HISTOIRE

2009 : ENFER OU PURGATOIRE ?

                                                  

 Nuages noirs                                       

                                           

« Annus horribilis », l’année 2009 ? C’est l’expression qui revient souvent chez les commentateurs et chroniqueurs. Les Français, bien qu’inquiets –on le serait à moins- n’y croient pas vraiment si l’on se réfère au dernier sondage publié par Ouest-France. Leur moral aurait même remonté par rapport à l’été dernier. Allez comprendre !

Une année exécrable nous attend. Acceptons-en l’augure pour en apprécier la moindre amertume si elle est moins moche que prévue.  Elle sera exécrable au moins à trois points de vue. 

Sur le plan économique d’abord. La crise ne fait pas de cadeau à l’économie et particulièrement aux pays où les activités financières sont prédominantes comme la Grande Bretagne et l’Espagne. Avec l’immobilier, c’est la moitié de leur produit national brut intérieur qui est atteint. Et si la France est moins touchée compte tenu de la part énorme des dépenses publiques (54%) dans la richesse nationale, le marasme qui touche le bâtiment et l’automobile est sans précédent. La crise du crédit en est la cause première évidemment.

Sur le plan social ensuite. Le risque est grand en effet d’une exploitation politicienne des difficultés que le monde traverse. La surenchère que l’extrême gauche ne va pas manquer de provoquer sur le front de l’emploi et du pouvoir d’achat, en exploitant l’avalanche de statistiques épouvantables à laquelle il faut s’attendre, pourrait déboucher sur une situation incontrôlable. Espérons que la mise en place du RSA, qu’il faudrait peut-être accélérer, et les différentes mesures d’assouplissement du financement du chômage technique, de la formation professionnelle et autre « traitement social du chômage », permettront d’endiguer ces velléités.

Sur le plan international enfin. Le règlement de cette crise profonde passe en effet par des décisions que la communauté internationale doit mettre en œuvre pour une meilleure régulation et un contrôle plus exigeant des marchés financiers et du commerce mondial. Mais dans ce contexte, le danger du retour du protectionnisme est le principal écueil. La tentation du chacun pour soi serait la pire réponse. Elle conduirait à accroître encore les inégalités entre pays riches et pays pauvres, promettant un terrain fertile pour les radicalismes de tout poil. De même, la dévaluation du dollar est inéluctable. Elle contribuera à renforcer l’Euro, et ce n’est pas forcément une bonne nouvelle pour l’Europe.

Il nous reste à espérer que les efforts engagés par Nicolas SARKOZY depuis dix huit mois pour libérer les énergies portent leurs fruits, et que l’arrivée de Barak OBAMA à la Maison Blanche soit suffisamment convaincante pour faire repartir le mouvement. Car c’est des Etats-Unis qu’il repartira. Sinon….

Entre purgatoire et enfer, la marge sera ténue.


                                                                                                   

                                                                                            

 


DE QUOI PARLE-T-ON ?

                                                                            

                          

                                        

Le Ministre a annoncé qu’il reportait l’entrée en application de la réforme d’un an pour prendre plus de temps de concertation. Tout le monde devrait être content. D’ailleurs certaines organisations syndicales d’enseignants ont salué la décision. Seulement voilà quand on a mis des idées dans la tête de jeunes et qu’ils ne savent pas quoi en faire, on arrive au résultat que l’on découvre aujourd’hui. Quand on pousse les potaches à faire le chahut, il ne faut pas s’étonner ensuite que les moins motivés –ceux qui préfèrent sécher un bac blanc- prennent la direction des opérations.

                                                        

J’ai observé les images des manifestations. Quels sont les slogans ? Excepté le conventionnel « Darcos t’es foutu… » que l’on met à toutes les sauces, les banderoles protestent contre la « casse du service public d’éducation ». Mais il est cassé, et depuis pas mal de temps. Cela est tellement vrai que réforme après réforme, il ne fonctionne toujours pas correctement. Ce que le Ministre essaie de faire, avec ses propositions, c’est de le réparer.

                                                                        

Et arrêtons les procès d’intention. Prenons un exemple : les IUT. Les étudiants manifestent pour empêcher la réforme de s’appliquer sous prétexte qu’elle va leur retirer des moyens. Cela ne correspond à aucune réalité. Tout simplement, dans le cadre de l’autonomie des universités, les IUT devront négocier leur enveloppe dans le cadre de leur université et non plus directement avec l’Etat. On ne me fera pas croire que ce sera plus difficile. On met fin à un régime d’exception qui faisait que les IUT avaient un statut particulier qui leur permettait d’échapper à la négociation financière à laquelle tous les UFR sont logiquement confrontés au sein de leur conseil d’administration.

                                                 

Enfin, dernière observation : ces manifestants qui utilisent les moyens très « démocratiques » que constituent les blocages et les intimidations, quand ce n’est pas la violence, combien sont-ils, si on retire les moutons de panurge qui suivent inévitablement ? Et même en les comptant ! Tout au plus quelques dizaines de milliers dans toute la France, qui sont loin de représenter la majorité de tous les lycéens.  Alors, que le Ministre les écoute, je veux bien, c’est même normal. IL veut reprendre la main en organisant des « Etats-Généraux » : bonne idée, mais avec des interlocuteurs sourds qui ne veulent rien changer, je lui souhaite bien du plaisir. Qu’il se souvienne aussi que sa légitimité à lui vient du vote des Français, qui ne saurait en aucune façon être dévoyé par des manifestations de rue. Sauf à récolter un retour de bâton dans les urnes, le moment venu.

                                                                      

Les activistes de gauche sont toujours habiles à occuper le terrain et à fabriquer des images médiatiques. Ils ont inventé de nouvelles formes d’agitation : occupations d’établissements, veillées, etc… pour tenter d’attirer à leurs thèses les parents de la majorité silencieuse.  Mais c’est surtout pour désinformer et susciter des craintes à partir de faux constats et de faux procès. « On va nous supprimer des postes ! » Ah, manque de chance, dans les Pays de Loire, pour les lycées, il n’y en pas de prévues, etc…Finalement,  le vrai patron de l’éducation n’est-il pas Gérard Aschiéri, à la tête du SNUIPP ?

                                                      

Ah, si on pouvait libérer l’éducation !

                                                           

Au bout du compte, ce sont les élèves qui sont les grands perdants !

                                                   

                                                               

                                                               


CHAISES MUSICALES

                                                                           

                                                                              

                                                                               

Patrick DEVEDJIAN quitte le secrétariat Général de l’UMP. Ce lot de consolation pour lui qui rêvait d’être garde des sceaux ne lui allait pas très bien. Et de fait, bien que je lui porte estime et considération, force est de constater que le mettre à ce poste là était une erreur de casting. Pour autant, l’UMP ne s’en est pas plus mal portée, l’action du Président de la République, après le flottement de l’hiver dernier, ayant grandement contribué au supplément d’âme dont elle avait besoin.

                                                                         

J’ai toujours pensé que les directoires se terminaient toujours pas le consulat. Que va devenir Jean-Pierre RAFFARIN, lui qui occupe, avec un titre pompeux, le poste de 1er vice-président du Conseil National ? Au fait à quoi cela sert-il un vice-président quand il n’y a pas de président ?  En dehors du fait qu’il n’a aucun pouvoir, sinon celui d’avoir été 1er Ministre, sa présence à un poste élevé dans la hiérarchie de la direction du parti apporte  un équilibre, à la fois par son origine libérale et par son caractère rond… sauf quand on lui marche sur les pieds.

                                                                                    

Le successeur qui a été nommé par le bureau politique, en attendant le Conseil National de janvier qui devra l’adouber, Xavier BERTRAND arrive avec un profil plus politique et une aura de fin négociateur. A n’en pas douter, il sera un client redoutable pour les plateaux télé et les adversaires politiques. Sa tâche consistera à mobiliser davantage la machine UMP, un peu grippée, ces temps derniers. Un chroniqueur demandait l’autre jour sur la petite lucarne « à quoi servait un parti majoritaire ». La marge de manoeuvre est étroite entre l’attitude « godillots » et la volonté d’exister pleinement. La crise va offrir à Xavier BERTRAND des raisons de se battre, compte tenu de la mobilisation des « non-à-tout » qui, de l’assemblée à la rue, mènent la guérilla contre les réformes.  

                                                                                                                            

Le parti majoritaire ne fait pas assez savoir son mode de fonctionnement démocratique. Il vient de renouveler toutes ses instances locales, ainsi que les présidents des Comités départementaux, et il se prépare à désigner par un vote des adhérents les chefs de file régionaux en vue des élections régionales. Tout cela sans guerre des chefs ni zizanie avec ici et là les inévitables concurrences entre les personnes.

                                                                   

Si j’avais trois conseils à donner au niveau Dirgé, ce serait : 1) le terrain, 2) le terrain, 3) le terrain… avec la com’ qui suit !

                                                         

Bon courage Xavier !

                                                            

                                                                             

                                                                       


IDEOLOGIE CONTRE LEADERSHIP

                                                                                          

                                                         

La mise en place de la nouvelle direction du PS montre assez que la réconciliation est difficile pour ne pas dire impossible. Martine AUBRY, faute de pouvoir éliminer Ségolène ROYAL, ce qu’elle n’a jamais pensé pouvoir faire, compte bien utiliser le poste de première Secrétaire qu’elle vient de conquérir de justesse pour renforcer son camp. Elle peut estimer avoir du temps devant elle et le moment venu, envisager sa propre candidature, en s’appuyant sur une machine électorale qu’elle aura « à sa main ».

                                                               

Car sous notre Vème République, avec un régime devenu encore plus présidentiel avec le passage au quinquennat, le poste qu’elle occupe désormais prépare naturellement la candidature à la présidence, tout simplement parce que les élections se jouent sur le leadership. La méthode de Martine AUBRY est-elle la bonne ?  Elle tient sa légitimité de son gauchissement. C’est ce qui lui permet d’avoir la grande partie des rouages directoriaux avec elle. Cela dit, gouverner le parti est une chose, réunir plus de 50% des suffrages nationaux en est une autre. Avec l’idéologie est elle sure de rassembler les électorats divers de la gauche. Mais dans un scrutin national à fort enjeu, qui mobilise toutes les couches d’électeurs, ça n’est pas suffisant. Au second tour, celui qui gagne c’est celui qui rassemble le mieux. C’est ce qu’avait compris Nicolas SARKOZY en 2007 : on rassemble d’abord sa famille en étant le seul candidat, puis on part à la conquête des autres électeurs. Et dans ce débat-là, les idées comptent moins que le leadership. L’enjeu, pour la (ou le) future candidate du PS, c’est donc l’unité du parti comme base de départ.

                                  

Rassembler, c’est aussi ce qu’a tenté de faire Ségolène ROYAL en 2007. On a bien vu, que les crocs-en-jambe et les petits complots ont miné sa campagne, et l’ont finalement fait perdre. Même si ce n’est pas la seule explication. Son score de 47%, elle le doit aussi au leadership qu’elle a exercé et qu’elle souhaite continuer d’exercer. Toute sa stratégie est axée sur cette obsession. Et la prise du commandement du PS en faisait partie. Elle a bien compris, et va faire en sorte que ce soit le cas, que l’élection préalable à la grande explication tourne autour d’une seule personne plutôt qu’autour des idées. Ce système, c’est Lionel JOSPIN qui l’a voulu en obtenant la réduction du mandat présidentiel à cinq ans et l’élection du Président de la République avant celle des députés. Et Ségolène ROYAL a bien intégré qu’il fallait s’y prendre longtemps à l’avance pour devenir le plus tôt possible dans l’opinion celle qui incarne le mouvement.

                                                      

Mais comment le PS va-t-il se sortir d’une situation dans laquelle il risque d’y avoir le moment venu deux prétendantes ? Tout laisse à penser que le division du parti est durable et que la logique qui a conduit à la désignation de Martine AUBRY, conduira de la même façon à tout faire pour empêcher Ségolène de se présenter, et si elle le fait, de gagner. Le parti est affaibli et sa nouvelle direction entérine une division très préjudiciable pour l’avenir. Cela ne veut pas dire qu’il n’engrangera pas des succès électoraux ici ou là, car les électeurs de gauche (et en cela, ils font preuve de plus d’abnégation que ceux de droite) sont capables malgré tout de continuer de voter pour les candidats que le parti présentera. Mais concernant le scrutin majeur, avec l’échec du congrès et les convulsions qui ont suivi, la rupture consommée entre deux camps rivaux, c’est un autre échec qui est en gestation.

