HISTOIRE

HALTE A LA TERREUR DES PASTEQUES !

Manif lycéenne

 

Il  se disent verts, écologistes, mais en réalité sont bien rouges, d’ultra-gauche et d’extrême-gauche.  Leur violence et leurs actions de sabotage ne cessent d’augmenter.  Il faut y mettre fin.  La démocratie  doit se  défendre.  En  commençant par  mettre  hors d’état de  nuire leurs  commanditaires et ceux qui appellent à la violence et à la désobéissance civile et en menant une action tous azimuts contre leurs vecteurs d’action et de moyens : réseaux sociaux, soutiens identifiés  … Ces « black-blocs » qui viennent paraît-il de toute l’Europe, il y a  bien quelqu’un qui les finance !

Et d’abord je ne comprends pas que des médias  de  renom  invitent Jean-Luc  Mélenchon à venir proférer ses mensonges, ses contre-vérités et ses appels à l’insurrection, avec complaisance sur leurs plateaux. On sait ce que l’admirateur de Chavez nous réserverait si, par malheur, il prenait le  pouvoir : une population sous surveillance généralisée, les opposants arrêtés et torturés ou éliminés, et une police au service  de son idéologie mortifère bien pire que nos CRS  et gendarmes républicains. D’ailleurs les mesures d’audimat signalent que l’audience chute drastiquement dès que ce sinistre individu, imbu de lui-même, apparaît à  l’écran. Je ne comprends  pas non plus ce que les  écolos autres que Tondelier  et Rousseau, et les PS  continuent de faire avec LFI.

L’écologie radicale  et  les partisans de Mélenchon sont les activistes du désordre  et de la violence. Sous couvert de défense de l’environnement ils n’ont en réalité d’autre obsession que de s’en prendre au capitalisme par tous les moyens et  de provoquer  la décroissance et la destruction des entreprises tout en faisant la  chasse aux riches. Mélenchon y ajoute sa touche de délire révolutionnaire dans  lequel il a  entraîné la gauche. Toute  son action   révèle  la nature du personnage :  telle un  « leader maximo »,  le « Grand Insoumis » rejette sa défaite  à l’élection présidentielle et la  légitimité  parlementaire, appelle au soulèvement tous  les quatre matins et justifie toutes les exactions y compris les plus  intolérables. Ses aboyeurs à l’Assemblée nationale empêchent tout débat serein et sabotent la démocratie. 

Nous avons vu samedi à Saint-Soline, après les saccages de nos villes, ces hordes de voyous entraînés  comme  des  milices, mener une attaque avec une violence ahurissante contre les forces de l’ordre.  On ne me fera  pas croire que  la seule présence de  celles-ci  a pu motiver ces exactions.  On ne vient pas se promener à la campagne, tranquillement, comme le suggère Mélenchon, avec un sac à dos plein de pavés et muni d’un coktail molotov. A d’autres ! Dans n’importe quel pays démocratique digne de ce nom, ces faits susciteraient une réprobation et une indignation  unanimes. Or,  nous voyons Marine Tondelier, Sandrine Rousseau, Jean-Luc Mélenchon émettre des propos qui excusent l’indéfendable. Non, on ne renvoie pas gendarmes et  barbares dos à dos. En réalité, ces gens-là et leurs affidés sont les fossoyeurs de  la République ; ceints de leur écharpe tricolore, ces élus prônent la désobéissance civile puisque participant à une manifestation non autorisée, et leur comportement  appelle ouvertement à la sédition. Pour cela ils  mériteraient d’être poursuivis.

La nouvelle manifestation contre le projet de loi de réforme des retraites organisée ce 28 mars va être  encore une occasion pour les « casseurs » de mettre la terreur dans nos villes. Leurs exactions n’ont aucun rapport avec le sujet : ils viennent pour casser, pour blesser, pour tuer des policiers et des gendarmes ; leur objectif n’a rien à voir avec la réforme des retraites, leur objectif est de déstabiliser nos institutions républicaines et de mettre la France à feu et à sang. Le service d’ordre des syndicats risque encore d’être  débordé et il va revenir aux policiers et gendarmes, encore une fois de les  empêcher de nuire. Alors, n’écoutons pas ces députés LFI qui exigent qu’on supprime les brigades motorisées, trop efficaces  à leur goût. Il s’agit, encore une fois, de ne pas laisser s’installer la loi du plus fort et la  barbarie. 

Quant au soi-disant « comportement responsable »  des syndicats, j’ai envie de  sourire. Ils  sont dans une attitude de blocage depuis  le départ, annonçant que le recul de  l’âge de départ  n’était pas négociable. La radicalisation,  c’est d’abord eux. C’est d’autant plus inacceptable que le contenu de la loi comporte de  nombreux progrès à côté de la mesure d’âge qui s’avère inévitable si l’on veut maintenir la pérennité  du régime par répartition. Le chantage de  Laurent Berger sur la « pause » est d’autant plus malvenu.

 


ECHEC … ET MAT ?

Gaulois2

 

Macron n’a rien compris !

Les syndicats et les oppositions ont riposté à l’interview d’Emmanuel Macron par un jugement méprisant : il n’a rien compris. En réalité, il s’agit d’une grave erreur d’analyse. Le Président a compris qu’il était en minorité ; il a compris que le vote de la loi par l’Assemblée nationale n’était pas sûr et il a préféré utiliser le 49/3. Bref, il a compris qu’il fallait un peu forcer le destin. Qu’aurait-il donc dû faire ? Se rendre en rase campagne aux forces de la contestation alors que la Constitution lui offre les moyens de résister ? Il a compris qu’il est impopulaire et il a déclaré sans nuances qu’il préférait cette impopularité à l’abstention. Et d’ailleurs quelle confiance accorder à des sondages qui affirment que 2/3 des Français sont contre sa réforme quand on voit les questions posées : vous en connaissez des gens qui répondrait oui à la question « voulez travailler deux ans de plus ? ».

Macron assume.

Il a bien compris qu’il est personnellement rejeté par le peuple au même titre que sa réforme honnie. Il a compris aussi qu’il  est  victime du raz-de-marée démagogique mis en place par des partis qui ne  voient pas plus loin que leur intérêt  existentiel et le maintien de leurs privilèges Il a surtout  compris que s’il montrait le moindre signe de faiblesse, ses adversaires auraient cherché à l’achever, en bons requins qu’ils sont. Il ne risquait donc pas de s’attarder sur ses propres erreurs ni de se livrer à un mea culpa dont il aurait dû ensuite tirer la conséquence logique en affaiblissant un peu plus  l’exécutif. Oui, il est en danger, oui, il est vulnérable comme aucun président de la Vème ne l’a été avant lui.  Et du moment où il ne peut pas se présenter pour un troisième mandat, toutes les forces de la contradiction se sont liguées pour l’abattre.

Non rééligible, c’est sa force.

Il ne peut pas se présenter à nouveau, c’est une force. Il n’a rien à cacher, il s’est présenté brut de décoffrage, blessé, déçu par le peuple versatile qui l’a réélu il y a un an et qui, aujourd’hui, contrairement à toutes les lois, exige qu’il « dégage ». Enfin, ce n’est que  l’écume du peuple. En profondeur, en est-on certain ? Comme un judoka, il a utilisé la violence de la contradiction pour faire chuter l’agresseur. Après, on a cru comprendre qu’il n’avait rien compris, alors que, en vérité, il a tout compris. Il savait bien que les risettes et les vains efforts de séduction ne feraient pas le poids. Ses adversaires semblent triompher après la manifestation  d’hier, mais à quel prix ? En réalité, ils sont en échec, et ils le savent. Si le conseil constitutionnel valide la loi, ils n’auront plus que la violence à leur disposition. Ils sont dans une impasse. Car ils n’ont rien de crédible à proposer pour résoudre  le problème posé. Mélenchon le  sent bien qui radoucit son discours.

Une image  déformée du pays.

L’importance des cortèges, la radicalité des discours des  manifestants répercutées à tous les échos par les médias omniprésents attirés par le spectacle du sang et du feu, n’arrivent pas à cacher la  France profonde  qui continue  à travailler : même pas  25% de grévistes dans l’Education, naguère bastion syndical, 15% dans la fonction publique d’Etat, 25% chez les énergéticiens … Et tous ces Français qu’on emmerde avec la pénurie à la pompe et qui ont besoin de carburant pour bosser ou qui galère pour attraper un train ou un métro. Le pays n’est pas à l’arrêt et Fabien Roussel  se ridiculise en appelant au blocage total, se croyant à l’époque de Maurice  Thorez et oubliant qu’il  a contre lui le  télétravail …

Force doit rester à la loi.

Je ne suis pas devenu macroniste, loin de là. Mais entre deux maux, il faut choisir le moindre.  Entre la chienlit des incapables et le courage de réformer  parce que c’est incontournable, il n’y a pas photo. J’ai entendu tellement de mensonges et de contre-vérités sur cette réforme que ce serait une calamité que de laisser ceux qui les profèrent l’emporter. Je sais aussi que si le Président tient bon c’est qu’il n’a pas  d’alternative pour le « en même temps ».  Après le « quoi qu’il en coûte », la France est le dos au mur financièrement. On peut penser ce qu’on veut de lui, il faut reconnaître son courage et même son sacrifice, bien qu’il n’ait rien à perdre. Dans son intervention, il a voulu rappeler de quels instruments on ne peut pas priver un président en exercice. Il a eu raison de faire référence au sac du Capitole : c’est l’objectif des émeutiers et ils ne l’ont pas caché. Jean-Luc Mélenchon n’a-t-il pas appelé à l’insurrection ?

Mais ce qui est le plus étonnant dans toute cette affaire, c’est l’inquiétude des jeunes pour leur retraite, comme si, dans les années qui viennent et avant qu’ils y arrivent, il n’y aurait pas d’autres réformes. Surréaliste ! Ils vivront peut-être plus de cent ans et devront cotiser jusqu’à 70 ans. Que voulez-vous, c’est la France d’aujourd’hui : une jeunesse qui compte les jours jusqu’à la retraite, comme s’il n’y avait aucun épanouissement dans le travail. Oui,  le  prochain chantier urgent, c’est celui de la réhabilitation de la valeur travail ! Le mandat est de cinq ans et oui, il y a  encore à faire. Macron est encore le chef d’orchestre et il force les musiciens, disciplinés ou non, à jouer sa partition. Le classique contemporain produit un résultat chaotique. Bah, on y est habitué depuis que la mode est de tout déconstruire.

 


LR : SEQUENCE DESASTREUSE

Comédie grecque

 

Fronde catastrophique.

Près d'un tiers des députés LR à l’Assemblée (19 sur 61) ont finalement voté la censure pour renverser le gouvernement, contre l’avis de la ligne majoritaire définie par leur comité stratégique. Ce faisant, ils ont gravement nui à leur parti en rendant illisible son  positionnement à l’Assemblée nationale.  Mais pas seulement : ils ont gravement dérogé à sa cohésion en s’affranchissant de la démocratie interne et en mêlant  leurs votes  à ceux de la Nupes et du RN ;  enfin, ils sont apparus en pleine contradiction avec leurs convictions, aux  yeux de l’opinion publique, en refusant de voter une réforme du financement des retraites qui contient les  mesures pour lesquelles ils ont toujours combattu et qui plus est co-construite  avec la majorité et le  gouvernement. Incompréhensible !  Et ce ne sont pas les arguments pitoyables avancés par Fabien Di Filipo sur le soi-disant déni de démocratie ou  par Aurélien Pradier, pauvre papillon pris dans la lumière des médias, sur le devoir de respecter l’avis des  électeurs sur  le terrain,  qui pourront me convaincre. Un député, une fois  élu, est d’abord un élu de la nation, il doit avoir le  courage de ses convictions et donner la priorité à l’intérêt national. Ces 19 doivent savoir que ce genre d’attitude ne paie pas : pour mémoire,  tous les frondeurs de François Hollande ont été battus aux législatives qui ont suivi.

La censure  rejetée de justesse.

Le rejet des deux motions de censure déposées par les oppositions étant acté, même de justesse, la loi repoussant de 62 à 64 ans l’âge légal de départ à la retraite est donc adoptée. Le gouvernement ayant engagé sa responsabilité, cette consultation a valeur de vote d’approbation puisqu’une majorité contraire ne s’est pas trouvée. Rien de plus démocratique, puisque ce dispositif est prévu par la Constitution.  Ne laissons pas dire qu’il n’y a pas eu de vote !  Néanmoins, je trouve dommage que quelques LR aient contribué, en s’associant à eux, à la  dévalorisation du parlement orchestrée par la  Nupes et Jean-Luc  Mélenchon.  Et au lieu d’avoir  permis  le renforcement du rôle des  Républicains au sein de   l’Assemblée nationale, ils  ont  affaibli leur groupe  en le divisant gravement et  en faisant  passer ses  députés  pour des  Branquignols incapables de s’entendre. Comme si le Parti avait besoin de ça  et n’était pas suffisamment en difficulté. 

Un positionnement illisible et une occasion manquée.

Les ténors du parti vont devoir tirer rapidement les leçons de cette séquence désastreuse pour la droite. Au lieu d’être l’arbitre des élégances dans l’enceinte  parlementaire, ils se retrouvent  au contraire marginalisés avec  une image illisible dans l’opinion publique. Si Aurélien Pradié était cohérent jusqu’au bout il quitterait les Républicains  car il a fait de la surenchère politique permanente avec sa famille politique. De fait, il ne sera pas  possible de  continuer comme ça pendant quatre ans. Et s’il agace autant chez LR, c’est parce qu’il est accusé d’avoir suivi une stratégie très personnelle depuis le début du débat parlementaire sur la réforme des retraites. Son double discours au sein des instances a lassé nombre d’élus. Au-delà des divergences sur la réforme des retraites, c’est bien la question de la ligne des Républicains qui se pose. Encore et toujours. L’épisode de cette loi a fait voler en éclat la thèse selon laquelle LR pouvait soutenir les  projets du gouvernement qui lui convenaient et s’opposer aux autres pour ne pas être accusés d’être les supplétifs de la majorité. La cohésion aurait permis  d’affirmer une ligne d’indépendance avec éclat,  marginalisant du même coup Horizon et  Modem. Une belle occasion manquée. Dès lors, la situation du groupe qui s’est gravement divisé risque de devenir intenable, d’autant plus qu’aucune sanction ne sera prise contre les récalcitrants. Une chose est sûre : confrontés à une nouvelle secousse aux conséquences imprévisibles, Les Républicains sont une nouvelle fois en quête de cohérence et de clarté.

Rétrécissement ou collaboration ?

Les  Républicains ne pourront reconquérir un électorat et le  pouvoir dans ces conditions. Deux solutions s’offrent à eux : soit ils restent sur leur ligne confuse que même les « Etats généraux de la refondation » n’arriveront pas à gommer suffisamment pour convaincre les électeurs  partis voir ailleurs,  soit  ils passent un accord de gouvernement avec le Président de  la République de façon à  lui donner une majorité stable.  Cela passerait  évidemment par une demande de ce dernier et une négociation sur un programme de gouvernement comme cela se fait dans les grandes démocraties qui nous entourent. Samedi dernier, sur France Culture, Rachida Dati, présidente du Conseil national du parti, plaidait pour cet «accord de gouvernement» entre LR et Emmanuel Macron. Un choix déjà prôné par Nicolas Sarkozy et Jean-François Copé. C’est l’analyse de la situation qui m’amène à prôner ce rapprochement. Après cet épisode, je ne vois pas d’autres  portes de sorties pour LR, sauf à voir le candidat issu de leurs rangs faire à nouveau 5%, tant ils resteront inaudibles. Il  y aurait de  nombreux avantages à en tirer :  d’abord, rien à craindre de Macron qui ne peut pas se représenter, deuxio,  le parti présidentiel est inexistant et on y cherche les talents dont LR ne manquent pas, troisio en permettant au quinquennat de se terminer dans de bonnes conditions et en ayant la main sur les réformes, Les Républicains redoreraient leur blason auprès des électeurs centristes et de droite modérés qui les  avaient quittés, électeurs dont ils auront besoin à la présidentielle, enfin quatro, en donnant à la France une majorité absolue stable, ils  permettraient au pays de jouer pleinement la  carte du redressement et d’affirmer son rôle international dans ce monde agité où  les tensions  s’exaspèrent.

Comment trouver une majorité ?

Ce n’est pas gagné. «Soyons clairs, il n’y a aucune offre de notre part», a répondu Olivier Marleix à la tribune, pointant la responsabilité d’Emmanuel Macron dans la situation. «Le problème aujourd’hui c’est le président de la République», a-t-il détaillé en regrettant un «exercice isolé, narcissique et souvent arrogant du pouvoir». «La stratégie du gouvernement, c’est de fracturer LR», met en garde un ténor du parti, «c’est cousu de fil blanc». Il  n’a pas tort, mais cela  peut se  corriger. Trouver une majorité,  pour Emmanuel Macron, impose en effet une remise à plat et un changement radical dans l’art de gouverner. D’abord dans la façon de traiter ses alliés : preuve est faite que les chicayas et les mauvaises manières faites aux amis naturels de la macronie sont hautement périlleuses. Personne, au sein du MoDem de François Bayrou et d’Horizons d’Edouard Philippe, ne doit plus manquer à la majorité relative. L’arrogance d’un parti de gouvernement, travers si fréquemment observé dans l’histoire, est devenu inutilement risqué ; Renaissance doit s’y résoudre. D’autre part, la France est à droite, elle vote à droite et continue de glisser à droite. Ecole, santé, transformation écologique, immigration, lutte contre l’insécurité, reprise en main des déficits publics : sur tous ces dossiers, qui sont autant de défis au gouvernement, Emmanuel Macron porte à chaque fois qu’il l’exprime un regard de droite. Et tous entrent en résonance avec tout ou partie des propositions de LR. L’énorme gâchis de la réforme des retraites, sur la forme et sur le fond, démontre que ce n’est plus au seuil de l’hémicycle que peut se nouer un accord. C’est donc avant qu’il faut trouver des alliances, sur un programme précis, une feuille de route négociée. C’est le principal défi qui est désormais posé au chef de l’Etat.

Sinon, c’est le RN qui a un boulevard devant lui  ….

 


GENERATIONS LAGAFFE !

Société lagaffisée

M’enfin !

Scandaleux, on veut me faire travailler deux ans de plus ! Et pourtant, il y a de grandes chances  pour que ce ne soit pas fini. Parce que cette réforme, comme les précédentes n’est qu’une étape pour équilibrer provisoirement les  comptes du financement des retraites. Il faudra y revenir tant que nous n’aurons pas éclusé les générations baby-boomers qui séviront jusqu’en 2050,  avec un pic de retraités  entre 2030 et 2040. Et à cause, en parallèle d’une chute de la natalité qui ne permet pas de financer aussi confortablement le principe de répartition qui veut que ce soient les actifs qui paient en direct  pour ceux qui jouissent de leur fin d’activité. Qui est  prêt à l’abandonner ?  Personne  évidemment.  Voilà le paradoxe.  Et  comme  en plus, nous sommes le  pays où  le temps de travail est  le plus court, aussi bien mensuellement qu’annuellement, la  seule solution c’est d’allonger la carrière de chacun pour faire face à  l’allongement de la vie qui fait se cumuler le chevauchement des pensions sur des périodes bien plus longues qu’autrefois. Tous ceux qui vous démontrent que d’autres solutions de financement existent mentent !

Les bras m’en tombent.

Alors quand j’observe que près de 70% de notre bon peuple soutient les mouvements de protestation, sont compréhensifs avec ceux qui les prennent en otage et  demandent le retrait du texte, je me dis que nous sommes tombés bien bas en niveau de conscience civique. La  facilité consisterait à dire : « Les Français ne comprennent pas ! » (ou ne veulent pas comprendre).  En vérité, « ils n’écoutent plus ».  On en revient toujours au même :  les médias ne jouent pas correctement leur rôle d’informateurs, trop préoccupés  d’attirer  le chaland dans la  concurrence féroce qu’ils se livrent, ils  font appel à des plateaux contradictoires où l’on trouve à boire et à   manger, info et désinfo, vérités tronquées et contre-vérités, si bien, qu’à  moins d’être soi-même très documenté, il est très difficile de se faire une opinion. Par exemple, aujourd’hui,  le thème qui revient en boucle porte sur les députés LR et le 49-3 ou le vote, avec commentaires sortis de derrière les fagots  et suppositions… L’idéal étant de créer un climat bien anxiogène, alors que ce n’est pas le sujet principal  qui est le contenu du projet sur lequel se sont mis d’accord députés et sénateurs. Je parie que la loi sera votée. Les quelques députés LR qui s’apprêtent à voter contre se couvriront de honte  et mériteront d’être battus à  la prochaine  échéance électorale. Car, ne l’oublions pas, une fois votée, personne ne reviendra sur cette réforme,  ils se seront reniés pour rien.  

Les syndicats font  fausse route.

Certes, on  est en année électorale syndicale.  La surenchère est à l’ordre du jour, et la  CGT de Martinez et les syndicats gauchistes sont à la manoeuvre dans ce qu’ils excellent : le  pouvoir de nuisance. Ils  aiment jouer à la révolution pour de faux, ils ont le sentiment d’exister et de mettre enfin cette société libérale et capitaliste en difficulté… Même  pas.  En ces temps d’inflation, en dehors des pros de la grève et des secteurs de la fonction public habituels, , les  grévistes ne sont pas légions et le télétravail est bien commode  pour sauter les jours de galère dans les transports, car, les journées non payées pèsent à la fin du mois. Surtout, les organisations syndicales, s’appuyant sur les sondages qui n’ont aucune légitimité démocratique, excèdent les  limites de leur représentativité en prétendant parler au nom de tout le pays. En fait ils ne parlent pas au nom du peuple comme pourrait le faire un parti politique avec ses élus. Leur  légitimité vient d’élections professionnelles où moins de 40% des salariés jugent utiles de voter pour eux.  Et on peut ajouter qu’ils ne défendent pas forcément l’intérêt général, étant porteurs d’intérêts particuliers qui sont  leur raison d’exister. La meilleure  preuve  en est que les plus virulents sont ceux qui ne sont guère concernés par le projet de loi, bénéficiant eux-mêmes de régimes particuliers dits « spéciaux ».  Se ranger derrière les bannières syndicales, comme ils ne proposent pas  de projet alternatif crédible, c’est mettre en danger l’équilibre fragile entre démocratie politique et démocratie sociale, le  primat devant rester à la première. Pourtant c’est bien ce que cherche M.  Martinez quand il prétend continuer la contestation même si la loi est votée et aussi M. Mélenchon qui, sans hésiter, appelle  à un « coup de  force », ce qui relèverait  de poursuites devant les tribunaux pour incitation à la violence et au désordre public ou même « complot contre la République » !

