche. Encore une arrogance de la pensée unique.

Malgré les sondages de deuxième tour qui restent plantés sur l’antisarkozysme, en donnant la victoire nettement au candidat socialiste, l’observation des résultats du premier tour met le « bloc des droites » à 49% et l’ensemble des « gauches » à 44%.

C’est pourquoi les reports de voix et le jeu rituel des abstentionnistes qui ne sont pas les mêmes d’un tour à l’autre peuvent encore créer la surprise. Chacun le sait bien. D’où la nervosité actuelle. Si les candidats paraissent détendus, il n’en est pas de même des entourages que l’on sent « à cran ». Ce soir nous aurons en différé un petit aperçu du grand débat du 2 mai, par le passage alternatif des deux candidats dans l’émission « des paroles et des actes ».

Il ressort aussi de cette campagne un contraste étonnant de l’atmosphère des meetings : une forte mobilisation à droite, avec des réunions qui débordent partout et une grande ferveur autour du Président ; des meetings qui ne font pas le plein et un enthousiasme moindre chez Hollande.

Avant le 6 mai, une autre bataille est engagée : celle du 1er mai. Une idée de Nicolas Sarkozy en guise de pied de nez à la CGT qui, en dehors des conventions appelle à voter contre lui. Réponse avec le grand rassemblement du Trocadéro.

 


HOLLANDE SACRIFIE LES SALAIRES DES FONCTIONNAIRES

 

Le ministre de la Fonction publique, François Sauvadet, n’a pas manqué l’occasion de cibler François Hollande après l’intervention du candidat socialiste sur France Info, jeudi 26 avril.

“Avec ses promesses électoralistes, le candidat socialiste ne pourra ni revaloriser le point d’indice ni garantir le pouvoir d’achat des agents, puisque créer 65 000 postes supplémentaires privera la fonction publique de toute marge de manœuvre budgétaire…”

Interrogé sur la fin du gel du point d’indice s’il accédait à l’Élysée, François Hollande a éludé, évoquant une conférence sociale avec l’ensemble des organisations de fonctionnaires. “Nous aurons à regarder tous les aspects, à la fois les effectifs et les traitements”, avant d’ajouter : “C’est difficile de faire tout à la fois. Chacun devra comprendre qu’il y a des priorités…”  Traduction : le dégel du point d’indice, ce n’est pas pour demain.

Pour François Sauvadet, celui qui a viré en tête au soir du premier tour “promet tout et n’importe quoi sans se soucier de l’avenir de nos dépenses publiques”. Le ministre dénonce : “François Hollande ne pourra pas créer 65 000 postes supplémentaires à l’éducation nationale, à la justice et à l’intérieur, arrêter le « un sur deux » tout en maîtrisant les effectifs et la masse salariale de l’État et promettre une conférence sociale où sera discutée la question du point d’indice.” Il n’oublie pas de souligner, en comparaison, que le gouvernement a amélioré le pouvoir d’achat des agents, entre 2007 et 2011, “de 10 % grâce notamment aux retours d’économies liés au non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux”.

 

 


LE GAUCHOIS ET LE FRANCOIS

 

Chacun son langage de 2ème tour.

Le candidat socialiste a choisi de parler le « gauchois ». C’est un langage particulier qui ne s’adresse qu’au « peuple de gauche ». Quand il plaide le plus large rassemblement, c’est bien sûr de « toute » la gauche qu’il parle. Au-delà sont les cons qui ne peuvent pas comprendre. D’ailleurs est-il possible de ne pas être de gauche ? Mais qu’est-ce qui fait donc la différence ? « Nous à gauche, comprends-tu, on réfléchit » : voilà la réponse ! Donc quand on prétend rassembler en dehors de la gauche, on divise. CQFD.