                                                                 

Déjà s’esquisse le décor du combat qui s’annonce pour 2012. Un PS pris en main par Martine AUBRY avec un programme qu’on peut déjà imaginer : répartir les richesses et le travail, taxer les riches et les moins riches, réhabiliter la social-démocratie, tout en affichant des idées que la mondialisation n’avalise pas. La crise va aider à gauchir un peu plus le projet.  

                                                      

De son côté Ségolène ROYAL, capable de toutes les adaptations, réformiste au printemps, étatiste à l’automne, est plus dans la ligne d’une « blairisation »  et son profil saura s’adapter à l’évolution de la situation. Sa technique de conquête du pouvoir se perfectionne, mais son handicap sera d’avoir l’appareil et la logistique d’un parti sinon contre elle, pour le moins réticent à son égard.

                                                          

Dans un tel contexte, avec deux candidates, un parti campant sur un socle d’idées on ne peut plus archaïque, l’une comme l’autre, pour gagner, doit prier le bon dieu que la France s’enfonce dans une crise très profonde. On en peut pas penser qu’elles souhaitent le malheur de notre pays, pourtant si la situation se retourne, si le pays se redresse, la nécessité du dirigisme s’estompera. Et avec le retour de la croissance, leurs espoirs de gagner s’envoleront….

 

                                                                    

                                         


LE FACE-A-FACE NE FAIT QUE COMMENCER

 

                                                                                           

                                                      

 

                                                      

                                                          

Au PS, on nous joue un remake de la farce de Molière « Le Médecin malgré lui » dans laquelle « Sganarelle et Martine se querellent ». Nous avons désormais Ségolène et Martine dans la même distribution des rôles. Le décor pour 2012 est en train de se planter.

Ce soir, je me contenterai de présenter les protagonistes.

                                                    

Commençons par le cas ROYAL. Elle a perdu la direction du PS d’une poignée de voix, mais ses chances pour 2012 restent intactes. Elle est autonome, a des locaux financés par Pierre Berger (dit-on), une équipe déjà bien rodée. Elle a déjà commencé à fourbir ses armes : elle jouera sur le look, la mise en scène et la théatralisation de son message.

                                       

La « madone » est devenue une star bobo soigneusement étudiée. Finis les tailleurs classiques de la bourgeoise de province de chez Paule Ka. Elle joue la carte des jeans légèrement usés portés sous une tunique ethnique en privilégiant les tons électriques à la mode : ça fait « djeune » dirait dJack. Même la coiffure a été revue dans le genre « froissé –chic ». Pour le côté mise en scène, on en a vu un aperçu avec sa fête au Zénith et au congrès de Reims : la voix n’est plus monocorde, même si la finale est toujours un peu agaçante. Elle sait jouer des tons plus graves et ne « dicte » plus ses discours, bien qu’ils restent encore « apprêtés ». Mais tout cela progressera sous les conseils avisés d’Hélène Cinque, assistante d’Ariane Mnouchkine. Grâce à la chirurgie esthétique, son visage affiche un sourire désarmant plus naturel que jamais. Même sa silhouette s’est affinée : le mimétisme avec Sarkozy est de plus en plus saisissant : jogging, tennis, natation…. Enfin elle a pris des cours pour occuper l’espace (testé au Zénith) sous la direction de Dominique Besnehard, et même pour la gestuelle qui peut s’appuyer sur les lumières et les fumigènes. Pour le texte, les prompteurs sont là….Du grand art qui lui vaut d’avoir des partisans inconditionnels. Dans ce contexte, le contenu, n’est pas important.

                                                         

En face d’elle, Martine AUBRY. Une autre bête politique. Qui aurait parié sur le « come back » de la dame des 35 heures ? C’est l’anti-Ségolène, comme il existe des « anti-héros ». C’est l’ennemie de toujours. On peut donc penser qu’il n’y aura pas de cadeau. La prise de la direction du PS était essentielle pour elle. Elle en fera sa machine de guerre. Elle sait que le poste qu’elle occupe lui permet, le moment venu, de prétendre à la candidature suprême. Et la machine roulera pour elle à 70% au moins. Elle n’a pas changé. C’est toujours la « mèremptoire » selon le bon mot de Philippe Alexandre. Une bosseuse qui connaît ses dossiers sur le bout des doigts.

                                  

Le PS a une patronne, on ne va pas tarder à s’en rendre compte. Contrairement à sa rivale, elle ne mise pas sur sa féminité, et on dira vulgairement d’elle « qu’elle en a… !». Ne comptons pas qu’elle change de coupe de cheveux ni de style. Certains observateurs ont été jusqu’à faire remarquer qu’elle avait ressorti un chemiser et une écharpe verte qu’elle portait au congrès de…1998. Mais son sérieux et sa ligne politique invariable sont de nature à rassurer les militants qui pensent qu’elle a la carrure pour s’opposer au gouvernement. Sa stratégie sera avant tout idéologique et se fondera sur une machine militante renforcée et remise au goût du jour.

                                   

Il n’y aura pas de cadeaux de part et d’autre.

Mais le débat ne se réduit pas qu’aux personnes. Il y a aussi les idées.  Là encore, tout les oppose. On aura l’occasion d’y revenir.

                       

                                           

                                                      

                                        

                                                                  

                              


LES SOUS DOUES

                                                                             

 

La gauche est au-dessous de tout. Que ce soit à l’Assemblée nationale dans le débat sur l’audiovisuel public, ou dans ses réactions au plan de relance de l’économie.

                                         

Grand prix de Guignol accordé à Noël Mamers très présent pour jeter son venin et étaler ses procès d’intention qui suent la haine de Nicolas Sarkozy. Des arguments au-dessous de la ceinture dont il est familier. On frémit à l’idée qu’il pourrait être un jour au pouvoir.

                                                                          

Grand Prix de la démagogie à « Ségo d’Arcilor ». Elle a crevé le plafond ! Comment peut-on faire croire qu’on pourrait distribuer par milliers les euros pour injecter du pouvoir d’achat. Méconnaissance de l’économie ? Dangereux de faire croire au peuple que de telles largesses saupoudrées sont possibles alors qu’elles ne pourraient être qu’illusoire par leur caractère unique sans parler des dégâts sur l’emploi … Non, il faut faire croire au peuple qu’on a de meilleures réponses, en le flattant bassement.

                                                           

Prix d’excellence de la démagogie à Martine Aubry qui reprend l’antienne du « paquet fiscal » pourtant démenti par les faits et qui nie au plan proposé sa dimension économique et sociale, alors que les commentateurs sérieux le trouvent équilibré et bien ciblé. Mais attention, derrière ce « socialisme archaïque » il y a la « gauche fossile » de Besancenot qui est prête à capter les désillusions du peuple pour l’enfermer dans la dictature de ses stéréotypes qui ont échoué partout : il n’y a qu’à voir dans quel état est la Corée du Nord ou sont encore les pays européens de l’Est.

                                                                 

Prix de la mauvaise foi à Jean-Marc Ayrault qui ne recule pas devant les exagérations et ose parler de « régression démocratique » le fait d’avoir recours à la majorité des 3/5ème pour valider la décision du chef de l’état (droit de choisir les patrons de l'audiovisuel public)! Je parie que si la gauche reprenait le pouvoir elle ne changerait pas une virgule au projet voté. On verrait alors ce qu’elle en ferait et c’est bien pour cette raison que personnellement, je suis réticent sur cet article du projet. D’ailleurs ceux qui hurlent sur le retrait de la pub sont les mêmes qui assuraient naguère que son introduction tuerait le service public en le soumettant aux puissances d’argent. Enfin on aura tout entendu : "Fait du prince", "coup d'Etat audiovisuel", "naissance d'une télévision d'Etat", "lettre de cachet", "retour à la télé d'Etat".

                                                                             

Ce n’est pas en faisant de l’obstruction parlementaire qu’on élève le débat. On cherche vainement des arguments recevables et étayés, en dehors des divers procès d’intention sur les recettes et les nominations… 

                                                                               

En attendant dès janvier, la soirée commencera à 20H30 sur les chaînes publiques, pour les émissions de « prime time » et à 22H30 au lieu de 23H15 pour la seconde partie. Personnellement, j’apprécie et je ne suis pas le seul !

                                                                                                   

                                                                               


LE PLAN DE RELANCE POUR L’ECONOMIE

                                                                                

Sarko Douai  

                                                 

                                                               

Lors de son déplacement aujourd’hui à Douai, le président de la République a détaillé son plan de relance pour l’économie. Le chef de l’Etat a donné la priorité à l’investissement pour "soutenir l’activité d’aujourd’hui et préparer la compétitivité de demain". Montant global du plan : 26 milliards d’euros.

                                               

Nicolas SARKOZY a choisi la relance par l’investissement en privilégiant les secteurs fortement utiles au pays, de telle sorte que l’aggravation des déficits qui vont forcément s’en suivre, soit au moins compensée pour les générations futures par un retour sur investissement. Il s’agit en même temps de préserver l’emploi dans des secteurs où les menaces les plus graves pèsent sur les salariés. C’est enfin l’occasion pour le Président de faire jouer à l’Etat un rôle moteur dans les nombreux changements que la situation mondiale nous impose, particulièrement dans le domaine de l’écologie. C’est pourquoi le plan vise en priorité les secteurs cruciaux de l’automobile et du logement.

                                                         

Revue rapide des principales mesures :

Accélérer les investissements publics. Quelque 10,5 milliards d’euros d’investissements supplémentaires de l’Etat (4 milliards), des grandes entreprises publiques (4 milliards) et des collectivités locales (2,5 milliards) vont être mobilisés pour accélérer divers programmes d’équipements publics. Sont notamment concernés les équipements de défense, l’université et la recherche, la remise en état du patrimoine de l’Etat et les infrastructures routières, fluviales et ferroviaires.

La réalisation du canal Seine Nord Europe et la construction de quatre lignes de TGV sur la période de 2010-2014 font partie de ces investissements.

Soutenir le secteur de l’automobile. La prime à la casse fixée à 300 euros pour les particuliers qui mettront à la casse un véhicule de plus de 10 ans pour acheter un véhicule neuf non polluant passera à 1 000 euros. Elle sera étendue aux véhicules utilitaires légers. Coût estimé : 200 millions d’euros. De plus, l’Etat s’engage à ouvrir aux organismes de crédit une ligne de refinancement d’un montant de un milliard d’euros pour accorder des crédits aux acheteurs.

Les constructeurs automobiles et les sous-traitants bénéficieront d’un fonds d’investissement doté de 300 millions d’euros pour les aider à restructurer la filière.

Renforcer les entreprises. L’Etat remboursera début 2009 par anticipation leurs dettes aux entreprises à hauteur de 11,5 milliards : le crédit impôt recherche normalement remboursable sur trois ans sera reversé en une seule fois début 2009. Il en sera de même pour les crédits de TVA.

Mais le président de la République a précisé qu’"il n’y aura pas de sauvetage" d’entreprise "sans contrepartie", "pas d’aide sans engagement à ne pas délocaliser".

Stimuler l’emploi. Les entreprises de moins de 10 salariés bénéficieront d’une exonération de cotisations sociales jusqu’à 1,6 fois le Smic pour toute nouvelle embauche en 2009. Le coût estimé de cette mesure est de 700 millions d’euros. Le chef de l’Etat a rappelé que l’Etat financera à hauteur de 500 millions d’euros les mesures en faveur de l’emploi annoncées le 25 novembre à Valenciennes. Il s’agit, entre autres, de l’extension des contrats de transition professionnelle de 7 à 25 bassins d’emploi en difficulté. Pour la formation professionnelle, Nicolas Sarkozy a prévenu que faute d’accord entre les partenaires sociaux au 31 décembre, l’Etat prendra ses responsabilités et légiférera dès le début 2009.

