L’ARGENT DES FRANÇAIS
27 février 2009
Voilà un livre qui sort des sentiers battus. A son habitude,
Jacques MARSEILLE fait œuvre à la fois d’historien et d’économiste avec une
rigueur et une clarté absolues. La rigueur des chiffres éclaire d’un jour
étonnant la réalité et le « perçu » des Français dans leurs rapports
complexes avec l’argent, la richesse et la notion de pauvreté. Au fil de ma
lecture, je vous livre quelques passages « croustillants »….
« En 1870,les 10% des Français les plus riches
disposaient d’un revenu 19 fois plus élevé que les 10% des Français les plus
pauvres. Aujourd’hui, c’est seulement un
peu plus de trois fois plus. En 1970, à la veille du premier choc
pétrolier, les taux de pauvreté monétaire –c’est-à-dire le nombre de ménages
vivant avec moins de 60% du niveau de vie médian – était de 18%. Il est aujourd’hui de 13% ! … en
1919, les deux cents familles les plus riches de France encaissaient près de 4%
du revenu total distribué en France. Aujourd’hui,
c’est un peu plus de 0,5%. Pourtant le simple énoncé de ces faits va à l’encontre
du « lamento » dominant sur l’état des inégalités en France. Un
lamento qui n’est pas seulement scandé par les militants de la Ligue communiste
révolutionnaire mais qui est aussi diffusé par nos élites. Ainsi, l’économiste
Thibault Gadjos écrit (dans Le Monde) : « les inégalités n’ont pas
augmenté en France, les travaux de plusieurs chercheurs montrent qu’elles ont
explosé, mais cela ne se reflète pas dans les indicateurs officiels »… En
2001, saisi par le Premier Ministre Lionel Jospin, le Conseil d’analyse
économique publiait deux rapports sur les « inégalités économiques »…
Or, l’un comme l’autre dépeignait une France nettement moins inégalitaire que
ne le suggéraient les discours et les perceptions. Pour faire court, ils ne
relevaient aucun signe de décrochement ni en bas, ni en haut de l’échelle des
revenus disponibles. La France de 2001 était sensiblement moins inégalitaire
que celle des années 1960 et beaucoup moins que celle des années 30.
Tel est bien le mystère de l’exception française. Pourquoi
perdure depuis une aussi longue période le sentiment d’un approfondissement des
inégalités ? Et surtout, comment réconcilier les statistiques et les
perceptions ? »
Là-dessus, j’ai ma petite idée : le discours
misérabiliste est le fond de commerce de toute la gauche. C’est son intérêt de
saisir toutes les occasions de faire croire à l’approfondissement des
inégalités. Et au quotidien, c’est tellement facile de « surfer » sur
l’actualité, en exploitant un fait en dehors de tout contexte et de toute mise
en perspective.
A suivre….
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