HISTOIRE

L'ENVOL DE LA FRANCE DANS LES ANNEES 2010


En 2012, Nicolas Sarkozy sera jugé sur son bilan à la sortie de la crise. Aujourd'hui, il n'est pas complètement lisible parce que toutes les réformes n'ont pas encore produit leur effet et le volet économique est parasité par la crise. La France a mieux résisté que ses voisins parce que le Gouvernement a vu juste à la fois dans la dimension de la relance et les cibles visées, et aussi grâce aux réformes fiscales même si celles-ci restent un point de fixation obsessionnel pour l'opposition. Ce relatif succès rend d'ailleurs obsolète l'autisme de la gauche.

Mais notre pays reste traditionnellement fragile et lourd à la manoeuvre dans les phases de reprise. Ce ne devrait pas être le cas cette fois-ci. Pour deux raisons : la première, c'est que le gouvernement fait une nouvelle fois le bon choix de mettre au second plan les finances publiques, notamment en laissant la Sécurité sociale jouer pleinement son rôle d'amortisseur social face au chômage, tout en tenant fermement les dépenses de l'état ; la seconde, c'est de maintenir la relance avec la suppression de la taxe professionnelle avec effet à court terme tout en lançant un emprunt national de 35 milliards d'euros pour prendre le relai à moyen et long terme en investissant massivement dans les secteurs d'avenir quelque peu délaissés. Plutôt que la consommation directe qui favorise les entreprises chinoises, Nicolas Sarkozy et François Fillon misent tout sur les entreprises françaises pour favoriser leur compétitivité et corollairement la création d'emplois qui est le meilleur vecteur de pouvoir d'achat. On échappe ainsi à la lourdeur de la relance étatique gaspilleuse par inertie de précieux deniers publics que préconise l'opposition.

Voilà pourquoi, avec un état délesté de ses emplois budgétivores, une économie redynamisée, un volontarisme fort de réindustrialisation et d'investissement dans la recherche-développement, une administration remise à plat et en accord avec son siècle par la mise à jour de sa répartition sur le territoire, qu'il s'agisse de la justice ou de la santé, un système fiscal qui permettra au PME de se développer et de se renforcer, aux fonds exilés de revenir... la France, non seulement sera en capacité de faire face à sa dette et de résorber ses déficits, mais aussi de reprendre sa place de pays exportateur, véritable gage d'enrichissement. Les Français seront mieux formés grâce à la réforme réaliste du lycée et reprendront goût au travail car il sera vraiment possible de "gagner plus". 

Ce qui permet de dégager une telle perspective c'est la politique qui est menée, tour à tour interventionniste et libérale, avec pragmatisme. Plus que jamais, en ce début de 21ème siècle, il faut de la souplesse pour s'adapter en permanence. Moins on y met d'idéologie, mieux cela vaut ! La crise a permis, de manière fort paradoxale, de dégager des marges de manoeuvre budgétaires et l'ampleur des pertes de recettes et des déficits minimisent le coût des réformes, en comparaison. Déjà, les spécialistes révisent, mois après mois, leurs prévisions de croissance pour 2010. N'ayant pas vu venir la crise, ils sous-estiment la vigueur de la reprise parce qu'ils mesurent avec des instruments dépassés.

Le septennat était une course de demi-fond. Le quinquennat est un "sprint" avec trois ans utiles. Voilà pourquoi le Président est pressé. Le "train de sénateur" n'est pas adapté. Fidèle à sa maxime :"on part à fond, ensuite on accélère !", il mène toutes les réformes de front car il sait que le temps est compté. Mais c'est aussi le seul moyen de sortir la France de l'ornière dans laquelle des années d'inertie-polka (trois pas en avant, deux en arrière) l'ont plongée.

Je rêve ? Peut-être ! Mais je prends les paris...



COMBATS D’ARRIERE GARDE

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Jean-Pierre serait-il Rolland à Roncevaux ? En se rebellant contre la réforme de la taxe professionnelle avec quelques-uns de ses collègues n’est-il pas l’otage du lobby des élus locaux qui n’acceptent pas de voir s’évanouir une ressource  qui a été un pactole pour financer leurs projets en douceur pour leurs contribuables ? Il est certain que le gouvernement ne reculera pas pour l’application de la suppression de la taxe professionnelle dès le 1er janvier 2010. D’ailleurs, la contestation ne porte pas là-dessus, mais sur la compensation que la nouvelle loi prévoit et qui est encore imparfaite à leurs yeux parce qu’elle n’est pas intégrale et que reposant sur une dotation de l’état, les collectivités perdent en autonomie. Ce qui est vrai.

La vérité, c’est que depuis 1981, la décentralisation ne cesse de reculer parce qu’on avait donné comme ressources aux collectivités territoriales des recettes que l’Etat considérait comme de l’argent de poche. Et au gré des circonstances il a repris ou supprimé ces recettes en les remplaçant par des dotations. Un exemple : la suppression de la vignette pour les départements. Et pour ajouter au malaise, le financement des compétences obligatoires (comme les lycées pour les Régions) est rapidement devenu obsolète obligeant les collectivités à puiser dans leurs ressources propres telles que l’augmentation des taux d’imposition sur leur part de taxe d’habitation ou foncière, ou le recours à l’emprunt. La taxe professionnelle s’ajoute à la longue liste des ressources retirées aux collectivités. La centralisation, dans notre pays, perdure comme une maladie incurable, vieille comme la monarchie absolue ou la république jacobine.

On attend que nos élus raisonnent un peu moins en terme de dépenses et un peu plus en terme d’économies. Ce qui apparemment ne leur vient pas à l’esprit. Qu’on mette en avant l’investissement, c’est gentil, mais le bât blesse sur les frais de fonctionnement et les embauches de fonctionnaires territoriaux quand ce n’est pas la construction de locaux « emblématiques »… Un peu de modestie siérait à notre époque de crise. Mais surtout on attend d’eux et du gouvernement la vraie réforme fiscale qui fixera clairement devant les citoyens les appétits de chaque échelon administratif. Ne serait-ce qu’entre les villes et les communautés d’agglo, les tours de passe-passe sont fréquents et incompréhensibles pour le citoyen moyen, sans oublier le calcul presque toujours opaque de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères.

On ne fera pas du neuf avec de l’ancien. La réforme voulue par le Président de créer des conseillers territoriaux  (que je préconisais déjà en 2008- cf note du 1er décembre) pour siéger à la fois au Conseil Général et au Conseil Régional, va dans le bon sens. Elle doit s’accompagner d’une refonte des compétences obligatoires et d’une limitation de la « compétence générale » notamment pour les départements et les régions. J’aurai l’occasion de revenir sur ce point. Evidemment, il faudra alors s’accorder sur la répartition des ressources financières. A ce moment-là seulement. En attendant, guerroyer à coups de moulinets de « Durandal » c’est se faire plaisir… mais on connaît la fin.

La majorité fait la preuve qu’elle n’est pas monolithique, et c’est très bien. Mais attention de ne pas indisposer nos électeurs en s’opposant par trop à l’action du gouvernement, ou en laissant transparaître des querelles intestines ou des concurrences trop aiguisées. Ils n’aiment pas le désordre et manifestent leur mécontentement en n’allant pas voter. Les Régionales seront suffisamment difficiles. Evitons de nous tirer une balle dans le pied. On peut marcher d’un même pas sans avoir pour autant des « godillots » !



BAISSE DE LA TVA DANS LA RESTAURATION : ON RESTE SUR SA FAIM !

 

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La France a dû batailler pendant huit ans avant d’obtenir le consentement européen. Jacques  Chirac l’avait promise, c’est Nicolas Sarkozy qui l’a obtenue. Rappelons que cette baisse se justifiait en raison des disparités qui existent dans notre pays entre le métier de restaurateur et la restauration rapide. C’était donc une mesure de justice pour rétablir des conditions de concurrence équitables. En échange, la profession s’était engagée à baisser les prix, augmenter les salaires et embaucher du personnel. Beaucoup de conditions bien généreuses que la baisse de 14 points (de 19,6% à 5,5%) devait financer. Début octobre, Hervé Novelli a réuni les représentants de la restauration pour faire le point et surtout s’émouvoir de l’insuffisance des résultats sur les prix et les embauches.

 

On est en effet loin du compte : la baisse des prix a été minime, de l’ordre de 5%, quand elle a été répercutée, et le nombre des embauches plafonne à 6 000 au lieu de 40 000. Laissons de côté les grincheux et les poujadistes, inévitables dans ce genre de métier, qui se sont assis sur les engagements de leur profession. Dans l’ensemble, les restaurateurs ont fait de leur mieux, en affichant les correctifs de prix ou le nombre des embauches auxquelles ils ont procédé. Ce qui est bien la moindre des choses : quand on prend des engagements et qu’on passe un contrat moral avec l’état, le minimum est de tenir ses promesses. La vérité, c’est que la baisse de la TVA a apporté l’oxygène de la survie à de nombreux établissements touchés par la crise, ne permettant pas aux patrons d’être généreux, mais de maintenir leur activité.

 

Il n’est certes pas question de revenir en arrière. Encore que … Les syndicats appellent les professionnels à tenir leurs engagements au risque de tout perdre ! Mais les restaurateurs les plus affectés par la crise pourraient mettre la clé sous le paillasson. La marge de manœuvre n’est pas épaisse. C’est pourquoi le secrétaire d’Etat au commerce s’efforce d’obtenir une amélioration des retombées de la baisse de la TVA (qui a coûté 3,5 milliards au budget) et plus d’embauches, sans pour autant aller jusqu’à une contractualisation qui imposerait des objectifs chiffrés. Pour l’instant le coût de la mesure est plus élevé que ses conséquences positives sur l’emploi et le pouvoir d’achat. C’est pourquoi, avec la reprise des affaires, il faudra que l’état soit plus exigeant. La balle est dans le camp de la restauration. Elle a encore quelques mois pour faire la preuve de sa bonne foi.

 

A défaut d’un verre plein, on se contentera de ce qu’il y a dedans, en pensant qu’il aurait pu être complètement vide, et qu’à défaut d’avoir servi à créer des emplois, la baisse de la TVA en aura peut-être sauvé. Ce n’est déjà pas si mal.

 

 

 


PETITES NOTES D’ECONOMIE

 Bouclier

 

 

Au moment où le parlement entre discussion sur le budget 2010, quelques débats donnent lieu à réflexion. Ne pas perdre de vue le contexte économique me paraît essentiel, ne pas céder à la démagogie me semble tout aussi indispensable. Notre économie est encore bien convalescente, c’est peu de le dire. Tout signal négatif qui lui sera envoyé se traduira par un peu plus de prudence des entrepreneurs et donc des emplois en moins. L’année qui vient sera cruciale pour le redémarrage. Que la gauche, ou l’opposition d’une manière générale, soit vent debout sur les propositions visant à caresser le peuple dans le sens du poil, ce n’est pas nouveau. Le tout est de savoir si c’est réaliste, et surtout efficace…. Mais pour elle, un peu plus de chômage, un peu plus de difficultés sociales, ça serait tout bénef’ : chacun sa logique !

   

Faut-il taxer les banques ? Un amendement a été déposé par Didier Migaud, Président de la commission des Finances, pour taxer de 10% les profits des banques. Il a séduit quelques députés UMP. Une maladresse de vote l’a même fait adopter l’espace d’un week-end. Le gouvernement, Christine Lagarde en tête, a tenu à le faire annuler. Au regard des profits qu’elles ont fait dernièrement, voilà une mesure qui était pourtant tout-à-fait justifiée, et de justice, pour reprendre un mot cher au PS. Surtout quand on sait que le budget présenté sera en déficit de 115 milliards d’euros. Aller chercher quelques sous là où ils sont… Pourtant, c’est la Ministre des Finances qui a raison : cette mesure n’aurait de sens qui si nous jouions tout seul dans notre coin ; ce n’est pas le cas. Nos banques sont en concurrence sur la scène européenne et mondiale dans une économie ouverte. Inutile de les plomber bêtement. Une fausse bonne idée, donc.

 

Faut-il toucher au bouclier fiscal ? Il reste intact à la sortie du débat de l’Assemblée Nationale. Le gouvernement a réussi à le préserver malgré les charges multiples contre ce que la gauche appelle « le symbole de l’injustice fiscale », jusqu’à jeter le trouble dans les rangs de la majorité. La solution proposée par Jean Arthuis de supprimer l’ISF (impôt sur la fortune) et de le remplacer par une tranche à 45% l’aurait rendu caduque, et c’était à mon avis une bonne idée. C’est bien ce qu’il faudrait faire, mais apparemment trop compliqué à réaliser dans le cadre de la discussion de la loi de finances. D’ailleurs c’est tout le système d’imposition sur le revenu qu’il faudrait remettre à plat. Les riches pourront donc continuer à investir dans les PME pour diminuer leur impôt.

