HISTOIRE
ALSTOM : L’ETAT DERAILLE
LES PRIMAIRES : UNE COMPLICATION DEMOCRATIQUE

PRIMAIRE DE LA DROITE : FAUSSES QUERELLES ET FAUX DEBATS

Primaire à droite

 

La  campagne s’active  de toutes parts.  Tous les candidats s’agitent chacun à sa façon. C’est à qui trouvera la bonne posture,  le bon positionnement, le bon angle d’attaque pour se valoriser aux yeux d’un électorat dont on ne connait guère les contours. Avec, en résultat, plus ou moins de succès. Les sondages essaient de rendre compte de toute cette agitation, et bien que sérieusement menés, on ne sait pas quelle valeur leur attribuer vraiment. Ce à quoi les candidats distancés se raccrochent pour garder espoir de créer une surprise, toujours possible, au soir du premier tour.

Faux débats.

S’ils s’agitent tous autant, c’est qu’en fait peu de chose les sépare. J’observais dans un hebdomadaire un tableau présentant leurs propositions, ligne par ligne, par grands chapitres : je me suis aperçu rapidement que les divergences relevaient de détails… ou d’appréciations (subjectives) du journaliste. Il y a bien un socle commun à tous, que pour résumé, on pourrait qualifier de « socle républicain », tant on retrouve le projet du parti à tous les niveaux. Alors, bien sûr, il y a des débats. Et ils sont d’autant plus virulents qu’ils portent sur de faibles marges de différenciation. L’essentiel n’est-il pas qu’on y retrouve une cohérence d’ensemble sur les sujets qui affaiblissent notre pays : les dépenses publiques qu’il faut réduire, l’activité économique qu’il faut relancer par les entreprises et non par l’Etat, la nécessité de la compétitivité, le retour d’un Etat fort dans ses compétences régaliennes, le contrôle de l’immigration, la défense de notre conception de la laïcité et de notre culture face au « fait religieux » pour ne pas dire l’Islam, la résorption du chômage, la  priorité  aux investissements d’avenir…  Chacun interprète chaque chapitre mais les solutions se ressemblent.  De quoi être optimiste pour le fond.

Fausses querelles.

Alors puisque le débat sur le fond ne permet guère de faire la différence, les candidats se réfugient dans les fausses querelles. A commencer par celle du vote ouvert. La question que certains posent : jusqu’où, ou plutôt jusqu’à qui ? On a bien compris. C’est ainsi que d’aucuns reprocheront à Nicolas Sarkozy de courir après le Front National pour en capter les  voix, en menant une campagne sur ses thèmes de prédilection que sont l’identité nationale, la lutte contre l’Islamisation de la société, l’immigration. En retour celui-ci accuse certains de ses concurrents, à commencer par Alain Juppé, de rechercher le vote de la gauche pour s’imposer. Ce qui dénote, c’est la virulence avec laquelle il le  fait, alors que l’on sait que ces votes n’interviendront qu’à la marge dans la limite d’un apport de 6 ou 7%. C’est que Nicolas Sarkozy est face à un problème qu’il a probablement sous-estimé : celui de son rejet par une majorité assez large de Français, mesurée avec constance depuis des mois, et que son retour n’a pas fait diminuer. Il pensait peut-être que son énergie, sa force de conviction permettraient de convaincre un grand nombre de réticents. Il n’en est rien. Après une belle  progression sur son cœur de cible, les « Républicains » et sympathisants, il est retombé presque à son point de départ avec les nouvelles révélations sur l’affaire Bygmalion. Voilà un gros caillou, à tort ou à raison, dans sa chaussure. Il devrait observer qu’il a régressé justement par la défection d’une partie de son cœur de cible, et non par une augmentation d’intentions de vote en provenance de la gauche. C’est pourquoi ses attaques en trahison, ou en « vol » de la primaire de la droite, ne sont pas recevables. Et elles sont même décevantes.  Dans une primaire ouverte, on ne peut pas délimiter de contours,  puisqu’elle s’adresse à tous les électeurs, en principe de la droite et du centre, inscrits sur les listes électorales. Sauf à instituer un contrôle de la pensée, impossible à la fois par éthique et en pratique, la démocratie c’est aussi reconnaitre à chacun le droit de changer d’avis. Nicolas Sarkozy droit comprendre que des déçus de son quinquennat qui ont voté Hollande en 2012 ont peut-être envie aujourd’hui de voter Juppé ou Fillon ! Mais le  fond du problème n’est-il pas que son retour ne reposait pas sur un profond  désir de Sarkozy. Il ne faut donc pas qu’il s’étonne de la difficulté de la tâche, rendue encore plus ardue par le fait qu’il a déjà été président. S’il veut gagner, il se grandirait en brandissant d’autres arguments que ces accusations indignes contre ses concurrents, et en renouvelant davantage ses propositions. Dans le monde troublé qui nous entoure et qui nous attend, nous avons besoin d’un stratège et d’un leader sur la scène internationale, domaine où il a excellé et sur lequel il pourrait s’appuyer pour convaincre de l’utilité de son retour. Etonnant qu’il ne le voie pas !

