LE SECRET DE VOLKSWAGEN
28 août 2009
Alors que
la crise bat son plein partout en Europe, que tous les constructeurs sont à la
peine, malgré les primes à la casse, le groupe allemand Wolkswagen affiche une
santé insolente. Avec ses nombreuses marques, il couvre tous les marchés et
tous les créneaux. Ses résultats n’ont jamais été aussi bons. Comme quoi les
restructurations sévères sont payantes. Il y a cinq ans, le groupe connaissait
une toute autre situation : ses profits étaient au plus bas, il perdait
des parts de marché avec presque toutes ses marques, y compris les
emblématiques Polo et Golf qui avaient un coup de blues. Du coup, 20 000 suppressions
de postes et nouveau plan stratégique ! Aujourd’hui, Wolkswagen aligne les
bons produits au bon moment.
Et les
chiffres sont là ! Le géant emploie 370 000 salariés, et réunit
autour de sa marque historique Audi, Skoda, Seat, Bentley et Bugatti. Il a
dégagé l’an dernier 114 milliards d’Euros de chiffre d’affaire (+ 4,5%) avec
4,5 milliards de profits (+14,5%), en écoulant 6,2 millions de véhicules. Malgré
l’effondrement du marché qui devrait encore chuter en 2009 de 10 à 15%, le
groupe compte bien encore gagner de l’argent, quand les autres cumulent les
pertes. D’ailleurs cette année, il présentera 26 nouveaux modèles, contre 14 chez
PSA, 12 chez Renault-Nissan, 16 chez General-Motors. Seul Toyota fait presque
jeu égal avec 25 modèles, bien que le Japonais ait perdu sur la même période 3
milliards d’euros.
Le secret ?
« Quand un segment souffre, il est
compensé par les autres » explique Remi Cornubert, consultant chez
Oliver Wyman. Dans le groupe allemand, il y en a pour tous les goûts. Deuxième
atout : l’international, et
notamment l’Europe où il est solidement implanté et où les pays ont mis en
place des primes à la casse. Les « citadines » y font un tabac,
notamment les Fox, Polo et Golf équipées de moteurs peu gourmands. En chine, Audi est la voiture de luxe préférée des nouveaux
riches avec 100 000 unités écoulées, ce qui en fait le second marché après
l’Allemagne. Certains modèles assemblés sur place ont même droit à des versions
spéciales comme la carrosserie allongée destinée aux milliardaires avec
chauffeur. Troisième atout :la distribution des rôles parfaitement
orchestrée entre les marques et une mise en commun d’organes mécaniques très
poussée qui permet, sans qu’on puisse s’en apercevoir, de réduire les coûts de
15 à 20%. Qui plus est, les innovations d’un modèle peuvent profiter aux
autres. Il en résulte une capacité de développement et de lancement plus rapides
de nouveaux modèles plus nombreux. Le groupe est devenu un expert du « ciblage » :
d’Audi, « la sportive bourgeoise », moins « bling-bling »
que la BM, à Seat sur le créneau de « la sportive populaire », en
passant par Skoda, la « familiale » qui s’adresse à l’acheteur malin…
chacun peut trouver voiture à son goût et à son porte-monnaie dans une des
marques du groupe allemand, d’autant plus qu’un gros effort a été fait pour
retrouver la « qualité » emblématique des produits allemands.
Cerise sur
le gâteau, Ferdinand Piëch est en mesure aujourd’hui de prendre le contrôle de
la firme de son cousin Wolfgang Porsche, étranglé par les dettes contractées …pour
prendre le contrôle de Wolkswagen !
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