Ce langage est pratiqué abondamment sur les médias puisque 96% des journalistes se disent de gauche. L’élite qui le pratique en connait tous les codes. Certains mots reviennent en boucle : juste (la gauche est plus juste), solidarité (un fonds de commerce), inégalités (qui forcément se creusent), changement (surtout pour les classes moyennes mais faut pas leur dire), rassemblement (limité au peuple de gauche) et division (quand on s’en distingue). Il a aussi ses insultes. La plus grave c’est « riche » et sa variante « président des riches », mais il y a aussi « Fouquet’s », « bouclier fiscal » (perdu de vue), et évidemment « sarkozyste » (quasi synonyme de barbare). C’est un langage qui véhicule des expressions toutes faites comme « cadeau fait aux riches », « justice fiscale, justice sociale, ordre juste »…  Enfin, il a son ordre sacré avec « 1981 » comme date de naissance du monde (passage de l’ombre à la lumière) et le nom « Mitterrand » qui doit être prononcé en faisant une génuflexion. Un langage qui est devenu impénétrable pour les ouvriers et les gens simples.

Nicolas Sarkozy, lui, parle le « François », à la différence de son adversaire qui en porte le prénom mais ne le pratique pas. Tous ses discours s’adressent au « peuple de France ». C’est le « François » universel. Il a aussi ses mots fétiches : « travail », « valeurs », « effort », « mérite », « crise inouïe », « responsabilité », « réformes », « rassemblement » (réflexe gaulliste), « sécurité » et ses gros mots : « assistanat », « sectaire » (principal trait des socialistes), « impôts », « immigration » (surtout quand elle est clandestine). Le François aime aussi les expressions idiomatiques telles que « discipline budgétaire », « France forte », « ceux qui se lèvent tôt », « règle d’or », ou encore « bon sens ». Ici, point de dimension sacrée. Même la référence au Gourou suprême – De Gaulle – devient épisodique. Ce langage n’est pas à la portée de tous. Si les gens simples le comprennent, certaines élites le méprisent ou l’ont oublié. Pas assez intellectuel évidemment, et pourtant efficace.

Dans le registre gauchois, le mot démocratie désigne un système dont seule la gauche a le monopole, alors que pour le François elle s’accomplit dans la diversité des opinions. De même, l’Etat, selon la définition gauchoise, ne peut bien fonctionner que lorsque la gauche en détient tous les leviers, sinon il ne peut être « exemplaire ». Il n’y a qu’un mot qu’on ne trouve pas dans le dictionnaire gauchois, c’est « nombril », un oubli évidemment. 

 


QUI A DIT ?

 

"A moi de convaincre les électeurs du Front national"...

Nicolas Sarkozy ? Non ! François Hollande. mais oui.

Cette phrase constitue un tournant historique. Il n'y a pas si longtemps, le PS vilipendait quiconque osait s'adresser à ces électeurs qu'il considérait comme des lépreux et condamnait la droite, au nom de la morale, dès qu'elle était suspectée de tentative de séduction à leur égard. La droite perdait son âme, disait la gauche.

Mais voilà que le vote en faveur de Marine Le Pen devient utile pour boucher le trou d'une gauche trop éloignée des 50%. Alors, foin des préventions, voilà notre François Hollande qui chasse sans vergogne sur les terres lepénistes. Il faut dire que dans le Pas-de-Calais, il lui faudra être très très convaincant. Et ailleurs aussi. Si les classes populaires que la candidate du FN recrute avaient eu envie de voter à gauche, elles l'auraient fait dès le 1er tour. Son programme ne risque guère de les attirer, notamment sur ce qu'il propose en matière de sécurité ou d'immigration, ou encore de vote des étrangers....

Au moins cela donne les coudées franches à Nicolas Sarkozy. Pas de leçon à recevoir !




LES CHIFFRES QUI DONNENT RAISON A SARKOZY

 

Sur dix ans, le coût du travail a augmenté de 39,2 % en France, deux fois plus vite qu'en Allemagne. Dans la zone euro, les disparités persistent.  Le Royaume-Uni devient de plus en plus compétitif dans l'Union.

Les coûts horaires moyens dans l'Union européenne se sont étalés entre 3,5 (Bulgarie) et 39,50 euros en 2011, selon les statistiques d'Eurostat publiées hier. La France a bien perdu du terrain par rapport à l'Allemagne, avec un coût du travail de 34,20 euros, contre 30,10 outre-Rhin. L'Allemagne a affiché au cours des dix dernières années la progression la plus modérée du coût du travail de toute l'Union, avec une hausse de 19,4 % contre 39,2 % en France. Le Royaume-Uni devient de plus en plus compétitif, avec un prix horaire en baisse depuis 2008 à 20,10 euros. 

