HISTOIRE

NON, FILLON N’A RIEN VOLE !

Le mystère Fillon001

 

Retour à 2017.

Que vous ayez voté Fillon ou non en 2017, il faut lire le livre de Tugdual Denis : « La vérité sur le mystère Fillon ».  L’auteur est le rédacteur en chef adjoint de la rédaction de Valeurs Actuelles, après avoir collaboré à l’Express et au Point. Vous allez me dire, il est de droite, donc, sous-entendu, forcément il n’est pas objectif.  Comme si l’appartenance à une famille  de pensée empêchait l’honnêteté : il faut être de gauche pour penser comme ça.  D’ailleurs le  propos du livre n’est pas de faire une contre-enquête ni de prouver l’innocence du candidat à l’élection présidentielle. Non, il s’agit d’une plongée dans l’univers et la proximité de la famille Fillon pour comprendre ce qui s’est réellement  passé. Entre un clan qui veut raconter ce qu’il est et le journaliste qui cherche à savoir comment les protagonistes de l’affaire se reconstruisent, une idée fait son chemin,  que chacun pourra se faire selon son choix. La mienne est qu’il est innocent en droit, des faits qui lui sont reprochés. Après, on  peut porter un jugement moral, mais c’est une toute autre chose.

Plongée dans le monde fillonien.

Le livre est donc le récit  de rencontres multiples, de dîners informels, de moments intimes  passés avec François et Pénélope, leurs enfants, de témoignages d’amis proches. J’y ai retrouvé beaucoup d’éléments que je connaissais déjà pour avoir côtoyé François Fillon lorsqu’il était élu comme je l’étais moi-même. J’ai pu faire des recoupements aussi avec ce que des témoins sarthois m’avaient dit et qui se trouvent confirmés.

Tugdual Denis écrit bien. Le style est aéré, la langue élégante, les phrases souvent bien rythmées. Le plan du livre se veut un peu déconcertant, volontairement, pour éviter  l’écueil d’une chronologie linéaire qui aurait vite été ennuyeuse. C’est un portraitiste précis et synthétique sans jamais céder à la caricature. La dimension humaine est toujours présente, comme le bon vin d’ailleurs. L’auteur excelle à rendre les atmosphères, ce qui n’est pas rien quand on veut pénétrer dans l’intimité d’un homme  plutôt secret, peu enclin à se confier.

L’affaire.

Une phrase de Pénélope résume son rôle : « Ce n’était pas très compliqué : j’étais quelqu’un qui faisait des choses très banales pour un élu vers qui se tournaient des gens qui avaient des problèmes ». Tout le travail d’un assistant parlementaire de terrain y est résumé. Fermé le ban. Le travail de collaboration au Sénat des enfants a été effectif, d’ailleurs ils n’ont pas été poursuivis.  Il faudrait entrer dans la mécanique du fonctionnement du parlement pour comprendre que les sénateurs,  comme les députés, disposent d’une enveloppe financière dont ils ont la liberté d’emploi, et qu’une fois les collaborateurs payés, l’argent qui reste peut être utilisé pour financer des études. J’ajouterai, mais c’est mon jugement personnel, que les poursuites engagées par le parquet national financier m’ont toujours paru suspectes de parti-pris ou de connivence avec le pouvoir  politique de l’époque, et qu’aussi bien le chef d’inculpation de « détournement d’argent public » n’aurait pas dû pouvoir être tenu, de même que certaines procédures comme la perquisition du bureau à l’Assemblée nationale, réalisée sans avoir été autorisée par le Président de l’Assemblée (cela a été dit), bafouait le  principe de séparation des pouvoirs. Autant d’éléments qui auraient dû conduire l’enquête dans les poubelles de l’Histoire. Les condamnations auxquelles elle a abouti,  prononcées par le tribunal correctionnel sont d’autant plus surprenantes : idéologie, impossibilité de déjuger le parquet financier, éviter le scandale d’une élection volée ? …

D’autres protagonistes.

Pour le reste, on apprend que Fillon, piégé ignominieusement avec les « costumes », en état de sidération à la veille du Trocadéro, était prêt à passer la main à Juppé. Celui-ci s’est dégonflé, par orgueil ou par dépit. Comme quoi le sort de la France … Et que Nicolas Sarkozy n’a pas été beaucoup plus brillant à ce moment-là. On y découvre que celui qu’on a présenté comme un catholique fervent genre « cul béni » fait murmurer au prêtre de sa paroisse : « si seulement c’était vrai », tout cela pour dire qu’il est croyant mais pratique avec la même assiduité que beaucoup de nos compatriotes.  Vous apprendrez beaucoup de choses aussi sur le milieu politique, vu de l’intérieur, qu’on savait déjà ou pas. Il se qualifiait lui-même de « libéral-conservateur », ce que j’avais bien compris et  me convenait parfaitement. Une chose est certaine : c’est la qualité des liens qui existent entre les parents et leurs enfants, une famille  qui forme un clan soudé, auquel s’adjoignent des amis en nombre très limité.

Je donnerai le mot de la fin  à Antoine qui dit de son père, en vous fixant de son regard brun –marque de famille- indique l’auteur : « Je n’ai pas de doute sur le fait qu’il s’agit de quelqu’un de bien ! ». Il est en effet bien placé  pour savoir que  l’intéressé  a été victime d’un assassinat politique.

Une autre vie.

Ah oui, au fait, François Fillon s’est reconstruit une autre vie, chez Tikehau.  Il a découvert que le « privé » est bien plus lucratif que le mandat politique, fut-il de haut niveau. Il faut bien le dire à ceux qui trouvent que « les politiques » sont trop payés !

Le  titre du livre est finalement juste : voilà une belle vérité à découvrir au fil de la lecture.

Un observateur au regard acéré.

Au détour d’un entretien, François Fillon nous livre une analyse qui s’adapte  parfaitement à la  situation actuelle : « … la  mise en scène de l’affrontement Le Pen/Macron et l’absence, en face, de personnalités crédibles pour exercer la fonction de Président de la République conduit plein de  gens à droite au dépit  électoral. D’autant plus qu’il y a plein de sujets qu’Emmanuel Macron n’aborde  pas.  Des sujets civilisationnels auxquels je me frottais… Le progressisme d’Emmanuel Macron consiste, lui, pour l’essentiel  à gérer le quotidien. Il n’y a pas de choix courageux, décisifs.  Qui soient de nature à inverser le cours des choses. Non seulement les questions fondamentales ne sont pas réglées, mais la situation financière du pays n’est pas traitée, l’avenir de l’Europe pas résolu, la politique étrangère gérée de  manière opportuniste et sans vision. » La montée d’un vote de  protestation, le mécontentement considérable d’une grande partie des classes moyennes et populaires, s’explique pour lui par deux principales raisons : la mondialisation qui induit la disparition des emplois industriels, et l’immigration… Crise de la démocratie et  Moyen Age moderne. « Nous sommes dans la société liquide, où l’on se regroupe  en communautés religieuses, ethniques, sexuelles.  L’idée d’intérêt général ne l’emporte plus. Je ne vois rien, aucun événement, pour empêcher le mouvement en cours de triomphe de l’individualisme, de dictature de ces minorités. Pour un gouvernement cela devient absolument ingérable. Les peuples cherchent à obtenir la destruction du pouvoir central, en pensant qu’ils en retireront plus d’autonomie. La phase suivante sera la tentation d’un pouvoir fort. » On ne peut pas faire  plus lucide. Et voilà pourquoi tous ceux qui vont soutenir un gouvernement de Macron et affaiblissent du même coup  l’alternative possible de la droite républicaine ont tort et font le lit du populisme. Car c’est le seul moyen, peut-être, d’interrompre un processus historique. 

Cela alimente encore plus les regrets : en 2017, la France est probablement passée à côté de sa dernière chance de redressement.


UNE SOUDURE A 100 MILLIARDS !

Pluis de billets

 

Castex veut ressouder le pays fracturé !

Un conseil : dans les temps qui viennent, il va falloir non seulement porter  un masque pour se protéger du coronavirus mais  protéger votre chef d’un casque lourd pour éviter d’être assommé par  les liasses de billets de 500 € qui vont se mettre à tomber du ciel. Car des Milliards il va en pleuvoir,  comme les obus à Gravelotte. Ne cherchez pas  d’où ils tombent. Je l’ai déjà expliqué. Les  banques centrales c’est magique !

100% social, 0% libéral.

C’est la ligne que s’est fixée Jean Castex. Notamment pour lutter contre le chômage.

Le Premier ministre a commencé la distribution des cadeaux. La  pluie tombe d’en haut mais la demande doit venir du coin de la rue. Tout le monde sera  arrosé. Et ce n'est que le début.

. 8 milliards pour le  système de santé

. 20 milliards  pour la transition  écologique

. 40 milliards pour la reconstruction de  l’industrie et les  relocalisations dont 20 milliards pour baisser les impôts de production : une petite bonne nouvelle dans l’océan des dépenses (les entreprises françaises en paient 5 fois plus que les  allemandes).

. Et le reste sera distribué pour l’emploi des jeunes avec une baisse de charges de 4 000 € pour les jeunes embauchés avec un salaire inférieur à 1,6 SMIC (donc pas pour les diplômés), pour le service civil, pour l’apprentissage, les formations-emplois, l’allocation de rentrée scolaire, le resto U à 1 euro, etc…

. 6  milliards d’économisés : report envisagé de la suppression de la taxe d'habitation pour les 20% de Français les plus riches (à partir de 2 500 €/ mois) prévu en 2023. Une  mesquinerie au vu de la valse des milliards.

Pour les réformes on va prendre son temps.

Il se pourrait bien que la réforme des retraites ne s’applique qu’à partir des jeunes qui entrent aujourd’hui sur le marché du travail, donc à l’horizon 2065-2070. Les syndicats  ont du temps devant eux pour voir venir.  En attendant, il faudra bien prendre une mesure d’âge pour boucher le gouffre qui s’est ouvert avec le coronavirus (30 milliards). Le redressement des comptes passera avant la réforme.

Ça  fait cher la  soudure.  Bah, « ça coûte rien puisque c’est l’Etat qui paie ». Le mot « déficit » n’existe plus.

Points de repères :

Tableau de bord de la France (rapport de la Commission des Finances de l'Assemblée nationale)

.  Le choc du coronavirus va coûter 22 points de PIB à la France en 2020

.  Le ratio de dette française sur le PIB s’établit à 120,9% soit 2.650 milliards d'euros

.  Le recours de l'État aux émissions de dette sur les marchés financiers devrait exploser de plus d'un tiers, soulignent les auteurs, estimé à 361,2 milliards d'euros au total.

.  Commerce extérieur 1er trimestre 2020 :  - 14,3 milliards € (déficit 2019 : 58,9 milliards)

. Déficit budgétaire : 11,4%  - 220 milliards €

Et encore, pour corriger l’affirmation « la  France  le  pays le plus attractif d’Europe »

Nous disposons du même nombre de millionnaires que l’Allemagne, entre 1 et 5 millions d'euros (notamment à cause de l'immobilier), mais nous accumulons les retards dès les 10 millions d'euros de fortunes nettes. A partir de 50 millions d'euros nous en avons moitié moins... et jusqu'en haut de l'échelle puisque nous disposons de plus de 2 fois moins de milliardaires. Nous manquons de riches entrepreneurs parce que la fiscalité personnelle et sur le capital, mais aussi de production sur les entreprises, est trop importante en France comparativement à notre voisin Allemand, ce qui pose des problèmes de rentabilité, de transmission et de succession. Autrement dit l'impôt-risque est toujours trop fort en France.

Et être attractif pour les capitaux étrangers, c’est mettre nos entreprises sous leur tutelle. Après  on s'étonne qu'elles partent ailleurs...

 

 


ET MAINTENANT, QUE VAIS-JE FAIRE…

Macron-ne-convainc-pas

 

Quand Macron réinvente Macron à l’identique.

Remaniement ou pas … rien n’y fait. Emmanuel Macron ne change pas et son interview d’hier le confirme. Face à une Léa Salamé béate et un Gilles Bouleau aux abonnés absents, l’échange lénifiant aura permis au Président de montrer qu’il ne s’est guère réinventé. Il a tout fait bien et peine à reconnaître qu’il a été  parfois maladroit (sic). Aucun sujet qui fâche n’a été abordé : l’identité nationale en ce 14 juillet, la laïcité, les débordements de violence, le trouble de la justice, la faillite  scolaire et sur le plan international, en dehors de quelques banalités velléitaires sur l’Europe, rien sur Erdogan et la Lybie ou  l’islamisation de Sainte-Sophie …  Pas un mot sur le chauffeur de bus massacré ou la gendarme tuée. On s’est contenté des affaires courantes : on va  mettre les masques, en août foi d’animal ! Pour le « quoi qu'il en coûte » macronien, on en est déjà à la saison 2 ; après avoir affiché 460 milliards d'euros de fonds public pour maintenir à flot l'économie française durant la crise sanitaire, le gouvernement promet désormais « au moins 100 milliards » supplémentaires pour la relancer, annonçant un « plan de relance massif à la fois industriel, écologique, local, culturel et éducatif ». Des mots  et creusement garanti de la dette. Celui-ci doit être complètement dévoilé à la fin de l'été, c’est-à-dire trop tard, quand les Allemands sont déjà à pied d’œuvre. Bref, un entretien vide, pas de pistes nouvelles –même pour les  jeunes on rétablit de vieilles mesures d’insertion-, pas de perspectives positives pour le pays, et peut-être un referendum infaisable pour modifier la Constitution visant à introduire une préoccupation écologique. Il pourra encore dire : j’ai été empêché par les vilains conservateurs.

Le modèle Californien.

Mais son modèle reste celui du commencement : il est progressiste et son modèle est le modèle californien. D’où sa volonté de faire passer la loi de bioéthique et ses articles « libertaires », son envie (contrariée) d’aller au bout de la réforme des retraites « universelle » qui ferait  disparaitre le régime de cotisations géré par les partenaires sociaux au profit d’un modèle étatique assis sur l’impôt, enfin de conforter la « transformation » de la société française pour qu’elle se conforme aux impératifs de la « start-up nation », cette société « liquide » qui donne la priorité à la création de « valeur » fut-ce au détriment du travail. Tout le reste n’est que stratégie ou tactique pour conserver l’avantage en 2022. Le remaniement n’est donc qu’une manipulation de plus pour préserver, voire renforcer le « bloc élitaire » qui s’est constitué autour de lui, avec une base sociologique de cadres supérieurs et de retraités relativement aisés, tout en gardant un encadrement politique venu du Pati socialiste et du Modem, de l’UDI mais aussi des Républicains. Mais il lui faut l’élargir, d’un coté en direction des écologistes, de l’autre vers une certaine droite plus populiste, d’où … Pompili et Dupont-Moretti. Au-delà des manipulations à visées électorales, l’évolution de la société que nous propose Emmanuel Macron débouche directement sur la juxtaposition des communautarismes, en privilégiant le relativisme culturel toujours à l’œuvre et qu’il combat faiblement, au nom de l’individualisme-roi : « j’ai le droit si c’est ma volonté ».  Ainsi sont libérées toutes les forces de fragmentation : au nom de l’individu, la société devient une collection de communautés, les homosexuels, les noirs, les musulmans, les décolonialistes … au gré des distinctions auxquelles on s’identifie. On perd totalement de vue la « conscience républicaine collective » (voir mon article précédent). Chacun vivant selon son tropisme et ayant ses propres revendications égalitaires, c’est à une société de l’affrontement que nous allons être confrontés. Elle est déjà « en marche » !

La société bloquée.

Les  gesticulations des Ministres du nouveau gouvernement ne sont qu’une façade. Derrière, il ne se passe rien. Le  vent de haine qui s’est levé contre les forces de sécurité ne peuvent que favoriser l’anarchie. Pourtant, elles mériteraient d’être applaudies à l’instar des soignants,  car elles sont le dernier rempart de la République. Elles ont besoin d’être dirigées, réorganisées,  encouragées, mais Darmanin sera-t-il à la hauteur de cette tâche ?  Il est à  craindre que Sarkozy-le-petit,  au-delà des coups de mentons ne soit qu’un cautère sur une jambe de bois. Ce serait d’autant plus nécessaire que l’explosion sociale est à craindre. Beaucoup attendent le moindre prétexte pour la provoquer, et le million de chômeurs  en plus qui se profile peut en procurer un, dans un France toujours plus fracturée.  Il reste 500 jours au Président pour reconstruire un « bilan » mis à terre par  la crise des  Gilets jaunes et celle du Covid. Excepté le prélèvement à la source, la refonte de la  fiscalité du capital, la réforme des seuils et les ordonnances travail, il ne reste rien des  promesses de 2017. Macron continue de penser que c’est l’Etat qui crée la richesse  et que l’argent ne peut tomber que d’en haut. Autrement dit, ça va être Noël jusqu’en 2022 pour tout le monde (sauf pour les zézés). Face à l’incendie qui couve, on peut faire le pari que la facilité de la subvention et de l’intervention l’emporteront sur l’indispensable libération et simplification. Au prix d’un enfoncement du pays dans les déficits et la dette, toujours plus périlleux.

En fait le « nouveau chemin » c'est tout simplement le chemin de la campagne électorale. Au passage, rien de nouveau : l'enterrement de la suppression de la taxe d'habitation pour les « aisés » ( je traduis : avec Macron, si vous gagnez plus de 2 500 euros par mois). Quoi qu’on en pense, le nouveau chemin reste celui de l'enfer fiscal. Ce n’est pas ainsi qu’on va débloquer la société et libérer  les  forces créatrices de richesse. On serait tenté de conseiller à Castex : « Casse-toi, la  tâche est impossible ! »

 


CRISE DE LA CONSCIENCE REPUBLICAINE

La liberté guidant le  peuple bis

 

Une dernière pour la route… comme on dit.

Traditionnellement, le bloc-notes se met au vert au début de l’été. Je devrais plutôt dire « au bleu océan ». Nous allons donc passer en mode détente, avec des articles plus espacés –farniente oblige- et aux thèmes plus souriants, ce qui n’exclut pas la réflexion de fond sur les travers de notre société.

Mais en cette veille de week-end du 14 juillet, notre « fête nationale » pour ceux qui seraient tentés de l’oublier, je voudrais attirer votre attention sur l’excellente tribune de Jacques Julliard, tirée de son « carnet », publiée dans Le Figaro du 6 juillet dernier et intitulée « La crise de la conscience républicaine ».  L’auteur constate que nous avons atteint le point extrême d’un déséquilibre entre les droits (fort nombreux) et les devoirs (très modestes) que l’individu estime avoir envers la nation. Je vais tenter de vous en livrer ici une synthèse forcément simplificatrice et je ne saurais trop vous conseiller de vous la procurer, tant elle me paraît emprunte d’une rare lucidité et décrit un chemin pour le monde dans lequel nous sommes entrés que j’aimerais voir emprunté par Les Républicains.

Une France aux abois.

La description est impitoyable. Il commence par ce qui lui paraît le plus imprévisible, le plus baroque : l’antiracisme racialo-mondain, aussi absurde que virulent, avec son escorte des milieux pharisiens  du show-biz, d’intellectuels de gauche plus couchés que jamais, de politiques qui n’ont rien appris à droite, au centre ou à gauche, sans oublier les écolos, ces « grands bénêts qui chantent la bonté d’une nature que le coronavirus a révélée dans sa cruauté extrême ». Il faut y ajouter une télé d’Etat qui bat des records d’information… Liberté, égalité, camping ! Et pour terminer un gouvernement qui feint de commander aux événements… dans le sens où ils vont tout seuls, avec en perspective une récession sans précédent. Le tableau est couronné par la faillite de l’Etat révélée par la crise sanitaire. Cet Etat dans lequel chacun feint de voir la solution alors qu’il est une partie du problème, incapable d’assumer correctement ses fonctions régaliennes, police, justice, défense et comme responsable de l’éducation de la nation. « On l’a vu tâtonnant, titubant, incapable d’imposer son autorité à ses fonctionnaires ».

Une crise de la conscience collective.

Ce qui a éclaté au grand jour avec la crise sanitaire, c’est la crise de la conscience républicaine qui couvait depuis longtemps. Pour faire court, la République avait exprimé la volonté des Français de se constituer en nation, avec ce que cela de suppose de droits acquis mais aussi d’obligations assumées. La crise sanitaire a révélé l’inverse : pour les Français, l’Etat républicain n’est plus rien d’autre que le régime où la conservation de chaque individu est devenue la valeur suprême. Et on voit désormais des citoyens intenter des procès à leur Etat pour avoir failli à cette mission. « L’idôlatrie de la vie est devenue la passion dévorante à quoi toute valeur collective doit être sacrifiée » … « quoi qu’il en coûte » ! La Patrie « cette entité transcendant les existences individuelles pour laquelle les hommes avaient accepté de risquer leur vie », … agonise sous nos yeux. Pour s’en convaincre, il suffit de poser la question : existe-t-il encore des institutions, des idées, des personnes pour lesquelles nos contemporains accepteraient de sacrifier leur vie ?  

La conscience républicaine était universaliste. C’est parce qu’elle a perdu de vue cette volonté que les « pulsions séparatistes »  et communautaristes trouvent leur espace.  Il est urgent de revenir à cet idéal qui fonde la France. De même que l’universalisme républicain  a besoin d’une France qui retrouve puissance et grandeur pour retrouver son sens.

Des raisons d’espérer.

Heureusement tout n’est pas négatif. L’expérience de 2008 a servi. L’Etat, au coeur de la crise, malgré ses faiblesses, n’a songé qu’à la relance  et à sauver les emplois en compensant les pertes de salaires et en intervenant pour éviter le plus possible les faillites. Pas parfait, mais la direction est la bonne. Et l’Europe a tenu, déjouant tous les pronostics des souverainistes dont le clairon ne sonnait que « la retraite ». Les mesures, quand elles seront adoptées par tous les Etats membres, permettront à l’Europe d’aider la relance des pays les plus en difficultés. A l’heure où l’on déboulonne les statues, il va y avoir de la place pour en élever une à Angela Merkel, s’exclame Jacques Julliard…  Ainsi sera préservé l’espace politique plus large que le cadre national, pour que se déploie la conscience républicaine. « Bienvenue dans une Europe allégée de la tutelle américaine et revivifiée par le couple franco-allemand.  D’autant plus que dans « un monde en proie aux passions nationalistes et populistes, l’Europe est la seule puissance d’équilibre, la seule puissance de paix, à condition qu’elle accepte d’être une puissance et d’en assumer les responsabilités ».

La France à la croisée des chemins.

Pour Jacques Julliard, la France peut faire le choix de la facilité, avec comme ambition de devenir  une sorte « de grande Suisse pieusement écolo en marge de l’Histoire : soleil, tourisme et pourboire ». Elle peut aussi continuer, contre vents et marées, à « se penser comme un destin ». Ce n’est pas facile, surtout avant.  « La pensée d’un grand peuple, c’est sa vocation historique », disait Bernanos. Et la vocation historique de la France c’est l’universalisme. Il n’a de sens que si elle prend les moyens de continuer d’exister à l’échelle planétaire.

Le projet doit donc être : l’unité et la puissance française ! Et s’en donner les moyens : redevenir une République, un lieu sûr pour ses citoyens égaux en droits et en devoirs ; revenir à une école « creuset de la nation ». Il faut que la France redevienne une puissance, et l’Europe franco-allemande est le seul moyen de s’opposer à la folie croissante des impérialismes rivaux. La conscience républicaine est le chemin qui débouche sur un renouveau de la cohésion et de l’ambition française.

