RENTREE EN DEMI-TEINTE
26 août 2009
Les chiffres
du chômage annoncés aujourd’hui ne doivent pas nous surprendre. La hausse n’est
pas en décalage avec la croissance légèrement positive constatée pour le 2ème
trimestre. Le décalage est classique entre la reprise économique et celle des
embauches. Il est par ailleurs habituel de voir grimper les demandes d’emplois
à partir de juillet avec l’arrivée des jeunes sur le marché. Pour autant, l’automne
ne devrait pas être catastrophique comme certains le prédisent ou le
voudraient.
La
consommation des ménages qui a été jusqu’à maintenant le principal moteur de
notre machine économique devrait se maintenir, notamment parce qu’une grande
partie des mesures du plan de relance entrent seulement en application. Il
reste encore 7 milliards d’investissements dans les infrastructures pour
alimenter les comptes des entreprises, et la baisse des impôts sur le revenu
pour les foyers concernés n’a été engagée qu’à hauteur de 200 millions au printemps,
sur plus de 1,1 milliard. La baisse prendra son plein effet au retour des
vacances. Comme globalement, ils n’ont pas augmenté, l’absence de ponction aura
sa compensation économique.
Le climat d’amélioration,
visible à la bourse, qui n’est peut-être que conjoncturel, contribue à maintenir une atmosphère propice à
la consommation. Il n’est pas anodin de constater que l’Allemagne a aussi des
performances positives ce qui ne peut avoir que de bonnes répercussions sur l’activité
de nos entreprises. N’oublions pas qu’elle est notre premier fournisseur, mais
aussi notre premier client. C’est d’ailleurs parce qu’ils avaient sous-estimé
le rebond de la demande étrangère que nos chers économistes avaient prédit un
nouveau trimestre de récession.
Mais, tout
n’est pas rose pour autant. Ce serait trop beau. D’abord, le chômage va
continuer d’augmenter mécaniquement. Les embauches n’interviendront que si vraiment
la reprise se confirme. Par ailleurs, nous avons probablement touché le
plancher de la désinflation en juin. Le repli des prix constaté depuis le début
de la crise devrait s’estomper à l’automne, d’autant plus que les tensions sur
les matières premières et le pétrole seront à nouveau à l’ordre du jour. Nous
avons évité la déflation, mais le retour de l’inflation pourrait venir ternir
quelque peu un pouvoir d’achat boosté ces derniers temps par la baisse des prix
et les soldes. Comme on n’aura pas grand-chose à attendre du côté de la masse
salariale, entre la montée du chômage et la baisse du pouvoir d’achat, il
pourrait y avoir une passe délicate à gérer pour le Gouvernement. Avec le gel
prévisible des prestations sociales au 1er janvier 2010…
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