Travail  en chaise longue.

Il  n’en reste pas moins que la  crise sanitaire a révélé au grand jour les aspirations dans l’air du temps d’un grand nombre de salariés, et souvent les jeunes, au travail « en chaise longue », une conception,  dopée à « l’Etat-nounou », qui privilégie les RTT et le temps pour soi. Comme si Lagaffe était devenu un modèle de société. Ils reprochent aux boomers d’avoir  acquis  richesse et patrimoine  en oubliant que ceux-ci ont travaillé dur  pour les obtenir. Alors, toi, lycéen ou étudiant, qui descend dans la rue pour refuser de travailler jusqu’à 64 ans alors que c’est  peut-être bien plus qui t’attend,  toi qui vivras  probablement  plus de cent ans, j’ai deux conseils à te donner si tu veux encore bénéficier de la « répartition » : bosse pour cotiser et fait au moins deux enfants pour assurer ta retraite. Bah tiens !

 


DESOLE Sandrine ! IL N’Y A QUE DEUX SEXES

Genres

 

Les constats scientifiques.

Déjà on sait par les neurosciences et les avancées dans la connaissance du fonctionnement de notre cerveau et du corps humain que les sexes sont bien différenciés dès la naissance et que toutes les cellules  portent le marqueur génétique du sexe en plus des sécrétions spécifiques à chaque genre. Un nouvel ouvrage : « C’est votre sexe qui fait la différence» de Claudine Junien et  Nicole Priollaud apportent des éléments complémentaires incontournables à cette certitude. Utiliser de rares anomalies chromosomiques pour nier ou diluer la réalité binaire du sexe ne relève pas de la science  mais de la théorie, autrement dit d’élucubrations intellectuelles qui ne peuvent  pas être sans graves conséquences. La réalité biologique du sexe  n’est pas ambiguë et vouloir imposer l’idée contraire en rejetant ceux qui la conteste dans l’intolérance, c’est ni plus ni moins sombrer dans l’obscurantisme.

Les différences entre les sexes.

Ce qui revient à dire que déconstruire les stéréotypes de genre entre les hommes et les femmes  ne doit pas revenir à nier les différences qui existent entre les sexes, comme la tendance du moment qui tend à faire de plus en plus de place à la neutralité sexuelle voudrait l’imposer. La différence entre les sexes va bien au-delà de la perception. Les neuroscientifiques vont de découvertes en découvertes. Ainsi la meilleure connaissance de la différence entre les sexes permet d’amener à une meilleure prise en charge de nombreuses pathologies. Ainsi, on sait que le mécanisme de la douleur n’est pas le même chez les deux sexes.  La  dissymétrie des chromosomes sexuels chez les hommes qui sont doté de chromosomes XY quand les filles ont deux X,  fait que les filles font moins pipi au lit ou se lèvent moins  la nuit pour  aller aux toilettes grâce à leurs deux chromosomes X, de même que ceux-ci les protègent mieux des infections courantes. A contrario, en étant mieux armées contre les infections courantes, les femmes sont  plus sensibles aux maladies inflammatoires… Bref, la différence entre les sexes ne se limite pas à la reproduction. On nait avec un corps sexué formant un ensemble  complet : la science nous dit que le cerveau forme un tout avec le corps.  Faire croire qu’on peut naître  dans un corps qui n’est pas le bon ne peut  être qu’une construction intellectuelle, donc une fable.

L’idéologie se substitue à la réalité pour s’imposer.

On comprend qu’une cohorte de scientifiques et d’intellectuels se soient élevés récemment  dans une lettre envoyée au Ministre de la Santé pour que cesse à la CAF la  diffusion d’un document qui « organisait l’accompagnement des enfants atteints de dysphorie de genre ». Dans le  film « Un homme heureux », Catherine Frot incarne une femme qui veut devenir un homme à plus de cinquante ans et doit pour cela se shooter  à  la  testostérone pour avoir une pilosité mâle et se muscler avec un coach pour devenir virile…  sans compter qu’elle ne peut rien changer à sa morphologie sinon s’aplatir les seins mais bien obligée de faire avec son bassin de femme.  La démonstration de propagande transgenre est tournée en dérision et se fait comédie comique tant on peine à croire à la farce de la dysphorie, sur fond de carnaval (ce n’est pas anodin)  où tout le monde se travestit. Par contre, on découvre avec horreur les dégâts provoqués par la guerre idéologique alimentée par les théories fumeuses et délirantes sur le genre, sur des centaines d’enfants pris en charge par une clinique anglaise, aboutissant à des traitements systématiques aux hormones et à des opérations de changement de sexe irréversibles, par des praticiens sans expérience et négligents. Des traitements administrés à des enfants parfois dès l’âge de dix ans, souvent lourds de conséquences…. Faisant de la dysphorie une généralité alors qu’elle  ne devrait être qu’une infime exception.

Et ne pas oublier l’inné !

La soi-disant assignation arbitraire du sexe à la naissance, par laquelle la société enserre le poupon dans ses catégories et l’inscrit dans une socialisation qui l’enfermera dans un genre est encore contredite par l’observation du comportement des enfants en Suède où les jouets sont dégenrés et où pourtant les garçons continuent de préférer les outils et les filles les  poupées, et le  même  constat  est fait par Frans De Waal, un primatologue de renommée mondiale sur le comportement des chimpanzés et  tous les autres primates dans le  comportement des femelles qui ont tendance à jouer avec des poupées…. Il faut donc faire une place à  l’inné. L’éducation non sexuée des enfants est une erreur : il y a certaines compétences que les  jeunes femmes et les jeunes hommes doivent acquérir pour leur vie future et nous avons le devoir de les leur fournir.  

Le combat pour l’égalité.

Nous vivons une époque bien compliquée. Les idéologies obscurantistes, au sens où elles nient l’histoire et la science, quitte à les déconstruire pour avoir le champ libre, progressent dans les  milieux intellectuels de gauche et gagnent du terrain en se servant sans vergogne des places que ses tenants occupent dans les administrations, l’enseignement, la communication. Les partisans des Lumières et de la science et de  leur universalisme sont aujourd’hui assiégés. L’égalité des sexes n’a rien à voir avec le genre. On ne réglera pas le problème des inégalités homme-femme par une éducation neutre, comme si le genre était le problème, alors que  le problème c’est l’inégalité. Nous ferions mieux de nous concentrer sur la justice, l’équité et l’égalité.

Va-t-on vers une nouvelle  défaite de la pensée ?

 

Lire : « C’est votre sexe qui fait la différence » de Claudine Junien et Nicole Priollaud – Plon

          « Différents, le  genre vu par un primatologue » de Frans de Waal  - Ed. Les liens qui libèrent

 


682 JOURS !

Bachelot 682-jours

Un style inimitable.

C’est du Roselyne Bachelot pur sucre. Rendre compte de sa charge ministérielle au jour le jour aurait pu rapidement devenir un pensum fastidieux, en fait, c’est un vrai régal. Notre ex-ministre de la culture raconte comme elle parle, sans détour, avec sa faconde et sa franchise proverbiales, dans un style  inimitable qui n’appartient qu’à elle. Ce n’est pas par  hasard si elle a mis en sous-titre « le  bal des hypocrites ». Voilà un récit qui mélange allégrement tous les modes d’expression, les figures familières : « en prendre plein la gueule », « dont tout le  monde se contrefout », les « clampins », le « canasson » y côtoient les « mirliflores, les besogneux et les midinettes »,  les « politiciens guignolos » (Trump) ou encore  pour les préliminaires, quand il y en a : « tout cela n’était que zakouskis », sans oublier le registre propre à Roselyne : « pas de ça Lisette », « faut  pas pousser Roselyne dans les orties », et évidemment : « faut pas me prendre pour un con ! » ;  cette trivialité cohabite avec des formules plus savantes abusant quelque  peu de l’épithète homérique : « falsifications misérables », « choc esthétique absolu », « symbole psychopompe », et hyperbolique : « ébouriffant de virtuosité », agrémenté de sorties descriptives telle « la camarilla des intégristes sanitaires » pour désigner tous les  prêcheurs qu’on a vu défiler sur les  plateaux télévisés pendant la Covid ou encore « mettre à quia les féodaux ». Le  sacerdoce ministériel impose souvent aussi de « donner sa livre de chair » pour  parvenir à ses fins. On touche parfois au complexe : je doute que beaucoup de lecteurs soient familiers des « prolégomène », « prolepse » et autre « ultracrépidarianisme ». Le panorama  ne serait pas complet sans les  emprunts à la langue anglaise qui émaillent notre expression contemporaine. Ainsi, concernant la campagne de Pécresse : « ça poquait la loose »,   et  je passe sur les « business as usual », « storytelling », casting », et autre « road-movie ». Inévitables aussi les latinismes tels « in petto » ou « pro domo ».  Enfin, les adeptes d’Audiard trouveront des emprunts au style du maître : « Voilà que j’m’énerve… revenons à nos beautés » parodiant une séquence célèbre. Ce  livre  permet de découvrir les multiples facettes d’une femme  cultivée et à l’aise dans son époque.

Un compte-rendu méticuleux.

Le  cœur du sujet est évidemment de rendre compte de son action rue de Valois. On feuillette avec  elle  son agenda. Je n’entrerai pas dans le détail. Pour faire Simple Roselyne a fait du Bachelot : quand  on  lui confie une mission, elle ne rechigne  pas à taper dans la  butte :  des  journées de 14H suivies de nuits à éplucher les dossiers  pour ne pas laisser la main aux technos de  Bercy. Je suis bien placé  pour le savoir, ayant été le  secrétaire départemental de l’UMP quand elle était  présidente de la fédération de Maine-et-Loire et  … Ministre de la  Santé. Après une semaine éreintante à Paris, elle rentrait dans le département où, pour les  besoins  de la cause, je lui avais préparé un  road-movie  de réunions à  animer qui la  menait aux quatre  coins de l’Anjou.  Je ne l’ai jamais entendue se plaindre. Sans compter qu’elle me faisait totalement confiance. Aussi, ceux qui espéraient trouver ici quelques lignes désagréables à  son égard en seront pour  leurs frais.  Même si depuis, je  n’ai  pas  partagé  tous ses  choix, je les respecte et je ne m’arrogerai pas le droit de  la  juger. Elle rêvait du Ministère de la Culture déjà à l’époque. Aussi  a-t-elle pris très à cœur son portefeuille et la  bataille fut rude compte-tenu du contexte. Déjà que la culture n’était pas une  priorité, avec la  crise sanitaire et le  quoi qu’il en coûte, on pouvait craindre le pire. La fermeture des salles avec le  confinement lui a terriblement  compliqué la tâche, mais elle a défendu bec et ongles son périmètre  pour protéger les  artistes en priorité,  qui ne lui en ont pas  toujours été très reconnaissants et les médias se sont jetés comme des fauves sur « la tartine  beurrée des  deux côtés » de Biolay ou les sarcasmes de Clara Luciani, comme si c’était l’essentiel. Le récit  de la cérémonie des  Césars  que   nous en fait la Ministre vaut aussi  le détour. Pour les décisions et  le  bilan, le  langage  se fait plus technocratique, car évidemment, Roselyne connaît son ministère par cœur et ses dossiers sur le bout des doigts. Je pense qu’elle aurait bien voulu  égaler  Jack en réputation. Le  bilan de  son action est  loin d’être mince, mais les  temps ont  proposé trop  d’événements qui ont accaparé l’actualité entre les rebondissements de la crise sanitaire et la  guerre en Ukraine, pour que la culture puisse y trouver son compte. Quand ça veut pas… Au moins, celle qui lui a succédé au Ministère ne lui fera pas d'ombre, c'est toujours ça !

Une place pour les inévitables anecdotes.

Le livre vaut aussi pour les anecdotes, les analyses politiques et les inévitables retours sur le passé. Roselyne Bachelot découvre les ravages fait par le non cumul des mandats qui a contribué largement à couper les élus locaux du pouvoir central et elle a l’honnêteté de faire son mea culpa, elle qui militait  pour  le non cumul. La rencontre avec le  Président, se veut soft  même si  on sent une réticence sur  le style du « jeunot ». Elle a aussi l’occasion de rendre justice à la IVème République pour son bilan trop méconnu de reconstruction de la France dans tous les domaines après la 2ème guerre mondiale. De la part d’une gaulliste, c’est pour le  moins inattendu. Sur le mode de la confidence, on apprend que la petite Roselyne trouvait le moyen de se cacher sous la table de la salle à  manger   pour écouter les  conversations quand ses  parents recevaient « les comploteurs », à savoir André Malraux, Jacques Chaban-Delmas et autres qui préparaient le retour au pouvoir du Général. On comprend qu’elle occupe une place à part dans le Panthéon gaulliste. Elle se fait plus ironique quand  elle  évoque son ancien parti n’hésitant pas à  saisir une saillie de Xavier Bertrand refusant de  « monter sur le Titanic », en parlant du gouvernement pour comparer avec LR, devenu « radeau de  la  méduse »  pour l’occasion.

Vous l’avez compris, vous ne perdrez pas votre temps à lire cet ouvrage. On ne s’ennuie jamais.

Vous  retrouverez  Roselyne sur BFM,  RTL et Forum  Opéra.  Elle hante aussi les Grosses  têtes… 

682 JOURS, le bal des hypocrites, chez Plon.

 


MAIS A QUOI DONC SERT BECHU ?

Bechu ministre

 

Le fringant maire d’Angers nous avait habitués à plus de brio.

Celui dont il  était courant d’entendre dire qu’il a deux cerveaux, tant son acuité intellectuelle impressionnait, paraît aujourd’hui bien pâlichon dans ses fonctions de Ministre de la « Transition écologique ». Le  moins qu’on puisse dire c’est que pour  l’instant, ses déclarations ne cassent pas trois pattes à un canard et que ses rares propositions depuis l’été dernier se gardent bien de sortir des sentiers battus. Evidemment, on n’attendait pas de lui qu’il s’empare des thèmes des Verts avec la radicalité d’une Sandrine Rousseau, qui puent plus l’idéologie woko-marxiste que la défense de la planète, et qui n’entrent pas dans son logiciel de pensée. A  sa décharge, il a hérité d’un Ministère amputé de la très stratégique « transition énergétique » confiée à Agnès Pannier Runacher, et c’est d’abord la Première ministre, directement chargée de la « planification écologique », qui fixe le cap, ce qui finalement lui laisse peu de marge de manœuvre et un espace où il reste  peu de grain médiatique à moudre. Néanmoins, même si le ministre aime s’appuyer sur son bilan à Angers pour convaincre ses interlocuteurs qu’il n’est pas devenu sensible aux questions environnementales sur le tard, pour  l’instant, on le sent en mal d’inspiration.

Béchu sans idées, c’est impossible. 

Je ne vois que deux explications à sa relative discrétion  depuis sa  nomination.  La  première, c’est une absence de marge de manœuvre : coincé entre les positions dogmatiques des écolos et un axe gouvernemental qui s’en inspire, il fait le  dos rond pour ne pas  mettre en œuvre une politique qui lui est dictée et pour laquelle il ne partage peut-être pas les fondamentaux. En témoigne sa sortie sur la « génération climat » très radicale : «  Elle est utile au débat public, car elle contrebalance ceux qui se fichent de l’écologie. Mais je dis aussi qu’une société est riche de toutes ses composantes. Je trouve indécent le “bashing” des anciens et des “boomers”  ». Les boomers dont je suis l’en remercie car effectivement, la  radicalité de ces commandos d’activistes les exaspère, et peut-être bien,  lui aussi. La seconde explication tient dans le  parcours de Christophe Béchu : c’est un « libéral » et un « pragmatique » et je ne serais pas étonné qu’il ait un penchant pour l’écologie « non punitive », dans le droit  fil des  politiques de « défense de l’environnement », comme  on les définissait naguère, conception peu compatible avec les développements contemporains et les errements sur les causes du réchauffement climatique. Il doit avoir peu d’intérêt pour la « décroissance » et la création d’un « crime d’écocide ». Comme exprimer ses vraies convictions ne serait pas audible dans le cadre du gouvernement  actuel, il doit préférer se taire et avancer prudemment.  

Alors qu’est-il donc allé faire dans cette galère ?

Il voulait être ministre, ça on le sait depuis  longtemps. S’il a accepté ce ministère, c’est probablement en désespoir de cause. Il aurait été plus utile ailleurs, à  n’en pas douter,   aux collectivités  territoriales ou aux Transports,  par exemple.  Mais comme le temps passait et que l’avenir est incertain,  surtout avec une France imprévisible, il a peut-être préféré « tenir ». Il se retrouve avec un Ministère réputé compliqué pour lequel les obscurantistes verts ne lui accorderont aucune légitimité. Il risque d’y ternir son image « d’homme efficace » qui a fait sa réputation à Angers  où il a littéralement transformé la ville et rénové la voirie. Il pourrait se retrouver piégé par un portefeuille qui ne permet guère la nuance face à des postures radicales qui ne lui correspondent pas et veulent imposer un « tout ou rien », et quoi qu’il fasse accusé du « rien ». Dénoncé comme « illégitime » dès sa nomination, il aura beau faire, ça ne sera jamais assez. C’est l’échec assuré.

Il y aurait pourtant à faire. 

Et d’abord, ouvrir lucidement le débat sur la part anthropique de l’Homme dans le réchauffement climatique, afin de repositionner une véritable écologie d’adaptation au climat  en s’appuyant sur la recherche scientifique et l’innovation qui suppose la croissance pour les financer. Ensuite de tirer au clair les  vraies causes du réchauffement, à rechercher dans la  complexité des  paramètres qui président aux changements, et dont les scientifiques ne maîtrisent pas toutes les données. Enfin, de vérifier la véracité des graves accusations de manipulation des opinions par des savants, les rapporteurs du Giec et  les médias, énoncées par Steven Koonin dans son livre : « Climat, la  part d’incertitude ». On comprend que si les émissions de CO2 ne sont  pas la principale cause dans le processus de réchauffement, cela change beaucoup de choses  dans les décisions politiques à  prendre  à court, moyen et long terme. La  situation politique actuelle est trop fragile pour qu’il puisse se  permettre une telle démarche qui serait aussitôt jugée « climatosceptique » et « insupportable » par le tribunal  médiatique.  

Il rêverait de revenir aux commandes de sa bonne ville  d’Angers que je n’en serais pas surpris. Encore faudra-t-il que son image ne soit pas trop ternie et que l’intérimaire de service n’ait pas fait trop de bêtises. On se doute qu’il surveille ce qu’il fait comme le lait sur le feu. J'en connais un au moins qui ne serait pas mécontent qu'il se plante en pensant à 2027...

 


ET MAINTENANT ?

Manif 19 janvier

 

Rendez-vous au 31… pas du mois d’août, non, janvier. Il y avait du monde dans les rues hier,  mais c’était tout sauf inattendu, dès lors qu’il s’agit de réformer le financement des retraites. Comme les fois précédentes, les éternels protestataires se mobilisent.  Un peu plus, un peu moins, ça ne change pas l’obligation incontournable de procéder aux ajustements nécessaires si l’on veut garantir la pérennité du système par répartition. Comme toujours, quand il y a un problème, syndicats et partis de gauche  proposent comme solution de venir à la manif’. Soit, manifestez !  Les chiens aboient, la caravane passe.

C’est bien pour ça que selon un sondage, 80% des Français considèrent que  la réforme sera votée et s’appliquera, comme les fois précédentes,  même  s’ils ne l’approuvent pas. Au fond d’eux-mêmes ils savent bien qu’il n’y a pas d’autre solution. Cela me rappelle la cuillère d’huile de foie de morue : il fallait bien l’avaler pour aller  mieux. Et le gouvernement aurait bien tort de céder. 1 million de manifestants sur 30 millions d’actifs, et  encore, ceux qui étaient dans la rue ce sont les abonnés  aux défilés contestataires : fonctionnaires, agents des services publics, qui n’ont rien à craindre et d’ailleurs sont très peu exposés.

Le parcours de la réforme est tout tracé.

Son adoption au Parlement est quasi certaine… Le gouvernement, qui ne dispose que d’une majorité relative à l’Assemblée nationale, devrait pouvoir compter sur les voix de la plupart des députés LR. La majorité au Sénat étant à droite, le texte devrait également y passer sans difficulté. Le débat parlementaire s’annonce agité, mais il ne pourra pas être entravé par la multiplication des amendements, car il sera limité à 50 jours. D’autant plus que cette réforme n’a rien de révolutionnaire ni d’extraordinaire… Pour une raison ou pour une autre - pénibilité, carrières longues… - le passage à 64 ans épargnera 40 % des Français. Et pour la première fois, elle tient compte des petites retraites, qu’elle revalorise. La potion aurait dû être plus amère mais, comme en 2010, le gouvernement a préféré temporiser sur le recul de l’âge de départ.

Idées fausses et faux problème.