Investir pour le logement. Le chef de l’Etat a annoncé la construction de 70 000 logements sociaux auxquels s’ajoute l’achat à un prix décoté par les bailleurs sociaux de 30 000 logements dont les travaux n’ont pas été lancés faute de certitude sur les ventes. Pour aider les Français à accéder au logement, le prêt à taux zéro sera doublé pour l’achat dans l’immobilier neuf. Au total pour la période 2009-2010, 1,8 milliard d’euros supplémentaires seront dévolus au logement.

Autre mesure : les contraintes liées au droit de l’urbanisme seront "temporairement et considérablement assouplies" avec une prorogation d’un an des permis de construire.

Soutenir les ménages modestes. Le Président a annoncé une aide spécifique pour les familles les plus modestes. Dans l’attente de la mise en œuvre du revenu de solidarité active, l’Etat versera à la fin mars 2009 une prime de 200 euros à quelque 3,8 millions de ménages modestes. Le coût de la mesure est estimé à 760 millions d’euros.

Alléger les procédures d’appel d’offres. Le seuil de passation des marchés publics sera réhaussé. Le niveau d’exemption totale de procédure sera remonté de 4 000 à 20 000 euros.

                                                   

Ce plan de relance de l’économie sera conduit dans un programme dédié avec un budget spécifique, et un ministre sera chargé d’en suivre la mise en œuvre. Le volet soutien du pouvoir d’achat est volontairement limité. J’y vois deux raisons : d’abord, il plus important de concentrer les moyens sur le soutien à l’emploi en aidant les secteurs en difficultés ; ensuite, il est connu que lorsque l’on donne des primes de pouvoir d’achat, on crée un effet d’aubaine et elles sont consommées en produits importés, ce qui aggrave notre balance commerciale ou, pour ceux qui le peuvent, immédiatement thésaurisées dans un bas de laine en prévision de jours difficiles. Le vrai maintien du pouvoir d’achat c’est celui que l’on obtient en permettant aux entreprises de conserver tous leurs emplois. Réamorcer la spirale vertueuse !

                                           

                                                          

                                                                           


L’EUROPE AU CHEVET DE LA PLANETE

                                                                           

                                           

Images

                                                                           

La communauté internationale a été prévenue à l'ouverture de la conférence de l'ONU sur le changement climatique à Poznan (ouest de la Pologne), qu'elle avait un an pour se rassembler afin de sauver la planète d'un réchauffement fatal. Il s'agit de conclure, fin 2009 à Copenhague, un accord global ambitieux afin d'enrayer le changement climatique, malgré le difficile contexte de crise financière.

                           

Devant quelque 9.000 délégués de 185 pays réunis jusqu'au 12 décembre pour la 14è conférence des Nations unies sur le changement climatique, l'hôte de la réunion, le ministre polonais de l'Environnement Maciej Nowicki, a jugé que "l'humanité par ses comportements a déjà poussé le système de la planète Terre jusqu'à ses limites".

                                  

Pour sa part, le président du Groupe d'experts sur l'évolution du climat (GIEC), le Prix Nobel de la Paix 2007, Rajendra Pachauri, a également rappelé les dégâts de "l'inaction" : 4,3 à 6,9 milliards de personnes supplémentaires, vivant dans les grands bassins fluviaux, risqueraient d'être affectées par les sécheresses, "presque la majorité de l'humanité", a-t-il affirmé.

                                            

En décembre 2007, la conférence de Bali avait arrêté une "feuille de route" devant mener les 192 Etats signataires de la Convention de l'ONU sur les changements climatiques (CNNUCC) à la conclusion, fin 2009, de nouveaux engagements contre l'effet de serre. Des engagements renforcés et élargis afin d'inclure les Etats-Unis et les grandes économies émergentes, dont la Chine, devenue premier pollueur mondial. A ce jour, seuls les 37 pays industrialisés (tous, sauf les Etats-Unis) qui ont ratifié le Protocole de Kyoto sont soumis à des contraintes de réduction de leurs émissions polluantes sur la période 2008-2012.

                                             

"Le travail qui vous attend est à la fois difficile et critique : mais en chaque difficulté gisent des opportunités, si vous savez vous concentrer sur ce qui vous unit plutôt que sur ce qui vous divise", a rappelé le secrétaire exécutif de la Convention Yvo De Boer. "Vous avez un an devant vous d'ici Copenhague. L'heure tourne. Il faut passer à la vitesse supérieure", a-t-il répété, reconnaissant cependant que la crise financière allait compliquer la tâche : il faut mobiliser les ressources financières à l'échelle requise et cela constituera un véritable défi.

                                       

"En dépit ou grâce à la crise, nous ne pouvons nous permettre de ralentir le pas", a également plaidé Brice Lalonde, ambassadeur de France pour le climat. I a aussi estimé que Poznan arrivait à un moment compliqué de la négociation, en évoquant la difficile conclusion du Plan climat européen (-20% de gaz à effet de serre en 2020), qui divise les Etats membres, et la transition aux Etats-Unis, où Barack Obama succèdera à George W. Bush le 20 janvier. "Disons qu'il nous manque ici une importante équipe de négociateurs", juge M. Lalonde, en attendant l'entrée en fonction en janvier de la nouvelle administration Obama, nettement mieux disposée en faveur du climat.

                                                 

Déjà, un délégué américain de l'équipe sortante, Harlan Watson, a évoqué un "large consensus sur d'importantes questions internationales" avec M. Obama et a promis de "contribuer positivement de façon à ce que la prochaine équipe puisse ramasser la balle et la relancer".

                                        

Il faudra suivre avec intérêt les conclusions de cette conférence dont le succès est indispensable pour aborder la suite du protocole de Kyoto à Copenhague l’année prochaine.

                                                                        

                                                   


ET SI ON FUSIONNAIT LES ELUS DE LA REGION ET DES DEPARTEMENTS ?

                                                                                                          

                                                            

Nous avons trop d’échelons administratifs : Europe, Etat, Région, Département, Communautés de communes, Communes…Tout le monde est d’accord quand il s’agit du constat. Mais plus personne quand il s’agit de choisir le ou lesquels il faudrait supprimer.

                                                                             

Et si on s’y prenait autrement ?  Pourquoi ne pas rapprocher les échelons complémentaires comme la Région et les Départements ? Il ne s’agit pas de fondre les institutions les unes dans l’autre. On peut très bien imaginer un système qui garde le Conseil Régional et les Conseil Généraux. Ce qu’il faut, c’est clarifier les compétences en les redistribuant sans possibilité de doublonnage et éviter d’élire séparément les deux institutions. On gagnerait ainsi en clarté, en coordination et en coût.

                                                                                                                   

C’est simple : on part du principe que les Conseillers Généraux seront en même temps les Conseillers Régionaux. Pour leur élection, on procédera à quelques modifications : comme il ne s’agit pas d’avoir une assemblée régionale pléthorique, on ramènera le taux de représentativité à environ un pour 37 500 hab. Ce qui ferait par exemple, pour le Maine-et-Loire, 22 élus. Afin que le rapport élu/citoyen garde un sens, il est tout-à-fait possible de concevoir un mode de scrutin mixte : à la proportionnelle pour les agglomérations où le découpage cantonal n’a aucun sens, au scrutin uninominal majoritaire pour garder une représentation des territoires. Si on continue de prendre en exemple le Maine-et-Loire, cela donnerait 5 élus à la proportionnelle pour la ville d’Angers, 2 pour Cholet associée à deux ou trois communes pour atteindre  environ 75 000 hab, et 15 cantons de « territoire » au scrutin uninominal. Tous les élus des départements rassemblés formeraient le Conseil Régional.

                                                                    

Dans le même esprit, le Président de chaque Conseil Général serait automatiquement vice-président de la Région sans possibilité de cumul avec la fonction de Président de la Région. Les indemnités seraient revalorisées de 30 ou 40% pour tenir compte de la charge de travail supplémentaire. Simplification : une seule élection, économie : moins d’indemnités, clarté : les assemblées ont des compétences complémentaires qui ne se chevauchent pas, efficacité : les élus ont une bonne connaissance de leur terrain pour examiner les différents enjeux régionaux ou départementaux. Pas de zizanie : les départements continuent d’exister et peuvent mieux prendre en charge leur vocation sociale.

                                            

On réglera au passage d’autres problèmes plus prosaïques : fini le cumul des mandats et l’absentéisme lié aux calendriers de réunion de chaque assemblée. Mais au total, on n’aurait pas, au niveau régional, une assemblée beaucoup plus nombreuse qu’aujourd’hui. Par contre, les Conseils Généraux verraient le nombre de leurs élus divisé par deux. Comme on aura mis fin au principe de l’universalité des compétences, et qu’ils auront des compétences plus précises, c’est tout-à-fait réaliste.

                                 

Allez, un rêve de plus !

                 

                                                                                     


UN VRAI SERVICE PUBLIC DE L’AUDIOVISUEL

                                                                              

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Depuis 20 ans, personne n’avait eu le courage de poser la question de la place et de l’avenir de la télévision publique en France. C’est tout l’enjeu du projet de loi relatif au nouveau service public de la télévision actuellement en discussion au Parlement.

                                             

Lors de son annonce par le Président de la République en janvier 2008, la réforme de l’audiovisuel public a suscité de nombreuses réactions, tant dans le paysage audiovisuel français, que dans la classe politique. C’est la raison pour laquelle Nicolas Sarkozy a souhaité que cette réforme se fasse dans un esprit de concertation et de débat. La commission Copé, mise en place par le Président de la République, et composée de 32 membres, professionnels et parlementaires de tous bords politiques, a travaillé à un rapport pendant près de 4 mois, auditionné près de 250 personnes et reçu des milliers de contributions. Le 25 juin 2008, cette commission a remis ses conclusions au Président de la République, en préalable à l’élaboration du projet de loi.

                                                               
Aujourd’hui, le projet de loi comporte deux volets majeurs :

La suppression progressive de la publicité entre 20h et 6h dès le 5 janvier 2009

La télévision publique doit, par définition, offrir le meilleur contenu éditorial possible en donnant au plus grand nombre un accès à la culture grâce à des programmes de qualité qui favorisent la création. Or, aujourd’hui, les chaînes de service public obéissent aux mêmes règles mercantiles que celles du privé parce qu’elles sont régies par les règles de la publicité et de l’audimat.

                                                                     

En supprimant la publicité, le Président de la République souhaite redonner au service public un rôle de transmission des savoirs, de promotion du patrimoine, de fenêtre ouverte sur le monde. Cela sera possible si les intérêts commerciaux ne sont pas en jeu.

                                                              

Le manque à gagner dû à l’arrêt de la publicité a été estimé à 450 millions d’euros en 2009 par la Commission Copé. Pour faire fa ce à ce manque à gagner, le gouvernement a annoncé 3 mesures :

- L’Etat attribuera dans les prochaines semaines une dotation en capital de 150 millions d’euros à France Télévisions.

- Les opérateurs de téléphonie mobile et les fournisseurs d’accès à internet qui développent de nouveaux contenus et par exemple pour Orange, des chaînes de télévision, seront taxés à hauteur de 0,9% sur leur chiffre d’affaires.

- L’arrêt de la publicité sur la télévision publique entrainera un report des annonceurs sur les chaînes privées. Ces dernières feront donc l’objet d’un prélèvement d’environ 3% sur leurs recettes publicitaires, soit environ 80 millions d’euros.

                                            
La nomination du Président de France Télévisions par le Président de la République

Jusqu’à aujourd’hui, le Président de France Télévisions était nommé par le CSA.

Désormais, ce sera le Président de la République, sur avis conforme du CSA qui nommera le Président de France Télévisions. Le Parlement, qui dispose depuis la réforme des Institutions de droits plus élargis, pourra quant à lui, opposer son véto à la majorité qualifiée.

Cette nomination sera donc plus démocratique et plus légitime puisqu’elle nécessitera une double validation. Malgré tout, c’est un point qui reste sujet à caution et qui prête le flan au procès en « reprise en main par le politique ». Car évidemment c’est réversible en cas d’inversion de majorité.

                                               

Nicolas Sarkozy a souhaité que le service public de l’audiovisuel français s’adapte aux nouveaux moyens de communication qui prennent une part importante dans la vie de chaque Français. Internet, la TNT, les offres de la téléphonie mobile sont autant d’avancées technologiques qui rendaient nécessaires cette grande réforme de l’audiovisuel public.