Il n'y a pas cinquante manières de baisser le coût du travail. Encore faudrait-il ne pas alourdir les cotisations salariales comme le prévoit Hollande.

 


C’EST CLAIR ET C’EST DU BON SENS

BADGE 1

« D'accord avec le Front national, il n'y en aura pas, de ministres du Front national, il n'y en aura pas », a déclaré Nicolas Sarkozy, ce matin sur France-Info, ajoutant : «  je ne l'ai jamais souhaité, jamais voulu, parce que nous avons des points de désaccords ».

«  Mais je refuse de diaboliser des hommes et des femmes qui, en votant pour Marine Le Pen, ont exprimé un vote de crise, un vote de colère, un vote de désespérance. Je dois en tenir compte, je dois les écouter, je dois les entendre et pas considérer qu'il faut se boucher le nez… ». Il en a profité pour préciser ses déclarations de mardi quand il avait dit que si Marine Le Pen avait le droit de se présenter à l'élection présidentielle, c'est qu'elle était « compatible avec la République ».

« A partir du moment où la République autorise Marine Le Pen à être candidate, c'est que le Front national est un parti démocratique, sinon, on ne l'autoriserait pas. Il faut être cohérent. Et donc, les Français, les citoyens qui votent pour elle, on ne va pas le leur reprocher ... S'il y avait quelque chose d'anti-républicain à présenter la candidature de Marine Le Pen, alors, il faut l'interdire, il faut aller jusqu'au bout. Si c'était très mal de voter pour Marine Le Pen, pourquoi, alors, est-elle proposée au choix des Français? ».

« Il n'y a pas un mauvais vote et un bon vote. C'est aux Français de choisir et j'ai revendiqué le droit de parler à ces Français qui, en votant pour Marine Le Pen, ont exprimé quelque chose. Je suis bien obligé de considérer que 18% des Français qui se sont exprimés pour Marine Le Pen, ce n'est pas 18% qui ont les idées de l'extrême droite. Ces gens-là, si on veut les remettre dans le champ des formations républicaines, il faut s'adresser à eux ».

« M. Hollande a dit : ils ont eu tort, moi je pense que quand le peuple parle et s'exprime, il n'a pas tort. Les électeurs qui ont voté pour moi, les 27% et plus, ne m'appartiennent pas. Je conteste l'idée que les 18% appartiennent à Marine Le Pen, c'est des gens qui peut-être avant votaient socialiste ou votaient pour moi. Mon devoir est de m'adresser à eux ».

J’ajouterai que ce n’est pas plus condamnable de s’adresser aux électeurs de Marine le Pen que de courtiser ceux de Jean-Luc Mélenchon .

 


LA PERCEE POPULISTE

Marine-Le-Pen présidentielle

C’est l’événement du premier tour et la clé du second. Mais au-delà, nous assistons à une modification profonde de la géographie électorale. En effet, plus de 350 circonscriptions législatives pourraient se retrouver sous la menace d’un candidat FN qui se maintiendrait, avec des conséquences désastreuses, en premier lieu pour la droite républicaine, mais pas seulement, car la gauche serait bien naïve, profitant de l’aubaine, de se croire à l’abri.

Ce phénomène n’est pas conjoncturel.

Il était clairement perceptible dans les résultats des élections cantonales de 2010. Ceux qui pensaient que le taux de participation avait amplifié l’effet en pourcentage des gains de voix du FN ne peuvent plus le penser quand la participation atteint 80%. De même que l’explication par la situation économique n’est pas pertinente pour comprendre un phénomène d’une telle ampleur dans son déploiement territorial.

Cette progression de l’extrême droite n’est pas un phénomène isolé. Elle touche toute l’Europe. Et le contenu du message est à peu près le même partout. C’est une mutation du message nationaliste classique qui trouve son inspiration dans les difficultés de tous ordres que notre continent traverse. Ce que Dominique Reynié décrit comme le « populisme patrimonial » correspond bien au phénomène français que nous observons. Sa percée n’a pas qu’une seule explication.

