HISTOIRE

LES DOIGTS DANS LA « DECONFITURE »

  Confiture

Aquilino Morelle, ce conseiller influent du président Hollande qui contribuait notamment à la rédaction de ses discours enflammés contre la finance et les riches forcément sans vergogne, a été obligé de démissionner. Un article de « Mediapart » a en effet accusé Aquillino Morelle, qui est médecin, d’avoir été impliqué dans un conflit d’intérêts : en 2007, alors qu’il était inspecteur de l’IGAS, il avait accepté de travailler pour un laboratoire pharmaceutique danois. L’intéressé affirme qu’il en avait demandé l’autorisation à son autorité de tutelle, mais à l’IGAS on n’en aurait aucune trace écrite. Plutôt drôle de voir ce méprisant donneur de leçons se faire accuser d’avoir mis les doigts dans le pot de confiture.

« Mediapart » nous révèle un conflit d’intérêts portant sur une somme relativement modeste de12 500 euros (les plus démunis apprécieront), mais surtout l’article fait du conseiller de l’Élysée un portrait très particulier qu’il semble prendre plaisir à dépeindre en détail. Ainsi, au-delà des traits de caractère qui rendent le personnage peu sympathique, le Dr Morelle a des goûts de luxe qu’il ne craignait pas d’exhiber à l’Élysée et notamment on apprend qu’il faisait entretenir ses chaussures de luxe par un cireur professionnel dans un salon qu’il réservait spécialement. Voilà un travers regrettable pour quelqu’un qui a fait de la chasse aux riches son obsession épistolaire. On n’insistera pas sur ses deux voitures de fonction… Ce qui est inquiétant, c’est que le pouvoir l’ait laissé faire, sans le rabrouer. Elle est belle la république exemplaire ! Et à droite on a beau jeu de railler de telles moeurs !

Petit meurtre entre camarades…

La gauche a trouvé une occasion de plus de s’affaiblir, comme si elle n’en manquait pas déjà. L’affaire entretient l’idée que le président ne sait pas choisir ses lieutenants. Comment peut-on entrer à l’Élysée et y prendre du galon sans avoir subi un examen attentif de son passé. Ce devrait être le minimum.

Mais surtout ce qui pose question, c’est la manière dont les journalistes de Médiapart ont pu être informés. Car ce scoop tombe vraiment à point. Je ne voudrais pas sous-estimer leur talent d’enquêteurs mais il est bien possible qu’ils n’aient pas eu à chercher beaucoup. En effet, l’accusation de conflit d’intérêts qui risquait de ne pas être décisive a servi de prétexte à des révélations plus croustillantes sur les goûts luxueux du conseiller, comme si l’intention  était d’obtenir la destruction politique du personnage : objectif atteint en un temps record. Est-ce François Hollande qui était visé ? Ou est-ce plutôt Manuel Valls ? Valls et Morelle, tous deux d’origine espagnole, se connaissent bien et s’entendent. La presse supposait d’ailleurs que M. Morelle était pour le nouveau Premier ministre un « correspondant » à l’Élysée.

Or les informations publiées ne peuvent venir que de l’Élysée, où le départ de Jean-Marc Ayrault et le remplacement de Pierre-René Lemas par Jean-Claude Jouyet au poste de secrétaire général, ont pu être mal vécus par divers autres conseillers qui n’approuvent pas le programme de Manuel Valls. Il est donc fort possible que Aquillino Morelle, que certains accusent d’avoir contribué au choix de Manuel Valls, soit la victime d’une cabale vengeresse plus ou moins inspirée par le sombre Ayrault, par procuration évidemment. Au moment où le plan d’économies annoncé par le nouveau Premier ministre soulève la colère noire d’une partie du PS, voilà un petit projet pervers pour l’affaiblir en contraignant l’un de ses amis à démissionner, bien dans les mœurs de nos chers amis de la « gauche morale et irréprochable ».

Au-delà, on soulignera le caractère odieux très « dénonciation » de l’article, un jeu que les procureurs de Médiapart affectionnent. On n’ose imaginer à quelle police « morale » on serait confronté si ces gens-là étaient au pouvoir !

 


AU NOM DE LA JUSTICE !

 

  Contribuable détroussé

Quand la gauche gouverne, pas une mesure qui ne soit « juste ». Sauf que le ras-le-bol manifesté par les Français les 23 et 30 mars, c’était une manière de dire : « on en crève de votre justice ! ». Le message a-t-il été entendu ? Eh bien non ! La gauche, c’est bien connu, est hémiplégique. Pire, elle entend même les muets, c’est-à-dire tous ces déçus qui ne se sont pas déplacés et dont l’absentéisme électoral est interprété comme une invitation à donner un coup de barre à gauche. Tant pis pour ceux qui ont dit « Stop ! ».

Le nouveau gouvernement doit donc faire des économies, d’autant plus que nos partenaires de l’Union ont sèchement fait savoir que la France ne pouvait bénéficier de nouveaux délais pour réduire son déficit à 3% : ce sera fin 2015 ! Camouflet que notre Sapin de service transforme aussitôt en volontarisme assumé : la France y parviendra. Bizarre, parce que dans les jours précédents, on espérait bien gagner du temps devant l’énormité de l’effort à réaliser.

Cela veut donc dire que le discours de politique générale de Manuel Valls est déjà caduc, puisqu’il va bien être obligé de faire passer à la trappe le « pacte de solidarité » faute de moyens, ou alors il faut craindre le pire : mettre la pression sur ceux qui ont encore un peu de pouvoir d’achat pour financer –à crédit- des mesures démagogiques et homéopathiques dites de « justice sociale ». Quand il faut trouver 50 milliards d’économies, commençons par ne pas augmenter les dépenses, cela parait pourtant simple !

Et voilà qu’on commence à y voir un peu plus clair. Sont à l’étude des mesures d’économies sur les deux cibles privilégiées du pouvoir : les familles et les retraités dont les prestations évolueraient moins vite que l’inflation. Après le matraquage fiscal, qui perdure, l’assommoir social. Il faudra donc qu’on en remette une deuxième couche le 25 mai prochain. Un seul moyen, aller voter pour l’opposition « responsable ».

Le gouvernement n’aura pas la tâche facile, même en changeant « démocratiquement » de premier secrétaire du PS par « désignation d’office parmi les volontaires susceptibles de ne pas refuser ». Car à gauche on veut « l’autre politique », celle promise en 2012 et que les louvoiements hollandais ont mise à mal. Car, que veulent l’aile gauche du PS, Mélenchon, les syndicats antiréformistes, sans oublier le Front national qui campe maintenant dans ce camp-là, si ce n’est distribuer l’argent public encore et toujours comme s’il n’avait pas été dilapidé bien au-delà des capacités du pays ? Cela promet de beaux débats à chaque proposition de loi à l’Assemblée nationale.

Le virage social démocrate n’est même pas digéré qu’il faut prendre une ligne sociale libérale, qui met l’accent sur la politique de l’offre, c’est-à-dire le soutien à la production, par une restauration de la compétitivité de nos entreprises qui nécessiterait des mesures bien plus énergiques que les usines à gaz que sont le CICE et le pacte de responsabilité.

Et quand on voit la composition du gouvernement, on peut douter de la capacité à mener un tel changement de pied. Avec Montebourg le « dirigiste démondialisateur » à l’économie, Eckert au budget, ce président de la commission des finances de l’AN qui était surtout réputé pour son inventivité en taxes et impôts en tout genre, Hamon à l’Education, un idéologue borné et sectaire (ça, c’est une totologie), là où il aurait fallu faire entrer un grand courant d’air rénovateur, Royal à l’écologie, capable de dire n’importe quoi pourvu que ça mousse sans se soucier des conséquences financières, Désir à l’Europe, le monsieur « échec » du PS le moins crédible pour aller parler du sujet avec nos partenaires vu le temps de présence qu’il a accordé à son mandat au Parlement européen… Même le ministère de la famille fait l’objet d’une désignation inadaptée avec un « Rossignol » capable de chanter que « les enfants n’appartiennent pas aux parents » ! Le petit catalan n’a pas fini de donner des coups de menton rageurs !

Des sacrifices, les Français veulent bien en faire, mais qu’on commence par les écouter vraiment. Entre les riches qui sont partis sous d’autres cieux et les « intouchables » à qui il faut donner sans cesse, les classes moyennes en ont marre d’être en première ligne. Elles demandent que la répartition des efforts ne soit pas juste, mais équitable !!!

 


LE BLUES DU PRESIDENT

Hollande 14


Ce qui est étonnant dans la distorsion du niveau de popularité de Hollande et de Valls traduite par les chiffres du baromètre Ifop, c’est que personne n’a su en traduire la signification. Pour le locataire de l’Elysée, bien entendu. On peut gloser autant qu’on veut sur l’aspect historique d’une situation inédite mesurée par 40 points d’écart en faveur de Matignon, les tensions supposées que cela peut créer, l’avantage que pourrait en tirer le Premier Ministre…. Personne n’a osé dire la vérité : avec un tel désaveu de l’opinion publique, et une courbe, qui comme celle du chômage refuse de s’inverser, les Français signifient à l’intéressé qu’ils ne veulent plus de lui ! Et qu’il serait bien inspiré d’en tirer les conséquences.

Jusqu’où ira-t-il pour nous faire prendre des vessies pour des lanternes ?

La nomination de Manuel Valls sent le Joker pour un Président en survie. Le gouvernement de combat qu’il a nommé, apparait surtout constitué de soldats en ordre de bataille pour combattre… le Premier Ministre.

Autre détail inquiétant : l’équipe gouvernementale souffre du syndrome de Stockolm. Avez-vous remarqué, depuis la débâcle des municipales et la déferlante bleue, comme le bleu est à l’honneur chez les ministres : robes, cravates, chemises…. Au point que les électeurs vont en perdre leur latin. Il n’y a guère que Sapin qui a résisté avec ses chaussettes … roses, mais on ne les voit pas. A croire que le rose et le rouge, autrefois si prisés à gauche sont devenues des couleurs porteuses de poisse. 

Il en faudra plus pour redresser le pays.

Justement, trois économistes réputés proches de la gauche viennent de publier un bouquin qui s’intitule : « changer de modèle ». C’est peut-être ça l’explication de la couleur des cravates.  Le portrait qu’ils font de la situation de la France est alarmant : baisse du PIB par habitant de 5 points, de notre balance courante de 2 points de PIB, taux de marge des entreprises, taux d’emploi, … tout y passe avec cette conclusion alarmante : « La France apparaît donc comme un des pays les moins capables de contrôler la dynamique de sa dette publique, malgré un niveau de prélèvement parmi les plus élevés, sinon désormais le plus élevé ! »

Tout ça on le savait. Ce qui est original, pour des économistes de gauche, c’est qu’ils font ensuite un procès en règle du « keynésianisme » qui constitue le bréviaire de la « gauche gestionnaire ». C’est Montebourg, pourtant notre ministre de l’Economie qui en prend plein son kilt ! La cause de nos maux c’est cette croyance dans l’intervention de l’Etat pour relancer la demande par l’accroissement des dépenses publiques, et la préférence pour la réduction des déficits par l’impôt plutôt que par des économies. Ils détruisent aussi l’idée fétiche de notre gauche française que la fiscalité est la seule arme pour combattre les inégalités et ce théorème sorti de nulle part selon lequel le capital productif devait être imposé comme le travail.

Leur stratégie alternative, plus en accord avec l’état économique du monde contemporain  va à l’encontre de ces idées fausses et repose sur l’économie de l’offre avec laquelle tant de nos socialistes ont un blocage. Tout est clair : concurrence, mobilité sur le marché du travail, développement de l’économie du savoir, réduction des déficits et de la dette publique. Mais aussi : réforme de l’Etat, allègement des effectifs de fonctionnaires, formation professionnelle efficace, code du travail revu,  et, cerise sur le gâteau : transfert des charges sociales sur la TVA ! Crise d’urticaire garantie et pour le coup, la rougeur avec.

Il faudra bien y venir. Les « pactes » hollandais ne sont que l’amorce de ce qu’il faut faire. Voilà pourquoi l’Europe serait bien inspirée de refuser à la France de nouveaux délais pour rentrer dans les clous de l’Euro. Ce serait autoriser une nouvelle fuite en avant dans les dépenses, qui transparaît dans le « pacte de solidarité ». De l’argent à crédit distribué en pure perte. Seule la contrainte obligera nos gouvernants à entreprendre les réformes nécessaires. Car notre pays est désormais le plus exposé et le plus vulnérable à une attaque sur sa dette qui relancerait la crise de la zone euro, car son montant de 1925 milliards d’euros excède les capacités du mécanisme européen de solidarité (950 milliards, dont 450 déjà engagés). D’ailleurs, le « risque français » est le principal frein à une stratégie européenne plus favorable à la croissance et à l’emploi.

Mais ceux qui sont au pouvoir sont-ils les mieux placés pour mener une telle politique, qui heurte tant leurs convictions ? Bah, ils se sont bien habitués aux cravates bleues …

 


REFONDATION… SUR DU SABLE

 

Flanby découragé


Le président de la République ne s’est pas contenté de changer de Premier Ministre, il a chamboulé tout son dispositif : secrétaire Général de l’Elysée, Premier secrétaire du PS… Souvent en changeant un proche pour un autre proche, par un tour de passe-passe auquel personne ne trouve rien de choquant comme l’atterrissage de Pierre André Le Mas à la Caisse des Dépôts… « Moi, Président… ». Au PS, l’exfiltration  du laquais Désir et son remplacement quasi d’autorité par J-C. Cambadelis ne fait pas l’unanimité dans un parti attaché à ses traditions démocratiques. Mais qu’importe. C’est le prix à payer pour un nouveau départ du quinquennat : faire oublier deux années calamiteuses !

Une réponse plus politique qu’économique et sociale au vote des municipales. L’exécutif a-t-il entendu le message ? Encore une fois il semble taper à côté du clou, mais en fait, il vient de mettre en place un dispositif de survie. Avec Valls, Hollande joue son va-tout. Le gouvernement, à peine resserré, apparaît pour ce qu’il est : un lièvre cerné par une cohorte de serviteurs zélés de l’Elysée.

Le dispositif ainsi configuré a-t-il une chance de réussir ? Pour cela, Il va falloir surmonter des obstacles himalayens. Il y a gros à parier que la grave insuffisance de notre compétitivité ne sera pas comblée par l’usine à gaz technocratique sous-dimensionnée du « pacte de responsabilité ». De même que la montée des déficits et la hausse des impôts continueront de procéder logiquement de l’aggravation des dépenses publiques dont la part atteindra 56,8% du PIB en 2014. Comment peut-on imaginer baisser le chômage et redresser l’économie dans ces conditions ?

Du coup, on ne peut pas s’attendre à la croissance forte dont on aurait besoin pour faire rentrer de l’argent frais. Même les 50 milliards d’économies d’ici 2017, déjà notoirement insuffisants pour retrouver une situation comparable à celle de nos voisins, et que Valls promet de réaliser, paraissent hors d’atteinte en l’état actuel. Le Premier Ministre va aussi trouver en face de lui un mille-feuille administratif aux centaines de milliers de fonctionnaires prêts à tout pour défendre leur existence, quand ce ne sont pas les élus eux-mêmes. Alors son big-bang ….

Et à cela s’ajoutent les résultats dérisoires du « choc de simplification ». La prolifération des lois et des réglementations qui ne se dément pas, constituent un frein supplémentaire au déploiement de l’économie de notre pays par les entraves qu’elles mettent à l’action des entreprises, et l’on ne voit pas le gouvernement actuel s’atteler à la nécessaire tâche de décodification que les syndicats combattraient immanquablement.

S’il restait encore quelque chance à un courageux chef de gouvernement, le gaspillage incurable de la protection sociale viendrait la lui anéantir. Car personne n’a encore réussi à maîtriser durablement ce gouffre que l’entrée massive d’immigrés attirés par un dispositif généreux plombe chaque année un peu plus…

Bref, avec une population dont la part des actifs va décroissant, par l’effet additionné du vieillissement et de la préférence sociale pour le chômage, il faudrait être magicien pour avoir une production de richesse en augmentation. Alors que, dans le même temps, les dépenses qui concernent toute la population continuent de galoper. A moins de reculer progressivement l’âge de la retraite, de supprimer le SMIC comme le propose Pascal Lamy, toutes choses aux antipodes de la vision socialiste.

La fiscalité qu’on nous promet de diminuer continue de peser lourdement sur les entreprises au lieu de s’attaquer aux prédateurs financiers et nos jeunes cerveaux fuient à l’étranger.

Vous l’avez compris, le désastre est annoncé, mais vous n’êtes pas obligé d’y croire.

Ah ! J’ai oublié de vous dire : les sables sont … mouvants !

 


CHANGEMENT DE TON MAIS PAS DE FOND !

Hollande 14  Valls 2
 

Il faut toujours trouver 85 milliards d’ici 2017. 30 milliards pour le pacte de compétitivité, 5 milliards pour le pacte de solidarité, 50 milliards d’économies, sans parler des dérapages budgétaires qu’il faut compenser. On voit bien le détail des dépenses nouvelles. Pour leur financement, c’est toujours aussi flou. Le chiffrage n’est pas détaillé et il manque 11 milliards à l’appel, pour le moins.

La valse est plus rythmée, mais la musique est la même !