La taxe professionnelle : la réforme a donné lieu à de nombreuses tentatives pour tenter d’augmenter le rendement du dispositif destiné à la remplacer. Il a fallu toute l’énergie du gouvernement pour empêcher une taxation excessive des PME. Ce serait malvenu au moment où on veut lutter contre les délocalisations et réindustrialiser le pays. D’ailleurs, si La France a si peu de grosses PME, comme on en trouve en Allemagne, c’est bien à cause de notre système fiscal, taxe professionnelle en tête.

   

La taxe carbone : elle est votée. Elle reste ce que le Président avait annoncé : une taxe pour l’instant plus politique qu’écologique, qui sera intégralement compensée par une restitution. A chacun de faire des économies d’énergie pour « y gagner ». Elle coûtera un peu moins de 3 milliards aux ménages, soit 74 euros par foyer fiscal. Reste qu’elle est instituée et que progressivement elle se fera plus pressante, donc de plus en plus écologique. Mais pour une première année et compte-tenu du contexte, il ne s’agit pas de bloquer le seul moteur qui fait encore tourner l’économie, à savoir la consommation. En principe, la taxe carbone ne devrait pas peser, puisqu’elle sera remboursée avant d’être payée… Une manip’ qui consiste en fait à doper le pouvoir d’achat dès le mois de février pour faciliter la reprise.

  

La spirale de la dette. Beaucoup de nos compatriotes sont inquiets, à juste titre, de voir se creuser le gouffre abyssal de la dette nationale. D’autres pays européens sont plus endettés que nous mais ce n’est pas une consolation. On commence à comprendre que la seule croissance ne pourra pas boucher le trou. Il faudra recourir à un effort national : l’augmentation des impôts semble inéluctable. Le tout est de savoir quand. Le moment n’est pas venu et je pense que le gouvernement a raison, dans le contexte économique actuel, de ne pas céder à la pression de ceux qui voudraient qu’on y procède dès maintenant. Il y a déjà bien assez des augmentations des taxes des collectivités locales ! Surtout au moment où la chancelière allemande annonce une baisse importante des impôts germaniques. Le niveau de la relance en dépend largement.

 

 


L’EURO FORT

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Et voilà, l’euro renoue avec le seuil des 1,50 $, ce qui n’est pas forcément une bonne nouvelle pour l’Europe, encore moins pour la France. L’euro fort, on en perçoit tout de suite l’avantage : le dollar à 0,66 €, c’est le pétrole que nos payons moins cher, et donc le prix à la pompe qui bénéficie de cet amortissement monétaire de la hausse du prix du pétrole. On peut aussi penser que comme notre commerce extérieur ne pèse que 6% vers les USA, et se réalise pour la moitié avec la zone euro, et que la pénalisation pour notre économie est à proportion. D’autant plus que, à ce niveau,  notre devise est avantageuse pour les importations, et donc aussi pour le maintien du pouvoir d’achat.

Les exportateurs français sont pourtant exposés plus qu’on ne le croie et la dépréciation du billet vert pourrait avoir des effets pervers sur leur activité, et donc l’emploi. La complication vient de la faiblesse du dollar et du yuan qui permet aux concurrents américains et chinois d’être plus compétitifs chez nos partenaires traditionnels. L’euro nous met à égalité avec nos partenaires européens mais ne nous protège pas d’un choc face aux entreprises extra-européennes exportant au sein de la zone euro. Et si nos propres partenaires perdent en compétitivité, celle-ci rejaillira indirectement sur les exportations françaises. Concrètement, si l’Allemagne voit son économie affaiblie par la montée de la monnaie, son carnet de commande vers la France s’en ressentira. Ainsi, EADS est atteinte davantage par la baisse du billet de l’Oncle Sam que par la crise, et au premier semestre, les effets de change ont amputé le résultat d’exploitation de 500 millions d’euros. Bref, selon l’OFCE, une appréciation de 10% du taux de change ampute la croissance française de 0,2 % à 0,5%. Or l’euro s’est apprécié par rapport au dollar de 17% depuis le mois de mars !

Le sort actuel de notre monnaie commune complique la sortie de crise de toute l’Europe, au moment où elle est en pleine phase de reprise économique. La glissade du dollar favorise évidemment le redémarrage de l’économie américaine. Il s’est affaibli parce que l’effet « monnaie refuge » s’est estompé avec la fin de la récession, parce que le déficit américain a été multiplié par cinq en deux ans et parce les taux d’intérêts de la fed sont très bas et le différentiel avec l’euro (0,75) rend ce dernier plus attirant pour les capitaux. Or, cette glissade n’est par terminée.

Cependant la monnaie américaine pourrait se redresser dès le printemps prochain à la faveur d’une reprise plus vigoureuse que sur le vieux continent. Tout le monde en est d’accord : l’économie mondiale a besoin d’un dollar fort et d’un Yuan à sa vraie valeur. Les deux pays concernés ne sont pas pressés de procéder aux ajustements, allez savoir pourquoi ?  … C’est pourtant la clef d’une croissance plus équilibrée dans le monde !



LE PETIT NICOLAS A LA LOUPE (3)

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Impôts :

« Je n'ai pas été élu pour augmenter les impôts et je ne les augmenterai donc pas. Nous avons fait ce choix déterminé pour rompre avec une politique menée depuis vingt ans et qui a conduit à détruire des emplois en handicapant la compétitivité de notre économie. Je ne toucherai pas au bouclier fiscal car je crois au principe selon lequel on ne peut prendre à quelqu'un plus de la moitié de ce qu'il gagne. Si on laisse passer une exception, comme par exemple la CSG, ce n'est plus un bouclier. S'agissant des niches fiscales, nous verrons au cas par cas. Certaines peuvent être modifiées. Dans l'immobilier, par exemple, il n'y aura plus d'avantage fiscal si l'immeuble concerné n'est pas labellisé basse consommation. »

Le commentaire d’Archibald :

Ce qui serait catastrophique, effectivement, ce serait de commencer à augmenter les impôts dès maintenant. L’effet serait immédiat sur la consommation avec une aggravation plus forte des déficits qu’entraînerait inéluctablement le ralentissement de la croissance et la baisse des recettes correspondante. Si cure d’austérité il doit y avoir, le moment serait économiquement très mal choisi de la commencer avant que la reprise soit certaine. Il faut arrêter aussi de crier « haro » sur le bouclier fiscal. Il est fait pour freiner la fuite des capitaux et si possible inciter au retour de ceux qui se sont mis à l’abri chez nos voisins Suisses ou Luxembourgeois, quand ce n’est pas plus loin. Les « fortunés » sont méfiants à l’égard de notre classe politique, ne pratiquent pas le patriotisme financier (ça se saurait), et vont là où on paie le moins. Le discours de la gauche et de certains de nos amis à droite n’est pas fait pour les convaincre de la durabilité de la mesure mise en place depuis 2007. D’où la nécessité de leur envoyer un message clair : tant que je serai là …C’est d’autant plus important que dans le même temps, Bercy fait la chasse à l’évasion fiscale et les décisions du G20 visent à combattre les « paradis fiscaux ». Quant aux niches fiscales, croire qu’elles sont des cadeaux est une vue erronée. Dans bien des cas, elles drainent des capitaux qui viennent s’investir là où la puissance publique serait bien incapable de le faire et stimulent l’économie en incitant à faire des travaux (exemple des économies d’énergie ou des énergies nouvelles). Il n’est pas d’économie sans croissance, d’autant plus que notre population augmente. Qui ne progresse pas, régresse. L’effort que nous devons faire, c’est « verdir » la croissance pour préserver la planète tout en augmentant raisonnablement notre richesse nationale.



LE RETOUR DES USINES ?


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Lors de son passage chez Faurecia, l’équipementier automobile, Nicolas Sarkozy avait annoncé la tenue « d’Etats Généraux de l’industrie », convaincu que là se joue l’avenir de la France. Le Président affiche son volontarisme au moment où les Américains abandonnent Molex, les Allemands l’usine Continental d’Amiens, sans parler des délocalisations d’entreprises qui s’opèrent pour un ailleurs en Europe ou à l’extérieur. L’objectif est de tracer une  « nouvelle politique industrielle ». Une idée chère à Bernard Thibault, le leader de la CGT. Mais ce n’est pas pour lui faire plaisir que Nicolas Sarkozy veut orienter les investissements vers une nouvelle donne industrielle. Il reprend un de ses thèmes de campagne favori pour l’occasion. Il a en tête l’exemple de l’Allemagne et celui de l’Angleterre. L’une a aujourd’hui des outils d’exportation qui s’assoient su une « économie réelle » de biens et de services, l’autre découvre avec la faillite de son activité financière, l’inconvénient de sa monoculture bancaire.

Il faut donc « réindustrialiser » la France. Est-ce un rêve inaccessible ou un devenir possible ? C’est vrai que depuis dix ans, notre voisin germanique a déployé une politique économique tournée vers le maintien sur place des laboratoires et des usines. Certains prédisent que cette bataille pour garder le tissu industriel sera impitoyable et sera la bataille du siècle. Tout le problème est de savoir si notre pays a quelques chances d’y participer. 

L’industrie française déjà mal en point est encore affaiblie par la crise, mais elle a des points d’appui solides et reste suffisamment diversifiée. On connaît ses champions, tels Alstom, Areva ou Bouygues, son agroalimentaire dynamique, ses entreprises porteuses d’avenir comme Gemalto ou Heuliez…Ni les coûts, ni la qualité de la main d‘œuvre ne la condamnent. Il faudrait surtout  renforcer le nombre des grosses PME innovantes (1000 à 5000 salariés) qui existent en Allemagne et pas assez chez nous.

Ces atouts ont besoin d’être consolidés par une politique active des pouvoirs publics pour faire revenir dans l’hexagone ou en Europe les labos, les sièges, les centres de recherche des grands groupes, et pour aider beaucoup plus les PMI à l’export qui reste notre talon d’Achille. Pour cela, il faudra beaucoup d’argent, de quoi utiliser intelligemment le « grand emprunt » qui devrait bientôt être lancé. Car, ne l’oublions pas, si le poids de l’industrie diminue dans notre pays pour ne représenter aujourd’hui que 13% de l’emploi et 16,5% de la valeur ajoutée, elle reste déterminante dans l’économie : elle pèse pour 31% dans les investissements et 80% dans les exportations et elle contribue pour 40% à la richesse nationale. 

Sans industrie, pas d’avenir ! Cela vaut bien des « Etats Généraux ».



LA CRISE : LE POINT


Un vent d'optimisme souffle sur la planète économie. La récession terminée, la reprise, même faible, attendrait sur le pas de la porte. D'ailleurs, les bourses mondiales ont repris du poil de la bête - près de 50% de hausse en six mois - et les indicateurs positifs réapparaissent. Qu’en est-il vraiment ?

S’il est vrai qu’il y a des signaux positifs comme l’amorce de reprise sur le marché mondial des ordinateurs où le bon taux de croissance de la Chine, la conjoncture de l’industrie française qui semble aller un peu mieux, il n’en reste pas moins que des Etats-Unis nous viennent des indications qui montrent bien que tout n’est pas réglé, loin de là. Or, sans le redémarrage certain du moteur américain, notre continent ne peut guère espérer de croissance digne de ce nom. Et tout montre que ce sont surtout les pays émergents qui tireront la croissance mondiale en 2010. Voilà pourquoi le FMI, s’il annonce la fin de la récession, reste très prudent sur le retour de la croissance.

Les indicateurs qui fâchent : d’abord l’emploi. Le taux d'emploi des populations aux Etats-Unis est loin de s'améliorer ces derniers mois. Au contraire, mis à part quelques rares périodes de stabilité, il est en chute constante depuis novembre 2007. En août, il est tombé à 59,2%, niveau qu'il n'avait pas connu depuis mars 1984, au sortir de la crise consécutive au second choc pétrolier. Le chômage est loin de ne frapper que la France ou les Etats-Unis. Partout dans le monde, les chiffres explosent. L'Espagne connaît le plus fort taux de chômage des pays de l'OCDE, avec 20% de la population concernée.