En attendant, il va falloir s’employer à combattre toutes les idées fausses que les opposants font circuler pour tromper les Français, comme celle selon laquelle 25% des plus pauvres meurent avant 65 ans ou encore que les retraités les plus riches devraient être mis à contribution. A ce sujet, le gouvernement serait bien inspiré de ne pas écouter les hurluberlus de Terra Nova.  D’autant plus que La gauche et l’extrême-droite, alliées de circonstance, reconstituent un dossier qui a nourri bien des rancœurs, sur ces retraités qui vivent mieux que les actifs et dont la fortune personnelle est plus élevée. On s’étonne de ce que, après quarante ans de travail, un retraité ait accumulé plus de richesses qu’un jeune homme frais émoulu de l’école. Ce retraité, on l’a ponctionné plusieurs fois dans sa vie : il n’a pu recevoir un salaire sans en payer une forte fraction en cotisations et impôts sur le revenu ; quand il a épargné pour se préparer une retraite plus confortable, il a encore payé des impôts ; quand, enfin retraité, il a retiré une partie de son épargne pour améliorer le plat du jour, il a payé de nouveau. Il faut croire que La créativité fiscale amollit les esprits. Le pire  c’est que cette nouvelle ponction après celle de l’augmentation de la CSG  serait une injustice qui ne réglerait  en rien l’impasse financière du système par répartition.

Le projet du gouvernement prévoit des changements qui ne coûtent rien, qui n’augmentent les taxes d’aucun citoyen et qui feront entrer dans les caisses des sommes considérables. À force de présenter le projet gouvernemental comme un épouvantail, on conçoit, au nom d’une idéologie qui a déjà fait des ravages, une sorte de lissage des revenus.  La France de  M.  Mélenchon et de Mme Le Pen, c’est celle de la pauvreté généralisée. Non, merci. 

Revenons au bon sens.

La réforme  propose que les Français, qui ne sont pas accablés par les 35 heures, travaillent un peu plus pour accéder à une pension décente, parce que le travail est la source de la prospérité. Ce n’est quand même pas compliqué. 

 


CLIMAT : QUAND LES FAITS DEMENTENT LES PROJECTIONS …

Climat  la  part d'incertitude

 

Je ne pensais pas qu’on nous mentait à ce point-là !

Les écolos nous racontent des balivernes sur le réchauffement climatique, on le sait depuis longtemps. Ils le font par idéologie et ont décidé une fois pour toutes, parce que ça les arrange, que les  activités humaines en sont les principales causes par les rejets de CO2 et autres gaz à effet de serre. Ce qu’ils visent c’est l’économie libérale et sa logique de croissance. La  surprise, c’est qu’ils ne sont pas les seuls. Le livre de Steven KOONIN, « Climat, la part  d’incertitude » est édifiant. Physicien éminent, l’ex-secrétaire d’État chargé du climat de Barack Obama accuse certains de ses pairs, mais aussi les politiques et les médias, de surfer sur les angoisses de l’opinion au mépris de la rigueur scientifique. Il s’est plongé avec des collègues tout aussi capés que lui dans les données les plus récentes sur le réchauffement climatique, et notamment le dernier rapport du GIEC, et y découvre des « faiblesses cruciales » qui l’amènent à affirmer que « nos connaissances scientifiques ne sont pas suffisantes pour faire des projections utiles sur la façon dont le climat changera au cours des prochaines décennies, et encore moins pour savoir l’effet que nos actions auront sur lui ».

« Climat, la part d’incertitude »  est un plaidoyer pour l’ «intégrité ».

Intégrité des scientifiques, d’abord : Steve Koonin ne cache pas son peu d’estime pour ceux de ses pairs qui soutiennent « qu’une information légèrement manipulée n’est pas gênante si cela peut contribuer à “sauver la planète”». Dans une langue très claire, il démontre que « les résultats de la multitude de modèles climatiques ne coïncident pas, voire se contredisent entre eux et avec de nombreux types d’observations ».

Intégrité de certains dirigeants d’organismes internationaux, ensuite, comme ceux de l’Organisation mondiale de la santé, dont il donne un exemple de « désinformation éhontée » l’affirmation selon laquelle la pollution de l’air à l’intérieur des habitations dans les pays pauvres résulterait du changement climatique. « On y fait la cuisine au feu de bois ou en brûlant des déjections animales ou des déchets agricoles », rappelle-t-il. Le problème résulte donc de la pauvreté et pas du réchauffement du climat.

Il n’épargne pas non plus les journalistes - le catastrophisme fait vendre. Bref, selon lui, « les médias, les hommes politiques et souvent les rapports d’évaluation eux-mêmes déforment sans vergogne ce que dit la science concernant le climat et les catastrophes. Ceci met en cause les scientifiques qui rédigent les rapports et les révisent avec trop de désinvolture, les journalistes qui les répètent sans le moindre esprit critique, les rédacteurs en chef qui laissent faire, les militants et leurs organisations qui jettent de l’huile sur le feu et les experts dont le silence public cautionne l’imposture ».

Alors, climatosceptique ?

Ce serait trop facile ! La publication du livre de Steven Koonin a, logiquement, suscité un tollé chez tous ceux qu’il accuse d’imposture. Pas de chance pour ses détracteurs, ils ne peuvent pas lui coller l’étiquette infamante de «  climatosceptique », puisqu’il écrit en toutes lettres : « Il est hors de doute que nos émissions de gaz à effet de serre, en particulier le CO2, contribuent au réchauffement planétaire.» Il reconnaît même qu’« en contribuant au réchauffement climatique, nous avons contribué à la hausse du niveau de la mer ». Mais il ajoute, schémas à l’appui, qu’il n’y a « guère de preuves que cette contribution a été ou sera significative et encore moins désastreuse ». Tout simplement, la mécanique climatique est tellement complexe, qu’aucun de nos « modèles » ne  permet d’établir ni de mesurer la  part humaine. Et il explique pourquoi l’objectif de la suppression totale des émissions de gaz à effet de serre, prôné par les partisans de la décroissance, n’est ni justifiée ni tenable socialement. Pour le coup, il n’y a pas de « part d’incertitude » dans le projet décroissant, il sera néfaste !

Quelques zooms :

Il ne faut  pas confondre événements météorologiques et climat, constat du temps que nous observons au jour le jour et ce qui se mesure sur le temps long. Ainsi :

.  Les  activités humaines n’ont pas eu d’impact détectable sur les ouragans au cours du siècle passé.

. La calotte glaciaire du Groenland ne diminue pas plus vite aujourd’hui qu’il y a quatre-vingts ans.

. De puissantes forces naturelles impactent le climat et la question n’est pas de savoir si le globe s’est réchauffé récemment, mais plutôt de savoir dans quelle mesure ce réchauffement est causé par les hommes.

. Les influences humaines ne représentent aujourd’hui que 1% de l’énergie qui circule dans le système climatique. Elles sont donc  modestes.

. Il est hors de doute que nos émissions de gaz à effet de serre contribuent au réchauffement planétaire. Mais les influences humaines sont difficiles à distinguer des autres aspects du système climatique. Ainsi dans le rapport du GIEC, les résultats présentés sont des modèles « moyens » dont les éléments sont en désaccord complet. Autre point crucial : l’incapacité des modèles à reproduire le passé. Cela érode la confiance que l’on peut accorder à leurs projections du climat de l’avenir. La modélisation climatique laisse donc gravement à désirer.

. Les présentateurs de la  météo se sont mués en experts du climat pour pointer du doigt les influences humaines comme cause des vagues de chaleur, sécheresses, inondations, incendies, tempêtes  … toujours « sans précédents » !  Ce n’est pas ce que nous dit la science. Les observations effectuées sur un siècle entier indiquent que la plupart des événements météorologiques « extrêmes » ne révèlent aucun changement significatif. Aucune tendance à long terme pouvant être attribuée à des influences humaines. C’est le cas, notamment des cyclones et des ouragans. Les citer comme un exemple des ravages du changement climatique provoqué par les activités humaines est, au mieux  peu convaincant, et, au pire, carrément malhonnête !

.  Non, il n’y a pas de changement rapide en matière de précipitations.

. Non, la  mer ne va pas nous submerger. Le niveau des océans continue de monter, comme il  le fait depuis 20 000 ans, avec ses variabilités cycliques.

Il est clair que les médias, les hommes politiques et souvent les rapports d’évaluation eux-mêmes déforment sans vergogne ce que dit la science concernant le climat et les catastrophes. Ceci met en cause les scientifiques qui rédigent les rapports, les  journalistes qui les répètent sans le  moindre esprit critique, les militants et leurs organisations qui jettent de l’huile sur le feu et les experts dont le silence public cautionne l’imposture. La répétition constante de ces mensonges sur le climat les transforme en « vérités » acceptées. Et gare à ceux qui oseraient les contredire !

Ceux qui nous prédisent des températures de 45° et plus en été à l’horizon 2040 auront l’air malin si le petit âge glaciaire prédit par la NASA se déclenche en 2035. Mais je ne serai peut-être plus là pour les narguer, et eux non plus, probablement.

La lecture est parfois ardue, c’est vraiment scientifique, mais le  livre reste très accessible et j’y ai trouvé plein de réponses à mes doutes. Sur le climat, et compte tenu de la part d’incertitude établie, il est urgent d’ouvrir le débat et de n’en pas  laisser le  monopole aux idéologues, aux menteurs et aux demi-habiles qui nous gouvernent.

 Climat, la part d'incertitude, Steven E. Koonin, L'Artilleur.


PASSAGE OBLIGATOIRE, QU’ON LE VEUILLE OU NON !

Retraites 3

 

Commençons par deux vérités : d’abord, bosser moins et moins longtemps c’est un choix, mais c’est celui de l’appauvrissement ; ensuite nous allons vers toujours  moins d’actifs et toujours  plus de retraités. Une fois qu’on a dit ça, on comprend que l’équation du financement des retraites est simplissime.

Il  ne fallait pas reculer l’âge de départ.

Depuis quarante ans  nous sommes confrontés à cette évidence, surtout depuis que Mitterrand à décrété la retraite à 60 ans sans s’assurer du coût de cette décision démagogique et de son financement. Déjà Michel Rocard  en avait fait le constat et soulignait que la conséquence inéluctable du vieillissement démographique pour  le système de retraites par répartition serait un déficit grossissant qui pourrait le mettre en péril. Et depuis, tous les dix ans, les gouvernements de gauche comme de droite ont mis à l’ordre du jour une actualisation du financement en actionnant les trois paramètres dont  on dispose : allongement de la durée de cotisation, recul de l’âge de départ et hausse  des cotisations. Chemin faisant, ces leviers se sont amenuisés, notamment celui des cotisations qui ont atteint un seuil difficile à franchir : avec un taux de 28%, c’est déjà l’un des  plus élevés d’Europe, face  à un accroissement du nombre d’ayant droit, conséquence du « baby boom »,  une diminution  du nombre des cotisants du fait de la  baisse du taux de natalité (1,7 pour 1) et une durée de  versement  des pensions plus longue avec l’allongement de la durée de la vie  (80 ans en moyenne).

L’ignorance surinformée.

Quand  je découvre que 60% des Français sont contre la réforme proposée qui est pourtant déjà insuffisante au départ, je me frotte les yeux. Faut-il que l’argent  magique du « quoi qu’il en coûte »  les ait anesthésiés à ce point qu’ils  ne voient pas l’évidence ? La France vieillit et  ne fait plus assez  d’enfants depuis  longtemps, mais les Français ne veulent pas l’admettre. A leur décharge, tous les débats sur le financement qu’on leur propose sont d’une extrême confusion et l’argument principal  « on vit plus  longtemps, il faut travailler plus longtemps » fait l’objet de  négations, de procrastinations, de querelles compliquées de chiffres, de courbes  que nous  livrent des experts et des économistes… toute cette  flopée de demi-habiles prompts à encombrer les plateaux avec leurs arguties comme pendant la crise sanitaire. La  conséquence, c’est  la déconnection de nos concitoyens  avec  la réalité, ils préfèrent se cacher les yeux ou se boucher les oreilles.

La démographie oubliée.

C’est la grande absente de la réforme présentée  par  Elisabeth Borne. C’est  un incroyable  impensé. Pourtant la  question démographique est centrale pour penser le système de retraite par répartition qui est fondé sur une solidarité intergénérationnelle qui se conjugue au présent immédiat. Car les cotisations d’aujourd’hui servent à payer les pensions d’aujourd’hui.  Autrement dit, si l’on tient au système par répartition rappelons que les actifs paient les retraites de leurs parents  parce qu’ils sont assurés que leurs enfants paieront pour eux. Encore faut-il qu’ils en aient ! C’est l’oubli de la démographie qui a mis notre système  en danger ; la  politique familiale avait été fragilisée ces  dernières décennies, mais les coups les plus sévères ont été portés sous François Hollande et Emmanuel Macron. Si l’on veut garder notre système de retraite, il faut restaurer une politique familiale en tant que politique destinée à favoriser la  natalité alors qu’elle est devenue une politique d’aide sociale destinée aux  plus fragiles, à cause d’une vision  progressiste qui ne sait pas voir autre chose qu’une société d’individus. De ce fait, la réforme proposée veut donner  l’illusion d’agir sur le fond mais finalement n’achète qu’un peu de répit.

La démagogie et la surenchère syndicale et politicienne.

Dans le concours des lapins crétins  qui s’opposent à la réforme, je ne sais qui remportera la  palme entre les partisans de Mélenchon et ceux de Le Pen. La trajectoire financière montre en effet que le financement sera dans le rouge au cours des vingt cinq prochaines années, quelles que soient les conventions de calcul et hypothèses retenues. On peut affirmer avec précision que les déficits cumulés à partir de 2022 atteindront en 2050 entre 11% et 16% du PIB selon les scénarios, soit entre 700 et 1 000 milliards d’euros. Ne rien faire empêchera de payer des pensions décentes aux futurs retraités. Que Mélenchon et Le Pen disent clairement qu’ils font le choix de la pauvreté !  Déjà, ce que propose le gouvernement ne permettra de dégager que 14 à 16 milliards d’euros à l’horizon 2030, alors que les déficits prévus tournent autour de 20 milliards,  sans compter les 30 milliards des pensions publiques à la charge de l’Etat. Non seulement les syndicats et  les  populistes jouent un jeu irresponsable, car il n’est pas  possible qu’ils ne sachent pas la réalité, mais en empêchant un rétablissement pérenne de la trajectoire du financement, ils nous condamnent à revenir à la charge à  nouveau dans moins de dix ans.

La mesure d’âge est  fondamentale.

Le  gouvernement ne peut agir que sur trois leviers : relever l’âge, augmenter les cotisations, baisser  les pensions. Augmenter les cotisations n’est plus possible, on l’a vu ; baisser les pensions c’est déjà fait depuis dix ans avec le gel des augmentations ;  reste le recul de l’âge de départ. Cette dernière mesure est la plus efficace  et peut s’accompagner de l’allongement de la durée de cotisation. En travaillant tous collectivement un peu plus, les Français peuvent créer de la richesse pour financer leur système social. 65 ans aurait été la bonne décision qui permettait de sortir de la  nasse par le haut, de réaliser les économies nécessaires à l’équilibre  à l’horizon 2050, de faire baisser la pression des taux sur la dette française, de mettre la France au diapason des autres pays européens en matière d’âge de départ, tout en garantissant le niveau des pensions. Rappelons qu’à la suite de la réforme de 2010 sous Sarkozy, le taux d’emploi des seniors  est passé de 39,7% à 56%  aujourd’hui ;  L’idée que relever l’âge de départ met plus de seniors au chômage est fallacieuse. Quant aux carrières longues le système  de retraite anticipée est déjà en place.

Agir  pour les jeunes génération, c’est faire en sorte que celles-ci aient confiance en l’avenir. Les ajustements paramétriques périodiques, qui génèrent tant d’oppositions, ne sont pas propices à créer ce climat. C’est pourquoi, il faudrait aller au-delà  en instaurant un étage de retraite par  capitalisation, tout en conservant le socle par répartition. De nombreux dispositifs vertueux sont possibles et d’ailleurs ils existent dans une  partie de la fonction publique.  Ce serait un bon  moyen d’alléger le fardeau de l’Etat tout en garantissant des  pensions pérennes avec un taux de remplacement acceptable. Cette approche permettrait d’améliorer le niveau de vie des futurs retraités, de réduire la dette  publique et de responsabiliser  les actifs par leurs investissements.

Avant les grèves et les journées de protestation, posez-vous la question : pourquoi une catégorie de Français aurait-elle le droit éternellement à des régimes spéciaux ? Serait-ce parce que ceux-là s’arrogent le droit de  bloquer le pays ?  …

 


LES MIRAGES DE NOS GOUVERNANTS

Dupont mirage

 

Nous vivons une époque fantastique.

Nos gouvernants et leurs propagandistes vivent dans un monde parallèle dont de trop nombreux médias font la promotion. C’est un monde fait de croyances parfois fort naïves, reposant sur un socle désormais bien planté : la facilité partout pour éviter l’effort. On s’étonnera ensuite que ce monde ne coïncide  pas avec la réalité d’un pays endetté jusqu’au cou, dont la  désindustrialisation se paie au prix fort, incapable  de réduire ses dépenses et donc ses déficits, s’entêtant dans la politique de la  planche à billets à l’abri, peut-être de plus en plus précaire, du parapluie de l’Euro.

Le premier mirage est celui de la dette inoffensive.

 Ainsi, d’aucuns continuent d’affirmer qu’une dette élevée ne posera jamais de problème. D’autres qu’on ne la remboursera jamais.  Aussi, le gouvernement s’apprête-t-il à lever encore  270 milliards d’euros d’emprunts en 2023, alors que nous sommes à 3 000 milliards d’en cours, tout en tenant un discours opposé  de retour à la rigueur. La vérité c’est que la dette, nous la remboursons en permanence,  elle « roule » comme on dit, et pèse toujours plus sur nos marges de manœuvres économiques et financières, d’autant  plus que la remontée des taux est là et risque de  s’accentuer, nous étranglant encore un peu plus. Le risque est « minime » puisque c’est la banqueroute qui nous guette comme au temps des assignats.

Le deuxième mirage, c’est celui d'une désindustrialisation anodine.

Merci Strauss Kahn,  mais pas que. Mais c’est bien lui qui en décrétant les 35 heures sur un coin de table du café du commerce a engagé le mouvement du grand déménagement des « délocalisations » de nos industries vers  l’Asie, au début des années 80, pronostiquant le grand remplacement par le « super tertiaire ». La désindustrialisation ne devait pas être un drame puisque les  services faisaient l’affaire. La  France  a perdu ainsi un bon tiers de son industrie qui nous manque cruellement aujourd’hui. Et réindustrialiser ne sera pas simple quand  le manque de capitaux pour investir est patent, anémiés qu’ils sont par les charges qui  pèsent sur la création de richesse : conf. La dette et ce qui suit…

Le troisième mirage est celui d'un déficit commercial bénin.

Il ne faut pas être grand clerc pour comprendre d’où il vient : on ne produit plus grand-chose et nos entreprises ont perdu en compétitivité malgré les béquilles fiscales laborieusement  mises en place par Hollande et Macron. Résultat, notre balance commerciale n’a cessé de se creuser depuis dix ans, atteignant ces temps derniers des records. Mais il paraît que c’est normal et que nous regagnons du terrain. Tu parles !

Le quatrième mirage est celui de déficits publics habituels .

Avoir des dépenses publiques représentant 60% du PIB n’est pas inquiétant, d’après nos technocrates, aussi compétents en la matière que pour le nucléaire. Cette situation explique pourtant largement la perte de compétitivité de nos entreprises. Les crédits d’impôts qu’on leur octroie ne sont que cautères sur jambes de bois. Le  goût prononcé de nos gouvernants pour « l’Etat nounou », grand dispensateur de pouvoir d’achat à crédit aux ménages et « stratège » en matière d’investissements, nous a conduits là où nous en sommes : des entreprises incapables d’augmenter les salaires, qui investissent insuffisamment dans l’innovation, avec pour résultat une chute vertigineuse de la richesse par habitant (PIB) qui nous classe en 2022 au 28ème rang des pays développés avec 44 770 $ (Allemagne 58 150, R.U. 48 693). Et la gabegie continue. Le FMI vient de mettre en garde la France sur la dérive dangereuse de sa dette alors que nous ne sommes pas encore sortis de la folie dépensière, comme en témoigne les « chèques » annoncés pour le début  de l’année à certaines catégories  de Français. Pourtant, nos pilotes ont tous les indicateurs souhaitables à leur disposition  avec les Chambres régionales des comptes, la Cour des Comptes et les rapports de la Banque de France.

Le cinquième mirage est celui de la planche à billets facile .

Combler la panne d’investissement et de production par la création monétaire était sage, soi-disant, alors qu’elle  est à  l’origine de l’inflation et crée des bulles. La fin du « quantitative easing » avec le resserrement des rachats par la BCE va probablement permettre de mettre un terme à la glissade expansive de  la monnaie. Mais ce sera moins de facilité pour le gouvernement qui va devoir faire sans… Le programme pour 2023 est relativement simple : ce sera récession et décrue de l’inflation.

La réalité finit toujours par s’imposer. On aimerait un réveil en douceur et  des gouvernants qui prennent les  problèmes à bras-le-corps. Les solutions existent. S’ils manquent d’idées ils peuvent toujours lire  la double interview de Philippe Aghion et de Jean Tirole aujourd’hui dans le Figaro, qui traitent justement de ces sujets !

 

 


QUAND LE CLIMAT FAIT DES HISTOIRES…

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Le livre d’Olivier  Postel Vinay « SAPIENS ET LE CLIMAT » intéressera les  passionnés d’Histoire avec  un grand « H », mais pas que, car il est très accessible. C’est  un ouvrage  qui repose sur une  somme  de  connaissances  incroyable dont l’auteur fait la synthèse, parfois avec beaucoup d’humour, mettant en relation les  aléas climatiques de la Terre avec ceux des  civilisations.  On serait presque   tenté  de conclure qu’à chaque  effondrement, naissance, révolution, le climat s’en est mêlé. Il permet  aussi de s’apercevoir  que la période que nous vivons, que certains font sombrer dans le catastrophisme, n’a rien d’exceptionnelle par rapport au passé, et même, curieusement, au passé récent, ce qu’on oublie de nous rappeler.