Mais comment faire ? L’auteur souhaite s’en remettre pour le moment, à la Providence.  Ce qui ne me satisfait guère. Si seulement Les Républicains  voulaient s’emparer de ce défi… Il leur correspond et ils en sont capables !

 


REMANIEMENT CASTO : DU BRICOLAGE !

Chaises-musicales

 

Il est où le « rassemblement »  promis ?

Depuis que Casto est plus ou moins en faillite, on n’y trouve plus « tout ce qu’il faut ». C’est un peu la  même chose pour le remaniement « Castex ». Du recyclage, du rafistolage, du vidage d’encombrants et du verdissage timide. Ajoutons un peu de people et d’esbrouf’ pour la com’ et on a fait le tour d’un changement de gouvernement qui cède plus aux chaises musicales qu’au « rassemblement » promis. Pour ce qui est du message politique voulu par Emmanuel Macron, c’est en effet raté : le président de la République avait tweeté qu’il souhaitait un gouvernement de rassemblement, or les frontières politiques de l’équipe Castex restent les mêmes que sous  Edouard Philippe, sans ralliement spectaculaire venu de la gauche ni débauchage symbolique venu de la droite. Avec les déclarations de Macron à propos de l’Homme du 18 juin et de l’esprit de résistance, on s’attendait à des initiatives fortes. Comme d’habitude ce n’était que gesticulations et postures. Pourtant il devrait savoir que nos concitoyens  ont perdu le goût pour les jeux de chaises musicales et les équilibres subtils entre formations politiques. Ce genre de procédés alimente plutôt la crise de confiance envers la politique. Certes, il sera de bon ton d’abuser des références LR ou gaullistes, mais mis à part Roselyne Bachelot, la pêche est plutôt maigre. Et encore, Roselyne Bachelot n’incarne pas vraiment le monde d'après : notre chère Ministre de la Culture, avec ses 73 balais fait plutôt vieux monde d’avant non ? La seule vraie audace de ce casting, c’est la nomination de Me Dupont-Moretti. Bref, deux stars pour masquer le statu quo et l’absence d’élargissement… Mais aujourd’hui, l’arrivée de fortes personnalités n’ont qu’un effet  éphémère car l'opinion ne prête plus guère attention aux têtes sur l'affiche, elle réclame des résultats tangibles et surtout une bonne méthode. Et au-delà, que serait  Macron sans les transfuges de la droite ? Même si c’est une stratégie pour affaiblir l’émergence  d’un candidat issu des Républicains contre lui, on voit bien que le magasin LRem est vide.

Béchu reste en rade.

Une autre surprise pour nous Angevins, c’est l’absence de Christophe Béchu. Dieu sait qu’« on » avait entretenu localement le « teasing » autour du « pressenti ». Ce qui fait dire à un journaliste angevin, féru de Tintin : « Caramba, encore raté » ; il s’agit de Ramon, qui vise toujours trop à droite (L’Oreille cassée). L’édile ne devrait pas accepter le lot de consolation d’un poste de Secrétaire d’Etat qui ne correspondrait ni à sa valeur ni à son ambition. Et puis se retrouver dans un même gouvernement que Roselyne avec un poste subalterne, dur-dur ! Il serait plus judicieux qu’il préserve ses chances  pour l’avenir, il a encore le temps. Car quoi, renier tout ce en quoi l'on croyait pour un poste, cela ne fait pas la réussite d'un homme. Qui sait, il sera  peut-être bien aise de rallier un gouvernement de droite après la présidentielle… Et puis l’exemple de Roselyne lui permet d’espérer, ça lui laisse encore une belle marge d’attente. Le  voilà en réserve de la République.

La  verticalité et l’obsession de 2022.

Au lieu de préparer 2022, Emmanuel Macron ferait mieux de gouverner correctement la France !  Car là est le sujet essentiel. Ce qui caractérise cette nouvelle étape de son quinquennat, c’est la verticalité réaffirmée et l’obsession de la réélection. Il poursuit inlassablement ses tentatives de siphonnage de la droite et tente de débaucher, jusque-là sans grand succès, tout ce qui pourrait l’empêcher de l’emporter en 2022. Donc la nouvelle mode c’est de laisser entendre que Sarkozy serait le gourou de Macron alors que récemment, l’ancien président a confié sans détour à un ambassadeur d’un pays de la communauté européenne qu’il attendait l’effondrement du macronisme, lequel lui paraissait imminent. Sur l’influence supposée de Nicolas Sarkozy, Emmanuel Macron ferait bien de se méfier : un fauve reste un fauve et ne chasse jamais que pour lui. A ce jeu de poker menteur, il n’est pas sûr que le Président en exercice l’emporte. Alors il doit se contenter de la nomination de Gérald Darmanin au poste-clé du ministère de l’Intérieur, de l’élargissement du ministère confié à Bruno Le Maire, qui restent révélateurs de la stratégie engagée depuis 2017, et d’une chiraquienne semi-retraitée à la culture. En même temps, le chef de l'Etat ne renonce pas à sa grande ambition d'une « transformation », en s'obstinant, par exemple, à remettre à l'agenda son projet coûteux et bancal, de régime universel de retraite - projet dont l'urgence ne saute pourtant pas aux yeux-. Il  montre aussi que rien n'a changé dans la verticalité du pouvoir. Dans un récent rapport sur la gestion de la crise du Covid-19, l'Institut Montaigne relève que, vue des territoires, l'action de l'Etat a été caractérisée à la fois par une extrême centralisation et par une profonde carence dans la réponse aux défis les plus aigus comme l'approvisionnement en masques. La nomination d’un premier Ministre technocrate, sorte de Directeur Général, sommé d’attendre la  parole présidentielle avant de faire son discours de politique générale, la désignation d’un conseiller du Président auprès de chaque Ministre, confirment cette volonté de reprise en main. Non seulement la manière de gouverner le pays ne va pas changer, mais elle risque d’être encore plus concentrée à l’Elysée. Voilà le nouveau chemin vers le monde d'après… Tout ça pour ça !

Heureusement qu'il y a Dupond-Moretti, ça va nous distraire un peu.

 


REMANIEMENT : PEUT-ON SAUVER LE SOLDAT MACRON ?

Naufrage Titanic

 

Tous ceux de droite qui, comme Christophe Béchu, rejoindraient un gouvernement Macron, porteront une lourde responsabilité.  Ils compliqueront  l’émergence d’un candidat de la droite républicaine à l’élection présidentielle  et auront à porter la responsabilité d’une victoire de Marine Le Pen, faute d’avoir pu proposer une autre alternative au Président sortant. Je les plains d’avance. Leur plat de lentilles aura un goût amer.

Mais si cet argument est essentiel, il y en a d’autres  pour caractériser ce qui constituerait une trahison politique, sur le double plan de  la stratégie et des idées.

Priorité au projet Républicain.

Sur le plan de la stratégie, la priorité aujourd’hui est de se rassembler autour de la construction du projet des  Républicains afin de proposer une alternative crédible en 2022. Tenir 60% des communes ce n’est pas 60% des Français. Il reste à reconquérir et à convaincre les électeurs urbains où les résultats des Républicains sont souvent à la peine, malgré l’action des Régions qu’ils pilotent en faveur du cadre de vie et des  infrastructures. Les Français des villes ne sont pas réduits à voter pour Macron ou la nouvelle union des gauches fut-elle repeinte en vert. Nous avons à leur proposer un projet intransigeant sur la sécurité et la laïcité, exigeant en matière de finances publiques et d’endettement, ouverte sur une conscience écologique compatible avec l’économie et s’appuyant sur une conversion progressive et raisonnable. Les  Français aspirent à vivre tranquillement à se loger correctement et espèrent le progrès social.  Ils ont besoin de croire de nouveau dans l’avenir,  mais il faut leur proposer une perspective qui leur apporte des réponses à eux et à leurs enfants  en matière de qualité de la vie : manger sain, respirer un air moins pollué, et obtenir des salaires qui récompensent justement le travail et les efforts…  Nous avons à proposer  une union de la droite et du centre fière de son identité, qui conjugue respect et progrès. A la fin de cette année, le projet sera  prêt.  Il restera à l’incarner.

Le projet politique de Macron n’est pas le nôtre. 

Nous n’adhérons pas à son néolibéralisme caméléon,  mondialiste avec un discours protectionniste à ses heures, repeint en vert pour la circonstance. Depuis qu’il est au pouvoir, excepté la fiscalité du capital, il a peu réformé,  les fractures territoriales et communautaires se sont aggravées, la  violence a augmenté. Il rêve d’instaurer la « proportionnelle » qui rendra notre pays déjà fractionné en démocratie ingouvernable.  Il n’a rien fait pour alléger le  poids d’un Etat  obèse.  Le nombre des fonctionnaires continue d’augmenter et la technocratie a toujours plus de pouvoir.  L’Education nationale reste à la dérive et les recrutements se font toujours  à la baisse en termes de compétences. Notre pays bat toujours les records de prélèvements sur les ménages et sur les entreprises… Il a mené avec Edouard Philippe une politique de gauche qui ne dit pas son nom, sociale-démocrate, dans le  prolongement du mandat Hollande. La recherche  de l’égalité, qui confine à l’égalitarisme, s’est faite par la  fiscalité en prélevant toujours sur les mêmes au profit des mêmes  tranches sociales. Sur le plan international, avec lui, le projet européen n’a guère avancé et si les institutions communautaires ont réagi face à la crise du Covid, c’est surtout grâce à Angela Merkel. Comment  un garçon intelligent comme Christophe Béchu, dont les convictions sont tout autres –ou au moins étaient- peut-il ne pas voir le piège ?

Le changement de casting n'y fera rien.

Ce ne sont pas de petits débauchages au service exclusif d’une ambition personnelle dont la France a besoin, mais d’un projet cohérent fondé sur la liberté, la responsabilité et l’autorité de l’Etat, et qui s’adresse à tous. Toutes choses qui semblent à cent  lieues des préoccupations du Président actuel. Macron est une impasse.  Il ne peut gagner que contre Marine Le Pen. Et encore rien n‘est certain. Entrer au gouvernement maintenant, c’est comme monter sur le Titanic. Au moment où Ségolène Royal sort du bois  pour rassembler les  gauches, Les Républicains ont un boulevard qui s’ouvre devant eux, entre le nationalisme rabougri et la « Start-up nation » qui ne parle qu’aux « geek » des villes.

 


MUNICIPALES : l’ARNAQUE DE LA « VAGUE » VERTE !

Municipales 2020

 

Abstentions massives.

Avec un taux d’abstentions de 60%, jamais vue sous la Vème République, le second tour des élections municipales souligne une fois de plus la désaffection du peuple à l’égard du moyen unique de la démocratie de s’exprimer librement. Signe d’un rejet ou d’un désenchantement des Français couplé avec la peur de sortir des personnes à risque à cause du coronavirus, dans de nombreuses villes, plus des trois quarts des électeurs n’ont pas pris la peine d’aller voter, comme à Roubaix (Nord) avec 77,25 % d’abstention. C’est une réalité désastreuse qui oblige à relativiser tous les résultats car elle apporte un biais à la sincérité du scrutin. Néanmoins, l’échec des macronistes se confirme et les partis de « l’ancien monde » montrent qu’il faudra encore compter avec eux.

Echec de LRem.

C’est le deuxième constat : la popularité de Macron diminue fortement. Les électeurs modérés et de droite ont clairement peu participé au vote. Les alliances avec le parti majoritaire ont la plupart du temps tiré les résultats vers le fond, comme à Bordeaux. Et quand il comptabilise des victoires c’est au travers de candidats « divers droite » qui n’ont pas affirmé franchement la couleur comme à Angers. La stratégie de la REM, qui a tenté les alliances à gauche et à droite, a échoué, comme  elle a échoué à s’implanter localement. Tout au plus peut-elle se féliciter du succès, au Havre, du Premier ministre, Édouard Philippe (qui n’est pas Lrem), avec 59% des voix, ce qui, logiquement devrait empêcher Emmanuel Macron de se séparer de lui, pour autant qu’il en ait envie.

Les Républicains confortés.

Malgré la  perte de quelques bastions, des échecs sur lesquels s’est fixée la focale médiatique, mais compensés par de nouvelles conquêtes, LR se sort de ces Municipales plutôt avec  les honneurs : plus d’une ville sur deux de plus de 9 000 habitants  sera gérée  par des maires LR et alliés, 120 villes de plus de 30 000 hab sur 236  … A Marseille, la gauche a gagné, mais la droite n’a pas encore perdu. Michèle Rubirola, tête de liste de gauche, a largement remporté le suffrage populaire mais n’obtient qu’une majorité relative au conseil municipal après le second tour. Au «3e tour», Martine Vassal (LR) ne s’avoue pas vaincue. Ses listes ont résisté mieux que l’annonçaient les sondages et rien n’est encore joué pour la désignation du futur maire de Marseille : onze élus des listes minoritaires du dissident LR Bruno Gilles et surtout de l’ex-socialiste Samia Ghali feront la décision. Le  parti de la  rue de Vaugirard peut se targuer d’être la 1ère force politique par son ancrage territorial.  Ces défaites dans certaines des plus grandes villes de France sont le reflet d’une sociologie dans les métropoles de plus en plus favorable au vote écologiste. Le parti se maintient toutefois dans deux des cinq plus grandes villes de France : Toulouse et Nice et conquiert Metz. Les accords avec Lrem à Lyon, Bordeaux ou encore Strasbourg se sont soldés par de cuisants échecs. La montée en puissance des écolos dans les grandes agglomérations n’a pas balayé la droite du paysage des grands centres urbains, mais l’abstention de ses électeurs y devient préoccupante. Cette victoire a été occultée par les trophées tonitruants conquis par les  Verts, mais elle est réelle et on le mesurera bientôt avec le renouvellement de la  moitié du Sénat fin septembre.

Le RN planté, le PS reprend des couleurs.

Le Rassemblement national a réussi à conquérir sa première grande ville, Perpignan, 120 000 habitant mais la victoire de Louis Aliot n’a surpris personne. En réalité, le RN n’a pas fait de vraie percée et son palmarès municipal reste encore très modeste. Ces résultats sont peu en rapport avec les sondages favorables qu’on attribue à sa patronne. A  la faveur de ces élections, le PS peut s’enorgueillir de quelques victoires symboliques comme à Saint-Denis. Il a surtout profité d’alliances avec EELV pour maintenir ses positions.   Martine Aubry à Lille l’emporte finalement avec seulement 127 suffrages de plus que son concurrent direct et Anne Hidalgo triomphe à Paris surtout grâce au maintien d’Agnès Buzyn.

Une vague plus haute que large.

On a présenté la « déferlante verte » comme « historique ». La victoire des écologistes « pastèques » en raison de leur alliance avec les partis gauchistes, dans plusieurs villes majeures comme  Lyon, Bordeaux, Strasbourg  ou Tours a été rendue possible par la désaffection de l’électorat de droite. Le triomphe des verts est un trompe l’œil. En effet, en raison de la faiblesse de la participation, le scrutin marque une réorientation de 40% des votants vers les coalitions socialistes, communistes et vert. L'écologisme reste une mode urbaine de  bobos gauchos. Et personne ne peut s’étonner de l’immense déroute de Gérard Collomb à Lyon, qui a mené une campagne incohérente.

Macron va jouer la carte verte.

N’ayant aucune conviction, il peut les avoir toutes, ce qui fait dire au « Canard » : « Le virage écolo de Macron : un vert à moitié vide ou un vide à moitié vert ? ». Il va vouloir surfer sur ce qu’il croit  être une large victoire écologiste.  Il va encore nous faire le coup du type qui a compris l’appel du peuple à une lutte sans merci contre le réchauffement climatique.  Il a commencé en débloquant 15 milliards pour les propositions environnementales de la Convention pseudo citoyenne qu’il a lui-même réunie. Or les résultats des municipales ne réclament pas du tout le basculement dans le « tout écologie ». Il  joue  là sa dernière carte  pour 2022.  Car le redressement économique apportera  rapidement ses limites aux délires verts. Sauf à creuser toujours plus les déficits et la dette… jusqu’à l’insoutenable. C’est le meilleur service qu’il pourrait rendre à la droite.

 


LA FOLLE DANSE DES TECHNOCRATES

Danse des technocrates 2

 

Un Président désarçonné plus préoccupé de courir après sa popularité.

Faut-il qu’il soit perdu à un point qu’on n’imagine même plus : l’agenda d’Emmanuel Macron témoigne par ses consultations tous azimuts  de l’ampleur du désarroi. Voyez l’agenda des derniers jours : Citoyens tirés au sort qui remettent dimanche leurs propositions sur le climat, ministres planchant mardi sur le plan de relance, partenaires sociaux réunis en sommet mercredi sur la gestion de la crise, prédécesseurs consultés sur l’« après », Nicolas Sarkozy mardi, François Hollande vendredi, Valéry Giscard d’Estaing au téléphone… Emmanuel Macron demande à Richard Ferrand comme aux présidents des autres Assemblées, des idées pour la suite du quinquennat. Ce dernier réunit ce mercredi élus, partenaires sociaux, citoyens pour réfléchir à des propositions qui alimenteront son document final. Etonnante plongée dans un abîme sans fond qui dit beaucoup du moment. Le « Nouveau Monde » a furieusement besoin de « l’Ancien ». Au dernier Conseil des Ministres, le Président a engueulé copieusement les ministres au point que certains le disent proche du « burn-out ». Que va-t-il nous sortir le 29  juin ? On peut craindre le  pire. Il  est prêt à tout bousculer  pour se retrouver un chemin de « victoire » en 2022. Même de modifier le calendrier électoral selon son accommodement.  Décidément, cet homme-là a un problème avec la  démocratie et ne comprend rien aux Français.

Pendant ce temps-là, le pays s’enfonce dans une récession sans précédent.

Le dispositif pour faire face à la crise sanitaire a offert aux Français  « les mesures les plus généreuses  d’Europe », au prix d’un endettement inconsidéré, au prix  d’un recul du PIB de 12,5% : le chiffre vient de tomber du FMI. Nos technocrates ont  la main lourde quand il s’agit de dépenser dès lors que le guichet de l’argent facile est  ouvert. Cela n’a pas empêché l’économie française de détruire 500 000 emplois au 1er trimestre et ce n’est qu’un début. Nous avons la récession et les déficits les pires d’Europe. Pour quantifier les choses, le repli du PIB s’élèvera à près de 280 milliards d’euros tandis que le déficit total Etat-Sécu-Collectivités territoriales avoisinera les 250 milliards. La dette publique franchira les 120% du PIB à 2650 milliards…C’est bien connu,   la crise entraîne plus de dépenses publiques et moins de rentrées fiscales.

Mais nos politiques, retranchés derrière leur collège de médecins bureaucrates et les technocrates de Bercy, ont pris des décisions trop  fortes et ont eu la main trop lourde. Comme le  pays a abordé la crise  en situation de fragilité, contrairement aux  dires officiels, car la récession était déjà engagée dès le début de l’année, l’impact du Covid19 a été beaucoup plus lourd qu’ailleurs. L’hexagone fait partie depuis plusieurs années des mauvais élèves de la zone euro. Trois explications plus une : un confinement  plus sévère qu’ailleurs qui a conduit un salarié sur deux du privé au chômage  partiel (22% en Allemagne), absence de directives claires qui ont découragé de nombreux actifs de reprendre leur travail durant le confinement avec une chute d’activité autour de 30%, de nombreux handicaps sur l’offre dans les activités qui impliquent de la promiscuité et des contacts. Enfin, la tendance à l’épargne de  précaution des Français (plus de 100 milliards) face  à l’incertitude économique pénalise une économie traditionnellement tournée vers la consommation. Et cette fois-ci les dépenses  publiques qui enflent démesurément (64% du PIB) plombent les comptes de l’Etat sans redynamiser l’économie. Déficits et récession se donnent la main  pour la descente aux enfers, accompagnée par la danse macabre de notre haute technocratie !

Quelle considération nos partenaires européens plus vertueux  peuvent-ils nous accorder ? Notre manque de retenue est une insulte aux traités que notre pays a signés. Nous nous comportons comme des escrocs vis-à-vis de ceux dont la rigueur financière permet de garantir sa valeur à la monnaie que nous utilisons.

Pendant ce temps-là le pays part  à vau l’eau et n’est pas gouverné.

Il y a un abandon de la sécurité dans notre pays aujourd'hui. Ni le président de la République, ni le Premier ministre n'ont pris ce sujet au sérieux. Quant au ministre de l'Intérieur, il est complètement dépassé par la situation. Nous sommes devant une crise d’autorité de notre État. Une République sans police, sans gendarmerie, sans justice respectées n’est plus un État de droit. Les violences dont nous sommes presque quotidiennement les témoins sont le produit des démissions et des lâchetés  successives. Elles vont avec  les désordres qui agitent les esprits. Si bien que nous sommes dans un  monde qui marche sur la tête où nous voyons l’inversion des valeurs quand les  « antiracistes » racialisent  tout jusqu’aux statues,  où nous voyons l’inversion des responsabilités quand on rend nos forces de sécurité responsables des violences. On a officiellement abandonné le principe d’universalité de nos valeurs ! Avant de repeindre le pays en vert, en rose ou en noir, lavons-le  d’abord de sa crasse bureaucratique. A quoi bon édicter des interdictions si des groupes peuvent impunément les enfreindre. Car si le pays sombre dans la violence et la désespérance, c’est bien parce que la bureaucratie galopante a fait de lui celui qui consacre le plus d’argent  à ses dépenses publiques au prix de salaires bas et d’entreprises à la compétitivité limitée. Un exemple : nous dépensons 4,1% du PIB en dépenses hospitalières (les plus fortes d’Europe) avec les soignants les plus mal payés d’Europe, tout ça parce que nous subissons l’hypertrophie des personnels  administratifs (34% des emplois). On s’étonne après que la méfiance collective suinte partout et alimente un climat social exécrable ! Voilà ce qui arrive quand on abandonne le pouvoir aux technocrates sans âmes : des politiques sans marges de manœuvre, un Etat irresponsable, une opposition systématiquement écartée, des collectivités marginalisées, des citoyens sans repères…

Qu’arrivera-t-il si l’environnement change et les créanciers se réveillent ?

 


LES FRANÇAIS NE SONT PAS RANCUNIERS.

Edouard Philippe

 

Il parait que la France va connaître une crise économique 50% plus grave que celle de l’Allemagne et elle attend le rebond comme on attend un miracle. C’est le prix de la crise sanitaire du Covid19 et de la manière dont nos gouvernants l’ont gérée. Et le « confinement » pèse lourd dans la balance. Comment se fait-il alors que les Français accordent une telle popularité au Premier Ministre, les sympathisants de droite en premier. Ils sont bien indulgents. Emmanuel Macron, sa « plongée »  s’explique : il n’a fait que parler, trop, comme à son habitude, pour enfoncer des portes ouvertes. Il y a longtemps que nos compatriotes ont compris. Alors la cote d’Edouard Philippe ne tient certainement qu’à sa communication très pédagogique et habile avec ses « grands-messes » techno qui ont apporté le sérieux et mis en valeur son côté bon gestionnaire prudent. Le paravent du « comité scientifique » derrière lequel l’exécutif s’est retranché a bien fonctionné. Pourtant la réalité des faits est accablante. Elle tient en trois constats : retard à l’allumage, état disqualifié, aveuglement de nos élites.