Ensuite le logement. Le marché de l'immobilier aux Etats-Unis ne cesse pas de souffrir. Les stocks de logements invendus avaient fortement chuté entre juillet 2008 et janvier 2009, laissant présager un début de retour à la normale. Mais depuis le début de l'année, c'est l'inverse qui se produit, avec une remonté des stocks de 13% sur la période, soit 480 000 unités de plus en attente d'acheteurs. Et ce malgré une remontée de 7,2% des ventes de logements constatées ce même mois de juillet. On peut y voir les conséquences de la fin du moratoire en mars contre les saisies immobilières outre-Atlantique. Selon un dirigeant interrogé à l'époque par le San Fransisco Gate, "il y a environ dans le pays 600 000 propriétés reprises par les banques mais qu'elles n'ont pas remises en vente sur le marché". Un risque majeur pour le secteur, si jamais cette masse de logements devait arriver d'un coup sur le marché.

Autre point noir : les défauts de paiement. Outre leurs placements qui leur ont fait perdre des milliards, les banques américaines doivent faire face à un phénomène en hausse inquiétante : le défaut de paiement de leurs clients, que ce soit sur les prêts immobiliers accordés aux particuliers et aux entreprises ou sur les crédits distribués via les cartes de crédit des particuliers. Sur ces trois supports, l'envolée des défauts de paiement est inquiétante.

Enfin, Les bourses mondiales ont certes repris des couleurs, néanmoins, certains signes montrent que les investisseurs restent encore extrêmement prudents dans leurs investissements. Parmi ces signes, les taux des Treasury Bill (T-Bill) et des Treasury bonds, qui sont des placements sûrs. L'évolution de ces taux montre que la demande reste très forte, en particulier sur les « T-Bill » à trois mois et les « bonds » à deux ans, les rendements étant inversement proportionnels à la demande. Malgré la reprise boursière, les investisseurs n'ont pas encore quitté les « bonds » à deux ans. Et l’on voit bien que le moindre indice défaillant ou décevant fait vaciller les cours.

Un signe encourageant pour finir : depuis janvier 2009, l'opinion des industriels américains remonte la pente, alors qu'elle dégringolait littéralement depuis septembre 2008. concrètement, 11 branches de l'industrie américaine sur 18 sont en croissance. Parmi elles : le textile, la papeterie, l'imprimerie, l'électronique, l'équipement automobile. Il en reste 6 en berne : les métaux primaires, le plastique et le caoutchouc, les meubles, les produits du bois, les produits alimentaires, les boissons et le tabac, les machines-outils. Autrement dit, on n’est pas encore au bout de nos peines.

Demain je vous parlerai du projet de budget de la France pour 2010.



PETIT CARNET DE L’ECONOMIE.

                                  

- La BCE estime que la récession est presque terminée. Après avoir prévu une contraction jusqu’en 2010, le « Conseil des gouverneurs » de la banque européenne table maintenant sur une stabilisation suivie d’une reprise très progressive. Le taux directeur reste « approprié ».

- Pour l’OCDE, la reprise a commencé, mais elle sera lente. L’organisation internationale a revu à la hausse son scénario global de croissance tout en insistant sur la fragilité de la reprise en cours. Quatre moteurs tirent le rebond économique : amélioration de la situation financière, début de reprise du commerce mondial, stabilisation du marché immobilier et reprise de la production des entreprises qui reconstituent leurs stocks après un déstockage massif.

- Encadrement des bonus : front commun des européens face aux Etats-Unis. Les Ministres des finances du G20 se sont mis d’accord sur l principe d’un paiement différé et une plus grande transparence.

- Chômage : nouvelle hausse au 2ème trimestre malgré le redémarrage de la croissance en France. Il atteint 9,5% avec près de 2,6 millions de personnes.

- Bercy veut surtaxer les revenus versés aux résidents des paradis fiscaux. Le Ministre du budget envisage de surtaxer à 50% les revenus « passifs » (intérêts, dividendes, redevances). Prélude à la mise en place d’une police fiscale ?

- Baisse fiscale pour 5,5 millions de foyers. Après la réduction anticipée de 5% accordée à 1,2 millions de foyers fiscaux en mai, ce sont 4,3 millions de foyers supplémentaires  à faibles revenus qui vont bénéficier de la mesure avec l’envoi des avis d’imposition. Le crédit d’impôt injecté par ce biais s’élève comme prévu à 1,1 milliard d’euros.


LE SECRET DE VOLKSWAGEN

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Alors que la crise bat son plein partout en Europe, que tous les constructeurs sont à la peine, malgré les primes à la casse, le groupe allemand Wolkswagen affiche une santé insolente. Avec ses nombreuses marques, il couvre tous les marchés et tous les créneaux. Ses résultats n’ont jamais été aussi bons. Comme quoi les restructurations sévères sont payantes. Il y a cinq ans, le groupe connaissait une toute autre situation : ses profits étaient au plus bas, il perdait des parts de marché avec presque toutes ses marques, y compris les emblématiques Polo et Golf qui avaient un coup de blues. Du coup, 20 000 suppressions de postes et nouveau plan stratégique ! Aujourd’hui, Wolkswagen aligne les bons produits au bon moment.

Et les chiffres sont là ! Le géant emploie 370 000 salariés, et réunit autour de sa marque historique Audi, Skoda, Seat, Bentley et Bugatti. Il a dégagé l’an dernier 114 milliards d’Euros de chiffre d’affaire (+ 4,5%) avec 4,5 milliards de profits (+14,5%), en écoulant 6,2 millions de véhicules. Malgré l’effondrement du marché qui devrait encore chuter en 2009 de 10 à 15%, le groupe compte bien encore gagner de l’argent, quand les autres cumulent les pertes. D’ailleurs cette année, il présentera 26 nouveaux modèles, contre 14 chez PSA, 12 chez Renault-Nissan, 16 chez General-Motors. Seul Toyota fait presque jeu égal avec 25 modèles, bien que le Japonais ait perdu sur la même période 3 milliards d’euros.

Le secret ? « Quand un segment souffre, il est compensé par les autres » explique Remi Cornubert, consultant chez Oliver Wyman. Dans le groupe allemand, il y en a pour tous les goûts. Deuxième atout : l’international,  et notamment l’Europe où il est solidement implanté et où les pays ont mis en place des primes à la casse. Les « citadines » y font un tabac, notamment les Fox, Polo et Golf équipées de moteurs peu gourmands. En chine, Audi  est la voiture de luxe préférée des nouveaux riches avec 100 000 unités écoulées, ce qui en fait le second marché après l’Allemagne. Certains modèles assemblés sur place ont même droit à des versions spéciales comme la carrosserie allongée destinée aux milliardaires avec chauffeur. Troisième atout :la distribution des rôles parfaitement orchestrée entre les marques et une mise en commun d’organes mécaniques très poussée qui permet, sans qu’on puisse s’en apercevoir, de réduire les coûts de 15 à 20%. Qui plus est, les innovations d’un modèle peuvent profiter aux autres. Il en résulte une capacité de développement et de lancement plus rapides de nouveaux modèles plus nombreux. Le groupe est devenu un expert du « ciblage » : d’Audi, « la sportive bourgeoise », moins « bling-bling » que la BM, à Seat sur le créneau de « la sportive populaire », en passant par Skoda, la « familiale » qui s’adresse à l’acheteur malin… chacun peut trouver voiture à son goût et à son porte-monnaie dans une des marques du groupe allemand, d’autant plus qu’un gros effort a été fait pour retrouver la « qualité » emblématique des produits allemands.

Cerise sur le gâteau, Ferdinand Piëch est en mesure aujourd’hui de prendre le contrôle de la firme de son cousin Wolfgang Porsche, étranglé par les dettes contractées …pour prendre le contrôle de Wolkswagen !


                                                                       




RENTREE EN DEMI-TEINTE


  PIB France001                          

 

Les chiffres du chômage annoncés aujourd’hui ne doivent pas nous surprendre. La hausse n’est pas en décalage avec la croissance légèrement positive constatée pour le 2ème trimestre. Le décalage est classique entre la reprise économique et celle des embauches. Il est par ailleurs habituel de voir grimper les demandes d’emplois à partir de juillet avec l’arrivée des jeunes sur le marché. Pour autant, l’automne ne devrait pas être catastrophique comme certains le prédisent ou le voudraient.

La consommation des ménages qui a été jusqu’à maintenant le principal moteur de notre machine économique devrait se maintenir, notamment parce qu’une grande partie des mesures du plan de relance entrent seulement en application. Il reste encore 7 milliards d’investissements dans les infrastructures pour alimenter les comptes des entreprises, et la baisse des impôts sur le revenu pour les foyers concernés n’a été engagée qu’à hauteur de 200 millions au printemps, sur plus de 1,1 milliard. La baisse prendra son plein effet au retour des vacances. Comme globalement, ils n’ont pas augmenté, l’absence de ponction aura sa compensation économique. 

Le climat d’amélioration, visible à la bourse, qui n’est peut-être que conjoncturel, contribue à maintenir une atmosphère propice à la consommation. Il n’est pas anodin de constater que l’Allemagne a aussi des performances positives ce qui ne peut avoir que de bonnes répercussions sur l’activité de nos entreprises. N’oublions pas qu’elle est notre premier fournisseur, mais aussi notre premier client. C’est d’ailleurs parce qu’ils avaient sous-estimé le rebond de la demande étrangère que nos chers économistes avaient prédit un nouveau trimestre de récession.

Mais, tout n’est pas rose pour autant. Ce serait trop beau. D’abord, le chômage va continuer d’augmenter mécaniquement. Les embauches n’interviendront que si vraiment la reprise se confirme. Par ailleurs, nous avons probablement touché le plancher de la désinflation en juin. Le repli des prix constaté depuis le début de la crise devrait s’estomper à l’automne, d’autant plus que les tensions sur les matières premières et le pétrole seront à nouveau à l’ordre du jour. Nous avons évité la déflation, mais le retour de l’inflation pourrait venir ternir quelque peu un pouvoir d’achat boosté ces derniers temps par la baisse des prix et les soldes. Comme on n’aura pas grand-chose à attendre du côté de la masse salariale, entre la montée du chômage et la baisse du pouvoir d’achat, il pourrait y avoir une passe délicate à gérer pour le Gouvernement. Avec le gel prévisible des prestations sociales au 1er janvier 2010…

 

                                                             

 


LES TROUVAILLES DE TRYPHON

   Palme                                                                    

 

La récession  n’a pas que des mauvais côtés. Il y a toujours une version de « à quelque chose malheur est bon ». L’économie traditionnelle met à mal nos entreprises, mais dans bon nombre d’entre elles, les responsables cherchent des portes de sortie et l’imagination est au pouvoir. Beaucoup misent déjà sur l’innovation et les nouveaux produits et c’est à une véritable floraison à laquelle nous allons assister dans les cinq ans à venir. Et les Français, avec des PME performantes, ne sont pas les plus mal placés.

Tous les secteurs seront touchés par la « green economy » et les nouveaux produits « high tech » qui vont changer notre vie : de l’alimentation à l’habitat, du commerce aux transports, de l’habillement à la santé… Quelques exemples.

                                    

Intéressons-nous aux transports. C’est un secteur qui rejette beaucoup de CO2. Justement, les progrès y seront significatifs : amélioration technologiques, nouveaux modes de déplacement, nouvelles offres induisant des changements de comportement. C’est d’abord l’arrivée du successeur du TGV : l’AGV ! Le prototype existe déjà. Avec des moteurs répartis dans les boogies qui répartissent la traction sur toute la rame. Plus de place, plus de vitesse, plus de confort ; Vitesse de croisière de 360km/h. Les rames apparaîtront en France à partir de 2012. Dans l’automobile, c’est l’émergence des moteurs électriques et des voitures hybrides ou à double motorisation. Une Renault 100% électrique sortira en 2011 avec une autonomie de 160 km et différentes possibilités de recharge des batteries (coût moyen 150€/mois) soit pas plus qu’avec du gazole pour faire 1000 km. A Paris, après le succès du « vélib’ », Bertrand Delanoë rêve maintenant de mettre en place « l’autolib’ » : 5000  véhicules mis à disposition d’abonnés qui devront débourser 15 à 20€/mois et 4 à 6€ pour chaque demi-heure d’utilisation. Ce service sera opérationnel dès 2010. Si possible avec des voitures électriques.