Quelques extraits pour éclairer l’ouvrage.

« Je  vais donc me concentrer sur les acquis de la  littérature scientifique… Ils sont issus de toute une série de moyens de mesure et d’évaluation indépendants. Concernant l’Empire romain, les  spécialistes recensent pas moins de onze ensembles d’indices matériels  indépendants les uns des autres, qu’il est donc possible de comparer. Ces indices s’ajoutent aux données  de base que sont les variations de l’activité du Soleil, celles   de l’inclinaison de la Terre par rapport au Soleil et du chemin qu’elle parcourt en tournant autour ainsi que les variations des grands systèmes océano-atmosphériques que sont, entre autres, l’Oscillation de l’Atlantique nord et la Zone intertropicale de convergence qui détermine les  moussons. Les principaux proxies (témoins) sont les carottes glaciaires, l’avance et le recul des glaciers, les  éruptions volcaniques, les spéléothèmes (stalagmites), les  pollens  fossiles, les  sédiments marins  et lacustres, le  niveau des lacs, les crues des rivières, les squelettes et les dents … et les fameux cernes des arbres dont la double croissance annuelle reflète les variations de la chaleur et de  l’humidité…. ».

Comme on le voit les éléments avérés pour mettre en corrélation les évolutions climatiques documentées avec l’Histoire des Hommes depuis son apparition ne manquent pas.  Voilà une approche qui apporte des éclairages parfois surprenant sur des causes d’événements historiques rarement prises en compte. Ainsi notre Histoire contemporaine qu’on aurait tendance à raconter en ne prenant en compte que l’angle des humains, toutes choses étant égales par ailleurs, s’avère  finalement très  partielle. Car il se trouve, qu’en matière de  climat, les « choses ne sont jamais  égales par ailleurs » à deux moments  donnés !

Concernant l’Empire romain, par exemple, l’auteur peut affirmer :

« De -100 à 200, le climat méditerranéen a été d’une exceptionnelle stabilité. Chaud et bien arrosé. La  période 21-50 a représenté les trente années les plus  chaudes de notre  ère jusqu’aux années 2000. Au IIème siècle,  les  glaciers alpins étaient  aussi courts qu’aujourd’hui.  En Angleterre, la remontée de la punaise de l’ortie vers le nord  témoignait de températures de juillet d’au moins 2° supérieures à celle du milieu du XXème siècle. Il pleuvait plus en Egypte que de nos  jours, les crues du Nil étaient abondantes et le blé égyptien permettait aux empereurs de constituer d’énormes réserves.  La température des eaux de la Méditerranée, au large de la Sicile était de 2° supérieure à la température actuelle. »

Le "présentisme".

En conclusion, Olivier Postel Vinay souhaite attirer notre attention sur un trait de  notre époque : ce que l’historien François Hartog appelle  le « présentisme » : « Nous vivons tellement au présent (nourri de prédictions) que la  plupart d’entre nous oblitérons le  passé,  l’ignorons ou le réduisons à quelques  jalons mal informés,  propagés par des clichés. En matière de clichés, l’un des plus irritants est la formule « sans précédent »,  qui accompagne tant « d’informations » diffusées  par les médias. Les journalistes (et  parfois les climatologues qui les instruisent) feraient bien de regarder à deux fois avant de l’asséner. »

Pour clore son  ouvrage, il nous livre  une réflexion que je partage  largement. « Au regard  des crises climatiques auxquelles Sapiens puis l’homme moderne ont été confrontés, nous vivons aujourd’hui un optimum. Je dis cela de façon tout-à-fait objective,  sans recherche de paradoxe. Nous bénéficions d’une époque particulièrement privilégiées au sein même  des millénaires de stabilité  relative qui ont suivi le chaos du dernier âge glaciaire, du temps des grottes ornées. Dans le cadre de cet optimum bien compris, trois éléments sont cependant nouveaux. Le premier est que les pays riches ont acquis les moyens de lisser les microcrises climatiques qui les affectent ; ils ne sont plus sujets aux terribles  souffrances qui pouvaient encore les perturber au milieu du XIXème siècle et qui peuvent encore perturber les pays pauvres. Le second est qu’en raison de la conjonction entre les progrès de l’industrie et la croissance vertigineuse de la population mondiale, la  concentration dans l’atmosphère des gaz à effet de serre que nous injectons a atteint un niveau supérieur à tout ce que Sapiens a pu connaître depuis son arrivée sur Terre. Ce qui conduit au troisième élément nouveau : nous vivons une crise climatique réellement sans précédent, en ce qu’elle se fonde non  pas sur des bouleversements concrets entraînés par un changement climatique catastrophique, mais sur l’inquiétude générée par des scénarios élaborés par des spécialistes sur une crise à venir. Pour la première fois de sa longue carrière, Sapiens vit une crise climatique par anticipation. A tort ou à raison ? … »

Bonne question !

Après la lecture de ce livre,  et en recoupant avec « l’obscurantisme vert » d’Yves Roucaute et « Climat, la part d’incertitude » de Steven E. Koonin (N°1 des ventes aux USA tout en étant méprisé par les grands médias), dont je vous parlerai bientôt, les  prédictions du Giec largement répercutée  par les médias, et interprétées en les dramatisant comme avec l’émission « Ouvrons les yeux » sur BFMTV, devraient être assorties  des  précautions les plus élémentaires et non présentées  comme certaines, car  s’il y a une chose qui est bien certaine c’est que le contexte du futur à l’horizon 2050  ou 2100 n’est pas connu et ne sera pas « toutes choses égales par ailleurs ». Une éruption volcanique majeure qui a une chance sur six d’avoir lieu, le déclenchement d’un petit âge glaciaire lié à l’activité du Soleil, le dérèglement d’El  Niño, etc … peuvent avoir des conséquences majeures et venir démentir les  scénarios catastrophistes qu’on nous martèle à des fins  peut-être plus idéologiques que climatiques.

SAPIENS ET LE CLIMAT, une histoire bien chahutée, d’Olivier POSTEL VINAY – La  Cité.  

 


RETRAITES : ON N’A PAS LE CHOIX !

 

Retraites 3

D’abord  mettre fin à  la dérive dépensière.

Le gouvernement peine toujours à mettre un terme au « quoi qu'il en coûte ». Difficile de sortir de cette accoutumance dans un contexte inflationniste et avec une majorité relative à l'Assemblée. Le projet de loi de finances toujours en débat au Parlement entérine le maintien de dépenses élevées : malgré la hausse des tarifs de 15 %, le bouclier sur l'électricité et le gaz va coûter encore plus cher à l'Etat l'an prochain. Il prévoit aussi des crédits en nette augmentation pour les missions régaliennes, l'éducation ou la santé. En conséquence, la France commence à être dans le viseur des instances internationales : le FMI a lancé  un premier  avertissement en demandant la  fin  du « quoi qu’il en coûte » en 2023, hier la Commission européenne a épinglé les déséquilibres français qui restent préoccupants.

La France se retrouve  prise en étau entre Le FMI qui recommande de resserrer les aides anti-inflation et de freiner la hausse des dépenses, consigne que Paris applique sur la ristourne à la pompe, mais, à l'instar de Berlin, entend rester généreux sur les soutiens au gaz et à l'électricité, que ce soit pour les ménages ou pour les entreprises. Mais d’un autre côté, la concurrence allemande et surtout américaine oblige de fait à maintenir une forme de « quoi qu'il en coûte » énergétique pour l'industrie, faute de réponse européenne efficace sur les prix de marché. En plus, Emmanuel Macron n'entend pas non plus serrer la vis sur les services publics, qu'il a promis de réarmer. Dans ce contexte, la réforme des retraites apparaît,  au même titre que la réforme de l’assurance chômage, comme le moyen de faire des économies  conséquentes tout en  poursuivant l’objectif  d’accroissement du taux d’activité.

La  réforme des retraites, urgente et nécessaire.

Urgente parce qu'il est temps de faire preuve de transparence sur les déficits cachés de notre système de retraite : il s'agit principalement des déficits des régimes de retraite de la fonction publique qui représentent 30 milliards d’euros de déficit annuel, soit près de 10 % des retraites totales. Urgente aussi pour le régime général qui se trouve temporairement à l'équilibre, mais au prix d’une baisse marquée du taux de remplacement pour les futures générations : 52 % en 2020, 43 % en 2040, 36 % en 2060. Cette  baisse relative du niveau de vie des retraités par rapport aux actifs est une réforme silencieuse qui ne dit pas son nom.

Et nécessaire pour améliorer le potentiel économique du pays en augmentant sa population active. La France ne peut se satisfaire d'un taux d'emploi des 60-64 ans de 35 %, en retard de 7 points par rapport à la moyenne européenne. La période est particulièrement propice car les difficultés de recrutement poussent à faire travailler les actifs plus longtemps, et dans la fonction publique, la montée des recrutements de contractuels remet sur la table la question de l’alignement des régimes public-privé.

Le report de l’âge de départ.

À terme, c’est 20 milliards d’euros d’économies pour un report de l'âge légal de 62 à 65 ans en 2031, contre 10 milliards en accélérant l'allongement de la durée de cotisation (43 ans prévus en 2035 au rythme d'un trimestre tous les 3 ans). C’est insuffisant alors que les derniers chiffres du Cor (Conseil d’Orientation des Retraites) prévoient un déficit de 10 milliards en 2027 et qui pourrait atteindre jusqu'à 20 milliards d’euros dans 10 ans. Il faut y ajouter la convergence des régimes public-privé qui permettra de rendre le système plus transparent et plus équitable. Et pour bien faire, la réforme des retraites doit remettre à plat les régimes de la fonction publique : architecture, taux de cotisation et subvention d'équilibre, harmonisation des modes de calcul avec le privé, suppression des catégories actives, alignement des dispositifs de solidarité. Enfin, il serait bienvenu de généraliser la retraite additionnelle obligatoire par capitalisation pour tous.

Les perspectives économiques assombries redonnent tout son sens à une réforme indispensable au redressement de nos comptes publics. La remontée des taux d’intérêts sur une dette de 3 000 milliards d’euros fait déjà sentir ses effets sur le  budget de l’Etat. Attendre ne fera qu’aggraver la situation. Le gouvernement ne pourra pas pour autant continuer de faire l'impasse sur le chantier du meilleur usage de l'argent public, s'il veut sortir du piège du quoi qu'il en coûte. D'autant qu'à compter de 2024, l'évolution des dépenses devrait devenir le critère clé des règles budgétaires européennes.

 


LES FRANÇAIS RECOLTENT CE QU’ILS SEMENT !

Retraites

Trop peu de travail.

C’est un constat, globalement, les Français travaillent trop peu. Les chiffres sont accablants : la  France est le pays où l’on travaille le moins. Ceux donnés par  l’OCDE ne sont pas  susceptibles  d’être discutés : le nombre d’heures travaillées était de 41 milliards en 2019, soit 610 heures  par habitant, ce qui  était déjà beaucoup plus faible que chez tous nos voisins (entre 700 et 900 heures). Et depuis   la crise sanitaire, la tendance est chez nous à la baisse alors  que c’est l’inverse autour de  nous.  Les heures travaillées par habitant donnent d’autres  éléments d’analyse : elles ont une répercussion sur le PIB qui est le résultat du nombre d’heurs travaillées et de la  productivité. Comment produire  plus de  richesse quand  les deux déclinent en même temps : moins d’heures elles-mêmes moins productives. La productivité diminue du fait, notamment de la baisse des compétences elle-même résultat de la crise de notre système  éducatif. On oublie tout bêtement que les heures  travaillées, au-delà du PIB, sont surtout à  l’origine des  milles biens et  services que tous  consomment  et  apprécient. Bref,  si nous  continuons  à faire le choix collectif de continuer à moins travailler, il ne faut pas espérer conserver tous les avantages  que l’on retire du travail des autres. Vu sous cet angle, on comprend bien pourquoi ils sont  maintenus grâce à un endettement massif.

Les salaires insuffisants.

Les  salaires sont figés en France depuis  trop longtemps et ont fini  par paraître insuffisants au point d’en être  démotivants.  C’est la résultante de plusieurs causes qui fonctionnent en cercle vicieux :  depuis les 35  heures, le pays s’est mis à moins travailler et donc à créer moins de richesse, la  croissance du PIB sur le temps long  est tombée  à 1% en moyenne par  an, entraînant une baisse  de la richesse par habitant qui classe notre pays dans les derniers de l’Europe ; la  dégradation de notre  système  éducatif malgré les  moyens qui lui sont consacrés a fini par  entraîner une baisse des  compétences et une inadéquation grandissante au marché du travail bousculé par  la digitalisation et la crise sanitaire ; l’Etat a dû compenser par un assistanat toujours plus présent et  pesant  à la fois sur son budget et  sur la compétitivité des entreprises en rognant leurs  marges de  manœuvres… Le  résultat est catastrophique : un Français sur deux n’arrive pas à sortir d’un bas salaire, soit en-dessous de 1 310€  nets  mensuels. Le redémarrage de l’inflation contribue à tendre la situation et  à nuire à l’activité, de quoi rebuter certains à reprendre un emploi.

La flemme plutôt  que l’effort.

Comment demander aux Français d’être optimistes  quand les épreuves pour le pays s’enchaînent. La France est traumatisée par le terrorisme, le choc du covid qui l’a mise à l’arrêt ; elle a été marquée par la révolte des « gilets jaunes », le tout sur fond de dérèglement climatique et d’innovations mondialisées dont elle tire peu de bénéfices ; le pays du « meilleur système  de santé au monde » voit son hôpital s’effondrer, le pays du nucléaire risque les coupures  d’électricité,  le pays de l’éducation gratuite et obligatoire découvre qu’elle ne tient plus sa promesse d’émancipation républicaine  et de transmission du savoir… On peut trouver logique que le  peuple français soit moralement épuisé et fatigué. Les  années covid, dont nous ne sommes pas  complètement sortis, laissent une trace bien plus profonde  qu’on ne  pouvait l’imaginer. Elles ne font qu’accélérer des  mutations à l’œuvre dans la société française. Ainsi 45% des Français disent être touchés par des épisodes  de « flemme » les  dissuadant de sortir de chez eux, et on peut  faire un  parallèle avec une relation plus distendue avec le travail. En 1990, 60% estimaient que  leur travail était « très important » dans leur vie, la  proportion est passée à 24% ! Aucune autre valeur n’a chuté autant.
En même temps, le rôle des  loisirs a  grimpé en flèche. On voit le mal que les RTT et le « ministère du temps libre », relayés aujourd’hui par le « droit  à la paresse » de Sandrine Rousseau, ont fait à la « valeur travail ». Désormais,  le travail doit trouver, pour beaucoup, sa place dans les interstices de la vie personnelle. Plus grave, il ne fait plus consensus : c’est une valeur de droite puisque 4 sympathisants LFI et verts sur 10 se définissent comme  « peu ou pas travailleurs ». On a  envie de crier « Travailleuses, travailleurs, Arlette, reviens ! ».  Le « Droit  au travail » de Fabien Roussel se  heurte  au « droit à la paresse »,  encouragé, il est vrai par des prestation sociales généreuses. Et, ce qui n’a pas arrangé les choses,  l’inactivité  forcée des confinements a donné le goût du canapé à ceux qui ne l’avaient pas découvert.

Le progrès est pourtant là.

Condorcet imaginait le progrès comme une  mécanique où le progrès scientifique entraînait le progrès économique qui entraînait le progrès social puis le progrès moral. Et ça a marché pendant près de deux siècles et demi. Aujourd’hui,  la technologie permet d’imaginer  bien des solutions à nos problèmes  comme un  avion sans carbone ou un  médicament contre le cancer. Mais pour  s’en apercevoir, il faut que nous commencions par défaire le bandeau qui nous rend aveugles : celui de l’égalitarisme qui conduit au nivellement  par le bas. Le bon chemin c’est  celui de la justice. Cela nous évitera de penser de travers en croyant, par exemple, qu’il faut taxer les superprofits au lieu de réfléchir sur la nécessité pour nos entreprises d’entreprendre des investissements coûteux dans le numérique ou sur le moyen de renforcer l’actionnariat salarié pour que les  Français perçoivent davantage de dividendes. Ce qui serait un bon  moyen de répondre à la demande « de sens ou de vision »,  réclamée par toute une classe  d’âge pour s’investir dans  le travail.  Mais la réflexion économique est plus difficile à conduire que la morale égalitariste  à proclamer. Et il faut aussi faire face aux discours dangereux des écologistes politiques : la nature nous  sauverait contre  la technologie. C’est terriblement contre-productif. C’est l’inverse qui est vrai. Ainsi, la solution, ce n’est pas abandonner l’usage de l’avion, c’est décarboner son usage. Ce qui est  déjà en train de se faire !

Nous avons les  moyens de faire face aux défis de notre temps.  Pour  cela il faut renouer avec la foi dans le  progrès, comme nous devons continuer de manifester notre attachement au principe « d’universalité » qui reste indépassable  pour  assurer le  « vivre  ensemble » !

Il est temps de retrouver les bonnes semences !

 


LE CLIMAT : SI ON EN PARLAIT SERIEUSEMENT ?

Réchauffement climatique 3

Avec les  « écolofachos » nous venons de franchir une étape dans la violence pour  imposer  leurs idées sur la planète : le terrorisme  plus ou  moins soft de commandos d’agit’prop qui s’en prennent à toutes sortes de symboles : œuvres d’art, véhicules de luxe, pneus de SUV, … Et maintenant la  lutte  contre  les bassines agricoles confine aux  méthodes terroristes. Mais leurs thèses sont-elles si indiscutables ? Je suis tenté de leur dire : « Allez donc faire votre cirque en Chine qui est en train d’ouvrir 56 centrales à Charbon, avant d’emmerder les Français ! » et dont l'empreinte  carbone est infiniment plus importante que celle de la France.

La Terre se réchauffe, indiscutablement.

Le réchauffement climatique n’est pas contestable. Et de plus en plus. Le phénomène n'est pas nouveau, il date de la fin de la dernière glaciation. Par contre les thèses pour l'expliquer que mettent en avant les écolos peuvent être mises en débat, sans être qualifié de « climatosceptique », qualificatif commode  pour rejeter toute discussion. Après  Claude  Allègre et son « imposture climatique », Yves Roucaute et son ouvrage sur « l’obscurantisme vert »,  c’est Olivier Postel-Vinay qui publie un ouvrage documenté sur l’histoire de l’humanité et le rôle central que  le climat joue dans son histoire : « Sapiens et le climat, une histoire bien chahutée ». Les recoupements entre ces œuvres sont nombreux : mise en cause de l’objectivité des climatologues du GIEC, critiques des  méthodes de collectes des données, mise  à l’écart de la géophysique  et de l’histoire de notre  planète, refus de considérer l’astrophysique, avec souvent des conclusions peu scientifiques, notamment les projections sujettes à caution concernant l’évolution du climat jusqu’à la fin de ce siècle, énoncées sans aucune précaution comme certaines.

D’abord, l’histoire de la Terre.

On sait que l’humanité a connu des périodes  aussi chaudes que celle que nous vivons sous l’Empire Romain, au Moyen-Age, plus près de nous entre 1920 et 1940, sans remonter au début de l’holocène où les températures étaient encore plus élevées. Difficile alors de mettre en cause l’activité humaine et les émissions de gaz carbonique. D’autre part, on  sait aussi que ces périodes chaudes sont coupées par des périodes de refroidissement liées à des cataclysmes volcaniques sans parler des petits âges glaciaires comme ceux du 17ème siècle et de la  fin du 19ème liés à l’activité du soleil.  D’ailleurs il en est annoncé un dans les années 2030-2040 comme  possible, d’après des scientifiques britanniques et la Nasa, à cause d’un phénomène appelé « minimum de Maunder ». Dans ces conditions, ne doit-on pas s’interroger sur les affirmations des écologistes imputant le réchauffement climatique aux activités humaines et aux rejets  de  gaz à effet de serre qu’elles produisent ?

Le rôle du gaz carbonique.

Exit le CO2. Il ne serait pas le principal facteur du réchauffement de notre atmosphère, ce serait la vapeur d’eau. Et si en luttant contre les rejets de gaz à effet de serre et en les limitant, on ne changeait rien ? Cela veut dire qu’on va mettre à bas une industrie automobile florissante et technologiquement très avancée, avec une reconversion pour des coûts faramineux, sous la pression de décisions politiques qui seraient  alors erronées. L’émotion l’emporte sur la raison. "Urgence climatique ? Mon cul !" aurait dit  Zazie. 

Les données du GIEC.

Olivier Postel-Vinay n’hésite pas à les remettre en cause en contestant la méthode de collecte des données que des climatologues moins exposés critiquent, et affirme qu’ils greffent sur les observations qu’ils ont tendance à exagérer, un discours idéologique au service « d’intérêts matériels bien concrets ». Il va même jusqu’à sous-entendre que certains membres influents trafiquaient les résultats. D’autres que lui ont constaté que tous les chiffres qui n’allaient pas dans le bon sens n’étaient pas retenus. On comprend alors  que les écologistes gauchistes s’emparent de ces données  pour alimenter leur discours anti-libéral et de décroissance… Jusqu’à la radicalité ! Et le gouvernement se retrouve  piégé en étant obligé d’y faire référence.

Plein d’autres paramètres.

