RECHERCHE HOMME (OU FEMME) PROVIDENTIEL(LE) DESESPEREMENT !
06 avril 2023
Triste France.
C’est la 11ème journée de mobilisation contre la loi réformant le financement des retraites. Les consultations entreprises par la Première Ministre n’ont évidemment rien donné de tangible hier. Aujourd’hui, Le nombre des grévistes s’étiole un peu plus et le nombre des manifestants dans la rue continue de s’affaisser. Reste la capacité de nuisance des plus durs, comme la CGT et les gauchistes avec blocages ponctuels ici et là, de quoi juste emmerder la vie quotidienne de ceux qui bossent. Espérons que nous n’aurons pas une fois de plus le spectacle affligeant de la violence ultra-gauchiste qui défigure notre démocratie et obligent les forces de l’ordre à répliquer. Les contestataires ne mollissent pas en verbe, mais ils sont dans une seringue. Que feront-ils quand le Conseil Constitutionnel aura validé la loi ? Car il va bien falloir en sortir. Une certitude : face à l’obstination des opposants, le pouvoir exécutif ne peut reculer. Et si je donne raison à Macron plutôt qu’à Berger, c’est parce que des deux, celui qui se préoccupe le plus de l’avenir de la France, c’est le Président de la République.
Un vrai cauchemar.
La réforme du financement des retraites et l’agitation qu’elle génère nous cache une réalité bien triste. L’état du pays c’est quoi ? Une désindustrialisation massive qui, depuis le début de ce siècle a diminué de près de moitié notre potentiel et nous a laissé distancés par l’Allemagne, une dette publique de 3 000 milliards d’euros, véritable poudrière qui nous met à la merci de la hausse des taux d’intérêt, le sabotage de notre nucléaire civil dont le rapport qui vient d’être rendu souligne les incohérences des politiques menées, l’aggravation de la pauvreté qui touche 9 à 10 millions d’individus selon l’Insee, la perte du contrôle de l’immigration si tant est qu’il ait jamais eu lieu, l’effondrement scolaire qui nous met à l’arrière-garde de l’Europe, la crise hospitalière,… L’Etat-nounou, pour amortir les chocs avec l’augmentation de 50% de la prime d’activité en réponse à la crise des « gilets jaunes », le « quoi qu’il en coûte » qui n’est autre que la prise en charge des conséquences du Covid, les boucliers tarifaires pour compenser la hausse du prix de l’énergie, n’ont eu d’autre effet que de creuser le déficit de l’Etat porté à plus de 120 milliards d’euros en 2022. Dans un monde où le socialisme a disparu, sinon sous la forme de la dictature et de la guerre, la France le pratique à crédit sans le dire, camouflé derrière l’individualisme ravageur et irresponsable que « l’argent magique » encourage. Cette litanie n’est en fait que le constat de notre déclin, gros mot qu’il est interdit de prononcer, pour éviter de le combattre.
On n’a que ce qu’on mérite.
Le populisme, large produit des réseaux sociaux, a permis à la démagogie la plus vulgaire de s’emparer des esprits du plus grand nombre. Les partis politiques dits de gouvernement ont été dépassés : la sociale-démocratie s’est effondrée, débordée par l’obscurantisme vert et la véhémence institutionnelle des Insoumis, la droite et le centre pris au piège de leur manque de résultats sur la plupart des dossiers, ont été débordé par l’OPA macroniste du « en même temps » et le « dégagisme ». L’absence de majorité absolue lors de la dernière élection législative a fini d’affaiblir l’exécutif et re-parlementarisé la France. Le retour des démons aurait dit le Grand Charles. Et le résultat dépasse les espérances : L’Assemblée nationale transformée en champ de foire quand ce n’est pas en cour de récré, où le débraillé du langage le dispute à celui du vêtement, soigneusement mis en scène par les Insoumises et Insoumis : les gueux sont là, mais est-on sauvé pour autant ? Et voilà l’impuissance érigée en norme constitutionnelle, le Président de la République transformé en « dictateur » et comparé à « Caligula » par l’inénarrable Mathilde Panot (ne tombez pas dedans) ; les socialistes sous la houlette du piètre Faure, se révèlent incapables de se dissocier de cette bouffonnerie, tandis que Les Républicains, au lieu de faire la démonstration de leur capacité à gouverner par leur cohésion, étalent le spectacle indigne de leurs divisions et de leurs ambitions personnelles ; manque au tableau les « marinistes » qui font profil bas, soigneusement cravatés et clean sur eux comme dans leur comportement, embusqués comme le matou prêt à bondir sur sa proie. Et pour couronner le tout, la France humiliée, obligeant le Président de la République à devoir annuler la visite officielle du roi d’Angleterre, Charles III. Comme remède à la crise, voilà qu’on nous propose de changer nos institutions, pour plus de démocratie ! Merci, on est en train de donner. Surtout ne touchons pas à la Constitution qui permet encore au pays de tenir debout et nous met à l’abri des derniers malheurs.
Reconstruire l’alternance.
Nous ne verrons le bout du tunnel que si nous sommes capables de reconstruire les conditions d’un débat démocratique entre une gauche sociale-démocrate et la droite républicaine libérale et sociale. Cette gauche existe et peut se reconstituer autour de personnes comme Bernard Cazeneuve, Carole Delga et Manuel Valls : qu’attendent-elles pour passer à l’action et lancer leur « manifeste pour une vraie gauche démocratique ». A droite, il faut faire converger tous les groupuscules éparpillés occupés à faire leur petite cuisine dans leur coin : qu’attend-on pour provoquer la « convention nationale de la refondation » du Modem à LR, en passant par Horizon, nouvelle énergie, et autres comités Théodule, avec autour de la table Edouard Philippe, Laurent Waucquiez, Bruno Retailleau, David Lisnard, Eric Ciotti. Mettre fin à la « balkanisation » des partis de la gauche et de la droite modérées est une priorité. Ensuite, reste à espérer qu’une « pointure » émergera dans un camp ou l’autre. Prendre le risque d’exister, c’est tout ! Car la tâche peut paraître immense, mais elle n’est pas insurmontable si on sait utiliser les institutions et les outils dont elles disposent sans chercher l’illusionnisme, et si on sait jouer collectif. Notre pays a besoin d’un nouveau contrat social et économique. Social par l’élaboration d’une nouvelle philosophie du travail pour faire droit aux aspirations nouvelles liées à notre époque ; économique, par un vrai plan de réindustrialisation auquel François Bayrou ne s’est pas vraiment attelé et qui est la pierre d’achoppement de tout redressement économique, seul moyen de relever nos défis financiers.
Maintenant qu’on touche le fond, quel héraut osera relever le défi. La France l’attend, au fond d’elle-même avec impatience. Le temps presse !
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