Le nouveau premier ministre a obtenu 306 voix, 4 de plus que son prédécesseur. Ce n’est pas une surprise. A moins d’être suicidaires, les députés socialistes ne pouvaient que voter la confiance. Les Verts se sont divisés et la gauche Méluche se place clairement dans l’opposition. Rien d’extraordinaire. Hollande a quitté le pilotage automatique façon sombre Ayrault (celui qui porte le chapeau) en pilotage « Manuel », plus risqué mais il n’avait pas le choix : sur terrain électoral très glissant, la boîte automatique n’est pas efficace. Avec le bouillant Catalan, ça va être plutôt « sport » entre l’Elysée et Matignon.

Le pouvoir a-t-il tenu compte du vote des municipales ?

Pas vraiment, même si l’habillage tente de le faire croire. On notera au passage que l’hommage au prédécesseur s’est mué en un véritable assassinat de sa politique, résumé en deux expressions : « trop de souffrance, pas assez d’espérance ». Le ton se voulait martial, mais est resté laborieux pour décliner une feuille de route qui n’était pas la sienne. On a pu faire la différence quand, à la conclusion, Manuel Valls s’est libéré, avec des accents patriotiques à faire pleurer d’émotion un buste de Marianne. La déclaration de politique générale était importante pour vérifier la volonté d’entendre les citoyens. Ils ont voté contre le matraquage fiscal et des lois sociétales dont ils ne veulent pas, on leur répond qu’on continue la même politique en distribuant au passage, à minima, de l’argent qu’on n’a pas, pour calmer la frange marxo-gaucho.

Le retour de « l’arrogance française ».

Le discours sur l’Europe est plus inquiétant. A la tête de l’Etat on ne se rend même pas compte de l’inquiétude que suscite l’attitude française : en gros, refus de l’austérité et bras de fer avec nos partenaires sur les objectifs de réduction des déficits qui ne seront pas tenus. Notre pays est-il en mesure de faire entendre sa voix, et surtout d’être écouté. Faute des ajustements nécessaires toujours remis aux calendes grecques, la France peine à retrouver la croissance et plombe l’ensemble de l’union européenne. C’est pour cette raison qu’on lui accordera probablement un nouveau délai pour rentrer dans les clous. Mais comment réagiront les marchés ? C’est une autre affaire. L’épée de Damoclès qu’ils tiennent au-dessus de nos finances est bien réelle. A cet égard, le collectif budgétaire prévu début juin (après les élections pour les mauvaises nouvelles) sera décisif. En attendant le message envoyé aux Français et aux autres états n’est pas de nature à donner envie de voter le 25 mai. Déplorable ! L’Europe n’est pas un problème, elle est la solution !

Un curieux tandem !

D’un côté le brio, le goût de l’action, la volonté d’avancer vite. Les Français peuvent-être séduits par le style. Mais ne nous y trompons pas. Le gouvernement est fait de telle façon que le Premier Ministre est cerné par les hommes de l’Elysée. On a déjà entendu une dissonance entre Montebourg et Sapin à propos des efforts budgétaires, et à Berlin. Il faudra gérer la buse du Poitou, qui se permet un 20H avant même que son patron s’exprime et faire comprendre à Hamon que l’embauche des enseignants s’arrêtera aux 16 000 postes déjà créés, sans parler de la réforme des rythmes scolaires qu’il faudrait mieux mettre sous le tapis. Il aura à faire avaler à sa garde des sceaux la remise à plus tard du vote de sa réforme pénale…

De l’autre, Machiavel est à la manœuvre. On peut compter sur lui pour ramasser les points que son chef de gouvernement pourrait gagner et le « cravater » quand il jugera que son maintien est dangereux pour sa survie. Acculé, il n’a pas pu faire un autre choix. Il pense avoir pris toutes les précautions. C’est sans compter avec l’ambition de l’hôte de Matignon, qui, le moment venu, n’aura pas de scrupules à jouer les « Brutus ».

Ces deux-là ne peuvent que s’entre-dévorer. Le fait qu’ils appartiennent à la même famille n’y change rien. Au contraire !

 


A QUOI SERVENT LES VERTS ? A RIEN !

Cecile-duflot

Les Ecologistes ont quitté le gouvernement et c’est tant mieux.

Qu’ont-ils réalisés ? Qu’ont-ils fait qui soit digne d’éloge ? Le bilan de Cécile Duflot au Logement est calamiteux. Elle aura réussi à faire reculer la construction de logements comme jamais (335 000 l’an passé au lieu des 500 000 prévus), et avec deux lois idéologiques, à faire fuir les investisseurs et à faire peur aux prétendants à la propriété. Si bien que c’est un « ouf ! » de soulagement des acteurs de la construction qui a salué son départ.

Et le bilan de Pascal Canfin ? Savez-vous seulement quel était son poste ? Ministre délégué au développement (nouveau nom donné à la « coopération »), auprès du Ministre des affaires étrangères, son fait d’arme aura été de refuser de monter dans un avion qui se rendait au Mali parce que s’y trouvait un ressortissant qu’on expulsait !

Quant au ministère de l’Ecologie, il a changé trois fois de titulaire et la « cause » n’a guère avancé sous leur égide. Les émissions de CO2 n’ont pas été réduites depuis 1990, les ménages n’ont cessé d’allonger leurs parcours en voiture, les logements se sont agrandis… Aucun des objectifs n’ont été atteints : les surfaces agricoles « bio » à 3,7% au lieu de 6%, le fret ferroviaire a reculé de 25% au lieu de croître dans le même proportion, les énergies renouvelables sont en panne et devraient représenter 23% en 2020 mais pour cela il faudrait investir 40 milliards d’euros ce qui n’est pas soutenable. Ils ont fait du « Grenelle de l’environnement » un enfer bureaucratique avec  deux lois, des piles de règlements et de normes supplémentaires. Leur échec est global. Il n’est pas nouveau. L’écologie n’a jamais avancé quand les Verts sont au gouvernement.

Ils vont contribuer à faire battre la liste socialiste aux européennes, et on ne va pas pleurer.

Experts en manœuvres et tactiques en tout genre, leur refus de participer au gouvernement Valls est à la fois idéologique et intéressé. Refus idéologique, parce que nos écolos se sont éloignés de leurs thèses environnementales pour investir le plan social où ils font surenchère à la gauche. Ils ont peint en vert le gauchisme d’où ils viennent. Ce qui explique leur goût pour la posture et les combats activistes comme à Notre-Dame des Landes qui présente une vitrine caricaturale de leur militantisme rétrograde. Refus intéressé parce qu’ils espèrent ainsi récupérer les voix des mécontents de gauche en servant de vote exutoire à l’électorat socialiste, comme en 2009. Ils vont se refaire une santé sur le dos de ceux qui leur ont si complaisamment offert un groupe à l'Assemblée Nationale : quelle gratitude ! Le scrutin proportionnel des européennes est celui qui leur réussit le mieux avec celui des Régionales. Dans les autres élections, au scrutin majoritaire à deux tours, ils ne représentent rien : Eva Joly, 2% !

Ils ont transformé un bel idéal en punition collective.

En réalité, l’écologie est, sur le plan politique, une véritable innovation de ces trente dernières années. Quoi de plus noble que de vouloir une société respectueuse des équilibres naturels, qui vise la qualité plutôt que la quantité consommée, qui vise loin pour durer. La tâche des écologistes est de promouvoir une évolution progressive de nos modes de vie et la période de crises successives que nous venons de vivre aurait pu être mise à profit pour accélérer des conversions.

Mais ils ont fait de la cause écologique un instrument de lutte contre le progrès. Et c’est bien là le drame ! Ils opposent toujours le PIB et l’environnement. Leurs solutions ne passent que par une économie en recul : la décroissance et le refus du « productivisme », en utilisant la contrainte et la bureaucratie. Leur combat contre les infrastructures est contre-productif à tous égards. Ils devraient défendre la recherche et les inventions rentables au lieu de multiplier les exactions contre tout ce qui est expérimental. Ils sont fâchés avec la science et avec l’économie. Ils seront les premiers à dénoncer demain le marasme et le chômage qu’ils auront été les premiers à provoquer par leurs actions d’aujourd’hui.

A l’examen de leurs résultats et de leur action, on s’aperçoit qu’ils n’ont qu’un pouvoir de nuisance. Conséquence d’un comportement infantile. 


ET MAINTENANT, L’EUROPE !

Drapeaux européens


Dans sept semaines exactement, nous serons appelés à voter pour élire nos représentants au Parlement Européen. Quoi qu’on en pense, c’est une élection plus importante qu’il n’y parait. D’abord parce que le Parlement européen voit ses prérogatives élargies, ensuite parce que, nous ne le savons pas toujours, l’Europe intervient plus qu’on ne l’imagine dans notre vie quotidienne.

Vaincre l’euroscepticisme

Il y a toujours eu parmi les Français un bon tiers d’europhobes ou d’eurosceptiques. Mais les études d’opinion montrent que deux sur trois, à gauche comme à droite sont attachés à la monnaie unique, même s’ils ont des griefs contre l’Europe. Ils sont donc convaincus qu’il nous faut vivre avec nos partenaires, ayant confusément conscience que l’Union est tout de même un bouclier qui nous protège de la mondialisation. Ce qu’ils perçoivent moins c’est que la solidité de l’Euro en fait aussi un glaive pour conquérir des marchés extérieurs, pour peu qu’on veuille s’en donner la peine, la preuve en est avec les 1503 Airbus vendus en 2013, deux fois plus que de Boeing !

L’Europe avance

Malgré son système imparfait et ses institutions critiquables, l’Europe finit toujours par résoudre ses problèmes. C’est ce qui s’est produit la semaine dernière. Trois bonnes nouvelles européennes d’un coup, ça s’arrose : la Grèce est parvenue à un accord avec ses créanciers de la troïka (Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international) ; la Cour constitutionnelle allemande de Karlsruhe a donné son feu vert définitif à la création du mécanisme européen de sauvetage des pays de la zone euro en crise financière ; enfin, les Etats de l’Union et le Parlement européen se sont entendus sur les modalités de « l’union bancaire », ce nouvel organisme qui doit prévenir les crises bancaires et éviter qu’elles ne soient payées par les contribuables. Comme toujours depuis soixante ans, l’Europe avance dans des crises qui la forcent à passer une nouvelle étape de son intégration.

Et, cerise sur le gâteau, les incertitudes s’éloignent : après l’Irlande, les pays les plus en crise sortent maintenant de la récession. C’est ainsi que la Grèce devrait retrouver une croissance de son PIB de 0,6 % cette année, le Portugal de 0,8 %, l’Italie de 0,6 %, l’Espagne de 1 %. Au total, la zone euro atteindra une croissance de 1,2 %, certes fragile, souligne la Commission, mais qui est sur le chemin de la consolidation.

Combattre le dénigrement

La campagne des élections européennes va voir déferler les critiques de tous côtés, les déclarations les plus démagogiques, la plupart des partis politiques rivaliser dans les vociférations contre une Europe « en échec » et une Europe « qui se moque des citoyens ». Pourtant les faits disent l’inverse : les Européens s’entendent, l’euro n’est pas mort ; l’Europe est toujours là. Mieux, elle reste un idéal de démocratie pour d’autres peuples, regardez l’Ukraine, regardez la queue qui s’allonge pour y entrer. Enfin, aucun pays ne désire la quitter. Elle se construit difficilement, mais ce n’est pas nouveau et si elle a 12 % de chômeurs, un dynamisme insuffisant, elle réussit toujours par résoudre ses problèmes. Son système est imparfait, critiquable, mais lui permet quand même de trouver les moyens de sortir des ornières.

L’Europe fait mieux que les autres continents

Quand on regarde les crises des autres continents, on s’aperçoit que la vieille Europe réussit  malgré tous les discours pessimistes, à faire mieux que l’Inde, que la Chine, que les Etats-Unis, que les grands émergents. Regardez l’Inde qui s’enferre dans ses archaïsmes, la Chine qui suit une ligne de crête de plus en plus périlleuse entre son despotisme politique et sa liberté économique, les Etats-Unis où la lutte politique républicains-démocrates est devenue sans issue entre une élite qui capte les richesses et une classe moyenne qui s’appauvrit et s’atrophie, les pays comme le Brésil qui se débattent avec une inflation galopante pourvoyeuse de tensions sociales intenses et d’inégalités sociales criantes. Le modèle européen n’est pas dépassé et apparaît alors comme le plus enviable.

L’Europe nous protège

Sa force est dans la nature même de sa construction : la négociation. Si l’Europe a aggravé ses blessures avec une politique d’austérité en pleine récession, dont les promoteurs avaient sous-estimé les effets fortement négatifs, elle accepte aujourd’hui d’affecter une partie du surplus « primaire » dégagé à des dépenses sociales. L’Europe a compris que la politique de rigueur n’est bonne que couplée à une politique de croissance, tous les efforts doivent maintenant porter sur cette dernière. L’Allemagne y est prête. Vertu de l’austérité : la Grèce, comme l’Irlande, l’Espagne, le Portugal ont été contraints de changer de modèle de croissance pour ne plus dépendre, comme hier, que des facilités de l’euro. Ça a été fait avec beaucoup de douleurs mais c’est fait : ces pays sont sur un chemin qui les conduira à trouver une place à la fois en Europe et dans la mondialisation. Il reste à l’Italie et à la France à construire la leur.

Un nouvel équilibre des pouvoirs

L’accord sur l’union bancaire dégage la route de la croissance ; la confiance dans des banques saines était un préalable. Mais au-delà, il est le fruit d’un engagement fort des parlementaires de Strasbourg sur le fond des textes. Ainsi se dessine sous nos yeux une nouvelle répartition des pouvoirs entre les trois autorités : le Conseil, la Commission et le Parlement. Cela démontre, s’il en était besoin, aux Européens tentés par l’abstention, l’importance du vote à venir. L’Europe sort bien vivante de sa première crise existentielle. Et elle repart de plus belle.

Une Europe qui avance, une Europe qui protège : voilà les deux axes sur lesquels nous devons faire campagne en fixant les nouvelles frontières des souverainetés partagées et en progressant dans les convergences nécessaires pour éviter à nos économies toutes les formes de concurrences déloyales d’origine intra ou extra européennes.

 

 


NOUVEAU GOUVERNEMENT : LE FLOP !

Flanby découragé

Un fiasco.

A en croire la presse unanime, le « remaniement » débouche sur un fiasco. Thème général : on prend les mêmes et on recommence. Comment le bon peuple pourrait-il croire que le message de mécontentement exprimé par les récentes élections ait été entendu si on ne change pas une équipe qui perd ? L’arrivée brocardée de Ségolène Royal est tempérée aujourd’hui par l’annonce de l’abandon de sa présidence régionale et de son mandat à la BPI qui posaient un grave problème déontologique. Mais il aura fallu mettre la pression, comme on dit ! Les deux « Dalton » de Bercy ont dû assurer qu’ils parleraient d’une seule voix. Le seul fait qu’ils soient obligés de le confirmer indique bien qu’ils ne sont d’accord sur rien !  Si encore l’exécutif avait osé un Didier Migaud aux Finances et un Pascal Lamy à l’Economie, voilà qui aurait pu changer un peu la donne et redonner un poil de confiance aux Français. Mais tant qu’on ne changera pas le logiciel … Enfin, il y a bien un point sur lequel les Verts devraient être d’accord avec le nouveau Premier Ministre, c’est sur son art du « recyclage ».

Ceux-là n’ont pas attendu. Aussitôt libérés de la contrainte de solidarité gouvernementale, la Duflot s’est lâchée sur l’incapacité de Hollande à « changer de cap » ! Et ça promet pour la suite. Elle veut plus de « vert » et plus de gauche. Mais est-ce bien ce qui est demandé par les Français ? Est-ce comme cela qu’on répondra aux deux défis qu’il faut relever d’urgence pour sortir le pays de l’ornière : entamer un programme drastique de sévères économies pour réduire les dépenses, redonner de la compétitivité à nos entreprises pour qu’elles puissent dès que possible embaucher !

Le malentendu.

Je crains que l’interprétation du vote des municipales n’ait entrainé un grand malentendu. La leçon  de cette déroute est difficile à tirer pour François Hollande et son gouvernement. Les abstentionnistes, grands vainqueurs du scrutin, disent qu’ils ne croient pas à la gauche, pas davantage à la droite et pas non plus au Front National. À quoi s’ajoute un malentendu que l’UMP a déjà compris, ce qui explique l’absence chez elle de tout triomphalisme : les Français ne demandent pas l’application d’une doctrine européenne et libérale ou la mise en œuvre d’une sociale-démocratie moderne, mais une baisse des impôts, une hausse du pouvoir d’achat, des emplois. Du concret ! Les Verts, le Front de gauche, l’aile gauche du PS plaident dans ce sens quel qu’en soit le prix en termes de déficit et de dette. Julien Dray a déjà réclamé l’abandon immédiat du pacte de stabilité, clé de voûte du dispositif de François Hollande dans sa lutte contre le chômage. Alors qu’il faudrait faire ce que les Espagnols ou les Portugais ont réalisé : assainir les comptes afin de repartir d’un meilleur pied. Cela passe inévitablement par la « rigueur » et les efforts que les gouvernants actuels repoussent toujours.