Retard à l’allumage.

Voici un Etat qui a le niveau de dépense publique le plus élevé des pays développés, qui n’a pas de masques ni de tests pour tracer l’épidémie et procède au confinement le 17 mars en mode panique, dans l’improvisation. Alors que les médecins sur le terrain annonçaient depuis plus d’une semaine une vague qui arrivait, il n’avait rien vu venir. Faute de masques et de tests, le confinement restait la seule solution. Appliqué sans discernement sur tout le territoire, la Lozère traitée comme Paris.

Le scandale des masques, car c’en est un, mérite un petit détour : on nous a d’abord expliqué que le masque ne servait à rien, prenant tous nos concitoyens pour des imbéciles, quand toute l’Asie et les pays autour de nous en portaient. Les commandes massives n’interviennent qu’après le confinement et ce n’est qu’un mois après, vers la mi-avril, que la stratégie de traçage visant à isoler est mise en œuvre.

On découvre en même temps que notre pays a trois à quatre fois moins de lits de réanimation que l’Allemagne alors que nous dépensons plus pour la santé (en % du PIB). Il est vrai que nous avons 30% des personnels  qui sont des administratifs. On ne peut pas tout avoir. C’est le résultat aussi de la « bercysation » de notre santé publique, soumise à la toise de la calculette des technocrates dans un pays fauché.

Il a fallu attendre la mi-mai pour que la bonne approche soit adoptée pour identifier les foyers et les traiter immédiatement.

Un Etat disqualifié.

Non content d’avoir été incapable d’anticiper la pandémie, notre Etat centralisé s’est retrouvé complètement désemparé fin mars, incapable de commander massivement des masques, ne serait-ce que pour protéger les soignants en première ligne,  au moment où les Régions, les Départements, les villes ou le secteur privé y parviennent. Il utilise alors la réquisition et obtient comme résultat celui de casser toutes les filières d’approvisionnement au lieu de les coordonner. Un procédé autoritaire visant à cacher son impuissance. Mais combien de malades supplémentaires dans les maisons de retraites et dans les personnels soignants ?

La conduite du déconfinement s’est faite avec la même logique tâtonnante, technocratique, centralisée, et des mesures bureaucratiques comme la limite des 100 km « à vol d’oiseau » digne de figurer dans un roman de Courteline.

Aveuglement de nos élites.

Il y a bien eu une incapacité du gouvernement et de l’appareil d’Etat à apprendre des pays qui ont réussi à contrôler l’épidémie sans confinement. L’explication est simple et le phénomène n’est pas nouveau : nos élites ont majoritairement une formation administrative et juridique qui les conduit à l’aveuglement et à l’incapacité d’adaptation dès qu’un imprévu arrive. Notre aptitude à multiplier les structures en est le corollaire. L’organigramme de la gestion de la santé en France présente un fouillis Kafkaïen d’organismes qui sont autant de verrous bloquant la décision. Le Maire de Cannes, David Lisnard, en a fait l’expérience.

Ces mécanismes d’autoblocage d’aveuglement et de réquisitions sont toujours en filigrane dans la gestion de la crise. Car le gouvernement s’évertue maintenant à camoufler son impréparation catastrophique du début mars et son incapacité à décider et à adopter la bonne stratégie ensuite de peur que les Français ne les découvrent. Ainsi on comprend qu’il veuille mettre en place sa propre commission d’évaluation, pour contrer ce que les commissions parlementaires, qui sont dans leur rôle de contrôle démocratique, ne manqueront pas de mettre en lumière. Ainsi le gouvernement a ralenti le déconfinement, qu’il voudrait justifier par la gravité supposée de la circulation du virus, alors que le Nord de la zone euro commençait à déconfiner dès la fin avril.  Ce faisant, il a aggravé les dégâts sur notre économie dans une proportion catastrophique qui aurait pu être tempérée.

Là encore, nos élites croient qu’il suffit d’appuyer sur un bouton pour que tout redémarre. Les mesures techniques utiles qu’il a prises, comme le mécanisme du chômage partiel ont été surcalibrées, aggravant notre endettement et les prêts garantis par l’Etat posent la question de la sortie en fonds propres pour que les entreprises puissent investir.  Or, sur ces questions, on a déjà des semaines de discussions entre Bercy et les partenaires privés, sans décisions fortes, alors que le temps presse. L’Allemagne est déjà à l’œuvre, la France attend septembre …

Ce n’est pas qu’un rebond qu’il faut accompagner, c’est une mutation vers le numérique, l’écologie et les industries de souveraineté, qui réclame des réorientations et de la détermination. Car le recul du PIB ne se traduit pas par une réduction de 10% uniforme sur toutes les entreprises, mais par des disparités logiques qui conduisent pour certaines à la faillite, pour d’autres à un recul de 15%, pour d’autres encore à une restructuration ou un boom. Et notre Etat obèse, centralisé et univoque, capable d’écraser une mouche avec un marteau-pilon, est bien incapable de faire le tri. Il devrait laisser faire les Régions dont c’est la compétence. Mais ça c’est une autre histoire que je vous conterai une autre fois (en attendant vous pouvez toujours relire l’interview de Paul Jeanneteau, notre Monsieur Economie des Pays de la Loire).

Il n’y aura pas de miracle.

Le poids relatif de l’économie française par rapport à l’allemande va continuer de chuter, accélérant l’effritement à l’œuvre depuis quinze ans, à cause de la désindustrialisation du pays. Qui peut penser que cet Etat peut conduire la nécessaire transformation de la nation, alors que l’exécutif n’a pas été capable de mener une seule réforme en profondeur à son terme. Et quoi attendre d’un président uniquement tourné vers les postures qui pourraient permettre sa réélection en 2022 ?

(Merci à Christian Saint-Etienne qui m’a fourni les données pour écrire cet article.)

 


ACTUALITE DE « DE GAULLE »

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2020 : année De Gaulle

Cette année est une année particulière en commémoration du grand homme. Evidemment, parmi elles, le 18 juin résonne d’une manière plus particulière  à cause de son environnement historique  entre la débâcle de juin 1940 et le redressement de la France que l’on doit à Charles De Gaulle. Au point que tout le personnel politique ou presque se réclame de son message ou de son action aujourd’hui, du chef de l’Etat à Marine Le Pen, en passant par ses héritiers évidemment… Et  c’est vrai qu’à bien des égards, le général De Gaulle et le gaullisme n’ont jamais été aussi actuels. Plus que personne d’autre dans l’Histoire de notre pays, l’homme incarne l’honneur de la France dont il est un symbole intangible et ses idées une vision exigeante et généreuse de son destin. Pendant la guerre il a défendu souvent avec arrogance, mais toujours avec ardeur, face aux américains et aux anglais, les intérêts de son pays, positions qu’il a continué à défendre après son retour aux affaires,  en 1958, au nom de la souveraineté française : réticences à l’égard de l’intégration européenne, sortie du commandement intégré de l’OTAN. Curieusement, on retrouve  des démarches similaires dans les positions contemporaines de Trump et de Johnson à l’égard de l’Union européenne, bien que les motivations profondes en soient très différentes. Mais De Gaulle était De Gaulle, de la Résistance au discours de Phnom Penh, la transformation de l’empire colonial en « Communauté française », l’indépendance de l’Algérie, il était un inlassable combattant du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ». Méfiant face à l’intégration européenne, il a été néanmoins l’artisan de la réconciliation franco-allemande. Sa capacité visionnaire était unique, guidé qu’il était par l’épreuve épouvantable que fut pour la France la Seconde Guerre mondiale. Il fallait d’abord remettre le pays sur pied avec des institutions solides, mais il avait vu aussi qu’il ne fallait pas faire une confiance aveugle à nos deux principaux alliés parce que, un jour, leur égoïsme national l’emporterait sur les liens puissants institués par un triomphe militaire qui a dessiné le monde où nous avons vécu pendant les 70 dernières années. Nous y sommes !

Souveraineté et alliances.

Dans cette seconde moitié du 20ème siècle, De Gaulle a  imposé la France dans le concert des grandes nations. Il a construit de ses mains la puissance nucléaire que nous sommes devenus. Il a tenu à renouer avec l’Allemagne les relations exceptionnelles dont nous, Français  et Allemands, bénéficions aujourd’hui.  Et il a été le premier à admettre la montée en puissance de la Chine. Il avait vu que le formidable rapprochement des trois alliés de la guerre, constituait une alliance nécessaire mais qui,  appliquée à la lettre, aurait conduit au cantonnement de l’Allemagne sur le bord de la route. La construction d’une Europe concrète avec la CECA puis le marché commun, lui suffisait. Si La France n’a pas souffert de la décolonisation, le cas de l’Algérie étant à part, c’est parce que la Communauté, puis l’Union européennes ont contribué à sa prospérité. Autrement dit, la vision à longue distance de De Gaulle était surprenante de lucidité, ce qui ne signifie pas pour autant qu’à l’aune historique le souverainisme doive devenir le socle d’une politique, loin de là. Aujourd’hui, la gaulliste de l’Europe, c’est Angela Merkel, et la vraie rupture s’appelle Brexit, elle est en cours, et elle n’annonce rien de bon ni pour les Anglais ni pour les Européens. En effet, les deux jumeaux politiques que sont Trump et Johnson cherchent une autre forme d’alliance, celle qui, en réunissant deux égoïsmes, deviendrait un système gagnant-gagnant. Si on ajoute le nouvel  impérialisme chinois, voilà de très fortes raisons d’être inquiets : crise sanitaire, développement alarmant des systèmes autoritaires dans le monde, terrorisme, insécurité… Et la réponse évidente à toutes ces menaces consiste à s’unir pour être plus fort face aux fléaux. La France seule ne peut rien faire.  De Gaulle applaudirait des deux mains à toutes les tentatives pour donner du souffle à l’unité européenne mais n’aurait pas laissé la France sombrer dans l’incurie financière pour que sa voix compte et soit respectée, sans brader sa souveraineté Avec De Gaulle, la parole était toujours suivie par des actes. On voit bien que pour tous les prétendants à son remplacement,  le képi reste trop grand !

 


LA DETTE DEVRAIT TOUS NOUS PREOCCUPER !

Des-liasses-de-billets

S'il y a bien un sujet qui prend un tour préoccupant, c'est bien celui de la dette française. Avec la crise du Covid19 elle a enflé démesurément et pourrait atteindre  les 3  000 milliards d'euros en 2022. Commençons par nous poser deux questions  : 

"D'où vient l'argent ?" et " Faudra-t-il rembourser  ?".

Je reprends ici deux chroniques économiques parue sur la page facebook des Républicains 49, qui décrivent bien la situation dans laquelle la France se trouve plongée aujourd'hui. 

 

D'Où VIENT L'ARGENT ?

Le  gouvernement annonce des plans de soutien aux secteurs touchés par la crise et l’arrêt de l’activité dû au confinement, et à des entreprises comme Air France ou Renault, il finance le chômage  partiel  , etc… et tout cela représente des milliards d’euros.  Puisque les caisses sont vides, nos concitoyens un peu avisés se  posent la question : « mais où prend-il l’argent ? ». C’est tout simple, il l’emprunte à la BCE. Et la France n’est pas  la seule concernée. La même question se pose à chaque annonce d'un nouveau plan de relance d'un pays,  comme par exemple, après l'annonce par Merkel et Macron d'un projet de fonds de relance européen de 500 milliards d'€.

L’argent de la BCE.

C’est la BCE qui prête aux états mais aussi aux entreprises indirectement en rachetant leurs dettes sur le marché : en fait, c'est de la pure création monétaire, de la « planche à billets » pour reprendre l’expression consacrée.  Toutes les autres banques centrales le font. La Fed aux Etats-Unis, la  Banque d’Angleterre, la Banque du Japon … Elles ont décidé de créer de l'argent de façon illimitée jusqu'à ce que les effets de la crise aient été compensés et c’est une première historique. Cet argent mis à la disposition des états n’est  prêté par personne, il vient de nulle part, c’est de la création monétaire.

Il n’y a rien à craindre pour l’instant.

D’habitude quand on fait tourner la « planche à billets », on augmente la masse monétaire ce qui mécaniquement fait baisser la valeur de la monnaie considérée. Et cela entraîne logiquement de l’inflation, c’est-à-dire une hausse des prix pour compenser. Si  on peut créer aussi facilement de l'argent bien réel, qu'on peut distribuer aux États ou aux entreprises, sans se fixer de limites, et sans conséquences sur la valeur de la monnaie, c’est  parce que deux conditions sont actuellement réunies :
1. Tous les pays sont dans la même situation, ce qui supprime le risque d’érosion de la confiance et d’effondrement de la devise dans une seule zone ou un seul pays.
2. Il n'y a pas d'inflation. Nous sommes aujourd’hui dans une période de déflation structurelle à cause de trois facteurs : la démographie, par le vieillissement des populations dans les pays développés ; la technologie qui modifie les  modes et les circuits de production ; la révolution sociétale, par les changements de mode de consommation.  Et il faut ajouter une déflation conjoncturelle du fait de la crise sanitaire et du confinement.

Et après.

Le problème c'est que nous n'allons pas tous sortir de la crise dans le même état et en même temps.
Dans quelques mois par exemple on va s'apercevoir que l'Allemagne est complètement sortie de la crise alors que nous serons encore plongés dedans et voudrons encore emprunter. De plus, comme les  monnaies n’ont plus depuis longtemps une valeur garantie par une contrepartie « physique » (par exemple un stock d’or), leur valeur se fonde sur la confiance qu’elles inspirent les unes par rapport  aux autres. Il faudra donc que tout le monde arrête en même temps de faire de la création monétaire si on ne veut pas voir une monnaie décrocher par rapport aux autres. Il faudra mettre fin aux largesses financières et  l’on entendra  alors, surtout chez nous : « vous avez été capables de créer des centaines de milliards d'euros en quelques jours, vous pouviez bien en créer 50 de plus pour augmenter tous les salaires ». Parce qu’évidemment les  prêts vont aller au sauvetage des entreprises en priorité.  Mais on peut compter aussi sur les revendications syndicales !

 

FAUDRA-T-IL REMBOURSER ?

C’est la question que l’on doit se poser évidemment.Déjà le débat enfle et alimente toutes les hypothèses, entre ceux qui annoncent la « dette perpétuelle » et ceux qui prônent le remboursement inévitable en faisant payer « les plus aisés »… Pour répondre à cette question nous avons croisé le regard de deux experts indiscutables : le financier Philippe Dessertine et l’économiste Philippe Aghion qu’on dit proche du Président Macron.

Une situation exceptionnelle.

L’arrêt total de la machine économique mondiale pouvait entraîner un effondrement généralisé. Pour l’éviter toutes les banques centrales du monde ont émis de la monnaie, de la dette dans des proportions inédites. On n’a jamais vu autant d'argent dans le circuit à la sortie immédiate d'une crise. Au point que certains n’hésitent pas à imaginer que ça pourrait continuer indéfiniment. Selon « les Échos », la dette créée pour financer les déficits liés au coronavirus pourrait ne jamais être remboursée car elle est en grande partie détenue par la BCE qui est elle-même « détenue » par les États auxquels elle prête. On aurait donc soit une annulation pure et simple de la dette détenue par la BCE, soit, plus élégant, une transformation de cette dette en « dette perpétuelle » qu'on annulerait dans quelques années. Mais dans les faits, nous prévient Philippe Dessertine, l’énorme gouffre creusé par l’absence de production est toujours là, doublé désormais d’une dette folle. Depuis trente ans, cette dette est de plus en plus décorrélée de la production de la richesse. Comme on l’a vu, il s’agit d’une création pure et simple : on fait tourner la planche à billets. Une démarche utile pour enrayer la spirale de la dépression, mais insoutenable à long terme.

La magie n’existe pas.

Jamais un banquier central n’a produit de la richesse. L’histoire est riche d’exemples en la matière. La vérité c’est qu’un jour ou l’autre, l’excès de dette entraînera la perte de confiance dans la monnaie ce qui débouche toujours sur la dévaluation de l’épargne, et les premières victimes sont toujours les épargnants. L’enjeu n’est pas de savoir s’il faut s’en réjouir ou les défendre, une catastrophe monétaire a toujours le même épilogue : un effondrement de la croissance, la ruine des rentiers et la misère pour les plus vulnérables. Ce médicament économique est donc à manier avec une infinie précaution. Il doit être circonscrit dans le temps et oblige ensuite à une rigueur accrue. Il faut donc avoir comme objectif le plus vite possible de recréer de la valeur. D’où la nécessité d’un plan de relance.

Le recours à l’impôt.

La France a besoin d’au moins 300 milliards d’euros. L’ISF rapporte au mieux 4 milliards : on voit tout de suite qu’augmenter les impôts ne servirait à rien pour combler cette somme énorme, surtout dans notre pays déjà en overdose fiscale. Pour Philippe Aghion, il est même contre-productif d’y penser. Selon lui, la prochaine source de financement de la France dans les prochaines années sera la croissance par l’innovation et tous les efforts du pays doivent converger pour doper cette croissance. Cela met au rebut toutes les propositions de monétisation de la dette, de fonds de défaisance, de rachat de tous les types d’actifs par les banques centrales, … Il faut absolument miser sur la croissance et donc ne rien faire pour la décourager. La monétisation de la dette publique par la BCE peut être une solution d’attente, mais elle ne peut le faire sans limite. Par contre, il est possible d’utiliser mieux le stock d’épargne en l’orientant davantage vers les secteurs économiques gros consommateurs d’investissements.

L’investissement privé en première ligne.

Il s’agit d’inventer des technologies nouvelles, de proposer des ruptures, d’innover dans le fonctionnement des entreprises : le temps du risque est revenu. Et l’Etat est le plus mal placé pour le gérer. Au contraire, il serait opportun de créer l’environnement, les structures, la fiscalité qui stimulent cet effort gigantesque de l’investissement privé. Avec, pourquoi pas, au passage, une utilisation intelligente de l’épargne jusqu’ici sacrifiée. C’est le seul moyen de convertir la masse monétaire aujourd’hui virtuelle en potentialités productives.  Alors la question du remboursement ne se posera plus, ou alors en termes soutenables.

Nous verrons prochainement pourquoi il ne faut pas  minimiser le risque que la dette explose .

 


LE CHANT DES SIRENES … ET LA GRANDE ILLUSION !

Macron félicite  Macron_InPixio

Comme d’habitude, les mots sont choisis.

Le Président nous a servi un discours bien calibré, habile, dont certains observateurs n’hésitent pas à dire qu’il a été surtout servi pour plaire  aux électeurs de la droite et mettre les Républicains dans l’embarras. Toujours cette obsession d’étouffer ces  gêneurs de la rue de Vaugirard qui ont l’audace d’exister encore et même de se payer le luxe de rafler plus de 56% des mairies de plus de 9 000 habitants au 1er tour du 15 mars. Donc la plupart des thèmes y étaient : la clarification sur les forces de l’ordre et la République qui n’effacera aucun nom  de son histoire.  Les Indigénistes sont condamnés au grand dam de l’aile gauche macronienne qui croyait dans le libéralisme culturel (comprenez le multiculturalisme) ; les corps intermédiaires sont convoqués pour faire  partie d’une grande réforme qui partagerait les responsabilités, mais ils oublient de citer les Départements et les Régions et ne prononce pas le mot  « décentralisation », des oublis qui ne sont pas dus au hasard ; la maison est repeinte en vert, ce qui fait bon effet  par les temps qui courent… Ajoutez un zest d’indépendance et d’appel à  l’union sacrée  et vous aurez fait le tour des 20 mn du propos d’hier soir.  Ne pas oublier bien sûr que les impôts n’augmenteront pas et que les écoles et collèges reprendront le 22 juin. Pour s’en sortir il faudra de la croissance et travailler plus : cela s’appelle enfoncer une porte ouverte !  Ecologie, partage des pouvoirs, République solidaire.  Comme dit Cécile Cornudet, dans les Echos, « le discours se tient, mais dans la vraie vie ? » Tout est dit ! Electeurs  Républicains, bouchez-vous  les  oreilles avec de la cire, car évidemment, c’est un piège. Pour se qualifier face à Marine Le Pen au second tour de la présidentielle en 2022, Emmanuel Macron veut absolument empêcher l’émergence d’un candidat de droite, tout faire pour maintenir celle-ci à son étiage actuel, bref lui couper l’herbe sous le pied. Ce que souhaite Macron c’est  faire l’Union à son  profit, et accessoirement pour sauver la France.

La crise a bon dos.

L’exécutif  a tout fait bien. Macron a félicité  Macron et « en même temps »  son gouvernement. Il ne va pas jusqu’à faire l’éloge ni citer son Premier  Ministre qui a l’audace d’être  plus populaire que lui. Quand on y regard d’un peu plus près, la réalité n’est pas si belle que dans le discours. Contrairement au discours officiel qu’on veut nous faire avaler, le pire n’est pas derrière nous, mais devant nous.  L’Etat a montré son incapacité et ses carences, et son autorité est aujourd’hui en miettes. Il est effarant de mesurer l’écart entre les affirmations martiales du Président et la réalité du terrain avec ce qui se passe à Dijon, par exemple. Et il ne suffira pas de se remettre au travail  pour rétablir la situation. La France a abordé l’épidémie avec une activité en récession dès la fin 2019.  Le déficit des finances était à 3% et la dette à 100% du PIB, nos entreprises sous-capitalisées et surendettées à 155% du PIB…   Et maintenant notre pays va connaitre une récession de 12% du PIB, la plus profonde du monde développé, au point de pomper avec l’Italie et l’Espagne une grosse part des 750 milliards d’euros du fond de relance européen. Il faudrait s’activer pour tenter de rattraper au moins une partie de la  production perdue, mais grâce à la générosité de la BCE, on peut se permettre de prolonger le chômage  partiel et les prêts garantis par l’Etat jusqu’à la fin de l’été. Pour  l’instant les Français se sentent comme immunisés. La drogue de la dette  qui bondit à 121% du PIB fait son effet,  l’argent public coule  à flots pour combler tous les manques. La  vérité,  c’est que le redressement de la France, si rien ne change, et c’est parti pour, n’est pas pour demain. Alors que l’Allemagne retrouvera son niveau de richesse dès 2021-2022, et restera au plein emploi, il faudra au moins dix ans à  la France pour résorber les pertes et les dommages créés par la baisse de la croissance, le chômage et le surendettement. Car ce  sont des faillites multiples, des destructions d’emplois, des crédits impayés et des dettes qui se profilent. Une débâcle économique, comme l’annonce d’ailleurs Bruno Le Maire, en croyant noircir, à dessein, le tableau.

La grande illusion.

Pour enrayer cette débâcle, il faudrait réviser beaucoup de points de la stratégie adoptée par le gouvernement qui va nous faire passer à côté de la reprise. A cet égard, un déconfinement trop  lent en sera la première cause à  mettre en lien avec l’impréparation qui a présidé à l’arrivée de l’épidémie ;  en second, c’est la  mauvaise habitude que nous avons de déverser sans aucun frein l’argent public, tous azimuts, dans des plans multiples, sectoriels et catégoriels.  Un  plan de relance qui va pérenniser tout ce qui a échoué, quoi qu’en disent les « annonces officielles » du Président, qui relèvent du coup de… LA  GRANDE ILLUSION ! Mais la priorité du moment, pour Emmanuel Macron, c’est de magouiller pour reculer les élections régionales à 2022, après la Présidentielle !

