HISTOIRE
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LES FRANÇAIS NE SONT PAS RANCUNIERS.

ACTUALITE DE « DE GAULLE »

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2020 : année De Gaulle

Cette année est une année particulière en commémoration du grand homme. Evidemment, parmi elles, le 18 juin résonne d’une manière plus particulière  à cause de son environnement historique  entre la débâcle de juin 1940 et le redressement de la France que l’on doit à Charles De Gaulle. Au point que tout le personnel politique ou presque se réclame de son message ou de son action aujourd’hui, du chef de l’Etat à Marine Le Pen, en passant par ses héritiers évidemment… Et  c’est vrai qu’à bien des égards, le général De Gaulle et le gaullisme n’ont jamais été aussi actuels. Plus que personne d’autre dans l’Histoire de notre pays, l’homme incarne l’honneur de la France dont il est un symbole intangible et ses idées une vision exigeante et généreuse de son destin. Pendant la guerre il a défendu souvent avec arrogance, mais toujours avec ardeur, face aux américains et aux anglais, les intérêts de son pays, positions qu’il a continué à défendre après son retour aux affaires,  en 1958, au nom de la souveraineté française : réticences à l’égard de l’intégration européenne, sortie du commandement intégré de l’OTAN. Curieusement, on retrouve  des démarches similaires dans les positions contemporaines de Trump et de Johnson à l’égard de l’Union européenne, bien que les motivations profondes en soient très différentes. Mais De Gaulle était De Gaulle, de la Résistance au discours de Phnom Penh, la transformation de l’empire colonial en « Communauté française », l’indépendance de l’Algérie, il était un inlassable combattant du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ». Méfiant face à l’intégration européenne, il a été néanmoins l’artisan de la réconciliation franco-allemande. Sa capacité visionnaire était unique, guidé qu’il était par l’épreuve épouvantable que fut pour la France la Seconde Guerre mondiale. Il fallait d’abord remettre le pays sur pied avec des institutions solides, mais il avait vu aussi qu’il ne fallait pas faire une confiance aveugle à nos deux principaux alliés parce que, un jour, leur égoïsme national l’emporterait sur les liens puissants institués par un triomphe militaire qui a dessiné le monde où nous avons vécu pendant les 70 dernières années. Nous y sommes !

Souveraineté et alliances.

Dans cette seconde moitié du 20ème siècle, De Gaulle a  imposé la France dans le concert des grandes nations. Il a construit de ses mains la puissance nucléaire que nous sommes devenus. Il a tenu à renouer avec l’Allemagne les relations exceptionnelles dont nous, Français  et Allemands, bénéficions aujourd’hui.  Et il a été le premier à admettre la montée en puissance de la Chine. Il avait vu que le formidable rapprochement des trois alliés de la guerre, constituait une alliance nécessaire mais qui,  appliquée à la lettre, aurait conduit au cantonnement de l’Allemagne sur le bord de la route. La construction d’une Europe concrète avec la CECA puis le marché commun, lui suffisait. Si La France n’a pas souffert de la décolonisation, le cas de l’Algérie étant à part, c’est parce que la Communauté, puis l’Union européennes ont contribué à sa prospérité. Autrement dit, la vision à longue distance de De Gaulle était surprenante de lucidité, ce qui ne signifie pas pour autant qu’à l’aune historique le souverainisme doive devenir le socle d’une politique, loin de là. Aujourd’hui, la gaulliste de l’Europe, c’est Angela Merkel, et la vraie rupture s’appelle Brexit, elle est en cours, et elle n’annonce rien de bon ni pour les Anglais ni pour les Européens. En effet, les deux jumeaux politiques que sont Trump et Johnson cherchent une autre forme d’alliance, celle qui, en réunissant deux égoïsmes, deviendrait un système gagnant-gagnant. Si on ajoute le nouvel  impérialisme chinois, voilà de très fortes raisons d’être inquiets : crise sanitaire, développement alarmant des systèmes autoritaires dans le monde, terrorisme, insécurité… Et la réponse évidente à toutes ces menaces consiste à s’unir pour être plus fort face aux fléaux. La France seule ne peut rien faire.  De Gaulle applaudirait des deux mains à toutes les tentatives pour donner du souffle à l’unité européenne mais n’aurait pas laissé la France sombrer dans l’incurie financière pour que sa voix compte et soit respectée, sans brader sa souveraineté Avec De Gaulle, la parole était toujours suivie par des actes. On voit bien que pour tous les prétendants à son remplacement,  le képi reste trop grand !

 

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