Dans la discussion, et pour bien comprendre à quoi l’humanité est confrontée, il faudrait prendre en compte plein d’autres données qui échappent aux climatologues. Le fait, par exemple, qu’on ait une chance sur six de connaître une éruption volcanique majeure, du type Krakatoa  en 1883, dans les cent ans qui viennent, capable de modifier le climat, incite à exploiter le savoir accumulé sur la vie de notre propre planète. Les rejets des volcans ne sont jamais pris en compte ; ainsi, le Pinatubo, lors  de  son éruption de 1991 a émis un volume de matériaux équivalent à 10km3, dont 400 mégatonnes de chlore qui ont contribué à élargir le trou de la couche d’ozone l’hiver suivant, éruption qui a provoqué un refroidissement général d'environ un demi-degré de moyenne pendant un à deux ans. Sans parler des milliers de victimes et des dégâts matériels. Loin d’être bonne avec le genre humain  et la vie en générale, notre planète est au contraire souvent cruelle. Il faudrait aussi introduire les données fournies par l’astrophysique : activité du soleil, positionnement de la Terre plus ou moins éloignée, variation de son angle sur son écliptique, qui jouent un rôle à coup sûr. .

S’adapter avant tout.

L’humanité a dû faire face, au cours de l’holocène, période interglaciaire dans laquelle nous vivons, au réchauffement à plusieurs reprises, et chaque fois, elle a su s’adapter. Si parfois, un changement brutal a pu causer l’effondrement de sociétés humaines, souvent, il a été le  moteur d’innovations importantes. Lutter contre le réchauffement c’est certainement peine perdue. Mais il n’y a pas de raison pour que l’homme ne soit pas  capable de s’adapter cette fois-ci à  une nouvelle donne climatique en ayant à sa disposition tant de moyens techniques et scientifiques. Devant l’incertitude  profonde dans laquelle on se trouve aujourd’hui, car en bons cartésiens on doit mettre en doute  la doxa écologiste, appeler la décroissance de ses vœux ne réglera rien. La décroissance est  une idéologie millénariste et obscurantiste. Cela ne veut pas dire qu'il ne faut rien faire. Au contraire, chercher les  moyens de s’adapter, de composer avec, paraît la solution la plus raisonnable.

Encore faut-il réagir en s’emparant vigoureusement de la question. Qu’attendent Les Républicains ?

 


LES REPUBLICAINS EN RESERVE DE LA REPUBLIQUE

Députés LR

Marine Le Pen aurait fait un  « coup » extraordinaire en votant la motion de censure de la Nupes, afin de constater que les députés LR sont complices du gouvernement et apparaître ainsi comme la  seule  opposition de droite. D’abord  elle se comporte comme une girouette qui affirmait un peu  plus tôt qu’elle ne voterait jamais avec la Nupes, ensuite elle agit en pure politicienne sachant très bien qu’elle ne risquait rien, enfin  c’est un comportement de pure démagogie populiste  auquel les gens sensés ne peuvent souscrire. Que cherche-t-elle ? Bloquer  le pays  en empêchant le vote du budget ? Provoquer une dissolution en espérant revenir avec davantage de députés ?  Dans l’immédiat, il y a d’autres urgences. La démocratie, c’est  aussi constater que La Rem ou Renaissance et ses alliés est le groupe  majoritaire à l’assemblée, même si cette majorité est relative. La  Constitution lui donne les moyens de gouverner. Dont acte. Dans ces circonstances, les députés LR ne pouvaient que s’abstenir. Spéculer sur l’effondrement du pays est le calcul de ceux qui préfèrent le désordre, on l’a vu jusque dans l’hémicycle, ce n’est pas le leur. Donner encore plus à notre pays l’image d’un bateau à la dérive n’est pas l’intention du groupe Les Républicains.  

Sarkozy est bien gentil…

C’est  facile de donner des leçons pour quelqu’un qui affirme régulièrement qu’il n’est plus dans la politique. En réalité il ne peut  pas  s’empêcher de vouloir exister et il ne supporte pas que  les  choses lui échappent. Il a donné une longue interview au JDD dans laquelle il enfonce  des  portes  ouvertes et ressasse son rêve inaccompli de rassemblement de toute  la  droite.  Il crucifie Valérie Pécresse pour son score famélique auquel il a contribué peu ou prou et ça ressemble au coup de pied  de l’âne, ce qui est indigne de sa part. Après tout, c’est bien lui qui a  perdu face à ce boulet de Hollande en 2012, ce qui a été le  point de départ de la descente aux enfers de l’UMP puis des Républicains. Et  c’est  encore  lui qui a raté son retour et s’est fait sèchement éliminer dans la primaire des Républicains élargie aux centristes qu’il pensait plier en deux temps trois mouvements. Il continue de rêver quand il préconise une alliance  pour LR avec la coalition macroniste, pour le bien de la France.  Pourtant il identifie bien le problème : il faudrait que Macron saute le  pas et s’affirme  nettement à droite, ce qu’il ne fera pas. Et puis comment s’allier avec quelqu’un dont le  parcours est comparable au vol des bécassines ? En un  mot, il n’est pas fiable. Enfin, même  si la manœuvre aboutissait, il n’est pas certain que la majorité absolue  serait atteinte : combien de députés Renaissance qui se  positionnent à gauche quitteraient le navire à cette occasion, comme par exemple Stella Dupont dans le Maine-et-Loire…

Seul parti de gouvernement dans l’opposition.

Loin de ces politiciens qui alimentent le chaos, Les républicains sont au travail, et ce sont les seuls Députés de l’opposition à croire encore à la force du Parlement pour améliorer le quotidien des Français. Ils doivent continuer dans leur rôle d’arbitres à l’Assemblée nationale, action largement  étayée par  le  groupe sénatorial. Combattre la Nupes est une nécessité, se différencier du RN et de Zemmour  est indispensable. Pour l’instant, la  priorité est de mettre le parti en ordre de marche avec un nouveau président et une équipe opérationnelle renouvelée. Construire le projet alternatif de 2027, nourrir le parlement de propositions, soutenir les projets qui vont dans le bon sens en votant avec la majorité, ce sont les tâches auxquelles les élus, soutenus par les adhérents, doivent se consacrer. Ainsi, il serait logique que les députés LR votent un projet de loi qui réforme le régime des  retraites en repoussant l’âge de départ à 64 ou 65 ans,  sauf à se déjuger sur une  mesure qu’ils  portent depuis longtemps. Il faut s’attaquer au désendettement du pays, mobiliser les Français autour d’un projet de reconquête de leur souveraineté industrielle et agricole, promouvoir la France du travail plutôt que des allocations, rebâtir notre souveraineté énergétique, et enfin restaurer l’autorité de l’État. Sur tous ces sujets, la Droite est en première ligne. Il n’y a qu’elle qui propose et agit. Nous assumons fièrement d’avoir pour seul horizon l’intérêt national et pas de grotesques jeux partisans. Le moment venu, il sera temps de choisir celui qui portera les couleurs  de la droite  modérée. La France mérite  mieux que Le Pen ou Mélenchon !

Encore faut-il que l’alternative reste possible !

 


LES NOUVEAUX BOLCHOS

Mélenchon Bastille 2013 Sandrine Rousseau

Ils  vivent avec un discours figé depuis le 19ème siècle, que la sauce wokiste n'arrive pas à renouveler. Ils ne se rendent même pas compte que presque plus personne ne les écoute. Il n’y a guère que les jeunes que l’on a rendus incultes et qui ne connaissent pas  l’histoire pour constituer un réservoir de naïfs prêts à se laisser convaincre. Ce qui devient inquiétant c’est leur haine du « riche » qui réussit à irradier dans certaines couches sociales, paradoxe ahurissant dans le pays le plus égalitariste et le plus assisté du monde, où les prélèvements obligatoires ont encore battu des records en 2022. Et tout y est : la rhétorique surannée, la logomachie usée, la désinformation, l’amnésie sélective, le culte de la personnalité, le refus de la réalité économique, et même la prise d’otage quand quelques-uns empêchent tous les autres de travailler…

Mélenchon, star du pauvre.

Les  appels au  peuple de Mélenchon ont finalement peu d’écho. Pour sa grande « marche contre la  vie chère », pour  laquelle une débauche de  moyens a été déployée en affiches et en actions de terrain, la mise en place  de cars dans toute la France pour rallier Paris, ce  sont finalement moins de 30 000 personnes qui ont été réunies,  ce qui est bien peu pour une manifestation qui se voulait nationale. Il a eu beau annoncer 140 000 participants, ça ne trompe plus personne.  De  même son appel à la grève générale a été un flop : hormis  les secteurs traditionnels qui répondent à la mobilisation syndicale, chez les fonctionnaires en général, la journée de mardi n’a pas exprimé une grande adhésion. Il  a beau invoquer les mannes trotskistes qui ont  bercé sa jeunesse, appeler  au « Front populaire », sentir la « Grande conjonction », l’emphase masque mal  la réalité politique et sociologique qui reste sourde à l’appel au grand soir. Mélenchon fait « pschittt » titre Le Point, et la grève  fait « flop ».

Une gauche peau de chagrin.

La  gauche est minoritaire. C’est un fait. Elle a réuni, toutes  tendances confondues  un petit quart de l’électorat. Rarement elle a  été aussi basse. La Nupes est loin de rassembler le  peuple qui ne s’est pas senti plus concerné par la présence d’Annie Ernaux. L’agriculteur, l’artisan, le  banlieusard à diesel, le retraité à petit revenu, le Français périphérique, a beaucoup de  mal à se reconnaître dans les discours scabreux des insoumis, dans les slogans d’un PS vampirisé, dans les frasques hystériques d’une Sandrine Rousseau ou l’écologisme d’un Julien Bayou, et c’est encore Fabien Roussel, le communiste, qui paraît le plus modéré, c’est dire. Quant au PS Faure est  aux abonnés   absents tant il  est inaudible. La fabrication de la « Nupes » a sauvé a minima  les  apparences de partis qui, en ordre dispersé, couraient à la catastrophe. C’est un autre électorat qu’elle a capté, fait de diplômés précaires, de socialistes égarés, d’immigrés des banlieues islamisées, mais qui ne constitue pas pour autant un peuple identifié. Ce que la manifestation de dimanche dernier a montré aussi c’est que malgré l’étendard « d’Union » populaire  et écologique, c’est la division qu’on remarque d’abord. L’absence des leaders socialistes et EELV en est le signe tangible. La gauche est en débandade.

Les réflexes totalitaires.

Cela ne l’empêche pas d’être revendicatrice. La  variante  verte a même ses commandos pour imposer leur loi : dégradation de bassines l’été dernier, de terrains de golf cet automne, dégonflage des pneus des SUV en ville, quand ce n’est pas le sabotage d’antennes relais… On se dit que si des  Sandrine Rousseau prenaient le  pouvoir, on ne tarderait  pas à voir naître des centres de rétention ou de rééducation. Le leader des « insoumis » rappelle à ceux de ma génération les  incantations  contre le capital, cause de  tous  les maux, que prononçaient les  bolchéviques de l’époque. Il  a lui aussi ses casseurs patentés. Soixante ans après, c’est la même antienne des soi-disants pauvres à 4 000 € par mois contre ceux qui « se gavent ».  Eh bien, chiche, éradiquons les riches et  qu’est-ce qu’il  restera : que des  pauvres ! D’ailleurs, si on a un problème de salaires trop faibles en France, c’est  bien parce que la plupart des riches qui faisaient tourner l’économie sont partis. Résultat : avec  1% de croissance réelle en  moyenne, on ne produit plus assez de richesse pour les augmenter.  C’est bien ce qu’a produit le communisme appliqué à la Russie où  au sein de l’Union soviétique, seuls les  membres de la  nomenklatura profitaient de vacances dans les datchas de Crimée et disposait de tout le  luxe et le confort dont  tout le reste de la  population était privé. Robespierre-Mélenchon veut couper  toutes les  têtes qui dépassent. Les Verts avec leur écologie punitive paraissent  plus préoccupés de combattre l’économie libérale que de sauver  la planète, qui d’ailleurs ne leur demande rien. Autrement dit, qui se ressemble s’assemble ! 

Une large majorité souffre de l’inflation, mais elle n’est pas prête à brader sa liberté et à se compromettre avec  des  révolutionnaires  d’opérettes. Il se dit que la France est majoritairement à droite, et c’est tant mieux  tant cette opposition de gauche est  peu crédible et hantée par ses vieux démons totalitaires.

 

 


L’ETAT « NOUNOU » CONDUIT LA FRANCE A LA CATASTROPHE.

Dette publique

 

La politique économique actuellement menée cherche une nouvelle fois à protéger l’activité des entreprises et la société d’un choc majeur en croyant les mettre à l’abri par la dépense et la dette publiques sans y mettre de limites. Cette politique n’empêche pas la stagflation et camoufle le choc énergétique. La  France paraît préservée,  mais ce ne sont que des apparences, la résistance de notre économie est trompeuse et la perte de contrôle des finances publiques et du commerce extérieur font de nous une exception qui plombe la zone euro. Elle empêche de  voir lucidement la nouvelle  donne qui émerge  de l’épidémie et de la guerre d’Ukraine et accroît la  vulnérabilité de notre pays.

Des chiffres flatteurs.

La croissance va s’établir à 2,7% en 2022 et si l’inflation a bondi à 5,7% elle reste néanmoins inférieure à celle de la  zone euro, tandis que les  créations d’emplois se poursuivent dans un contexte de démobilisation et de pénurie de  main d’œuvre. Au même  moment, les Etats-Unis et le Royaume-Uni connaissent la récession, l’Allemagne stagne et glisse elle-même vers la contraction de son économie  par l’effondrement de  son modèle fondé sur le gaz russe bon marché, l’Italie   est fragilisée par sa crise démographique , sa dette publique à 152% du PIB, sa dépendance au gaz russe et l’arrivée de l’alliance des droites pourrait encore y compliquer la donne. On le voit, les  comparaisons sont en faveur de la France.

Une apparence trompeuse.

La résistance de  l’économie s’explique par les plans de relance qui ont abondé l’épargne des ménages et la trésorerie des entreprises, la  stratégie du « quoi qu’il en coûte » a été étendue  de la santé à l’énergie et à la protection des ménages contre l’inflation, les chocs étant absorbés en grande partie par la dépense publique sous forme de  « subventions et de chèques » et la  dette. La réalité est plus âpre : le retournement est déjà effectif comme en témoigne la diminution  de notre production industrielle sous le coût de l’augmentation de l’énergie  et le frein  à la concurrence de l’inflation. Le   choc énergétique est en effet très violent et les entreprises sont soumises à des  pénuries d’énergie,  à l’envolée des prix de l’électricité.  Elles sont confrontées aux revendications de hausses salariales au moment où leurs débouchés se réduisent. De son côté, la consommation diminue avec la baisse du pouvoir d’achat et l’épuisement de l’épargne accumulée pendant le covid, notamment pour les ménages les  moins aisés. C’est pourquoi l’année 2023 sera beaucoup plus tendue, marquée par la récession inévitable, le  maintien de l’inflation et la remontée du chômage.

Le prix du déni.

En voulant préserver les Français des rigueurs de la réalité, le gouvernement a  perdu  le contrôle des finances publiques et en corollaire accru le déficit  du commerce extérieur : l’an prochain, le déficit de   l’Etat est prévu à près de 160 milliards sur 500 milliards de dépenses, ce qui, avec la récession, le portera à 6% du PIB, élevant la dette à plus de 112% du PIB. C’est un montant de 270 milliards d’euros que le Trésor devra emprunter,  avec un quasi doublement de la charge de la dette (les  intérêts) qui passera de 23 milliards en 2020  à 52 milliards. En espérant que  les taux ne remontent  pas trop vite. Le creusement du déficit budgétaire alimente l’inflation et dégrade la balance commerciale car la consommation maintenue artificiellement se tourne majoritairement vers  les importations, d’autant plus que nous  produisons moins.  Tout se tient. De  ce  fait la BCE est contrainte d’augmenter ses taux pour tenter de casser  les anticipations sur les prix,  ce  qui contribue à amplifier la récession… Le cercle  infernal se referme.

La nouvelle donne mondiale.

Engoncé dans le confort relatif procuré par le déni, nos gouvernants ne voient pas, ou feignent de ne pas voir,  les  changements majeurs qui affectent notre environnement mondial et européen. D’abord, le ralentissement synchronisé de l’activité dans les grands pôles qui structurent les échanges mondiaux : faible croissance chinoise, récession aux Etats-Unis, notamment. Ensuite, l’inflation qui perdurera autour de 5% l’an à cause du vieillissement démographique, de la désorganisation de la mondialisation et aussi des efforts imposés par la transition écologique. Il faudra compter avec le durcissement des politiques  monétaires et la remontée des taux, annoncée depuis si longtemps qu’on n’y croyait plus, mais qui s’accompagne évidemment d’un risque de krach financier, notamment des pays les plus exposés  comme la France. Enfin, la guerre  en Ukraine voulue par la Russie nous indique clairement que nous entrons dans une période de montée en flèche de la conflictualité. Face à cette nouvelle donne, la  France cumule les faiblesses qui la  rendent très vulnérable : décrochage économique, risque social avec poussée des colères et des violences, dégradation financière avec la perte de contrôle de l’endettement public et privé qui représente 361% du PIB, à quoi il faut ajouter un contexte politique de faible gouvernabilité puisque la majorité n’est que relative avec la poussée des populismes.

Les Français ne sont pas si anesthésiés. Ils sont probablement plus nombreux qu’on ne le croit à  comprendre que la protection de l’Etat Nounou est très fragile et en grande partie fictive. Selon un sondage IPSOS, ils seraient une majorité à  considérer que Les Républicains ont les  meilleures  solutions. Ce  serait bien que cela se traduise  électoralement, car, faute d’une transformation radicale de son modèle de  décroissance à crédit, notre pays n’échappera pas au violent choc financier qu’il construit méthodiquement depuis  au moins deux décennies.

 


LA GAUCHE ULTRA RATTRAPEE PAR LA PATROUILLE …

Iran voile

Images et sons inattendus dans une manifestation.

Sandrine Rousseau sifflée et huée, Olivier Faure, patron du PS, conspué au moment de leur prise de parole : comme quoi il ne faut pas prendre les enfants du bon  dieu pour des canards sauvages. Leur présence à la manifestation parisienne de soutien aux femmes iraniennes qui se révoltent et font face à la furie de la police islamiste des mollahs n’était pas la bienvenue, eux qui professent en France la tolérance pour le  port du voile. C’est qu’il s’agit bien du même combat. Ainsi, il faudrait faire une distinction entre ces milliers de femmes qui s’insurgent pour réclamer le droit de vivre  sans voile, au point d’être  arrêtées et  battues à  mort s’il est  mal  porté, et les femmes de chez nous issues de l’immigration qui en font un argument de « liberté et de résistance au néocolonialisme » identitaire. Nos néoféministes à la Rousseau peinent à se solidariser et se retrouvent face à leurs contradictions.

La crise iranienne les met dans l’embarras.

Leur malaise est d’abord  électoral, la gauche radicale à laquelle ils ou elles appartiennent mise sur la communauté musulmane ; il est aussi idéologique, le voile étant devenu un étendard de la diversité aux yeux d’une gauche qui a choisi le  multiculturalisme face à l’universalisme et à l’assimilation. Aussi, la violence de la répression en Iran accroît leur malaise. Le  mâle blanc patriarcal, mal absolu (sans jeu de mot), serait concurrencé par un autre  mâle encore plus violent… Sauf qu’il n’est ni blanc ni néocolonial ! Alors  pour  sortir de la contradiction,  la  dialectique de Tartuffe est mise à l’honneur : il serait tout aussi condamnable d’imposer le voile en Iran que de l’interdire  en France, en oubliant le logiciel qui sous-tend son port obligatoire qui est le même dans les deux cas, le totalitarisme d’une religion fondamentaliste et obscurantiste,  complètement opposée à la philosophie des lumières. Sciemment ou inconsciemment, c’est d’ailleurs à une condamnation de la laïcité française qu’ils aboutissent.  

La  poussée communautariste.

Le mal serait anecdotique s’il ne se traduisait pas par une poussée du communautarisme  musulman dont le voile est un marqueur d’appartenance emblématique, auquel s’ajoutent désormais les tenues, habayas, qamis, que l’on voudrait imposer dans les établissements scolaires. Ne comptons pas sur le Ministre Pap NDiaye pour en faire cas, qui préfère relativiser le  phénomène et rester dans le déni alors que parmi   la communauté scolaires nombre de personnes sont scandalisées. La  poussée religieuse est désormais relayée sur les réseaux sociaux par une  mobilisation pour remettre en cause la loi de 2004 sur le  port des signes religieux. Et comme d’habitude, le  Collectif  contre  l’islamophobie en Europe, sis en Belgique (le CCIF a été dissous en France après l’assassinat de  Samuel Paty) crie à la discrimination des  jeunes filles.  Pour les non initiés, précisons que « l’abaya » est une tenue rattachée au wahhabisme et décrite comme une simple tenue « culturelle », alors qu’elle remet gravement en cause  la laïcité. Alors que dire quand un recteur évoque non seulement  « les encouragements à porter des vêtements marquant l’appartenance religieuse, des appels à la prière dans les  établissements » ou pire, « des invitations au chantage à la photo de jeunes femmes  musulmanes dévoilées ». On perçoit alors  tout le mal que peut faire  la « tolérance » de cette ultra gauche, alors que la fermeté reste la seule réponse. A force de lutter contre le racisme en propageant le « racialisme », cette vision raciale des rapports sociaux détruisant le principe d’assimilation, réduit à néant le creuset de la nation et permet le triomphe des communautés, aidé en cela par un véritable système d’intimidation et de coercition médiatique et  politique. Les  outrances de Sandrine Rousseau procèdent de cette démarche.

Sans Lumières, c’est  l’obscurité.

