UPM : UN PROJET AMBITIEUX
03 octobre 2008
Le 13 juillet, Nicolas SARKOZY donnait le coup d’envoi à Paris de l’Union Pour la Méditerranée. Mise à part la Libye, plus de 40 chefs d’Etat et de Gouvernement, c’est-à-dire tous les pays concernés, avaient répondu à l’invitation. Les 27 de l’Union européenne et tous les riverains de la Méditerranée, dont la Syrie et Israël, se sont retrouvés autour de la même table pour donner un contenu concret au grand projet, issu du « processus de Barcelone ». Ce sommet de l’UPM a été un succès diplomatique pour la France qui en assure la coprésidence avec le Président égyptien, pour le semestre. Les Ministres des affaires étrangères se réuniront en novembre pour décider du lieu d’implantation de son secrétariat permanent.
Les 43 pays concernés ont décidé de relancer les nombreux instruments de coopération existant entre les pays de l’Union et ceux du pourtour méditerranéen, tombés en léthargie, afin de réduire les écarts de développement entre les deux rives de la Méditerranée et surtout de mener à bien des projets concrets. Il s’agit de substituer une logique de projets à la logique bureaucratique.
Ces projets concerneront six grands défis à relever.
Agir pour la dépollution. Le consensus permet une coopération multilatérale pour ce dossier urgent. Une étude menée par la BEI (Banque Européenne d’Investissement) a identifié 43 projets pour un coût de total évalué de 2 milliards d’euros.
Développer les autoroutes de la mer. Il s’agit de mettre en place des trajets balisés entre des infrastructures portuaires modernes pour transporter conteneurs et camions et soulager les axes terrestres des façades maritimes proches de la saturation. La France et l’Espagne ont relancé en 2007 un tel projet et une liaison Toulon-Rome-Civitavecchia fonctionne déjà depuis trois ans avec un succès relatif de 1500 camions l’an dernier : un début. C’est d’autant plus indispensable que 30% du volume mondial des marchandises et près du ¼ du trafic pétrolier passent par le bassin méditerranéen.
Favoriser la protection civile. Le bassin est une zone hautement sismique et exposé à un nombre croissant de catastrophes naturelles : inondations, sécheresse, incendies…Et il faut y ajouter les risques technologiques de pollutions accidentelles. Il s’agit d’étendre des coopérations qui existent déjà comme celle qui regroupe la France, l’Italie, l’Espagne, le Portugal et la Grèce dans une « force d’intervention rapide européenne », bientôt élargie à la Slovénie, et qui permet de regrouper les moyens d’intervention, contre les incendies par exemple.
Encourager l’énergie solaire. Le « plan solaire méditerranéen » devrait permettre aux pays du sud d’exporter vers ceux du nord de l’électricité d’origine solaire, tout en les aidant à couvrir leurs besoins qui vont croissant, grâce à des conditions d’implantation et d’ensoleillement extrêmement favorables.
Augmenter les échanges universitaires et les formations à distance. C’est une sorte de programme « Erasmus » conçu pour permettre à des étudiants du sud de venir dans les universités européennes et une nouvelle université installée en Slovénie pourrait fédérer les institutions innovantes dans des domaines tels que le développement durable, l’agronomie ou la santé.
Aider les PME. Autour du bassin, les PME fournissent les 2/3 des emplois salariés. Une agence financière, financée par la BEI et le secteur privé, devrait mettre en place un programme d’assistance technique et d’aide destiné aux PME.
« Nous réussirons ensemble ou nous échouerons ensemble » a précisé Nicolas SARKOZY qui a exhorté chacun à faire un effort sur lui-même, comme les Européens l’ont fait, pour mettre un terme à l’engrenage fatal de la guerre et de la violence. Ces projets concrets de coopération devraient y aider et jouer le même rôle que la CECA en son temps.
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