                           

Autre secteur d’importance : l’habitat. On le sait, le Grenelle de l’environnement met le paquet sur ce secteur : nouvelles normes de basse consommation pour le neuf, crédit d’impôt et prêt à taux préférentiel pour la rénovation. C’est plus de 200 milliards d’ d’ici 2020 qui devraient être investis. Et la fièvre verte fait fleurir les idées : isolation thermique et sonore, gestion optimale de la consommation d’eau et d’énergie, production d’électricité à domicile…. Le store photovoltaïque permettra de se mettre à l’ombre tut en produisant de l’électricité. C’est le Français Dickson, spécialiste des tissus techniques pour l’habitat qui sort le produit. Lancement en 2O10 dans 110 pays. Bientôt la cuisine retraitera une partie de ses eaux usées pour plusieurs utilisations avant rejet. Whirlpool y ajoute toutes sortes d’appareils qui visent à économiser l’énergie au maximum, comme le frigo à portes compartimentées dont le moteur préchauffe au passage l’eau du lave-vaisselle…. De Dietrich mettra sur le marché en 2012 une chaudière qui fabrique de l’électicité en utilisant les gaz de combustion. Et ERDF va remplacer dans les dix ans à venir tous ses compteurs par des engins intelligents programmables, pilotables à distance, qui fourniront des relevés en temps réel. Sans frais supplémentaires pour les abonnés ! De son côté, Saint-Gobain améliore encore la vitre qui devient blindée et chauffante, tout en laissant passer la lumière (qu’elle filtrera)…

                                           

Et encore je n’ai fait qu’effleurer le sujet. Il y a des dizaines de nouveaux produits qui nous attendent dans les rayons de l’innovation à l’horizon 2015 : vêtements, produits de beauté, habits intelligents, télé en 3D….Quand on pense aux dizaines de milliers d’emplois induits par le développement de tous ces produits, il y a de quoi croire en l’avenir. Il n’est plus noir puisqu’il est vert !  

                                                  

Et le vert, c’est la couleur de l’espérance, pas vrai ?

                                                    

 

 

                                                                      


SIGNAUX ENCOURAGEANTS

                                                    

 

 

                    

Voilà qui devrait redonner un peu de moral à nos concitoyens. La reprise économique se dessine sur tous les continents. Aux Etats-Unis, la dernière publication du PIB est encore meilleure (ou en nette amélioration) que prévue avec seulement -1% pour le deuxième trimestre (en rythme annualisé). L’activité s’améliore partout et l’immobilier entre en convalescences. Sur les autres continents on enregistre les mêmes signes d’amélioration de la conjoncture. La Chine est en train de gagner son pari des 8% de croissance grâce à son énorme plan de relance ; le Japon et la Corée ont enregistré une reprise ; les économies du Moyen Orient restent soutenues par la remontée des cours du pétrole et les plans de relance gouvernementaux. En Europe, selon le FMI, la reprise devrait être effective des le premier semestre 2010.

                          

Les signes les plus visibles de cette amélioration des affaires, c’est le retour des investisseurs dans les bourses et ce n’est pas un hasard si à Paris, on renoue avec les 3500 points. Les banques font à nouveau des profits et elles le font savoir à grand renfort de coups de clairons un peu malvenus aux Etats-Unis et si les prévisions de bonus pour les courtiers peuvent choquer, elles n’en constituent pas moins des signes positifs pour l’économie. Après tout, les traders restent nécessaires dans le jeu de la mondialisation. Reste à moraliser leurs primes ce qui n’a rien à voir avec la nationalisation des banques réclamée par Martine Aubry, qui serait le meilleur moyen de les ruiner un peu plus, mais elle ne perd pas une occasion de montrer qu’elle n’est toujours pas dans le coup du XXIème siècle.

                                                                    

La France connaît aussi ces signaux positifs, et la récession y est plutôt moins forte que chez nos voisins européens. Le plan de relance produit les effets attendus et les amortisseurs sociaux jouent à plein et contribuent à maintenir le moteur de la consommation avec une décrue du chômage depuis maintenant 4 mois. Mais la partie n’est pas forcément gagnée. A la rentrée, l’afflux des jeunes sur le marché va faire à nouveau progresser les chiffres des demandeurs d’emplois, et la dégradation du tissu économique n’aura probablement pas touché le fond. Si notre fameux modèle social joue bien son rôle de rempart à la crise, la protection est limitée dans le temps. Le contrat de transition professionnelle apparaît comme la meilleure arme antichômage. Il est complété par deux dispositifs : la convention de reclassement personnalisée et le congé de reclassement. Preuves que le gouvernement n’est pas demeuré inerte face à la pire des conséquences de la récession : la suppression massive de postes de travail.

C’est pourquoi il ne faudrait pas que le redémarrage de l’économie tarde en sachant que ce qui nous protège aujourd’hui sera un frein demain à l’embauche. C’est un problème spécifiquement français : le poids des charges sociales sur les entreprises est tel que pour embaucher, elles ont besoin de plus de garanties à long terme que dans les autres pays. D’autant plus que parallèlement, le ralentissement du revenu disponible, la poursuite de la dégradation du marché du travail et l’arrêt de la désinflation qui a redonné du pouvoir d’achat, auront forcément un impact sur la consommation au deuxième semestre.

L’emprunt national annoncé par le Président sera-t-il l’arme de l’accélération de la reprise dans notre pays ? Oui, si dans le même temps on allège la charge des entreprises, on n’augmente pas les impôts et on réduit les dépenses structurelles de l’Etat. La quadrature du cercle, quoi !

 

 

                                                                                                


UNE AUTRE CRISE FINANCIERE ?

                                                           

 

La bourse déprime. Pourtant les chiffres du chômage de juin étaient moins mauvais que les mois précédents. Mais les incertitudes sur la reprise se cristallisent sur le rebond inattendu du chômage américain. Et surtout sur la crainte d'un nouveau tsunami financier. Il trouverait ses origines dans les prêts accordés aux fonds d'investissements pour racheter des entreprises. En Europe, 150 milliards d'euros de crédit pourraient se traduire par des pertes sèches pour les banques. Il s'agit de la fameuse dette LBO (leveraged buy out) du nom de la technique qui permet d'acquérir une entreprise avec effet de levier : peu de capital initial mais beaucoup d'endettement.


Depuis le début des années 2000 et jusqu'à l'année dernière, ces fonds spécialisés ont levé des capitaux en masse et obtenu des banques tous les prêts qu'ils désiraient à des taux avantageux assortis de clauses de moins en moins restrictives. A la belle époque, les banquiers se précipitaient pour être retenus parmi les prêteurs. En revendant les entreprises 4 ou 5 ans après leur acquisition, ils réalisaient de confortables plus-values qui permettaient de rembourser l'endettement et de rémunérer les investisseurs entre 15 et 20% par an, parfois davantage. Sur le plan financier tout le monde y trouvait son compte. Les fonds LBO ont permis au capital-investissement d'accéder au rang des acteurs incontournables du financement des entreprises des plus petites aux plus grandes.


La récession économique donne aujourd'hui des sueurs froides aux seigneurs des LBO et surtout aux banquiers, leurs pourvoyeurs de fonds. Car les prévisions sont de plus en plus pessimistes. Selon une agence spécialisée, 50% des 250 milliards d'euros de dette notée par ses soins sont en risque de défaillance. En France à la fin de l'année dernière, les banques avaient inscrits à leur bilan environ 60 milliards d'euros de dette dont 28 milliards recèlent des pertes potentielles d'après les experts. BNP Paribas a prêté 8,4 milliards d'euros et la Société Générale 5,4 milliards. Evidemment les banquiers se veulent rassurants. Mais une voix s'est élevée la semaine dernière pour mettre en garde les banquiers contre "le syndrome du retour à la normale". En s'exprimant ainsi, le Gouverneur de la Banque de France est sorti de sa prudence légendaire. Il a insisté sur les risques de "second tour" de la crise, en particulier sur les dérivés de crédit et les financements à effet de levier. La dette LBO fait partie de cette dernière catégorie.

Car, jusqu'à présent les banques ont tout fait pour ne pas afficher de pertes sur les financements LBO. Lorsque les entreprises éprouvent des difficultés à rembourser la dette, les banquiers proposent des rééchelonnements. Si la situation devient plus grave les banquiers acceptent de transformer de la dette en capital et d'injecter des capitaux.

Pour le moment les banques font face, mais pour combien de temps ? Elles ne pourront multiplier à l'infini les restructurations de dettes ni la transformation de dette en capital. Un jour ou l'autre elles devront bien passer par pertes et profits certaines de leurs créances. Une chose est sûre la sphère financière redoute que la dette LBO ne mette sur le flan des banques que l'on croyait revigorées ou carrément sorties d'affaire.

                  

Voilà pourquoi les investisseurs broient du noir. D’autant plus que des rumeurs courent sur une crise des cartes bancaires aux Etats-Unis, du même type que celle des « subprimes », des américains jetés au chômage n’ayant plus de salaire pour payer leurs débits différés…

Plus que jamais, il faudra compter sur une autre croissance en attendant celle venue de l’économie mondiale. Celle créée par un grand emprunt national…. par exemple.

 

 

                                                                      


TOUT SUR LA FRANCHISE


Un blog utile que vous trouverez dans mes préférés, dans la colonne ci-jointe. La "Franchise", pour qui ? pour quoi ? comment ?  Une contribution bien dans le vent en ces temps de "bons plans-conso".
C'est le blog de Christelle... N'hésitez pas à aller y jeter un coup d'oeil.

                                            Daniel



QUELLES PERSPECTIVES ?

                                                                       

                

 

L'emploi salarié a reculé de 1,2% en France métropolitaine sur les trois premiers mois de l'année par rapport au quatrième trimestre 2008, avec plus de 190 000 emplois détruits dans les secteurs principalement marchands, selon les données publiées jeudi par l'Insee. Il s'agit du plus mauvais chiffre sur un trimestre depuis la récession du début des années 1990. Sur un an, l'emploi salarié dans le secteur privé recule de 2,3% avec 15.696.900 personnes occupées. C‘est 375.000 emplois de moins depuis la fin du premier trimestre 2008.

"Jusqu'à présent, l'économie française a tenté de braver la tempête grâce à la résistance de la consommation des ménages. Mais on ne pourra espérer que de telles performances soient réitérées au cours des trimestres à venir si une telle hémorragie se poursuit sur le front de l'emploi", prévient Alexander Law, économiste à l'institut Xerfi. Ce dernier anticipe une poursuite des destructions de postes au moins jusqu'à la fin de l'année et "Dans ces conditions, les dépenses des ménages pourraient bien finir par céder, limitant d'autant la capacité de reprise de l'économie française".

 

Le Gouvernement prévoit une contraction du produit intérieur brut cette année et une poursuite de la montée du chômage mais espère une croissance de 0,5% en 2010 à la faveur notamment de la résistance de la consommation. Aussi, la poursuite de la dégradation du marché du travail accentuera-t-elle la pression sur l'exécutif pour de nouvelles mesures de soutien à l'emploi. La présidente du Medef, Laurence PARISOT, a ainsi plaidé pour une extension des mesures de revalorisation du chômage partiel. Interrogée sur France Info, elle a réaffirmé :"Dès décembre 2008 j'avais demandé une négociation sur le chômage partiel pour ouvrir les critères d'accès à l'assurance chômage, pour faire en sorte que ceux qui n'arrivent plus à accéder au marché du travail ou qui perdent leur emploi puissent supporter cette situation de la manière la moins dramatique possible… Cela ne suffit pas et c'est pourquoi aussi dès février 2009 j'ai proposé aux organisations syndicales d'ouvrir un nouveau cycle de délibérations sociales ou même directement de négociations pour imaginer ensemble des solutions pour faire face à cette situation sociale difficile". Les partenaires sociaux ont entamé hier leurs négociations sur l'emploi et le travail partiel dans le cadre de l'"agenda social" 2009. Après l'enveloppe de 2,6 milliards d'euros de mesures sociales mise en place lors du sommet social du 18 février, Nicolas Sarkozy avait présenté fin avril un plan d'urgence de 1,3 milliard d'euros ciblé sur les jeunes.

 

Par rapport au quatrième trimestre 2008, l 'emploi salarié a baissé de 1,5% dans l'industrie soit 53.100 suppressions de postes (-3,1% sur un an). Il a reculé de 0,7% dans la construction (-10.400 postes) et affiche une baisse équivalente sur un an. La crise de 1993 avait fait disparaître une grande partie de notre industrie dans les secteurs de l’équipement du foyer ou le textile. Cette fois-ci ce sont nos vieux fleurons comme l’automobile qui sont mis à mal. Tout le problème tient dans notre capacité à faire face à ce déclin industriel annoncé, si c’est encore possible, et surtout comment en gérer économiquement et socialement les conséquences.