Au moins cinq raisons expliquent cette percée.

J’ai trouvé au moins cinq raisons qui éclairent le vote en faveur de Marine Le Pen dans notre pays.

En premier lieu, l’abaissement de la fonction présidentielle. Le Président lui-même en est un peu responsable avec les quelques erreurs qu’il a commises en début de mandat. L’acharnement de la gauche, les insultes, le pilonnage médiatique avec des titres ravageurs et outranciers ont fait le reste. Il en est résulté une déstabilisation durable du statut du Président, ce qui dans un pays quasi-monarchiste est vécu comme une régression par une partie de l’électorat.

La suspicion sur l’honnêteté de la classe politique vient ensuite. De quoi alimenter le « tous pourris » qui est le meilleur vecteur pour le vote extrémiste. Là encore, l’exploitation par la gauche et certains sites de l’affaire Bettencourt a contribué à discréditer Nicolas Sarkozy. C’était fait pour ça, et encore récemment on a assisté à des tentatives de la faire ressurgir dans la campagne. Une gauche qui joue avec le feu car elle n’est pas exemplaire elle-même. Il suffit de regarder où Marine Le Pen s’est ancrée : à Hénin-Beaumont au coeur d’un département dont on sait aujourd’hui que le personnel politique du PS est pourri jusqu’à la moelle avec un clientélisme et un système mafieux dont on n’a pas fini de découvrir tous les rouages, mais dont l’ancien maire, Gérard Dalongeville, en décrit l’essentiel. Il faudrait citer aussi l’affaire Guérini, dans les Bouches du Rhône et d’autres encore… sans oublier le fonctionnement interne du Ps découvert à l'occasion de l'élection de Martine Aubry !

Le sentiment d’impuissance politique face aux événements joue aussi un rôle. Les Français ont une faible perception du travail énorme du gouvernement qui a été mené pour les protéger et atténuer les effets des crises successives. Epargnés dans leur grande majorité, ils n’ont pas eu le sentiment de la gravité des choses, sauf ceux qui ont été frappés de plein fouet et ont subi pertes d’emplois et précarité malgré les amortisseurs sociaux. Pour ceux-là, les « politiques » sont des bons à rien. Alliés à la perte de confiance dans la classe politique, le doute sur l’Europe et ses trop laborieuses solutions, le sentiment de perte de souveraineté pour notre pays -comme si la maîtrise de notre destin était en cause-, la mondialisation vécue comme une menace –ce qui peut se comprendre alors que les délocalisations d’entreprises sont autant le fait d’erreurs nationales comme les 35 heures-, tout cela constitue un cocktail explosif dont on connait maintenant l’ampleur.

L’insécurité, la xénophobie qui va souvent avec, et la montée de l’islamophobie devant les exigences de plus en plus visibles d’un certain communautarisme musulman, certaines légitimes comme l’accès à des lieux de culte décents, d’autre plus difficilement admises parce qu’elles touchent à des codes vestimentaires plus ou moins choquants ou dérangent par leur visibilité comme les rayons de nourriture Hallal dans les supermarchés. Ainsi fleurit le populisme patrimonial sur le mode : « on est chez nous, tout de même ». Sans admettre que les musulmans français aussi. Le mot « patrimonial » décrit ici un mode de vie, une culture, des traditions censées représenter la France éternelle sur ses fondations chrétiennes (alors que les églises sont vides et qu’on n’a plus de curés).

Et puis j’ajouterai le détonateur : l’effet Merah. Je vois dans la montée du vote Le Pen, le contre coup a posteriori des affaires de Toulouse et Montauban, à la fois conscient et inconscient. La perception subite d’un danger « jihadiste » lié à l’immigration qu’il faudrait, du coup, arrêter à tout prix. Sauf que l’auteur était Français… Mais la protestation et le besoin de protection se sont réfugiés dans le vote pour celle qui a sur le sujet le discours le plus radical.

Mais qui sont-ils, ces électeurs qui ont grossi les rangs des protestataires de plus d’un million en dix ans ?