Les Français doivent avoir à l’esprit que le service public a l’ardente obligation d’être ambitieux, audacieux et moderne. Cette réforme est une avancée majeure pour le paysage audiovisuel français.

                                                                    

                                                                                  

                                              


PARI SUR LA CROISSANCE VERTE

                                                                                                          

Grenelle   

                                                                               

                                                                         

Le président de la République a rappelé, à l’occasion d’un déplacement en Seine-Saint-Denis, le 4 novembre, les vertus du Grenelle de l’environnement en période de crise économique, estimant que ses engagements constituaient une « réserve de croissance fantastique ».

                                                       

« Tout ce qu’on est en train de faire sur le Grenelle de l’environnement, on le respectera scrupuleusement, parce que c’est une réserve de croissance fantastique… La crise financière et la crise économique ne font que renforcer la nécessité de la révolution environnementale (...) on ne doit pas la retarder cette révolution, on doit l’accélérer justement parce qu’on doit produire autrement », a déclaré Nicolas Sarkozy lors d’une table ronde qui a ponctué la visite d’une usine de plaques en plâtre du constructeur Saint-Gobain.

                                                                                   

Le chef de l’Etat a souligné la « révolution » que constituait à ses yeux le Grenelle conclu il y a tout juste un an, dont le premier projet de loi a été adopté il y a deux semaines à l’Assemblée nationale par la quasi-unanimité des députés.

                                                            

Il a notamment défendu le système du bonus-malus déjà appliqué dans l’automobile. « Si aujourd’hui le marché automobile français est infiniment moins déprimé que les autres marchés européens, c’est parce qu’il y a le bonus » en répétant que le Gouvernement travaillait sur son extension à « d’autres familles de produits ».

                                                            

Il a également souligné l’importance du marché de l’isolation des logements prévu par le Grenelle. Selon la Secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, citant des experts indépendants, le bâtiment doit à lui seul permettre de créer 200 000 emplois.

« Les gens sont prêts à nous faire confiance mais a une condition, c’est qu’ils ne se fassent pas avoir », a lancé Nicolas Sarkozy aux représentants des professionnels du bâtiment en précisant qu’il n’était  pas question que les économies d’énergie réalisées ne profite pas aussi au locataire.

                                                                        

Le président a promis aux industriels du secteur que l’Etat soutiendrait le marché de la remise à niveau environnementale et qu’il agirait pour que soient créées les conditions d’un marché pour faire baisser les prix de ce qui est propre, au besoin par des mesures « d’incitation fiscale » à titre provisoire.

                                                                 

Estimant que l’Europe devait montrer l’exemple, Nicolas Sarkozy a une nouvelle fois répété que le paquet « énergie-climat » de la Commission européenne serait adopté par les 27 pays de l’UE en décembre comme prévu, malgré les réticences de certains membres.

                                                                    

                                                                                                

                                                                                   


EPILOGUE

                                                                                                         

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Donc ce sera Martine. Cet épisode nous aura appris (ou confirmé) bien des choses.

                                                                         

D’abord que chez les socialistes, on est toujours prêt à donner un petit coup de pouce au destin avec des « erreurs matérielles ». Ensuite, que Ségolène ROYAL est prête à tout pour prendre le pouvoir. La mise en scène de sa victimisation a été soigneusement mise au point dès jeudi soir dernier en utilisant des procédés dignes des formations fascisantes de l’avant guerre : intox en brandissant avant l’heure des scores fantaisistes, dramatisation médiatique, pression par l’appel à manifester, sans parler de procédés probablement moins avouables au regard du score de certaines fédérations … Sans parler de sa conception de la démocratie qui oublie que la "légitimité" d'une élection commence à la moitié des voix +1. Décidément elle ne recule devant rien. Cette femme est dangereuse. Ces gens-là nous donnent leur parti en exemple de vie démocratique. Non, merci !

                                                                                                  

Au fond, cette démocratie dont ils ont plein la bouche, a tout à gagner avec la désignation de Martine AUBRY comme première Secrétaire. On sait qu’avec elle, ce sera une opposition musclée, mais on peut avoir la certitude qu’elle respectera la légitimité républicaine. Elle, au moins, est prévisible !

                                                         

                                                                                                           

                                                                   


Piètre Spectacle…

                                                                                                           

                                             

                                                          

…. ou « Parti Suicidaire », « Pire Scénario », « Présomptueuse Ségolène », « Parties Sectaires »…. On déclinerait à l’infini les initiales d’un parti à la dérive. Les adhérents devaient trancher. Ils l’on fait dans les pires conditions. Le plus inquiétant c’est le spectacle auquel on assiste : un drame familial où plus personne ne se fait confiance et où chacun s’accuse de gruger l’autre. Mais s’ils ne se font pas confiance eux-mêmes, s’ils leurs militants sont prêts à tout pour arriver à leurs fins, que penser du comportement de tels militants quand ils ont entre leurs mains les urnes des scrutins nationaux. C’est à peine si la pensée m’effleure que peut-être l’élection municipale d’Angers…

                                                                             

Je reconnais qu’il est facile d’ironiser sur une telle déconfiture démocratique. Eux qui nous donnent tant de leçons en ce domaine ! Comme si le PS avait le monopole de la démocratie ! C’est qu’on n’en aurait presque oublié que d’autres partis pratiquent aussi la démocratie interne.  Excusez du peu, mais je préfère encore la pratique qu’on en a à l’UMP. Il est vrai que les procédures par vote électronique et commission de contrôle, pour l’élection des organes nationaux, permettent infiniment moins de contestation (il y en a toujours) que ces procédures d’un autre âge auxquelles le PS est resté fidèle. L’UMP renouvelle actuellement dans la sérénité ses instances locales et départementales. Il y avait plus de 150 militants pour voter dans la 1ère circonscription. Il y avait notamment 5 candidats pour 2 sièges au Conseil National. Un scrutin avec émargement comme il se doit, vraies urnes et contrôle contradictoire… Bref, la démocratie dans toute sa simplicité.

                                                                               

Ce qui arrive au PS, c’est tragique pour l’ensemble de notre vie démocratique. La majorité n’aura jamais autant de légitimité que par la présence d’une opposition qui contrôle, critique, propose d’autres voies. Pour l’instant le PS est dans l’impasse. Et la haine transpire entre les cheftaines qui s’affrontent. Il n’est pas trop fort d’affirmer que les résultats trop serrés de cette élection, après un congrès de Reims complètement raté, avec les rebondissements des corrections apportées ici où là au gré des fédérations et les convulsions contestataires, provoquent une véritable et profonde déchirure.  Le parti est coupé en deux, partagé entre deux lignes quasi inconciliables que le choc des égos complique à l’extrême.

                                                   

Ségolène ROYAL ne lâchera rien. Elle excelle dans le rôle de martyre. Elle poussera la victimisation jusqu’au bout afin d’en prendre prétexte pour garder intacte sa volonté d’être la « candidate ». Car il n’y a que cela qui lui importe. Plus que jamais elle est la « candidate-de-dans-quatre-ans » et veut le rester. D’ailleurs, élue à la tête du PS, elle en aurait confié la gestion à Vincent PEILLON. C’est dire si ça l’intéresse ! Elle a en face d’elle une Martine AUBRY droite dans ses bottes. Elle avait l’arithmétique pour elle. Elle doit tout de même être déçue de ne pas avoir eu tous les reports. Mais elle ne lâchera pas non plus. Face à l’imprévisible baronne du Poitou, elle incarne la ligne claire : celle d’un parti, certes renouvelé, mais fidèle à sa tradition militante et à son ancrage bien identifié à gauche. Quoi qu’il arrive, l’une comme l’autre ne représente que la moitié du champ électoral que le PS doit couvrir par le jeu des alliances, en rassemblant  de la gauche au centre pour espérer l’emporter. Et le leader charismatique qui pourrait relever ce « challenge » n’existe pas pour l’instant.

                                                                               

La semaine qui s’annonce nous réserve sûrement encore bien des surprises, car manifestement, le vaudeville n’est pas terminé.

                                                                                

                                                                                       

                                       


FONDS STRATEGIQUE

                                                                                               

                                 

                                                             

Filiale de la Caisse des dépôts et consignations, le Fonds stratégique d’investissement sera doté de 20 milliards d’euros. Objectif : soutenir les entreprises stratégiques pendant la crise.

                                                                    

Le président de la République avait annoncé, le 23 octobre, la création de ce fonds destiné à investir dans des entreprises françaises stratégiques. Nicolas Sarkozy a choisi d’annoncer sa concrétisation à Saint-Julien de Chedon, Loir-et-Cher, devant les ouvriers de Daher, un sous-traitant industriel dans lequel le fonds va investir 85 millions d’euros. 

                                                                                                                               

« Nous souhaitons faire de la crise une opportunité pour le développement », a-t-il expliqué. "Face à la crise, deux stratégies : soit on reste cloîtré chez soi, soit il y a du gros temps, et on y va de façon offensive". "On renforce les moyens dans les entreprises, on renforce les universités, on met de l’argent au service du développement, a poursuivi le Président [...] La meilleure politique sociale, c’est celle qui permet de continuer à investir dans l’industrie, on met l’économie au service du social."

                                                                                                                      

Ce fonds est destiné à soutenir les entreprises hexagonales qui seraient en difficulté face à la crise, a expliqué Nicolas Sarkozy, pour "stabiliser des entreprises qui pourraient être des proies pour les prédateurs". Il sera aussi chargé d’investir sur le long terme pour financer des projets industriels, en prenant notamment des participations dans les entreprises stratégiques.

                                                                         

Le Fonds stratégique d’investissement sera une filiale de la Caisse des dépôts, dont il sera l’actionnaire majoritaire, l’Etat étant actionnaire minoritaire. Le chef de l’Etat a précisé que la participation de l’Etat serait minoritaire "mais importante". Les 20 milliards d’euros seront apportés par la Caisse des dépôts et consignations et par l’Etat.

                                                                                 

"Les actionnaires du fonds, la Caisse des dépôts et l’Etat, pourront le doter de 6 milliards d’euros de liquidités pour avoir dans les mois qui viennent une réelle capacité d’action, ce fonds c’est une arme anti-crise. Le reste des actifs, soit 14 milliards, sera apporté sous forme de participations qu’ont la Caisse des dépôts et l’Etat", a précisé le chef de l’Etat.

                                                                                                      

Le Gouvernement va préparer un "plan de relance des infrastructures françaises"

Le président a aussi annoncé, en marge de sa présentation, que l’Etat travaillerait dans les prochaines semaines à un "plan de relance des infrastructures françaises et sur la mise en pratique concrète du développement durable".

                                                                            

Nicolas SARKOZY continue de peaufiner sa stratégie pour enrayer la crise en privilégiant le pragmatisme et le volontarisme. C’est le retour de l’Etat en première ligne, dans ses fonctions régaliennes de protection et de régulation de l’économie. La différence avec ce que feraient les socialistes : l’absence d’idéologie. Comme pour Alsthom, le moment venu, l’Etat se désengagera dès que la situation le permettra.

                                                                               

                                                                                          

                                                                       


PENDANT LES QUERELLES … LA CRISE CONTINUE

 

                                                                                      

                                                                           

Le PS est complètement pris dans le maëlstrom de ses élections internes. Au moins cela fait un peu de divertissement parce que la crise, elle, n’attend pas pour étendre ses effets à l’économie réelle. La consommation est en panne et les secteurs les plus touchés apparaissent en toute lumière : au premier rang, l’industrie automobile.

                                                      

Pour sa part, le Gouvernement a fait tout ce qu’il pouvait pour le redémarrage de ce qui peut l’être : rétablissement de la confiance bancaire et des possibilités de crédit, mesures de soutien à l’emploi… Mais tant que l’épée de Damoclès de l’économie américaine pèsera sur le contexte international, il ne faut pas s’attendre à des miracles, tout dépendant que nous sommes, hélas, de la consommation des habitants du géant d’outre atlantique. 