 

Nous arrivons dans le « dur » de la crise. Et si l’on en croit Jacques ATTALI (dans le rôle de Cassandre ou de l’extra lucide ?) elle continue de s’approfondir. Heureusement, dans ce monde fou, fou, fou, où les footballeurs déménagent à prix d’or, si le pire n’est pas toujours prévisible, il arrive aussi qu’il ne soit pas au rendez-vous…

 

                                                                       


LA REPRISE POINT A L’HORIZON AMERICAIN


   Drapeau US                                                                   

 

Ce n'est pas encore la fin des mauvaises nouvelles. Une hirondelle ne fait certes pas le printemps, mais toute bonne nouvelle sur l'économie mondiale n’est-elle pas bonne à prendre ? Voilà que l'économie américaine donne des signes de stabilisation. Les chiffres de production industrielle et de confiance des consommateurs ont atteint en avril leur plus haut niveau depuis respectivement huit mois et plus de deux ans. Et même un observateur aussi écouté et respecté que Warren Buffett entrevoit une sortie de crise pour l'immobilier.

Les faits :

L'indice « ISM » du mois dernier, qui mesure la production industrielle, s'est établi à 40,1. Tant qu'il reste en dessous de 50, il signale une contraction de l'activité manufacturière. Cependant, il se trouve à son niveau le plus élevé depuis septembre 2008 quand la crise financière a pris toute sa dimension. Plus significatif encore, l'indice reflétant les nouvelles commandes se situe à 47,2, non loin du seuil des 50. "C'est le premier rapport depuis un moment que nous pouvons juger encourageant", estime Norbert Ore, le président du bureau d'étude qui calcule l'indice ISM. "Il semble que le pire est dernière nous", ajoute-t-il.

La confiance des consommateurs, calculée par l'indice Reuters/Université du Michigan, est remontée à 65,1,  son meilleur niveau depuis plus de deux ans. Il s'agit aussi de sa plus importante progression en un mois depuis octobre 2006. La forte baisse des taux d'intérêts des crédits immobiliers, la baisse des prix de l'énergie et de l'essence et même la remontée de la Bourse de New York depuis deux mois semblent soutenir le moral des ménages américains quand bien même ils font face à une augmentation rapide du chômage.

Il semble aussi que les efforts pour relancer la machine et notamment le marché du crédit commencent à avoir un impact. « Nous sommes probablement en train de toucher le fond en ce moment », explique Larry Kantor, responsable de la recherche de la banque Barclays. La stabilisation des dépenses de consommation, qui représentent 70% du Produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis, le plan de relance de 787 milliards de dollars du gouvernement fédéral et le niveau très faible des stocks des entreprises expliquent le sentiment grandissant que l'économie américaine est proche d'un redémarrage.

« Nous pensons que la récession se terminera au milieu de cette année », écrit Bruce Kasman, économiste en chef de la banque JP Morgan dans une étude publiée à la fin de la semaine dernière. Lakshlan Achuthan, le directeur de l'Institut de rechercher sur les cycles économique de New York (Economic Cycle Research Institute) est plus précis encore : il prévoit un retour à la croissance en septembre. « Nous allons commencer à voir un enchaînement de facteurs positifs pour les différents moteurs de l'économie », explique-t-il.

La numéro un des conseillers économiques de la Maison Blanche, Christina Romer, aperçoit "des lueurs d'espoir" d'une reprise de l'économie. La première économie du monde a connu une contraction de son activité au premier trimestre à un rythme annuel de 6,1%, la pire récession depuis 1957-1958. Les stocks des entreprises sont tombés au niveau sans précédent de 103,7 milliards de dollars lors des trois premiers de l'année et les dépenses des consommateurs ont augmenté de 2,2% en rythme annuel sur la même période après avoir connu leur plus forte baisse depuis près de trois décennies.

Mais même Warren Buffett, 78 ans, surnommé le grand-père du capitalisme américain et dont l'opinion a une grande influence, commence à voir une stabilisation du marché du logement aux Etats-Unis. « Au cours des derniers mois, il y a eu un réel redémarrage des transactions, évidemment à des prix très bas », a-t-il déclaré.


Pour Alan Greenspan, l'ancien président de la Réserve fédérale, le signal d'une reprise de l'économie américaine sera la stabilisation des prix des logements. Elle seule permettra enfin au système bancaire d'évaluer exactement ses pertes sur les prêts immobiliers à risques (subprimes), ses besoins en capitaux et de pouvoir recommencer progressivement à distribuer des crédits aux consommateurs et aux entreprises.

 

Si le reprise est là, elle ne sera donc pas extraordinaire dans un premier temps.



                                                                                 



CONFIANCE

 

  P1040392                                                                     

 

C’est le mot clé pour la sortie de crise. Rétablir la confiance, voilà le problème. Confiance des banques entre elles pour que l’argent circule à nouveau, sans que les états aient à s’en mêler. Confiance des épargnants pour qu’ils sortent tout l’argent figé dans les livrets A, dont le taux commence à ressembler à « peanuts ». Confiance des ménages pour qu’ils reprennent leurs projets d’investissements en biens de consommation ou d’immobilier….

Mais pour rétablir la confiance, il faudrait y voir clair. D'accord, le G20 a apporté sa petite note d’optimisme. Bien sûr, quelques signes positifs encore timides nous viennent d’Amérique. Certes la bourse commence à aller mieux… Mais tout cela ne constitue pas un engrenage encore suffisamment fort pour tirer dans le bon sens. D’autant plus que les mauvaises nouvelles, grossies par les médias, continuent d’obscurcir le paysage : licenciements, carnets de commande anémiques, faillites…

Ce qu’il faudrait c’est un agenda, un calendrier de la reprise. Essayons de nous y coltiner. Tout commence par l’assainissement du secteur bancaire, sans quoi rien ne peut vraiment se faire. En effet, en Europe, le financement de nos entreprises se fait à 70% par les banques et 30% par le marché. La récente baisse des taux de la BCE peut aider en rendant les emprunts moins coûteux, d’autant plus que l’inflation n’a jamais été aussi faible. On peut espérer que les banques auront digéré leurs actifs toxiques d’ici l’été, et seront alors à nouveau pleinement en ordre de marche. Sauf mauvaise nouvelle ou catastrophe imprévue. 

Dans la foulée l’immobilier, aidé par les plans financés par l’état, et les particuliers reprenant leurs achats, pourrait redémarrer à l’automne et tirer la croissance : quand le bâtiment va… L’autre secteur fortement touché, c’est le marché de l’automobile : c’est aussi un secteur qui concerne des milliers d’emplois. Avec le soutien des primes à la casse et les efforts des constructeurs, il pourrait se maintenir mieux que prévu. La reprise de la consommation dans ce secteur est forte en Allemagne et soutenue en Espagne, sous l’effet des mêmes incitations.

Dans le même temps, le gouvernement, Président de la République en tête, a eu raison de ne pas augmenter les impôts ni de toucher au bouclier fiscal, tant il est vrai que ces mesures préconisées par certains, si elles peuvent avoir un impact psychologique sur le plan de la « justice sociale », n’en seraient pas moins un puissant incitatif à la délocalisation de l’épargne, et par tant contribueraient à une délocalisation du travail. Au moment de la reprise, c’est le marché de l’emploi qui dira merci.

Et voilà comment on pourrait aborder le début de l’année 2010 sous de nouveaux « auspices ». Je choisis à dessein ce mot pour ce qu’il comporte d’espoir et d’incertitude.

Mais voilà, qui peut annoncer un tel calendrier ?


                                                                 


POURQUOI IL FAUT SUPPRIMER LA TAXE PROFESSIONNELLE


                                                                      


Très intéressant le point de vue de Bernard BRUN, Délégué général d'EDF, sur la suppression annoncée par Nicolas SARKOZY de la taxe professionnelle.

Mettant en avant la “désindustrialisation” à laquelle la France doit faire face, il voit dans la disparition d'un impôt que tout le monde juge contre productif (sauf ceux qui en font leurs choux gras), le moyen d'un redressement rapide de notre industrie, c'est-à-dire de notre activité manufacturière qui “produit des biens matériels exportables” et “assure des revenus à la Nation”.

Comme il le précise, “sans être un Sarkozyste historique”, il lui est impossible de trouver une objection à la proposition du Président de supprimer cette taxe en 2010, arguant du fait que cette décision est préconisée depuis de nombreuses années dans des rapports de “l'Association de documentation industrielle” qu'il préside. En effet, l'industrie est le principal levier de croissance des pays développés : en France, elle représente 82% des exportations, 83% des gains de productivité, 85% des dépenses de recherche et développement. On ne bâtit pas une économie “hors sol” uniquement sur la consommation, l'endettement et les services.

Pour lui, la taxe professionelle constitue le principal handicap de compétitivité de notre industrie par rapport à ses concurrents en même temps qu'un motif puissant de délocalisation. Ses méfaits sont multiples et en particulier elle majore de 30% le coût d'un investissement étalé pendant 10 ans lorsque l'entreprise est déficitaire et de 20% quand elle est bénéficiaire ; elle contribue de façon déterminante à l'élimination des entreprises en difficulté et au rétrécissement de notre base productive ; elle constitue un obstacle majeur pour les investissements étrangers dans notre pays car sa charge pèse en moyenne 8,1% de l'excédent brut d'exploitation et 16,8% du résultat de l'industrie manufacturière.

Bernard BRUN dénonce aussi l'aveuglement, l'ignorance et l'amnésie combinées de ceux qui trépignent, en oubliant de tenir compte du fait que l'arme favorite des collectivités territoriales pour attirer des investissements réside justement dans des exonérations massives ou totales de taxe professionnelle consenties aux industriels qui envisagent de s'implanter chez elles. En oubliant aussi que la suppression ne se fera pas au seul bénéfice du patron mais aussi de tous les membres des entreprises.

Le coût de la mesure (8 milliards), pourrait être ajusté au périmètre des seules entreprises confrontées à la concurrence internationale et pourrait être allégé de moitié par le supplément de recettes et le développement de l'activité généré par la réforme. On peut compenser la perte de recette par une réduction des allégements de cotisations patronales, ce pactole labyrinthique de 26 milliards d'euros, et cela d'autant plus que ces allégements constituent un effet d'aubaine qui profite surtout aux secteurs à l'abri de la concurrence internationale. Il propose aussi de reconfiguer le système de façon à remplacer la dégressivité du “plus le salaire augmente/plus l'allégement diminue” par une franchise générale des charges sociales par emploi. Cette formule rapporterait les 4 milliards d'euros nécessaires.

Les collectivités locales ne seraient pas pénalisées grâce à la compensation de l'Etat, laquelle fonctionne déjà pour une part non négligeable de la taxe professionnelle.

Il conclut : “Ne laissons pas passer la chance historique qui nous est offerte !”

Un tel plaidoyer,aussi bien charpenté ne laisse pas indifférent. Si par la même occasion, cela pouvait mettre un peu de réalisme dans la tête de beaucoup de nos édiles qui ont fait de cette taxe une course à la ressource pour financer leurs projets “pharaoniques”.... Suivez mon regard.... Personne ne s'en plaindra !

 

                                                                                 


 


LES TROUVAILLES DE TRYPHON


                                                                            

 

 

Taxe « carbone » : y’a bonne !


L’idée d’une taxe « carbone » aux frontières progresse... mais ne fait pas l’unanimité. Cette taxe aux frontières des pays qui s'engagent sur des réductions d'émissions de CO2, relancée par Nicolas Sarkozy et évoquée par les Américains, est vigoureusement dénoncée par les grands pays émergents qui y voient une forme de protectionnisme.

Photographe : Mychèle Daniau AFP/Archives :: Cheminées d'usines en France

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Photographe : Mychèle Daniau AFP/Archives :: Cheminées d'usines en France

photo : Mychèle Daniau , AFP

Pour les pays ou les régions qui s'engagent sur des réductions chiffrées de leurs émissions de gaz à effet de serre - l'Union européenne l'a fait, les Etats-Unis y travaillent depuis l'arrivée de Barack Obama - un tel outil est légitime pour éviter un désavantage concurrentiel trop lourd par rapport à des pays tels que l'Inde ou la Chine.

"Il y a des pays qui ne respectent aucune des règles environnementales que nous imposons à nos entreprises", affirme le chef de l'Etat qui juge « normal » que ces pays paient une "taxe carbone", et mettant en garde contre un risque de « dumping environnemental ». De son côté, Jean-Louis Borloo, le ministre de l'Ecologie, a précisé que c’était une des réponses possibles dans l’hypothèse où il n’y aurait pas d’accord international à Copenhague en décembre.

