LES TROUVAILLES DE TRYPHON
26 mars 2009
Taxe
« carbone » : y’a bonne !
L’idée
d’une taxe « carbone » aux frontières progresse... mais ne fait pas
l’unanimité.
Pour les
pays ou les régions qui s'engagent sur des réductions chiffrées de leurs
émissions de gaz à effet de serre - l'Union européenne l'a fait, les Etats-Unis
y travaillent depuis l'arrivée de Barack Obama - un tel outil est légitime pour
éviter un désavantage concurrentiel trop lourd par rapport à des pays tels que
l'Inde ou la Chine.
"Il y a des pays qui ne
respectent aucune des règles environnementales que nous imposons à nos
entreprises",
affirme le chef de l'Etat qui juge « normal »
que ces pays paient une "taxe carbone", et mettant en garde contre un
risque de « dumping
environnemental ». De son côté, Jean-Louis Borloo, le ministre de
l'Ecologie, a précisé que c’était une des réponses possibles dans l’hypothèse
où il n’y aurait pas d’accord international à Copenhague en décembre.
Nicolas
SARKOZY a rebondi sur un débat qui prend de l'ampleur outre-atlantique alors
que son homologue américain s'est clairement prononcé en faveur d'un marché de "droits à polluer", à l'instar
de ce qui existe en Europe.
L'enjeu est
commercial, évidemment, mais aussi environnemental, pour éviter les
« fuites carbone »: cela ne
sert à rien, en effet, de serrer la vis à un endroit donné si on délocalise et
que les produits sont fait ailleurs sans aucune contrainte environnementale, quand
on sait que le taux de concentration de CO2 dans l'atmosphère est uniforme.
Mais l'idée provoque la colère des « grands émergents », désormais
acteurs centraux des négociations climat (la Chine est devenue le premier
émetteur mondial de gaz à effet de serre devant les Etats-Unis).
« Le protectionnisme sous une
bannière verte serait une évolution très mal venue », a mis en garde mardi à Washington
le principal négociateur indien pour le climat, Shyam Saran, quelques jours
après que le secrétaire américain à l'Energie, Steven Chu, ait évoqué cette
hypothèse.
L'idée,
appelée dans le jargon climatique « mécanisme d'inclusion carbone »,
n'est pas nouvelle : elle a été évoquée par Nicolas SARKOZY lors de sa campagne
présidentielle et portée par la France lors des négociations de l'UE sur le
paquet climat-énergie en 2008, sans faire l'unanimité parmi les 27. Certains
craignent qu'elle déclenche une guerre commerciale. D'autres red
C'est l'avenir de la planète qui est en jeu à Copenhague, ne l’oublions pas ! rappellent de leur côté, inlassablement, les scientifiques. Selon les experts mondiaux du climat, afin de limiter la hausse des températures à 2° par rapport aux niveaux pré-industriels, les émissions mondiales de GES devront atteindre un pic aux alentours de 2015 puis baisser drastiquement à partir de cette date. La « taxe carbone » fait partie des outils de « contrainte » qui pourraient être mis en œuvre pour y parvenir.
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