HISTOIRE
LA FETE DU TRAVAIL DE LA FRANCE FORTE
ENTRE REALITES ET FICTION

LE CARNET DE CAMPAGNE DE SERAPHIN

Carnet présidentielle

J – 4

C’est quoi être « trop à droite » ? Je lis que 49% des Français trouvent que Nicolas Sarkozy fait une campagne trop à droite. Est-ce un effet de loupe ou le résultat du matraquage médiatique ? Parce que depuis le 1er tour, il n’a pas changé une seule de ses propositions, et n’en a ajouté aucune à son projet. On essaie de nous faire croire que parce qu’il parle de frontières, de contrôle de l’immigration, de sécurité, de protection de notre mode de vie, et qu’il refuse de donner le droit vote aux étrangers non communautaires, il tient le discours de Marine Le Pen. C’est une caricature. Cela permet d’affirmer qu’il court derrière l’extrême droite. Qu’il n’ait jamais proposé la préférence nationale pour l’emploi ou le logement, la sortie de l’euro, la mise en place d’un protectionnisme économique rétablissant des droits de douane, qu’il n’ait jamais proféré d’arguments racistes ou xénophobes fait pourtant une sacrée différence. Pourtant, je vois que les mêmes se gardent bien de reprocher à Monsieur Hollande le « contingentement » de l’immigration ou le maintien de la loi interdisant la burqa… Et cela ne gêne personne qu’il se tourne vers Jean-Luc Mélenchon dont l’idéologie et les propositions sont aussi dangereuses que celles de Marine le Pen.

Et puis, ceux qui nous donnent tous les soirs des cours de démocratie appliquée en distillant leur haine du Président sans autre argumentation que des affabulations la plupart du temps mensongères, devraient se demander qui défend le mieux aujourd’hui la laïcité, les valeurs républicaines des droits et des devoirs, la tolérance, la liberté d’expression, les citoyens, sinon l’UMP et le Président de la République. La gauche parle beaucoup, mais elle est singulièrement absente quand il faut passer à l’acte. Cela mériterait bien un réflexe anti-hollande dont les positions cherchent à flatter le communautarisme plus qu’à le combattre.

Les sondages restent défavorables à Nicolas Sarkozy. Il y aurait de quoi se décourager. Et pourtant, à droite, tout le monde continue de croire à sa victoire. Aveuglement, peut-être ! Mais ce n’est pas une réponse très convaincante. J’étais au milieu de la foule, au Trocadéro : les gens qui étaient là étaient venus pour soutenir leur candidat, beaucoup participaient à une manifestation pour la première fois, tous certains que dimanche soir on aurait la surprise. Le crédo était toujours le même : tout de même, c’est Sarkozy le meilleur ! Tous disaient leur ras-le-bol des médias, parfois avec une certaine agressivité. Et de fait, Nicolas Sarkozy a livré un discours de grande envergure, entre rassemblement et vision de l’avenir, posant les fondamentaux de redressement du pays.  Les gens de droite et du centre reçoivent le souffle d’une énergie qu’il leur communique avec ses tripes, avec son cœur, avec son esprit et c’est ça qui les galvanise. A côté, les discours de son adversaire apparaissent petits, étroits, destinés uniquement à ses parterres de bobos.

Lundi soir, à « Mots Croisés », les vieux briscards du PS, Cahuzac et Moscovici ont pris un sacré coup de vieux face à la jeune garde sarkozyste, Kosciusko-Morizet et Pécresse. Dans les deux cas, on a eu 6-0. Par contre Valls a donné plus de fil à retordre à Hortefeux qui a montré qu’il connaissait bien le dossier de l’immigration et de la sécurité. Quand l’équilibre du temps de parole est rétabli, évidemment, le débat devient plus limpide.

Et que va faire François Bayrou ? Les centristes sont de plus en plus nombreux à appeler à voter pour Nicolas Sarkozy. Ils étaient au Trocadéro, mais curieusement les médias ont oublié d’en parler. S’il fait voter Hollande, il prend le risque d’être accusé d’avoir fait battre Nicolas Sarkozy. Cela veut dire qu’il aurait fait passer son égo avant l’intérêt national. Au moins aurons-nous alors peu de scrupules à le faire battre aux législatives dans sa circonscription. Pourquoi le ménager comme on l’a fait en 2007 ?

Et si dimanche soir on découvrait un « front anti-Hollande » suscité par ses ambiguités, ses esquives permanentes, ses projets de dépenses alors que nous sommes fauchés, ses propositions sociétales qui font plaisir à des minorités mais sont loin de faire l’unanimité des Français ? Le candidat socialiste ferait bien d’y songer avant d’aller au débat face-à-face.

 

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