                                                                                      

Beaucoup de voix s’élèvent pour demander une augmentation générale des salaires. Cela aurait peut-être l’avantage de pousser la consommation et donc de donner de l’oxygène aux entreprises tout en assurant des rentrées de TVA à l’Etat. Une initiative qui présenterait l’inconvénient, dans une période qui exigerait en principe un peu d’austérité, de creuser le déjà pesant déficit de notre commerce extérieur et cet inconvénient majeur ne milite pas pour une telle mesure. Il faut savoir que dans un pays comme le nôtre, qui est loin d’avoir achevé toutes ses restructurations, toute augmentation du pouvoir d’achat se traduit par une vive hausse de nos importations. Tant que nos industries ne seront pas plus innovantes ni plus compétitives… Néanmoins, le gouvernement a décidé d’augmenter les primes de fin d’année, pour tenir compte de l’inflation.

                                                        

La France n’aborde pas cette crise dans les meilleures conditions et il est vain de vouloir en faire porter le chapeau à l’action de Nicolas SARKOZY. C’est l’endettement qui empêche le plus la lutte contre la crise. Comme le gouvernement n’a pas d’autre choix pour limiter le chômage, que d’aider les petites et moyennes entreprises sous toutes les formes possibles fiscales ou directes, que celui-ci gonflera tout de même, et comme inévitablement les recettes diminueront creusant d’autant les déficits, c’est la dette qui enfle et qu’il faudra bien réduire un jour. Ce sont les économies des pays les moins endettés qui émergeront les premières de la crise.

                                                        

Jusqu’à maintenant, l’exécutif ne s’en sort pas mal. Il faut dire que l’opposition n’a pas grand-chose à proposer et qu’elle est constamment prise à contre-pied par les initiatives pragmatiques qui sont décidées. Mais il ne faudrait pas que la situation s’éternise. On sait que les décisions internationales mettent toujours du temps à s’appliquer, alors que le « temps » social vit à un rythme plus rapide. Le décalage va entraîner un durcissement des mouvements sociaux, s’appuyant sur le constat simple que depuis l’élection du président, la situation s’est dégradée. Ce qui est vrai. Qu’il n’en soit pas responsable ne change rien à l’affaire. En attendant, le gouvernement serait bien inspiré de repousser les réformes, certes souhaitables comme la « possibilité » de travailler jusqu’à 70 ans, mais qui paraissent comme autant de provocations dans un contexte où l’on est loin de pouvoir assurer le plein emploi avec tous ceux qui peuvent travailler jusqu'à 60 ans.

                                                          

                                                                                                              


LA MILITANTE, L’ICONE ET LE PETIT JACOBIN ILLUSTRES

                                                                                                                                    

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La bouteille de champagne distribuée à tous les participants n’a pas produit d’effet salvateur ni éclairci les consciences. Bien sûr, les uns et les autres s’appliquent à minimiser l’impasse dans laquelle a sombré le congrès de Reims. « Les militants trancheront ». Il n’empêche que ce qui s’est passé est bel et bien un échec retentissant puisque rien n’en est sorti, sinon, le retrait de Bertrand DELANOE. Il reste donc trois prétendants en lice : Benoit HAMON qui avait annoncé sa candidature depuis longtemps et qui, conforté par un score flatteur pour lui, n’en démords et campe sur une ligne qui incarne le socialisme archaïque, jacobin et centralisateur, Ségolène ROYAL qui a dégainé la première en arrivant à Reims et qui continue à se présenter devant les militants avec ce discours décalé et « inspiré » teinté de populisme, et enfin Martine AUBRY qui voulait incarner un front militant au cœur des luttes sociales mais qui est contrainte de le faire sans le soutien des autres motions proches de la sienne.

                                                                                                           

Nous attendrons donc le résultat du vote des militants. Mais d’ores et déjà, Ségolène ROYAL  a remporté une première victoire. En procédant de la sorte, le PS se retrouve dans une situation inédite : ce n’est plus une ligne définie par le congrès à travers une motion de synthèse que l’élu qui sortira vainqueur devra appliquer, mais l’inverse, c’est sur la légitimité de son élection que le futur premier secrétaire imposera au parti sa ligne d’action. Mais avec le risque de voir éclater une crise larvée entre un Conseil National et un bureau exécutif élus à la proportionnelle en désaccord avec son chef élu par les militants.  Si Ségolène gagne, c’est une bonne nouvelle pour François BAYROU. N’oublions pas qu’il a fait son score présidentiel sur le rejet d’un certain nombre de socialistes de la candidature de Ségolène ROYAL. Si c’est Martine AUBRY, son positionnement très à gauche offre un boulevard à François BAYROU. Ne parlons pas de Benoit HAMON. Sa désignation est pratiquement impossible. Sa candidature est surtout faite pour maintenir la pression de l’ancrage à gauche et monnayer des places avant le probable second tour.

                                                                                                                          

Parti de masse, présidentialisation, médiatisation du leader contre parti de militants, doctrinaire privilégiant la lutte sur le terrain… Deux thèses s’affrontent qui vont modeler le PS des prochaines années. Deux styles aussi : d’un côté, Ségolène l’icône, dont le langage quasi mystique et compassionnel traduit en fait son mépris des idéologues qui la combattent mais qui montre une technique de conquête du pouvoir impressionnante ; de l’autre, Martine, qu’on ne peut pas taxer d’ambitieuse, et qui est probablement la plus sincère dans son désir de remettre son parti dans le mouvement des luttes sociales et que la vocation « présidentielle » n’obsède pas. Quant à Bertrand, lui qui s’y voyait déjà, son amertume transpire par tous ses pores et explique la position qu’il a prise.

                                                                                                                                    

En attendant, le PS reste illisible et inaudible pour le Français moyen, ce qui explique la sévérité des jugements portés à son égard dans les sondages. Finalement, le gagnant du congrès de Reims, c’est François BAYROU. Jamais il n’aura eu autant de « publicité » gratuite, et quel que soit le résultat, il aura la possibilité d’en tirer un profit pour son parti. Incapable de gagner son pari tout seul, ce coup du pouce du PS pourrait bien être décisif pour l’avenir du MODEM.

                                                                                                                                                     

                                                                                                        


AU PIED DU MUR

                                                                                                     

 

Le congrès du PS s’engage dans le brouillard. De conciliabules en réunions, les rivaux s’épient, se jaugent, avant de s’affronter peut-être. La question qui vient à l’esprit de beaucoup d’observateurs pour traduire ce climat est : « comment se débarrasser de Ségolène ? »

                                      

Mais au-delà de la question de la désignation d’un patron, c’est toute la démarche des socialistes qui est en cause. A cause de leurs statuts, et par un goût du débat qui va parfois jusqu’à l’absurde –quand il est improductif-, ils doivent désigner leur Conseil National sur la base de motions ou de synthèses de motions, avant le Premier Secrétaire, qui lui sera élu quelques jours plus tard, au risque le plus vraisemblable d’avoir une superposition ingouvernable. Avec toujours le même souci qui revient : privilégier les idées avant les personnes. Louable, mais hors sujet.

                                                                                     

Ils ont doublement faux. Le PS est resté de tradition parlementaire. Il n’a toujours pas intégré son rôle de parti présidentiel. Car c’est cette élection qui décide de tout. Il faut donc un parti qui fasse émerger un leader.  S’il est vrai qu’il doit clarifier sa ligne politique entre les partisans de la social-démocratie qui sont majoritaires et une aile gauche de tradition plus étatiste (pour ne plus dire marxisante) que les événements actuels renforcent, il doit surtout se doter d’un patron (ou patronne). Chacun sait que la préparation de la prochaine présidentielle passe par le poste de 1er secrétaire pour avoir des chances d’être désigné candidat.  D’où l’affrontement, par motion interposée, des « égos ». Le PS cumule le handicap de son fonctionnement avec celui d’avoir trop de prétendants à le gouverner.

                                                                                      

Cette situation le conduit à une inexistence dramatique dans le jeu politique national et international.  Alors que la crise financière a apporté à Barack OBAMA un stimulant décisif, le PS, en France, n’en profite pas, d’une part parce que Ségolène ROYAL a prononcé à ce sujet des jugements hâtifs et d’autre part parce que Martine AUBRY nous ressasse un discours vieux de vingt ans (pour rester courtois) : un ensemble inaudible quand le Président  SARKOZY engrange les satisfecit sur les initiatives  pragmatiques qu’il prend.

Encore faudrait-il que ce grand parti de « gauche » ait compris que la gauche à elle seule n’est plus majoritaire.  Entre la tentation du gauchissement, au risque de perdre une fois de plus, la chance de gouverner, et la tentation centriste qui seule pourrait lui ouvrir les portes majoritaires, le chemin est fait de plus d’épines que de roses. Pourtant, la pire des choses qui pourrait nous arriver, c’est l’éclatement du Parti Socialiste. Notre pays a besoin d’une vraie opposition démocratique, qui suppose un parti d’alternance crédible. Sinon, c’est le champ laissé à la gauche protestataire de BESANCENOT et à toutes ses violences et ses excès.

                                                                                   

Espérons donc que la raison l’emporte à Reims. La candidature de Ségolène ROYAL, ce soir, oblige tout le monde à se découvrir, et sa proposition de créer un poste dévolu à Vincent PEILLON est susceptible de calmer le jeu.

                                                                           

Le champagne a peut-être parmi ses vertus, celles de rétablir la paix et l’harmonie familiales. Qui sait ?

                                                                                               

                                                                                                           


L’IMMOBILIER EN CRISE

                                                                                                 

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Le cycle de hausse des prix de l’immobilier arrive à son terme. Le mouvement était amorcé depuis au moins un an. La baisse affecte en premier la province qui avait connu depuis 10 ans un fort mouvement de hausse des prix, aussi bien du neuf que de l’ancien. Toute la question est de savoir quelle sera l’ampleur et la durée de ce mouvement de correction  du marché. L’immobilier est comme la bourse : il connaît des cycles. Evidemment, quand le réajustement est à la baisse, c’est moins agréable.

                                               

Ce qui est sûr, c’est que le mouvement va s’accentuer en 2009. Certains prévoient un recul autour de 8% en 2009, avec des variables d’une région à l’autre. Le pouvoir d’achat en berne, le resserrement du crédit et le retour du chômage n’incitent pas à l’optimisme. On le voit au nombre de transactions qui sont en chute libre : - 34% par rapport à la même période de 2007 ! Et dans l’ancien, les ventes ont diminué de 25% au premier semestre. De fait, les primo accédants se retrouvent éjectés du marché et ceux qui peuvent investir attendent que les prix baissent encore, certains que l’étiage n’est pas atteint. D’autant plus que nombreux sont ceux qui ont un crédit relais à rembourser : ces crédits qui permettent de faire la jointure entre l’achat d’un bien et la vente d’un autre représentaient fin 2007 12% des crédits à l’habitat.

                                                                             

Cependant, cette crise présente des particularités qui la différencient des précédentes. D’abord les promoteurs ne se sont pas lancés dans des programmes en blanc, sans réservation préalable, et anticipant le ralentissement de l’activité, beaucoup ont réduit leurs programmes (les mises en chantier de locaux professionnels ont diminué de 21% au 3ème trimestre). D’autre part, il existe des investisseurs de long terme qui misent sur l’immobilier, avec des fonds propres qui constituent une force de rebond importante. Enfin l’augmentation des prix n’était pas due à une spéculation mais à un mouvement des particuliers qui voulaient devenir propriétaire, profitant de la baisse des taux d’intérêt et de l’allongement de la durée des prêts. D’ailleurs dans le même temps, les loyers ont aussi progressé. Et là encore, les promoteurs ont aussi anticipé le retournement par une diminution des mises en vente de logements neufs (-26,4% au deuxième trimestre) et des mises en chantier (-28,2%). Si le ralentissement est inéluctable, un krach apparaît peu probable. Ceux qui jouent l’effondrement des prix pourraient faire chou blanc. Les « fondamentaux » restent sains et il y a peu de créances douteuses, c’est pourquoi la reprise pourrait intervenir en 2011, s’appuyant sur le déficit de logements qui n’est pas comblé et le dynamisme de la population dans un pays où les ménages ne sont pas très endettés.