La tentation est donc grande, pour le chef de l’État, de tenter d’améliorer sa popularité en satisfaisant d’abord, avec un « pacte de solidarité », les revendications populaires au mépris des fondamentaux économiques et alors qu’à 4,3%, le déficit public pour 2013 est supérieur de 0,2% à l’objectif et que la dette nationale, pendant la même année, est passée de 90,6 % du produit intérieur brut à 93,4 %. Ces résultats sont tout aussi inquiétants que l’abstentionnisme et le rejet des processus démocratiques qu’il implique. Ils annoncent que nous allons continuer à emprunter et que le service de la dette va nous priver de ressources nécessaires à l’investissement. On comprend que l’Union européenne soit inquiète de tels résultats : ils mettent en danger l’assainissement général des finances du continent.

La gauche a payé aussi ses excès sociétaux qui ont fortement clivé la société sur le mariage des homosexuels et l’introduction plus ou moins interprétée de la théorie du genre dans l’éducation. Mais le grand absent des réflexions de la gauche c’est le ras-le-bol fiscal. Les leaders de la droite et du centre insistent tous sur un point au moins : la baisse des impôts. Mais elle doit être impérativement compensée par des économies dans la dépense publique. Si les socialistes rencontrent autant de difficultés pour mettre au régime sec l’État obèse, c’est parce que c’est un travail de Sisyphe, générateur dans un premier temps de pertes d’emplois. Il ne sert à rien aux ténors de la gauche d’expliquer leur échec par l’héritage que leur a laissé Nicolas Sarkozy. Ils n’ont toujours pas compris  que la crise fut si violente en 2008 qu’il n’y avait pas d’autre moyen que de nouveaux emprunts pour soigner l’endettement et que, en 2012, il fallait commencer par désendetter le pays.

L'immobilisme.

Le problème de ce gouvernement composé essentiellement de « Hollandais », c’est que l’apport de nouveauté que représentait Manuel Valls, qui a su dans le passé « déplacer les lignes », afficher son indépendance d’esprit et s’affranchir des tabous sur les 35 heures ou la TVA sociale est annihilé par un entourage figé qui lui retire toute liberté de manœuvre. D’où sa prestation tétanisée à la télé. Le voilà même condamné à donner des gages inverses de ce qu’il pense réellement pour espérer obtenir la confiance et ensuite faire voter un pacte de responsabilité qui devrait sortir de l’épreuve parlementaire singulièrement édulcoré si l’on en croit les réticences du groupe PS. Aux entreprises, le Président promet la compétitivité ; à la gauche inquiète, il promet de mettre la pédale douce sur les économies dans les dépenses. Le problème est que renoncer aux efforts que la France n’a jamais faits avant même d’avoir commencé à les accomplir est le plus sûr moyen de n’en mener aucun !

Voilà pourquoi ce gouvernement est condamné à l’échec et la gauche à une nouvelle raclée aux Européennes !

 


UN GOUVERNEMENT DE DEROUTE

Valls-Montebourg-Champs-Elysee bis


Hollande avait nommé Manuel Valls en promettant « un gouvernement de combat ». Avec le casting qui est sorti, on peut s’atteler à l’écriture d’une déroute annoncée. La seule bonne idée c’est peut-être d’arrimer le commerce extérieur aux affaires étrangères avec Laurent Fabius comme cornak. Pour le reste entre statu-quo et nominations aberrantes, le nouveau gouvernement fait penser à une armée mexicaine.

Le Général Valls n’a aucune marge de manœuvre : on s’en est aperçu hier soir au vingt heures. Il était plus préoccupé de convaincre le Président que les Français de sa capacité à affronter le destin de la France. Il devra compter avec la baronne du Poitou qui occupe un poste de premier plan et qui ne se privera pas de le court-circuiter avec son « ex ». Déjà il semble que celui-ci ait cédé à sa double exigence de rester la présidente de Poitou-Charentes et de garder son poste à la BCI. En cette période où l’on crie haro sur le cumul ça fait pour le moins désordre. Le duo de Bercy est une de ces bizarreries qui devrait pas mal amuser l’opposition. Entre Sapin le démocrate-socialiste européen et Montebourg, l’apôtre de la démondialisation, le moins qu’on puisse dire c’est que le nouveau Premier Ministre n’a pas peur du paradoxe. Si Sapin réussit dans sa quête des économies aussi bien que dans ses efforts pour inverser la courbe du chômage, ce qu’il y a tout lieu de craindre, notre pays n’a pas fini de s’enfoncer. D’autant plus qu’il aura à financer la nouveauté du début de la semaine : le « pacte de solidarité » de l’Elysée qui doit s’ajouter aux contreparties exigées en face du « pacte de responsabilité »… Quant au ministre de l’Economie, on se demande bien comment il va pouvoir obtenir des résultats en étant complètement à contre-courant de la globalisation et de l’intégration européenne. Echec inévitable en vue. La nomination de Benoit Hamon à l’Education n’est pas non plus un signe encourageant. On peut espérer qu’il mette fin à la calamiteuse réforme des rythmes scolaires, scorie encombrante d’une « refondation » à peine ébauchée. Avec un bon idéologue de gauche à la barre, le bénéfice attendu c’est que le monde enseignant rentre sa grogne en maintenant tous les archaïsmes d’un système à bout de souffle, au détriment de la modernité qu’il faudrait rechercher et insuffler.

Pour l’aspect bricolage, nous sommes aussi servis. C’est ainsi que nous héritons d’une ministre « Pot-au-feu ». La vipérine Vallaud-Belkacem se retrouve à la tête d’un ministère de bric et de broc où l’on a entassé pêle-mêle les droits des femmes, les sports, la jeunesse et la ville ! Un peu comme on met des carottes, des poireaux, des patates, du chou, des navets…

L’arrivée de François Rebsamen au travail vient conforter le clan hollandais tout comme le porte-parolat confié au cerbère Le Foll. La nomination à l’Intérieur du dévoué Cazeneuve confirme l’encerclement, comme si au « château » on avait pris bien soin d’établir un cordon sanitaire autour du remuant Manuel. On voudrait le « cramer » qu’on ne s’y prendrait pas mieux. La manœuvre mitterrandienne est évidente.

Pour le reste, peu de changement, les titulaires gardent leur poste. Le comble étant le maintien de C. Taubira à la Justice : une honte ! Si bien qu’entre chaises musicales, promotions dictées par le « dosage des courants » et confirmation de place, le nouveau gouvernement n’apporte pas le renouvellement souhaité et je parie que les nominations des secrétaires d’état la semaine prochaine mettront un terme au « resserrement » qui relève plus de l’affichage et de l’enfumage que d’une réalité tenable.

Le départ des Verts est une bonne nouvelle pour la France. Pas pour le PS. Les « Duflot & Cosse » pensent toujours à leur intérêt électoral bien compris. En l’occurrence, il s’agit de capter les voix de l’électorat de gauche mécontent à l’occasion des élections européennes afin de faire un bon score au détriment de la liste du PS. Etre à l’extérieur du gouvernement sera infiniment plus confortable pour manoeuvrer. Merci les coucous !

Les défis qui attendent le nouveau gouvernement sont titanesques. D’abord, il ne répond en rien à la sanction exprimée par le vote des Français aux élections municipales et vous aurez remarqué comme moi que le ras-le-bol fiscal qui en a été l’un des moteurs a complètement disparu du paysage. Ensuite, il n’est pas certain que le parcours législatif du mois d’avril qui va voir arriver au parlement le « pacte de responsabilité » soit un lit de roses car la gauche du PS a bien l’intention de faire entendre sa voix. Enfin ce qui en sortira ne sera de toute façon pas à la hauteur pour redonner à notre économie les couleurs dont elle aurait besoin et donc il faut s’attendre à ce que la hausse du chômage et des déficits continuent…

La « chronique de la France qui coule » n’a pas fini de s’enrichir de nouvelles pages et de nouveaux « pactes » !


LA DEFERLANTE BLEUE

Vague bleue


Electorat radicalisé à bloc à 90% à droite, complètement démoralisé et démobilisé à gauche : résultat une déferlante historique comme seule la France a le secret. Le second tour a amplifié la gifle du 1er tour à Hollande et s’est transformé en « coup de pied au cul ». Il l’a bien mérité. Voilà ce qui arrive quand on fait des promesses intenables et qu’on ne veut jamais être responsable de ses actes. Il peut dire au moins une fois de plus : « C’est encore la faute à Sarkozy ». Mais là, on est « mdr » -je traduis : mort de rire !- et pour tout dire j’ai bien aimé voir hier soir la tête de la Khmère rose Vallaud Belkacem. Les fessées, ça rend humble !

Que la victoire est belle.

Qu’on en juge : toute la nuit les résultats n’ont cessé de tomber en une litanie de villes qui basculent à droite : au total, ce sont 155 de plus de 9 000 habitants et 68 de plus de 30 000 habitants que l’UMP et l’UDI engrangent. Parmi elles, 10  villes de plus de 100 000 habitants. La droite renoue avec la gestion locale dont elle avait fini par être exclue, scrutin après scrutin depuis 1983. Des bastions historiques ont changé de camp : Limoges détenu par la gauche depuis 1912, Blanc-Mesnil depuis 1915.

Parmi les victoires symboliques, celle de Jean-Claude Gaudin à Marseille mériterait d’entrer dans les mémoires de Marcel Pagnol. Cette ville que le gouvernement a tout fait pour gagner, avec des primaires socialistes pour mettre en piste « démocratiquement » celui qui devait renverser la table, avec un défilé de ministres venant à tour de rôle apporter un soutien avec espèces trébuchantes à l’appui au mépris de toute neutralité électorale,  non seulement reste entre les mains de son titulaire, mais avec une majorité comme jamais il en a eue. Menucci humilié, Mennucci martyrisé, Menucci écrasé ; les socialistes n’auront réussi qu’à faire élire un FN !

Le palmarès de la France bleue est impressionnant : dans l’ouest, la droite reconquiert Angers et La Roche sur Yon perdues depuis 1977, mais aussi Quimper, Laval ; dans le nord, Roubaix, Tourcoing, Maubeuge ; dans l’est : Florange, Bar le Duc, Belfort, Montbéliard ; dans le sud : Pau, Toulouse, Carcassonne, Narbonne… ; la région parisienne apporte son lot de satisfactions  qui font basculer le Grand Paris et la région Ile-de-France à droite : Asnières, Bobigny, Chelles, Colombes, Aulnay-sous-Bois, Le Blanc-Mesnil fief de MG Buffet, Clamart, Conflant Sainte Honorine, Saint-Ouen, Villejuif … on n’en finit pas.

A gauche, les gains sont maigres en face de pertes béantes.

Face à ce tsunami électoral, la gauche n’a qu’un maigre tribu à offrir. Grenoble gagnée par les Verts, Strasbourg sauvée par le maintien du FN, Avignon, Douai et Lourdes. A Lyon, Colomb est réélu de justesse. Le trophée qu’elle pourra brandir, c’est Paris. NKM n’a pas réussi. Il faut dire que ses « petits amis » se sont bien employés pour la faire perdre. Mais c’est une Anne Hidalgo malgré tout affaiblie qui va gouverner la capitale dans un environnement politique majoritairement hostile au sein de la métropole.

Le FN au pied du mur.

De son côté le FN peut pavoiser. Marine Le Pen peut s’enorgueillir d’avoir réussi là où son père avait toujours échoué : avec 15 villes gagnées, elle fait un score jamais atteint. Mais déjà Robert Ménard qui a conquis Béziers prend ses distances, et les principaux leaders du mouvement ont été battus. Si Marine Le Pen entend faire des villes « frontistes » des vitrines de vertu électoral, elle doit aussi s’attendre à mesure qu’elle se « dédiabolise » et gagne des voix, à ce que son parti qui accède à des responsabilités s’expose fatalement à la critique. En rejoignant les partis de gestion, le FN en essuiera les servitudes : multiplication des mécontents, vulnérabilité à l’incompétence ou aux « affaires ». Marine le Pen doit s’attendre à le voir glisser vers le pilori commun promis aux incapables, aux « pourris » et à l’establishment. Une des manières aussi de se banaliser et qui nous évitera à l’avenir les « cours de vertu » gratuits. En attendant, celle qui avait parié qu’elle ferait exploser l’UMP en est pour ses frais. L’électorat de la droite républicaine est resté très fidèle. Les gains du FN viennent surtout de l’électorat populaire transfuge de la gauche.

L’UMP révigorée.

Le moins qu’on puisse dire, c’est que Jean-François Copé a gagné son pari au-delà de toute espérance. L’union a payé, elle doit continuer. Les « affaires » ne lui ont pas nui. La lettre de Nicolas Sarkozy est venue au bon moment redonner le moral à des troupes qui commençaient à douter. Le Président de l’UMP sort conforté par un succès beaucoup plus large que celui qu’il appelait de ses vœux. Les personnalités du parti ont toutes été réélues brillamment. La nouvelle génération a marqué des points. Mais déjà s’annonce l’épreuve suivante qu’il faut aussi remporter : l’élection de nos représentants au parlement européen. Il est important de montrer par une victoire, notamment sur le FN, que la droite et le centre sont bien le chemin de l’avenir pour l’alternance dans notre pays. Il importe donc de trouver le bon discours entre souverainistes et européistes qui permette de garder la cohésion, essentielle pour gagner. Les gains engrangés permettent d’envisager plus sereinement les cantonales et les régionales, sans parler de la reprise programmée du Sénat en septembre. Il sera alors temps de penser à la suite, mais pas avant !

Une victoire qui oblige tout le monde.

La droite a gagné largement. Elle a raison d’être modeste. Sa victoire ne doit pas nous cacher une abstention record à 36,4% qu’il ne faut pas prendre à la légère. La déception de la gauche lui a facilité la tâche, mais elle a aussi alimenté la montée du FN et du populisme. Tant que les partis de gouvernement ne seront pas capables de réunir des majorités au-delà de 50% des inscrits, toute victoire ne pourra être que relative. Il est urgent que le « politique » redevienne crédible. Pour cela il importe que la parole des élus soit suivie d’effets. Mais pour cela, il est impératif de prendre en compte la réalité : réalité de la France endettée et suradministrée, réalité de l’Europe, réalité du monde globalisé que la visite du président chinois est venu nous rappeler fort à propos.  Je ne suis pas certain que le Parti socialiste soit en mesure de le comprendre quand on voit se dessiner la tentation de la « gauchisation » de la politique du gouvernement. Ce serait oublier qu’un des principaux motifs de la défaite c’est le ras-le-bol fiscal !

Et comme une mauvaise nouvelle n'arrive jamais seule, l'annonce du déficit 2013 plus fort que prévu à 4,3% au lieu de 4,1% réduit un peu plus la marge de manoeuvre du président. Une nouvelle qui concerne tout le monde, malheureusement.

 

 


MUNICIPALES : QUAND LA GAUCHE N’Y VOIT QUE DU BLEU !

Municipales 2014
La vague bleue est là et bien là, même si elle a des reflets bleu-marine. Le pouvoir et les médias ont beau mettre l’accent sur les percées –réelles mais limitées- du FN comme cache-sexe de leur défaite, c’est bien l’UMP et ses alliés qui sort gagnante de ce 1er tour.

A Marseille, où l’on nous promettait « la vie en rose », Menucci n’arrive qu’en 3ème position, humilié par Jean-Claude Gaudin –resplendissant- et même par le FN. 

Certes l’abstention est la grande gagnante du scrutin. Avec un taux d’abstention de 38,72 %, ces municipales battent un record.  Il n’y a rien là qui n’ait été prévu : la crise économique et sociale, l’impuissance du gouvernement à relancer la machine, le climat politique délétère que la gauche a installé depuis quelques semaines devaient nécessairement aboutir à un nombre très élevé d’abstentionnistes et aussi de suffrages en faveur du FN.

Les électeurs de droite doivent rester mobilisés.

Mais les jeux ne sont pas totalement faits : face à la percée du Front National, l’électorat de gauche, qui s’est beaucoup abstenu au premier tour, pourrait se réveiller au second. Hypothèse improbable : il y a peu de chances qu’elle se réalise avec l’appel calamiteux et désabusé du sombre Ayrault hier soir.

La gauche au pouvoir enregistre un échec particulièrement cuisant : le score accablant qu’elle a fait dans de nombreuses villes est annonciateur d’une victoire de la droite qui la privera de sa domination actuelle. Même à Lyon, elle n’est pas absolument certaine de rester à la tête de la mairie. À Paris, où Nathalie Kosciusko-Morizet recueille le plus grand nombre de voix, elle (la gauche) n’est pas sure de l’emporter.

Le FN nuit à la gauche.

La majorité socialiste découvre, avec stupeur et inquiétude, que le Front peut lui nuire bien plus qu’à la droite et elle ne peut plus nier que l’abstention et le déplacement des voix ouvrières du PS au FN expliquent ce phénomène. Voilà ce qui arrive quand on joue avec le feu. Il ne resterait plus qu’à passer à la proportionnelle pour rendre  la France ingouvernable, projet auquel elle est en train de s’activer au cas où une dissolution interviendrait. C’est tout ce qu’elle a trouvé pour empêcher le retour de la droite au gouvernement. En attendant, dans bien des triangulaires, c’est la gauche qui doit s’y coller pour faire fonctionner le « Front Républicain » auquel elle tient tant. Mais les intéressés rechignent à se désister.

Une belle victoire devrait se concrétiser au second tour.