Nicolas SARKOZY a rebondi sur un débat qui prend de l'ampleur outre-atlantique alors que son homologue américain s'est clairement prononcé en faveur d'un marché de "droits à polluer", à l'instar de ce qui existe en Europe.

L'enjeu est commercial, évidemment, mais aussi environnemental, pour éviter les « fuites carbone »:  cela ne sert à rien, en effet, de serrer la vis à un endroit donné si on délocalise et que les produits sont fait ailleurs sans aucune contrainte environnementale, quand on sait que le taux de concentration de CO2 dans l'atmosphère est uniforme. Mais l'idée provoque la colère des « grands émergents », désormais acteurs centraux des négociations climat (la Chine est devenue le premier émetteur mondial de gaz à effet de serre devant les Etats-Unis).

« Le protectionnisme sous une bannière verte serait une évolution très mal venue », a mis en garde mardi à Washington le principal négociateur indien pour le climat, Shyam Saran, quelques jours après que le secrétaire américain à l'Energie, Steven Chu, ait évoqué cette hypothèse.

L'idée, appelée dans le jargon climatique « mécanisme d'inclusion carbone », n'est pas nouvelle : elle a été évoquée par Nicolas SARKOZY lors de sa campagne présidentielle et portée par la France lors des négociations de l'UE sur le paquet climat-énergie en 2008, sans faire l'unanimité parmi les 27. Certains craignent qu'elle déclenche une guerre commerciale. D'autres redoutent, si elle est agitée avec trop de véhémence de part et d'autre de l'Atlantique, qu'elle ne crispe des négociations qui s'annoncent d'ores et déjà extrêmement difficiles. Mais les pays ayant conservé une industrie y ont intérêt. Toute la difficulté tient dans la nécessité de parvenir à sa mise en place sans que cela soit vécu comme une menace par les pays qu’elle concernerait.

C'est l'avenir de la planète qui est en jeu à Copenhague, ne l’oublions pas ! rappellent de leur côté, inlassablement, les scientifiques. Selon les experts mondiaux du climat, afin de limiter la hausse des températures à 2° par rapport aux niveaux pré-industriels, les émissions mondiales de GES devront atteindre un pic aux alentours de 2015 puis baisser drastiquement à partir de cette date. La « taxe carbone » fait partie des outils de « contrainte » qui pourraient être mis en œuvre pour y parvenir.



                                                                                                                            

                              

         


ETHIQUE EN TOC !


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L’injustice est un terrain sur lequel prospèrent les bonnes âmes de gauche. On nous assène toujours les chèques de 300 000 euros reversés par le fisc à quelques 800 fortunés au nom du bouclier fiscal en omettant de dire que c’est le trop perçu qui dépasse les 50% d’impôts versés sur leurs revenus et qui représentent des sommes encore plus astronomiques. En omettant aussi de dire que 10700 Réunionnais bénéficiaires du RMI ont demandé à bénéficier du bouclier fiscal en 2008 et donc qu'il profite aussi à des milliers de « pauvres » dont le revenu est inférieur à 3191 euros par part, même si les chèques restitués sont infiniment plus modestes. Alors, il faut bien le dire, le parachute doré de 3,2 millions d’euros du patron de Valéo, après les « stocks option »  de la Société Générale et maintenant les Bonus versés à 800 traders du Crédit Agricole, c’est pain béni pour tous ceux qui prêchent contre le capitalisme, et incompréhensible pour le français touché par la crise.

 

Est-ce que les gros yeux suffiront ? On peut se le demander, tant les problèmes ne cessent de rebondir malgré les admonestations du pouvoir exécutif et de la patronne du Medef. Et pourtant, après avoir largement contribué à la crise actuelle, les patrons des banques devraient comprendre sans qu’on leur dise que ce type de rémunération est une insulte pour les salariés qui sont licenciés et le symbole emblématique de l’injustice pour tous les autres.

 

Etre exemplaire, pour un patron, en ces temps de crise, est une exigence d’autant plus forte que son entreprise a eu besoin de fonds publics pour sa sauvegarde. C’est reconnaître que l’ensemble de ses actes revêt une dimension symbolique : pour les banquiers, c’est assumer les conséquences des difficultés de tout un secteur qu’ils représentent en partie ; pour les chefs d’entreprise qui font face à des « restructurations », c’est envoyer un signal de solidarité à leurs salariés et à l’ensemble des autres. Qu’il y en ait qui ne sentent pas cette nécessité en temps de crise est plutôt inquiétant. Car leur comportement alimente la crise morale qui accompagne toute crise économique. Ils montrent aussi qu’ils sont plus au service de leur propre intérêt que de celui de leur entreprise, alors qu’ils devraient apparaître comme des hérauts portant avant tout l’intérêt collectif.  

Ce débat n’est pas vain. Il pose un vrai problème de fond dont le Medef devrait se saisir plus vigoureusement. Car il concerne peu les PME-PMI. Dans la période difficile que nous traversons, où les tensions sociales sont à fleur de peau, les grands patrons qui ne prouvent pas, au quotidien, que l’intérêt commun passe avant le leur, perdent toute légitimité à demander des efforts à leurs collaborateurs et à leurs salariés. Cela au moment où il faut au contraire garder la capacité de mobilisation des énergies, redonner du sens à l’action, communiquer l’envie de participer au destin collectif d’une entreprise.  Laurence PARISOT l’a bien compris, mais on voit bien qu’elle en est réduite à jouer la carte de la pression de l’opinion publique pour faire entendre raison, et le Président de la République aussi qui menace de légiférer sur le sujet.



                                                                                           


 


L’ARGENT DES FRANCAIS (Jacques Marseille)


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Puisqu’il est à nouveau question du bouclier fiscal et que certains le remettent en cause, voilà une analyse sur le système d’imposition français faite par Jacques Marseille dans son dernier livre. Des constats qui déroutent où l’on découvre que même des pauvres ont bénéficié du bouclier fiscal, au royaume d’UBU.

 

« Le bonheur est dans le bouclier. P.260.

            C’est même le bouclier fiscal tant fustigé par la gauche qui bénéficie aussi aux pauvres ! Ainsi, selon les statistiques fiscales, dont la lecture est toujours à recommander à ceux qui veulent dépasser les mythes, 234 397 ménages pourraient bénéficier en 2008 du nouveau bouclier fiscal fixant l’imposition maximale possible (y compris la CSG, la CRDS et les taxes foncières et d’habitation) à 50% des revenus. Sur ces 234 397 ménages, les « super-riches » ceux dont le patrimoine est supérieur à15,3 millions d’euros et les revenus supérieurs à la dernière tranche de l’impôt sur le revenu -41 297 euros par part-, sont exactement 1001, et le manque à gagner de ce nouveau bouclier pour le Trésor serait –si tous réclamaient la restitution de l’impôt trop versé- de 263 millions d’euros A l’opposé de l’éventail de la richesse, les ménages pauvres qui pourraient eux aussi bénéficier du bouclier sont 194 136 ! Ce sont les ménages qui ne sont pas assujettis à l’ISF et dont les revenus inférieurs à la dernière tranche -3 191 euros par part-, ne sont pas imposables. De vrais pauvres, dont le cas -présenté par Bercy- de cette mère célibataire élevant seule son enfant est exemplaire. Disposant d’un revenu annuel de 10 500 euros, dont 8 700 non imposables au titre de l’allocation de parent isolé, elle paie 100 euros de taxe d’habitation et 1 400 euros de taxes foncières. Ses revenus imposables sont donc de 1 800 euros (10 500 – 8 700). Comme elle paie 1 500 euros d’impôts locaux et fonciers, le bouclier fiscal s’applique. Le fisc lui restituera donc 600 euros (1500 – 1800 / 2). Au total le manque à gagner pour le Trésor sera de 108 millions d’euros.Certes, chacun de ces ménages pauvres ne se verra& restituer en moyenne qu’un peu plus de 500 euros, alors que la somme restituée aux 1000 riches sera de 260 000 euros. Reste qu’en l’occurrence, le bouclier fiscal qui a tant alimenté les chroniques devrait faire plus d’heureux chez les pauvres que chez les riches. Comme le souligne Richard Layard, le bonheur de chacun ayant la même valeur, la meilleure des politiques est celle qui favorise le bonheur du plus grand nombre. Or, sans aucune contestation possible, 194 136 font bien plus que 1001. Dix mille sept cents Réunionnais titulaires du RMI ont d’ailleurs demandé en 2008 à bénéficier du bouclier fiscal ! A la Réunion, décidément, le fisc est populaire …. »

 

Déroutant ? pas vraiment. Pour l’ISF (Incitation à Sortir de France), c’est encore pire !

 

Pour terminer, je vous livrerai cette réflexion de Jean Fourastié que Jacques Marseille nous rapporte. Il l’écrivait au terme de la plus formidable croissance du niveau de vie que la France eût connue (Les trente glorieuses) : «  Au cours de ces trente années, la France a brillamment et rapidement terminé la réalisation de son espoir d’affranchir son peuple des grands ravages physiques de l’humanité… : c’est un succès. Mais elle a tenté en outre de réaliser, par ce progrès physique même, l’harmonie sociale et le bonheur personnel : c’est un échec… On commence à se rendre compte aujourd’hui que le bonheur, sentiment très lié à l’ardeur de vivre, est un sentiment global…, est donné sans calcul à ceux qui ne le recherchent pas… Le bonheur n’est donné qu’à ceux qui acceptent les privations, les contraintes, la souffrance, le sacrifice ; à ceux qui possèdent l’abnégation, l’aménité, la courtoisie ; à ceux qui cultivent la charité ; à ceux qui se gênent et se dévouent, à ceux qui respectent et admirent, à ceux qui croient toujours recevoir plus qu’ils ne donnent ; à ceux qui ont du courage et de la vertu. »

 

Il pensait son discours démodé. Force est de constater qu’il n’a jamais été aussi actuel.

 

                                                                             


MATRAQUAGE TOTAL !

                                                          

 

On matraque TOTAL tous azimuts, mais TOTAL se matraque elle-même !

La première réflexion qui vient à l’esprit est du genre : « Manque pas d’air ! ». A juste titre, l’annonce de notre société pétrolière, fleuron de l’économie française, de supprimer 555 postes, même s’il ne s’agit pas de licenciements secs, après avoir publié des bénéfices sans précédents, a de quoi susciter l’indignation. L’émotion a été suffisamment forte pour que même notre jeune Ministre de l’emploi, Laurent WAUQUIEZ, joigne sa voix au concert des condamnations véhémentes.

Certains médias qui cultivent leur hostilité quotidienne à l’économie de marché, fût-elle sociale, ne se sont pas privés de hurler avec les loups. Les spécialistes du misérabilisme  y sont allés de leur couplet contre ces grandes sociétés qui ne pensent qu’aux « super-profits » et qui oublient les salariés. On en regretterait presque de ne pas avoir cédé à l’idée (stupide) de surtaxer ce type de gros bénéfice. Comme si les salariés seraient mieux payés dans les entreprises au bord de la faillite. Et pourquoi pas la « nationalisation », hein ? C’est probablement le meilleur moyen de rendre cette entreprise profitable en entreprise déficitaire.

Dans tous ces commentaires, il est difficile de faire la part de ce qui relève de la démagogie et ce qui tient d’une culture indigente en matière d’économie. La France a tout intérêt à posséder des sociétés du calibre de TOTAL. Elles sont, quoi qu’on en pense, une garantie pour l’emploi et une source de revenus importants pour l’état. La suppression de 555 postes sur 5 ans, pour accompagner une restructuration commandée par l’évolution de la demande, n’a rien de scandaleux, quand on sait que dans le même temps, les millions d’€uros que l’entreprise va investir vont créer plusieurs milliers d’emplois. C’est de la saine gestion pour une entreprise de s’adapter pour rester en bonne santé. C’est pourquoi François FILLON a rectifié le tir. Après le temps de l’émotion, le temps de la raison.