                                                                                          

Mais les investisseurs ne maîtrisent pas deux données : la durée et l’ampleur du ralentissement dont dépendront en grande partie le revenu disponible des ménages et l’attitude des banques… C’est pourquoi le gouvernement ne reste pas les bras croisés. Il a pris plusieurs mesures qui visent à soutenir les mises en chantier. Ainsi les HLM rachèteront l’an prochain à des opérateurs privés 30 000 logements dont la construction était programmée mais pas enclenchée. Le « pass-foncier » sera étendu aux appartements, et devraient profiter à 30 000 bénéficiaires. Enfin, les banques sont incitées à rouvrir les vannes du crédit, et le plafond de ressources ouvrant droit aux prêts PAP sera fortement relevé permettant à 60% des ménages de devenir éligibles (20% actuellement).

                                                                                          

                                                                                                           


COUCOU, JE SUIS TOUJOURS LA !

                                                                                                            

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La vie politique à gauche semble depuis des semaines ne tourner qu’autour de cet événement : « le congrès » ! Et comme bon nombre d’observateurs ne voient de vie politique qu’autour du PS, il est de bon ton dans les médias de ne considérer le reste de l’actualité que comme des péripéties, l’essentiel étant la préparation du congrès de Reims. C’est que c’est une procédure compliquée comme on sait faire en France. Pourquoi faire simple ? Les fédérations du PS ont voté la semaine dernière pour choisir la motion à leur goût parmi six proposées dont quatre par des leaders pouvant légitimement prétendre à gouverner le parti. On le sait, c’est celle de Ségolène ROYAL qui est arrivée légèrement en tête. Un cadeau empoisonné. Car maintenant, il faut des négociations pour aboutir à une synthèse susceptible de rassembler une majorité. Pas simple, parce que dans le cas précis, c’est au moins trois courants qu’il faut mettre ensemble. C’est donc à Ségolène, arrivée en tête qu’est « légitimement » confiée la tâche de réussir l’exercice, dans une certaine confusion créée par l’absence de consensus sur sa prééminence. Pas simple après ce qu’on a entendu l’autre soir à « mots croisés ». Au terme de ce débat, le congrès aura pour tâche de rédiger la « plate-forme » et désigner le (ou la) « nouveau premier secrétaire ». Si elle y arrive, il faudra qu’elle se soumette encore au vote des militants…

                                                       

Ira-t-elle ? C’est la question qui lui était posée ce soir par Laurence FERRARI.  Comme d’habitude, Ségolène ROYAL soigne plus son look que le contenu de son discours. Elle commence donc par s’apitoyer sur les pauvres Français surendettés par des banques monstrueuses qui tarifient le moindre découvert alors que des milliards sont partis dans leurs poches,  concession inévitable au populisme qu’elle cultive depuis quelques temps. Mais raccourci d’une malhonnêteté intellectuelle sans nom !

                                                                                       

La question revient : « sera-t-elle candidate au poste de 1ère secrétaire ? ». On attend toujours la réponse. Dans une langue de bois super ligneuse, elle va détailler toutes les offres qu’elle fait à ses compères et commères, se révèle volubile sur la nécessité de construire un PS fort, attractif, tout en n’étant pas « une femme d’appareil »... Elle leur a écrit et laisse le temps de la réflexion à chacun,  elle se décidera peut-être au congrès. Bref, on ne le saura pas. Mais en attendant, " il faut que cessent les  petites phrases ". Voilà qui en dit long !

                                                                                          

En fait elle est venue ce soir à TF1 surtout pour prendre l’opinion à témoin. Comprenons : si je ne suis pas à la tête du PS la semaine prochaine, c’est qu’on aura tout fait pour m’en empêcher, mais ce ne sera pas de mon fait ! Ce qui laisse la porte ouverte à d’autres initiatives qu’elle pourrait prendre hors parti. Toujours la carte médiatique, qui fait que l’un de ses « bons » amis l’a surnommée la « dame aux caméras ».

                                                                       

Et si elle réussit, le risque est grand de voir se créer, sur sa gauche une sorte de nouveau PSU avec ceux qui, comme MELENCHON, ne veulent surtout pas travailler avec elle.

                                                                      

Ségolène est toujours là, et elle n’a pas changé : même maintien un rien provocateur avec ce regard d’où suinte un poil de mépris, même sourire inoxydable qu'un rictus carnassier anime, même coiffure d’enfant sage retombant en virgule sur les épaules. Et pour le fond, c’est aussi la même chose, excepté un langage volontiers agressif, elle donne toujours l’impression de nous emmener  dans un projet complètement improvisé où le populisme prend la place des idées claires.

                                                                          

                                                                                                                         


DROLES D’IDEES

                                                                         

 

Coup sur coup, la Majorité, soit par l’intermédiaire d’un ministre, soit par l’initiative parlementaire, a pris des initiatives sur le temps de travail des Français. L’un veut les faire travailler le dimanche, l’autre décide par le biais d’un amendement nocturne de prolonger la durée de la vie au travail au-delà de 65 ans…

                                                 

Il faut donner aux Français la liberté et la possibilité de travailler plus et plus longtemps s’ils le souhaitent. On peut comprendre le raisonnement, même l’approuver. Cependant ces bonnes idées seraient d’autant plus belles à appliquer que nous serions en pleine croissance. Mais intervenant au moment où les entreprises sont plus préoccupées de débaucher que d’embaucher, c’est plutôt malvenu.

                                                      

Concernant le dimanche, j’ai même du mal à saisir la philosophie qui guide la proposition. S’il s’agit de mettre un peu plus de souplesse et d’harmonie dans un système cafouilleux laissé à l’initiative des préfets et des maires, effectivement, c’est utile. Mais s’il s’agit d’en faire un cheval de bataille pour créer de l’emploi et du pouvoir d’achat, le gouvernement fait fausse route.  D’autres diront mieux que moi tous les inconvénients et toutes les inégalités que le pseudo volontariat va faire naître. Et aussi l’illusion du surcroît de croissance qu’on pourrait en tirer par un gonflement de la consommation bien illusoire.

                                                      

Et puis viendra le moment où l’on nous expliquera doctement que, puisque la grande majorité des gens travaillent le dimanche, il n’y a plus lieu de faire peser sur les entreprises une majoration de salaire devenue inutile. Le risque c’est la banalisation du dimanche.  Difficile à comprendre quand dans le même temps on fait passer la semaine scolaire à 4 jours pour favoriser la vie familiale. Il faudrait bien que le Ministre du travail et celui de l’Education accordent leurs violons.

                                                                 

Parfois, on a l’impression que nos élites vivent dans leur microcosme, comme aurait dit « Raymond ».

                                                                                                

                                                         


LA VALSE A QUATRE TEMPS (avec l’émotion)

                                                                                            


Les militants du Parti Socialiste se sont exprimés. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le vote n’a rien résolu. Tout au plus permet-il à Ségolène ROYAL de donner de la voix, mais avec 29% des voix, sa motion fait un beau score qui est en même temps trop peu.

Le plus déçu dans l’affaire doit être Bertrand DELANOE. Le maire de Paris espérait faire la moitié des voix, il doit se contenter du quart. Il est pris à contre-pied par la crise et paie son positionnement « libéral » au moment où le vent souffle à gauche et le soutien de François HOLLANDE l’a probablement plombé.

                           

Martine AUBRY limite les dégâts mais n’obtient pas la percée qu’elle espérait. Son score prouve qu’elle n’a pas totalement convaincu avec ses alliances regroupant les frères ennemis que sont les Fabiusiens et les Strausskahniens. Les militants ne sont pas dupes des petits jeux et des calculs.

                                               

Benoit Hamon, quant à lui bénéficie logiquement du vote de la frange la plus à gauche du PS, constante  et ferme sur son idéologie. Ces temps de crise lui sont favorables et le discours du jeune député européen suffisamment stéréotypé pour les convaincre. Ils ont entendu ce qu’ils voulaient entendre et lui permettent donc d’atteindre presque 20%.

                                                      

Enfin, Ségolène ROYAL continue de cultiver l’ambigüité en maintenant un pied dans le parti tout en jouant la carte médiatique à l’extérieur. Elle espérait que ce jeu influerait sur le vote des militants. Son résultat montre les limites de l’exercice. Elle l’a d’ailleurs anticipé en ne faisant pas du poste de 1er secrétaire une exigence pour elle. On voit cependant que son populisme peut plaire à une partie des adhérents du PS pour qui elle représente le « changement ».

                                            

Et maintenant va venir le temps de la valse. Qui va danser ensemble ? Autrement dit quelles alliances vont se nouer pour prendre la tête d’un PS aussi rassemblé que possible ? Les premières déclarations ne présagent rien de bon. Apparemment chacun n’a pas renoncé à son objectif et se prétend le mieux placé. Le contentieux entre Ségolène et François n’est pas soldé, et ce dernier vient de prendre une claque. La tentation va être grande de faire du « TSR » : Tout Sauf Royal !... En effet, Martine et Benoît peuvent très bien se rapprocher pour contourner Bertrand et l’obliger à entrer dans leur jeu. Une synthèse de ce type sans Ségolène est-elle possible ?

Les caciques du PS devraient pourtant savoir qu’afin d’éviter Nicolas SARKOZY certains à l’UMP avaient fait du « TSS » avec le résultat que l’on sait. C’est que les militants aujourd’hui n’en font plus qu’à leur tête !

                                                          

Voilà un congrès du PS qui tient ses promesses ! Le Parti est au bord de l’implosion mais ils en ont tous trop besoin pour que cela se produise.

                                                   

Et pendant que les égos s’affrontent, on cherche vainement dans les motions ce qui intéresserait les Français pour l’avenir. L’occasion est pourtant belle au moment où le capitalisme vit une de ses pires crises de l’Histoire. Mais les socialistes ne nous disent toujours pas quelle vision ils ont de la société du XXIème siècle dans laquelle ils aimeraient vivre. Ils n’ont toujours pas d’idées sur la mondialisation et ne savent toujours pas se positionner pour ou contre. Rien sur la sécurité, rien sur l’immigration : ces sujets ne sont pas traités…. Puisque le modèle social-démocrate est dépassé, quel est donc le nouveau modèle qu’ils proposent, différent des vieilles recettes qui ont toutes échouées. 

                                                        

« Désolés, nous sommes dans nos querelles de personnes, pour les idées repassez plus tard ! ».

                                                       

Mais quoi que les socialistes fassent, il faudra qu’ils fassent avec Ségolène, parce qu’elle, elle est capable de faire sans eux ….

                                                                  

                                                                                      


DATI L’INFLEXIBLE

                                                                              

Rachida dati 

 

La ministre de la justice a conduit avec détermination une réforme particulièrement difficile qui soulève de très vives résistances. Et elle a agi avec une sorte de certitude que les changements qu’elle apportait au système judiciaire devaient être appliqués par tous sans sourciller.

                                                              

Son zèle, celui d’une ministre éperdument loyale au Président, tient autant de la reconnaissance qu’elle porte à son mentor que de la volonté de réformer vite, quitte à bousculer et à déplaire. Et il ne lui déplait pas d’avancer comme un bulldozer. Elle se fâche autant qu’elle fâche. De fait, elle a accompli ce que peu de ministres auraient accompli dans le même temps. Mais le revers de la médaille c’est un front commun de magistrats, d’avocats, de personnels pénitentiaires que l’attitude de leur ministre démoralise ou exaspère.

                                                                         

Il peut y avoir de bonnes raisons. Mais le manque de diplomatie de Rachida n’est-il pas un bon prétexte pour manifester contre une loi qui dérange, qui défait des habitudes, qui oblige à se remettre en question ?  C’est vrai que l’on aurait pu éviter ce jeu absurde du chat et de la souris avec les magistrats : je boycotte votre réunion, nous séchons votre rendez-vous…Tout le monde n’est pas innocent, et le syndicat de la magistrature n’est pas vraiment connu pour ses sympathies droitières. On peut comprendre que ses membres soient idéologiquement contre la répression. Peuvent-ils comprendre à leur tour que contester Rachida DATI, c’est remettre en cause le Président de la République auquel elle s’identifie.

                                                                         

Peut-on lui reprocher la tragédie des prisons ? Ce serait oublier un peu vite qu’elle a hérité en gestion d’un réseau de prisons vétustes et surpeuplées, dans lesquelles la dignité humaine est bafouée tous les jours.  Le problème c’est que sa réforme dans ce domaine achoppe sur les moyens. Depuis trop longtemps notre justice souffre de budgets étriqués. Seulement la France d’aujourd’hui n’a pas plus de moyens à y consacrer. Il faut faire avec.  