Le vote Le Pen touche tous les territoires, aussi bien les banlieues des villes que les bourgs ruraux. 35% à Saint-Just sur Dive au fin fond du Maine-et-Loire, ça ne s’invente pas. Il touche des électeurs divers : ouvriers, petits bourgeois, agriculteurs, professions libérales qui trouvent des raisons dans le patchwork décrit ci-dessus et que le discours attrape-tout, mi-nationaliste, mi-socialiste, de la présidente du Front national réussit à capter. Ils viennent de l’extrême-droite traditionnelle, catholique et pétainiste, de la droite nationaliste classique. Beaucoup viennent de gauche et constituaient autrefois les bataillons du PC. Ce sont ceux que Mélenchon a espéré un moment attirer à lui. Ce sont aussi des électeurs de tous âges. Tous ceux qui d’une manière ou d’une autre croient que le protectionnisme, la fermeture des frontières, la fin  de l’euro, la sortie de l’Europe, pourraient améliorer leur situation.

Quelles conséquences ?

Tout dépend du degré de captivité de ces votes : quel pourcentage suivra les consignes données ? Ou au contraire, une fois la protestation exprimée le retour vers le vote utile qui, en toute logique, ne pourrait être que pour Sarkozy qui défend les thèses les plus proches. Là est la clé de sa victoire. L'intérêt de Marine Le Pen est de pratiquer la politique du pire. Mais le scénario le plus calamiteux, qui n’est pas à exclure, serait qu’il soit réélu et qu’ensuite il n’ait pas de majorité acquise à l’Assemblée Nationale à cause des triangulaires imposées par le FN. Une situation intenable pour le Président avec un Sénat à gauche.

Mais on n’en est pas encore là.

 


ECHOS ET REFLEXIONS D’APRES 22

 

Pas de 21 avril à l’envers. Mais « JeanMarine » à 17,9% « ça interpelle au niveau du vécu », comme dirait mon bobo de service. Le danger n’est pas complètement passé : il suffit de voir ses scores dans nos villes et nos campagnes pour s’apercevoir qu’elle peut jouer au chamboule-tout au moment des législatives. Cela impose à l’UMP une adaptation stratégique. Il faudra bien analyser ce vote protestataire pour en tirer les leçons si nous ne voulons pas faire le lit du populisme. Et la gauche n’en est pas exemptée.

Tous comptes faits, avec 27,18% des suffrages, Nicolas Sarkozy est au coude-à-coude avec le Flanby Hollande, 28,63%. Si on calcule les reports selon les observations des études d’opinion, on s’aperçoit que mathématiquement 1,5 point les sépare, un mouchoir de poche dans lequel tiendra probablement le résultat final.

Quand Hollande affirme que Sarkozy a fait, par son discours, le jeu de l’extrême droite, il se trompe. Il fait même preuve d’aveuglement. Cela ne correspond pas à la géographie du vote. Le malaise est plus profond. Le PS en porte même une responsabilité en ayant pourri le débat sur l’identité nationale. Un aveuglement dont il pourrait un jour faire les frais lui aussi. Il suffit de regarder ou le FN a pris ses voix, comme dans le Pas-de-Calais. Le candidat du PS refuse les trois débats que lui propose Sarko : il montre ainsi sa frilosité et son archaïsme, et cherche surtout à ne pas donner de réponses claires, exercice plus facile à réaliser dans le cadre du débat unique. La Présidentielle ne vaut pas la primaire socialiste qui avait mérité, elle, ses trois débats ! Il nous prend pour des breloques, le guignol mitterrandesque. C’est pourtant à la télé que la campagne se fait utilement et pas dans les meetings qui ne réunissent que les convertis. Autre question : que vaut maintenant l’accord PS-Verts aux yeux du candidat Hollande ?

Le Méluche peut tenter de sauver la face, il a bel et bien perdu son pari et s’est quasiment ramassé une tôle. Il est loin d’avoir fait le plein des voix de la gauche protestataire. Il faut dire que soutenu par les 1000 intellectuels du « Marais », adeptes de la révolution de salon, bien calfeutrés dans leurs confortables lofts, il y avait de quoi décourager le quidam de base. Avec 11%, il sauve à peine les meubles.