Voilà ce qui arrive quand on abandonne la révolution des Lumières  qui a produit l’humanisme universaliste, fondé sur la connaissance, la science, l’esprit critique  desquels découlent la liberté de pensée et la démocratie. Ce qui est encore un progrès pour l’humanité à travers la déclaration des  Droits de l’Homme, ils  veulent le remplacer par des théories fumeuses, du genre ou de l’intersectionnalité des luttes, qui consistent surtout à détruire la civilisation occidentale parce qu’elle a été à l’origine d’une conception de l’humanité qui rend invisible les races et permis l’abandon de l’esclavage et la décolonisation, alors que ce qu’ils professent conduit directement à la  guerre civile par l’affrontement des catégories qu’ils créent. Heureusement, cette  matrice antiraciste qui glorifiait l’utopie multiculturelle et diabolisait toute velléité de contrôle des flux  migratoires est à bout de souffle à force de  se décomposer dans un wokisme  débilitant.

Il  y aurait beaucoup à dire, et j’y reviendrai, sur le néoféminisme inquisitorial dont Sandrine Rousseau est l’exégète et sur l’écologisme obscurantiste des Verts,  les deux vont ensemble.  La gauche ne peut  pas laisser  le terrain à cette ultra gauche qui dévoie ses idéaux. C’est pourquoi j’en appelle à tous ceux pour qui l’universalisme a encore un sens, à se mobiliser vigoureusement.  La démocratie a besoin d’eux. La  droite libérale aussi  qui s’étiole à force de  porter seule le fardeau.  C’est le  dialogue fécond entre la gauche sociale-démocrate authentique et la droite modérée qui permettra de lutter efficacement contre  les  populismes  des deux bords.

 


RETRAITES : LA REALITE EST TÊTUE

Retraites 3

Les taux d’intérêts de la dette française sont rendus à 2,5% et ce n’est pas probablement pas fini. Cela met le service de la dette à plus de 50 milliards d’euros par  an.  Dans ce contexte auquel il faut ajouter l’inflation, la réforme du régime des retraites  devient inéluctable et même  urgente. Macron se heurte ainsi au mur de la réalité, d’autant plus que la nécessité de la réforme qu’il avait enterrée sous son premier quinquennat et qui lui était apparue nécessaire de remettre à l’ordre du jour dans sa campagne électorale, se heurte à un front syndical sourd à toute possibilité de recul  de l’âge du départ, pourtant seule solution efficace  pour rétablir les comptes.

Entre temps, les pensions ont été revalorisées.

Le groupe Agirc-Arco, qui gère les retraites complémentaires, lesquelles constituent jusqu’aux deux-tiers et plus de la pension totale, annonce une revalorisation de 5 % dès le 1er novembre, alors que la retraite de base, versée par la Sécurité sociale, a été augmentée de 4 % en septembre (jusqu’à un certain plafond). La forte croissance de l’année 2021 a permis aux régimes de retraites de devenir brièvement excédentaires. Mais une hirondelle ne fait pas le printemps. Cependant, les fonds d’Agic-Arco sont imposants, de plusieurs dizaines de milliards,  capables de faire face à un déficit de plusieurs années.

Les aléas d’un serpent de mer.

La réforme, au départ, devait être un système à points qui aurait remplacé le précédent, en vertu duquel les actifs paient pour les retraités. Elle a, avec le temps et les aléas de la politique, perdu ses plus grandes ambitions. De toutes façons, personne n’y comprenait plus rien. Un élément cependant n’est pas abandonné, car il est crucial : c’est le paiement des cotisations au delà de quarante annuités. Si le temps des cotisations est prolongé jusqu’à 45 ans par exemple, le résultat est le même que si les Français travaillent quatre ans de plus. C’est du niveau arithmétique le plus simple et ni les syndicats ni les oppositions ne seront dupes. Il s’agit d’ailleurs de leur permettre de sauver la face, pas de renoncer aux recettes d’une vie active plus longue. Il était question de prolonger les carrières au-delà de 62 ans, disposition que les élus de droite approuveraient mais à laquelle la gauche et les syndicats sont totalement hostiles. il y a des mots devenus intolérables, comme « carrière plus longue », « mesure d’âge », « travailler plus pour gagner plus ».

Dramatisation.

Le projet de réforme des retraites a atteint une sorte de pic dramatique quand il fut annoncé, il y a quelques temps, qu’il serait adopté sans débat au moyen de l’article 49/3 de la Constitution, ou par un simple amendement inclus dans la loi de financement de la sécu. La levée de boucliers fut telle, y compris dans la majorité, que l’exécutif semblait avoir changé d’idée. François Bayrou, président du MoDem s’était insurgé contre une telle éventualité. Depuis c’est la confusion. Le  Président qui avait laissé faire dans un premier temps semble vouloir reprendre les choses en main.  Il y voit une source d’excédents susceptibles de ramener les régimes à un surplus qui permettrait au gouvernement d’avoir les coudées franches pour se diriger vers l’équilibre budgétaire, encore que  le projet de  budget 2023 n’en prenne guère le chemin.

Pourtant ça urge !

C’est que le temps presse, contrairement à ce qu’affirment les oppositions. Il parait désormais décidé à boucler la réforme dès l’année prochaine. Le point de vue de François Bayrou s’est largement étendu à Renaissance, nouveau nom du parti d’Emmanuel Macron, et la Première ministre, Élisabeth Borne, avait exprimé ses doutes sur le recours au 49/3. Pourtant, il semble que cette  procédure soit redevenue d’actualité.  De  son côté, l’ancien Premier ministre d’Emmanuel Macron, Édouard Philippe,  ne s’attarde guère sur la méthode employée. 49/3 ou non, le fondateur d’Horizons souhaite que la réforme soit vite adoptée, comme le voulait initialement le Président. L’option dite « sérieuse » qui est étudiée par Emmanuel Macron et son gouvernement serait de faire adopter la réforme des retraites via un amendement de la loi de financement de la sécurité sociale, quitte à utiliser le 49/3, à moins que les LR s’abstiennent…  

Le pied sur le frein en accélérant …

Finalement, après une réunion avec les principales figures du  groupe  majoritaire et du gouvernement, le chef de l'État a décidé de se donner le temps de la «concertation». La réforme prendra la forme d'un projet de loi présenté «avant la fin de l'hiver», a précisé Élisabeth Borne, écartant notamment l'option d'un amendement au PLFSS. Une manière de temporiser tout en gardant l’objectif d’une application à l’été 2023. L'exécutif a en effet décidé d'ouvrir un nouveau cycle de concertations avec les partenaires sociaux et les forces politiques. Il était grand temps d’arrêter un calendrier pour sceller le sort de cette réforme des retraites qui, on peut en être certain, n’a pas fini de semer la discorde au sein de l’échiquier politique français. Avec en sous-main la  menace d'une dissolution de l'assemblée en cas de motion de censure, le  printemps promet d'être chaud !

 

 


L’HOMME QUI « PESE SES MOTS » !

Haddock insultes maj

Jean-Luc  Mélenchon l’affirme : « je pèse  toujours mes  mots ! », phrase prononcée devant un journaliste  à qui il caresse la joue d’un geste condescendant et puant le mépris.  On serait curieux de connaître  son unité de mesure, tant il nous a habitués à ses débordements verbaux. Décidément l’affaire  « Quatennens » devient  un révélateur pour le  grand  public  du comportement de ces  donneurs de leçons permanents pris à leur propre  piège. Il  est vrai que cela tombe  à pic pour Sandrine  Rousseau, autre égérie de la Nupes qui n’est pas avare de saillies excessives, elle aussi. Qui se ressemble, s’assemble ! Sous l’effet de la campagne fulgurante qu’elle  mène, la coalition des communistes, des Verts, de LFI et du PS, découvre que l’affaire Quatennens se transforme en abcès. Et par la  même occasion, Jean-Luc Mélenchon administre la preuve qu’il est incapable de gérer les problèmes de machisme dans sa  boutique.

Effet boule de neige.

Les reproches adressés à Adrien Quatennens parce qu’il a giflé son épouse et confisqué son portable ont réveillé les accusations lancées contre Julien Bayou, l’autre chef des écologistes. Sandrine Rousseau se moque complètement des conséquences de cette crise, Quatennens, Bayou, Taha Bouhafs, Éric Coquerel et d’autres sont dans son viseur. Et elle tire à vue, transformant un scandale de mœurs en crise politique. Pour le leader de  LFI, l’incident est très malvenu et mal lui en a pris de chanter d’abord la  gloire  de son  lieutenant en qui il  voit un successeur. Il était visiblement mal à l’aise pour commenter l’affaire, quand il s’est fendu d’un tweet pour… faire son apologie, puis en éditer un second pour condamner la gifle et se souvenir de la victime. Plus drôle, c’est le comportement des plus braillards des dirigeants de LFI qui ont réagi devant les caméras par un mutisme embarrassé, se passant la patate chaude les uns aux autres. Un ensemble bien malvenu aux yeux de la cerbère verte de la moralité : finalement c’est Sandrine Rousseau qui est allé sur la 5 demander la mise en retrait de Julien Bayou, ce qu’il a fait promptement.

Radicalité contre autoritarisme.

Le féminisme français est une forme de radicalité qui se dresse contre celle de l’extrême gauche. Non pas qu’il conteste le contenu des idées du Mélenchonisme, mais il inscrit le respect des femmes en tête des priorités de la gauche. Il oblige LFI à une réflexion profonde sur la manière d’aborder le sujet dans notre pays. Cela passerait par une sorte d’épuration de la Nupes auquel on peut douter que Mélenchon ait envie d’adhérer. Mais quoi qu’il en soit, Sandrine  Rousseau a « atteint » en 24 heures plusieurs objectifs : elle a affaibli Julien Bayou ; elle a ramené l’arrogance constante de LFI à un bredouillage peu glorieux ; elle ne supportera pas la Nupes tant qu’elle ne sera pas nettoyée de ses éléments machistes, travail sanitaire qui prendra du temps mais qui risque de révéler de nouvelles affaires. On peut penser que la campagne féministe qui est ainsi menée est libre de tout calcul politique et que Mme Rousseau n’hésitera pas à sacrifier son propre parti à la cause qui lui est au moins aussi chère, mais il n’est pas interdit de croire qu’elle ne songe qu’à éliminer un rival. Les lieutenants de Mélenchon, qui n’avaient rien à dire en conférence de presse, ont bien essayé de reporter le débat vers la droite dont les membres accusés de sexisme seraient, selon eux, protégés par le pouvoir, alors que la gauche s’entre-déchire. Et de citer le cas de Damien Abad, ce qui est surprenant puisqu’il a disparu des radars à la faveur de la formation du gouvernement d’Élisabeth Borne. Du coup, les plateaux de télévision résonnaient de dizaines de noms jetés en pâture aux téléspectateurs, sans souci de la présomption d’innocence.

L’effet repoussoir.

Ni Mélenchon ni la Nupes  n’obtiennent  la confiance d’une majorité de  Français qui au contraire s’en défient massivement. Bien que ce soit une crise complètement artificielle, déclenchée par une seule femme, le caractère ultra-polémique plonge le « leader maximo » dans l’embarras, d’autant qu’il voulait faire de M. Quatennens son successeur. Le chef des insoumis est à la fois au sommet de sa notoriété et au bord de la chute. Il est soutenu par des communistes qui expriment des idées de droite sur  le travail, par des socialistes très éparpillés et par des Verts très divisés. Il est bien trop tôt pour en conclure que la Nupes va s’effondrer et c’est peut-être le danger immense auquel elle est exposée qui maintient son unité. Mais un mouvement qui risque de disparaître chaque fois que l’un de ses membres tient des propos ravageurs, n’est pas vraiment une arme de combat. C’est pourquoi le président de la République pourra s’appuyer sur les tourments de la gauche pour poursuivre ses projets. Jean-Luc Mélenchon ne sera pas privé de sa vigueur contestataire, mais il a fait mille fois son numéro. Son  parti et lui-même sont désormais des repoussoirs.

Voilà qui laisse le champ étrangement libre  à Marine Le Pen qui, elle, joue la carte de la respectabilité  avec  un certain succès. Entre les  extrêmes, on attend avec impatience le réveil des forces  plus raisonnables et  modérées. Les  Républicains ont une belle carte à jouer !

 


LR, PIVOT INATTENDU DE L’ASSEMBLEE.

Assemblée nationale

 

Après deux mois de débats dans la nouvelle assemblée, les  députés LR ont abordé la fin de  la session parlementaire l’esprit serein. Forts de 59  inscrits et 3 apparentés, le groupe a  montré sa  cohésion et son esprit à la fois constructif et déterminé, sous la houlette de son expérimenté président Olivier Marleix. La place qu’il occupe au sein de  l’hémicycle en fait le passage obligé des textes gouvernementaux pour atteindre  la  majorité nécessaire à  leur adoption. Lui échoit le rôle qu’ambitionnait de jouer  le groupe Horizon.  Mais voilà, les urnes sont passées par là, et le parti d’Edouard Philippe doit se contenter d’une place de supplétif sans vrai possibilité de peser. 

Cette situation inédite qui donne au groupe LR un pouvoir  surdimensionné par rapport  à son poids réel vient du fait qu’il est la  plupart du temps le seul groupe d’appoint possible pour la majorité présidentielle. Le  groupe sortant était deux fois  plus nombreux mais face  à une  majorité  pléthorique il s’était heurté à des députés dominateurs et condescendants qui fermaient la porte  à  tout amendement, fut-il de bon sens. Aussi, dans un palais Bourbon à  la composition grandement renouvelée, ils ont tenu d’abord à réaffirmer leur volonté d’être dans l’opposition, quitte à s’ériger en « seule opposition utile » au gouvernement. Sans  majorité absolue, celui-ci a bien compris la  nécessité d’obtenir les voix des  Républicains. Mais il a  fallu un petit temps d’adaptation  avant  d’entrer dans le mécanisme de concertation, le gouvernement pensant passer en s’en affranchissant. On est passé  à côté de la possibilité d’un contrat de  législature comme  cela se serait fait en Allemagne : on se met autour de la table et on se met d’accord sur un programme, en toute transparence. Manifestement, Macron n’en voulait  pas, et de leur côté, les  LR qui avaient dû vendre chèrement leur peau et échaudés par  l’expérience du précédent mandat, souhaitaient garder leur marge de manœuvre privilégiant le  coup par  coup. 

Cette  première session aura permis  de faire adopter des mesures parfois portées de  longue date par le  parti et qui  ont pu être prises en compte à l’issue d’un gros travail en amont avec la  majorité et  avec le soutien du groupe sénatorial.  Ainsi, grâce à leur action, 230 millions d’euros ont été votés  pour aider les  personnes se  chauffant toujours au fioul, la déconjugalisation de l’allocation adultes handicapés est enfin  réalisée, la  monétisation des RTT est rendue possible… et  bien d’autres. Si les  élus se  réjouissent du nouvel esprit de dialogue qui anime la majorité, la vigilance reste de mise : « sur certains textes, on est capable  de voter, sur d’autres, on est capable de s’opposer ! » précise l’un d’eux. Ils  ne sont pas naïfs non plus : lors de la prochaine session, le chemin pourrait s’avérer plus compliqué  avec  des  chantiers importants et tous les textes ne seront pas travaillés en amont  comme l’a  été celui sur le  pouvoir d’achat et celui sur la loi de finances rectificative. Se mettre d’accord   sur le budget de l’Etat ou sur celui de la Sécurité sociale sera autrement  périlleux. Pourtant, tous sont conscients que le parti ne tirerait aucun avantage d’un blocage législatif. Tout dépendra de l’attitude du gouvernement. Le chahut des dernières semaines dans l’hémicycle venu essentiellement des rangs de la gauche et particulièrement des Insoumis,  incite les députés LR à rester sérieux. Plus que jamais, leur boussole c’est l’intérêt des Français. La ligne de crête entre co-construction et opposition est étroite, mais tenable.

C’est pourquoi le parti travaille, avec Annie Genevard  à réussir la rentrée : préparer la coordination des groupes parlementaires sur les prochains projets de lois qui devrait être actée lors des journées parlementaires de Biarritz  prévues du 14 au 16 septembre, lancer ensuite le renouvellement des adhésions en vue du scrutin à la présidence dont les candidats déclarés auront jusqu’au 3 octobre pour déposer  leurs parrainages auprès de la haute autorité du parti. Sur le front du débat politique, c’est Olivier Marleix qui montera au créneau,  pour assurer l’argumentation sur les textes  prévus et qui ne seront pas  une simple  formalité pour le  parlement   : sécurité, immigration, loi de finances sont présentés comme des rendez-vous cruciaux. La  France  a besoin d’une politique énergique, il faut mettre en œuvre des réformes audacieuses et il faut agir  sans attendre. Un terrain rêvé pour  faire valoir les exigences des Républicains.

La rentrée des Jeunes Républicains à Angers ce week-end, à l’initiative de Guilhem Carayon, Président des Jeunes, et Tristan Ganivet, responsable local, sera  un événement d’autant plus important que la plupart des figures du Parti seront présentes : Olivier Marleix, Bruno Retailleau, Michel Barnier, Eric Ciotti, Aurélien Pradié, François-Xavier Bellamy, Gilles Platrais… avec tables rondes à l’appui. Annie Genevard y fera sonner  le tocsin de la mobilisation dont le point d’orgue sera le grand congrès de décembre, moment décisif s’il  en est !  D’ici là,  un gros  travail devra être  mené  à  bien sur  la ligne du parti afin que  les  aléas inévitables des votes  à l’Assemblée nationale ne viennent pas  brouiller le cap qui doit impérativement être défini sur l’écologie, l’éducation, la  sécurité, l’immigration, les dépenses publiques, l’universalisme républicain, la  vision de l’Europe  et du monde.

 


LA GRANDE DEBACLE… ET APRES ?

Retraites

 

Le travail c’est la santé…

Les  médias en juillet ont fait état de ce mal  qui touche les pays occidentaux et plus particulièrement la France,  en utilisant l’expression « grande démission ».  C’est une épidémie de démissions sur le marché du travail, ou l’aquabonisme et les bras baissés se mélangent avec une sorte de refus du travail. De ce point de vue, notre  pays partait avec une belle avance : inventeur des « 35 heures », nous travaillions déjà 7 milliards d’heures par an de moins que la  moyenne des pays comparables, sans parler des records d’absentéisme. La crise sanitaire avec ses mesures généreuses de soutien a fini de convaincre ceux qui bossaient encore un  peu de lever le pied. L’idée de travailler  moins ou pas du tout, sous couvert de travailler mieux, est devenue la  référence de la recherche du bonheur. Même nos cadres surdiplômés sont touchés par la maladie. Résultat : aujourd’hui, alors que nous avons plus de 3 millions de chômeurs, plus de 360 000 postes étaient à pourvoir dans  l’hôtellerie-restauration cet été.  Mais  ce n’est que la partie émergée de l’iceberg.  Si l’on fait  le tour des métiers, on s’aperçoit que nous manquons de couvreurs, d’aides à domicile, d’aides ménagères, de chaudronniers, de tôliers, de  serruriers, de carrossiers automobiles, de plombiers, de chauffagistes,  d’infirmiers, de pharmaciens, de puéricultrices, de menuisiers, d'enseignants, de chauffeur de cars scolaires … Au total, près de 3 millions de postes à pouvoir, selon Pôle Emploi. Elisabeth Borne n’est pas loin de la  vérité quand elle affirme que le « plein emploi » est à portée de main.

… Rien faire c’est la conserver.

Les Français sont de  plus en plus nombreux à prendre leurs distances par rapport à  leur boulot, estimant souvent ne plus y trouver le sens et l’intérêt qu’ils espéraient. Une recherche qui touche davantage la  « génération Y »,  nés après 1995, qui voudraient y trouver la possibilité d’avoir un impact sur la société. Et il n’est pas rare de voir des individus quitter l’emploi pour lequel ils se sont formés pour se tourner vers un nouveau métier, se  lancer à leur compte ou vivre différemment.  Une sorte de retour du fantasme du Larzac des babas cool. Le  revers du chômage partiel a peut-être été aussi une découverte de la paresse, d’autant plus que notre modèle hyperprotecteur que le  monde nous envie n’incite pas toujours à retrouver un emploi aussi rapidement qu’il le faudrait. On est bien loin du « travailler plus pour gagner plus »  de Sarko. Le sujet proposé à l’épreuve de philosophie du bac n’était-il pas : « Travailler moins,  est-ce vivre mieux ? ». De nombreux groupes occultes se sont emparés du sujet préconisant les uns l’indépendance financière et la retraite précoce, d’autres choisissent une vie minimaliste et sobre, participative et communautaire, beaucoup veulent s’affranchir des contraintes du travail flirtant avec l’idéologie de la décroissance… Et souvent, bien que super diplômés ils constituent un ramassis de paumés  en quête de  sens  et certains revendiquent même un « droit » au temps partiel, profondément convaincus que « les défis sociaux et écologiques nous obligent à changer notre regard sur nos activités et leur impact ».  On nage  en plein obscurantisme idéologique,  ce qui n’a rien à voir avec l’aspiration légitime à un bon équilibre entre travail et temps  libre. On comprend pourquoi le message de Pécresse est passé  à côté !

Power blues.

