LA REPRISE POINT A L’HORIZON AMERICAIN
09 mai 2009
Ce n'est pas encore la fin des mauvaises nouvelles. Une
hirondelle ne fait certes pas le printemps, mais toute bonne nouvelle sur
l'économie mondiale n’est-elle pas bonne à prendre ? Voilà que l'économie américaine
donne des signes de stabilisation. Les chiffres de production industrielle et
de confiance des consommateurs ont atteint en avril leur plus haut niveau
depuis respectivement huit mois et plus de deux ans. Et même un observateur
aussi écouté et respecté que Warren Buffett entrevoit une sortie de crise pour
l'immobilier.
Les faits :
L'indice « ISM » du mois
dernier, qui mesure la production industrielle, s'est établi à 40,1. Tant qu'il
reste en dessous de 50, il signale une contraction de l'activité manufacturière.
Cependant, il se trouve à son niveau le plus élevé depuis septembre 2008 quand
la crise financière a pris toute sa dimension. Plus significatif encore,
l'indice reflétant les nouvelles commandes se situe à 47,2, non loin du seuil
des 50. "C'est le premier rapport
depuis un moment que nous pouvons juger encourageant", estime Norbert
Ore, le président du bureau d'étude qui calcule l'indice ISM. "Il semble que le pire est dernière nous",
ajoute-t-il.
La confiance des consommateurs,
calculée par l'indice Reuters/Université du Michigan, est remontée à 65,1, son meilleur niveau depuis plus de deux ans.
Il s'agit aussi de sa plus importante progression en un mois depuis octobre
2006. La forte baisse des taux d'intérêts des crédits immobiliers, la baisse
des prix de l'énergie et de l'essence et même la remontée de la Bourse de New
York depuis deux mois semblent soutenir le moral des ménages américains quand
bien même ils font face à une augmentation rapide du chômage.
Il semble aussi que les efforts pour relancer la machine et notamment le marché
du crédit commencent à avoir un impact. « Nous sommes probablement en train de toucher le fond en ce moment »,
explique Larry Kantor, responsable de la recherche de la banque Barclays. La
stabilisation des dépenses de consommation, qui représentent 70% du Produit
intérieur brut (PIB) des Etats-Unis, le plan de relance de 787 milliards de
dollars du gouvernement fédéral et le niveau très faible des stocks des
entreprises expliquent le sentiment grandissant que l'économie américaine est
proche d'un r
« Nous pensons que la récession se
terminera au milieu de cette année », écrit Bruce Kasman, économiste
en chef de la banque JP Morgan dans une étude publiée à la fin de la semaine
dernière. Lakshlan Achuthan, le directeur de l'Institut de rechercher sur les
cycles économique de New York (Economic Cycle Research Institute) est plus
précis encore : il prévoit un retour à la croissance en septembre. « Nous allons commencer à voir un
enchaînement de facteurs positifs pour les différents moteurs de l'économie »,
explique-t-il.
La numéro un des conseillers économiques de la Maison Blanche, Christina Romer,
aperçoit "des lueurs d'espoir"
d'une reprise de l'économie. La première économie du monde a connu une
contraction de son activité au premier trimestre à un rythme annuel de 6,1%, la
pire récession depuis 1957-1958. Les stocks des entreprises sont tombés au
niveau sans précédent de 103,7 milliards de dollars lors des trois premiers de
l'année et les dépenses des consommateurs ont augmenté de 2,2% en rythme annuel
sur la même période après avoir connu leur plus forte baisse depuis près de
trois décennies.
Mais même Warren Buffett, 78 ans, surnommé le grand-père du capitalisme
américain et dont l'opinion a une grande influence, commence à voir une
stabilisation du marché du logement aux Etats-Unis. « Au cours des derniers mois, il y a eu un réel r
Pour Alan Greenspan, l'ancien président de la Réserve fédérale, le signal d'une
reprise de l'économie américaine sera la stabilisation des prix des logements.
Elle seule permettra enfin au système bancaire d'évaluer exactement ses pertes
sur les prêts immobiliers à risques (subprimes), ses besoins en capitaux et de
pouvoir recommencer progressivement à distribuer des crédits aux consommateurs
et aux entreprises.
Si le reprise est là, elle ne sera donc pas extraordinaire dans un premier temps.
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