Et Bayrou peut-il encore exister ? Avec 9,13% il pratique la division (du centre) par deux, par rapport à 2007. Flanby n’est pas Ségo et le vote utile a joué pleinement cette fois-ci. Le Béarnais en est réduit à un ultime tortillement du cul pour prendre position. Compte tenu de son programme, soutenir Hollande serait une imposture.

La posture la plus comique : celle de Dupont Aignan qui avec 1,79% considère, sans rire, que ses électeurs ont effectué un vote … d’avenir. Mais lointain, l’avenir, hein, parce que, à ce rythme-là, il est pas rendu le gars !

A suivre…

 


LE BILLET DU DIMANCHE SOIR

 

ET MAINTENANT A NOUS DEUX !

Voilà, le résultat s’est affiché : le duel aura bien lieu. Ce sera Hollande et Sarkozy. Après une campagne de 1er tour transformée en referendum contre le Président sortant par les neuf autres, celui-ci a démontré sa capacité de résistance et un bloc solide qui dépasse le quart des électeurs constitue le socle sur lequel il peut s’appuyer.

On retiendra aussi comme enseignement ce dimanche soir, que Mélenchon a perdu son pari –et c’est tant mieux- et peut entrer comme je l’avais dit en « cellule de dégrisement ». Et bien évidemment l’ombre de Marine Le Pen va planer sur le deuxième tour avec un score de près de 20%. François Bayrou, comme c’était prévisible s’effondre après une campagne ratée. Il n’a même pas les éléments suffisants pour être celui autour de qui se reconstruirait le centre. Aura-t-il le courage de prendre position ? Le patchwork improbable qui constitue son parti est un vrai frein. Il faut enfin se féliciter du niveau élevé de la participation électorale, preuve que l’intérêt des Français pour cette élection était bien plus important que ce qui était mesuré.

Concernant les autres candidats qui ne récoltent que des miettes, ils étaient les scories de la campagne. Ils nous ont "brouillé l'écoute" pendant  quinze jours. le scrutin les a balayés. Eva Joly confirme l’erreur de casting.

On peut souligner aussi que le candidat arrivé en tête doit dépasser les 30% des suffrages pour avoir une chance de l’emporter au second tour. A cet égard le score du candidat socialiste est à peine suffisant, c’est pourquoi le jeu reste ouvert.

Le plus important reste pourtant que près de deux électeurs sur trois ont voté pour une forme de réalisme économique qu’il soit de droite ou de gauche. C’est désormais ce choix, et aucun autre, qui s’offre aux Français. Le premier, proposé par Nicolas Sarkozy s’appuie sur une politique éprouvée de réduction des déficits par la baisse de la dépense publique et parallèlement le soutien à la compétitivité de l’économie. Le deuxième, défendu par François Hollande, choisit un chemin plus laborieux, privilégiant l’impôt, notamment sur les entreprises et préservant notre vieux penchant à l’état providence.

Le résultat obtenu par le Front National, quand il se réalise au fond de nos bourgs ruraux, amène forcément à réfléchir sur le phénomène qui n’est pas lié qu’à l’insécurité et à la pression immigrée. Le message envoyé est différent et plus complexe. Il traduit certainement à la fois une crise de confiance dans le manque de résultat du politique en général face à la crise, chose que le FN sait parfaitement exploiter ; mais aussi une inquiétude sourde quant à la défense de notre mode de vie et de penser que ces électeurs sentent menacé par l’islam, illustré par l’irruption de la « viande hallal » dans la campagne. En plaçant Marine Le Pen à la troisième place, l’irréparable n’a pas été commis. Il serait irresponsable de ne pas prendre en compte cette aspiration.

Maintenant que les armes sont égales, c’est projet contre projet que les Français vont pouvoir juger. La partie est loin d’être perdue pour Nicolas Sarkozy, dont le camp est certes sanctionné comme tous les sortants l’ont été en Europe, mais beaucoup moins que les autres. Justement parce que la politique menée a été plus efficace. 

A moi Hollande, deux mots… !