Rendez-vous en juillet : de quoi craindre le pire !

 


VIOLENCES : QUI COMMENCE ?

Casseurs 2

 

Je suis frappé par le fait que ceux qui parlent toujours des violences policières n’abordent jamais le sujet de la violence des  manifestants et particulièrement de certains groupes dont c’est le  « métier ». Les images ne manquent pourtant pas. A  croire que ceux qui ont pour  mission de  maintenir l’ordre et  de faire  respecter la loi républicaine ne sont pas légitimes  quand ils recourent à la violence  pour répondre à une violence qui elle le serait. C’est insupportable. Il n’y a pas de volonté de violence contre les minorités en France. Par contre il y a des  minorités qui ne font rien pour respecter la loi. On l’a vu pendant le confinement.  Et  voilà que des  manifestations massives ont eu lieu dans le  pays malgré les interdictions officielles : le nombre ne les rend pas pour autant légitimes !

Déni de justice ?

On sait ce qui les a déclenchées.  En écho  avec l’affaire de Minnéapolis aux Etats-Unis, la  famille d’Adama Traoré, ce jeune homme mort il  y a quatre ans lors d’une interpellation, s’est activée pour  profiter  de l’émotion en criant au déni de justice et à la volonté d’escamoter les  faits.  L’affaire est en cours et le malheur veut que dans notre pays la justice soit lente, trop lente. Face à des  gens  dont on peut comprendre l’exaspération  mais qui n’acceptent que les décisions qui vont dans leur sens, mener une enquête sereine relève de la tâche impossible. Tous les  partisans d’un racisation du débat,  blancs ou noirs, ont beau jeu de crier à l’impunité. Faudrait-il que la  justice condamne forcément les gendarmes au prétexte que les émeutes  sinon se propageraient. On n’a  guère entendu tous ces braillards prompts à crier au racisme des blancs quand il a s’agi de juger  les assassins d’Issam Halimi. On ne meurt  pas  dans notre pays parce que l’on est différent. Il arrive qu’on meure parce qu’on est un délinquant qui n’a pas de limites. Il est dommage qu’à cette occasion,  le gouvernement, à commencer par le Ministre de l’Intérieur, se soit aplati  puis ridiculisé devant les rodomontades de la famille Traoré.

Racisme  larvé.

Et  maintenant on voudrait nous faire croire que les Français sont racistes. Rien n’est plus faux. Nul ne peut sérieusement affirmer que nous vivons dans un pays raciste. Evidemment, il y a parmi les Français blancs des gens qui le sont. Mais  ils ne sont pas plus nombreux que ceux de couleur qui le sont tout autant parce qu’ils se sentent brimés. Racisme  et antisémitisme prospèrent sur le fumier de la misère culturelle et le terreau de l’obscurantisme. Ils se manifestent par des pulsions personnelles de haine plus que par la forme des institutions qui pourtant ne les facilitent en rien. Quoi qu’on fasse dans l’affaire Traoré, nous allons droit au choc communautaire, tant il est vrai que beaucoup de difficultés proviennent du défaut de volonté de s’intégrer qui ne date pas d’hier : refus d’utiliser l’école républicaine pour s’élever, pratique illégale de la polygamie, recours aux expédients délictuels… Reprendre l’enquête pour donner un gage d’apaisement serait créer un précédent dangereux dans le fonctionnement de notre justice.  Quant à la  police, s’il  est peut-être opportun de mettre à l’écart les brebis galeuses et de les sanctionner, elle constitue un corps républicain à l’image de la société française qu’il convient de soutenir et non de stigmatiser. Car, avec une police contrôlée à l’extrême, les bavures visant des individus d'origine immigrée sont statistiquement très faibles et  les prétendues « victimes innocentes d’une police raciste » sont la plupart du temps des repris de justice, pour ne pas dire des criminels. Drôles de « héros » ! Cette inversion des valeurs en dit long sur la manipulation orchestrée par les organisateurs des rassemblements et certains médias dont France Inter. 

Le rôle de la peur.

S’il est un spectacle dramatique, ce n’est pas celui de la « peur du gendarme », mise en scène et théâtralisée récemment par Camélia Jordana, mais bien au contraire, celui d’une population qui se plaît à humilier la police, qu’elle harcèle en permanence. On l’a vu pendant le confinement : le pouvoir a préféré fermer les yeux sur le non-respect des règles édictées dans beaucoup de banlieues. Rodéos, déprédations et guet-apens sont des « activités » quotidiennes dans les quartiers. Finalement, c'est bien dans le camp des forces de l'ordre que croît la peur. Les forces de sécurité sont par ailleurs « usées » par les longs mois où elles ont dû intervenir. Voilà pourquoi Christophe Castaner « tempère » en autorisant implicitement une manifestation interdite.  Mais il a tort ensuite de prendre à partie sa propre police. Le « premier flic de France » ne se rend pas compte qu'il joue un jeu dangereux,  car plus il donne des gages à ces séditieux potentiels, plus ils s'enhardissent. 

Ras-le-bol de la repentance.

Les intellectuels, très prompts à traduire leur haine du catholicisme mais singulièrement tolérants avec l’Islam, telle Danielle Sallenave,  tous ceux que Jacques Le Goff a définis comme les « islamo-gauchistes » se retrouvent à la manoeuvre pour mettre de l’huile sur le feu à cette occasion  et continuer leur travail de sape pour réécrire l’histoire. Nous en avons assez de ces mises en scène des « indigénistes ». Non, nous n’avons pas à nous excuser de la période coloniale. Non, nous n’avons pas à nous repentir. Ceux qui viennent en France avec ces idées-là dans la tête doivent savoir que nous ne sommes pas prêts à gommer le passé.  Nous l’assumons avec ses parts d’ombre et de lumière et nous ne sommes plus colonialistes pour autant. La police continuera de faire son travail. Il n’y a pas de fracture entre la police et la population lorsque 70 % de la population déclare l’aimer et avoir confiance en elle. Elle est aussi un rempart pour la République.  Il ne faudrait pas l’oublier !

 


JACOB FAIT LE JOB !

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Dieu sait qu’il a été accueilli avec une moue dubitative par de nombreux observateurs. Trop mollasson, pas à la hauteur, second couteau, peu de visibilité  … Que n’a-t-on pas entendu à son sujet. Et pourtant depuis qu’il a été élu à la tête des Républicains, Christian Jacob  s’applique à remplir sa mission consciencieusement : reconstruire, rassembler, préparer l’avenir.

LR au travail.

C’est un parti sérieusement éprouvé par la contre-performance calamiteuse de l’élection au Parlement européen dont il a hérité. Démission de Laurent Wauquiez, fuite des adhérents après celle des ténors… Christian Jacob s’est donc mis au travail avec humilité mais fort de son expérience acquise pendant de longues années à la tête du groupe parlementaire à l’Assemblée nationale et des réseaux qu’il a su tisser. Il  a d’abord réuni une équipe dirigeante qui associe des élus de tous les territoires, avec un comité stratégique où se retrouvent les personnalités comme François Baroin et les ex-candidats à la présidence du parti, et la volonté de faire travailler ensemble les groupes parlementaires. Il s’agit de réorganiser le parti, de le mettre à l’heure du 21ème siècle. Depuis le début de l’année, 66 réunions ont animé le calendrier du mouvement. Les élus échangent plusieurs fois par jour avec la centaine d’experts et professionnels associés aux travaux. La doctrine Jacob : « Après ce que nous avons connu, la priorité doit être celle des idées. C’est pour cette raison que j’ai souhaité redémarrer les forums très rapidement car c’est comme cela que nous pourrons réexister. » Et le travail  commence à porter ses fruits avec  les nombreuses  propositions dont les élus sont porteurs à l’Assemblée et au Sénat.  

Les groupes parlementaires LR.

Il existe au Palais Bourbon et au Sénat deux groupes parlementaires sérieux, actifs et soudés,  capables de faire  un travail de fond sur tous les dossiers. Ils ont été porteurs d’un plan de déconfinement très détaillé, réaliste mais dédaigné par la majorité, ils viennent de rendre public un plan de relance de l’économie afin de redonner le plus rapidement possible de l’oxygène à nos entreprises et sauver le maximum d’emplois. A défaut d’être retenu, ce qui serait une première, il permet  de montrer qu’on exsite et quelle voix il faudrait suivre. A cette occasion chacun a pu vérifier  la capacité des différentes sensibilités qui s’expriment  au sein du parti à s’accorder sur des réponses communes. Au parlement européen, nos huit élus pèsent plus au sein de l’assemblée de Strasbourg, grâce au groupe PPE où ils occupent des  postes clés, que la vingtaine de députés  macronistes. Les trois présidents de nos groupes parlementaires, Damien Abad, Bruno Retailleau et François-Xavier Bellamy ont signé ensemble cette semaine une tribune remarquée dans Le Figaro sur « le redressement de la France ». Ce dernier, à la demande de Manfred Weber, est chargé de conduire au sein du PPE un travail de fond pour redéfinir l’identité de la droite en Europe.

LR dans la crise sanitaire.

La crise  sanitaire aura eu au moins un intérêt, celui de montrer au pays, des élus mobilisés au service de leurs concitoyens, efficaces, imaginatifs, porteurs de  solutions concrètes : nos élus régionaux, départementaux et nos maires ont fait parler d’eux. Les présidents de Région notamment. Ils ont, par leurs initiatives souvent compensé les carences de l’Etat. Le  maillage territorial de LR a  mis en évidence un parti ancré dans la France profonde.  Au niveau national, le parti a joué sa partition, à la fois dans la proposition et dans le contrôle,  remplissant pleinement son rôle d’opposant constructif : soutien quand l’intérêt national est en jeu, critique et vigilant chaque fois que l’exécutif a voulu outrepasser ses prérogatives. Ses élus ont notamment été dans leur rôle en pointant les insuffisances dans le projet de loi prolongeant l’Etat d’urgence sanitaire et obtenu que soit mieux garanti le respect des libertés individuelles.

LR et les municipales.

S’il y a bien un résultat qui a été occulté par les médias  c’est celui des municipales : au 1er tour, 56,6%  des communes de plus de 9 000 habitants ont été remportées par Les Républicains et leurs alliés. Ils sont la 1ère force politique de ce scrutin. Avec des résultats emblématiques comme à Troyes avec François Baroin, à Cannes avec David Lisnard, à Chateauroux avec Gil Averous… Il reste encore beaucoup de bons résultats à engranger le 28 juin prochain, lors du second tour.  Les Républicains renouent avec la victoire et c’est bon pour le moral. surtout, l'électorat est toujours là !

Le travail de fond voulu par Christian Jacob, solidement épaulé  par les caciques de longue date tel Gérard Larcher, Président du Sénat, permettra aux Républicains d’être  complètement en ordre de marche pour les prochaines échéances électorales. Il reste à compléter l’œuvre par la conquête de nouveaux adhérents et la reconquête des anciens. Dimanche dernier au « Grand rendez-vous » Le   Figaro, Cnews, Europe 1, le président du parti a montré qu’il était solide et n’avait pas peur d’affirmer ses valeurs, notamment en apportant son soutien aux forces de l’ordre. Les fondamentaux de la droite restent un socle solide : ordre, autorité, liberté d’entreprise… Le travail va continuer : les deux conventions nationales sur l’autorité et le pouvoir d’achat, qui étaient programmées d’ici l’été, seront décalées en septembre. Le premier des trois congrès des idées, prévu le 4 juillet, sera également reporté en octobre.

Et puisqu’une campagne d’adhésions est lancée en ce mois de juin, c’est le moment  d’adhérer !

 


L’EUROPE FACE AU COVID 19 : LA GUERRE TOTALE ! (2)

Europe_le_volontarisme_politique

 

Suite du volet (1) « l’Europe existe, je l’ai rencontrée ! »

Vous allez dire que je fais de la propagande européiste et que j’embellis les choses. Même pas ! Je me contente des faits. Ceux qui passent leur temps à critiquer l'Europe, à dénoncer son inaction ou son manque de réactivité vont devoir la fermer, une fois pour toutes. L'Europe a joué une partition pratiquement sans faute depuis le début de la crise, avec les interventions massives de la Banque Centrale Européenne et avec le plan de relance non moins massif qu’elle met en œuvre. Il n’a fallu que quelques jours après l'apparition du virus pour que la BCE intervienne sur les marchés de façon illimitée en rachetant la dette des États et la dette des entreprises et quelques semaines pour que la Commission Européenne dégaine un plan de relance spectaculaire.

Un virus, quel virus ?

Le 6 mars, la  Commission européenne entame ses travaux et la présidente déroule le programme du travail à accomplir, dominé par le « pacte vert » et le numérique. Pas un mot sur la pandémie qui s’annonce. Mais le 20 mars, Ursula von der Leyen déclenchait la « clause de sauvegarde » pour mettre en suspens les règles budgétaires qui lient les 27. Au début, l’exécutif bruxellois est apparu désarmé, les Etats s’affolent et prennent des décisions nationales sans concertation  devant la progression rapide de la pandémie.  La Commissaire à la santé n’a même pas été informée. On est hors compétence de l‘UE. Il va falloir improviser pour agir, surtout pour passer  par-dessus les réflexes égoïstes des partenaires uniquement préoccupés de rassurer leurs populations. L’Italie se sent alors livrée à elle-même et abandonnée.

Le commando de Bruxelles.

La  commission décide alors de prendre les événements à bras-le-corps avec un objectif primordial : préserver le marché unique. La  deuxième quinzaine de mars permet de mettre de l’ordre dans la réaction continentale et les commissaires concernés multiplient les initiatives : aider les filières en difficulté, soutenir les pays les plus vulnérables, équiper les systèmes de santé européens, financer  la recherche d’un vaccin. Les mesures pleuvent. L’exécutif bruxellois est partout à la manœuvre. L’encadrement des dettes d’Etat est très largement assoupli ce qui autorise les gouvernements à renflouer des industries et des activités menacées. Ce déploiement est facilité par les choix de la BCE et la première décision de rachats d’actifs au niveau historique de 750 milliards d’euros et la  suppression des plafonds de dettes. Un véritable bazouka monétaire. Les marchés reçoivent positivement le message.

Un mastodonte plus agile qu’on ne le croyait.

Sous l’impulsion de la présidente de la commission,  la réorganisation du mastodonte de l’Union est spectaculaire. Elle parvient à faire travailler les 30  000 collaborateurs  en télétravail dans des conditions « remarquables ». Au Parlement, l’agenda est modifié, les plénières deviennent virtuelles et les votes électroniques. Seuls les diplomates en chef européens continuent de se réunir physiquement, sans peut-être se rendre compte que la Commission traite directement avec les Etats, mais ils voulaient rester au centre du jeu. Souplesse et efficacité au moment crucial de la bureaucratie bruxelloise : beaucoup ont été étonnés. Les besoins en financement ont été libérés en quelques jours et redirigés rapidement  alors que les règles ne le permettaient  pas. Thierry Breton  enchaine les démarches pour dynamiser le marché intérieur, Margrethe Vestager, à la concurrence, approuve à la chaîne les nombreux plans nationaux de sauvetage qui atterrissent sur son bureau.

L’Europe face à la désinformation.

La guerre contre le virus doit aussi être médiatique. Comment exister dans l’esprit des Européens quand on agit sur des sujets comme les aides d’Etat aussi télégéniques qu’une bonde de lavabo. Surtout quand un rapport du « Service européen d’action extérieure »  révèle l’ampleur des opérations de désinformation et de déstabilisation lancées depuis la Chine et la Russie, et que les médias sont plus prompts à s’appesantir sur les « chicayas » nord-sud,  parfois musclées, mais bien légitimes dans un ensemble à 27, où tout finit toujours par un accord. Toujours est-il que la BCE rachète 120 milliards d’euros d’actifs par mois et il a fallu rallonger les 750 milliards initiaux de 600 supplémentaires, et on  prévoit encore une enveloppe de 500 à la fin de l’été… Les  chômeurs  partiels français peuvent dire merci ! Pour la relance, la riposte imaginée par la Commission, 5% du PIB de l’UE, vise à aider les économies du bloc à repartir et réduire les écarts que la crise a creusés entre les partenaires, sans sacrifier le « pacte vert » et la transition numérique. Elle fait la part belle aux subventions pour les deux tiers de l’enveloppe. L’Italie et l’Espagne, fortement impactées en seront les plus grandes bénéficiaires avec … la France. Au total, tous budgets confondus, c’est 1 850 milliards d’euros que l’exécutif européen met sur la table. Historique et inespéré.  Merci Ursula ! Cela mérite d’être répété, amplifié et si possible pas déformé !  C’est moins visible qu’un avion chinois qui se pose pour livrer du matériel périmé, mais nettement plus efficace.

Comme à chaque crise, l’Union avance.

Cette  fois-ci, c’est vraiment le moment de l’Europe. Déjà, les bases d’une « Union de la santé » sont jetées, avec le projet  d’un fonds de 9,5 milliards d’euros. Personne ne pourra vraiment se plaindre, ni les Italiens, ni les Grecs, ni les Espagnols, encore moins les Français. L’Europe du Nord, rigoureuse et économe accepte de payer pour les cigales du Sud. C’est le seul moyen de garder la confiance dans la monnaie commune dont nous profitons tous. Mais toutes ces décisions  financières ont un prix : elles engagent pour des décennies à rester ensemble. François-Xavier Bellamy a raison quand il émet des réserves sur l’énormité de la dette ainsi créée et les cadres juridiques de l’Union non respectés, conduisant à une intégration budgétaire qui ne dit pas son nom. Comme l’Europe n’a pas d’autre choix que celui de la puissance, il faudra donc que les Institutions suivent. Les  « souverainistes » n’ont pas fini de faire la grimace.

 


L’EUROPE EXISTE, JE l’AI RENCONTREE ! (1)

Drapeau européen

 

Et si à la faveur de la crise, l’Union européenne avait décidé d’exister ?

Ce qui est certain, c’est que les peuples de l’Union auraient mauvaise grâce à ne pas se féliciter de la réaction des institutions communautaires pour faire face à  la crise. Non seulement l’Union a répondu présente, mais elle fait le  job  au-delà de ce qu’on pouvait attendre. Du coup  elle a contrecarré les  actions de propagande chinoises ou russes menées sur son sol, plus scénarisées qu’effectives, et fait jeu égal, voire même  pris de  l’avance sur l’économie US encore plongée dans les  limbes de la crise sanitaire. La dernière décision de la BCE de mettre 600  milliards d’euros de  plus dans les circuits financiers pour soutenir la reprise économique, montre  sa détermination, et ce n’est  pas terminé…

Un trio redoutable.

Avec Christine, Ursula et Angela, l’Europe a pris la crise à bras-le-corps. Ces trois femmes de caractère impriment un mouvement inattendu, chacune dans leur rôle et leur fonction, et emportent l’adhésion des 27. C’est Boris qui doit regretter son  Brexit, parce que le Royaume Uni ne participe pas à la  fête et ne bénéficie pas des largesses de la Banque centrale,  des plans  élaborés  par  la  commission et du redémarrage du moteur allemand. Pourtant, rien n’annonçait, fin février, un tel réveil de  la première  puissance économique du monde quand elle a décidé  de tenir sa place.

ChristineLagardeChristine Lagarde. Christine is the queen. Elle a commencé par rater la marche et fait plonger les marchés par une déclaration intempestive, mais elle s’est aussitôt rattrapée. La patronne de la BCE a décidé de « faire le nécessaire autant qu’il faudra ». Et la banque a encore frappé fort cette semaine en décidant d’augmenter de 600 milliards son programme « d’achat d’urgence » lancé en mars, le portant à 1 350 milliards d’euros,  de quoi absorber la  quasi-totalité des 1 500 milliards d’euros de dettes souveraines, émises  dans l’Union au titre du coronavirus. De toute évidence, une bonne nouvelle pour l’Italie dont le taux d’emprunt a chuté et l’euro dont la valeur connait un  plus haut depuis trois mois. Je passe sur les détails techniques mais l’action de la BCE est difficilement attaquable, qu’il s’agisse de la stabilité des  prix, de la croissance ou de la stabilité financière.  Et son action va se prolonger  pour soutenir la reprise.

UVDLUrsula  von der Leyen.  La « Lionne » de la Commission n’avait rien vu venir et a d’abord sous-estimé la crise sanitaire. Mais le temps de la  mobilisation est rapidement venu et la « patronne » a montré son énergie inépuisable et son énorme capacité de travail. Il faut reconnaître que la Commission n’a  pas  la tâche facile. Coordonnatrice sur le papier, au début elle court après les capitales qui jouent chacune leur partition en solo. De fait l’exécutif communautaire est désarmé, la santé n’étant  pas une compétence de l’UE. Tout va se jouer dans la deuxième quinzaine de  mars. L’exécutif bruxellois se déploie et capte le besoin de coordination que ressentent les Etats eux-mêmes : circulation des travailleurs frontaliers, importation des  matériels médicaux,  règles  pour le transport aérien.  Dès le 20 mars, « la clause de sauvegarde » est activée. Cela veut dire que les ratios stricts qui encadrent les budgets des états sont abandonnés. Partout, l’Europe met de l’huile dans les rouages.  Ursula von der Leyen s’impose par sa grande maîtrise organisationnelle, son approche structurée et humaine.  Elle est aux manettes.  Elle n’hésite pas à faire le tour des médias européens, enregistre des vidéos pour les réseaux sociaux…  pour faire connaître dans le détail toutes  les  actions de la Commission. De fait elle a mis « le mastodonte » en branle et mis les commissaires au travail pour mettre  en musique  les  sommes énormes débloquées pour faire face à la pandémie.

AngelaAngela Merkel. Angèle a encore la moelle ! A son habitude, elle a mis du temps à démarrer.  C’est un diesel qui a besoin de chauffer. Ensuite on ne l’arrête  plus. Comme en 2008, la chancelière  a failli rater  le coche. Elle ne s’était investie dans le  « plan de sauvetage des banques » de Sarkozy que lorsqu’elle avait vu arriver la catastrophe pour HRE. Elle campait encore cette fois-ci sur la réticence germanique à « payer pour les autres ». Après l’arrêt de la cour de Karlsruhe le 5 mai, elle a compris que non seulement l’Allemagne pouvait être en danger, mais du  coup faire  exploser  l’Union. Or, l’Allemagne qui dispose de moyens considérables, à la différence de la France, a besoin que l’Europe  réussisse sa relance. Ses industries automobile, robotique, chimique, pharmaceutique, n’iront pas bien si ses voisins vont mal. C’est que le commerce intra-européen représente près de 60% des exportations allemandes et 66% des importations. Cela vaut bien un sacrifice. L’Allemagne va donc financer indirectement la relance européenne,  parce que c’est son intérêt bien compris. Donc la proposition germano-française d’un plan de relance à 500 milliards dont on a déjà parlé.  Et elle va tirer avec elle les nordiques « radins » réticents. Pur pragmatisme. Mais voilà, sa gestion habile de la crise sanitaire et maintenant son implication dans la relance, avec un accord  historique de la  coalition avec  les sociaux-démocrates pour un plan de relance de l’économie allemande de 130 milliards d’euros, le  plus complet de l’histoire de l’Allemagne, la rendent incontournable. Et sa popularité est au zénith !

A suivre : L’Europe et la guerre totale au Covid19 (2)

 


TAXES, IMPÔTS, ILS SONT TOUS LA !

