LA GAUCHE ULTRA RATTRAPEE PAR LA PATROUILLE …
06 octobre 2022
Images et sons inattendus dans une manifestation.
Sandrine Rousseau sifflée et huée, Olivier Faure, patron du PS, conspué au moment de leur prise de parole : comme quoi il ne faut pas prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages. Leur présence à la manifestation parisienne de soutien aux femmes iraniennes qui se révoltent et font face à la furie de la police islamiste des mollahs n’était pas la bienvenue, eux qui professent en France la tolérance pour le port du voile. C’est qu’il s’agit bien du même combat. Ainsi, il faudrait faire une distinction entre ces milliers de femmes qui s’insurgent pour réclamer le droit de vivre sans voile, au point d’être arrêtées et battues à mort s’il est mal porté, et les femmes de chez nous issues de l’immigration qui en font un argument de « liberté et de résistance au néocolonialisme » identitaire. Nos néoféministes à la Rousseau peinent à se solidariser et se retrouvent face à leurs contradictions.
La crise iranienne les met dans l’embarras.
Leur malaise est d’abord électoral, la gauche radicale à laquelle ils ou elles appartiennent mise sur la communauté musulmane ; il est aussi idéologique, le voile étant devenu un étendard de la diversité aux yeux d’une gauche qui a choisi le multiculturalisme face à l’universalisme et à l’assimilation. Aussi, la violence de la répression en Iran accroît leur malaise. Le mâle blanc patriarcal, mal absolu (sans jeu de mot), serait concurrencé par un autre mâle encore plus violent… Sauf qu’il n’est ni blanc ni néocolonial ! Alors pour sortir de la contradiction, la dialectique de Tartuffe est mise à l’honneur : il serait tout aussi condamnable d’imposer le voile en Iran que de l’interdire en France, en oubliant le logiciel qui sous-tend son port obligatoire qui est le même dans les deux cas, le totalitarisme d’une religion fondamentaliste et obscurantiste, complètement opposée à la philosophie des lumières. Sciemment ou inconsciemment, c’est d’ailleurs à une condamnation de la laïcité française qu’ils aboutissent.
La poussée communautariste.
Le mal serait anecdotique s’il ne se traduisait pas par une poussée du communautarisme musulman dont le voile est un marqueur d’appartenance emblématique, auquel s’ajoutent désormais les tenues, habayas, qamis, que l’on voudrait imposer dans les établissements scolaires. Ne comptons pas sur le Ministre Pap NDiaye pour en faire cas, qui préfère relativiser le phénomène et rester dans le déni alors que parmi la communauté scolaires nombre de personnes sont scandalisées. La poussée religieuse est désormais relayée sur les réseaux sociaux par une mobilisation pour remettre en cause la loi de 2004 sur le port des signes religieux. Et comme d’habitude, le Collectif contre l’islamophobie en Europe, sis en Belgique (le CCIF a été dissous en France après l’assassinat de Samuel Paty) crie à la discrimination des jeunes filles. Pour les non initiés, précisons que « l’abaya » est une tenue rattachée au wahhabisme et décrite comme une simple tenue « culturelle », alors qu’elle remet gravement en cause la laïcité. Alors que dire quand un recteur évoque non seulement « les encouragements à porter des vêtements marquant l’appartenance religieuse, des appels à la prière dans les établissements » ou pire, « des invitations au chantage à la photo de jeunes femmes musulmanes dévoilées ». On perçoit alors tout le mal que peut faire la « tolérance » de cette ultra gauche, alors que la fermeté reste la seule réponse. A force de lutter contre le racisme en propageant le « racialisme », cette vision raciale des rapports sociaux détruisant le principe d’assimilation, réduit à néant le creuset de la nation et permet le triomphe des communautés, aidé en cela par un véritable système d’intimidation et de coercition médiatique et politique. Les outrances de Sandrine Rousseau procèdent de cette démarche.
Sans Lumières, c’est l’obscurité.
Voilà ce qui arrive quand on abandonne la révolution des Lumières qui a produit l’humanisme universaliste, fondé sur la connaissance, la science, l’esprit critique desquels découlent la liberté de pensée et la démocratie. Ce qui est encore un progrès pour l’humanité à travers la déclaration des Droits de l’Homme, ils veulent le remplacer par des théories fumeuses, du genre ou de l’intersectionnalité des luttes, qui consistent surtout à détruire la civilisation occidentale parce qu’elle a été à l’origine d’une conception de l’humanité qui rend invisible les races et permis l’abandon de l’esclavage et la décolonisation, alors que ce qu’ils professent conduit directement à la guerre civile par l’affrontement des catégories qu’ils créent. Heureusement, cette matrice antiraciste qui glorifiait l’utopie multiculturelle et diabolisait toute velléité de contrôle des flux migratoires est à bout de souffle à force de se décomposer dans un wokisme débilitant.
Il y aurait beaucoup à dire, et j’y reviendrai, sur le néoféminisme inquisitorial dont Sandrine Rousseau est l’exégète et sur l’écologisme obscurantiste des Verts, les deux vont ensemble. La gauche ne peut pas laisser le terrain à cette ultra gauche qui dévoie ses idéaux. C’est pourquoi j’en appelle à tous ceux pour qui l’universalisme a encore un sens, à se mobiliser vigoureusement. La démocratie a besoin d’eux. La droite libérale aussi qui s’étiole à force de porter seule le fardeau. C’est le dialogue fécond entre la gauche sociale-démocrate authentique et la droite modérée qui permettra de lutter efficacement contre les populismes des deux bords.
Commentaires