Il n’empêche. La manière de Mr de MARGERIE n’y est pas. Avec son look de patron du 19ème siècle, et sa moustache méprisante, il étale un manque de sens commun qui relève du cynisme ou du manque de clairvoyance. Politiquement, la position de TOTAL voisine avec le degré zéro. Cette société qui sent déjà le souffre avec les pollutions de nos rivages, l’explosion d’AZF à Toulouse, sans parler de quelques affaires obscures dans le passé, devrait tenir un peu plus compte des réalités : c’est qu’il y a une crise. On ne peut pas dans un tel contexte y être « totalement » indifférent.  Cette entreprise occupe le tout premier rang en France, et de surcroît joue un rôle stratégique en matière d’énergie, elle ne peut donc pas se comporter comme une PME menacée de disparition. Elle a une responsabilité politique et morale qu’aujourd’hui elle n’assume pas. On a envie de lui crier : « Quoi, sur 14 milliards de profits, il n’y aurait pas deux ou trois millions pour la paix sociale ? ». Nier la crise sociale et la souffrance des salariés rongés d’inquiétude pour leur fin de mois, c’est attiser la violence et nourrir l’exaspération. 

TOTAL mérite mieux. Ses patrons devraient veiller avec jalousie à sa réputation. On en est bien loin ! On ne peut que le regretter.


                                                                        




LES AUTOROUTES DE LA MER

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Voilà une bonne nouvelle pour la planète !

 

L’ouest et le sud de la Bretagne, Rennes et l’Ile de France vont avoir un débouché vers l’Espagne avec des navettes maritimes pour transporter les camions. Ce sont plus de 100 000 véhicules par an, soit 300 camions par jour qui embarqueront ou débarqueront à Saint-Nazaire. Deux lignes vont se mettre en place : St-Nazaire-Giron avec le groupe Louis Dreyfus associé à l’italien Grimaldi et St-NazaireVigo avec l’espagnol Acciona. Ce dernier envisage de prolonger à terme jusqu’à Algésiras et se positionne pour une liaison Le Havre-Vigo. C’est une première étape.

 

C’est par une déclaration commune signée par Dominique BUSSEREAU et Magdalena ALVAREZ, ministres des transports dans les deux pays, que ces deux autoroutes de la mer ont été lancés. Les deux projets doivent encore être validés par les parlements de chaque pays. Les Etats verseront une somme de 15 millions d’euros chacun, sur cinq ans, pour le démarrage de chaque liaison.

 

A terme, c’est un objectif de 300 000 camions par an qui est visé. L’exploitation débutera avec une rotation par jour. Vers Vigo, seules les remorques embarqueront. Vers Giron, les transporteurs auront le choix entre la remorque seule ou le transport accompagné. Il faut savoir que le voyage durera moins de douze heures : plus rapide que par la route, et en plus cela permet d’absorber le temps de repos obligatoire du chauffeur. Le terminal routier de montoir, à Saint-Nazaire, est prêt avec une deuxième passerelle opérationnelle. Et, soulignent les responsables, il y a encore de nombreux terre-pleins disponibles.

 

La mise à flot de la première navette doit intervenir dans le courant du dernier trimestre 2009.

 

Avec la concrétisation de ce projet, c’est une décision de plus du Grenelle de l’environnement qui prend corps.


                                               

                                                                        


PLEINS D’TALENTS !

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Voilà une initiative qu’on attendait depuis longtemps. J’en avais rêvé, Nedjma l’a prise ! Vous ne connaissez pas Nedjma ? C’est grave pour vous. Parce que vous ne savez pas ce que vous perdez. Je passe sur son rire lumineux dont elle vous gratifie en toutes circonstances. Nedjma fait partie de ces nouvelles têtes qui siègent au Conseil Municipal d’Angers (et à l’agglo). C’est une bosseuse et une « entrepreneuse » qui va au bout de ses idées. Elle aime mettre en pratique.

Ainsi, elle a récemment organisé avec succès une rencontre entre de jeunes porteurs de projets et une dizaine de patrons au centre Jean Vilar à la Roseraie. Une première et une réussite ! Ce n’était pas évident, d’emblée, de faire venir des jeunes plutôt méfiants depuis qu’ils galèrent sans qu’on daigne les prendre en considération. Il ne s’agissait pas de faire de « l’embauche-testing » mais d’apporter conseils et aides au montage. Nedjma Bou Tlélis est elle-même chef d’entreprise : elle sait de quoi elle parle. L’opération, elle l’a montée dans le cadre de « Graines d’Angers », une association qui veut non seulement « semer le débat » mais prendre des initiatives utiles dans tous les domaines de la vie communale.

Les jeunes ont pu échanger pendant plus de deux heures avec les patrons présents. Tous les sujets ont été abordés : recherche de stage, de formation en alternance, création d’entreprise, … La session ayant marché, d’autres seront organisées dans les autres quartiers. « Nous allons faire cinq éditions dans l’année. Dans tous les quartiers, il y a des talents » conclut Nedjma.

Nous lui souhaitons bonne chance.  On n’a pas fini d’entendre parler de « Graines d’Angers »…

                                                           

                                                                   


L’ARGENT DES FRANÇAIS

                                                         

 

Voici une suite au précédent article sur le livre de Jacques Marseille. Toujours sur les inégalités en France, un nouveau passage instructif.

« … A partir de 1968, essentiellement à cause de la forte revalorisation du salaire minimum puis du ralentissement de la croissance à partir des années 1970, les inégalités se réduisent à nouveau. En 1981, la part du décile supérieur, qui était de 33,9% en 1973 est tombée à 30,7%, celle du centile supérieur a régressé de plus d‘un point, de 8,9% à 7,5% et celle du millième le plus riche, de 0,6 à 0,5%. Le septennat de Valéry Giscard d’Estaing qui vit se réduire de manière spectaculaire la part du profit des entreprises dans la valeur ajoutée fut, de ce fait même, un septennat fort « socialiste ».

A partir de 1981, le mouvement de réduction des inégalités se stabilise et s’inverse même légèrement. La part du décile le plus riche remonte à 32,6% en 1990 pour se stabiliser à ce niveau depuis. Pour les hyperriches, dont la part était tombée à 0,5% en 1981, le pourcentage passe à 06% en 1989 –essentiellement à cause de la formidable hausse de la Bourse au cours du premier septennat socialiste- avant de retomber à 0,55% en 1998…

En fait, s’il fallait trouver une ligne de force à l’histoire du XXème siècle, c’est bien la paupérisation absolue des plus riches qui en serait l’axe majeur. Ce sont eux et eux seuls, qui, au cours de ce siècle tourmenté, ont vu leur revenu fiscal baisser en monnaie constante…Personne ne les plaindra mais l’historien se doit de le souligner. Gracchus Baboeuf l’avait rêvé, l’économie de marché l’a réalisé. ..

Effondrement des très haut revenus et progression forte du revenu et de l’héritage moyens, tels sont bien les éléments qui ont contribué à la formidable réduction des inégalités….Le fait le mieux établi est que la France a largement gommé, sur la durée, les inégalités les plus criantes. Pourquoi certains Français s’obstinent-ils alors à le nier tandis que, dans le même temps, semble exister un large consensus sur ces mêmes égalités, telles qu’on pouvait les mesurer il y a dix ans ? »

Bonne question, et ce n’est pas fini. Ce livre fourmille de constats surprenants qui démontent les croyances les plus avérées comme le fait que le passage à l’Euro a entraîné un hausse des prix….

A suivre donc !


                                                                                                                                



L’ARGENT DES FRANÇAIS


                                                                    

 

 

Voilà un livre qui sort des sentiers battus. A son habitude, Jacques MARSEILLE fait œuvre à la fois d’historien et d’économiste avec une rigueur et une clarté absolues. La rigueur des chiffres éclaire d’un jour étonnant la réalité et le « perçu » des Français dans leurs rapports complexes avec l’argent, la richesse et la notion de pauvreté. Au fil de ma lecture, je vous livre quelques passages « croustillants »….

 

« En 1870,les 10% des Français les plus riches disposaient d’un revenu 19 fois plus élevé que les 10% des Français les plus pauvres. Aujourd’hui, c’est seulement un peu plus de trois fois plus. En 1970, à la veille du premier choc pétrolier, les taux de pauvreté monétaire –c’est-à-dire le nombre de ménages vivant avec moins de 60% du niveau de vie médian – était de 18%. Il est aujourd’hui de 13% ! … en 1919, les deux cents familles les plus riches de France encaissaient près de 4% du revenu total distribué en France. Aujourd’hui, c’est un peu plus de 0,5%. Pourtant le simple énoncé de ces faits va à l’encontre du « lamento » dominant sur l’état des inégalités en France. Un lamento qui n’est pas seulement scandé par les militants de la Ligue communiste révolutionnaire mais qui est aussi diffusé par nos élites. Ainsi, l’économiste Thibault Gadjos écrit (dans Le Monde) : « les inégalités n’ont pas augmenté en France, les travaux de plusieurs chercheurs montrent qu’elles ont explosé, mais cela ne se reflète pas dans les indicateurs officiels »… En 2001, saisi par le Premier Ministre Lionel Jospin, le Conseil d’analyse économique publiait deux rapports sur les « inégalités économiques »… Or, l’un comme l’autre dépeignait une France nettement moins inégalitaire que ne le suggéraient les discours et les perceptions. Pour faire court, ils ne relevaient aucun signe de décrochement ni en bas, ni en haut de l’échelle des revenus disponibles. La France de 2001 était sensiblement moins inégalitaire que celle des années 1960 et beaucoup moins que celle des années 30.

Tel est bien le mystère de l’exception française. Pourquoi perdure depuis une aussi longue période le sentiment d’un approfondissement des inégalités ? Et surtout, comment réconcilier les statistiques et les perceptions ? »

 

Là-dessus, j’ai ma petite idée : le discours misérabiliste est le fond de commerce de toute la gauche. C’est son intérêt de saisir toutes les occasions de faire croire à l’approfondissement des inégalités. Et au quotidien, c’est tellement facile de « surfer » sur l’actualité, en exploitant un fait en dehors de tout contexte et de toute mise en perspective.

 

 

A suivre….

                       


                                                                 


 


POUR REFLECHIR ET POUR COMPRENDRE …..


                                                                              

 

A l'occasion du trentième anniversaire du magazine Mieux Vivre Votre Argent, deux de ses anciens rédacteurs en chef livrent leur analyse de la crise financière actuelle. Je les trouve très intéressants tous les deux et vous les livre pour alimenter votre réflexion personnelle.


Jean-Marc Sylvestre
Rédacteur en chef de Mieux Vivre Votre Argent de 1981 à 1983. Aujourd'hui, directeur adjoint de l'information de TF1 et LCI.

“Le retour au bon sens”

« Cette crise ramènera le monde au bon sens. Avec trois choses élémen­taires pour aborder l'avenir avec plus de sérénité et de sécurité.

La première porte sur les rendements. Ils ne peuvent être durablement supérieurs au taux de croissance des richesses produites. Certes, un investissement peut – sur un secteur particulier et pendant un laps de temps court – délivrer une rentabilité de rêve à plus de 15 %. Mais croire que ce rendement peut être durable relève de la naïveté ou, plus grave, de la complicité d'escroquerie.

La deuxième chose élémentaire, ce sont les limites de la gestion collective. Quand il s'est agi de produits simples et transparents, l'épargnant n'avait pas de raison de s'inquiéter. Mais quand on a commencé à lui proposer des «Sicav dynamiques au rendement supérieur grâce à une gestion de risque maîtrisée», il aurait dû s'émouvoir... La gestion collective a mis au point des produits hypersophistiqués dont le seul but était d'amortir et de dissimuler les risques. Elle a inventé d'appétissants mille-feuilles, mais qui ont conduit les fonds à la faillite et l'épargnant à la ruine. La gestion collective va devoir retrouver ses bases, sa simplicité, ses règles de prudence.

La troisième chose revient à ménager la responsabilité individuelle de l'épargnant. C'est à lui de mesurer ses risques en permanence. Il ne peut pas déléguer cette fonction à un opérateur dans lequel il n'a de toute façon plus confiance. Mais pour mesurer ses risques, il doit en être capable. Ce qui n'est pas garanti. Si l'épargnant se méfie à juste titre des produits collectifs, il va devoir se regrouper au sein d'associations de défense de l'épargnant. Les financiers de New York ou de Londres ont disjoncté parce qu'ils savaient contourner la réglementation, l'utiliser et même ils savaient déjouer les contrôles internes. Mais ils n'avaient aucun contre-pouvoir à l'extérieur de leur établissement. Le seul contre-pouvoir, c'est celui de l'épargnant. C'est d'ailleurs à lui de demander que les gendarmes des marchés fassent leur métier.