Contribuable détroussé

 

Il faut dire qu’il y a du grain à moudre : le déficit de la « sécu » rendu à plus de 50 milliards d’euros, la dette dont le gonflement file vers les 300 milliards … Les dizaines, voire centaines de milliards d’euros de dépenses publiques liées à la crise alimentent le débat : on ne sait pas s’il faudra rembourser (autre débat) mais déjà il faut faire payer les plus riches !

Faire payer les plus aisés.

Une maladie dont la gauche française n’arrive pas à se soigner. Pire que le coronavirus et plus tenace ! Tribune après tribune, interview après interview, économistes, intellectuels, politiques, technocrates sont tous au rendez-vous et leur imagination est fertile. « Rétablissons l’ISF » recommande Esther Duflo, « il faudra une participation plus forte des plus hautes revenus » clame Laurent Berger, « il faut un nouvel ISF » explique Thomas Picketty, « une contribution des plus aisés, pourquoi pas ? » s’interroge Richard Ferrand, « il faut rétablir l’ISF » proclame le boulet Hollande,  « les plus riches devraient contribuer davantage » énonce Fiona Lazaar de LREM, et même le Modem s’y met : « il faut créer un impôt sur la fortune improductive » recommande Patrick Mignola …  Autant de cautères sur une jambe de bois : l’ISF n’a jamais rapporté plus de 4 milliards d’euros, une goutte d’eau dans le tonneau des danaïdes mais des effets ravageurs sur l’investissement et la fuite des capitaux.  Ces affichages idéologiques n’apportent aucune solution viable sinon à appauvrir un peu plus la France, casser la croissance et décourager les entrepreneurs. Alors comment faire ?  Attendons de voir d’abord ce qu’il faudra rembourser. Mais de toute façon, il faudra s’activer pour créer de la richesse.

Priorité à la croissance.

Cela va déplaire aux partisans du monde d’après peint en vert « écologie punitive et décroissance ». Sauf à accepter de vivre moins bien, de renoncer à notre confort, et de financer toujours plus de chômeurs et d’emplois précaires, il faudra bien en passer par une réduction des dépenses publiques, et une augmentation du temps de travail. Les hausses d’impôts ont toujours plombé la croissance et c’est Philippe Aghion, qui ne passe pas pour un libéral excité, qui le démontre. Il suffit d’observer un peu notre histoire, et tout près de nous, l’erreur monumentale de François Hollande en 2012 qui, avec ses hausses massives d’impôts croyait régler le problème du déficit et qui l’a aggravé en plombant pendant presque 4 ans la croissance du pays, creusant au lieu de combler !  Aujourd’hui, pour nous relever, plus que jamais nous avons besoin de financer l’innovation. Car l’innovation permet de monter en gamme sans alourdir les coûts ou de faire baisser les coûts de production, de créer de nouveaux produits. Il faut accepter les profits et les dividendes qui rémunèrent la part du risque que prennent les investisseurs. Après, on peut tout imaginer, même une croissance plus respectueuse de notre environnement et plus juste dans la répartition des gains qu’elle procure. Après seulement. Avant de la partager, il faut créer la richesse.

Un plan équilibré.

"Jacob fait le job !" . Les Républicains ont rendu public leur plan de relance de l’économie. Il est particulièrement bien adapté à la situation par les équilibres sur lesquels il s’appuie et les priorités qu’il établit. Les Républicains  jugent nécessaire «d’aller vite» pour activer le redémarrage des entreprises dont Les patrons ont besoin de visibilité. « Il faut redonner de l’oxygène tout de suite pour sauver les emplois, mais aussi redémarrer l’économie, réindustrialiser notre pays et garantir notre autonomie stratégique», précise le président des Républicains, Christian Jacob. Depuis près d’un mois, une dizaine de parlementaires a travaillé sur cinq grands axes de court et moyen terme: «sauver les entreprises et les emplois»«restaurer notre souveraineté stratégique»«bâtir une économie plus juste», «construire une économie durable»«accompagner les personnes les plus fragiles». On peut trouver le détail des propositions  dans la presse et sur les réseaux sociaux. En présentant ce plan de relance de l’activité, cohérent et complémentaire de ce que l’Union européenne prépare, Les Républicains démontrent une fois de plus qu’ils sont l’alternative politique crédible et raisonnable.

 


REMETTRE L’ETAT A SA PLACE

Des-liasses-de-billets

 

Avec la crise l’Etat s’est arrogé tous les pouvoirs, sur la vie des gens, sur celle des entreprises, sur notre santé … mais  il est absent des quartiers où règne la loi des sauvageons.  Face à la crise sanitaire, l’exécutif s’est voulu réactif pour endiguer la pandémie, avec  beaucoup d’incohérences, et pour soutenir l’économie. Mais dans les deux cas, trop vite et trop fort.

Pouvoir sur les gens.

C’est ainsi que l’Etat a décidé pendant deux mois si on a le droit de sortir, si on a le droit de faire 100 kms, si on a le droit de se promener dans un parc. Il a encore décidé pour nous du droit de voir ses parents ou ses grands-parents, de travailler au bureau ou de rester chez soi. C’est lui qui nous dit si on peut partir en vacances en France ou à l'étranger, aller au restaurant, prendre de la chloroquine avant de l’interdire. Il nous a expliqué que cela ne servait à rien de mettre des masques puis qu’il fallait en mettre. Avec  un inventaire  à  la Prévert quand il a fallu trier les commerces qui pouvaient ouvrir pendant le confinement. Bienvenue dans  le monde de Courteline. Est-ce en infantilisant les Français qu'on les rendra responsables ?

Pouvoir sur l’économie.

Il s’est arrogé un droit de vie ou de mort sur les entreprises privées et donc sur nos emplois. Avec la  pluie d’argent emprunté à la BCE, c'est lui qui paie les salaires, c'est lui qui décide quelle entreprise a le droit de survivre ou doit mourir, à travers le PGE, c'est lui qui décide de prendre le contrôle de tel ou tel secteur, comme avec la main-mise de fait sur Renault. Pour demain, c'est lui qui décide si vous devrez rouler en électrique ou en hybride, et quelle usine doit ouvrir et quelle usine doit fermer. J’exagère à peine. Il a pris complètement le pouvoir économique. Il  en a les moyens puisque la Banque centrale européenne lui a fait un chèque en blanc. Du coup il dépense sans compter et il se rend incontournable.  Voilà donc l’Etat, déjà incapable de gérer le budget de la France, lui qui  n'a jamais réussi à équilibrer les dépenses avec les recettes, aux manettes de l'économie ! Oubliez le capitalisme en France. Nous sommes dans le pire pays pour le dirigisme technocratique. Chaque jour il annonce des « dons » de plusieurs dizaines de milliards d'€, et cela ne coûte rien puisque c'est « l'État qui paie ». L’épargnant remboursera.

On  peut faire autrement.

Prenons l’exemple du secteur automobile : l'automobile française mérite d'être sauvée. La France peut s'enorgueillir d'avoir avec PSA et Renault deux constructeurs de premier plan ainsi qu'une multitude de grands équipementiers tels que Faurecia, Michelin, Valeo… Elle est une grande puissance de l'automobile et si le gouvernement ne vient pas en aide à ce secteur gravement fragilisé par la crise, c'est évidemment toute l'économie française qui en payera durablement le prix. Bien sûr, à l'heure ou des centaines de milliers de véhicules encombrent les parkings des concessions et représentent l'équivalent de 10 milliards d'euros de chiffre d'affaires immobilisé, une prime à la casse qui contribuera en même temps à accélérer la mutation vers un parc automobile plus électrique, peut paraître la bienvenue. Mais l'effet d'aubaine qu'elle suscite fait que les voitures vendues avec des rabais aujourd'hui sont beaucoup de voitures qui ne seront pas vendues demain à leur véritable valeur. Et comme il est impossible de concevoir une prime qui ne soutienne que les véhicules assemblés en France, les primes à l'achat sont aussi des machines à creuser notre déficit commercial et à soutenir les usines mais des autres… C’est  l’inconvénient majeur du dirigisme technocratique.

Une bien meilleure solution aurait été d’aider structurellement nos industries, surtout si on veut « relocaliser ». Plutôt que de demander au contribuable de financer l'achat de voitures en accordant plus de primes, c'est de moins d'impôts que nos constructeurs ont surtout besoin : plus qu'une aide purement conjoncturelle, c'est une baisse immédiate et massive et durable des impôts de production qui s'imposait.  D’autant  plus que les Français ont beaucoup épargné et ont donc la possibilité de reconsommer. Le surplus d'épargne devrait dépasser les 60 milliards d'euros à la fin du mois, et peut-être les 100 milliards d'euros en fin d'année ! Curieusement, personne n'a encore songé à mobiliser cette poche d'argent liquide, qui dort pour l'essentiel sur des livrets A et des comptes courants, pour financer la reprise. On pourrait aussi flécher les bas de laine des Français vers le capital des entreprises qui n'a rien d'une idée nouvelle. Elle n'en reste pas moins d'actualité. Portée par le vieillissement de la population, l'épargne va continuer à croître, et chercher à s'investir, au moins en partie, autrement qu'à taux négatif. Or, la réflexion engagée par quelques parlementaires sur la réorientation de l'épargne vers l'investissement productif a été mise en sommeil avec la crise sanitaire. Mais remettre à plat la structure de l'épargne en France suppose aussi de questionner le fait que la dette publique est principalement achetée par… les épargnants eux-mêmes, via leur assurance-vie. Un système qui pérennise l’Etat dans son rôle de contrôleur de la machine. L'exécutif a fait preuve d'une réactivité remarquable pour soutenir la trésorerie des entreprises, en garantissant leurs financements auprès des banques. Il semble moins inspiré quand il s'agit de trouver des solutions pour renforcer leurs fonds propres.

Il faut décentraliser.

Auréolés par leur rôle dans la crise, les présidents de région n’ont pas hésité à agir hors de leurs domaines de compétences pour venir en aide à leurs administrés. L’occasion d’observer une remise en question profonde du système centralisé et d’envisager une grande vague de décentralisation. Pécresse, Morançais, Morin, Wauquiez, Bertrand : ces présidents de région ont été amenés à remplacer un État qui s’est arrogé tous les pouvoirs pour combler une incompétence manifeste à gérer la crise sanitaire et à gérer notre budget. Pour arrêter ce délire, ce n’est  pas de déconcentration qui consiste à déplacer localement les fonctionnaires incompétents, dont on a besoin, mais d’une décentralisation qui consiste à utiliser les  services des collectivités locales qui ont fait la preuve de leur efficience et efficacité. Mais Jupiter n’en veut pas. La preuve, Xavier Bertrand a été ostracisé lors de sa visite chez Renault. Pourtant les Régions ont fait la preuve de leur capacité non seulement à gérer leur budget en faisant des économies, mais aussi de leur réactivité.

Il est grand temps de remettre l’Etat à sa place. La crise sanitaire aura permis de prendre la mesure de son obésité et des insuffisances sur lesquelles elles débouchent. Plus d’Etat là où il faut et pas d’Etat là où ce n’est pas son rôle. Vaste sujet, mais brûlant, quand on voit les dérives du budget et de la dette. Décentraliser, c’est « détechnocratiser » !

 


« L’APRES » : IL FAUT CRAINDRE LE PIRE !

Aide et taxe

 

La fable des réformes.

On commence à y voir plus clair avec les annonces d’Edouard Philippe : pas de remise en question et plus d’état. « Nous ferons des choix forts et des choix rapides ». En lançant la concertation sur le système de soins, il commence aussi à répondre à la question : qu’est-ce que « se réinventer » ? Ce n’est pas casser l’acquis mais l’accélérer, répond-il à propos de la santé. On se demande bien de « quel acquis » il parle pour les hôpitaux ! Bruno Le Maire et Gérald Darmanin tiennent un discours semblables sur les sujets économiques. Et comme Macron, ils essaient de nous faire croire à la fable « le cap suivi depuis trois ans n’est pas à remettre en question, mais c’est lui qui permet d’espérer le rebond. Sans les réformes menées depuis trois ans, la France n’aurait pu obtenir d’Angela Merkel qu’elle bouge sur les dettes »… Alors que les motivations de cette dernière sont tout autres. A la demande de décentralisation, ils répondent : « Casser les lourdeurs et déconcentrer la décision sur le terrain ». C’est-à-dire plus d’état dans les territoires.  Quand on connait les machines à gaz que constituent les services « déconcentrés », non seulement on risque de ne pas avancer, mais on va reculer. Comme le  constate Hervé Morin, « depuis trois ans, il y a eu les  paroles, mais elles n’ont été suivies d’aucun acte ».  La doctrine reste la même : l’essentiel des efforts doit se porter sur l’emploi et le pouvoir d’achat. Dirigisme et keynésianisme sont donc toujours d’actualité.  Peut-être nécessaire dans l’immédiat, mais La garantie d’aller dans le mur sur le  moyen et long terme.

Les vraies priorités.

On peut certes rêver d’un nouveau monde introuvable, mais il vaudrait mieux commencer par évaluer lucidement la situation, définir précisément ce qui doit changer et réfléchir à la stratégie pour le faire. La vérité c’est que la pandémie a frappé une France dans un état d’extrême faiblesse : attentats islamistes, gilets jaunes, grèves contre la réforme des retraites se sont enchaînés, si bien que la crise sanitaire ne peut qu’aggraver la situation avec une récession évaluée à 10 ou 12% du PIB en 2020, la croissance potentielle amputée par les faillites d’entreprises et le chômage qui va retrouver ses hauts niveaux, un déficit autour de 10% du PIB et une dette publique à plus de 120% … sans compter avec de très fortes tensions sociales et politiques. La France va devoir lever 700 à 800  milliards d’euros sur les marchés financiers. Le  pire sera de laisser croire que les revenus peuvent continuer d’être garantis par l’Etat en étant déconnectés du travail et que l’argent public est illimité et gratuit. La première priorité est de  remettre en marche l’économie.  Car des entreprises dépendent la croissance et les emplois ainsi que les recettes fiscales et sociales : cela suppose de proscrire toute augmentation des prélèvements et d’affecter les fonds publics en priorité à l’offre et non à la demande. Il faudrait aussi faire accepter une flexibilité du travail qui permette de rattraper d’ici la fin de l’année les heures perdues du fait du confinement.

Les chantiers pour l’avenir.

Méfions-nous de la récupération dont font preuve aujourd’hui les idéologues de toutes obédiences pour « empaqueter » de rose ou de vert un « monde d’après » aussi improbable que chimérique. La prochaine décennie, pour notre pays, sera surplombée par les contraintes de la dette et de son financement. Evidemment, la  clé du redressement passe par un investissement accru  dans la révolution numérique et la transition écologique,  mais aussi  par un nouveau modèle de développement plus qualitatif et plus résilient. La relocalisation des activités stratégiques que la crise a mise à nu, et la réindustrialisation sont impératives, et passent par des efforts de productivité et par la libéralisation du carcan réglementaire et fiscal qui étouffe l’activité et l’innovation. L’Etat  qui a fait étalage  de ses dysfonctionnements opérationnels et de l’incapacité de nombreuses administrations à pratiquer le télétravail ne nous sortira  pas du déclin en restaurant une planification rigide et technocratique et en pratiquant des nationalisations, sous le camouflage de « l’agilité » et de la « déconcentration ». Ce serait le chemin de la « grande pauvreté » pour de très nombreux Français.

Un modèle performant assurant l’équilibre entre le développement et  la solidarité, le marché et l’Etat, la sécurité et la liberté, la souveraineté nationale et l’intégration européenne, est possible. Je ne suis pas sûr du tout que ce chemin de crête soit dans la tête de nos actuels gouvernants, aveuglés qu’ils sont par la toute puissance de la technocratie.

 


LE RETOUR DES BARBARES ?

Croix du pic  st loup

 

Nous terminons ce soir le « pont de l’Ascension ». Mais je suis persuadé que pour beaucoup de Français, cette fête religieuse  qui a justifié un jour férié n’a pas  beaucoup de signification, voir aucune. Et pourtant, pour les  chrétiens, après la « nativité » et « Pâques » avec la résurrection,  c’est le troisième  épisode le plus important de la vie de Jésus, celui où il a « cessé d’être visible pour les hommes »,  c’est-à-dire a rejoint Dieu le Père  … L’Ascension, 40 jours après sa résurrection. Cela n’empêche pas notre pays de sombrer dans un paganisme de plus en plus généralisé.

Un vandalisme antireligieux préoccupant.

Si les  médias écrits et télévisuels sont prompts à relayer les dégradations inadmissibles dont sont victimes les  mosquées et les atteintes à la religion musulmane, ou encore les agressions insupportables dont sont victimes les juifs, ils sont beaucoup plus silencieux  et réticents à évoquer les atteintes aux monuments chrétiens qui se répandent dans le pays. Saccages, vols, profanations… Les lieux de culte catholiques sont pris pour cible sur tout le territoire, avec près de trois actes commis par jour. Un dernier bilan, daté du 14 mars et que révèle Le Figaro, est édifiant. Dressé par le Service central de renseignement criminel (SCRC) de la gendarmerie, qui couvre 95 % du territoire, il recense 129 vols et pas moins de 877 dégradations ciblant des édifices catholiques sur l'ensemble du pays en 2018.   Même s'il traduit un léger tassement au regard des années précédentes, en particulier de 2017 où un pic de 1045 faits a été atteint, le phénomène se maintient à un seuil plus que préoccupant. Un constat confirmé par le ministère de l'Intérieur qui a relevé, pour sa part, 1063 actes antichrétiens en 2018, en comptant les cimetières.

La « christianophobie ».

La croix du pic Saint-Loup brisée par des vandales est le fait marquant le  plus récent. D’une dizaine de mètres de haut, pesant près d’une tonne, l’imposante croix de fer en treillis qui dominait le pic Saint-Loup, dominant Montpellier, a fait l’objet d’un acte de vandalisme. Un ou plusieurs individus se sont rendus sur le site, pour faire tomber ce symbole juché à quelque 658 mètres d’altitude. Les motivations du ou des auteurs demeurent obscures. Sur le socle de la croix attaquée à un mètre de la base, on peut cependant lire à la peinture rouge l’inscription suivante: «Le pic laïque» ou encore une inscription en anglais évoquant le pouvoir des sorcières... Les gendarmes ont également découvert, fiché à l’emplacement initial de la croix, un balai en bois dont la conception évoque, justement, celui appartenant, dans l’imaginaire collectif, aux sorcières. La diffusion des premières images de la croix abattue a suscité beaucoup d’émoi et d’incompréhension dans le bassin montpelliérain, chez les chrétiens, comme chez d’autres croyants ou agnostiques. «Cette croix avait acquis un caractère historique et patrimonial. Elle n’est donc pas contraire à la laïcité, à l’inverse de ce que prétendent, à lire leurs inscriptions, ceux qui l’ont vandalisée et sciée...», commente pour sa part le rapporteur général de l’Observatoire de la laïcité, Nicolas Cadène, par ailleurs originaire de la région. Fixée il y a plus d’un siècle, une première croix de bois avait été érigée au sommet du pic Saint-Loup. Elle avait ensuite été remplacée par une croix en fer qui avait déjà été vandalisée une première fois en 1989. La Vierge de la Salette décapitée, la  cathédrale de Lavaur victime de deux  lycéens enragés,  des dégradations dans les lieux de culte catholiques à Maisons-Laffitte et Houilles, dans les Yvelines, à Dijon et à Nîmes… Vitraux brisés, bénitiers renversés et tabernacles forcés dans le sanctuaire vendéen de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, mais aussi statues détériorées, troncs cassés et autres cierges brisés à Morteau… Les dégradations, l'enchevêtrement des faits donne le vertige. Leur nature suscite l'indignation. Aucune parcelle du territoire n'est épargnée par ces actes.

« L’églantine et le muguet »

Des faits commis visiblement par des énergumènes « aculturés » qui ne voient pas la dimension patrimoniale et historique qui font partie de notre histoire.  Car s’il s’agit de combattre le catholicisme, ces  pauvres d’esprit tirent sur une ambulance. Les églises sont vides, quant à l’emprise des prêtres sur la population, il y a belle lurette qu’elle a disparue. Encore faut-il qu’il y ait des prêtres. Cependant,  il faut dire  que l’on trouve de beaux esprits pour entretenir la flamme  antireligieuse digne de l’époque radicale du « petite père Combe ». Ainsi, j’ai été stupéfait, pour ne pas dire effaré, de découvrir cette haine rentrée  du catholicisme dans le livre de Danielle Sallenave, l’académicienne,  dans son livre « L’églantine et le muguet ». Elle sue à chaque page et à la vue de chaque « calvaire » et Dieu sait que notre  Région en est bien pourvue.  Son livre elle l’a écrit pour répondre à la résurgence d’un catholicisme soi-disant « virulent », bien connu dans le passé de son Anjou natal. « Toute cette noblesse rurale du XIXe siècle, dont pas un n’accueillera de bon cœur la République, s’est mise au service de la France dans l’armée d’Afrique…  Désigner l’architecture qui parle du catholicisme de combat ; quelques kilomètres sur une route belle, un peu triste, ou bien c’est moi ? Il flotte dans toute cette campagne une morbidité, un dolorisme qui m’accable. Trop de chapelles, de monuments votifs. Je suis en plein territoire du « souvenir vendéen » ; territoire peu républicain.» Elle  voit dans Bruno Retailleau le nouveau le chantre du développement d’un catholicisme de combat et d’une pensée républicaine néoconservatrice, tous deux réactions exacerbées à « la question musulmane », sur laquelle elle adopte un positionnement proche de celui de Mélenchon. Elle oublie une chose : c’est que si une grande partie de l’Ouest est passé à gauche dans le dernier quart du 20ème siècle, c’est en grande partie par l’influence des prêtres …

Le mépris de l’Histoire.

Rien ne justifie que l’on s’en prenne aux symboles de la chrétienté sauf à vouloir effacer le  passé de la France, « fille aînée » de l’église. Ce sont  les témoins de notre Histoire et leur valeur patrimoniale est  là  pour nous la rappeler.  Nous ne venons pas de nulle  part. J’avais un ami, aujourd’hui décédé, qui était athée, mais cela ne l’empêchait pas d’entrer dans une cathédrale et de s’émerveiller des splendeurs de l’architecture ou de la finesse des sculptures d’un tympan. Et il était capable en même temps de jeter une plaisanterie blasphématoire en bon disciple de Brassens ou de Ferrat. Mais il respectait   les lieux. La loi sur la laïcité est aujourd’hui admise par tous et le catholicisme s’en est largement accommodé. S'en servir comme  motif comme au pic Saint-Loup est un contresens et une sorte de  prise d'otage alors qu'elle est  devenue le socle pour faire respecter la liberté de conscience. Bruno Retailleau, que Danielle Sallenave dépeint comme un réactionnaire résurgent, peut être à la fois croyant et bon républicain.  Visiblement, il y en a que cela dérange !

Le retour des « barbares ».

Cette volonté de gommer toute référence au passé est bien dans l’air du temps. Il est théorisé et professé par les « progressistes » pour qui seul le présent compte. Ce sont les mêmes méthodes que celles utilisées par Daech. La  passé qui nous a faits est un encombrement inutile.  Et pourtant, notre humanité s'inscrit dans un cheminement et vouloir le nier c’est tout simplement ouvrir la porte au retour de la barbarie. On en voit les effets  tous les jours. Car si la société est constamment en mouvement, elle a aussi besoin de repères qui « demeurent » comme l’explique si bien François-Xavier Bellamy. Mais je viens de prendre en exemple un croyant ! Comme si croire était rétrograde… Comme disait Jean d’Ormesson, si Dieu n’existe pas, au moins « j’ai l’espérance » ! Eh bien je plains tous ces matérialistes qui n’ont aucune dimension spirituelle ni transcendantale. Cela ne les empêche pas de consommer le jour de repos de l’Ascension, sans se poser la question de sa signification.   

