LES NOUVEAUX BOLCHOS
19 octobre 2022
Ils vivent avec un discours figé depuis le 19ème siècle, que la sauce wokiste n'arrive pas à renouveler. Ils ne se rendent même pas compte que presque plus personne ne les écoute. Il n’y a guère que les jeunes que l’on a rendus incultes et qui ne connaissent pas l’histoire pour constituer un réservoir de naïfs prêts à se laisser convaincre. Ce qui devient inquiétant c’est leur haine du « riche » qui réussit à irradier dans certaines couches sociales, paradoxe ahurissant dans le pays le plus égalitariste et le plus assisté du monde, où les prélèvements obligatoires ont encore battu des records en 2022. Et tout y est : la rhétorique surannée, la logomachie usée, la désinformation, l’amnésie sélective, le culte de la personnalité, le refus de la réalité économique, et même la prise d’otage quand quelques-uns empêchent tous les autres de travailler…
Mélenchon, star du pauvre.
Les appels au peuple de Mélenchon ont finalement peu d’écho. Pour sa grande « marche contre la vie chère », pour laquelle une débauche de moyens a été déployée en affiches et en actions de terrain, la mise en place de cars dans toute la France pour rallier Paris, ce sont finalement moins de 30 000 personnes qui ont été réunies, ce qui est bien peu pour une manifestation qui se voulait nationale. Il a eu beau annoncer 140 000 participants, ça ne trompe plus personne. De même son appel à la grève générale a été un flop : hormis les secteurs traditionnels qui répondent à la mobilisation syndicale, chez les fonctionnaires en général, la journée de mardi n’a pas exprimé une grande adhésion. Il a beau invoquer les mannes trotskistes qui ont bercé sa jeunesse, appeler au « Front populaire », sentir la « Grande conjonction », l’emphase masque mal la réalité politique et sociologique qui reste sourde à l’appel au grand soir. Mélenchon fait « pschittt » titre Le Point, et la grève fait « flop ».
Une gauche peau de chagrin.
La gauche est minoritaire. C’est un fait. Elle a réuni, toutes tendances confondues un petit quart de l’électorat. Rarement elle a été aussi basse. La Nupes est loin de rassembler le peuple qui ne s’est pas senti plus concerné par la présence d’Annie Ernaux. L’agriculteur, l’artisan, le banlieusard à diesel, le retraité à petit revenu, le Français périphérique, a beaucoup de mal à se reconnaître dans les discours scabreux des insoumis, dans les slogans d’un PS vampirisé, dans les frasques hystériques d’une Sandrine Rousseau ou l’écologisme d’un Julien Bayou, et c’est encore Fabien Roussel, le communiste, qui paraît le plus modéré, c’est dire. Quant au PS Faure est aux abonnés absents tant il est inaudible. La fabrication de la « Nupes » a sauvé a minima les apparences de partis qui, en ordre dispersé, couraient à la catastrophe. C’est un autre électorat qu’elle a capté, fait de diplômés précaires, de socialistes égarés, d’immigrés des banlieues islamisées, mais qui ne constitue pas pour autant un peuple identifié. Ce que la manifestation de dimanche dernier a montré aussi c’est que malgré l’étendard « d’Union » populaire et écologique, c’est la division qu’on remarque d’abord. L’absence des leaders socialistes et EELV en est le signe tangible. La gauche est en débandade.
Les réflexes totalitaires.
Cela ne l’empêche pas d’être revendicatrice. La variante verte a même ses commandos pour imposer leur loi : dégradation de bassines l’été dernier, de terrains de golf cet automne, dégonflage des pneus des SUV en ville, quand ce n’est pas le sabotage d’antennes relais… On se dit que si des Sandrine Rousseau prenaient le pouvoir, on ne tarderait pas à voir naître des centres de rétention ou de rééducation. Le leader des « insoumis » rappelle à ceux de ma génération les incantations contre le capital, cause de tous les maux, que prononçaient les bolchéviques de l’époque. Il a lui aussi ses casseurs patentés. Soixante ans après, c’est la même antienne des soi-disants pauvres à 4 000 € par mois contre ceux qui « se gavent ». Eh bien, chiche, éradiquons les riches et qu’est-ce qu’il restera : que des pauvres ! D’ailleurs, si on a un problème de salaires trop faibles en France, c’est bien parce que la plupart des riches qui faisaient tourner l’économie sont partis. Résultat : avec 1% de croissance réelle en moyenne, on ne produit plus assez de richesse pour les augmenter. C’est bien ce qu’a produit le communisme appliqué à la Russie où au sein de l’Union soviétique, seuls les membres de la nomenklatura profitaient de vacances dans les datchas de Crimée et disposait de tout le luxe et le confort dont tout le reste de la population était privé. Robespierre-Mélenchon veut couper toutes les têtes qui dépassent. Les Verts avec leur écologie punitive paraissent plus préoccupés de combattre l’économie libérale que de sauver la planète, qui d’ailleurs ne leur demande rien. Autrement dit, qui se ressemble s’assemble !
Une large majorité souffre de l’inflation, mais elle n’est pas prête à brader sa liberté et à se compromettre avec des révolutionnaires d’opérettes. Il se dit que la France est majoritairement à droite, et c’est tant mieux tant cette opposition de gauche est peu crédible et hantée par ses vieux démons totalitaires.
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