                                                               

La réforme ne peut pas se faire sans les personnels et les acteurs du monde judiciaire. Encore faudrait-il ne pas faire de la ministre une victime expiatoire d’une politique inspirée par le Président de la République lui-même, dont certains, avec délectation, veulent faire payer sa proximité avec lui. Ces personnels seraient plus crédibles dans leur contestation si dans le même temps on n’assistait pas à ces bourdes monumentales qui remettent les criminels en liberté.

                                                                  

Tout le monde ne jure que par le remaniement ministériel qui verrait son départ de la chancellerie. C’est possible, car le congé de maternité fournit un bon prétexte. Ce n’est pas certain  pour autant. Nicolas SARKOZY aura à cœur de calmer le jeu. Ira-t-il jusqu’à désavouer sa ministre emblématique ? Rien n’est moins sûr. Il n’aime pas les manières de la magistrature et il appelle de ses voeux un parquet obéissant. On peut imaginer qu’il arrondira les angles mais qu’il ne cédera pas sur l’essentiel. A moins que Rachida remplace Michelle à l’intérieur… De la balance au glaive, qui correspond mieux à son tempérament.

                                                                    

Mais c’est de la politique-fiction !

                                                                       

                                                                                            


SENATUS DECONUS !

                                                                                        

Logement Les sénateurs ont eu tort de ne pas voter la proposition de Christine BOUTIN d’intégrer l’accession sociale à la propriété dans le quota des 20% de logements sociaux.

                                                                                         

Au moins pour une raison qui n’aurait pas dû échapper à ceux de la majorité. Nous perdons à chaque élection des villes parce que les bénéficiaires des logements sociaux sont presque toujours exonérés d’impôts, donc de taxe d’habitation. Ils finissent par constituer des minorités suffisamment fortes pour faire passer au moment du vote ceux qui promettent le plus de prestations, de subventions… qui seront payées par les « assujettis » ! De toutes façons eux ne paieront pas, ils sont donc toujours pour plus de dépenses, « sociales » de préférence. Et celui qui tient le discours de la bonne gestion économe des deniers publics est mis en difficulté quand il n’est pas battu. Combien de sortants avec un bilan pourtant de qualité sur ce plan-là ont été battus aux dernières municipales ?

                                                                                         

Un bon moyen de rétablir l’équilibre et l’égalité des chances entre les démagogues spécialistes de la « distribution » et les bons gestionnaires soucieux de la dépense, est justement de rétablir l’égalité devant l’impôt local. L’accession sociale en est un des leviers. L’idéal serait que chacun contribue aux dépenses, quel que soit son revenu et si petite que soit sa contribution.                                                                            

Mais avant qu’on en soit arrivé là …

                                                  

Autre incongruité : ils ont refusé de baisser le plafond de ressources exigé pour bénéficier d'un logement social. Certains d'entre eux bénéficieraient-ils des largesses de la situation actuelle dont on connaît l'absurdité ?

 

                                                                            

                                                                                                                                                                                                         


S …. comme ZORRO

Déjà « IL » avait épaté bien des commentateurs, au-delà de ses laudateurs habituels, par sa gestion de la crise caucasienne en réussissant à préserver l’unité de l’Europe et lui faisant jouer un rôle de premier plan dans le règlement du conflit.

                                                     

Voici qu’ « IL » remet ça avec la crise financière. Nicolas SARKOZY agit en Homme d’Etat, qualificatif que l’on attribue généralement aux personnalités qui démontrent des capacités au-dessus du commun des mortels. Grâce à son action opiniâtre, à ses talents de négociateurs et à sa capacité à convaincre, c’est l’Europe, à nouveau, qui donne le « la » avec à la clé une leçon au monde de rigueur et d’efficacité. Force est de constater que les cartes sont redistribuées : Gordon tient la barre quand Angela s’empêtre dans sa stratégie, prise à revers par la faillite de la banque Hypo Real Estate…. Et c’est encore SARKO qui arrache à BUSH l’organisation d’un sommet mondial à New York.

                                                                

Ce qui fait dire à FOG, pas toujours porté au sarkozisme béat, « Cet homme qui n’est jamais meilleur que dans l’adversité a su incarner et mobiliser notre vieux continent, puis porter des solutions communes, à un moment où le monde était au bord du gouffre ». Même BHL y va de son compliment : « Nicolas Sarkozy, l’autre soir, était concentré, déterminé, sorte d’anti-Giscard habité par la circonstance en même temps qu’il la prenait à bras-le-corps, avec dans la prunelle, un peu de cet effroi lucide qui fait les hommes d’état » écrit-il en fin de son bloc-notes hebdomadaire. Fermez le ban !

                                                                    

Notre Président voulait faire de la « Présidence française » de l’Europe une période de résultats concrets pour convaincre nos compatriotes du bien fondé de l’Union. Il avait annoncé une période « rockn’roll ».Il aura été servi. Non seulement il aura utilisé les crises successives pour souder les européens, mais il aura signé aussi le retour du Vieux Continent au 1er rang de la scène mondiale, et jamais l’euro n’aura été aussi utile pour protéger notre épargne. On ne peut que regretter que les réformes contenues dans le traité de Lisbonne ne soient pas en application, ce qui souligne encore le tour de force.

                                                                                     

Que peut-on faire de plus pour réconcilier les Français avec l’idée européenne ? A tous ceux qui en sont convaincu de relayer ce message auprès des sceptiques.

                                                                                         

« We need Europe !!! »

                                                                                                

                                                                                                                          


LA CRISE EN CHIFFRES

 

Les pays européens ont mis près de 2 000 milliards d’euros en garantie pour adosser les banques et rétablir la confiance. Sommes énormes qui ne sont pas des dépenses tant qu’elles ne sont pas utilisées et qui seront probablement peu sollicitées. Mais si nous avons le sentiment que les milliards tombent comme s’il en pleuvait, c’est que nous n’avons qu’une piètre idée des flux financiers qui circulent autour de la Terre…

Ni même des sommes thésaurisées dans nos banques : ainsi le « trésor de guerre » des Français s’élève à 1 600 milliards d’euros, déposés sur les comptes courants, livrets A, Bleu, Jeunes, etc…. Soit autant que les sommes débloquées par l’ensemble des gouvernements européens ! Rappelons que notre dette nationale, elle, atteint 1 260 milliards d’euros, détenue à 60% par des investisseurs étrangers ; la montée des taux d’intérêt n’est pas pour améliorer la situation, pas plus que le ralentissement économique qui fait diminuer les recettes de l’Etat et augmenter le déficit.

                                                             

Le gouvernement a mobilisé 22 milliards d’euros pour les PME, mais ils ne sortiront pas des caisses de l’Etat ; ce sont les surplus d’épargne des livrets qui sont sollicités. C’est logique et rationnel : mieux vaut de l’argent qui circule que de l’argent qui roupille. Enfin, histoire de nous rassurer : les actifs de la seule BNP-Paribas représentent 1 800 milliards d’euros. Une somme à la mode, décidément ! (à peu près le PIB de la France)

1 600 à 1 800 milliards de dollars, c’est aussi le montant des réserves de change de la Chine. A l’abri derrière ses murailles, la crise financière la touche peu et elle reste la principale prêteuse des Etats-Unis dont elle entasse les « bons du trésor » qui constituent plus de la moitié de ses réserves. Elle compte sur une croissance de « seulement » 8% en 2009. Le salut de nos économies pourrait bien venir de l’Orient.

En fait, le grand changement, c’est le retour de l’interventionnisme d’état dans l’économie. En attendant une régulation ?

                                                                                             


LES GRANDS MOYENS

 

 

Enfin l’Europe existe. Elle vient de montrer sa capacité de réaction, certes un peu laborieusement au début, mais le résultat est là. Elle va mobiliser des moyens deux fois plus importants que les Etats-Unis qui sont pourtant à la source de nos ennuis. Face à la crise financière, l’Europe est unie. L’Euroland, d’abord, toute l’Union ensuite. On le vérifiera mercredi prochain,  avec le sommet convoqué en urgence. J’ai la faiblesse de penser que ce résultat extraordinaire, nous le devons en grande partie à l’énergie et au talent de négociateur de notre Président. Mais peu importe.

La réunion de dimanche soir faisait suite à celle des Ministres des finances du G7 et de l’assemblée du G20 au Fonds Monétaire International. Toutes les décisions ont été coordonnées à l’échelle de la planète : du jamais vu. C’est que la crise financière avec le gel des activités des banques, quand ce n’est pas leur débacle, était en train de déboucher vertigineusement sur une crise économique et une récession dramatiques. Car le problème le plus compliqué à résoudre dans cette sorte de crise c’est la dimension psychologique : il n’y a pas de rapports économiques sans la confiance. Et elle ne se décrète pas. Il faut donc rétablir le contexte suffisamment rassurant pour qu’elle se restaure. C’est ce à quoi toutes les mesures de garantie et de soutien qui viennent d’être décrétées sont destinées. Le rebond des bourses est un premier signe annonciateur positif. Il serait prématuré de croire que c’est gagné.

                                                                        

J’ai entendu à la radio bien des commentateurs raconter n’importe quoi après l’intervention de Nicolas SARKOZY. Ainsi sur France Info, il a été annoncé à plusieurs reprises que l’état allait « débourser » 360 milliards d’Euros. Erreur de vocabulaire lamentable. Il s’agit de fonds de garantie ! Il se peut très bien qu’il n’y ait aucune dépense. Des mairies votent tous les jours des garanties d’emprunt pour des dizaines de millions d’Euros sans pour autant qu’elles aient eu à en assurer le moindre denier. Ce sont des mesures prises pour rétablir la confiance ! Mais c’est sur ce type de message mal exprimé que se forgent des malentendus regrettables. Et que dire des sommes énoncées sur l’engagement des européens : de 1300 milliards à 1700 milliards d’euros, je crois que j’ai tout entendu. Il suffisait de changer de radio pour avoir un chiffre différent…. Et si les journalistes explicitaient un peu à quoi correspondent leurs chiffres ?

                                                                                      

Reste maintenant à passer à la mise en application. La loi va passer en urgence devant les instances parlementaires. Il est évident qu’un vote unanime des assemblées, en dehors de toute récupération politique puisque des gouvernements de gauche et de droite sont à l’origine du plan présenté, serait un signal fort envoyé aux citoyens et aux acteurs économiques pour le rétablissement de la confiance.

                                                                            

Si ça marche, il faudra bien revenir sur les causes de cette crise. Là-dessus on peut faire confiance au Président de la République, depuis le temps qu’il dénonce les dérives du capitalisme financier, il à là une occasion en or pour faire valoir sa conception entrepreneuriale du capitalisme et des règles qui doivent l’encadrer. Car ce qui nous menace c’est qu’après nous avoir appauvris, nous nourrissions une aversion contre le capitalisme qui nous priverait de ses avantages après avoir laissé ses inconvénients nous intoxiquer. Débat sur lequel nous aurons l’occasion de revenir dans un avenir proche.

                                                                                  

Une dernière remarque : la crise financière ne s’est pas doublée d’une crise monétaire. On le doit à la force de l’Euro. Imaginons seulement ce qui se serait passé si les monnaies nationales avaient été livrées à la surenchère et aux spéculations les plus imprévisibles ….

                                                                                            

                                                                                                                           


GRENELLE « ONE »

Images   Après l’épisode de communication du mois dernier qui avait été clos par le recadrage du Président de la République, la loi « Grenelle 1 » est enfin devant le parlement.  C’est une discussion importante parce qu’il s’agit de mettre en musique « législative » les grandes orientations sorties du « Grenelle de l’Environnement ». La majorité parlementaire a le devoir de ne pas se louper. En effet, 72% des Français jugent positive l’action du gouvernement en matière de développement durable (sondage IPSOS) depuis le lancement de cette grande opération de concertation. C’est dire si l’attente est forte !

                                                      

Une seconde loi, dite « Grenelle 2 », texte chargé de la mise en œuvre opérationnelle, sera présenté dans la foulée, en novembre.

