Après l’épisode de communication du mois dernier qui avait été clos par le recadrage du Président de la République, la loi « Grenelle 1 » est enfin devant le parlement. C’est une discussion importante parce qu’il s’agit de mettre en musique « législative » les grandes orientations sorties du « Grenelle de l’Environnement ». La majorité parlementaire a le devoir de ne pas se louper. En effet, 72% des Français jugent positive l’action du gouvernement en matière de développement durable (sondage IPSOS) depuis le lancement de cette grande opération de concertation. C’est dire si l’attente est forte !
Une seconde loi, dite « Grenelle 2 », texte chargé de la mise en œuvre opérationnelle, sera présenté dans la foulée, en novembre.
Evidemment, les puristes trouveront toujours à redire. Pour certains, le « Grenelle » est dévoyé et on ne va pas assez loin. Pour d’autres il s’agit surtout de veiller à ce qu’il ne dérive pas vers une série de taxes supplémentaires, indigestes pour les Français et peut-être aussi excellent prétexte pour se défausser quand on ne se sent pas la fibre écologique. Les grandes orientations sont pourtant là. Et déjà, des applications concrètes ont été décidées : le bonus-malus pour les autos, les prêts bonifiés pour la rénovation thermique des logements sociaux, le diagnostique de performance énergétique pour le bâtiment neuf, l’affichage de l’efficacité énergétique des logements, 2 milliards d’€ de prêts bonifiés à destination des collectivités locales pour l’eau, 50 produits pesticides retirés du marché dont 30 d’ici décembre…. D’autres actions sont d’ores et déjà programmées : taxe transport sur les poids lourds, extension du réseau LGV ( 2000 km) d’ici 2020, diminution du poids des déchets ménagers et 35% de produits recyclés d’ici 2012, retrait progressif des ampoules à incandescence, mise aux normes de toutes les stations d’épuration…
La discussion donne lieu déjà à de multiples amendements. Espérons que les bonnes intentions et le sérieux du travail réalisé ne seront pas dénaturés par l’action des lobbies de tout poil, à travers des demandes de modification anodines mais parfois lourdes de conséquence. Ainsi on peut se demander si l’amendement proposé par Patrick OLLIER qui propose de majorer le plafond de consommation des logements chauffés à l’électricité sous prétexte que le nucléaire produit peu de CO2 ne relève pas de ce type d’intervention.
L‘ensemble des chantiers est estimé à 400 milliards d’Euros d’investissements d’ici à 2020. Si le pari réussit, et je suis de ceux qui pensent qu’il faut le gagner, c’est toute l’économie de notre pays qui sera transformée, parce qu’il n’y a pas d’autre choix que de lui faire intégrer la dimension écologique.
Osons ! Et tant pis pour les frileux de l’UMP ou d’ailleurs qui voudraient se réfugier derrière la crise pour surtout ne rien changer….
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