 


« INITIATIVE » FRANCO-ALLEMANDE

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Macron a-t-il  convaincu Merkel. C’est ce qu’il voudrait nous faire croire. A bien y regarder, chacun est resté dans sa logique, sauf que le président français a  quand même cédé sur la solidarité qu’il souhaitait et qui n’apparaît qu’en filigrane dans le projet présenté aux médias.

Merkel a-t-elle changé ? Non,  mais elle  s’adapte,  en bonne germaine pragmatique ! Son discours actuel sur  la nécessité de préserver l’Union européenne  en est un exemple.  Et  pour cause.  L’Allemagne y a tout intérêt ! L’initiative franco-allemande ou plutôt  germano-française est dans le droit fil.

De quoi s’agit-il ?

De la  création d’un fonds européen de  « solidarité ». Un fonds de plus et d’un nouveau type : c’est un fonds qui emprunterait sur les marchés financiers, au nom de l'Europe, 500 milliards d'€ pour la « relance ». Mais attention, il n'aura pas vocation à prêter de l'argent, mais à investir de l'argent en capital pour financer la relance. Et la  nouveauté  c’est qu’il empruntera de l'argent à travers la Commission Européenne. C'est le souhait qu'ont exprimé ensemble Macron et Merkel. Reste à convaincre maintenant tous les partenaires de l'Union Européenne et ce ne sera pas simple.

Des  « coronabonds » ?

Cela y ressemble et c’est un évènement politique ! L’Allemagne qui était opposée à la mutualisation des dettes semble changer de doctrine et met fin à la longue panne de propositions provenant de l’axe Paris-Berlin. Si l’Allemagne revient aux fondamentaux d’une Europe de la cohésion et de la solidarité,  cette initiative n’en doit pas moins être adoptée à l’unanimité par les 27 pays de l’UE, ce qui n’engage en rien. Pour la Chancelière il s’agit de contrer le récent jugement de la Cour suprême allemande critiquant les plans d’aide de la Banque centrale européenne. Mais ce ne sont pas vraiment  des « coronabonds » !

Virage historique vers une dette mutualisée? Que nenni !

Les Etats devront emprunter pour rembourser la dette dite « européenne » ainsi contractée, qui ne représente aucunement une mutualisation de la dette, mais seulement un lissage des taux d’intérêt, car  il s’agit, en fait, de ne mutualiser que les taux d’intérêt. Les divergences des taux d’intérêt au sein de la zone euro ne seront plus traitées de la même façon, c’est l’avantage. Pourtant cette « dette européenne » devra être remboursée par les États dans 6 ou 7 ans, et on peut imaginer que ça se fera, le  moment venu, avec un taux allemand qui sera bas et un taux italien haut. Et  ne nous y trompons pas : même s’il s’agit d’un lissage des taux, le sens de la cohésion européenne n’est valide que si tout le monde fait des efforts. Il ne faudrait pas qu’au nom de la solidarité et du transfert il faille systématiquement éponger les errances et dérapages financiers des pays de l’Europe du Sud.

Il ya quand même un grand changement.

Les banques centrales et les gouvernements semblent prêts à compenser, à l'euro près, l'évaporation de richesse et de croissance provoquée par la crise du Covid 19. Et c'est une grande première.
Jamais jusqu'à cette crise, les banques centrales et les gouvernements n'avaient assumé, intégralement, l'impact d'une crise. Ce qui est frappant  c’est la rapidité et la puissance de la réaction qu’ils ont eue. Et ce fonds de relance en est une illustration supplémentaire. Car ce plan de relance s’ajoute aux 540 milliards d’euros des plans existants portés pour partie par le mécanisme européen de stabilité et pour partie par la banque européenne d’investissement, puis par la Commission européenne.

Et la France, où en est-elle ?

Même si la dette est inévitable pour faire face au désastre du Covid-19 qui a plongé, par le biais du confinement, l’économie dans la récession, il faudra malgré tout la rembourser. Au moins en partie.  Et même si c’est dans très longtemps, ça ne dispense pas de faire des efforts de discipline budgétaire pour revenir à une orthodoxie financière publique saine et compatible  avec  nos engagements européens. La  France a échappé de justesse à une procédure européenne concernant justement la  dérive de ses dépenses publiques. Et si jamais  cela passe par l’augmentation des impôts et non via une fiscalité réduite sur les entreprises comme sur les foyers alors on retardera la  reprise vers une croissance indispensable. Rappelons que la France détient aujourd’hui la triste palme d’or des prélèvements obligatoires en Europe avec un taux de 48,4 % du PIB (données Eurostat pour 2018 alors que la zone euro est à 41,7 % et 40,3 % du PIB dans l’UE) avec un différentiel qui pèse près de 100 milliards d’euros d’impôts en plus sur les entreprises françaises comparé à l’Allemagne.

L’initiative Merkel-Macron, Pour intéressante qu’elle soit si elle voit le jour, ne doit pas nous détourner de cette réalité.  Car il est urgent de rendre la France enfin crédible face à l’Allemagne, à l’Europe et, mieux en encore, face aux Français.

 


JE N’AI RIEN COMPRIS !

Macron je n'ai rien compris

 

Macron en mal de symbole.

Comme il l’avait fait avec Jeanne d’Arc, Macron tente de rétablir son image écornée en utilisant la disruption. Il était allé à Orléans faire un discours prémonitoire sur son possible rôle de sauveur de la patrie un an avant la présidentielle de 2017, à l’exemple de Jeanne d’Arc, et avant de trahir Hollande.  On l’avait vu ensuite flatter Philippe De Villiers au Puy du Fou… Cette fois, profitant de  « l’année De Gaulle », -on fête les anniversaires : les 130 ans de sa naissance, les 80 ans de l’appelle du 18 juin, les 50 ans de sa mort -, Macron a décidé d’exploiter le filon en commençant par  la fameuse et peu connue demi-victoire de Montcornet, obtenue le 17 mai 1940 par le Colonel De  Gaulle à la tête de son unité de chars. Dans le détail, il s’agit plutôt  d’une tentative avortée de démonstration de sa théorie sur la mécanisation de l’armée et de l’intérêt de concentrer les chars en véritables unités offensives. La tentative de contre-offensive de Montcornet ne pouvait qu’échouer, faute de logistique adaptée car les chars doivent refaire le plein de carburant, faute d’appui aérien indispensable, faute d’accompagnement terrestre d’unités de fantassins spécialisés. Voilà pourquoi, on évoque peu souvent cet épisode  de la campagne de 1940. Un acte courageux, mais vain ! Alors, pourquoi le sortir de l’oubli, sinon pour flatter la sensibilité gaulliste des quelques grognards encore vivants – ce qui est dérisoire- ou plutôt pour en faire le drapeau de la France qui ne s’avoue pas vaincue, naguère par le nazisme, aujourd’hui par le Covid19 ! Il veut surtout empêcher les gaullistes  d’être les seuls  à brandir, en cette année d’hommages répétés, l’image du grand homme, sauveur de la France, restaurateur de son indépendance et de sa grandeur. La ficelle est grosse et  personne ne sera dupe. Le factice l’emporte sur l’émotion. Mais, en voulant s’appuyer sur cet épisode, Macron commet une erreur de jugement et étale une fois de plus une méconnaissance de notre histoire : « Le vainqueur de Montcornet »  c’était la périphrase méprisante que les détracteurs du Général utilisaient pour se moquer de lui et le rabaisser.

Comme en 1940, la France est à terre.

Toute comparaison n’est pas raison.  Mais on est frappé du parallélisme entre la crise morale et sociale dans laquelle était plongée la France en 1939-40, touchée tardivement par la crise de 29  et en plein déclin démographique, au point de s’effondrer en 40 jours face à l’Allemagne, et la fragmentation sociale et l’avachissement moral de celle d’aujourd’hui, ruinée par les politiques  laxistes de Hollande et de Macron en matière de déficits et de dette, après le contre-coup de la crise de 2008. Et de fait, la pluie de crédits tombée de la BCE qui masque la déroute du pays, ne tardera pas à s’évaporer laissant la place à la réalité de la désolation. Ce n’est pas par hasard si le pays est  celui dont le PIB a le plus reculé et si le chômage va y exploser bien plus qu’ailleurs, dès les cautères retirés. Qu’on en juge : entre janvier et mars le PIB a reculé de 5,8% (5,2%  en Espagne, 4,7% en Italie, 2% en Allemagne) ; l’activité a chuté d’environ 30% (baisse de la consommation électrique : 16% en France, 6% en Allemagne) ; le taux de chômage prévu pour 2020 sera autour  de  4% en Allemagne, 7% en Belgique, 11,8% en Italie  et remontera à 10,1% en France. Mais les tensions sociales qui resurgissent peuvent déboucher sur une année plus noire qu’ailleurs alors que la crise s’annonce historique et on peut compter sur la  CGT pour y contribuer. La centrale syndicale vient de saboter  la reprise chez Renault Sandouville en obtenant du tribunal du  Havre la fermeture de l’usine. Dans ces conditions le recul de 8% du PIB prévu par le gouvernement parait très optimiste, pour Goldman Sachs il serait plutôt de 13-14%. Quant à la Sécu, elle affichera un trou de plus de 40 milliards d’euros… qu’il faudra bien combler d’une manière ou d’une autre.

Une guéguerre Elysée-Matignon ?

Se servir du gaullisme pour justifier le « en même temps ». De Gaulle n’a-t-il pas fait l’unité nationale en 1945 en associant les communistes au destin de la France ? C’est oublier que les forces politiques l’ont obligé à partir dès 1946 et que le RPF et les communistes se sont affrontés durement sous la IVème République et même sous la Vème. Macron voudrait qu’on l’aime alors qu’il ne suscite que de la méfiance de la part de ses concitoyens. Il est le chef d’Etat en Europe le plus mal apprécié  comme  en témoigne les études d’opinions et  cela en dépit de ses longues (trop longues) allocutions infantilisantes. La faute de Philippe est de l’avoir dépassé largement en popularité : insupportable  pour le Président qui n’arrive pas à admettre qu’il agace les Français à chaque prise de parole alors que son Premier Ministre sait faire preuve de pédagogie concrète et montre de sang-froid. Malgré les dénégations de part et d’autre qui font partie du jeu habituel, il semble bien que le scénario de son remplacement soit écrit. Après  les municipales et quel qu’en soit le résultat, il devra laisser la place. Il se murmure que ce serait Bruno Le Maire qui prendrait la charge. Avant le 14 juillet de préférence, pour être en poste au moment de l’annonce de « l’offre de concorde nationale ». Et il faut évidemment un « gaulliste » pour rendre crédible la manipulation. Autant dire qu’on va tout droit à l’élection de Marine Le Pen en 2022.

La crise sociale en arbitre.

On peut compter sur la CGT pour compliquer la donne sociale,  mais pas que… Le redémarrage de notre économie sera chaotique et va faire de 2021 une année décisive.  La reprise s’annonce plus tardive qu’ailleurs.  Plusieurs raisons. D’abord une économie dont le principal  moteur est la consommation : elle va buter sur deux freins, celui de l’épargne et celui de la perte de revenus. Ensuite, le système généreux finançant le chômage partiel n’incite pas les patrons à y mettre fin, attendant le meilleur moment « profitable » pour relancer leur activité (6  salariés sur 10 du privé, plus de 12 millions de Français en bénéficient). Enfin, le corps social est à vif : les soignants sont prêts à en découdre malgré la prime promise et les promesses de revalorisation de leurs métiers.  La médaille en chocolat et  le défilé du 14 juillet ne les font pas rêver. D’une manière générale, la priorité des patrons sera de retrouver un bon niveau d’activité  avant de songer à combler les  pertes de  pouvoir d’achat alors que la priorité des syndicats est exactement l’inverse. L’aide du plan de relance européen sera la bienvenue, mais là encore, le terrain  d’entente va être difficile à trouver. Le  mot clé est « confiance ». Plus personne ne veut faire confiance à nos gouvernants. L’année 2020 va être « chaude ». Et ce n’est pas une manipulation « grotesque » utilisant le Général De Gaulle qui permettra de relever les défis. L’initiative franco-allemande annoncée ce soir me paraît bien plus utile  et Macron est certainement bien content de pouvoir emboîter le pas à Merkel à cette occasion. J’y reviendrai.

Cela dit, la vague de la crise sanitaire passée, les déficits s’accumulent, la dette gonfle. On voit déjà monter les idées destructrices : rétablir l'ISF, taxer l'épargne des Français...  Il va falloir  empêcher les solutions de ceux qui veulent la destruction du capital, la disparition de nos entreprises et des emplois qui vont avec. Pour reconstruire, il faudra travailler plus, baisser les impôts et les charges des entreprises et freiner l’endettement de la France. Il n’y aura pas d’autres solutions et tout autre discours serait fait pour endormir  les Français ou leur mentir et ne fera qu’amplifier la ruine. Refusons d’être entrainés collectivement vers la faillite. 

 


LA QUÊTE DU GRAAL

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La gestion de la crise sanitaire et ses conséquences n’empêchent pas les responsables des différentes familles politiques d’envisager leur stratégie pour la présidentielle de 2022.

La macronie en crise.

C’est le fait majeur que l’on observe à l’occasion de la  crise sanitaire et qui ne va faire que s’aggraver avec la relance de  l’économie, génératrice de divisions au sein d’En Marche.  Macron constate sa perte de confiance de la part des français, confirmée par tous les sondages. Il va perdre sa majorité absolue La République en Marche (LREM) à l’Assemblée nationale puisque la création d’un groupe parlementaire constitué par d’anciens marcheurs est maintenant établie : 22 députés LREM ou apparentés vont bien faire sécession et créer un nouveau groupe à l’Assemblée dès la semaine prochaine, avec pour nom « Ecologie Démocratie et Solidarité ». On y retrouve  tous les déçus de la majorité, d’abord ceux qui ont déjà été virés du groupe, dont Cédric Villani, la tendance écolo avec Matthieu Orphelin proche d’Hulot ou Delphine Batho, ex-Ministre de l’Ecologie sous Hollande, et les jeunes députés issus du PS réclamant un rééquilibrage à gauche. Alors que LREM a débuté le quinquennat avec 310 députés (sur 577), le parti présidentiel devrait se retrouver demain à 285. De leur côté, la plupart des députés ex-socialistes se sont organisés au sein de LREM dans deux cercles sociaux-démocrates et attendent leur heure.

Macron à la recherche d’un nouveau « en même temps ».

Donc, Macron craint la défection de certains soutiens et de certains réseaux déçus. Il vit une réelle tension avec Philippe à la suite de plusieurs prises de décision de ce dernier. Enfin, il apprécie peu la remontée de son Premier Ministre dans les sondages, basée sur un effet comparatif avec lui-même. Il songe à relancer son quinquennat. Avec la même  équation qu’en 2017 : rallier à gauche et à droite. Il proposerait un programme nouveau centré autour d’un « pari écologique », avec pour objectif de rallier une part des électeurs de gauche, qui lui ont tourné le dos. Au passage il abandonnerait une partie de sa politique antérieure mise à mal  par la crise : réforme de l’assurance chômage, projet de réforme des retraites, arrêt des baisses d’impôts pour les entreprises. Cette manœuvre a été en partie préparée par la tenue d’une « convention citoyenne pour le climat » réunissant 150 citoyens au Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE). Les conclusions de cette convention devraient donner lieu à un référendum, basé sur un écologisme punitif, afin de donner une nouvelle légitimité à Macron pour la fin du quinquennat et pour préparer sa réélection.  De  l’autre, il enfourche le cheval de  la « résistance » et, en cette année éminemment « gaullienne », il n’hésite  pas à se référer à chaque commémoration,  à l’esprit  du Grand Homme. Et il fait feu de tout bois : le chef de l’État se rendra dimanche à Montcornet, dans l’Aisne, pour commémorer une bataille méconnue de l’histoire de France mais lourde de sens symbolique. Il s’agit de la contre-offensive du 17 mai 1940, menée par un certain Charles de Gaulle, qui envoya 85 blindés à l’assaut des positions allemandes. C’est ce jour-là, racontera plus tard le futur Général dans ses Mémoires, qu’il se serait juré de mener la guerre jusqu’au bout. De miser sur la grandeur de la France et l'esprit de résistance pour l’emporter. Pour sûr, Emmanuel Macron ne manquera pas de donner à cet hommage un écho contemporain. La  récupération est énorme,  comme avec Jeanne d’Arc. Le nouveau « en même temps » sera celui de la « reconquête nationale ». Un chemin de crête. Il a d’ailleurs réuni ses conseillers cette semaine pour leur soumettre son projet: renouer avec « l’esprit de conquête » afin de mieux contrer ce qu’il appelle « l’esprit de défaite ». Macron tente de reconstituer une force électorale centrale. Ce plan ne vise aucune nouvelle alliance, mais juste la survie d’un bloc majoritaire LREM-MoDem. Les supplétifs centristes d’Agir seraient largués sans conséquence. Mais en voulant absolument garder son totem  politique, Macron se trompe.

Le mirage de la « pensée inclusive ».

Le « en même temps » de notre président ne peut pas se comprendre si on n’a pas la grille de lecture pour l’appréhender. Il relève de la philosophie postmoderne, inspirée par des écrivains comme Lyotard ou Derrida. C’est une philosophie de l’inclusion, nous explique Chantal Delsol. Tout est vrai à la fois (dans la pensée postmoderne, le vrai est un moment du faux, la notion de vérité n’a pas de sens) tout est bien, tout doit être voulu à la fois. La pensée inclusive représente un courant de pensée très actif au sein de l’Occident contemporain. Les hiérarchies morales étant bannies parce que discriminantes, tous les comportements ou façons de voir sont également bons. Cette indistinction éthique engendre ce qu’on appelle ici l’inclusion : rien n’est exclu, tout est inclus. La pensée du « en même temps » ne rejette ni ne repousse rien. Dans cette vision des choses, rien n’est incompatible : tout doit être inclus. Il n’existe plus de divergences, seulement des différences qui sont toutes bienvenues, puisque toutes ont la même valeur. Comment expliquer alors l’hostilité contre les gouvernements illibéraux, le populisme identifié à une lèpre? C’est simple : tout est inclus, sauf ceux qui croient encore à l’exclusion, par exemple ceux qui pensent que tous les immigrés ne sont pas bienvenus sur notre sol, ou bien ceux qui pensent que toutes les formes de famille ne sont pas dignes du nom de « famille ». Ces derniers constituent le camp du mal, contre lequel lutte vaillamment le camp de l’inclusion, camp du bien. De sorte que le seul adversaire sérieux reste le Rassemblement national, considéré comme parti de l’exclusion. La philosophie de l’inclusion qui se trouve derrière le fameux « en même temps » traduit à la fois une forme de relativisme moral et une neutralisation volontaire des convictions, bien caractéristique de l’époque. C’est en fait un état d’esprit flottant et dilatoire, qui relève du papillonnage immature et du refus des convictions profondes. La politique inclusive est une manifestation postmoderne de l’esprit utopique. On reconnait là toute la gouvernance présidentielle depuis trois ans. Une crise comme celle que nous traversons impose les alternatives. Nous n’avons pas besoin d’infantilisme politique. 

La droite modérée véritable alternative.

Très critiques à l’égard des trois premières années du quinquennat, Les Républicains estiment être de plus en plus en capacité d’incarner une alternance, surtout après un quinquennat aussi  « épouvantable » que celui d’Emmanuel Macron. Il faut dénoncer les éléments de langage des macroniens qui parlent sans cesse de l'oeuvre colossale de réforme depuis trois ans et qui ont mis la France en situation de force. Le résultat est assez simple, résume le président des Républicains : on a fait exploser les dépenses publiques, la dette a considérablement augmenté et aucune réforme de structure n’a été possible. C’est d’ailleurs cela qui met la France aujourd’hui dans une situation beaucoup plus compliquée que nos voisins. La crise actuelle met en lumière un État « technocratique », une « déconnexion » du pouvoir face aux réalités et une « crise morale ». C’est aussi l’échec de la méthode jupitérienne consistant à gouverner tout seul, d’en haut, avec un gouvernement fragilisé et des députés incapables d’assurer un équilibre des pouvoirs. Le bilan des réformes est maigre : hors la SNCF et la « barémisation » des indemnités prud’homales dans la loi Travail, Macron n’est pas allé très loin, et il est obligé aujourd’hui de « tourner le dos » à la première partie de son quinquennat. Le recul du PIB au 1er trimestre n'est en rien lié à la crise, puisque le confinement a commencé le 17 mars. L'échec est cuisant. La droite aurait-elle fait mieux ? Oui, assurément si on se réfère au quinquennat de Sarkozy et les multiples réformes qui avaient été menées à bien. Aussi, le  parti se prépare-t-il en vue de 2022. Entre avril et juin, il aura organisé près de 66 forums thématiques, pour la plupart en visioconférence.  La crise  aura eu au moins un intérêt :  celui de révéler aux Français qu’il existe au Palais Bourbon et au Sénat deux groupes parlementaires sérieux, actifs et soudés,  capables de faire  un travail de fond sur tous les dossiers. Ce sont les élus, députés et sénateurs Les Républicains. Et dans le pays, des élus mobilisés au service de leurs concitoyens, efficaces, imaginatifs, porteurs de  solutions concrètes : nos élus régionaux, départementaux et nos maires ont fait parler d’eux. Les fondamentaux de la droite restent un socle solide : ordre, autorité, liberté d’entreprise… Les municipales ont par ailleurs montré que l'électorat est toujours disponible.

La gauche aussi !

Les autres partis de gauche rêvent tous d’une « Union de la gauche » version 2022, chacun à leur manière. Ils savent que pour battre Macron, ils doivent présenter un seul candidat et se partager les circonscriptions pour les législatives. EELV, Génération.s, LFI, NPA, PS, PCF, etc. n’ont pas la même vision de cette union, mais la perspective d’un accord des socialistes, des communistes et des écologistes ne peut être écartée, tant elle constitue une condition de survie ! Tribune, université de rentrée commune… Plusieurs initiatives en cours illustrent un certain renouveau malgré les dissensions. La longue tribune intitulée «Au cœur de la crise, construisons l’avenir», a rassemblé beaucoup de socialistes parmi les signataires, dont le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, ou l’ex-ministre Najat Vallaud-Belkacem, mais aussi des écologistes, dont le député européen Yannick Jadot, ou le maire de Grenoble, Éric Piolle. Des communistes aussi, dont l’ex-secrétaire national Pierre Laurent, et beaucoup d’associatifs dont ceux Attac. Pas d’Insoumis en revanche.

On le voit les grandes manœuvres sont engagées partout.

La quête du « Graal » est relancée. Et le  « vieux monde » veut y participer.

 

 


BIENVENUE DANS LE MONDE D’APRES !

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Constats.

