LA CRISE EN CHIFFRES
20 octobre 2008
Les pays européens ont mis près de 2 000 milliards d’euros en garantie pour adosser les banques et rétablir la confiance. Sommes énormes qui ne sont pas des dépenses tant qu’elles ne sont pas utilisées et qui seront probablement peu sollicitées. Mais si nous avons le sentiment que les milliards tombent comme s’il en pleuvait, c’est que nous n’avons qu’une piètre idée des flux financiers qui circulent autour de la Terre…
…Ni même des sommes thésaurisées dans nos banques : ainsi le « trésor de guerre » des Français s’élève à 1 600 milliards d’euros, déposés sur les comptes courants, livrets A, Bleu, Jeunes, etc…. Soit autant que les sommes débloquées par l’ensemble des gouvernements européens ! Rappelons que notre dette nationale, elle, atteint 1 260 milliards d’euros, détenue à 60% par des investisseurs étrangers ; la montée des taux d’intérêt n’est pas pour améliorer la situation, pas plus que le ralentissement économique qui fait diminuer les recettes de l’Etat et augmenter le déficit.
Le gouvernement a mobilisé 22 milliards d’euros pour les PME, mais ils ne sortiront pas des caisses de l’Etat ; ce sont les surplus d’épargne des livrets qui sont sollicités. C’est logique et rationnel : mieux vaut de l’argent qui circule que de l’argent qui roupille. Enfin, histoire de nous rassurer : les actifs de la seule BNP-Paribas représentent 1 800 milliards d’euros. Une somme à la mode, décidément ! (à peu près le PIB de la France)
1 600 à 1 800 milliards de dollars, c’est aussi le montant des réserves de change de la Chine. A l’abri derrière ses murailles, la crise financière la touche peu et elle reste la principale prêteuse des Etats-Unis dont elle entasse les « bons du trésor » qui constituent plus de la moitié de ses réserves. Elle compte sur une croissance de « seulement » 8% en 2009. Le salut de nos économies pourrait bien venir de l’Orient.
En fait, le grand changement, c’est le retour de l’interventionnisme d’état dans l’économie. En attendant une régulation ?
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