En nombre total de voix, la droite établit un excellent score. Le ministère de l’Intérieur accorde 46,50 % des suffrages à la droite contre 37,74 % à la gauche, et pas plus de 4,65 % au FN, présent seulement dans un millier de communes. Le second tour est capital, car les scores respectifs des partis permettront d’évaluer la réalité du rapport de forces pour les prochains rendez-vous électoraux, en particulier ceux de 2017. Si le FN est appelé à faire un bon résultat aux européennes, car il sera présent dans les huit circonscriptions, encore que l'UMP n'ait pas dit son dernier mot, l’état électoral des lieux tel qu’il est décrit par les municipales montre que la gauche est redevenue largement minoritaire.

 


FURIA HYSTERICA

Archibald en colère

La gauche, et particulièrement celle qui gouverne, n’a toujours pas compris la leçon. La surenchère hystérique à laquelle on assiste après la publication de la mise au point de Nicolas Sarkozy, montre bien que son argumentaire a fait mouche. Rien ne sert de se retrancher derrière des grands mots –qu’ils ont vidés de leur sens- leur noir dessein n’en ressort que davantage.

Par contre les Français ont tout compris, et particulièrement les électeurs de la droite et du centre. En témoignent les indications de vote données par les dernières études d’opinion : si l’abstention reste forte, la gauche recule à un niveau qui annonce la catastrophe prévisible encore plus ample, le FN recule aussi et la droite frôle les 50% ! Cela situe les résultats à peu près au niveau de ceux de 1983… Autrement dit une vraie déroute. Voilà ce qui arrive quand on crache en l’air : ça vous retombe toujours dessus !

Au palmarès de l’hystérie, la palme revient au président, qui se drapant dans sa tunique de 1er magistrat juge la comparaison avec la « stasi » … « insupportable ». Au niveau de popularité où il se trouve, ce serait plutôt lui que les Français jugent « insupportable ». Viennent ensuite les porte-flingue du gouvernement et du PS, chacun se sentant obligé de monter au créneau avec une réelle concurrence pour trouver la formule la plus violente. Car la violence, qu’ils attribuent à Sarkozy, est d’abord chez eux et depuis des mois. Leurs commentaires exacerbés seraient plus crédibles s’ils avaient été précédés de prises de positions pour condamner le viol du secret de l’instruction. Ils ont préféré exploiter les documents publiés : malhonnêteté intellectuelle évidente !

Harlem Désir est servi lui qui demandait à l’ancien président de s’expliquer. Il y voit une « attaque inouïe contre les institutions ». Son commentaire est aussi crédible qu’une péripatéticienne qui voudrait faire croire à sa virginité. Dans le palmarès des surenchères verbales, Valls se classe dans les premiers rangs, lui qui promet par ailleurs des bonnes surprises pour la gauche dimanche soir. Il doit aimer le bitter. Il confond « la rage de l’ancien président qui veut tout casser, tout détruire » avec la sienne et en matière de perte de sang-froid, il ne peut guère donner de leçons. Mais le plus pathétique c’est le sombre Ayrault qui ose parler de « grave faute morale » : comment peut-il en juger lui qui, semble-t-il, n’en a guère ! Il devrait avoir honte de se poser ainsi en parangon de vertu quand on affiche un aussi triste bilan au bout de deux ans d’exercice. Les Verts « pris de stupeur » ne sont pas en reste et évoquent « une attitude pyromane » -un comble- pour des idéologues sectaires à œillères étroites, le briquet toujours à la main.

Bref ! Les inquisiteurs n’aiment pas qu’on leur dise leur fait.

Le tam-tam des médias de ce jour répercute à qui mieux-mieux les commentaires de la gauche outragée. Ils ne feront qu’amplifier la victoire de la droite après-demain. Ils sont devenus autistes. C’est incurable. Tant pis pour eux ! Les urnes vont parler. Les « bonnes surprises » seront à droite et dès le 1er tour !

 


NICOLAS SARKOZY



Sarko barbu 2"CE QUE JE VEUX DIRE AUX FRANCAIS"

 

"J'ai longuement hésité avant de prendre la parole. D'abord parce que je sais qu'il existe des sujets prioritaires pour nos compatriotes, à commencer par l'explosion du chômage. Ensuite, parce que, depuis deux ans, je me suis tenu à la décision de silence et de retrait que j'avais annoncée au soir du second tour de l'élection présidentielle de 2012. Contrairement à ce qui s'écrit quotidiennement, je n'éprouve nul désir de m'impliquer aujourd'hui dans la vie politique de notre pays. Je ne suis animé par aucune velléité de revanche et ne ressens nulle amertume à l'endroit des Français qui m'ont fait l'immense honneur de me confier, durant cinq ans, les rênes de notre pays. J'ai par ailleurs trop conscience des peines, des souffrances et des inquiétudes qu'endurent chaque jour tant de nos compatriotes pour ne pas mesurer la chance qui m'a si souvent accompagné tout au long de ma vie. Cette réalité mêlée à mon tempérament fait qu'aussi loin que je m'en souvienne je n'ai jamais aimé me plaindre. À 59 ans, il est sans doute trop tard pour changer. En tout cas, sur ce point…

Et pourtant, je crois qu'il est aujourd'hui de mon devoir de rompre ce silence. Si je le fais, c'est parce que des principes sacrés de notre République sont foulés aux pieds avec une violence inédite et une absence de scrupule sans précédent. Si je le fais par le moyen de l'écrit et non celui de l'image, c'est parce que je veux susciter la réflexion et non l'émotion.

Qui aurait pu imaginer que, dans la France de 2014, le droit au respect de la vie privée serait bafoué par des écoutes téléphoniques? Le droit au secret des conversations entre un avocat et son client volontairement ignoré? La proportionnalité de la réponse pénale, au regard de la qualité des faits supposés, violée? La présomption d'innocence désacralisée? La calomnie érigée en méthode de gouvernement? La justice de la République instrumentalisée par des fuites opportunément manipulées?

Que chacun réfléchisse à ce bref inventaire car demain il pourra, à son tour, être concerné. C'est de moi qu'il s'agit aujourd'hui. Je ne suis pas une victime. Je peux me défendre. Je peux en appeler au bon sens des Français, de gauche comme de droite. Tous n'auront pas et n'ont pas cette chance.

Ancien président de la République, je suis devenu un citoyen comme les autres. C'est la règle démocratique. Qui d'ailleurs pourrait prétendre que je l'ai, si peu que cela soit, enfreinte? En vingt mois, j'ai subi quatre perquisitions qui ont mobilisé trois juges et quatorze policiers. J'ai été interrogé durant vingt-trois heures parce que l'on me suspectait d'avoir profité de la faiblesse d'une vieille dame! Des milliers d'articles rédigés à charge ont été publiés. Sur le sujet, que reste-t-il de cette boue complaisamment répandue? Rien, si ce n'est une décision de non-lieu après que toutes les investigations possibles ont été engagées. J'ai eu envie de crier: «Tout cela pour cela.» Mais je n'ai rien dit au nom du devoir que me créent les responsabilités qui furent les miennes. J'ai tout accepté, confiant dans la justice et surtout dans la vérité.

Et que dire de la prétendue affaire Karachi où, après des années d'enquête, les magistrats ont fini par découvrir que je n'y avais, au final, assumé aucune responsabilité. Là aussi, cela n'a pas empêché des centaines d'articles à charge.

Puis l'on s'est aperçu que j'avais été le seul de tous les candidats à avoir dépassé, durant la campagne présidentielle de 2012, les montants de dépenses autorisés! De ce fait, je fus reconnu fautif d'un dépassement de 2,1 %. La sanction fut, pour la première fois dans l'histoire de la République, la suppression de 100 % des financements publics. Le 9 juillet 2013, il nous a fallu rembourser 11,3 millions d'euros, dont j'étais caution à titre personnel. Grâce aux soutiens de 137.000 Français et à la mobilisation de ma famille politique, ce fut réalisé en deux mois. Comment leur dire mon immense reconnaissance? Cette fois encore, je n'ai rien dit. J'ai tout accepté.

Sans l'ombre d'une preuve et contre toute évidence, me voici accusé d'avoir fait financer ma campagne de 2007 par M. Kadhafi. On a parlé d'un virement de 50 millions d'euros! Un détail… Après des mois d'enquête, des dizaines de commissions rogatoires, la justice n'a trouvé ni virement, ni banque de départ, ni banque d'arrivée. Toute l'accusation repose sur les témoignages «crédibles» du fils de M. Kadhafi et de son entourage, sans doute une référence morale, et de celui de M. Takieddine, dont on connaît aujourd'hui le passif judiciaire.

J'ai déposé plainte contre Mediapart pour faux et usage de faux à la suite de la publication d'un faux grossier. Ma plainte a paru suffisamment crédible pour que ses dirigeants soient placés par la justice sous statut de témoin assisté.

Le simple bon sens devrait amener à considérer que la guerre que nous avons conduite en Libye a duré dix mois. Durant cette période, si M. Kadhafi avait eu le moindre document à utiliser contre moi, pourquoi ne l'a-t-il pas fait, alors même que j'étais le chef de la coalition contre lui?

Or voici que j'apprends par la presse que tous mes téléphones sont écoutés depuis maintenant huit mois. Les policiers n'ignorent donc rien de mes conversations intimes avec ma femme, mes enfants, mes proches. Les juges entendent les discussions que j'ai avec les responsables politiques français et étrangers. Les conversations avec mon avocat ont été enregistrées sans la moindre gêne. L'ensemble fait l'objet de retranscriptions écrites dont on imagine aisément qui en sont les destinataires!

Ajoutant l'illégalité à l'illégalité, on n'hésite pas à publier des extraits tronqués et mensongers de ces mêmes enregistrements. Qui a donné ces documents alors même qu'aucun avocat n'a accès à la procédure? Les seuls détenteurs en sont les juges ou les policiers… Sont-ils au-dessus des lois sur le secret de l'instruction?

On me met sur écoute en septembre 2013 pour des faits supposés de corruption qui auraient été commis en 2007! On le fait, non parce que l'on dispose d'indices, mais parce que l'on espère en trouver. Aujourd'hui encore, toute personne qui me téléphone doit savoir qu'elle sera écoutée. Vous lisez bien. Ce n'est pas un extrait du merveilleux film La Vie des autres sur l'Allemagne de l'Est et les activités de la Stasi. Il ne s'agit pas des agissements de tel dictateur dans le monde à l'endroit de ses opposants. Il s'agit de la France.

Suis-je en droit de m'interroger sur ce qui est fait de la retranscription de mes conversations? Je sais, la ministre de la Justice n'était pas au courant, malgré tous les rapports qu'elle a demandés et reçus. Le ministre de l'Intérieur n'était pas au courant, malgré les dizaines de policiers affectés à ma seule situation. De qui se moque-t-on? On pourrait en rire s'il ne s'agissait de principes républicains si fondamentaux. Décidément, la France des droits de l'homme a bien changé…

Heureusement, des milliers d'avocats, quelles que soient leurs sensibilités, ont décidé que trop, c'était trop. Avec le bâtonnier à leur tête, ils veulent faire entendre cette vérité qu'un avocat dans l'exercice de ses fonctions doit être protégé de la même manière qu'un journaliste. Dans la République, on n'écoute pas les journalistes, pas davantage que les avocats dans l'exercice de leurs fonctions!

Mais cela n'est pas tout. Mon propre avocat se trouve accusé d'avoir abusé de son influence auprès de notre juridiction suprême. Cette fois, fini de rire, car c'est à pleurer d'indignation. Son «crime»: être l'ami depuis trente ans d'un avocat général à la Cour de cassation, un des plus fameux juristes de France, à qui il a demandé des avis sur la meilleure stratégie de défense pour son client. Le problème, c'est que le client, c'est moi. Alors «le conseil» devient un «trafic d'influence» supposé. Peu importe que ce magistrat ne puisse exercer la moindre influence sur une chambre criminelle dans laquelle il ne siège pas. Détail, encore, que le gouvernement monégasque ait solennellement déclaré qu'il n'y avait jamais eu la moindre intervention. Dérisoire, le fait que le poste, auquel ce magistrat postulait pour après sa retraite, ait été pourvu un mois avant qu'il ait pensé à en signaler l'existence à mon avocat.

Tout ceci ne résiste pas à l'évidence. Eh bien, cela n'a pas empêché trois juges et vingt policiers de multiplier les perquisitions aux domiciles et au bureau de mon avocat, quatorze heures durant! Après avoir démonté sa machine à laver et exigé, qu'au moment de sa douche, à 6 h 30 du matin, il laissât la porte ouverte. La juge en charge est repartie avec ses téléphones. Dois-je considérer comme une anecdote le fait que cette magistrate soit membre du Syndicat de la magistrature? Ce syndicat désormais célèbre pour avoir affiché dans ses locaux le tristement fameux «mur des cons», où j'occupe une place de choix! Dois-je considérer qu'il s'agit d'un exercice serein et impartial de la justice? Augmenterai-je la gravité de mon cas en informant mes lecteurs que l'un des juges qui enquêtent sur le prétendu financement Kadhafi est celui-là même qui a signé, en juin 2012, l'appel des quatre-vingt-deux juges d'instruction, dont le ciblage de ma personne et de ma politique est transparent? Au moins dois-je être tranquillisé sur la clarté des opinions politiques d'un magistrat dont le devoir est pourtant d'enquêter à charge et à décharge. Pour la charge, je crois que l'on peut être confiant, mais pour la décharge… Quel justiciable voudrait connaître une situation semblable?

Et pourtant, envers et contre tout, je garde confiance dans l'institution judiciaire, dans l'impartialité de l'immense majorité des juges, dans la capacité de la justice à ne pas se laisser instrumentaliser.

Mon propos n'est pas de me plaindre. Je ne demande à personne de s'apitoyer sur mon sort. Ce texte est un appel à la conscience, aux convictions, aux principes de tous ceux qui croient en la République.

Aux Français qui n'ont pas voté pour moi, je demande d'oublier mon cas personnel et de penser à la République et à la France. Au nom de leurs propres convictions, peuvent-ils accepter ces violations répétées de nos principes les plus chers?

À ceux qui me sont attachés, je veux dire que je n'ai jamais trahi leur confiance. J'accepte tous les combats à condition qu'ils soient loyaux. Je refuse que la vie politique française ne fasse place qu'aux coups tordus et aux manipulations grossières.

Je veux affirmer que je n'ai jamais demandé à être au-dessus des lois, mais que je ne peux accepter d'être en dessous de celles-ci.
Enfin, à tous ceux qui auraient à redouter mon retour, qu'ils soient assurés que la meilleure façon de l'éviter serait que je puisse vivre ma vie simplement, tranquillement… au fond, comme un citoyen «normal » ! "


LES AFFAIRES, QUELLES AFFAIRES ?

 

Sarko barbu


On n’en finit pas. Médiapart publie les « écoutes ». Mr Plenel qui reprochait l’autre soir sur un plateau de télé, à Nicolas Sarkozy des manœuvres qui violent le secret de l’instruction ne fait pas mieux ! La publication des écoutes constituent bien un viol et on se demande qui les lui a procurées. Enfin, non, on sait bien qu’il existe une porosité entre certains juges et les médias.

Tout cela pour accréditer que l’ancien président est un type pourri qui n’en finit pas d’être poursuivi par les affaires. Justement parlons-en !

L’affaire Bettencourt : elle était au départ un différend uniquement familial. C’est à la suite des enregistrements clandestins du majordome qu’incidemment on a fait entrer Nicolas Sarkozy dans la ronde en le suspectant de financement occulte de la campagne de 2007. « Abus de faiblesse » sur Mme Bettencourt a conclu le juge d’instruction (uniquement à charge), alors qu’à l’époque André Bettencourt vivait encore ! Finalement un non-lieu. Mais on se souvient du cirque mené par les élus PS à l’Assemblée Nationale et finalement la démission d’Eric Woerth. Tourmente largement relayée par des médias enragés.

L’affaire Karachi : du nom de l’attentat qui a coûté la vie à des membres français de la DCN, dans laquelle sont impliqués Edouard Balladur et François Léotard pour le financement de la campagne de 1995. Malgré tous leurs efforts, les juges n’ont pas réussi à impliquer Nicolas Sarkozy. Mais ils essaient encore par le biais de l’affaire Takiedine. Qui instrumente ? Les mêmes juges.

L’affaire des sondages de l’Elysée : elle est instruite à la suite d’une plainte d’Anticor, association de gauche à laquelle adhère… Mme Taubira. Rappelons qu’aucun texte ne régissait à l’époque le financement des sondages présidentiels et que c’est Nicolas Sarkozy qui a mis le budget de l’Elysée sur le contrôle du Parlement.

L’affaire Tapie : une belle embrouille dans laquelle Tapie a été la victime du PS. L’arbitrage dont il a bénéficié est attaqué et la procédure n’est pas terminée. Mais tout a été fait pour tenter de « mouiller » Nicolas Sarkozy sans y parvenir jusqu’à maintenant, d’où l’intérêt de garder la main sur les fameux agendas (illégalement ?).

L’affaire du financement lybien : encore de l’argent pour la campagne de 2007. Décidément, elle aurait coûté vraiment cher cette campagne. On se demande même à quoi sert la commission de contrôle des comptes, pourtant réputée tâtillonne. Ces comptes ont déjà été passés deux fois à la loupe sans rien trouver ! Oui, mais Médiapart à des « sources ». Dommage que les juges n’interrogent pas les bonnes personnes. Qui instrumente ? Toujours les mêmes !