11 mai 2020 : il paraît que le « monde d’après » commence aujourd’hui. Nous ne savons pas encore ce qu’il adviendra mais nous avons une certitude : le « nouveau monde » de Macron est  mort.  Au cours de  la  pandémie, le vieux monde a refait  surface et jeté au rancart les piètres réformes en cours. Le « progressisme » en a pris un vieux coup derrière la cravate. On en avait déjà connu les prémisses avec le 1er tour des  municipales qui avait vu LREM se bananer de première et fait des Républicains la première formation politique par son ancrage territorial et le nombre de ses élus  dès le 15 mars. Au point que la rumeur court que Macron voudrait virer Philippe qui lui ferait trop d’ombre et qu’il se préparerait à un « green deal de grande ampleur ». Quand on n’a aucune conviction, on  peut les avoir toutes ! Verra-t-on le charismatique Jadot premier Ministre ?  Mister Président est prêt à tout pour tenter de se faire réélire. Son obsession.

Le nouveau monde des donneurs de leçons.

« Mes chers compatriotes, il nous faudra demain, tirer les leçons du moment que nous traversons, interroger le modèle de développement dans lequel s'est engagé notre monde depuis des décennies et qui dévoile ses failles au grand jour, interroger les faiblesses de nos démocraties ». Et un peu après  : « Déléguer notre alimentation, notre protection, notre capacité à soigner, notre cadre de vie, au fond à d'autres, est une folie ». Ces quelques mots de Macron prononcés le 12 mars sont passés inaperçus à beaucoup d’entre nous, mais ils ont alimenté tous les fantasmes  de nos spécialistes des utopies fumeuses et nostalgiques des révolutions radicales. Beaucoup de «  millenials » remettent en question depuis longtemps notre modèle de développement, dénonçant la surconsommation responsable selon eux de la destruction programmée de la planète, cette tendance à la déconsommation étant une des explications de la faiblesse de la croissance mondiale avant la crise, avec la démographie et la technologie. Donc la solution ce serait la « croissance durable », concept très à la mode que le Président aimerait bien reprendre à son compte pour se refaire une santé. D’ailleurs, le déconfinement n’était pas encore commencé que Nicolas Hulot y allait de son « appel » : « Le  temps est venu ! » annonce-t-il   prophétique. Il a tellement d'idées qu'il devrait être ministre de l'Écologie... Ah c'est vrai, j’oubliais, il l'a été et a préféré partir. On n’est pas puriste pour rien, surtout quand on se  repose sur un patrimoine enviable.  A défaut son texte serait une mine d'or pour les futures candidates Miss France, juge  Marc Fiorentino.  Et  puis on a eu droit aux fadaises de ceux qu’Eugénie Bastié (du Figaro) appelle « la gauche  morale » :  deux cents artistes et scientifiques ont signé un «manifeste» dans Le Monde appelant à «une transformation radicale» de nos sociétés après le Covid. «Il nous semble inenvisageable de “revenir à la normale”», proclament-ils !  Et ce  sont ceux qui ont les plus gros cachets qui appellent à en finir avec le consumérisme. J’en ai la mâchoire qui se coince tellement ça me fait rire. Et puis, il y a le coup de gueule de l’acteur Vincent Lindon sur Médiapart ; l’acteur propose de créer une nouvelle «contribution exceptionnelle, baptisée “Jean Valjean”, et payée par qui ? Je vous le donne en mille : par les riches ! Qu’est-ce que c’est nouveau !

Les choses sérieuses.

On peut se bercer encore d'illusions en essayant de ménager une chose, la croissance, et son contraire, l'environnement. Mais cette illusion ne durera pas. La conversion écologique, la nécessité de ralentir et de retrouver le sens des limites, mérite pourtant mieux que des injonctions infantiles. Faut-il craindre, comme Luc Ferry, que le « jour d’après » dont on nous rebat les oreilles soit le même que le  jour d’avant,  mais  en plus  pauvre ? Car, en vérité, il faudra bien restaurer les richesses et le travail perdus et faire des efforts  intenses si l’on veut retrouver un peu de prospérité. Dans cette perspective, l’invraisemblable que les idéologues de  tout poil vont  essayer de nous vendre n’a  pas sa place. Mieux vaudrait se fier au 10 réformes que nous propose L’Ifrap, avec  Agnès Verdier-Molinié. Contentons-nous d’en énoncer les titres :  d’abord, sauver le plus d’entreprises possibles, puis desserrer l’étau fiscal qui les enserre, travailler  plus, en finir avec  la  dette en en faisant une règle d’or constitutionnelle, rembourser le plus tard possible, baisser les  impôts sur la transmission pour débloquer l’épargne, faire revenir les exilés fiscaux, décentraliser et décloisonner la santé, l’éducation, faire maigrir l’administration. Vaste  chantier : de quoi occuper deux ou trois quinquennats. Mais ce sont les réformes qui peuvent sortir la France de l’impasse où elle se  trouve depuis de trop nombreuses années. Inutile de compter sur les populistes  de droite comme de gauche. La crise aura été une épreuve de vérité pour Le Pen et Mélenchon : à part s’opposer frontalement, ils n’ont  rien à proposer. Si l’Allemagne fait mieux que la France  en matière de chômage, de pouvoir d’achat  et de dette, c’est parce que les industriels allemands ont mis en œuvre depuis très longtemps une politique de l’offre et de l’innovation. Rien ne nous empêche de commencer à en faire autant. Ce  sont justement les  chantiers sur lesquels travaillent Les Républicains.

 

 


MERCI L’EUROPE !

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L’Europe bouc émissaire.

Alors que l'on s'apprête à fêter samedi prochain les soixante-dix ans de la déclaration de Robert Schuman, considérée comme l'acte fondateur de la construction européenne, l'Union européenne ressort un peu plus affaiblie, aux yeux de l'opinion, du choc provoqué par la pandémie, si l'on en croit le sondage réalisé par Elabe pour « Les Echos », Radio Classique et l'Institut Montaigne. Seuls 20 % des Français jugent que l'UE a été à la hauteur de la crise, et ils sont plus de la moitié à réclamer un contrôle durable des frontières. Plus grave, le sentiment est partagé par tous les électorats. Le thème de « l'Europe qui protège » semble avoir été battu en brèche par la crise. Cela accentue les lignes de fracture autour de la question européenne : 34 % des Français voudraient privilégier une coopération avec certains voisins européens, hors du cadre de l'UE et notamment parmi l'électorat de François Fillon ce qui est très décevant ; 33 % estiment que la France ne doit compter que sur elle-même, sentiment fort dans l'électorat populiste ce qui est logique et seulement 32 % estiment que la France doit renforcer l'Union mais cet  avis se rencontre généralement parmi les plus diplômés. Faut-il en déduire que pour comprendre l’Europe il faut être instruit ? Conséquence politique logique de cette défiance grandissante, l'ouverture des frontières - un des symboles de la construction européenne - n'a pas la cote, puisque 55 % des sondés veulent le maintien de leur fermeture après la crise. On note aussi une aspiration très forte à la relocalisation de la production en France : les Français y sont favorables pour la santé (85 %), l'alimentation (80 %) mais aussi la technologie (62 %), ce  qui est plus facile à dire qu’à faire. Ce sentiment de  scepticisme aurait pourtant dû être balayé avec la crise que nous vivons. Mais la désinformation a la vie dure.

Réalité et commentateurs de mauvaise foi.

Les  commentateurs mettent surtout l’accent sur les discussions qui sont toujours difficiles entre les  partenaires. Comment en serait-il autrement à 27, et d’autant plus  que certains comme la France ne respectent pas leurs engagements, ce comportent en escrocs qui ne tiennent pas parole mais donnent des leçons en permanence. Il est pourtant étonnant, voire très énervant, d'entendre ces commentateurs expliquer que l'Europe ne fait rien, qu'elle laisse les pays membres se débrouiller seuls, qu'il n'y a pas d'initiatives européennes. Ceux-là oublient volontairement la plus grande initiative européenne : celle de la Banque Centrale Européenne. Sans elle, des pays comme l'Italie, l'Espagne et même la France devraient se financer, compte tenu du niveau de leurs déficits et de leurs dettes, à des taux très élevés. Ceux qui se plaignent en permanence de la lenteur de l'Europe devraient être étonnés de la vitesse à laquelle les décisions sont prises. Ces moments  extraordinaires nécessitent une action extraordinaire a dit Christine Lagarde, et les actions menées sont vraiment extraordinaires ! La réponse globale a  été d'une puissance, et d'une rapidité surtout, qu'on n'avait jamais connue. En quelques jours, on a fait presqu'autant qu'en 4 ou 5 ans pour la crise de 2008 et la crise de l'euro qui a suivi. Ceux qui nous expliquaient que l’Europe ne fonctionne pas et est incapable de s’accorder, s’arrêtant au psychodrame rituel de la nuit blanche à négocier, en ont été pour leur mauvaise  foi : l’accord sur le plan de sauvetage à 500 milliards a été voté par les ministres des Finances de l'Union européenne en trois jours : trois jours pour s’entendre, alors qu’il avait fallu des mois après la crise des subprimes. Alors, vous savez celle qui est nulle, qui n'arrive jamais à se mettre d'accord à cause des Allemands ou des Hollandais, oui, cette Europe-là, a débloqué la coquette somme de 540 milliards d'euros et ce n'était qu'un début. Car la BCE a annoncé dès le 19 mars un plan d'urgence de 750 milliards. Rappelez-vous combien de temps il avait fallu aux banques centrales et aux gouvernements pour réagir en 2008. Rappelez-vous les tergiversations européennes sur le sauvetage de la Grèce, l'aide aux pays en faillite, le rachat des dettes. Il a fallu trois à quatre ans pour qu'on entre dans un cycle d'injection massive de liquidités et de relance budgétaire. Avec cette crise aussi soudaine que brutale et rapide, la réaction a  été fulgurante. Et pour une fois, l’Europe est au rendez-vous. Tous ceux qui sont au chômage partiel, ne serait-ce que ceux-là, devraient lui en savoir gré, sinon où le gouvernement français aurait-il trouvé les 40 milliards d’euros pour financer leurs indemnités les plus généreuses d’Europe ?

Le bouclier européen face à la tourmente.

L’Union a ouvert les vannes. Appuyés par les banques centrales qui rachèteront sans aucune limite les dettes d'état dont les déficits vont exploser, les gouvernements vont injecter plus d'argent dans l'économie qu'on n'en a jamais vu. La Banque d’Angleterre va encore plus loin : elle a décidé de se substituer  purement et  simplement à l’Etat. FED, BCE mais aussi banques centrales du Japon, Canada, Royaume Uni et Suisse ont assoupli les conditions auxquelles elles s'échangent des devises entre elles afin de pouvoir mettre à disposition suffisamment de liquidités, en dollars, chez nous en euros, aux banques commerciales, et ainsi aux entreprises en difficultés qui ont besoin d’argent frais. Très rapidement, une très large partie de la dette des États européens sera détenue par la BCE. Et ce sera pareil dans tous les pays. Nous, nous avons dans cette crise une chance extraordinaire, celle d'avoir une monnaie commune qui évite les dévaluations sauvages, d'avoir une banque centrale qui finance les dettes des pays en difficulté, et l'Allemagne qui accepte de « garantir » de fait l'endettement d'une partie des États de la zone euro. Un pays seul ne peut pas se livrer à cette création monétaire sans limite. Il serait tout de suite sanctionné par un effondrement de la monnaie et l'explosion à la hausse des taux d'intérêt, et cela provoquerait une explosion dévastatrice de l'inflation dans le pays. Mais allez expliquer ça à Marine Le Pen et à Nicolas Dupont Aignan !

Et ce n’est pas fini : voici le temps de la relance.

Les 27 pays de l'Union Européenne négocient actuellement un nouveau plan de relance. Thierry Breton le commissaire européen est en train de jeter les bases d’un méga plan de relance européen de 1 600 milliards d’euros soit environ 10% du PIB européen basé sur l’environnement, le numérique et la relocalisation des industries en Europe. De quoi tenir la dragée haute à Trump. Le commissaire européen précise : « Nous allons rebâtir un autre monde avec un fonds très large pour accompagner ces trois tendances. Cela va peut-être s’accompagner d’une augmentation des prix dans certains domaines, mais si l’on met bout à bout la souveraineté, l’empreinte carbone du transport des marchandises, l’augmentation des niveaux de vie des pays à bas coût, tout cela  fait que les cartes sont déjà en partie redistribuées. Nous n’allons qu’accompagner cet effort. Ce n’est pas la fin de la globalisation à court terme, mais c’est le début d’une nouvelle ère de cohabitation plus intelligente plus ordonnée. Le commerce sera mieux réparti à terme pour que les intérêts de chacun soient respectés. » Pour cela Thierry Breton va lancer un grand fonds européen pour « rebâtir » l’Europe autour de ces trois grandes tendances. Tous les pays européens n’ont pas l’argent pour sortir de cette crise, l’Allemagne vient d’emprunter 356 Milliards, et tous les pays européens vont faire de même. Le fonds que Thierry Breton appelle de ses voeux  va permettre aux états de reconstruire en empruntant sur le temps long, 20 ans, 30 ans … Cette démarche devrait être mise en place sans condition de réformes pour les états qui y souscrivent.  

L’ingratitude des peuples est monnaie courante et l’Histoire nous l’enseigne. Il est bon tout de même de rappeler les faits. Sans l'Europe, la plupart des pays de la zone euro ne fonctionnent pas, à commencer par la France. On a envie de paraphraser Sardou : « Si la BCE n'était pas là, nous serions tous en faillite ». D’autant plus que ce faisant, l’Union européenne a démontré sa spécificité, celle d’être un espace  où la valeur humaine compte autant sinon  plus que l’économie. C'est l'Europe "civilisation". Un vrai sujet pour les « nationalistes » anti-européens n’est-il pas ? 

Vive l’Europe !

 


PENDANT LA CRISE, LA CRISE CONTINUE…

Récession

 

« Le jour d’après »

Tout le monde nous parle du « jour d’après ».  C’est quand au fait ? Et chacun y va de son rêve selon son idéologie, ses convictions, son expérience ou son absence de repères.  Tout est permis. Déjà les  médias écrits ou télévisuels sont pleins de ces doux visionnaires.  On assiste,  comme  pour les impôts, à un véritable concours Lépine des utopies : un nouveau monde nous attend, en vert pour les écolos, en rose pour les socialos, en rouge pour les nostalgiques de la révolution,  et  ailleurs en plus ou moins bleu… A défaut de me faire rêver, ça me fait sourire ou ça me met en rogne, c’est selon, mais ça passe le temps.  En attendant, la France est frappée de plein fouet par la double crise  sanitaire et économique et elle n’en finit pas de plonger. Les déficits se creusent à une vitesse vertigineuse pour financer le plan de sauvetage. On en est au 2ème budget d’ajustement pour actualiser les enveloppes prévues. Ainsi il a fallu passer de 8,5 milliards d’euros à 24 milliards pour financer le chômage partiel. Le déficit de la sécu, en toute logique, grimpe à 41 milliards d’euros. Les amortisseurs sociaux jouent à plein et il ne faut  pas s’étonner des chiffres qui gonflent.

Coup d’œil sur le tableau de bord.

C’est la situation en ce début mai.  Elle va continuer d’évoluer. Le PIB va plonger de 10%, c’est-à-dire une perte de 200 milliards d’euros d’ici fin 2020.  La dette va monter à 115%  du PIB, voire plus, et le déficit de l’Etat augmente à -12%. En période de crise, les totaux se cumulent : aux aides que l’Etat décaisse en empruntant à tout va, il faut ajouter les moindres rentrées, moins de TVA, charges et cotisations reportées ou annulées, … avec un double effet négatif. Mais par rapport aux crises précédentes, notre activité a freiné beaucoup plus, alors qu’il n’y a pas de vraies raisons. La  diminution de l’activité n’est pas pire qu’en 2008 où  le choc des "subprimes" avait secoué la planète financière.  La  bourse a plutôt résisté et fait le yoyo autour des 4500 points, en 2009 elle avait plongé  à 2200  points. D’où vient alors que la croissance Française est à la traîne de la zone euro ? Notre PIB a reculé de 5,8% au 1er trimestre contre 3,8%  pour la zone euro. Le décrochage est même assez net par rapport à l’Allemagne où plusieurs indicateurs  permettent de voir que l’économie continue de tourner davantage qu’en France. On a vite fait de mettre la contre-performance de la France sur le dos de  la crise sanitaire. Vous voulez savoir pourquoi ? Eh bien je vais vous le dire  ! 

Détour par le PIB.

Car il y a aussi une explication structurelle qu’on ne vous dit pas. Elle nécessite un peu de technique mais tout le monde peut comprendre. Rappelons que le PIB se divise en deux grandes parties : d’un côté le « PIB marchand » regroupant l’ensemble des produits ou services vendus sur un marché (par des entreprises privées ou non) et qui sont valorisés à leur prix d’échange ;  de l’autre, le « PIB non marchand » rassemblant toutes les activités des administrations publiques. Leurs produits et services sont dans leur grande majorité gratuits. N’ayant pas de prix ils sont donc évalués à leur coût de production (principalement les traitements des fonctionnaires) selon une convention internationale des instituts de statistique. En France les services publics régaliens (police, défense, justice) ou pas (enseignement public, santé) occupent une place particulièrement importante. Le « PIB non marchand » représente 22% du PIB total, selon l’Insee, soit 4 à 5 points de plus que la moyenne de l’Union européenne (Ne pas confondre avec les «dépenses publiques» équivalentes à 56% du PIB et qui comprennent, outre la production de services, l’ensemble des revenus de redistribution sous la houlette de l’État). Cette répartition entre « pib marchand » et « pib non marchand » explique en grande partie que la France amortit davantage les effets en cas de crise mais redémarre toujours plus lentement. Ainsi en 2008-2009, la grande récession qui a suivi le krach financier s’est traduite en Allemagne par une chute de 5,1% du PIB 2009 alors que la France subissait un repli de 2,9%, presque deux fois moindre.

Le boulet du secteur public.

Or ce n’est pas le cas cette fois. Et pourtant les deux facteurs traditionnels de la résilience française sont toujours présents. C’est tout d’abord une moindre dépendance au commerce international, les exportations françaises étant deux fois et demie moins importantes que celles de l’Allemagne. Cette  fois encore, le commerce mondial est un amplificateur de crise : le FMI prévoit un effondrement des échanges de 12,8% qui devrait handicaper tout particulièrement le « made in Germany ». L’autre facteur de résilience c’est justement la « sphère publique », comme expliqué ci-dessus, qui forme normalement un pôle de stabilité appréciable malgré les déficits qui tendent alors à déraper puisque les dépenses, et notamment les prestations sociales, sans parler des traitements des 6 millions de fonctionnaires, continuent sur leur lancée « quoi qu’il en coûte ». Mais le fait tout simple que les services soient maintenus, indépendamment des crises qui affectent les marchés, constituent un soutien à la croissance ne serait-ce que par la consommation des salariés de la fonction publique et les services qu’ils continuent d’assurer. Le problème est qu’aujourd’hui les services publics ne sont plus assurés en totalité, et de très loin. D’après un décompte de la CPME, la Confédération des PME, 70% des agents de l’État ou des collectivités territoriales sont à l’arrêt. D’un point de vue comptable le « PIB non marchand » n’a pas diminué puisque ses coûts demeurent mais c’est une pure illusion. La chute effective du PIB total est donc supérieure à l’estimation de l’Insee (- 35% pendant le confinement). Cela  s’explique par la carence de services comme « La Poste » qui ont handicapé l’activité des entreprises qui continuaient de fonctionner et par ailleurs, avec le confinement, nombre de fonctionnaires n’ont pas utilisé leur « pouvoir d’achat » d’autant plus que la plupart des commerces étaient fermés. Non seulement, cette fois-ci, les services publics ne constituent pas un soutien, mais leur continuité très défaillante est un handicap pour l’économie privée. Sans parler de leur inefficacité, que les lacunes des services de santé ont remise cruellement en évidence dans l’éternelle comparaison France-Allemagne.

L’activité économique « marchande » s’est contractée plus que chez nos partenaires, notablement inférieure à ce qu’elle est en Allemagne, et le rôle de stabilisateur du secteur public n’a pas joué. La conjonction des deux phénomènes explique la brutale plongée, plus  forte qu’ailleurs, de notre taux de croissance.

 


LE PLAN DE SOUTIEN A L’ECONOMIE DE LA REGION PAYS DE LA LOIRE

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Interview de Paul JEANNETEAU

Vice-Président du Conseil Régional des Pays de la Loire

Président de la Commission Développement Economique

 

J’ai interviewé notre ami Paul Jeanneteau pour la page Facebook des Républicains du Maine-et-Loire  et j’ai eu envie d’en faire  profiter mes  fidèles lecteurs du bloc-notes qui ne vont pas tous sur les réseaux sociaux. Je pense qu’il est important aujourd’hui de  montrer combien l’expérience des mandats électoraux est importante  dans l’exercice des responsabilités et pour l’efficacité des choix  et des décisions, expérience qui manque tant à la majorité actuelle et au plus haut niveau et qui nous vaut une gestion de crise à la godille.  Ancien député, ancien maire et conseiller départemental, Paul Jeanneteau, aujourd’hui Vice-Président du Conseil Régional des  Pays de la Loire en charge de la    plus importante commission, fait partie de ces élus qui « savent transformer  leur parole en actes »  et n’agissent  pas au hasard.

« sur-mesure et proximité maximale »

L’Etat a mis en place un fonds national de solidarité pour venir en soutien aux entreprises sinistrées par la crise du Coronavirus. Les Régions ont décidé d’apporter un soutien supplémentaire en mobilisant 500 M€ au sein de ce fonds (soit pour les Pays de la Loire, 25 M€). Pour sa part, la Région des Pays de la Loire a mis en place plusieurs dispositifs, visant à compléter le plan national décidé par le gouvernement : un plan d’urgence de 56 M€ et un « Fonds Territorial Résilience » de 32 M€ ainsi qu’un dispositif d’aides pour le tissu associatif, culturel et sportif de 4,3 millions. Si on prend en compte les 25 M€ qui avaient été voté au BP 2020, c’est en réalité 76 M€ qui ont été mobilisés, 51 M€ de mesures nouvelles ayant été votées en urgence depuis le début de la crise.

 

Rencontre avec Paul JEANNETEAU, Vice-Président chargé du dossier économique à la Région  des Pays de la Loire, qui en a été la cheville ouvrière active.

 

«  Le Conseil Régional a voté  le  17 mars dernier un  plan d’urgence de 56 M€ pour venir en aide aux entreprises mises en difficultés par la crise sanitaire.  Quelles en sont les  grandes lignes ?


P1050503 PJ
: Nous faisons face à une crise sans précédent. Pour aider nos entreprises  à traverser cette terrible épreuve, après avoir mené une concertation avec tous les partenaires concernés, nous avons décidé de mobiliser des moyens régionaux exceptionnels, plus de 56 M€.  L’objectif de ce plan d’urgence est de proposer en lien avec l’Etat et la BPI, des dispositifs qui correspondent aux besoins de toutes nos entreprises : commerçants, artisans, agriculteurs, PME, ETI, mais aussi en soutien à tous nos acteurs  associatifs, sportifs et culturels. Je tiens à souligner que ces 56 M€ peuvent permettre grâce à l’effet de levier et aux dispositifs de garantie, d’apporter plus de 320 M€ de prêts aux entreprises. Nous avons fait en sorte que tous les dispositifs soient rapidement opérationnels afin d’éviter que les entreprises ne fassent faillite.

