FAUX DEBAT…
27 avril 2012
… Ou débat à distance. Sur France 2 les deux finalistes se sont succédé face aux journalistes. Pour Hollande c’était la troisième émission du genre. Mais pour les deux c’était un parcours convenu, aux embûches gentillettes, avec un chrono impitoyable qui ne permet jamais d’aller jusqu’au bout d’une pensée.
Principal défaut de Hollande : l’imprécision. Rares sont les réponses franches, surtout sur la partie économique. Une seule est à peu près claire, sur le moyen de faire baisser le coût du travail en assujettissant les machines. Sa réponse la plus bête : faire des économies sur le linge et sur la nourriture pour équilibrer les comptes des hôpitaux. Là on touche le fond de l’incompétence. Si le problème était seulement là, il y a longtemps qu’il serait résolu. Ce que j’ai apprécié : sa position ferme sur le refus de légaliser le cannabis. Il pratique avec un art consommé la formule mitterrandienne : « en politique on ne sort de l’ambigüité qu’à son détriment ».
Principal défaut de Sarkozy : des réponses trop longues où il se répète. C’est particulièrement vrai sur la valeur travail quand il décrit pour la nième fois son dispositif de formation professionnelle. J’ai décelé une tendance à ne pas répondre directement à la question posée, ce qui nuit à son message. J’ai aussi trouvé trop de courtoisie feinte à l’égard de ses interlocuteurs. C’est évidemment de l’ironie, mais elle peut ne pas être perçue comme telle par tous les téléspectateurs. La réponse qui m’a déçu : sur la nécessité du pacte de croissance. Je m’étonne qu’il ne se soit pas engouffré dans les préconisations de Mario Draghi à l’opposé des vœux du candidat socialiste. Au reste, le Président perce souvent sous le candidat : connaissance des dossiers, argumentation cohérente, et même franchise quand il aborde la question du Front National. Pas d’ambigüité pour ménager des voix : il n’y a pas de désistement possible. Le meilleur passage : celui sur le nucléaire.
On sent Hollande installé dans sa position de leader qui ménage son capital. Une certaine suffisance indique qu’il s’y croit déjà ce qui peut déplaire. Peut-être aussi veut-il garder des munitions pour le vrai débat. Agaçant aussi le discours constamment donneur de leçon et moralisateur, tirant des conclusions accablantes pour son adversaire à propos du chômage, sans jamais à aucun moment évoquer la crise qui pourtant lui pend au bout du nez.
Sarkozy, lui, s’est mis dans la peau du « challenger », le rôle qui lui convient le mieux. On le sent impatient de fourailler avec son adversaire et ce duel à distance l’agace. Les nombreuses piques qu’il envoie en sont l’illustration. Mercredi prochain, il faut s’attendre à un feu d’artifice.
Si on a pu voir quelques points d’accord avec des nuances comme sur la nécessité de contenir l’immigration (les électeurs de Marine Le Pen ne sont jamais loin) ou la réciprocité des échanges entre l’Europe et les autres grandes puissances, on est resté sur notre faim sur les points importants qui séparent les candidats et qui nourriront un affrontement : la réduction des déficits, les moyens du retour à la compétitivité des entreprises, la nécessité de la règle d’or…
Salut très bon site, puis-je vous soumettre une question : comment s'y prendre pour sauvegarder votre article en pdf pour le lire tranquillement depuis mon MAC où je n'ai pas internet ? Un grand merci pour tout.. Conséquemment,je possède un site et je mourrais d'envie de vous le signaler si à tout hasard cela vous intriguait.
Julie
Rédigé par : comparatif de mutuelles | 03 mai 2012 à 13:09
Coucou,
j'adore ce que vous écrivez, je l'ai même conseillé à une copine,
Merci beaucoup,
++
Julie
Rédigé par : mutuelle | 08 août 2012 à 03:16