Et maintenant, l’affaire du « trafic d’influence » : L’affaire Bettencourt étant soldée, les autres étant fumeuses, il fallait bien trouver quelque chose de neuf. Sauf que ces écoutes ont toutes les chances d’être jugées irrégulières et donc toute la procédure qui va avec serait annulée. Alors on « publie » pour tenter d’empêcher le droit de s’appliquer !  La boucle est bouclée. Qui est encore à la manœuvre ? Les mêmes acteurs.

Trop c’est trop. La chasse à l’homme doit finir. "Les affaires, je ne les invente pas !"  clame le sombre Ayrault. Ah non ? C'est le PS qui les fabrique ! La gauche ne se rend même pas compte que tout cela révulse les Français de droite et les radicalise. En attendant, on va se défouler dans les urnes !

 


JUSTICE : LA GRANDE DEFIANCE

Justice
La Justice

 

Un pays où les citoyens n’ont plus confiance dans leur justice n’est plus vraiment une démocratie, car cela veut dire que l’équilibre institutionnel entre les pouvoirs n’est plus respecté ou perçu comme tel, ce qui revient au même. Et comment les Français pourraient-ils avoir confiance ?

Pourquoi nier l’évidence ?

Quand le sombre Ayrault reconnait à la télévision que son gouvernement était au courant des poursuites dont Nicolas Sarkozy faisait l’objet pour trafic d’influence, il met au jour ce qui était une évidence pour tout le monde et « Le Canard enchaîné » ne s’est pas privé de révéler que le parquet avait transmis à la garde des Sceaux, une note datée du 26 février l’informant de l’évolution de l’affaire et des écoutes téléphoniques qui ont déclenché l’enquête. Mme Taubira a donc été prise en flagrant délit de mensonge. Elle s’en est défendu en affirmant qu’elle ignorait tout du contenu des écoutes, nouveau mensonge comme en témoigne les documents qu’elle brandissait ! Le « Canard » affirme en outre que le ministre de l’Intérieur était informé par ses services depuis longtemps, ce que Manuel Valls a nié. Dans ces conditions, on ne voit pas comment le président de la République lui-même aurait été tenu dans l’ignorance.

Connivence !

Pour le gouvernement, l’ennui est qu’il a toujours nié avoir été informé  de la procédure jusqu’au 11 mars au soir, quand M. Ayrault est passé aux aveux sous une forme particulièrement alambiquée. Cette volonté de nier la réalité du fonctionnement normal de nos institutions sous couvert de vouloir paraître plus propre qu’il n’est besoin, est malsaine et cache une autre réalité plausible : celle de la connivence entre le pouvoir actuel et une justice politique qui a soif d’aller dans son sens. Les ministres savaient forcément. Cela veut dire au moins qu’ils ont laissé les juges et les policiers placer des écoutes, ce qui est tout à fait légal, mais sans précédent, s’agissant d’un avocat et de son client ou d’un ancien président.

La justice va trop loin.

Les informations livrées par le « Canard » alimentent la thèse de l’acharnement de la justice. Dans tous les médias, on parle de « pêche au chalut » : pas moins de 10 juges enquêtent sur l’ancien président et fouillent dans ses actions présentes et passées pour y trouver le délit qui le ferait tomber. Ils n’ont pas d’idée préconçue sur la faute commise : n’importe laquelle fera l’affaire, comme cette histoire de pseudo trafic d’influence impliquant un juge très important, Gilbert Azibert. On constate que la justice, sans doute déçue du non-lieu dans l’affaire Bettencourt, cherche frénétiquement un nouveau chef d’accusation. Ce déploiement de forces judiciaires très coûteux pour le contribuable doit entretenir le soupçon permanent sur les manquements au droit éventuels que l’on pourrait reprocher à Nicolas Sarkozy. Pour beaucoup de gens, le zèle de la justice semble excessif et le gouvernement joue un rôle trouble, ce qui fait que le climat politique est délétère.

Cour de cassation : où est le courage ? 

Dans l’affaire Bettencourt, la Cour de cassation s’est déclarée incapable de dire si les agendas de M. Sarkozy, dont la justice a gardé la copie, doivent lui être restitués. Cette non-décision est honteuse et n’a pas amélioré l’image de la justice française. Le tribunal suprême a pour tâche de trancher quand une affaire n’a pas été résolue aux niveaux judiciaires moins élevés. Résultat : les agendas ne sont pas rendus à l’ancien président, bien que l’affaire qui a motivé leur saisie se soit terminée par un non-lieu ! Ils pourront donc être utilisés, sans qu’on sache si la constitution est respectée, dans d’autres dossiers : Tapie, Kadhafi ou sondages de l’Élysée, toutes affaires inventées par la gauche ou instrumentalisées par ses satellites. Et ce ne serait pas de l’acharnement ?

La revanche des juges.

L’animosité de la profession judiciaire à l’encontre de l’ancien président n’est un secret pour personne. C’est vrai qu’il n’aimait pas les juges, le leur a fait savoir en les comparants à des « petits pois », et leur a infligé une réforme qu’ils ont combattue. Ce sont des hommes et des femmes de conviction, souvent d’opinion « orientée », comme en témoigne l’existence du Syndicat de la magistrature, qui n’a jamais caché sa très forte orientation à gauche, au point d’avoir couvert un mur,  qu’il a lui-même appelé le « mur des cons », des photos de toutes les personnalités, pour la plupart de droite, qu’il juge ainsi sans procès. Ils veulent prendre leur revanche, alors ne nous étonnons pas que la justice soit bancale. La mise en examen (récente) de la présidente jugée responsable de ce "mur des cons" à la suite d'une douzaine de plaintes est une maigre consolation et peut-être un contre-feu pour donner le change. Mais quel média en parle ?

Pour le moment, tout le monde a perdu, la justice parce qu’elle va trop loin tout en s’abritant hypocritement sous un juridisme formel, le gouvernement parce qu’il ment, le Président parce qu’il apparaît de moins en moins comme l’homme aux vertus inaltérables et de plus en plus comme un politicien retors sinon pervers, et Nicolas Sarkozy parce que, décidément, on ne cesse de lui accrocher d’innombrables casseroles. Inutile de nommer ceux qui gagnent : l’extrême droite, mais cela fait partie des buts recherchés, et l’abstention.

 

 


LA PREUVE PAR L'EXEMPLE

 

Si l'on veut une preuve de la collusion entre l'exécutif et la justice, en voilà une : un lapsus de Michel Sapin qui annonce l'enquête sur l'UMP avant qu'elle ne soit rendue publique !  Et cet aveu du même : "les enquêtes sur Sarkozy, on va s'en occuper !". Vous en voulez une autre ? pourquoi donc les magistrats de la Cour de Cassation ont-ils botté en touche et n'ont pas suivi les réquisitions du Procureur général sur l'inconstitutionnalité de la saisie des agendas de Sarkozy ? Pressions du pouvoir ? Tout le monde s'interroge et certains jugent même honteux ce défaussement. 

La chasse à l'homme va donc pouvoir continuer. Objectif : faire monter le vote Front National le plus haut possible pour assurer la réélection du pingouin.

Et l'intérêt du pays ? Mais de quoi parlez-vous ?

 

 


LA PIEUVRE ROSE

 

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L’affaire des écoutes concernant Nicolas Sarkozy est un pur scandale. Elle est une démonstration, s’il en était besoin que notre pays n’en finit pas d’être étreint par la pieuvre rose dont les tentacules enserrent toutes ses fonctions. Avec l’arrivée de François Hollande, elle a étendu son pouvoir tentaculaire jusqu’à la tête de l’exécutif. Elle détient tous les pouvoirs : le gouvernement, ses ministères et l’ensemble des services où l’on n’a pas hésité à mettre en place les personnes adéquates, jusqu’aux rouages régionaux et départementaux par le jeu des chaises musicales dans les directions et les préfectures ; le pouvoir législatif, naturellement avec une majorité aux ordres, même si au Sénat, ça regimbe ; elle gouverne toutes les régions sauf une, où elle s’est empressée de renouveler là aussi les personnels, les deux tiers des départements, 55% des villes de plus de 9 000 habitants. Cette sorte de mafia vit grassement sur le dos des Français. Il suffit de lire l’ouvrage « Heureux comme un socialiste en France » pour s’en convaincre si besoin était.

Ainsi les Français doivent s’adapter au nouvel ordre que la mafia rose veut leur imposer. Elle a, à sa disposition, un arsenal de moyens à commencer par le plus pernicieux : elle s’est érigée en gardienne de la vertu républicaine.

La morale rose.

C’est un paravent grand teint à l’abri duquel elle peut ensuite manœuvrer en toute impunité. Les ressorts sont connus par coeur tant ils sont revendiqués avec véhémence. Le pouvoir rose incarne la République, la vraie, la Démocratie, la Justice, la Laïcité. Elle se veut gardienne exigeante de la séparation des pouvoirs. On imagine ces parangons de vertu menant une vie austère. Les derniers exploits du Président nous montrent bien que non. Car derrière le paravent, la manière d’agir est inversement proportionnelle à la vigueur avec laquelle les principes sont énoncés. Ces gens-là  mentent, font preuve de la démagogie la plus vile, cultivent un clientélisme éhonté dans les collectivités qu’ils gèrent, connaissent des dérives affairistes comme dans le Nord-Pas-de-Calais ou les Bouches du Rhône dont on ne parle guère.

Le fascisme rose de M. Valls.

La manière dont notre ministre de l’Intérieur exerce sa responsabilité en est une bonne illustration. Sa manière de réprimer est sélective selon la couleur des manifestants, on l’a bien vu. Les moyens les plus brutaux ont été réservés aux moins violents, ceux de la manif’ pour tous, parfois en des affrontements à la limite du ridicule, notamment contre les « veilleurs ». Le procédé utilisé pour manipuler la jeune étudiante russe en lui demandant d’espionner la manif’ en échange d’une naturalisation est odieux, mais relève de la même logique. Est-on respectueux de la liberté quand on met des dizaines de jeunes en garde à vue, sans motif ?  Il faut faire respecter l’ordre « rose » !

L’inquisition rose de Mme Taubira.

Le dernier épisode nous aura au moins amusés : la Garde des Sceaux prise en flagrant délit de mensonge.  Comme si, à son poste, elle n’était pas informée des dossiers sensibles, alors qu’elle avait tout récemment exigé le contraire par circulaire. Et puis, il y a une telle porosité entre son cabinet et le Syndicat de la Magistrature,  que le soupçon sur la réalité de la séparation des pouvoirs peut être porté. La connivence idéologique est telle qu’elle pourrait même être factice. Avec les écoutes, elle devient la grande prêtresse de l’inquisition bien-pensante. Ces agissements font vivre la France dans un climat étouffant. On le doit à une justice devenue détestable à cause du soupçon de partialité idéologique : des juges qui traquent et des moralistes qui les approuvent, qui instruisent uniquement à charge et qui n’hésitent pas à recourir à l’espionnage. Cela rappelle une triste époque. Quand le secret n'est plus possible entre un avocat et son client, la tyrannie n'est pas loin !

Les Khmers rose à l’Education.

Avec M. Peillon et Mme Vallaud-Belkacem, nous sommes servis. Ils ont décidé de rééduquer les Français. En commençant dès la maternelle. La crèche, même s’ils pouvaient. Avant d’apprendre à lire, écrire et compter, nos chers bambins doivent d’abord assimiler les codes de la nouvelle société dans laquelle on décide à la place de leurs parents, ils devront vivre. Comme la théorie du Genre a commencé à faire scandale, les deux ministres ont fait procéder à un lifting du vocabulaire pour rendre l’opération plus soft. Il faut lutter contre les stéréotypes de genre de façon quasi obsessionnelle. Et apprendre aussi l’égalité, jusqu’à l’absurde égalitarisme qui nivelle tous les talents. Si on arrêtait les délires ?  Ce qui fait peur, ce sont les certitudes dont ces gens-là sont remplis.

Les médias roses.

Autrefois, nous avions des journaux d’opinion. Des vrais. Aujourd’hui, même au Figaro, de nombreux journalistes sont de gauche. C’est ainsi. C’est une corporation qui vote à 90% à gauche. Cela n’empêche pas, évidemment d’avoir des médias clairement affichés à gauche, mais ce sont des journaux. Dans les médias audio-visuels on reconnait la couleur au discours du journaliste, car elle n’est jamais revendiquée. On ne s’étonnera donc pas de la connivence : elle est naturelle. Et la complaisance va avec. L’information est donc forcément orientée.

Et la boucle est bouclée !

On en vient à l’affaire Sarkozy qui resurgit opportunément sur la scène publique à moins de quinze jours des municipales. On apprend, par une indiscrétion, qu’il était sur écoute depuis un an dans le cadre de l’affaire de l’hypothétique financement par la Lybie de la campagne de 2007. Cette affaire avait été lancée par Médiapart avec un document qui s’est avéré être un faux. Cela a conduit l’ancien président à porter plainte contre le site en question. Et voilà que c’est lui qui est écouté ! Fort, non ? Que donc tous ses interlocuteurs ont été écoutés. Et comme on ne trouve rien, les écoutes s’étendent au-delà de toute mesure. Pour finir par trouver un misérable prétexte à ouvrir une information pour un possible trafic d’influence. Car c’était ça le but : l’engluer dans une nouvelle affaire pour l’empêcher de revenir en politique. Et qui nous dit que l’article du Point sur les surfacturations de Bygmalion n’a pas été inspiré par des propos relevés dans ces écoutes parmi les nombreux interlocuteurs de Nicolas Sarkozy et qui auraient opportunément fuitées pour créer le trouble dans l’UMP au moment où le parti d’opposition est en posture de remporter une victoire électorale ?  Car à n’en pas douter, l’ancien président est un dangereux malfaiteur qui justifie que 10 magistrats s’occupent de son cas, 50 policiers et 4 agents d’écoute 24 heures sur 24 ! Pire qu'un complot !

Et si on commençait à couper une partie des tentacules le 23 mars ! Electeurs de droite, ne nous faisons pas avoir par la mafia rose !

 

 


UN ETAT SECTAIRE ET MAFIEUX ?

 

Elysée

Rose mafia.

Ce que nous venons d’apprendre avec la mise sur écoute téléphonique de Nicolas Sarkozy, sans que les motifs soient clairement établis, c’est que nous ne sommes plus dans un pays de liberté. Nous sommes entrés dans une dictature larvée où des juges font la loi, en connivence avec une majorité politique et un exécutif désavoués lourdement par le peuple avec la complicité de médias aveuglés par l’idéologie. On avait déjà à subir la dictature intellectuelle et idéologique d’une caste médiatico-culturelle. S’y ajoute maintenant celle de juges et de magistrats qui décident de la culpabilité selon leur seule et intime conviction, cherchant sans cesse et par tous les moyens, les éléments qui permettraient de faire condamner l’ancien président de la République. Ils peuvent compter sur une certaine presse servile qui ne s’encombre pas de la présomption d’innocence. Avec le relais des petites phrases assorties de « si » servies par les hiérarques de gauche, la boucle est bouclée. La mafia ne fonctionne pas autrement.

Une justice stalinienne ?

Ce que nous découvrons aussi c’est une volonté de harcèlement judiciaire par tous les moyens pour maintenir le soupçon sur l’ancien chef de l’Etat. Qu’on en juge : l’affaire Bettencourt dont on se souvient la tempête que les socialistes avaient soulevée s’est terminée par un non-lieu, l’affaire « Karachi » sur laquelle on enquête depuis plusieurs années n’a pas permis d’incriminer Nicolas Sarkozy, et l’affaire « Kadafi » sur le soi-disant financement de la campagne de 2007 repose sur une accusation tellement extravagante (52 millions de dollars) sans qu’on ait le moindre élément tangible qu’on se demande bien pourquoi son instruction continue. C’est d’ailleurs cette dernière qui a déclenché les « écoutes » qui font aujourd’hui scandale. Puisqu’on n’a pas de preuves, on va en chercher ! Quitte à en fabriquer ? Cela ressemble aux procès de Moscou.

On verra bientôt, avec l'avis de la cour de cassation sur la saisie "inconstitutionnelle" des agendas du président Sarkozy, s'il existe encore une indépendance de la justice !

La liberté bafouée.

La publication des écoutes « Buisson » relève du comportement indigne de la part d’un collaborateur. Mais l'affaire appartient au domaine privé et elles n’auraient jamais dû faire l’objet d’une publication. Ayant été volées, le délit de recel peut être retenu contre ceux qui les exploitent. Elles paraissent bien anodines à côté du procédé utilisé par la justice dans la poursuite de ses enquêtes qui est un abus de pouvoir inadmissible et une scandaleuse atteinte à la liberté.