Cet état d’esprit où se mêle défaitisme et résignation semble toucher jusqu’à nos dirigeants de nos grandes démocratie occidentales. Emmanuel Macron en est un bon exemple. Son « power blues » s’est manifesté à travers son détachement de la campagne présidentielle qu’il a voulu réduire à peau de chagrin et à laquelle il a participé le moins  possible et au dernier moment, refusant tout bilan ; de même il a été quasiment absent de la campagne législative se contentant d’un appel qu’il voulait solennel à la reconduction de sa majorité, d’ailleurs peu entendu comme  en témoigne le résultat. La  plupart des commentateurs ont souligné l’absence de cap : le pouvoir, mais pour quoi faire ?  comme si le Président réélu doutait lui-même, cherchait à donner du sens à son second mandat. Sa  déclaration de rentrée face à ses ministres sur « le grand basculement, la fin de l’abondance  et  de  l’insouciance », tourne le dos à son optimisme viscéral  avec ce discours pessimiste, ce qui devrait annoncer une politique d’austérité. C’est que, secoué par les trois années de crise qu’il vient de traverser, l’équation s’est terriblement complexifiée pour lui avec la menace d’une crise énergétique, l’inflation et la remontée des taux d’intérêt. Une manière aussi de prévenir le bon peuple que l’Etat  nounou ne va plus pouvoir subvenir à tous les  besoins, que la dette va peser sur le pays, et que le changement climatique va nous imposer des sacrifices. On sent la tentation de Venise dans cet amer constat, quand d’autres se réfugieraient dans le Métavers. Or, c’est d’un sursaut dont la France a besoin, d’une galvanisation des énergies et d’un discours tonique sur la valeur travail. Notre vieille démocratie n’a-t-elle plus rien à dire ni proposer ? Pourtant, avec 3 000 milliards d’euros de dettes, il va bien falloir se relever les manches ! 

L’apocalypse c’est aussi le « renouveau » !

Oui mais voilà, l’apocalypse cognitive ajoutée à l’apocalypse scolaire, nous a fabriqués plusieurs générations de « crétins » obscurantistes et ignares, incapables d’esprit critique pour la plupart et prêts à croire tous les gourous et autres charlatans qui hantent les réseaux sociaux et irriguent  notre vie politique et notre société. Malgré tout, l’Occident se doit de proposer des alternatives à la voracité de l’Asie que tel un mauvais sorcier elle a nourrie, à la négation de la liberté de conscience et de la liberté des femmes sous la férule de religions moyenâgeuses, à la folie des théories inventées de toutes pièces aux Etats-Unis et tournant allégrement le dos à la science et à la raison, au déchaînement des nouveaux barbares qui sévissent à l’Est de l’Europe et en Afrique…  Les « Lumières »  ne sont pas éteintes, elles demandent qu’une main s’empare du flambeau pour éclairer à nouveau le Monde. Ce leadership peut revenir à la France si elle le veut : elle en est la source, elle en a la tradition  par son histoire, il ne manque que l’énergie !

 


LES AMERICAINS DESUNIS

Capitole 2

 

Jamais les Etats-Unis n’ont été aussi divisés  et la manifestation la plus criante en est  la récente décision de  la cour  suprême de supprimer la loi sur l’avortement, laissant les Etats choisir leur camp. Ce n’est pas le seul  débat qui agite  la première  puissance  mondiale. On constate de  plus en plus que les  américains ne sont plus d’accord entre eux sur rien tant  les débats philosophiques, éthiques et sociétaux qui agitent la société font état de fractures inconciliables à tel point que certains n’hésitent plus à affirmer que le  pays court  à la guerre civile.

Ni écoute, ni compromis.

Le  combat entre conservateurs et  progressistes fait rage, mais ce qui est grave c’est qu’ils ne débattent plus. Tout est sujet à affirmation péremptoire et selon que les Etats sont aux  mains des uns ou des autres, les lois ne sont pas les mêmes, à tel point qu’on y déménage pour aller dans celui qui convient, ce qui renforce la polarisation. Sur l’avortement, les armes  à feu, la sexualité, l’immigration, le climat et même le port du masque, tout est sujet à s’opposer. Les Etats du Sud, le Midwest et les Rocheuses,  les campagnes et les petites villes sont tenus par les Républicains ; la côte pacifique, le Nord-Est, les grandes métropoles  sont favorables aux démocrates… La page Trump n’est toujours pas tournée et accentue le glissement « à droite » du parti Républicain dont les groupes radicaux continuent d’entretenir le soupçon de l’élection volée et si les procès qui sont faits à l’ancien président débouchent sur une ou des inculpations, ce pourrait être le déclencheur d’une guerre civile.

Une  démocratie malade.

La  prise d’assaut du Capitole pour tenter d’empêcher la proclamation de  la victoire de Joe Biden, encouragée par Trump, est emblématique du mal qui ronge  les  Etats-Unis. L’obscurantisme religieux des diverses églises évangélistes, le communautarisme, l’offensive woke, la radicalisation des suprémacistes blancs face au Black Lives Matter,  ont provoqué le  déclin des  modérés de chaque camp et entraîné la défiance envers les institutions. Ainsi, à la suite de la  perquisition par le FBI de la villa de Trump, un individu armé n’a pas hésité à attaquer un bureau local de l’agence fédérale. La défaite de Liz Cheney à la primaire républicaine face à la candidate trumpiste en est une autre démonstration. Les inégalités économiques aggravent le clivage et  conduisent à une faible  participation électorale qui atteint  la représentativité du système et réduit à néant la confiance dans les assemblées élues. L’engrenage est en marche : déclin de l’efficacité de l’Etat et des valeurs démocratiques, factions  politiques fondées sur l’identité et la race, gouffre entre urbains et ruraux, médias et réseaux sociaux qui mettent de l’huile sur le feu, toutes les conditions sont réunies pour un embrasement. Avec deux blocs qui s’affrontent au Sénat et à la chambre des Représentants, le  vote des lois est à la merci du moindre récalcitrant.  Le pays est quasi  ingouvernable. Joe Biden peine à faire voter quoi que ce soit. Et pour certains, le 6 janvier 2021 avec  l’attaque du Capitole, n’a marqué que le début du coup d’état. Pour preuve, une alliance d’une dizaine de secrétaires d’Etat s’est formée qui assurent que Trump à gagné. Or leur rôle est de  certifier le résultat des élections dans chaque Etat, et tout se passe comme si ces Républicains préparaient un noyautage plus large en vue de la prochaine présidentielle. En parallèle, les « progressistes » font régner une véritable terreur intellectuelle dans les universités et un certain nombre de médias avec  une  mauvaise foi évidente. Ce qui fait dire à une enseignante : « Dans ce pays, plus personne ne s’écoute, plus personne n’accepte de compromis,  Je ne vois pas comment on va dépasser ça. » Elle s’attend à toujours plus de violence.

Nous ne sommes pas à l’abri.

La France  a été longtemps à l’abri du genre d’affrontements que connaissent les Etats-Unis. L’universalisme républicain nous a longtemps mis à l’abri des guerres communautaires et permis de combattre le racisme.  La donne est en train de changer. La  crise scolaire et le quasi abandon de  la transmission de nos valeurs par  l’école qui traverse une crise générale sans précédent, la  ghettoïsation et ses effets pervers, l’immigration non maîtrisée, mettent à mal le modèle d’intégration et d’assimilation mis en échec par un communautarisme de plus en plus virulent. A  l’obscurantisme religieux sont aussi venus s’ajouter le wokisme et les théories à la mode aux Etats-Unis sur le genre, l’identité et le féminisme. Notre vieux  pays soi-disant plein de bon sens, respectant les femmes, tolérant sur les mœurs,  est en passe d’être submergé par ces thématiques qui piétinent les sciences et l’esprit des  Lumières et prétendent réécrire notre histoire. Il est affligeant de voir un Mélenchon, naguère bouffeur de curés, qui refuse d’entrer dans une église pour des funérailles, se mettre au service de l’Islam et de voir le maire de Grenoble défendre le port par les femmes d’une tenue dont la seule signification est la soumission de la femme à l’homme, ne faisant rien d’autre que préférer une revendication communautaire aux valeurs de la République. Quand en même temps on observe la montée de la violence, l’impuissance de l’Etat et des élus, et qu’on constate la même radicalisation de la société qu’aux Etats-Unis, avec une droite de plus en plus autoritaire et identitaire et une gauche de plus en plus contaminée par le wokisme, on se dit que nous aussi nous courons à l’affrontement.  Gérard Colomb l’avait pressenti, on y est presque. S’il est  encore temps de réagir, il  n’y a qu’un remède : le retour à l’universalisme et en corollaire la laïcité intransigeante, qui s’appuie sur  le rétablissement de  l’école de la République avec  comme  principales missions l’assimilation et  l’ascenseur social  appuyé sur la  connaissance et le savoir. Mais  il ne faudrait pas tarder.

 


PAS DE PANIQUE !

Fin du monde tintin

 

Le portefeuille des ménages reste durement frappé par la hausse massive des prix : les prix ont augmenté de 6,1% sur un an. Et celle-ci n'est pas terminée. L'inflation tricolore reste bien moins élevée que chez nos voisins : en juin, selon Eurostat, celle-ci atteignait ainsi 10,5% sur un an en Belgique, 8,2% en Allemagne, 10% en Espagne et 8,5% en Italie, ou encore 8,7% en Autriche. Le remède ? La  hausse des taux qui débouchera sur un ralentissement de la croissance, voire une récession. Quoi qu’en disent les experts ou qu’annonce le gouvernement. La croissance française continue de faire illusion avec la prolongation du "quoi qu'il en coûte" qui fait que la menace de la dette s'ajoute à celle de l'inflation.

Un ralentissement salutaire.

L'économie mondiale a besoin de passer par la case « récession » pour retrouver son fonctionnement normal. La récession arrive et ce n'est pas une mauvaise nouvelle.

Le FMI a publié ses nouvelles prévisions de croissance, nettement en baisse. Et nous risquons de connaître un ralentissement massif. C’est tout simplement le signe que l'économie retrouve son fonctionnement normal, sans l'intervention des banques centrales (enfin presque) qui en jouant aux apprentis sorciers ont fait sauter la banque. Nous observons une inflation massive, donc une baisse de la consommation des ménages et un ralentissement des investissements des entreprises, donc aussi un ralentissement de la croissance qui annonce une récession : un cycle économique classique !

Dans ce contexte, il est important  que l’Europe reste synchronisée avec les Etats-Unis. Comme l’euro a décroché par rapport au dollar, la Banque centrale européenne a été obligée de réagir en relevant ses taux d'intérêt plus vite que prévu. Elle les a relevés de 0,5% alors qu'elle n'envisageait de les relever que de 0,25% il y a encore quelques mois. C'est un changement après des années de laxisme et de taux d'intérêt négatifs, mais on ne doit pas s'arrêter à ça. La BCE réagit avec du retard, trop de retard. Toutes les autres principales banques centrales ont déjà remonté leurs taux et dans le cas des États-Unis et de la Grande-Bretagne de façon beaucoup plus marquée. La BCE a maintenu des taux d'intérêt négatifs alors que la situation économique de la zone euro ne le justifiait plus. Avec la forte croissance de sortie du Covid et le dérapage de l'inflation qui avait démarré bien avant le déclenchement de la guerre en Ukraine, plus rien ne justifiait cette aberration. La hausse de la BCE n'est que de 0,5% alors que le taux d'inflation est supérieur à 8 ou 9%. Ce que les analystes de pacotille ont jugé spectaculaire a  engendré, en Europe des taux d’intérêt qui restent à …  0% ce qui, avec l’inflation actuelle reste une aberration. D’ailleurs, les  commentateurs, comme d’habitude  n’ont pas vu le plus important : la BCE s'est dotée des moyens d'intervenir sans limite sur les emprunts d'un pays si la situation le justifie.... En cas de dérapage des taux italiens, par exemple, elle pourra donc acheter, sans limite aucune, la dette italienne pour éviter la « fragmentation de la zone euro ».

Christine Lagarde a donc fait le service minimum. Elle a fait semblant de monter les taux d'un côté pour montrer que la BCE agissait contre l'inflation mais cette hausse de taux est tellement limitée et le niveau des taux reste tellement bas que cette hausse n'en est pas une. Surtout qu'elle s'accompagne d'un programme massif d'injections potentielles de liquidités en cas de danger sur la dette d'un pays. De nouvelles hausses des taux sont inéluctables, même si l’Union européenne, par sa diversité, est infiniment plus compliquée à piloter  que les  Etats-Unis.

Selon le  FMI la croissance mondiale sera de 3,2% en 2022, et de 2,9% en 2023, 0,7% de moins que les prévisions faites il y a trois mois seulement. En même temps, le  même FMI relève ses prévisions d'inflation à 8,3% pour 2022 et à 5,7% en 2023. Toutefois on peut envisager une inflation plus faible que 5,7% en 2023 car elle va ralentir. Elle va ralentir « grâce » au ralentissement de la croissance et à la récession qui va toucher certains pays.

Les Etats-Unis donnent le cap, comme toujours.

Comme il fallait s’y attendre, la Banque centrale américaine a relevé ses taux d'intérêt de 0,75%. C'est la quatrième hausse de taux consécutive. Et la deuxième hausse de taux consécutive de 0,75%.  Et ce n'est pas terminé. 2,25/2,50 %, c'est donc la nouvelle fourchette du taux directeur de la FED. On était à zéro avant la première hausse de taux en mars. Mais pour le patron de la FED, la situation est claire : « L'inflation est beaucoup trop haute, et le marché du travail reste encore trop tendu. » Il y aura d'autres hausses de taux, en fonction de l'évolution de l'inflation et de la croissance. Il ne donne pas d'objectifs chiffrés mais on peut imaginer qu'il ne marquera pas de pause avant que le taux directeur soit à 3,50%. Rappelons que l'inflation, aux Etats-Unis est au-dessus de 9%, son plus haut niveau depuis 40 ans. Car Jay Powell n'a pas peur de la récession, il croit même que les États-Unis parviendront à l'éviter. Mais il a raison de considérer que le vrai problème est l'inflation. D’ailleurs, les indices boursiers ont salué la hausse et les hausses à venir par une progression forte : 2,62% pour le S&P 500, 4,06% pour le Nasdaq, et vous remarquerez que le CAC40 reste  au-dessus des  6 000 pts.

Ce qui est important, ce sont les anticipations des investisseurs sur les taux. Ils anticipent bien une hausse des taux à court terme mais ils commencent déjà à se positionner sur l'étape d'après... et l'étape d'après c'est la baisse de l'inflation du fait du ralentissement de l'économie. Les marchés anticipent donc déjà une baisse des taux dans 12 à 18 mois, et même que la FED baissera ses taux d'intérêt dans 18 mois quand la menace de l'inflation aura disparu. Un scénario très plausible !

Pour  l’immédiat, il nous faut bien retenir que l'inflation et la hausse des taux par les banques centrales vont provoquer un ralentissement salutaire de l'économie des grandes puissances mondiales, que ce ralentissement va terrasser l'inflation et que c’est nécessaire car l’inflation est un danger beaucoup plus grand qu'une récession temporaire. Bien sûr, vous allez avoir droit à la panique sur les anticipations de récession, accompagnée de cris, de prévisions catastrophiques, bref, on va vous annoncer la fin du monde ! Mais rappelez-vous, quand ça arrivera, que ceux qui paniquent sont ceux qui n'ont pas vu l'inflation venir, qui ont affirmé ensuite haut et fort qu'elle était temporaire et qui ont oublié la relation entre inflation et consommation. Les mêmes aujourd'hui pensent aussi que la hausse du gaz sera permanente et non temporaire… On n’est pas obligé de tout croire !


A PROPOS DU RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE

Nous n’échappons pas à la mode de l’instantané, de l’émotionnel et  du  péremptoire  au détriment du cercle de la raison nourri des connaissances scientifiques. C’est  pourquoi il est indispensable de lire le dernier ouvrage d’Yves  ROUCAUTE, « L’OBSCURANTISME VERT, La véritable histoire de la condition humaine ». Un livre  que tout responsable politique devrait avoir lu avant de  prendre des décisions définitives qui ne résoudront rien mais vont nous ruiner !

« L’OBSCURANTISME VERT »

Obscurantisme vert

Ce livre rassemble une somme  incroyable de connaissances scientifiques et historiques sur la Terre. L’auteur fait appel à tous les savoirs qui constituent la mémoire des millénaires qui ont fait la Planète et  qui expliquent la  place spécifique de l’Homme, homo sapiens ou homo creator comme il se plait à le nommer. Il y fait deux démonstrations : la présentation que font les écologistes et le GIEC du réchauffement climatique est fausse en cherchant  à culpabiliser l’humanité  d’une part, et l’espèce humaine n’est ni un écosystème ni un  maillon  de  la biosphère. Et  dans le procès qui lui est fait, il appelle à la défense : son histoire, celle de  la Terre, les sciences et l’expérience, et même la  grande spiritualité. Au passage, il démonte les  « prétendues » énergies alternatives qui ne sont alternatives à rien, et sont surtout du vent et des sources de  pollution. Il appelle à la rescousse la croissance et les innovations technologiques avec l’apport incontournable des nanotechnologies.

Il y présente l’écologisme actuel comme un obscurantisme par sa présentation fallacieuse du réchauffement climatique qui fait l’impasse sur  les connaissances scientifiques établies et qui repose  sur  un  postulat faux :  à savoir que ce serait le CO2 d’origine anthropique  la  cause  principale  alors que  le rôle de ce gaz  est  secondaire, et surtout par la  logique de décroissance qui en découle, reprenant l’idéologie anticapitaliste. Le vieux démon rose  ou rouge repeint en vert.

La vérification interviendra rapidement. Elle nous viendra de l’exemple qu’Yves Roucaute donne dans  son  livre : dans les années 2030-2040 devrait  intervenir un nouveau « petit âge glaciaire », de quoi mettre fin à la  furie  actuelle des  glaciologues et autres climatologues qui vont  de plateau en plateau pour nous annoncer l’apocalypse climatique si nous ne réduisons pas drastiquement  nos émissions de gaz à effets de serre rapidement. Ce sont les leurs qu’il faudrait interdire !

Le petit âge glaciaire.

Il est bon de rappeler à nos penseurs verts que nous vivons dans une époque de l’histoire de la Terre appelée « holocène », une période interglaciaire. Depuis 2,8 millions d’années nous sommes dans l’ère des glaciations  et depuis 800 000 ans se succèdent de longues glaciations de plus de 200 000 ans, entrecoupées de courtes périodes plus chaudes, dites « interglaciaires », de moins de quinze mille ans, et de plus en plus courtes. Il se trouve que la dernière période de glaciation dit de « Würm », s’est terminée il y a environ 12 000  ans…  En attendant, selon  les hypothèses de la NASA depuis 2014, et de la Royal Astronomical Society depuis 2017, une nouvelle petite période glaciaire est probable vers 2030-2040,  avec  une baisse d’activité  du Soleil de 60% : Tamise, Seine, Rhin, Hudson seraient alors gelés. On peut facilement imaginer avec les  objectifs de  décroissance et de  désindustrialisation souhaités par les obscurantistes les ravages pour les humains avec famine et autres joyeusetés. Un « écocide » à l’envers, comme notre planète  en a  eu malheureusement l’habitude au cours de sa longue histoire.

Eruption solaire.

Puisqu’il  s’agit du rôle des astres et de la mécanique de l’univers, l'intense activité du Soleil, actuellement dans un cycle de 11 ans, continue. Le 15 juillet dernier, une éruption solaire a été détectée sur notre étoile, puissante et inattendue. Celle-ci est due à une activité solaire instable. Le jour de cette éruption, le Soleil a envoyé des radiations vers la Terre, susceptibles de provoquer des pannes et dysfonctionnements au niveau des radios et des GPS dans plusieurs parties du globe. Selon le site « Space Weather », référence en la matière, « des tempêtes géomagnétiques sont possibles le 20 et 21 juillet ». Ces tempêtes géomagnétiques, également appelées « orages magnétiques », peuvent provoquer des fluctuations de tension, voire même endommager les appareils et le câblage électrique. De telles perturbations peuvent aussi créer des interférences dans le fonctionnement des systèmes de signalisation, comme faire passer des signaux verts à rouges. Curieusement, à ces dates, notre réseau ferroviaire a connu des pannes électriques… Mais il n’y a peut-être pas de lien.

En tout état de  cause, « L’OBSCURANTISME VERT » est à lire absolument, surtout si on a des responsabilités collectives.

« L’OBSCURANTISME VERT, la véritable histoire de la condition humaine », Yves  ROUCAUTE – Editions du CERF.


L’ETE MEURTRIER (2)

Feu de forêts

Entêtement de Macron qui ne change rien ni à sa  méthode, ni à son comportement, chute de  Boris Johnson qui plonge l’Angleterre dans un immobilisme au moins jusqu’en septembre, l’inflation qui s’envole et qui ne fait pas les affaires des ménages français et européens… Je poursuis le catalogue de nos malheurs estivaux : l’euro a continué sa chute pour atteindre la parité avec le dollar au moment où la Croatie reçoit le feu vert pour rejoindre le club, la hausse des taux  d’intérêt renchérit notre dette et va nous obliger enfin à la prudence budgétaire, et pour en ajouter un peu plus, le climat qui s’y met et vient ajouter une addition salée pour les dégâts épouvantables qu’il génère avec la sécheresse, les  orages et les incendies. Décidément, ça va  mal, patron, ça  va mal !

Une baisse imprévue.

Il arrive qu’on se plaigne d’avoir une monnaie forte, mais rien n’est pire qu’une monnaie faible. L’euro est arrivé à la parité avec le dollar. Une première depuis 2002. Une chute très brutale de l'ordre de 13 % sur un an. Rappelons que cette dépréciation est accompagnée d'une forte inflation et d’une croissance qui tourne au ralenti. Ce phénomène violent percute aussi bien les entreprises que les particuliers. Il est la résultante de causes multiples : l'inflation, les craintes de récession, la guerre aux portes de l'Europe. La situation en Ukraine se révèle en effet source d'une série de menaces économiques.

D’autre part, le dollar est stimulé par la politique monétaire de la Fed, qui a remonté ses taux directeurs de trois quarts de points dès la mi-juin, alors que la BCE, qui vient d’entamer le mouvement, est en retard. Ainsi, pour les investisseurs, le dollar se renforce dans son rôle de valeur refuge face à l'euro.

