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PETITES NOTES D’ECONOMIE

 Bouclier

 

 

Au moment où le parlement entre discussion sur le budget 2010, quelques débats donnent lieu à réflexion. Ne pas perdre de vue le contexte économique me paraît essentiel, ne pas céder à la démagogie me semble tout aussi indispensable. Notre économie est encore bien convalescente, c’est peu de le dire. Tout signal négatif qui lui sera envoyé se traduira par un peu plus de prudence des entrepreneurs et donc des emplois en moins. L’année qui vient sera cruciale pour le redémarrage. Que la gauche, ou l’opposition d’une manière générale, soit vent debout sur les propositions visant à caresser le peuple dans le sens du poil, ce n’est pas nouveau. Le tout est de savoir si c’est réaliste, et surtout efficace…. Mais pour elle, un peu plus de chômage, un peu plus de difficultés sociales, ça serait tout bénef’ : chacun sa logique !

   

Faut-il taxer les banques ? Un amendement a été déposé par Didier Migaud, Président de la commission des Finances, pour taxer de 10% les profits des banques. Il a séduit quelques députés UMP. Une maladresse de vote l’a même fait adopter l’espace d’un week-end. Le gouvernement, Christine Lagarde en tête, a tenu à le faire annuler. Au regard des profits qu’elles ont fait dernièrement, voilà une mesure qui était pourtant tout-à-fait justifiée, et de justice, pour reprendre un mot cher au PS. Surtout quand on sait que le budget présenté sera en déficit de 115 milliards d’euros. Aller chercher quelques sous là où ils sont… Pourtant, c’est la Ministre des Finances qui a raison : cette mesure n’aurait de sens qui si nous jouions tout seul dans notre coin ; ce n’est pas le cas. Nos banques sont en concurrence sur la scène européenne et mondiale dans une économie ouverte. Inutile de les plomber bêtement. Une fausse bonne idée, donc.

 

Faut-il toucher au bouclier fiscal ? Il reste intact à la sortie du débat de l’Assemblée Nationale. Le gouvernement a réussi à le préserver malgré les charges multiples contre ce que la gauche appelle « le symbole de l’injustice fiscale », jusqu’à jeter le trouble dans les rangs de la majorité. La solution proposée par Jean Arthuis de supprimer l’ISF (impôt sur la fortune) et de le remplacer par une tranche à 45% l’aurait rendu caduque, et c’était à mon avis une bonne idée. C’est bien ce qu’il faudrait faire, mais apparemment trop compliqué à réaliser dans le cadre de la discussion de la loi de finances. D’ailleurs c’est tout le système d’imposition sur le revenu qu’il faudrait remettre à plat. Les riches pourront donc continuer à investir dans les PME pour diminuer leur impôt.

La taxe professionnelle : la réforme a donné lieu à de nombreuses tentatives pour tenter d’augmenter le rendement du dispositif destiné à la remplacer. Il a fallu toute l’énergie du gouvernement pour empêcher une taxation excessive des PME. Ce serait malvenu au moment où on veut lutter contre les délocalisations et réindustrialiser le pays. D’ailleurs, si La France a si peu de grosses PME, comme on en trouve en Allemagne, c’est bien à cause de notre système fiscal, taxe professionnelle en tête.

   

La taxe carbone : elle est votée. Elle reste ce que le Président avait annoncé : une taxe pour l’instant plus politique qu’écologique, qui sera intégralement compensée par une restitution. A chacun de faire des économies d’énergie pour « y gagner ». Elle coûtera un peu moins de 3 milliards aux ménages, soit 74 euros par foyer fiscal. Reste qu’elle est instituée et que progressivement elle se fera plus pressante, donc de plus en plus écologique. Mais pour une première année et compte-tenu du contexte, il ne s’agit pas de bloquer le seul moteur qui fait encore tourner l’économie, à savoir la consommation. En principe, la taxe carbone ne devrait pas peser, puisqu’elle sera remboursée avant d’être payée… Une manip’ qui consiste en fait à doper le pouvoir d’achat dès le mois de février pour faciliter la reprise.

  

La spirale de la dette. Beaucoup de nos compatriotes sont inquiets, à juste titre, de voir se creuser le gouffre abyssal de la dette nationale. D’autres pays européens sont plus endettés que nous mais ce n’est pas une consolation. On commence à comprendre que la seule croissance ne pourra pas boucher le trou. Il faudra recourir à un effort national : l’augmentation des impôts semble inéluctable. Le tout est de savoir quand. Le moment n’est pas venu et je pense que le gouvernement a raison, dans le contexte économique actuel, de ne pas céder à la pression de ceux qui voudraient qu’on y procède dès maintenant. Il y a déjà bien assez des augmentations des taxes des collectivités locales ! Surtout au moment où la chancelière allemande annonce une baisse importante des impôts germaniques. Le niveau de la relance en dépend largement.

 

 

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