Vous ne craignez pas de faire doublon avec les aides de l’Etat ?

PJ : Nous nous sommes fixés trois principes : « simplicité » d’abord, pour l’accès et l’instruction des dossiers, « efficacité » ensuite : il s’agit de proposer des  mesures adaptées à chaque situation et chaque taille d’entreprise, en maximisant les effets de levier financiers, et enfin « unité » de façon que ce que nous mettons en œuvre le soit en étroite coordination avec la BPI et en complémentarité avec l’Etat, l’idée étant de « jouer collectif », pour assurer la cohérence de l’action économique et d’agir dans le cadre de l’unité nationale face à l’ampleur de la crise.

En quoi consiste concrètement le plan d’urgence ?

P1050502 PJ : Il s’articule en six grandes mesures. Et nous avons voulu, pour chacune d’entre elles, qu’il soit simple, efficace et pragmatique. Nous avons voulu aussi  qu’il s’adresse au plus grand nombre d’entreprises, d’activités et de filières.

Sans entrer  dans le détail, le 1er train de mesures, c’est notre participation au Fonds National de Solidarité pour lequel nous avons apporté 25M€ (Cette somme a été fixée en tenant compte du PIB régional rapporté au BIP national). Il est destiné aux artisans, commerçants, traiteurs, restaurateurs, TPE et entreprises de l’économie sociale et solidaire.  Il s’adresse aux entreprises connaissant des difficultés de trésorerie et leur permettra de bénéficier d’une subvention.

La 2ème mesure consiste en un « prêt rebond » à taux zéro  doté de 12 M€, Région-BPI.  Il vise les PME qui pourront bénéficier d’un prêt de 10 000 à 300 000 €. C’est 60 M€ de prêt au total qui seront déployés grâce aux effets de levier des contreparties bancaires.

La 3ème mesure consiste, à hauteur de 5 M€, en un report de six mois des avances remboursables de la Région dues par les entreprises qui en sont redevables.

La  4ème mesure  est un dispositif de garantie de prêts dans le cadre de « Pays de la Loire garantie », destiné aux TPE, PME-PMI et ETI. Il porte à 80% le montant garanti et est cofinancé par la Région et BPI. Ces 10 M€ de fonds garantis visent à rendre  possible 205 M€ de prêts bancaires.

La 5ème  mesure,  avec le dispositif « Pays de la Loire-redéploiement », abondé de 15 M€, permettra de souscrire un prêt en trésorerie de 50 000 à 500 000 € à un taux de 2,03%, sans garanties ni coûts additionnels et vise à un volume de 60 M€ de prêts, toujours grâce à l’effet levier.

Enfin, la 6ème  mesure, est un nouveau dispositif « fonds d’urgence événements » destiné à toutes les associations organisatrices d’événements sportifs ou culturels pour   leur venir en aide au moment où nombre de leurs projets sont annulés, avec un plafond de 30 000 €.  Ce fonds est complété par un effort régional de 2,3 M€  que représente le maintien de toutes les subventions versées pour les  manifestations programmées et finalement annulées et en renforcement des dispositions actuelles.  Ce qui fait un effort total de 4,3 M€ de soutien financier régional.

Comment fait-on pour accéder à ces aides et sur quels critères ?

P1050504 PJ : Le plus simplement possible. Nous avons mis en place deux n° verts, un pour les entreprises (0 800  100 200) et un pour les associations culturelles et sportives (0 800 200 402). Un conseiller leur indiquera la marche à suivre et  l’interlocuteur  dont elles ont besoin.  Tous  les agents du réseau des développeurs et de notre Agence de développement « Solutions&Co» sont mobilisés pour faire face à la demande. Les  critères sont précis et adaptés à la taille des entreprises concernées. Il s’agit de faire du sur-mesure, pour compléter ce que fait  l’Etat qui ne peut être que du « prêt-à-porter ».  Notre objectif est de sauvegarder le maximum d’emplois et de faire en sorte que la crise n’ait pas de conséquences irréversibles sur le plus grand nombre des entreprises qu’elle atteint, quelle que soit leur taille, de la plus petite à la plus grosse. Ces dernières ayant plus de capacité de résistance. Notre effort est relayé par d’autres partenaires comme, notamment, les Chambres de Métiers et de Commerces.

Pourquoi alors un fonds « territorial de « résilience » ?

PJ : nous nous sommes aperçus que malgré tous nos efforts, beaucoup de très petites entreprises passaient à côté de nos dispositifs. Nous avons donc décidé d’agir au plus près des territoires.  Nous avons lancé une levée de fonds auprès de toutes les autres collectivités.  Les  cinq départements, les grandes collectivités et l’ensemble des EPCI ont répondu à l’appel. En partenariat avec la Banque des Territoires, nous avons  pu créer ce fonds « Résilience » doté de 32M€. Il a  pour objectif, en complément de ce que nous avons déjà mis en place, de répondre au besoin de trésorerie des entreprises de moins de 10 salariés dont l’activité est impactée par la crise sanitaire. Il s’agit souvent de micro-entreprises, de TPE et de structures de l’Economie Sociale et Solidaire.  Elles pourront obtenir un soutien sous la forme d’une avance remboursable.  Un site dédié est d’ores et déjà opérationnel : www.resilience-paysdelaloire.fr. Les entreprises concernées peuvent y déposer directement leur dossier en attestant sur l’honneur de leur inéligibilité au Fonds national de solidarité et de leurs difficultés liées à la crise du Covid 19.

P1050502 En conclusion, je pense que l’engagement pris par la majorité du Conseil Régional de ne laisser aucune entreprise au bord du chemin, est tenu. La  Région des Pays de la Loire est pleinement mobilisée pour faire face à cette crise sans précédent, et de multiples autres actions en rapport avec ses missions de service public ont été engagées parallèlement. »

 

Les dispositifs de soutien proposés par la Région se révèlent pleinement efficaces si l’on en croit le nombre d’entreprises qui ont fait connaître leur souhait d’en bénéficier. On le doit évidemment en grande partie à l’expérience d’élu local de Paul Jeanneteau et à sa   connaissance fine du tissu économique régional grâce à l’expertise qu’il  a acquise à la tête du Comité d’Expansion du Maine-et-Loire. Cette double compétence lui a permis de peaufiner un soutien sur-mesure aux différents types d’entreprises. La Région des Pays de la Loire reste pleinement mobilisée auprès des associations sportives, culturelles ou sociales, dans cette période particulièrement difficile et le dispositif de soutien  vient d’être prolongé au-delà de la période de confinement jusqu’au 30 septembre.

 


GOUVERNEMENT D’UNION NATIONALE : UN LEURRE !

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Profitant de la crise sanitaire causée par  le Covid 19 et se rêvant rassembleur et au-dessus de la mêlée, comme une sorte de Raymond Poincaré, le chef de l’État voudrait se  propulser comme chef de file d’une union sacrée. Mais le ton  martial ne suffit pas.

La « verticalité » de Macron est nuisible.

Le 11 avril dernier, dans son allocution aux Français, le chef de l’État a assuré vouloir bâtir « un autre projet de concorde » qui rassemblera « toutes les composantes de la nation ». Le flou artistique habituel de sa communication conduit à l’hypothèse d’un nouveau gouvernement qui rallierait des personnalités venues de la gauche et de la droite. Mais c’est déjà le cas.  Mais pour quoi faire   ? Encore faudrait-il qu’Emmanuel Macron change de comportement, car le pire obstacle à un gouvernement de concorde ou d’union nationale, ou encore de salut public, c’est son incapacité  à abandonner sa pratique de « verticalité du pouvoir » qui tend à envenimer tous les problèmes  qu’il appréhende toujours de la même façon, par le haut, sans considération du terrain. Là encore  les mots et les intentions ne sont jamais suivis d’effets. Ce comportement aggrave les pratiques technocratiques centralisées. Le pouvoir est incapable de cerner avec finesse les difficultés. Un exemple : nous avons plus de 10 millions de chômeurs à temps partiel aujourd’hui en France, trois ou quatre fois plus que partout ailleurs en Europe,  ce qui prouve que nos  amortisseurs de crise sont mal calibrés. La crise est une occasion de plus de subir la bureaucratie et la paperasserie, atteignant des sommets d’absurdité. Le meilleur exemple en est la courtelinesque « attestation de déplacement dérogatoire » qui rappelle  pour les  anciens encore en vie  « l’ausweis » de l’occupation allemande… Et que dire de la pratique du mensonge pour cacher l’incurie et  l’impréparation comme l’a été la triste comédie des « masques ».

Un appauvrissement démocratique.

A son habitude, le Président brasse large pour anticiper l’après-crise du coronavirus. Il rêve d’un  phagocytage de l’opposition, non pour la rallier  à lui, mais parce qu’en existant elle le gêne.  Il voudrait être seul face à Marine Le Pen, mais après presque trois ans de mandat, le vieux monde n’a pas disparu, il revit même. Peut-être enrage-t-il de voir Les Républicains se refaire une santé avec les municipales. Car c’est bien eux qu’il vise, les socialistes n’étant toujours pas relevé de leur déroute. La crise est grave, mais pas au point de renoncer à notre vie démocratique.  L’état d’urgence sanitaire donne déjà suffisamment de pouvoirs exceptionnels  à l’exécutif. Demain, quand le danger de l’épidémie sera éloigné, la France aura besoin au contraire de toute sa diversité démocratique pour envisager l’avenir. Il n’y aura pas un seul chemin possible, mais plusieurs pour nous reconstruire. Les Français pourront choisir leur voie librement entre les propositions qui leur seront faites. Un gouvernement d’union national créerait la confusion en asséchant le débat démocratique et en réduisant la vie politique à la confrontation entre un pouvoir en fin de mandat et des forces de contestation aux deux extrêmes.

La confusion vient aussi des médias en continu.

Depuis bientôt trois mois nous vivons avec un sujet unique qui tourne en boucle en continu sur toutes les chaines d’information, interrogeant tout ce qui peut l’être dès qu’un avis est donné ou qu’une décision est prise. Le coronavirus nous soule et de ces multiples interventions nait la confusion.  Les bons citoyens surinformés sur tout et son contraire ne savent plus quoi  penser. Au point que la confiance dans les gouvernants est ébranlée. Ni Les Républicains, ni le PS n’étant intéressés par la proposition du chef de l’Etat, il se pourrait qu’il persiste dans son intention, pour tenter de se donner  le beau rôle. Récupérer ici et là de nouvelles personnalités politiques lui assurerait de « rester spectateur de sa propre action politique », comme s’agace Julien Aubert, député LR du Vaucluse. S’ouvrir mais pas trop quand même. S’extraire de la logique partisane mais rester proche de son camp. La pratique du débauchage n’est pas la meilleure façon de rassembler. C’est confondre débauchage national et union nationale,  car ce type d’alliance est l’exact contraire d’une union véritable attendu qu’elle n’engage que des personnalités tentées par un maroquin et en aucun cas des forces politiques. Ce serait une confusion supplémentaire.

La présidentielle en ligne de mire.

La vérité, c’est que Macron ne sait plus comment sauver son quinquennat.  Ses réformes sont  tombées à l’eau, son calendrier est complètement vérolé par  les conséquences de la crise sanitaire. Que deviendra la réforme des retraites, celle de la constitution ?  En stratège politique, le président voudrait jouer les rassembleurs pour assurer sa crédibilité de sortie de crise et si possible sa réélection. Mais que vaut une démarche d’union nationale sans le Rassemblement National  dont le  poids électoral  en fait un parti incontournable.  On ne voit pas comment Marine Le Pen pourrait siéger aux côtés d’un président qu’elle critique avec virulence chaque jour plus violemment. Et c’est  la même chose pour la France insoumise de Mélenchon. Non, la proposition du chef de l’Etat est un leurre.  Elle est faite pour endormir l’électorat. Il ne peut y avoir « d’union sacrée » sur des bases aussi floues : car quoi, on cherchera vainement une quelconque volonté d’alliance sur un programme commun pour un temps donné.

 


QUAND LA MONNAIE TOMBE DU CIEL.

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En bref : l’argent va couler à flots, on va emprunter à tour de bras, on ne remboursera pas, mais  en France on a deux problèmes.

Le sujet de la dette.

C'est la question qui va se poser régulièrement et qui reviendra comme un refrain. Avec sa question induite : « Qui paiera » ?  Oui, qui va payer pour toutes ces centaines de milliards d'euros que les États distribuent et vont continuer à distribuer ? Car, c’est une évidence, les Etats n’ont pas l’argent qu'ils distribuent. Ils l'empruntent quasiment tous aux banques centrales. Forcément, on se  demande  bien comment on pourra rembourser. « Helicopter money » est devenu le terme qui illustre cette masse d'argent qui tombe directement sur les comptes des particuliers. Ce serait plutôt des Canadairs que des hélicoptères.

L’Europe mobilise au total plus de 2 000 milliards.

Et d’abord, d’où viennent ces 2000 milliards d’euros que les Etats mobilisent pour faire face à la crise ? Ils sortent de trois poches. D’abord celle des Etats membres qui ont cassé leur budget et se sont assis sur les normes de bonne conduite de Maastricht. Ils sortiront 500 milliards et principalement des grands pays de l‘Union européenne. La deuxième poche sera celle de l’Union européenne,  via trois canaux : la Banque européenne d’investissement qui va prêter 200 milliards à des entreprises, la Commission qui se réserve de lever 100 milliards et le MES mécanisme européen de stabilité va sortir 200 milliards. Mais le gros de l’effort viendra de la troisième poche, la plus  profonde, la BCE : la Banque centrale européenne s’est engagée à racheter pour 1000 milliards de dettes aux banques. Pour simplifier : les banques centrales distribuent de l'argent aux banques, elles distribuent de l'argent aux États, indirectement, en rachetant leurs dettes, et elles distribuent de l'argent aux entreprises, toujours indirectement en rachetant leurs dettes. Comme en plus il va falloir relancer la consommation et compenser la perte de pouvoir d'achat liée à la crise, on va donc plus loin. Les États, et la France, une fois de plus en pointe pour ce type d'initiatives, distribuent de plus en plus d'argent. Les déficits n’en finissent plus de se creuser : sécu, budget, assurance chômage,  solidarité …

La crainte des contribuables.

Quand on entend « qui paiera ? », c’est surtout la crainte des contribuables de voir les impôts exploser qui s’exprime. Et ressort ce fantasme qui revient à chaque crise, d'un « prélèvement exceptionnel » très élevé sur les actifs financiers au-delà d'un certain seuil. Il y a eu des précédents.  Tout  le monde se souvient de « l’impôt sécheresse » de 1976… Et l’imagination de nos politiques est débordante en la matière : ça va du rétablissement de l’ISF à la création d’un impôt spécial corona, en passant par des taxes exceptionnelles comme  celle que Laurent Berger a déjà proposé. La  France est la reine du concours Lépine quand il  s’agit d’inventer des impôts nouveaux. Il  y a deux écoles : il y a ceux qui cherchent des idées pour faire payer des taxes et des impôts à tous les autres qu'eux ; et il y a ceux qui veulent que cette dette soit un jour annulée, ou qu'elle devienne « perpétuelle », ce qui revient, peu ou prou, au même. Ces derniers n’ont pas tort.

La solution est toute simple.

En fait, arrêtez de vous préoccuper de la dette, elle ne sera jamais payée. Nous ne rembourserons jamais la dette liée à la relance post-Covid. D’abord, elle ne va rien coûter. Certains pays, dont la France ou l’Italie, sont déjà très endettés, mais beaucoup en Europe le sont moins  et  comme par ailleurs, l’Union européenne est une meilleure garantie que la somme des garanties nationales les taux bas sont garantis pour longtemps.. Car le fait nouveau est que la solidarité  joue cette fois-ci, et que l’Allemagne est d’accord. La BCE, qui rachète les dettes des banques commerciales pour qu’elles puissent accorder de nouveaux prêts va donc être un instrument clef d’une mutualisation très forte. La BEI Banque Européenne d’Investissements) et le MES (Mécanisme Européen de Stabilité) également. Donc les moyens de financement prévus sont beaucoup plus puissants et moins chers que si on laissait les membres du club se débrouiller chacun de leur côté.  Tout cela rend une inflation ou une hyperinflation, qui devrait découler de la surabondance monétaire, quasiment impossible.

Mais la réalité probable est encore plus simple. Ces 2000 milliards ne seront jamais remboursés, ni aux Etats, ni à l’Union Européenne ni à la BCE ... Ces 2000 milliards seront inscrits et stockés dans un compte spécial, corona, crise exceptionnelle, sous forme d’emprunts très long terme, plus de 30 ans, qui pourront être renouvelés. Une sorte de dette perpétuelle qui sera garantie par les contribuables européens mais auprès desquels on ne fera jamais jouer cette garantie, jusqu’au jour où on annulera la dette. Mieux, ça ne gênera personne, pas même les héritiers lointains des épargnants qui auront tout oublié ou disparus et si cet effort exceptionnel permet de redresser les machines économiques et d’écarter les risques.  Keynes, le champion de la recette, disait : « A très long terme, les épargnants ne demandent jamais le remboursement de leur épargne, pour une raison simple, c’est qu’à très long terme, ils sont morts ». On va donc être tous endettés à perpétuité, car le grand argentier de Trump dit la même chose. Et un jour, coup de baguette magique, on annulera dans le monde entier tout ou partie de la dette.

Il y a quand même deux problèmes.

Avec de la croissance, sans crise de coronavirus, nous avons en France, année après année, fait exploser notre dette. Avant même le coronavirus, nous avions rejoint le club très fermé des pays dont la dette est supérieure à 100%, avec le Japon, la Grèce, le Zimbabwe, entre autres.

Le problème c'est que des pays comme la France qui ont ouvert les vannes encore plus grand, en faisant sauter la digue des 3% de Maastricht, ne vont plus pouvoir les refermer. C'est qu'une fois qu'on commence à distribuer de l'argent, il est difficile d'expliquer à ceux qui vont en réclamer qu'on ne peut plus le faire. Chez nous, il y a de grandes chances que cette distribution d'argent devienne un « acquis », et sachant qu'en France on ne revient jamais sur les « acquis », la situation risque d’être compliquée à gérer. On voit déjà venir un plan « santé » exceptionnel, puis un plan « éducation » exceptionnel, puis pour la justice, et ainsi de suite... Chez  nous, l’exceptionnel pourrait devenir la règle. Seulement l'Allemagne et les pays d'Europe du Nord qui vont reprendre tranquillement le chemin de la bonne gestion des finances publiques ne vont pas accepter que nous créions chaque année de « l'exceptionnel » à tour de bras. Il faudra  bien que nous nous décidions à mieux gérer nos finances publiques. La  crise n’a-t-elle  pas révélé la suradministration et ses lourdeurs coûteuses et surtout son inefficacité ? Et ce jour-là, ça va coincer...  car le coronavirus ne va pas toujours être là pour servir de prétexte à une gabegie budgétaire annoncée.

L’autre problème, c’est que les Français qui le peuvent, chacun en fonction de ses revenus, ont décidé, pour l'instant, de ne pas dépenser leur argent, mais de le planquer sur leur livret A. Bien sûr, ils ne consomment pas et épargnent parce que nous sommes confinés, mais ils épargnent aussi parce qu'on leur a dit « nous sommes en guerre !» et Bruno Le Maire s’inquiète de la ruée vers l'épargne, et craint que cette épargne forcée ne se transforme en partie en épargne de précaution. D’autant plus que la crainte inévitable du chômage va l’alimenter. C’est pourquoi l’idée d’Eric Woerth de créer un livret « Coronavirus » a du sens pour orienter cette épargne vers le financement des TPE et PME.

AH, si nous étions au pouvoir … !




SUR LES RESEAUX EN DELIRE …

Internet

 

37ème  jour de confinement.

Les confinés parlent aux confinés :

Plus d’un salarié sur deux est au chômage partiel : plus de 10 millions, indemnisés à 84% du salaire net (concerne 820 000 entreprises, soit 6 sur 10).

17 plans d’actions prioritaires pour le déconfinement : on n’a pas de  pétrole mais au moins on a une usine à gaz ! (On ne sait pas si Strauss Khan a proposé un plan Q) Bref, on n’est pas sorti de l’auberge.

Les Français se lavent moins –et surtout les hommes- 67% seulement des confinés  font une toilette quotidienne complète. Et en plus les hommes changent de sous-vêtements encore moins souvent (déjà qu’il y en a qui gardaient le slip une semaine). Dans les petits appartements, bonjour l’ambiance. Casse-toi, tu pues !

Netflix  fait de  bonnes affaires : avec  le confinement la video en streaming a doublé  son bénéfice net  …

Le concours d’impôts nouveaux est ouvert :  c’est Laurent Berger qui a ouvert le  bal avec une proposition de « taxe sur les entreprises qui ont bénéficié de la crise ». On attend avec intérêt Mélenchon et Martinez … Ah ces gauchos ! Et je ne vous parle pas du « verdissage » !

On va, paraît-il, vers un « embrasement » des  banlieues, à cause des dealers qui ne font  plus  leurs affaires et aussi à cause de la « faim » ! Un lien entre  les deux : cela s’appelle l’économie souterraine. Ne pas prendre à la légère.

Pour ajouter au stress, si besoin : c’est le monde qui serait au bord d’une explosion sociale majeure. Même pas  peur ?

Les bons  plans : la FNAC fait une promo sur cinq téléviseurs. C’est aussi le  moment d’acheter une voiture. Il va falloir faire respecter la « distanciation sociale » (ça y est, je l’ai casé) dans les magasins et les concessions dès le 11 mai.  Les Français auraient déjà accumulé 50 milliards d’euros sur les livrets.

Macron serait devenu le 1er épidémiologiste de France : notre président hypermnésique et insomniaque serait devenu un expert en la matière. Ce qui ne l’empêche pas de douter. De quoi disserter à longueur de temps sur le sujet. Comme dit  Sarkozy, à un moment, il faut décider, et donc prendre  un risque !

Médisite : cinq positions pour brûler le plus de calories au lit… Pour compenser le grignotage et les  petits plats !

Et à part ça ?

Un astéroïde géant va frôler la Terre le 29 avril. Brrr… La NASA surveille de près. On est  rassuré.

On est  mal patron : 70% du muguet nantais ne sera pas cueilli. Le bonheur n’est plus dans le pré.

Kim Jun Un a disparu des écrans radars : énigme. Ce serait à cause d’une opération chirurgicale qui aurait mal tourné. Ce n’est pas le virus, c’est bien connu, il ne passe pas les  frontières fermées.

Elisabeth II a eu 94 ans le 21 avril ! Un anniversaire gâché par Meghan et Harry qui ont annoncé la veille qu’ils ne communiqueraient plus avec les  médias de sa gracieuse majesté. Susceptible  Mémé ! (Précision : Meghan n’est pas la fille de Renaud, comme je l'ai entendu dire)

Bouchons de voitures : ils sont dus à la réouverture des « Drive » de Mac Do ! Qui a dit « rien ne sera plus comme avant dans le monde d’après » ?

20 avril : date d’ouverture de la campagne de déclarations d’impôts (pour ceux qui ont quelque chose à déclarer évidemment).

Le prix du baril de pétrole a chuté en-dessous de 0 $, brièvement, mais du jamais vu. Surproduction, certes, mais aussi jeu des spéculateurs des contrats à terme. Bah, le cours remontera inévitablement et malheureusement. En attendant, les prix à la pompe sont très bas,  mais comme vous ne roulez guère ….