Depuis un an Nicolas Sarkozy et son défenseur Me Thierry Herzog sont sur écoute. Jamais en France un ancien président de la République n’a connu ce sort. Il faudrait donc qu’il y ait des motifs réels et graves. On ne les connait pas. S'agissant de son avocat, c’est plus compliqué encore : un avocat peut être écouté et perquisitionné si certaines conditions sont remplies, ce qui ne semblent pas le cas dans cette affaire. C’est pourquoi elle provoque une émotion considérable dans le milieu judiciaire. Ces écoutes ont été ordonnées dans le cadre de l'information relative au soutien financier supposé de la Libye à la campagne présidentielle de Sarkozy en 2007, dont les comptes ont été pourtant validés. Elles ont permis au pouvoir judiciaire et donc au pouvoir politique de se tenir informés de tous les propos tenus au téléphone par Sarkozy, relatifs aussi bien à sa vie publique qu'à sa vie privée, et à son insu, des conversations échangées avec ses interlocuteurs sur tous les sujets. Il ne semble pas qu’il ait été trouvé quelque chose sur cette affaire. Par contre, les enquêteurs saisirent un jour une conversation entre Sarkozy et son avocat, d'où il ressortait que les deux hommes étaient informés de l'évolution des  dossiers (Bettencourt, Tapie, …) par un de leurs amis, Gilbert Azibert, avocat général près la Cour de cassation, et que ce dernier avait exprimé le souhait que Nicolas Sarkozy soutienne sa candidature au poste de conseiller d'État à Monaco. La justice avait enfin un prétexte : « trafic d’influence » !

La chasse à l’homme. 

Dans une procédure accélérée, le tout récent « parquet national financier », nommé sur proposition de la gauchiste Taubira par François Hollande et contesté par la majorité du monde judiciaire, fut saisi de ce dossier et ouvrit, à peine installé, dès le 26 février dernier, une information judiciaire visant Nicolas Sarkozy. Une gigantesque opération policière a été aussitôt engagée : perquisitions à la Cour de cassation et au domicile de Me Herzog et de Gilbert Azibert, saisies de courrier, de documents, de téléphones. Du jamais vu ! Et tant d'efforts, de moyens, d'énergie, une montagne de haine pour accoucher d'une souris dérisoire : l'intervention d'un ancien président de la République en faveur d'un haut fonctionnaire à la veille de sa retraite pour la nomination à un poste honorifique à Monaco dont on sait maintenant que la principauté n’a jamais été l’objet d’intervention extérieure et que la candidature de M. Azibert n'avait même pas été retenue ! Où est donc le « trafic d’influence » et pour quel bénéfice ? 

Au moment où je termine ces lignes,  j'apprends que M. Azibert a fait une tentative de suicide, ce qui donne un tour dramatique à cette affaire et la rend encore plus sinistre. Voilà où peuvent conduire les agissements d'un pouvoir et d'une justice aveuglés.

Au profit de qui ?

Les tentatives Désir de reprendre la main en parlant à tout bout de champ de « scandale » sont aussi crédibles que le pompier pyromane qui crie « au feu ! ». La voix tonitruante en moins, on croirait entendre Georges Marchais. Aussi peu crédible mais plus blafard. S’il croit par ce moyen démobiliser l’électorat de droite dans quinze jours, car c’est le but, il se fourre le doigt dans l’œil !

Plus sérieusement, tout dans cette affaire des écoutes - les procédures utilisées, les méthodes, la précipitation, les violations du secret, l'abus des pouvoirs, l'atteinte aux libertés et aux droits de la défense -, tout atteste d'un acharnement qui éveille le soupçon, et le soupçon ne peut être que politique. C’est l’acharnement d’un président de la République qui entretient une sourde rancune contre son prédécesseur depuis son élection. Et il bénéficie de la complaisance de juges qui partagent la même rancune et la même haine. En tout cas, il est permis de le penser !

Et y’en a marre !

L'obstination que le pouvoir déploie à poursuivre l'ancien chef de l'État, en utilisant des procédés à la limite du droit, répond davantage à d'autres préoccupations qu’à un souci de justice : c’est l'assouvissement d'une haine à peine cachée, la destruction politique d'un adversaire ou encore une  diversion pour masquer ses propres insuffisances. Le discours moral qui les enveloppent et dont les socialistes ont le secret n’arrive pas à en cacher la bassesse. Mais il accrédite le « tous pourris ». Personne n’y gagne dans le personnel politique de tout bord. Et les socialistes feraient bien de se méfier du retour du « boomerang » dans les urnes. Même Marine Le Pen se méfie, elle qui cherche une respectabilité toujours à conquérir. Le résultat à en attendre est une radicalisation toujours un peu plus forte de l’électorat de Nicolas Sarkozy et de cela, on peut les remercier.

Car nous ne laisserons pas faire ! Et "ils" ne nous empêcheront pas de croire, jusqu'à la preuve du contraire, que Nicolas Sarkozy est, comme le dit Nathalie Kosciusko-Morizet, un homme honnête et intègre. Et dont on voudrait bien que la présomption d'innocence à son égard soit respectée. 

 


A L'EST, DU NOUVEAU !

L'UMP comme on l'aime, hier soir à Strasbourg.

UMP Strasbourg

Meeting de soutien à Fabienne Keller avec Jean-François Copé, François Fillon et Jean-Pierre Raffarin.

 

Pour la première fois depuis le début de la campagne des municipales, le président de l'UMP Jean-François Copé et les deux anciens Premiers ministres François Fillon et Jean-Pierre Raffarin ont tenu un meeting commun, dans une démonstration d'unité à trois semaines du scrutin.

Les trois hommes étaient venus soutenir Fabienne Keller, sénatrice UMP du Bas-Rhin, maire de la ville de 2001 à 2008 et qui est de nouveau candidate. Tous trois ont plaidé pour le besoin « d'unité » de l’UMP, appelant les électeurs à administrer une sévère correction au pouvoir socialiste à l'occasion des municipales et il n'y a pas d'autre choix pour y parvenir que d'utiliser son bulletin de vote.

« L'intérêt national commande d'être rassemblé", a plaidé François Fillon, qui a ajouté agir collectivement avec Jean-François Copé, comme il le fera lors d'un meeting à Eysines, près de Bordeaux, avec Alain Juppé.

 

 


J’AI DIT BIZARRE, COMME C’EST BIZARRE…

 

Oui, vraiment bizarre toutes ces affaires qui fleurissent à quelques jours du premier tour des municipales à propos desquelles le laquais Désir n’hésite pas à monter sur ses grands chevaux.

Au point qu’on en oublierait que le gouvernement est aux abonnés absents, que le sombre Ayrault est devenu évanescent et que le pingouin tortille en agitant ses petits ailerons pour essayer sans grand succès d’exister sur la scène internationale. Ce gros paresseux aurait pu au moins relire le discours qu’on lui avait écrit pour le dîner annuel du CRIF avant de le prononcer tant cela se voyait qu’il le découvrait au fur et à mesure.

Ne revenons pas sur « l’affaire Copé », qui a fait prendre un coup de sang au Président de l’UMP, un peu inutile d’ailleurs, tant à la lecture du Point, on se perd dans un embrouillamini confus d’affirmations non étayées. La plainte suffisait.

Ce sont maintenant les enregistrements clandestins de Patrick Buisson qui font les choux gras de médias toujours à l’affût d’une malfaisance juteuse. Pour y apprendre  quoi : des confidences sorties de leur contexte  du même type que celles du wikileaks et n’ont d’intérêt que pour les amateurs de politique de caniveau. De quoi être indigné, en effet. Mais franchement, est-ce qu’il y a de quoi en faire une affaire d’Etat et demander une commission d’enquête parlementaire ? Pourtant, on voit bien à qui cela doit nuire en exploitant le filon.

Et puis ces affaires judiciaires qui visent toujours les mêmes qui fleurissent comme pâquerettes au printemps, alimentées par le terreau de proches élections : c’est maintenant l’avocat de Nicolas Sarkozy, Maitre Thierry Herzog,  qui fait l’objet d’une enquête à la suite d’une plainte contre X, pour trafic d’influence en relation avec les agendas du Président et l’affaire Bettencourt… qui ressort à point nommé. Information ouverte le 26 février ! Dare-dare, les perquisitions, pas vrai ? Comme par hasard, cette information judiciaire est la première diligentée par le nouveau « parquet national financier ». Avec des juges pour le moins zélés ! Il semblait pourtant que Nicolas Sarkozy avait bénéficié d’un non-lieu…

Une actualité qui occulte la redoutable vacuité de la présidence dans la crise qui se déroule aux frontières de l’Europe et qui oppose l’Ukraine à la malignité de Poutine. Ce n’est pas un raccrochage aux branches de dernière minute en profitant du passage de John Kerry  sur le dossier Liban qui comblera le vide abyssal laissé par notre pingouin. Le sommet impromptu de Paris ressemble à une récupération après que les autres aient fait le boulot. La vérité  c’est que c’est l’Allemagne qui a été vraiment à la manœuvre.

Une actualité qui fait oublier l’absence de campagne nationale du PS pour les municipales, et il est d’ailleurs devenu le parti le plus discret de France. Cherchez donc son emblème sur les affiches de ses candidats ! Le poing et la rose ont disparu la plupart du temps. Pas très vendeur par les temps qui courent.

Une actualité qui fait passer à la trappe la colère noire de Bernadette Chirac, soutenue par de nombreux présidents de Conseils généraux, contre le charcutage électoral d’une ampleur inégalée pratiqué par les sbires de Manuel Valls.

Une actualité qui tente de mettre un écran de fumée devant la dernière prise de position de la commission de Bruxelles qui vient de mettre la France sous surveillance renforcée pour son manque de compétitivité et le niveau élevé de sa dette…

Une actualité qui tente de faire oublier à l’électorat de la gauche que celle-ci va perdre près d’une centaine de villes, comme en témoignent les indications données jour après jour par les sondages, et tente, du coup de démobiliser celui de droite par tous les moyens pour tenter de sauver les meubles.

Mais voilà, personne n’est dupe. Il y aura bien une raclée et elle sera méritée ! Et ça, c’est tout sauf bizarre …


DES VERTS ET DES PAS MÛRS !

 

  Clown

Voilà un petit chef d’œuvre d’humour paru ce matin dans « les Echos » que je me fais un devoir de partager avec vous. Il donne une bonne idée de la farce permanente à laquelle se livrent ceux qui nous gouvernent :

 

 « LE BILLET  DE FAVILLA

Mises en scène et dégradés de vert

Les Verts et le gouvernement nous servent un indescriptible vaudeville – avec fausses sorties et portes qui claquent. Les commentateurs politiques sont ainsi conduits à analyser ces péripéties en employant, sans le savoir, les méthodes des critiques de scène. Quand par exemple M Duflot, ministre, déclare bravement que, si elle ne l’était pas, elle aurait défilé « plutôt deux fois qu’une » contre le projet d’aéroport cher à son Premier ministre, fait-elle du Feydeau, du Courteline ou du Labiche, ou bien dans des genres plus contemporains, du Ionesco, du Topor ou du Dubillard ? La question mérite d’être posée. Si l’on allait jusqu’à détailler l’éventail de ces registres (le ridicule, le médiocre, l’incongru, l’absurde, le surréaliste, l’inquiétant…). On se ferait dire que c’est là une manière bien légère de commenter la politique. Que dira-t-on, alors, de cette manière de gouverner ?

Pour en finir avec le théâtre, et un Jean-Marc Ayrault dont on ne sait s’il fait du Molière ou du Crommelynck, il vaudrait mieux, disent certains, s’intéresser aux nuances qui se dégagent de ces échanges hauts en couleur. La métaphore est un peu usée, mais ce sont les protagonistes eux-mêmes qui y ont poussé. Les écologistes en s’attribuant le vert faute de pouvoir se définir davantage, les socialistes le rose (et la rose) pour sourire au peuple. Aujourd’hui, le rose vif des années 1980 tourne au vieux rose de la social- démocratie élyséenne. Quant aux Verts, ils se constellent volontiers de rouge dans leurs congrès et se maculent de noir dans leurs manifs, ce qui fait un barbouillis dégradé de vert qui évoque un cahier d’écolier mal tenu.

En fait, c’est cela, tous ces gens se tiennent mal. Ils confondent le théâtre avec les intrigues, et affichent leurs couleurs sans nettoyer les pinceaux. Ne disons rien du texte : l’écologie est d’abord une discipline, ils en manquent ; une politique énergétique est une action à mener, ils croient que c’est une loi à voter ; un ministre sert l’intérêt général, ils servent leur boutique… Se rendent-ils compte, au moins, qu’ils vont droit à la volée de bois vert ? »

 


LE TOCSIN DE LA REVOLTE.

Copé JF



 Les médias dans leur ensemble, prennent très mal les deux propositions de Jean-François Copé. En proposant d’instituer par la loi la transparence des comptes de tous les partis politiques et mettre à égalité avec les politiques la gent journalistique et médiatique sur la publication du patrimoine, il obtient un joli tollé. On aura droit à tout : sarcasmes, dérision, indignation, et à tous les qualificatifs : coup politique, manœuvre, leurre… pour justifier la poursuite du « lynchage ».

Pourtant, ils ont tort de tourner en dérision ces deux propositions, car elles sonnent comme le tocsin de la révolte contre une dictature intellectuelle qui s’exprime au grand jour, comme l’agression dont a été victime Denis Tillinac chez Ruquier où il s’est fait traiter de « vieux con » par l’animateur, avant d’être pris violemment à parti par Aymeric Caron, avec l’arrogance insultante des gens qui n’ont que des certitudes. Mais en général cette censure est larvée, rampante, procède par omission sélective, tronque les débats…

Le journalisme auquel on a à faire aujourd’hui est de plus en plus un « sous-journalisme » mal documenté, maniant une langue approximative, cédant à la « bien-pensance » ambiante. Un bon exemple en est la référence au quinquennat de Nicolas Sarkozy, dans les interviewes ou les débats. elle est systématique dès qu’un élu de droite fait une proposition : « Pourquoi vous ne l’avez pas fait ? » le rembarre-t-on. Suit forcément une obligation de se justifier qui le met en situation de culpabilité. De même quand un élu de gauche se réfère au bilan, aucun journaliste ne l’arrête pour lui dire que ce n’est plus d’actualité, alors que le propos est évidemment malhonnête intellectuellement dès lors qu’il est sorti du contexte.

Le dernier exemple en date, c’est l’attitude de Mme Vallaud-Belkacem face à Bruno Lemaire, au « Grand Jury RTL ». Cette femme est l’archétype de l’intellectuelle de gauche, qui débite ses arguments comme un robot, inlassablement. Il ne s’agit pas de convaincre, il s’agit d’asséner des certitudes qui ne se discutent pas. Formatage impeccable. Dialectique imparable. Derrière le sourire, il n’y a aucune humanité, mais la haine de l’adversaire est perceptible. On en arrive même à comprendre que, pour elle, les opposants incarnent un mal qu’il faut éradiquer... La dictature n’est pas loin. Le surnom de « Khmère rose » est décidément bien trouvé. Débat faussé, échange impossible, animateur aux abonnés absents.

Heureusement, tous les médias ne tombent pas dans ces outrances. Encore qu’il devienne difficile de s’exprimer quand on n’est pas de gauche : on prend le risque de voir ses propos déformés par le kaléidoscope très particulier d’un conformisme de la pensée. C’est tellement vrai, qu’il va bientôt falloir parler la « novlangue » socialiste pour se faire comprendre. Et pratiquer par « éléments de langage » !

Après on s’étonne de la baisse du lectorat. Des journaux généralistes, réputés faire de l’information générale, sont abandonnés par leurs lecteurs qui en ont assez des articles tendancieux. Quitte à lire une presse d’opinion, autant la choisir.

Pour revenir à Jean-François Copé, celui-ci a été victime d’une agression très violente de la part de FO Giesberg lors de son passage à « Des Paroles et Des Actes ». Le journaliste ne s’est pas contenté d’être critique, il voulait « humilier », et ça, c’est inacceptable. Le Président de l’UMP n’invente rien quand il dit qu’il est victime d’une sorte de « chasse à l’homme ». L’enquête, que l’hebdomadaire a publiée la semaine dernière, le vise personnellement, mais en même temps elle porte atteinte à la crédibilité d’un parti politique qui est en position de remporter une victoire électorale dans trois semaines. Tout se passe comme s’il fallait à tout prix empêcher cela. Quitte à faire le jeu de l’extrême-droite. On ne peut pas s’empêcher de faire l’amalgame, avec en arrière-pensée, la volonté de réveiller une guerre interne que certains verraient  se rallumer avec délectation. Le « bashing » est devenu le sport médiatique le plus pratiqué. Il est dommage que des hebdomadaires comme « Le Point » qui multiplie les « unes » provocatrices, s’y adonnent. Que le journal Le Monde s’y soit mis, est moins surprenant. A quelques encablures des municipales, porter un coup à la « droite », ça ne fait pas de mal. Il y a longtemps que ce « grand quotidien du soir » a perdu ses lettres de noblesse. Quelle confiance peut-on avoir dans ce journalisme dit "d'investigation" ?

Je suis persuadé que tout cela contribue à l’atmosphère qui règne en France. Le pays est exaspéré : ras-le-bol fiscal, justice douteuse, répression sélective, économie ligotée, projets sociétaux clivants, et en plus il faut supporter les donneurs de leçons pourtant en situation d’échec sur toute la ligne !

Heureusement, il y a internet pour s’évader et échapper à l’embrigadement.

Et la révolte, n’en doutons pas, elle va s’exprimer dans les urnes ! 