 


POURQUOI JE VOTERAI SARKOZY…

 

J -2

Dimanche prochain, je voterai pour Nicolas Sarkozy sans hésitation. Ceux qui me lisent depuis maintenant 5 ans ne seront pas surpris. J’ai défendu son action, son bilan, pardonné ses petites erreurs de comportement qui ne sont à l’océan que l’écume de quelques vagues, et je continue de partager quelques-unes de ses convictions comme la place qu’il faut donner à la valeur travail en faisant baisser le poids des charges sociales ou la nécessité de baisser les dépenses publiques en diminuant le nombre des fonctionnaires.

Je ne veux pas refaire ici un long plaidoyer du quinquennat. Inutile aussi de continuer à dénoncer les attaques honteuses dont il a été victime, le dénigrement systématique dont ses actions ont été l’objet, l’attitude insupportable de l’opposition de gauche qui a tout refusé, y compris le RSA…

Je vais vous livrer quelques raisons spécifiques qui n’appartiennent à aucun argumentaire tout fait et qui sont le produit de ma réflexion personnelle et de mes propres convictions. J’appartiens depuis que je fais de la politique à ce centre droit humaniste et européen, attaché au respect d’autrui et horrifié par les attitudes sectaires. Mais être modéré cela ne veut pas dire mou.

Je voterai donc pour Nicolas Sarkozy.

D’abord les raisons positives d’adhésion. Comme beaucoup de Français, je pense que la France est à un moment clé de son destin. Le monde est en train de basculer. Il suffit de voir le poids que prennent désormais les pays émergents dans le commerce mondial. Face à ce basculement, et parce qu’au cours des cinq dernières années le Président de la République a démontré ses qualités éminente de leadership au sein des instances internationales, je pense qu’il est le mieux placé pour continuer de défendre les intérêts de notre pays et de l’Europe. De même qu’il a su protéger au mieux la France des tempêtes qu’elle a dû affronter. Le seul échec qui lui soit vraiment reprochable, c’est la montée du chômage, mais ce serait faire comme si les crises n’avaient pas eu lieu. C’est pourquoi je lui fais confiance pour l’avenir.

Et puis il y a les raisons négatives, celles qui me conduisent à voter pour lui pour éviter ce que propose le candidat du PS. Je ne m’attarderai pas sur sa volonté de taxer à 75% les revenus supérieurs à 1 million d‘euros : elle ne me concerne pas bien que je la trouve ridicule. Plus prosaïquement, je ne suis pas d’accord, comme il le propose, de payer une taxe d’habitation proportionnelle aux revenus, de payer mon énergie sur le même critère. J’y vois une forme de solidarité pernicieuse qui est une atteinte à ma conception de la liberté de choisir et de consommer. Puni pour avoir réussi. Je ne suis pas d’accord avec l’intention de revenir sur la réforme des collectivités territoriales qui crée le conseiller territorial en lieu et place du conseiller régional et général, et cela pour préserver des mandats et des prébendes au détriment de l’intérêt général qui voudrait qu’on réduise les échelons administratifs. Je n’approuve pas non plus les idées qui sont dans l’air de dépénalisation du cannabis, de faire un pas vers l’euthanasie tout en disant le contraire le lendemain. Après avoir aboli la peine de mort, la gauche se déshonorerait en la rétablissant pour les plus faibles d’entre nous, les personnes agonisantes. Enfin je suis contre l’idée de donner un droit de vote même restreint aux étrangers : pour moi, la citoyenneté ne se coupe pas en rondelles. Le moyen le plus simple pour obtenir le droit de vote, c’est de devenir français, en en acceptant les droits et les devoirs. Voilà qui fait déjà beaucoup. Enfin, sur le plan économique, je reste un farouche partisan, comme Manuel Valls, de la TVA sociale, qui consiste à transférer sur la consommation de produits qui viennent pour la plupart de l’étranger une partie des charges qui pèsent sur nos entreprises. C’est leur donner l’oxygène nécessaire pour retrouver les marges de compétitivité qui permettra de recréer de l’emploi en France.

Pour moi, le choix est donc très clair. A deux jours du scrutin, les dés sont jetés.