Le système financier n'a pas à faire de morale, il doit être performant et efficace, tandis que ses acteurs doivent avoir des comportements moraux et éthiques. Il faudra plus de bon sens, plus de régulation, moins de risques et plus de transparence. Un peu de morale en plus ne fera de mal à personne. »


François De Witt
Rédacteur en chef de Mieux Vivre Votre Argent de 1996 à 2003. Chroniqueur de France Info jusqu'en décembre dernier. Aujourd'hui, administrateur de l'Afer et président de l'association Finansol.

“Professionnalisez-vous !”

« En dehors d'une aversion sans doute historique au risque, que restera-t-il de la crise financière, puis de la tempête économique que nous traversons ? On nous dit, comme d'habitude dans de telles circonstances, que «rien ne sera plus comme avant», que les marchés fous des «dérivés» devront être encadrés... La crise pousse aussi à l'autocritique. N'a-t-on pas été «trop loin» (sous-entendu dans la voie de la spéculation) ? Les moralistes (qui abhorrent le risque) prennent leur revanche sur les cupides. Pour combien de temps, tout est là, car la cupidité est ancrée au fond de la psyché humaine.

Autant dire que le rebond aura lieu. Même si tous les placements à risques sont aujourd'hui vulnérables et sans visibilité. C'est vrai des actions, mais aussi des obligations, comme l'illustrent les taux d'intérêt astronomiques des émetteurs privés. C'est vrai aussi de l'immobilier, à ceci près que l'effondrement de la pierre papier n'est que le signe annonciateur de la lente baisse des prix de l'immobilier physique qui ne fait que commencer. C'est vrai, enfin, des matières premières, dont l'effondrement des cours a précédé la récession.

Alors que faire ? Il convient plus que jamais de répondre à la question de base : «Quel montant de mon patrimoine – 10, 20, 50 % – suis-je prêt à risquer en investissant sur des supports dont je ne connais pas d'avance la performance ?» Ensuite, il faut opérer un tri : d'un côté, les placements sans risque – livrets, épargne-logement, assurance vie en euros – et, de l'autre, tout ce qui reste. Y compris l'immobilier. Mais il faut éviter à tout prix de mélanger les genres comme le font les fonds à capital garanti ou les «profils» des contrats d'assurance vie. Troisième étape : identifier le type de risque qui convient à notre tempérament : notre appât du gain nous porte-t-il plutôt vers les obligations, vers les actions, vers les matières premières, vers l'immobilier ? Si aucun de ces «supports» ne vous ressemble, alors, de grâce, évitez tout placement à risques. Et, dans le cas contraire, professionnalisez-vous ! Vous n'en commettrez pas moins des erreurs, mais vous aurez aussi la satisfaction d'avoir fait quelques bons choix en toute connaissance de cause. »


                                                                                                                      



 


TOUT VA MAL…. L’ESPOIR RESTE PERMIS !

 


 Supermarché  Anpe                      

         

 Jean-Pierre RAFFARIN disait : « Quand vous êtes Premier Ministre, vous recevez chaque matin dix mauvaises nouvelles pour une seule de bonne… ». On imagine assez bien ce que peut vivre François FILLON avec la crise.

 

Exemple ...

 

Résistant à la morosité ambiante, la consommation des ménages a eu la bonne idée de progresser grâce à la baisse des prix, à la prime à la casse et aux soldes. Après un recul de 0,9% en décembre, les dépenses de consommation en produits manufacturés ont rebondi de 1,8% en janvier. C'est "un début d'année en fanfare pour la consommation !". Ce rebond touche en effet toutes les catégories de biens. Grâce aux soldes, les dépenses en textile-cuir ont notamment grimpé de 4,7%. Les dépenses en biens durables ont également progressé de 2,7% sous l’effet conjoint de la hausse des dépenses en biens d’équipement du logement (+3,0% en janvier après -3,1% en décembre) et du dynamisme des achats des ménages en automobiles (+2,8% après +1,9%), grâce à la prime à la casse. Le rebond de la consommation coïncide aussi avec l'apaisement des prix, l'inflation étant passée de 3,5% l'été dernier à moins de 1% en décembre. Même si cette désinflation n'est pas nettement ressentie par les ménages, elle leur a mécaniquement redonné du pouvoir d'achat, et donc une capacité à consommer. Au Ministère des Finances, on se garde de tout triomphalisme. Les chiffres de la consommation sont "encourageants" et constituent "une bonne nouvelle", mais "le contexte reste difficile… avec la situation qui continue de se dégrader sur le marché du travail, on ne s'attend pas à une poursuite de la hausse, mais plutôt à une stabilisation". La publication de l'Insee conforte toutefois le gouvernement "dans son diagnostic de la situation économique et sur le fait que le soutien doit aller prioritairement à l'investissement", souligne-t-on dans l'entourage de la ministre de l'Economie, Christine Lagarde.

 

Une bonne surprise qui ne permettra toutefois pas à la France d'éviter la récession cette année, malheureusement.

 

On n’aura guère eu le temps de se réjouir que, une nouvelle poussant l’autre, les chiffres de l’emploi tombent : patatras !

 

Le nombre de demandeurs d'emploi en France en catégorie 1, baromètre de référence, a explosé en janvier, progressant de 90.200 par rapport à décembre (+4,3%), pour s'établir à 2,204 millions, vient d’annoncer le ministère de l'Emploi.  Cette augmentation constitue un record, qui bat largement le précédent atteint en novembre dernier (+64.000). La hausse a touché davantage les hommes (+5,5%) que les femmes (+2,9%), et plus fortement les jeunes (+5,1%) que les 50 ans ou plus (+3,9%) ou les 25-49 ans (+4,1%). Elle affecte aussi les chômeurs de longue durée inscrits depuis au moins un an (+3,8%) et qui représentent environ un quart des inscrits en catégorie 1.

 

Cette dureté des chiffres ne doivent pourtant pas nous faire oublier que c’est le monde entier qui va mal. Et que dans ce tableau dramatique, la France n’est pas la plus mal lotie. L’Espagne et l’Allemagne connaissent un blocage encore plus fort. Maigre consolation. Et ce n’est pas fini !

 

Nous avons connu une crise aiguë du crédit. Comment en sortir, sinon en limitant le crédit. Il faut reconstituer une capacité financière. Comment faire, sinon en mettant de l’argent de côté. Il faut créer des emplois. Comment y parvenir, sinon en investissant dans l’industrie et les entreprises. Le plus important, aujourd’hui, c’est de reconstituer du capital, de la vraie richesse.

 

Au moins, nos gouvernants se sont-ils orientés dans ces directions ?  Justement : ils n’ont pas augmenté les taux d’intérêt, ils les ont même baissés ; ils ont soutenu les banques, évitant la panique populaire ; ils ont injecté des capitaux dans les circuits pour qu’ils ne s’assèchent pas….Il ne manque plus que la confiance. Elle reviendra dès qu’on sera sûr que tous les prêts insolvables n’empoisonneront plus les marchés, ce qui n’est pas encore tout-à-fait le cas. Les plans de relance, même s’ils n’ont pas été coordonnés autant que c’eût été souhaitable, ne peuvent pas rester sans effet sur l’emploi et le taux de chômage finira par se stabiliser. L’épargne croissante constatée en France comme en Europe offrira alors l’argent frais pour les investissements, facilitant le redémarrage.

 

N’oublions jamais que tout gouvernement marcherait sur une corde raide, avec d’un côté l’abîme de la crise et de l’autre le gouffre des déficits et de la dette. On peut reprocher à Nicolas SARKOZY le « saupoudrage » de ses mesures sociales. A condition de garder à l’esprit que c’est de l’argent que la France n’a pas « gagné » et qu’elle va donc emprunter ; que ces mesures profiteront tout de même à près de 15 millions de Français dont elles ne changeront pas la condition, mais à qui elles apporteront un coup de pouce. Et qu’elles vont plus loin en matière de pouvoir d’achat que celles du plan socialiste, ce que personne n’a relevé !

 

On peut aussi se féliciter d’avoir quelques abris contre la tourmente : un système de retraite et de santé qui maintient la tête des gens hors de l’eau et des projets gouvernementaux d’investissement qui produiront de la richesse au-delà de 2009.

 

Alors si Marx redevient à la mode, n’est-ce pas Olivier, il n’a pas été débarrassé des tares qui ont conduit le collectivisme qu’il préconise au totalitarisme. Si l’économie libérale rend les gens pauvres quand elle se grippe, le totalitarisme fait mieux : il les tue !


Comme quoi, il vaut mieux rester optimiste !


                                                          


LA PORTE ETROITE



 Sarko relance 4                                                                       

 

Le passage n’est pas large, en effet, pour le Président de la République dans sa négociation avec les partenaires sociaux. Il lui faudra trouver les bonnes mesures ponctuelles qui calment la revendication sur le pouvoir d’achat sans obérer l’avenir tout en nourrissant le débat sur la répartition de la richesse qui doit faire l’objet d’un débat en profondeur. Mais les finances de la France sont telles qu’il ne dispose que d’un fusil à un coup. Encore faut-il le tirer au bon moment, ce qui n’est pas facile, car tout le monde s’attend maintenant à une aggravation de la situation dans les tout prochains mois. L’année 2009 risque d’être longue.

 

Parmi les pistes évoquées par Nicolas SARKOZY lui-même et celles que les partenaires sociaux amèneront dans leur besace, il y a le bon grain et l’ivraie. C’est-à-dire les mesures utiles et celles dont les effets pervers annihileraient à court terme la satisfaction immédiate obtenue. Parmi celles-ci vient en premier la revalorisation du SMIC. Même significative, son impact sur le pouvoir d’achat serait plus psychologique que réelle et elle s’impose d’autant mois que l’inflation est en recul et que sa répercussion sur les salaires menacerait des milliers d’emplois dans les PME. De même toute prime immédiate (300 à 500€), même si elle serait souhaitable, n’est pas envisageable en raison de son coût et de la faible efficacité à en attendre sur la relance en dehors du très court terme. La baisse de la TVA n’est pas non plus souhaitable : soit elle est ciblée et soumise à l’accord des autres pays de l’Union (!!!!), soit elle est globale, et alors elle ne peut être que d’un point ou un point et demi, ce qui serait d’un faible impact sur les prix à la consommation et le pouvoir d’achat, avec en contrepartie un trou énorme dans les recettes de l’Etat. Le gouvernement ne pourra guère souscrire non plus à la demande du patronat de baisser les prélèvements obligatoires.

 

Il reste quelques bonnes idées qui peuvent soulager la difficulté de ceux qui perdent leur emploi, qui peuvent lutter contre la précarité tout en ménageant les emplois existants et préparant l’avenir. Ainsi, l’idée avancée par la CFDT de mettre en place un fonds d’investissement social, destiné à la qualification des salariés à temps partiel et des chômeurs, et à l’insertion des jeunes. Reste à trouver une solution pour abonder les 6 milliards qu’il nécessite, les intérêts des prêts aux banques étant loin de suffire. Plutôt que de suspendre les décisions prises lors de l’été 2007 (loi TEPA et autres), pourquoi ne pas faire appel à l’épargne privée volontaire sous forme d’une souscription nationale dont la forme est à trouver. On peut aussi envisager la hausse du niveau d’indemnisation du chômage partiel jusqu’à 80% du salaire net, et l’instauration d’une allocation d’insertion pour les jeunes n’ayant pas droit au chômage. On peut aussi penser à améliorer les chèques emplois services à destination des personnes âgées et des femmes seules. Tout cela peut venir s’ajouter aux amortisseurs déjà existants : assurance chômage, contrats de transition professionnelle, emplois aidés du plan de relance… On sait que le gouvernement pense à une réduction d’impôts en supprimant un tiers de la première tranche du barême. Cette mesure vise le bas des classes moyennes et son impact sera plus symbolique que réel.

 

Il restera aussi la mesure emblématique de l’interview du 5 février : la suppression de la taxe professionnelle. Peut-être le principe en sera-t-il acté, mais il serait étonnant que le Président nous dise par quoi elle sera remplacée dès maintenant. Et puis le grand chantier qu’il veut mener à bien d’ici la fin de l’année sur le pacte social qu’il souhaite voir s’établir autour de la répartition de la richesse produite entre actionnaires, investissements et salariés. Des gages sociaux, il peut en donner d’autres. On sait que Nicolas SARKOZY appelle les syndicats à la vigilance dans les entreprises pour qu’ils dénoncent les comportements « non vertueux » et qu’il n’est pas hostile à la mise en place d’un comité de suivi de la crise et des plans de relance en partenariat avec les acteurs sociaux.

 

Comme on le voit, la porte est étroite, mais le grain à moudre ne manque pas. Restons donc optimistes !