La baisse n’a pas que des inconvénients : l'industrie manufacturière est, en zone euro, la principale gagnante de cet effet car elle exporte davantage. Parmi les plus avantagés, les secteurs du luxe et de l'aéronautique, qui vendent beaucoup en zone dollar. Autre domaine favorisé, en France en particulier, l'agroalimentaire. La parité euro/dollar va bénéficier également au secteur touristique avec une augmentation du pouvoir d'achat des ressortissants américains, qataris et jordaniens, même si ce dernier avantage doit être relativisé.

Mais les grands perdants sont les petites entreprises non exportatrices, et les ménages, qui voient leur pouvoir d'achat s'éroder. Pour beaucoup d'acteurs économiques français et européens, la dépréciation de l'euro est un facteur aggravant car beaucoup de flux entre l'Europe et l'Asie sont libellés en dollars, de même pour les matières premières et les composants électroniques, ce qui va  peser sur nos importations. Pour les ménages, c’est le pouvoir d’achat qui va en subir les conséquences sans parler du renchérissement des voyages hors zone euro. Les Français ont déjà réduit leurs consommations en loisirs, habillement et produits d'hygiène.

L’étau des taux.

La BCE est face à un défi : elle a lancé un mouvement d'augmentation de ses taux directeurs mais c’est une solution délicate à manier, car si elle agit trop fort sur ce levier, elle risque de pénaliser la croissance, alors que celle-ci est déjà faible et le résultat pourrait être catastrophique pour certains pays, comme  la France, pour qui la dette deviendrait trop lourde à supporter.

La hausse des taux d’intérêt, annoncée et redoutée depuis des années, a fini par brutalement se réaliser. Dans la foulée de la guerre en Ukraine et du rebond de l’inflation, les titres français de dette souveraine à dix ans se sont envolés en quelques mois. Depuis la mi-juin, ils se négocient désormais au-dessus de 2 % sur les marchés financiers. Les hausses se transmettent progressivement à la dette émise ou ré-émise par le pays, à raison d’environ 15 % par an pour la France. Chaque hausse de 1 % des taux entraînera au bout de dix ans une augmentation de la charge d’intérêt de 1 point de PIB par an rappelle le  gouverneur de  la Banque de France, ce qui représente à terme chaque année un coût supplémentaire de près de 40 milliards d’euros, soit peu ou prou le montant actuel… du budget de la Défense. En plus, l’évolution des taux des obligations d’État pose aussi de graves défis à la zone euro, en cas de divergence entre les différents titres nationaux.

C’est pourquoi, la Banque centrale européenne (BCE) a promis de veiller à éviter la «fragmentation» des conditions financières au sein de la zone. Les «spreads» (écart entre les titres) ont en effet augmenté. Ainsi, à la veille des législatives, les investisseurs avaient porté l’écart avec l’Allemagne à 0,63 point, son plus haut niveau depuis le début de la crise du Covid en mars 2020. L’Hexagone empruntait en revanche, à un taux plus favorable de 0,41 point que l’Espagne et de 1,35 point que l’Italie, réputée être le «maillon faible». Les marges sont étroites, et il est à craindre que l’euro poursuive la baisse… sauf récession aux Etats-Unis qui rééquilibrerait la tendance.

La chaleur et son cortège de sinistres.

Comme la guerre en Ukraine ne suffisait pas, il a fallu que les éléments s’y mettent aussi.  A un  printemps sec et plus chaud que la normale succède un été assorti de vagues caniculaires rarement vues. Cela ne va pas sans phénomènes métérologiques violents. Les orages de mai et juin qui ont frappé de  nombreuses régions de notre pays ont généré d'importants sinistres, dont le coût total s'élève déjà à 3,9 milliards d'euros pour les assureurs.  Les fortes températures qui assèchent les sols favorisent les incendies et pas seulement sur le pourtour méditerranéen.

En cette mi-juillet, l'Espagne, la France et le Portugal sont en proie à de violents feux de forêt. Selon le gouvernement espagnol, depuis le mois de janvierplus de 70 300 hectares de forêts sont déjà partis en fumée dans le pays. Après plusieurs feux en Provence et en Languedoc, dans la région de Bordeaux, deux feux ont déjà brûlé près de 3 000 ha de forêt et provoqué l'évacuation préventive de plus de 6 500 personnes, notamment près du site touristique de la Dune du Pilat. Partout, les pompiers peinent à maitriser les feux, malgré  les gros moyens déployés pour y faire face.

Quand  on sait que dans 90% des cas, ils sont d’origine humaine, on comprend les rappels incessants à la vigilance et à  la prudence. Ainsi une campagne « stop  mégots » a été lancée sur les autoroutes de l’arc méditerranéen en particulier, pour sensibiliser au risque les conducteurs et leurs passagers. Mais c’est tout le territoire qui est concerné et de  nombreux maires misent sur la prévention. Il  faut aussi appeler chacun à signaler  tout comportement suspect.  En effet, concernant  l’incendie dans les Pyrénées orientales (1 000 ha détruits), la piste d’un incendiaire est évoquée. Comme pour les attentats, pour faire face à  « l’été de tous les dangers », nous sommes tous concernés !   On comprend que dans ces conditions, de nombreux feux d’artifice aient été annulés.

Pour soulager les équipes sur le terrain, rien de plus simple que de suivre les consignes des sapeurs-pompiers et de respecter les arrêtés départementaux : ne pas allumer de feux à côté de massifs forestiers, veiller à jeter ses mégots  dans des cendriers, surveiller sa consommation d'eau et bien débroussailler ses espaces verts. Quelques comportements civiques qui vont de soi.

Allez, tâchez de passer un  bon été quand même.  On se retrouvera à la rentrée.

 


L’ETE MEURTRIER

Bouchons

Pénurie de moutarde, et ça n’est pas bon signe !

On n’épiloguera pas sur ce phénomène qui n’est finalement qu’anecdotique. Elle intervient pourtant dans un contexte qui va de pair avec les causes de sa disparition des rayons : dérèglement climatique au Canada, guerre en Ukraine… Ce ne sont pas les seuls sujets d’inquiétude d’un été qui s’annonce meurtrier dans bien des domaines : politique en France et au Royaume-Uni, inflation, chute de l’Euro, remontée des taux d’intérêts, sécheresse caniculaire, incendies de forêts, au moment où les Français s’apprêtent à envahir les routes des départs en vacances … On verra à la rentrée, ce sera bien assez tôt pour s’emparer de la triste réalité ou plutôt la subir.

Macron s’entête.

Article 1 : Macron a raison ; article 2 : Macron a toujours raison ; article 3 : même quand il a tort, Macron a toujours raison. En attendant, il n’a pas de majorité à l’Assemblée nationale pour faire approuver ses projets de lois, car personne n’a voulu entrer dans une coalition avec « Ensemble ». De la part de la Nupes et du RN, ça n’est pas une surprise, même si Marine ne ferme aucune porte, sourire de mise et costard cravate pour les mâles de son groupe à l’appui mais n’en entr’ouvre aucune. Les regards se tournent alors vers LR dont on voudrait nous faire croire, Darmanin et quelques fayots à la manœuvre, que ses 65 élus qui seraient d’accord sur presque tout avec la majorité relative du Président se réfugieraient dans une posture d’opposition politicienne. Piètre argumentaire pour cacher que ce qu’on attendait d’eux c’est un ralliement pur et simple, ce qui était impossible au seul regard de la fidélité à leur programme et aux électeurs qui les ont portés au Palais-Bourbon. Il n’y a qu’un programme possible : celui de Macron… qu’on ne connaît guère et tellement susceptible de changements de pieds. Sur bien des sujets, des convergences existent et une coalition de mandature était possible, mais elle passait par une vraie négociation à l’Allemande, autour d’une table, chacun apportant ses exigences et ses points de compromis. L’orgueil du Président et la morgue de ses représentants à l’Assemblée ne l’ont pas permise. La confiance ne pouvait sortir que d’un vrai contrat. On devra donc se contenter d’un coup par coup.  La crise politique dont on pouvait se prémunir pour la législature reste d’actualité.

Le clown est déchu.

Le Royaume-Uni va-t-il vivre un « été du chaos » ? L’accumulation des scandales par Bojo a fini par le conduire à la catastrophe et à la démission. Le fantasque Premier Ministre, roi du mensonge et des reniements ne terminera pas son mandat. Les démissions en cascade de ses ministres, las de ses écarts et de ses foucades ont eu raison de sa volonté de rester contre vents et marées à Downing Street. Il laisse une situation cataclysmique dans tous les domaines : le pays se débat avec une inflation à 9%, des pénuries de toutes sortes issues du Brexit ou liées aux conséquences de la guerre en Ukraine sévissent, l’économie est au plus mal et les hausses d’impôts provoquent le mécontentement, le parti conservateur est très divisé. Il faut trouver pourtant très rapidement un successeur au « clown ». Les compétiteurs ne manquent pas, ils sont déjà plus d’une douzaine à s’être déclarés. En attendant, c’est le sortant qui assure l’interim, ce qui continue à susciter la polémique… En France on ne le pleurera pas.

L’inflation s’installe durablement.

Les prix galopent à près de 10% l’an. En France elle est en apparence moindre, cachée en partie par les « boucliers » mis en place par le gouvernement. Ce phénomène a des causes multiples et n’est pas prêt de s’éteindre, d’abord parce qu’une fois lancé il fait naître des mécanismes qui l’auto- alimente, ensuite parce qu’il est entretenu par des désordres qui s’additionnent. Brièvement, on peut affirmer que l’inflation provient de trois modifications de la donne internationale intervenues presqu’en même temps ce que les économistes n’avaient pas vu venir. La première, c’est la désorganisation mondiale née de l’épidémie de Covid, créant une gigantesque pagaille sur les chaînes d’approvisionnements que la guerre en Ukraine concomitente avec le durcissement des confinements en Chine ont relancé, à l’origine de multiples pénuries. La deuxième c’est le souci des Etats de reprendre la main sur des productions jugées essentielles, dont la liste se révèle plus longue que prévue et se traduit par des coûts de fabrication forcément plus élevés. La troisième, c’est la transition écologique, qui nécessite des investissements et  des approvisionnements problématiques comme on le voit avec les voitures électriques qui ont besoin de batteries et de stations de recharge. A ces tendances profondes s’ajoute la réalité immédiate : prix de l’énergie, récoltes amputées par la sécheresse, spéculations inévitables de profiteurs toujours à l’affût. Chez nous, au-delà des causes structurelles que je viens d’évoquer, l’inflation est aussi la facture du « quoi qu’il en coûte ». Les boucliers tarifaires réduisent  la hausse des prix, mais c’est autant de transféré sur le contribuable, par le biais de la dette publique, et avec l’inflation, la remontée des taux aggravent la facture. Une autre conséquence est celle des revenus et des modalités d’indexation qui découlent de la hausse des prix : on voit déjà l’inversion du rapport de force entre employeurs et salariés et l’agitation qu’elle provoque et qui ne peut que s’amplifier après l’été. Nous n’avons pas fini de vivre les multiples ajustements que l’inflation entraîne et qui nécessiteraient un pouvoir politique stable pour les affronter.

(à suivre : chute de l’euro, taux et canicules …)


UNE EQUATION IMPOSSIBLE

équation

L’équation pour le pouvoir d’achat.

L’Assemblée nationale sera saisie d’un premier texte : celui sur le pouvoir d’achat. Concocté par Bercy, les  mesures de maintien du pouvoir d’achat coûteront une cinquantaine de milliards d’euros et ça tombe bien, les rentrées fiscales qui affluent sont évaluées à la même hauteur, car les hausses des recettes en cotisations sociales, TVA et impôts sur les sociétés se portent bien. Pour l’instant. Il faut, en effet, compter avec le ralentissement de la croissance qui passerait de 4% (prévisions) à 2,5%, alors que le gouvernement comptait dessus pour se refaire la cerise financière. Et il ne faut pas oublier non plus  la  hausse des taux d’intérêts, déjà rendue à 2,4%, et qui nous vaut déjà un renchérissement du service de la dette de 85 milliards d’euros dont Bercy oublie de nous parler. Pour autant, les oppositions Nupes et Rn trouveront ces mesures insuffisantes, et le pouvoir se tourne donc vers le groupe LR pour faire passer son projet. Sauf que ses députés ont leurs idées propres sur la question : diminution de la CSG, mesures sur l'énergie, défiscalisation des heures supplémentaires, emploi des jeunes, ... Avec une ligne rouge à ne pas franchir : celle qui dégraderait les finances publiques. Avec 3 000 milliards de dette on ne peut plus se le permettre. La négociation s’annonce difficile.

Une équation mal posée.

En plus l’équation de Bercy est une fois de plus mal posée en voulant financer avec du déficit le pouvoir d’achat des ménages. On retombe dans le cercle vicieux de la relance  par la consommation, avec le handicap supplémentaire de l’inflation. Elle présente trois inconvénients majeurs : elle  augmente le déficit de l’Etat qu’il finance par de la dette de plus en plus coûteuse, elle creuse notre déficit commercial puisque nous ne produisons plus ce que nous consommons, elle rend inexorable à terme la hausse des taxes et des impôts qui pèseront sur les investissements et l’emploi.  Ce cercle vicieux se solde depuis une dizaine d’années qu’on le reproduit par un appauvrissement du pays mesuré par le recul du revenu par habitant, tout simplement parce que la richesse créée avec l’augmentation du PIB est inférieure aux déficits cumulés des dépenses de l’Etat et du commerce extérieur. En 2021, avec une croissance de 7%, le  gap final s’est élevé à environs 100 milliards d’euros (160 milliards de plus au PIB pour 170 milliards du déficit de l’Etat et 90 milliards de déficit du commerce extérieur). C’est une relance par les investissements des entreprises, associée à une baisse des charges  qui pèsent sur elles, qu’il faudrait mener, pour créer de la richesse supplémentaire générant une augmentation des salaires donc du pouvoir d’achat.  Mais pour réaliser ce type de relance sans augmenter les déficits, il faut en même temps réaliser des économies.  Pour l’instant, celles-ci n’en sont qu’au stade du verbe : Le Maire en parle mais ne met rien en  place pour y parvenir, au contraire, il continue le « quoi qu’il  en coûte » avec 90 milliards d’euros dépensés en trois mois, au premier trimestre de l’année. Il faudra plus que des yeux doux pour séduire les députés LR.

Emmanuel Macron n'est plus à une incohérence près.

C’est évidemment à l’Elysée que se définit la stratégie que la Première Ministre et son gouvernement sont chargés d’appliquer. Dans son scénario pour les cinq ans à venir, le chef de l'État annonce un vaste plan de soutien au pouvoir d'achat qui se chiffre à plusieurs dizaines de milliards d'euros et, en face, trace une ligne rouge : ni hausses d'impôts ni dette publique supplémentaire. Seul un magicien disposant de pouvoirs qu’il  n’a pas pourrait réussir un tel pari. D'un côté la politique du « quoi qu'il en coûte » à gros débit, de l'autre la promesse du sérieux budgétaire. La grande illusion du « en même temps » continue à travers ces injonctions contradictoires. C’est d’autant plus périlleux que le  contexte a changé : la facilité budgétaire de la BCE  s’éteint, la stabilité est remplacée par l’inflation et la hausse des taux, et les besoins  de financements  s’accroissent ne serait-ce qu’avec la guerre  en Ukraine et la transition écologique, sans oublier les menaces qui pèsent sur nos approvisionnements énergétiques et de matières premières. Une situation qui appelle des décisions drastiques et sévères qui nécessiteraient une majorité solide et déterminée pour les mettre en oeuvre, ce qu’il  n’a pas.

On devine la suite.

La dépense va gonfler sans pour autant satisfaire les bénéficiaires ; les déficits, se creuser ; la dette, rapidement dépasser les 3 000 milliards d'euros ; les charges d'intérêt, enfler avec la hausse des taux… Et la bombe de la dette finira par exploser. A moins que l’Europe s’en mêle, c’est le seul frein qui puisse nous sauver de la catastrophe. La saison 2 du quinquennat Macron est bien mal partie  avec en plus pour punition, l’obligation de se soumettre  aux exigences des Républicains honnis  pour faire passer ses textes. Il y a parfois un peu de morale dans le suffrage universel !

Une info pour terminer, qui n’a rien à voir, et que je pique à Marc Fiorentino : « Des loups ont attaqué des brebis aux portes de l'Oise (l'occasion de réécouter "Les Loups" de Serge Reggiani...ok boomer!) »  - Il y en a qui comprendront !

 


EN EST-IL CAPABLE ?

Macron télé

Sortir de l’impasse.

Cela implique toujours de faire demi-tour. Aujourd’hui le Président de la  République est bien dans une impasse politique : il n’a pas de majorité pour gouverner  et dans cette situation, l’Assemblée nationale  est une  pièce maîtresse. Sa consultation des chefs de partis et son discours laconique pour ne pas dire  lacunaire de mercredi dernier n’ont apporté ou ne laissent entrevoir aucune  solution viable. Il voudrait que la balle soit dans  le  camp de ses  opposants, il ne voit pas qu’elle est toujours  à ses pieds. Car c’est sur lui que tout repose.  Les  institutions de la Vème république le veulent ainsi. Le résultat des élections, présidentielle et législatives, sont d’abord l’échec d’une gouvernance, celle de  la  technocratie, privilégiée par le chef de l’Etat et fondée sur le principe : les technocrates, incarnés par son principal collaborateur Alexis Kohler, savent mieux faire, ont toutes les réponses techniques parce qu’ils sont diplômés et issus des grandes écoles. Sauf qu’il leur en manque une, fondamentale : l’école de la vie. Certes Emmanuel Macron a été réélu, mais à quel prix : abstentions record, et sur 56% de  voix au second tour, plus de moitié ont été obtenues par vote « contraint »  ce qui ne constitue en rien une adhésion à son projet, on ne peut plus flou au demeurant. Les législatives, avec une abstention plus forte, en ont tiré les conséquences puisque la  majorité  présidentielle  n’est que relative : il  manque 41 voix pour obtenir la majorité de 289 voix nécessaire pour faire passer les textes de loi. L’exécutif sans majorité est dans une impasse.

En  est-il capable ?

Emmanuel Macron a  annoncé qu’il allait changer de méthode. Les premières annonces ont plutôt  montré qu’il retombait dans ses travers notamment avec le projet de Conseil national de la Refondation, nouveau machin improbable de mélange des genres, heureusement abandonné. Il  peut  sortir de l’impasse. La première condition est qu’il écoute enfin. Il a l’opportunité, avec l’Assemblée nationale élue, de refonder la vie démocratique en l’appuyant sur la culture du compromis. La deuxième condition, qui en est le corollaire, tient dans l’abandon de l’arrogance dont ses partisans ont fait preuve pendant cinq ans à l’égard des propositions qui ne venaient pas d’eux. La troisième condition, peut-être la plus incertaine, c’est que les partis extrémistes désormais dans le système, avec une représentation plus en accord avec ce  qu’ils pèsent électoralement,  arrêtent de se comporter comme « hors système ».  Ils y ont intérêt puisqu’ils pourront acquérir dans l’exercice la crédibilité gouvernementale qui leur manque aux yeux des Français. Ce n’est pas gagné avec Jean-Luc  Mélenchon, dont la stratégie lamberto-bolivariste vise plus à créer le chaos  qu’à apporter des réponses aux Français. La dernière condition est  que les députés des anciens partis de gouvernement, PS et LR, ne restent pas sur le bord et acceptent de jouer le jeu pour peu que les règles en soient clarifiées. Mais voilà, Macron devra faire  preuve d’humilité et accepter, sinon de  partager le pouvoir, au moins de faire des  concessions. En est-il capable ?

Un nouveau premier ministre, vite !

Cette situation inédite permettrait de redonner du poids et de l'importance au poste de premier ministre, que les modifications apportées aux institutions de la Vème avaient tendance à réduire à celui de simple courroie de  transmission de l’Elysée. Entre un Palais-Bourbon plus représentatif des opinions politiques et appelé à redevenir autre chose qu'une chambre d'enregistrement et un chef de gouvernement au rôle renforcé, il y aurait là une situation propre  à redonner du souffle au fonctionnement de notre démocratie. Encore faut-il que tout le monde, exécutif et parlement, fassent preuve de suffisamment d’esprit de responsabilité afin de s’adapter à nos institutions dont le principal objectif est de garantir la stabilité du pouvoir. Cela implique le remplacement de  la  Première Ministre actuelle dont le curriculum est inadapté à la situation : trop de gauche, trop techno. Alors qui ? Le  Président, qui apparaît fatigué et désabusé, à tout le moins sonné par  le désaveu qu’il vient de subir, n’a guère le choix. La Macronie se révèle pauvre  en personnalités qui offriraient suffisamment d’expérience tout en apportant des garanties de loyauté au chef de l’Etat. Le  gouvernement actuel  a besoin lui aussi d’un bon coup de renforcement. Dans la configuration actuelle, l’exécutif n’est pas assez charpenté pour faire face aux éventuelles frondes  parlementaires que LFI ou même le RN, peuvent mener. Comme on le voit, c’est le Président qui détient les cartes pour débloquer la  situation : ouverture, replâtrage, cap  …  A lui de donner les signaux. Il n’a pas de temps à perdre, la situation urge.

Alerte à la BdF…

C’est que le temps presse pour trouver le compromis.  La dette s’envole.  Fermer le robinet de la dépense devient urgent : 90 milliards d’endettement supplémentaire dans les trois premiers mois de 2022 portent la  dette  à  près de 3 000 milliards et 115% du PIB ! L’économie est aussi fragile que la politique. Des semaines de tergiversations sur les sujets économiques auraient un effet désastreux sur la croissance, l'emploi et le moral des chefs d'entreprise. Les prévisions économiques qu’ont rendues les experts de la Banque de France en début de semaine sont sombres : inflation, hausse des taux viennent compliquer considérablement la donne sur fond de crise énergétique.

Plus que jamais, l’imagination est  au pouvoir, et tout le  monde est concerné, Président, Ministres, parlementaires