Du calme !

La campagne électorale  n’est jamais une affaire de bisounours. La bienséance est indispensable, elle n’exclut pas la virilité. Cependant, chacun doit bien mesurer ses propos afin de ne pas obérer la suite : à savoir de rendre possible le rassemblement derrière celui ou celle qui sortira de l’élection le 27 novembre au soir. Il est donc dangereux d’exacerber les passions.  Je vois circuler sur internet des messages inquiétants avec des prises de position d’exclusion péremptoires bien infantiles. Un candidat n’est pas une idole, bon sang ! Aucun des sept candidats ne peut être suspecté de connivence avec la gauche, sauf à faire des procès d’intentions staliniens. Faire appel aux électeurs n’a rien à voir avec une quelconque  complaisance idéologique, dès lors que le  programme est clair.  Arrêtons de prendre les citoyens pour des ectoplasmes manipulables.  La primaire démontrera toute son efficacité si le « grand débat » est réussi sur le plan de la convivialité et de la cohérence, ce qui n’empêche pas chacun de se démarquer.  Dans le cas contraire, le pire serait à craindre. Ne jamais oublier que l’électorat de la droite et du centre a horreur des querelles de personnes.

 

Commentaires

Richard VIAU

Daniel,

Ton argumentaire tient la route.

La seule objection que je fais et qui pour moi est de taille, c'est le cas des électeurs de gauche qui vont beaucoup se mobiliser pour voter aux primaires pour éliminer leur ennemi mortel en l'occurence Nicolas SARKOSY.
Ces personnes vont signer la charte de la droite et du centre. Charte qui représente (QUAND MEME) des valeurs fortes que nous partageons et défendont.
Les primaires votées, une très grande partie votera ensuite évidemment à gauche aux élections présidentielles.
Ma question: Où est la morale et l'honneur dans leur vote.
Je m'explique : En 2007, as-tu voté aux primaires socialistes pour éliminer un candidat socialiste : NON
Tu as laissé le peuple de gauche choisir librement son candidat sans vouloir influer sur le choix final.
il y a dans la pratique des gens de gauche encouragée par plusieurs candidats une faute d'honneur si l'acte est purement motivé pour barrer la route à un autre candidat.
Je souhaite vivement que les électeurs de la droite et du centre se déplacent en grand nombre pour élire leur candidat de la droite et du centre.
Bien cordialement.

Daniel

Non, Richard, les études d'opinion montrent que les électeurs de gauche qui se déplaceraient à la primaire de la droite représenteraient 6 à 7%. C'est pourquoi on peut dire que leur vote restera marginal. Le même débat avait eu lieue avec les primaires de la gauche en 2011 et on a vu ce qu'il en a été en réalité. L'hystérisation de ce débat fait partie de la campagne mais repose plus sur un fantasme que sur une réalité. Peut-être parce que Sarkozy voit que la victoire pourrait lui échapper.
Daniel

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