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ET SI L’INDEPENDANCE ETAIT UNE IMPASSE ?

Gaulois 2ème tour

Un parti de gouvernement, vraiment ?

Les Républicains défendent une ligne d’indépendance et entendent cultiver leur opposition au macronisme. On  peut comprendre le raisonnement : c’est vrai, la soixantaine d’élus qu’ils ont réussi à conserver l’ont été sur un discours et un projet d’opposition à Macron. Vouloir honorer ce contrat est tout à leur honneur.  Mais à l’usage et à bien y regarder,  cette  ligne d’opposition ressemble  de plus en plus à un oxymore. Le  contexte  du moment, les projets  qui arrivent à  l’examen de l’Assemblée nationale,  conduisent de plus  en plus à mettre leurs pas dans ceux de la majorité. Vouloir  le  faire sans se renier  est  compliqué à  expliquer  au plus grand nombre et devient même illisible. Le risque est grand de voir le  RN récupérer les dividendes de cette rigueur qui consiste à respecter ses convictions en soutenant les  projets gouvernementaux qui les recoupent. Encore faudrait-il que cette cohérence soit accompagnée de la cohésion  du groupe parlementaire et la dissidence de 19 députés au moment de voter la censure a créé une confusion regrettable et donné l’image du désordre plus que de la respectabilité sur un  projet aussi emblématique que celui de  la réforme du financement des retraites. Ce qui aurait dû être une démonstration de puissance s’est perdu dans  les méandres de petits calculs politiciens. Dans ces conditions, la volonté d’incarner un parti de gouvernement est partie en fumée.

L’indépendance, planche de salut.

Le parti et ses principaux responsables, Gérard Larcher en tête,  défendent le maintien de leur autonomie comme garantie d’un espace politique qu’ils refusent de voir réduit à une dualité mortifère entre les partis radicaux Nupes et RN. Le  fait qu’il existe de profondes divergences avec le  Président de la République est réel  et pousse à camper sur la ligne de l’indépendance, tout en négociant des accords texte par texte quand il s’agit de l’intérêt général du pays selon la  vision qu’ils en ont. Ils ne voient pas non plus comment dans la crise actuelle, ils pourraient s’associer  à un pouvoir qu’ils jugent responsable des désordres  dans toutes leurs dimensions, politique, économique et sociale ; et ils  pensent  que les partis associés  au pouvoir paieront la facture à la fin du quinquennat, Edouard Philippe en tête. Aussi Bruno Retailleau martèle-t-il qu’il n’est pas macroniste, Olivier Marleix reste persuadé que le chef de l’Etat cherche plus les débauchages individuels qu’une véritable alliance qui l’obligerait à gouverner avec la droite, et Eric Ciotti fort  d’avoir fait trancher la  question par les instances du parti à plusieurs reprises continue d’estimer que rien ne peut modifier l’équation d’une droite qui s’est définie et qui a résisté au séisme des législatives en cultivant sa spécificité. Mais la solidité de cette ligne n’est-elle pas qu’une apparence ?  Car, avec les frondeurs du 49-3, les partisans certes minoritaires d’un contrat de gouvernement, le  parti donne l’image d’une machine fragile avançant sur une ligne de crête d’autant plus étroite  que la société est en ébullition. Le risque grandit chaque jour que la planche de salut ne devienne un radeau de la méduse.

La  coalition peut être une bonne solution.

Le sentiment général est que le pays ne pourra pas tenir comme ça jusqu’à la fin du quinquennat. Le  gouvernement est constamment fragilisé par  les troubles,  les actions violentes de groupes organisés, les discours incendiaires des Insoumis, les divisions perceptibles à l’intérieur d’une majorité paralysée par ses divergences. Une clarification est nécessaire. Face au spectre d’une explosion sociale qui enfoncerait le pays un peu plus dans la crise, le scénario de la dissolution s’impose chaque jour un  peu  plus. Je ne donne pas cher, alors, de la peau de nos candidats républicains si cela arrivait. Nul doute  que le RN se taillerait la part du lion dans des législatives sur fond de guerre civile. Je suis persuadé que le peuple de droite, au sens large du terme, aspire à un gouvernement stable.  Je ne suis toujours pas devenu macroniste, loin de là, mais force est de constater que cela ne pourrait advenir qu’avec le renfort des députés du groupe LR à l’Assemblée nationale. Au nom  du salut public et de l’intérêt national. C’est ce que défendent déjà Nicolas Sarkozy, Rachida Dati, Jean-François Copé et à l’intérieur du parti Alexandre Vincendet. Ils soutiennent l’idée qu’un accord politique avec la  majorité serait le meilleur moyen de redresser le pays. Comme le pratique Nicolas Forissier, député de l’Indre, qui se rallie à la collaboration républicaine chaque fois qu’il considère que l’intérêt supérieur de la France l’exige, il ne s’agit pas, évidemment, d’effacer la singularité LR. Mais pour cela, il faudrait une véritable négociation au fond,  avec des garanties et des contre-parties concrètes  sur le programme et  la composition du gouvernement.

Les Républicains auraient tout à y gagner : appliquer une partie de leurs projets qui leur tient le plus à cœur, apparaître comme les sauveurs de la démocratie par le retour à un fonctionnement normal de l’Assemblée nationale, participer au redressement de la France qui ne manquerait pas de se produire, renouer avec la partie des électeurs qui les ont déjà quittés. Avec, en plus, pour les nombreux talents qu’il recèle,  l’opportunité d’accroître leur audience et faire valoir leur efficacité. Car  les  places sont  à prendre et les prétendants sont presque tous dans leurs rangs.  Et je suis certain que notre électorat  du centre et de la droite  modérée, leur manifesterait sa gratitude dans les urnes, le moment venu.

Encore faudrait-il que Macron joue le jeu. La  consigne confiée à la Première Ministre "d'élargir la majorité" n'est pas suffisante. Pour l’instant, des deux côtés,  c’est  « je t’aime, moi non  plus »  et ce n’est pas raisonnable.

 

 

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