                                                         

Evidemment, les puristes trouveront toujours à redire. Pour certains, le « Grenelle » est dévoyé et on ne va pas assez loin. Pour d’autres il s’agit surtout de veiller à ce qu’il ne dérive pas vers une série de taxes supplémentaires, indigestes pour les Français et peut-être aussi excellent prétexte pour se défausser quand on ne se sent pas la fibre écologique. Les grandes orientations sont pourtant là.  Et déjà, des applications concrètes ont été décidées : le bonus-malus pour les autos, les prêts bonifiés pour la rénovation thermique des logements sociaux, le diagnostique de performance énergétique pour le bâtiment neuf, l’affichage de l’efficacité énergétique des logements, 2 milliards d’€ de prêts bonifiés à destination des collectivités locales pour l’eau, 50 produits pesticides retirés du marché dont 30 d’ici décembre…. D’autres actions sont d’ores et déjà programmées : taxe transport sur les poids lourds, extension du réseau LGV ( 2000 km) d’ici 2020, diminution du poids des déchets ménagers et 35% de produits recyclés d’ici 2012, retrait progressif des ampoules à incandescence, mise aux normes de toutes les stations d’épuration…

La discussion donne lieu déjà à de multiples amendements. Espérons que les bonnes intentions et le sérieux du travail réalisé ne seront pas dénaturés par l’action des lobbies de tout poil, à travers des demandes de modification anodines mais parfois lourdes de conséquence. Ainsi on peut se demander si l’amendement proposé par Patrick OLLIER qui propose de majorer le plafond de consommation des logements chauffés à l’électricité sous prétexte que le nucléaire produit peu de CO2 ne relève pas de ce type d’intervention.

                                                                                                                                

L‘ensemble des chantiers est estimé à 400 milliards d’Euros d’investissements d’ici à 2020. Si le pari réussit, et je suis de ceux qui pensent qu’il faut le gagner, c’est toute l’économie de notre pays qui sera transformée, parce qu’il n’y a pas d’autre choix que de lui faire intégrer la dimension écologique.

                                                                

Osons ! Et tant pis pour les frileux de l’UMP ou d’ailleurs qui voudraient se réfugier derrière la crise pour surtout ne rien changer….

                                                                           

                                                                                                                                         


CYCLONE FINANCIER

 

Fortune_100  

La « titrisation » des crédits « pourris » américains a contaminé toutes les banques de la planète et déclenché un véritable cyclone financier. La chute vertigineuse des bourses mondiales en est l’expression dramatique, alors que dans le même temps les Etats sont obligés de jouer les « pompiers » pour venir au secours des banques qui s’effondrent les unes après les autres. Peut-on arrêter un cyclone ?

                                                

La baisse boursière est telle que des milliers de Dollars ou d’Euros sont partis en fumée depuis la fin de l’été un peu partout dans le monde, des Etats-Unis à l’Asie en passant par l’Europe. Ces sommes gigantesques disparues créent une véritable déprime déflationniste et autant que la méfiance entre banques qui ne font plus circuler l’argent, elles contribuent au manque des liquidités nécessaires pour financer l’économie réelle et alimenter les bourses de la planète. Et cette déperdition d’argent réduit davantage encore les capacités des institutions saines à racheter celles qui sont au bord de la faillite.

                                                                          

Les réponses américaine et européenne à cette crise financière sont décrites par les experts divers et variés comme bonnes et indispensables. Mais l’injection des sommes que les banques centrales mettent sur le marché ne se révèle pas suffisante ni pour alimenter le marché, ni pour rétablir la confiance. Du moins peut-on avoir l’espoir que la décision de toutes les grandes banques centrales de baisser aujourd’hui leurs taux d’intérêt devrait produire son effet, même si la dégringolade boursière sous l’effet de ventes « émotionnelles » s’est encore poursuivie.

                                                                                       

Manifestement, les opinions qui ont du mal à suivre ce qui se passe et dont beaucoup de citoyens ne sont guère concernés sauf par les quelques sous de leur compte en banque, attendent un signal politique fort qui ne pourrait venir que de la réunion des responsables de la planète, d’abord au niveau européen, puis au niveau mondial pour éclairer le chemin de « l’après ». Sans visibilité sur ce point, la confiance aura du mal à revenir.

                                                                   

Enfin on peut regretter que cette crise intervienne au pire moment : celui des élections aux Etats-Unis, qui ne permettent pas au Président en place d’avoir une très grande autorité, et pour nous, celui d’une ratification non aboutie du traité de Lisbonne qui aurait donné à l’Europe un réel pouvoir politique dont on voit bien qu’il manque à travers les nombreuses réunions que Nicolas SARKOZY est obligé de tenir avec ses homologues européens. Or une réponse collective de l’Europe est indispensable.

                                                                               

La dimension de cette crise donne une idée de l’imprudence des banques. Les banquiers et les spéculateurs ont failli à l’éthique de leur métier. Elle s’est vengée avec une férocité implacable. Sur les décombres que ce cyclone financier laissera, il faudra rebâtir un système plus sain et contrôlé par les états et les institutions internationales. Tout le monde attend ce nouveau « Bretton Wood ». Même si la comparaison n’est pas très justifiée, l’image en est parlante.

                                                                               

Le plus tôt sera le mieux.

                                                                            

                                                                                                          


EFFROYABLE CONJONCTION

La crise tombe au mauvais moment pour Nicolas SARKOZY et met en porte-à-faux nombre de ses promesses qui s’inscrivaient dans un autre contexte, totalement différent. Pour prendre un exemple, la défiscalisation des heures supplémentaires aura permis de faire travailler plus pour gagner plus nombre de salariés. Elles ne sont pas entrées en concurrence avec les créations d’emploi en 2007. Mais du fait de la chute de la croissance, le risque devient grand qu’elles se développent au détriment de l’embauche. Le ralentissement économique met à mal le pouvoir d’achat et réduit les marges de manœuvre des entreprises.

                                                         

Mais l’opposition ne peut pas affirmer que, si elle était à la place de la majorité, elle ferait mieux. Elle continue avec une ardeur incantatoire quasi obsessionnelle à dénoncer la loi TEPA, dite « paquet fiscal », alors qu’il est évident que sans elle, la chute aurait été plus dure et plus précoce. De même qu’elle a du mal à admettre que le Président n’est finalement pas aussi libéral qu’elle le souhaiterait. Son ouverture aux personnalités de gauche en était un signe, les décisions qu’il prend en sont une preuve. Le pragmatisme l’a toujours emporté sur le dogme dans son esprit. Et elle est malvenue de critiquer sa décision de protéger l’épargne et les comptes courants par une éventuelle intervention de l’Etat.

                                                                 

Il peut le dire et il devait le dire. Même s’il n’y a pas encore eu de faillite d’une grande banque. Il est vrai qu’une telle probabilité reste encore éloignée, car nos institutions financières sont peu exposées à la crise mondiale du crédit. Le risque devient plus important quand les craquements affectent notre voisin allemand, premier client et premier fournisseur de notre pays.

                                                                        

Dans ce contexte, difficile de présenter un autre budget que celui qui est envisagé, privés de perspective de croissance que nous sommes pour l’année qui vient. Il faut saisir l’occasion pour réduire les dépenses, réformer l’Etat encore plus vigoureusement en dégageant les économies partout où elles sont possibles. Sans pour autant renoncer à la solidarité. Les plus modestes sont aussi les plus exposés. C’est pourquoi il est important de les accompagner en cette période où le chômage va malheureusement augmenter. Chaque denier devra être utilisé avec la plus grande efficience. Là encore, la gauche qui ne siège pratiquement pas dans le débat sur le RSA, fait preuve d’irresponsabilité en annonçant qu’elle ne votera pas pour un dispositif qui ne lui paraît pas suffisant. Et pourtant, même s’il n’est pas parfait, le dispositif est un réel progrès.

                                                                     

Enfin, cette crise est une chance inespérée pour l’Europe de faire entendre sa voix sur le plan international. A condition d’être unie. Le vieux continent est en effet le mieux placé pour exercer un magister moral et proposer des réformes sensées du système financier international, parce qu’il n’a été que partiellement saisi par le démon de la spéculation outrancière comme aux Etats-Unis, et parce qu’il n’a pas, comme la Chine, une économie perméable à toutes les fraudes et à tous les trafics. Enfin, c’est le moment de faire la démonstration aux pays réticents au traité de Lisbonne que l’Union fait la force !

                                                                         

D’un mal, il peut toujours sortir un bien.

 

                                                                                                                               


UPM : UN PROJET AMBITIEUX

Le 13 juillet, Nicolas SARKOZY donnait le coup d’envoi à Paris de l’Union Pour la Méditerranée. Mise à part la Libye, plus de 40 chefs d’Etat et de Gouvernement, c’est-à-dire tous les pays concernés, avaient répondu à l’invitation. Les 27 de l’Union européenne et tous les riverains de la Méditerranée, dont la Syrie et Israël, se sont retrouvés autour de la même table pour donner un contenu concret au grand projet, issu du « processus de Barcelone ». Ce sommet de l’UPM a été un succès diplomatique pour la France qui en assure la coprésidence avec le Président égyptien, pour le semestre.  Les Ministres des affaires étrangères se réuniront en novembre pour décider du lieu d’implantation de son secrétariat permanent.

Les 43 pays concernés ont décidé de relancer les nombreux instruments de coopération existant entre les pays de l’Union et ceux du pourtour méditerranéen, tombés en léthargie, afin de réduire les écarts de développement entre les deux rives de la Méditerranée et surtout de mener à bien des projets concrets. Il s’agit de substituer une logique de projets à la logique bureaucratique.

Ces projets concerneront six grands défis à relever.

                                                        

Agir pour la dépollution. Le consensus permet  une coopération multilatérale pour ce dossier urgent. Une étude menée par la BEI (Banque Européenne d’Investissement) a identifié 43 projets pour un coût de total évalué de 2 milliards d’euros.

Développer les autoroutes de la mer. Il s’agit de mettre en place des trajets balisés entre des infrastructures portuaires modernes pour transporter conteneurs et camions et soulager les axes terrestres des façades maritimes proches de la saturation. La France et l’Espagne ont relancé en 2007 un tel projet et une liaison Toulon-Rome-Civitavecchia fonctionne déjà depuis trois ans avec un succès relatif de 1500 camions l’an dernier : un début. C’est d’autant plus indispensable que 30% du volume mondial des marchandises et près du ¼ du trafic pétrolier passent par le bassin méditerranéen.

Favoriser la protection civile. Le bassin est une zone hautement sismique et exposé à un nombre croissant de catastrophes naturelles : inondations, sécheresse, incendies…Et il faut y ajouter les risques technologiques de pollutions accidentelles. Il s’agit d’étendre des coopérations qui existent déjà comme celle qui regroupe la France, l’Italie, l’Espagne, le Portugal et la Grèce dans une « force d’intervention rapide européenne », bientôt élargie à la Slovénie, et qui permet de regrouper les moyens d’intervention, contre les incendies par exemple.

Encourager l’énergie solaire. Le « plan solaire méditerranéen » devrait permettre aux pays du sud d’exporter vers ceux du nord de l’électricité d’origine solaire, tout en les aidant à couvrir leurs besoins qui vont croissant, grâce à des conditions d’implantation et d’ensoleillement extrêmement favorables.

                                                               

Augmenter les échanges universitaires et les formations à distance. C’est une sorte de programme « Erasmus » conçu pour permettre à des étudiants du sud de venir dans les universités européennes et une nouvelle université installée en Slovénie pourrait fédérer les institutions innovantes dans des domaines tels que le développement durable, l’agronomie ou la santé.

                                                           

Aider les PME. Autour du bassin, les PME fournissent les 2/3 des emplois salariés. Une agence financière, financée par la BEI et le secteur privé, devrait mettre en place un programme d’assistance technique et d’aide destiné aux PME.

« Nous réussirons ensemble ou nous échouerons ensemble » a précisé Nicolas SARKOZY qui a exhorté chacun à faire un effort sur lui-même, comme les Européens l’ont fait, pour mettre un terme à l’engrenage fatal de la guerre et de la violence. Ces projets concrets de coopération devraient y aider et jouer le même rôle que la CECA en son temps.