 


MA RECOLTE DE LA SEMAINE

Longue vue de pirate

 

Le début de la semaine a été dominé par deux faits majeurs :

Les chiffres du chômage de janvier : « A deux doigts de l’inversion » nous avait expliqué M.Sapin. Et malgré ses nouvelles explications toujours aussi alambiquées, comme quoi la hausse était en fait baissière, force est de constater que le chômage augmente et a même repris, malheureusement, de la vigueur. Plus je pédale moins vite, moins j’avance plus vite !

Les commentaires sur la vraie fausse visite de Hollande au salon de l’Agriculture : Vous avez vu, le climat « apaisé » de la visite du pingouin au milieu des bovins. Pas de manif’, pas de propos déplacés, pas de sifflets… Forcément c’était avant l’ouverture au public, et le parcours avait été savamment choisi et organisé, accompagné de médias bien complaisants et jalonné d’interlocuteurs triés… sur le volet.

Le milieu de la semaine nous a apporté son lot d’événements :

L’affaire Copé : la « une » du Point ne fait pas dans la délicatesse. Le tabloïd français a pris des habitudes anglo-saxonnes. En voilà des révélations qui tombent à pic à trois semaines des municipales. Un bon gros scandale pour disqualifier le patron de l’UMP toujours dans le collimateur de l’hebdo. Mais Pschittt ! Excepté un parlementaire éconduit,  l’ensemble des dirigeants a fait corps avec le Président, y compris François Fillon qui a fort bien vu le piège. Un inconvénient, en attendant que l’affaire soit instruite : le doute est instillé dans une opinion publique qui n’avait pas besoin de ce petit supplément de soupçon. Qui sait qui dit merci : Marine bien sûr !

La rencontre des partenaires sociaux sur le « pacte » : comme de bien entendu, la réunion n’a rien donné et ils se sont séparés sur un constat de désaccord en attendant la prochaine réunion. On attendait un élan magistral de tous les acteurs pour mettre en route le projet hollandais, comme la recherche de la croissance l’exigerait, et on assiste à une bataille de marchand de tapis ! Et comme par ailleurs, il n’y a toujours aucune annonce de baisse des dépenses, on ne sait toujours pas comment l’opération sera financée… Le pacte est au point mort !

Ce week-end dernier nous a valu quelques échos tout aussi passionnants :

Grave question : faut-il un gouvernement resserré ? devant l’usure  du gouvernement et ses couacs à répétition, la rumeur enfle d’un remaniement imminent. Réduction du nombre des Ministres (pour faire des économies ?) et renouvellement des têtes pour ripoliner la façade du hollandisme. On dit Mosco, Peillon, Duflot, les « boulets » sur le départ. On pourrait y ajouter la Khmère rose, la BelKacem. On y retrouverait l’incommensurable Royal à un ministère régalien. Avec le retour de la buse du Poitou, « l’ancienne » du patron, c’est nous qui allons bien nous régaler !

Les russes jouent avec le feu en Ukraine : Poutine, le colosse un temps paralysé par les J.O., peut enfin montrer ses muscles et reprendre l’initiative en Ukraine via ses « amis » à qui il a demandé de s’agiter pour lui donner de bons prétextes. En commençant par la Crimée russophile, il ne prenait pas grand risque. Mais la suite pourrait être plus compliquée. On se demande où est passée la France, alors qu’elle devrait être aux avant-postes à la manœuvre. On peut douter que notre capitaine de pédalo soit à la hauteur.

Deux réparties bien smatchée de NKM à "C Politique" : Répondant à son intervieweuse sur ce qu’elle pensait des « cartes postales » de Sarkozy, elle décoche : « J’aime bien les cartes postales. C’est plus sympa à recevoir que les feuilles d’impôts et les commandements d’huissier de Hollande ! » et sur le pacte de responsabilité et le patronat qui se fait attendre dans les « contreparties », elle dégaine à nouveau : «  C’est de François Hollande qu’on attend des réponses,  (les baisses des dépenses) et rien ne vient ! »

Et puis, pour finir, quelques idées qui sont dans l’air du temps :

L’accusation définitive de Baylet : « Les Verts sont des obscurantistes ». Celle-là, elle me plait beaucoup. Le président des Radicaux de Gauche dit tout le bien qu’il pense des positions des écolos qui nuisent à la majorité et au redressement de la France. Il trouve leur attitude irresponsable quand ils participent à une manifestation contre le gouvernement. Il les accuse d’obscurantisme sur le nucléaire, sur le gaz de schiste, … Pour lui, le moment est venu de les mettre devant leurs obligations !

On veut faire des Airbus de tout (concept à la mode) : « Airbus de l’énergie »,  pour parler d’un projet commun franco-allemand sur la transition énergétique, « Airbus des télécoms » pour Arnaud Montebourg en réunissant Nokia, Siemens et Alcatel-Lucent et jusqu’au président de Région Pays de la Loire qui parle d’un « Airbus ferroviaire »! … Magie des mots : l’antonomase connait un succès proportionnel au succès effectif de l’avionneur européen, véritable succès industriel que l’on voudrait copier dans les différents domaines évoqués. Une communication qui n’est pas sans créer des malentendus. Attention à la traduction qui peut en être faite dans les langues de nos voisins qui n’ont pas ce génie de l’image dans leur figures de style.

 


ENTRE CYNISME ET ARROGANCE

 

Ayrault sombre


Nous sommes gâtés.

Au début de la semaine, c’est la suite de la manifestation de Nantes qui donnait au sombre Ayrault une éruption de boutons verts, attisée par le parfait cynisme de Mme Duflot. Quel gouvernement peut présenter ainsi un tel désordre, sans qu’il y soit mis fin par des sanctions.  Mais l’égérie des Verts peut sourire, car l’ancien maire de Nantes a dû battre en retraite, piteusement, la queue entre les jambes. Pourtant une majorité de Français souhaitent que les Ecologistes quittent le gouvernement où ils nuisent plus qu’ils ne servent. D’ailleurs ils ne réussissent guère dans les missions qui leur sont confiées : il suffit de voir la politique du logement qui court d’échec en échec, au gré des dispositifs irréalistes de la Ministre. Le Président ferait-il passer son intérêt personnel avant celui de la France en les gardant au pouvoir qu’il ne s’y prendrait pas autrement. On se demande bien quelle suite il va donner à la lettre du Président Auxiette qui lui a écrit pour lui demander à juste raison de faire évacuer le site de ND des Landes et de faire appliquer toutes ldes décisions de justice qui ont été rendues.

Voilà une transition toute trouvée avec l’incident qui a eu lieu hier à l’Assemblée nationale entre le Césarion de l’Intérieur et un député UMP qui ne faisait que poser une question classique, un brin malicieuse mais sans plus. A son habitude le Catalan a perdu ses nerfs et s’est réfugié dans l’insulte, provoquant la sortie de séance de tous les députés UMP et le boycott aujourd’hui des questions au Gouvernement. L’arrogance sert trop souvent de paravent à une absence caractérisée de réponses aux questions de l’opposition. Elle est insupportable quand elle se double de suffisance méprisante.

L’incident d’hier, ajouté à l’obligation de reculade imposée au premier ministre la veille, sont révélateurs de la tension qui règne au sein du gouvernement. Car derrière l’incident qui a opposé Manuel Valls à Claude Goasguen, il y a principalement la stratégie des Verts qui restent au gouvernement tout en le critiquant abondamment, le fait que le Premier Ministre les absout après les avoir sommés en vain de lever toute ambigüité sur leurs intentions. Le député de l’opposition était fondé à poser des questions sur les comportements criminels que les Verts, même s’ils les condamnent, ont favorisés par leur rejet obstiné de l’aéroport. L’irritation du Ministre de l’Intérieur vient sans doute des difficultés qu’il rencontre sur le plan sécurité, et sans doute aussi, des efforts qu’il déploie pour concilier les exigences contradictoires d’un président qui n’en finit pas avec les subtilités. Comment faire quand il faut mater les casseurs tout en laissant les écologistes épuiser tous les recours contre l’édification du projet de ND des landes ? Une bataille interminable et violente qui complique sa tâche…

Et contrarie ses ambitions !

La déliquescence du gouvernement qui fait face à de mauvais chiffres sur le chômage et dont le plan d’économies sur la dépense est contesté par la Commission de Bruxelles, pourrait accélérer le départ de Jean-Marc Ayrault, dont M. Valls brigue la place. Mais le locataire de la place Beauvau risque de ne plus faire l’affaire. François Hollande a sûrement besoin d’un Premier ministre à poigne, il ne peut pas miser sur un homme qui, comme on l’a vu hier, risque de s’emporter excessivement et inutilement. « Par sa brutalité, il a raté la marche de Matignon », a déclaré ce matin Jean-Pierre Raffarin qui estime aussi que « quand on va chercher ce type d’argument (l’accusation relative au passé supposé extrémiste de M. Goasguen), c’est qu’on n’en a pas d’autres et c’est bien faible ». À quoi l’ancien Premier Ministre ajoute, en fin connaisseur : « Ce gouvernement est à bout de souffle !».

Manuel Valls traverse une mauvaise passe, à cause de son tempérament arrogant. Mais l’incroyable cynisme des Verts, qui le détestent, n’est pas pour rien dans la décomposition du pouvoir et sa descente à la trappe.

 


LE FUSIL A TIRER DANS LES COINS

Haddock cons BIS

Il y a des jours comme ça où on a une furieuse envie de tirer sur tout ce qui bouge (verbalement s’entend), tellement l’actualité fournit de prétextes à se faire plaisir.

Le débat qui ne sert à rien.

Quelle drôle d’idée que de vouloir confronter Arnaud Montebourg et Marine Le Pen. Dans quel cerveau fumeux un tel projet a pu germer ?  S’il y a des confrontations inutiles, c’est bien celle-là. D’ailleurs il n’en est rien sorti, mis à part quelques invectives. A moins que ce soit pour faire croire qu’entre la gauche du PS et l’extrême-droite Le Peniste, il n’y a rien. La ficelle serait un peu grosse !

Le psychodrame de ND des Landes. 

Quelques centaines de personnes à défiler dans les rues de Nantes avec la fine fleur de l’écologie française. L’inénarrable Duflot était absente mais avait fait savoir qu’elle soutenait moralement. Découvrir aujourd’hui que les squatters du site du futur aéroport sont des violents venus de toute l’Europe, c’est faire preuve d’une grande naïveté et le pouvoir sait depuis longtemps de quoi ils sont capables. Il suffit de voir ce qu’ils ont fait du centre-ville cher au Premier Ministre. Colère justifiée et sommations ! Mais c’est aussitôt pour baisser culotte. Les Verts ne seront pas foutus à la porte du gouvernement. Quelle comédie !

Géométrie variable.  

A Pau, l’UMP soutient Bayrou, mais à Marseille Bennahmias rejoint le PS. Quel rapport ? Le Modem. Allez comprendre !

Remaniement ou pas ?

La grande question qui agite le microcosme c’est le départ du Premier Ministre. Si cela se confirme, par qui va-t-il le remplacer ? En tout cas ce ne devrait pas être Bertrand Delanoë. Bien que disponible, le futur ex-maire de Paris est rejeté par deux Français sur trois !

La droite revancharde.

C’est la dernière formule à la mode agitée par le laquais de la rue de Solférino. Comme il n’y a plus de « Désir » de gauche dans le pays, le Harlem est en train de se noyer. Et personne (à droite) pour lui lancer une bouée de sauvetage. Les sans-cœurs ! Notez au passage que la gauche n’a pas du tout été revancharde, elle, pendant cinq ans entre 2007 et 2012 !

Le pacte.

Après l’usine à gaz du CICE, dispositif qui ne connait pas un grand succès auprès des entreprises qui en auraient le plus besoin, tellement il est complexe, nos « experts » en place sont en train de concocter un assemblage de même type pour tenir l’engagement de baisser les charges des entreprises de l’équivalent des cotisations « famille ». Ceux qui n’ont pas fait HEC vont avoir du mal ! On saura bientôt ce qu’il en est vraiment.

Le boa fiscal a toujours faim.

L’année 2014-2015 devrait voir éclore de nouvelles taxes sous couvert de « remise à plat de la fiscalité ». Aplat, ce ne sera pas pour tout le monde. Tout ce qui est envisagé pour le moment concerne toujours les mêmes contributeurs : fusion de l’IR et de la CSG, révision des bases cadastrales, prise en compte des revenus dans le calcul de la taxe d’habitation, progressivité de la CSG aujourd’hui à taux fixe, pour financer les dépenses soicales... Classes moyennes, à votre portefeuille !

 


LA DEUXIEME HUMILIATION DE LA GAUCHE

Flanby découragé
 

L'humiliation de 2007.

En 2007, avec une élection triomphante sur Ségolène Royal, Nicolas Sarkozy avait fait subir à la gauche une humiliation : il avait gagné la bataille des idées. Son pragmatisme, son « travailler plus pour gagner plus », qui n’était qu’un raccourci d’une réalité intangible qui veut que pour partager la richesse, il faut d’abord la produire, avait eu raison de la « démocratie participative » de son adversaire, ultime avatar de la pensée post soixante-huitarde. Elle ne le lui a jamais pardonné !

Avec ses 931 réformes qu’ils s’acharnent  à détricoter, les socialistes voudraient bien aujourd’hui faire oublier ce quinquennat qu’ils n’arrivent pas à dépasser tant ils ont ragé après leur défaite. Si bien qu’aujourd’hui, tout est encore de la faute à Sarkozy, énoncé à chaque instant avec la plus belle mauvaise foi du monde, oubliant leurs propres déclarations d’opposants. La gauche plaidait alors pour l’augmentation des dépenses de l’Etat. Elle pensait que la réduction de la dépense publique, la relance par la consommation, la compétitivité et l’aide à l’innovation par des allégements de charges n’avaient d’autre but que de servir les intérêts du « grand capital » et des patrons, au mépris de toute justice sociale. Elle s’est donc empressée dès son arrivée au pouvoir de créer 60 000 postes dans l’Education nationale, et de mettre fin aux « abus » dont bénéficiaient les riches.

Mais voilà, la réalité est ce qu’elle est. Il n’y a pas un « réel » libéral et un « réel » socialiste. Comme la loi de la pesanteur ou de la gravitation, la réalité est la même pour tous. Et les mesures de bon sens, naguère prônées par la droite, finissent par s’imposer. Notre Président de gauche est bien obligé de convenir que, sur tous les points essentiels il est obligé de faire un demi-tour acrobatique, « sans tournant » bien qu’à 180 degrés, par rapport à tout ce qu’il défendait dans l’opposition, il y a à peine deux ans.

Quelle nouvelle humiliation !

Le voilà réduit à chercher désespérément 50 milliards d’euros d’économies, le voilà qui songe à geler le traitement des fonctionnaires, et, loin de défendre comme la gauche le fit toujours, la relance par la consommation et l’augmentation des salaires,  le voilà qui propose un pacte de compétitivité et une aide à la politique de l’offre en baissant les charges des entreprises. De quoi provoquer le désespoir de la CGT, de FO, de Mélenchon et de Besancenot.

Nous vivons un bouleversement intellectuel sans précédent : c’est la mort à petit feu mais inexorable, des idées les plus profondément ancrées dans le logiciel de la gauche en matière d’économie politique. L’effet de ces mutations est évident : elles débouchent sur une chute vertigineuse de la cote de popularité de Hollande, particulièrement dans la gauche de la gauche, un effondrement qui n’est pas compensé par la moindre augmentation en provenance de la droite. C’est une perte de confiance dans les capacités du chef de l’Etat, encore jamais observée jusqu’à aujourd’hui. Une humiliation supplémentaire : plus bas que le honni Sarkozy !

Le gouvernement a bien fait tout son possible pour faire oublier cette conversion au réel, encore insuffisante bien sûr, en actionnant des projets bien clivants  pour faire croire qu’il tenait encore sur les valeurs : mariage gay, euthanasie, avortement, ABCD de l’égalité. Mais comme c’est cousu de fil blanc et très diviseur, il n’a fait que se planter davantage. Au point de retirer les propositions délirantes qui étaient hébergées sur le site de Matignon, en matière d’immigration, l’immense majorité des Français étant convaincue que c’est bel et bien aux étrangers de s’adapter à la France et non l’inverse. Au point aussi de reculer au dernier moment sur une loi famille qui portait très mal son nom mais qui avait mis le feu.

Les idéaux de la gauche en miettes.

L’idée que la gauche a le monopole du cœur a volé en éclat. Parce qu’en plus, les scandales suscités par la vie personnelle du locataire de l’Elysée,  après les affaires Guérini, Cahuzac, DSK et autres, les idéaux en ont pris un bon coup.

La vérité, c’est que les valeurs de fraternité, de solidarité, sont désormais mieux représentées dans la droite républicaine qui ne se paie pas de mots et qui sait que pour être généreux autrement qu’en paroles, il vaut mieux être riche, et que pour partager les richesses, il vaut mieux les produire d’abord.

Finalement, la défaite de Nicolas Sarkozy aura eu au moins ce mérite : le passage de la gauche au gouvernement l’a mise au pied du mur. Car il ne fait aucun doute, s’il avait gagné, que le « peuple de gauche » aurait continué de penser de la même façon en mettant avec une hargne redoublée des bâtons dans les roues. Consolation chèrement payée. Car, nos apprentis ont une aptitude inégalée à taper à côté du clou : mauvais choix en matière d’augmentation de la TVA, usine à gaz du CICE qui ne profite pas aux bonnes entreprises, méconnaissance des rouages de la création d’emplois,…

Que de temps perdu !

Et comme il vaut mieux l’original à la copie, le temps va encore être long d’ici à 2017.

 


L’ENTREPRISE POUR LES NULS (QUI NOUS GOUVERNENT)

Diafoirus

La crise ? Quelle crise ?

Ah ces socialistes ! Ils n’en manqueront pas une. Ils sont confrontés à la crise disent-ils. Mais quelle crise ?  Il n’y a pas de crise actuellement dans le monde ni en Europe. Ils invoquent une crise qui n’existe pas pour expliquer les incommensurables difficultés auxquelles ils sont confrontés. Celles qu’ils ont créé en juillet 2012 par leurs coup de massue fiscal qui a planté l’économie de notre pays et le choc de défiance par leur discours contre les entreprises. Il est tellement facile d’accuser Sarkozy et les 680 milliards de dette supplémentaires de son quinquennat. Faisons remarquer que c’est une malhonnêteté intellectuelle si on ne met pas en face quatre crises majeures qu’il a dû affronter : crise des subprimes, crise financière et bancaire, crise des dettes souveraines et crise de confiance sur l’Euro. Face à la violence de ces événements, grâce à lui, la France a plutôt limité les dégâts. En maintenant le pouvoir d’achat, en relançant la croissance en 2010, en endiguant la montée du chômage.  Contrairement à ce qu’affirme le sombre Ayrault, si la France a connu la récession en 2009, elle a redressé la barre très rapidement. La croissance zéro, c’est lui. Mais quand Arnaud Montebourg affirme qu’il faut mettre 1 600 000 emplois en face du pacte de responsabilité, il donne une preuve supplémentaire de son incompétence en économie.

Le pacte de « responsabilité ».

L’exécutif a décidé de baisser les charges des entreprises en supprimant le financement de la politique familiale qui pesait sur les salaires. Ce qu’avait proposé Sarkozy en 2011 et a été annulé par la gauche dès son arrivée au pouvoir. Une trentaine de milliards, ça n’est pas rien !  Oui, mais le gouvernement veut des contreparties précises et mesurables en terme d’emplois.  Pour faire simple, des baisses de charges contre des emplois.  Comme si c’était automatique. Ce n’est pas la première fois que notre vieil état jacobin et son éternelle tentation dirigiste tente cette opération. Depuis Colbert, on a toujours rêvé d’une corrélation immédiate entre la décision centrale et les effets sur le terrain. Sauf que ça n’a jamais marché.

C’est toujours la même erreur, et avec la gauche elle est toujours amplifiée. L’Etat ne dirige pas l’économie, encore moins quand elle est mondialisée et que l’on consomme pour plus de la moitié des produits importés de l’extérieur. Encore heureux s’il contribue à créer un environnement favorable à l’épanouissement des entreprises. En France ce n’est pas le cas : on s’acharne à multiplier les difficultés de celui qui entreprend : réglementation, normes, contraintes sociales, impôts, charges en tout genre, absence de rémunération du risque… Alors, diminuer un peu le fardeau, c’est bien, mais c’est loin d’être suffisant.  Allez faire comprendre ça à nos gouvernants dont aucun n’a jamais foutu les pieds dans une entreprise. Ils n’en ont qu’une connaissance théorique, faussée par l’idéologie.

Jamais contents ?

Lors d’un récent débat télévisé, il a fallu beaucoup d’insistance à Mme Barthélémy, une patronne d’une grosse PME de services à l’industrie, pour expliquer qu’elle n’utiliserait la baisse des charges du pacte de responsabilité ni pour embaucher, ni pour augmenter les salaires, ni pour s’en mettre plein les poches, ni pour distribuer des dividendes, mais pour baisser ses prix afin de garder ses clients... Ce qui a mis M. Sapin en colère !

Stupeur générale ! Alors qu’on enseigne aux étudiants en première année d’économie qu’il y a, non pas deux mais trois parties prenantes à l’activité d’une entreprise : le travail, le capital et le client.

Qui va expliquer à ces ânes que, lorsqu’une marge de manœuvre se dégage, par exemple lors d’une baisse de charges, le gain peut aller au travail par embauche ou par hausse des salaires, ou bien au capital par investissement ou distribution de dividendes, ou encore cela peut aller au consommateur ou au client par baisse du prix.

Lorsque le président de la République déclare pompeusement qu’il exigera des contreparties à la suppression des cotisations familiales sous forme d’engagement d’embauche ou, à la ri­gueur, d’investissement, il fait ainsi preuve d’une totale ignorance du fonctionnement de l’économie.

Baisser enfin les charges !

Que peut-on penser des consé­quences d’une baisse des charges ? Auquel des trois partenaires ira-t-elle le plus probablement ?

A ce même débat, Michel-Edouard Leclerc répondait qu’il jouerait le jeu en embauchant : évidemment, mais il peut « s’offrir le luxe » de donner cette réponse parce qu’il est distri­buteur et non producteur et que l’on ne va pas faire ses courses à Pékin. Dès lors, non soumis à la concurrence ­inter­nationale, il peut effectivement faire ce choix. Mais dans le cas de Mme Barthélémy, qui travaille dans le secteur productif en pleine concurrence internationale (et en plus à côté de la frontière allemande), il n’y a aucune liberté de choix : elle doit baisser ses prix pour garder ses clients, qui la mettent en concurrence quotidienne avec des fournisseurs étrangers capables de proposer des prix plus bas.

En conséquence, à la question posée du bénéficiaire de la baisse des charges, la réponse ne peut être que différenciée. Dans le contexte actuel, elle n’entraînera pratiquement aucune embauche dans le secteur exposé à la concurrence internationale, où la priorité absolue va au carnet de commandes. Une partie ira à la baisse des prix et l’autre à la restauration des marges pour l’investissement, l’innovation et la modernisation.

Dans le secteur protégé, il faut distinguer les secteurs où il n’y a que des PME, par exemple dans beaucoup d’activités de services, où la baisse des charges peut effectivement déclencher des embauches... s’il y a des candidats, car ce sont souvent des secteurs où les entreprises cherchent déjà à embaucher, mais où les chômeurs ne se bousculent pas ! Dans les secteurs où il y a de grands groupes et des PME, comme l’hôtellerie, le résultat pour l’emploi n’est pas assuré.

Tout cela pour dire que le gou­vernement fait preuve à la fois d’une reconnaissance bienvenue, même si elle est tardive, du besoin urgent d’une baisse des charges des entreprises et d’une grave méconnaissance des réalités économiques de celles-ci en s’engageant dans la recherche de ­contreparties codifiées et chiffrées.

Aujourd’hui, en France, clairement, il faut une politique de l’offre.

En effet, c’est au niveau des marges des entreprises, de nos parts de marché mondial, des délocalisations, de la perte d’attractivité et de l’exil des jeunes diplômés que sont nos faiblesses actuelles.

Arnaud Montebourg, pour une fois, n’a pas tort lorsqu’il dénonce une course au low cost dans le domaine des télécommunications, financée entre autres par la délocalisation des centres d’appels au Maroc. Mieux vaudrait quelques centimes de plus facturés au consommateur pour garder les ­travailleurs..., qui sont aussi des consommateurs et réciproquement.

Si le président et le gouvernement ont conscience de ce besoin urgent de ­rééquilibre de l’offre et prennent effectivement les mesures correspondantes, alors il n’est même pas besoin d’aller négocier des contreparties, l’économie s’en chargera par elle-même, par la dynamique macroéconomique ainsi créée, car, même dans le vocabulaire anglo-saxon, le mot « entrepreneur » est un mot français.

Oui, mais voilà, il y a les syndicats à qui il faut donner des gages « de gauche ». Et il y a la gauche du parti socialiste et la gauche de la gauche qui ne veulent rien entendre à ces réalités… Il n’y aura pas de contreparties à la baisse des charges, mais tout le jeu consiste à faire croire qu’il y en aura ! Une duperie de plus.

La France va atteindre bientôt les 2 000 milliards d’euros de dette. Le problème, ce n’est plus la dette que Nicolas Sarkozy a laissé, mais celle que la gauche au pouvoir est en train de creuser et va nous léguer ! On comprend que nos gouvernements préfèrent parler du passé. 

 


CES 50 MILLIARDS INTROUVABLES !

Le chiffre : 16%

C’est la cote du Président établie par le dernier sondage en date. Le gaz de schistes n’est plus très loin.

 

Des-liasses-de-billets
 

Résumons-nous :

L’exécutif doit dégager 50 milliards d’économies de 2015 à 2017 pour tenir son engagement européen de déficit public et alléger le coût du travail de 30 milliards en 2017, les 20 milliards du CICE étant inclus. Et cela, tout en baissant la pression fiscale sur les ménages. Il faudra y ajouter les 10 milliards de surcroît de baisses de charges du pacte de responsabilité. Pour être honnête, il faudrait y ajouter les 16 milliards manquant à la fin de l’année 2013 de supplément de déficit pour insuffisance de rentrées fiscales. Et aussi les 6 milliards qui manqueront à la fin de 2014 selon la Cour des Comptes. Soit 82 milliards !!!

Comme les coupes budgétaires aveugles programmées pour freiner la hausse des dépenses  –sans les faire diminuer réellement- ont atteint leurs limites, il faut lancer de vraies réformes structurelles avec de grosses économies à la clé. Et pour l’instant, on reste sur sa faim.

Où trouver ces 82 milliards à économiser ?

Certainement pas avec des bouts de chandelles. Il faudrait diminuer le mille-feuilles administratif, mais on ne touchera pas aux départements et on ajoute un étage supplémentaire avec les métropoles. Il faudrait diminuer les dépenses de fonctionnement de l’Etat, mais sans toucher aux fonctionnaires, ni à leur salaire, ni à leur nombre (23,6% des dépenses publiques). Il faudrait corriger les excès et les abus de la sécu, mais sans déplaire aux partenaires sociaux…  Rien ne sera décidé avant les municipales, évidemment.

Contentons-nous des 50 milliards : la somme parait énorme, mais c’est encore peu de choses. C’est une baisse d’à peine 5% des dépenses publiques. Pour que la France ait le même taux de dépenses que l’Allemagne, il faudrait réaliser une réduction de 255 milliards. Ce n’est qu’un exemple pour fixer les ordres de grandeur.  Avec 110 milliards, comme le propose l’UMP, on ramènerait les prélèvements obligatoires à 50%, ce qui est la moyenne de l’eurozone. Encore 5 points au-dessus de notre voisin.

Quelle solution magique le gouvernement va-t-il trouver ?

Il y a bien des économies à faire sur les 600 milliards de dépenses sociales, en remettant d’actualité le recul de l’âge de la retraite à 65 ans, ce qui dégagerait 20 milliards. Ou en mettant fin au régime scandaleux des intermittents du spectacle qui coûte en déficit 1 milliard par an. Ou en mettant fin aux 35 heures qui coûtent 20 milliards par an. Ou encore en diminuant progressivement les indemnités chômage les plus généreuses de la planète. On ne le voit pas y toucher !

Il y a bien des économies à faire sur les dotations aux collectivités locales, lesquelles sont au cœur d’un intéressant système de vases communicants où l’Etat se décharge de ses obligations avec au bout du compte des hausses d’impôts pour le contribuable. Dernier exemple en date : le sombre Ayrault qui décide d’améliorer l’APA, mais c’est les départements qui l’ont en charge qui paieront la facture. Un peu partout la gabegie est de mise (un centre aqualudique à 40 millions ici, une mairie toute neuve là), mais elle plus petite, plus diluée, donc moins visible. Encore faut-il admettre que pour nombre de ces collectivités, le plafond de prélèvement a été atteint. Gare aux promesses de mars ! Mais il y a gros à parier que le mille-feuille ait encore de beaux jours devant lui.

Reste notre vieil état jacobin qui veut décider de tout.

Le premier poste des dépenses, ce sont les intérêts de la dette : 50 milliards d’euros par an. Le ministre des finances se targue d’emprunter à des taux  très avantageux, grâce à l’action du gouvernement. C’est un vrai mensonge : il sait très bien que ces taux très favorables sont dus à l’excès de liquidités provoqué par la politique d’émissions de la Fed américaine. Quand l’argent va se faire plus rare, ce qui a commencé, les taux vont remonter, ce qui est en cours. Une pression qui va venir s’ajouter aux nécessités existantes. L’idéal serait de dégager un excédent budgétaire le plus rapidement possible pour éviter l’emballement de la dette. 

Vient ensuite l’éducation nationale. Ah, pas touche ! Secteur sanctuarisé ! Il faut beaucoup de prof mal payés. Les crédits qu’on y consacre sont en hausse constante et les résultats de plus en plus piteux. Une performance qui hypothèque l’avenir de la nation, mais on nous amuse avec la confusion des « genres » et les « rythmes scolaires ». 

Continuons la revue : une défense nationale dépassée par les attaques numériques et avec une armée à bout de souffle, des universités invisibles dans les classements mondiaux, des hôpitaux publics en voie de tiers-mondialisation, une justice en détresse avec des prisons misérables, une politique du logement hyper coûteuse pour des résultats catastrophiques… La France a les services publics les plus chers du monde qui collectionnent les dysfonctionnements.

Alors ? Vous voulez savoir de quoi la montagne va accoucher ? Eh bien je vais vous le dire !

Justement, en même temps, le gouvernement va remettre à plat la « fiscalité ». Et comme il a une addiction maladive à l’impôt, le pire est à craindre. La dernière idée qui mijote est un chef d’œuvre en la matière : la CSG payée chaque mois par les salariés pourrait être intégrée à leurs revenus !!! Faire payer un impôt sur un impôt, il fallait y penser. Aussi loufoque que cela puisse paraître, l’idée a de bonnes chances de prospérer. Et il y a aussi la révision des bases d’imposition cadastrale qui sera douloureuse à laquelle on projette d’ajouter une taxe d’habitation assise sur les revenus. Le sombre Ayrault (l’épithète n’aura jamais été aussi justifiée) n’a qu’une idée en tête : « assurer la redistributivité du système », ce qui veut dire accroître les impôts de ceux qui en paient pour faire des chèques aux autres et au passage boucher les trous, ce qui n’est même pas certain. Comme pour la pseudo-réforme des retraites du sombre Ayrault qui s’est soldée par une augmentation des cotisations et des dépenses supplémentaires, avec les syndicats qu’on a, il y a gros à parier que tout ça va se solder par des hausses d’impôts. Les classes moyennes n’ont pas fini d’être les vaches à lait de l’Etat providence. Elles règlent déjà 70 milliards d’euros au Trésor Public.

Et pourtant les gisements d’économies sont connus. Il suffirait de décider.

Et pourtant, deux Français sur trois sont prêts à moins de services publics pour payer moins d’impôts (baromètre BVA).

Prendre dans la poche du contribuable est tellement plus facile. Quoique… !

 


DES VESSIES POUR DES LANTERNES !

Vessies

Le chiffre : 34% des Français adhèrent aux idées du FN.

Le journal Le Monde voudrait nous faire  prendre des vessies pour des lanternes. Le sondage TNS Sofres qu’il a diligenté est une grossière manipulation. Il suffit de lire l’ensemble des questions posées et les réponses pour s’en rendre compte.

Intéressons-nous aux détails de ce sondage de la SOFRES.

Qu’est-ce qui apparaît au titre des « idées du FN »?

« On ne défend pas assez les valeurs traditionnelles en France », 71% des Français le pensent.

« La justice n’est pas assez sévère avec les petits délinquants », 68% le pensent,

« La police devrait avoir beaucoup plus de pouvoirs », 58% le pensent,

« il y a trop d’immigrés en France », 55% le pensent,

Qui peut être assez stupide ou d’assez mauvaise foi pour considérer que la défense des valeurs traditionnelles, le souhait d’une justice plus sévère ou l’envie d’une police plus efficace sont les caractéristiques des idées du FN ? Tout le sondage repose sur ce genre de manipulation grossière, car les idées qui sont définies comme étant siennes ne lui appartiennent en aucun cas et sont partagées par des dizaines de millions de Français qui n’ont aucune sympathie pour lui.

Evidemment, pour le Monde, soutenir les valeurs traditionnelles, c’est partager les idées du FN…

L’objectif de cet article est donc à l’évidence de faire du FN un pilier de la vie politique française, lui donner une importance qu’il n’a pas. C’est aussi pour alimenter l’idée fixe de la gauche de faire croire que lorsque l’UMP défend ces valeurs-là, elle court après le parti d’extrême-droite. Une forme de culpabilisation qui marche d’ailleurs chez certains de ses dirigeants.

Mais quand on interroge les sondés sur les véritables idées ou slogans propres au FN, le taux d’adhésion s’effondre : 24 % en faveur de la préférence nationale, c’est à dire le fait d’obliger l’entreprise à recruter un ressortissant français avant un étranger en situation régulière (la responsabilité de l’Etat est en amont d'accorder ou de refuser un visa et titre de séjour, mais par la suite, le choix d'un salarié est de la seule compétence de l'entreprise). 29% sont pour la sortie de l’euro. Ces deux points clés du programme du FN sont rejetés à une très large majorité : 64% sont opposés à la sortie de l'euro et 72% rejettent la préférence nationale en matière d'emploi. Cette manipulation malhonnête est destinée à mettre le FN sur un piédestal.

L’objectif est double : d’abord interdire le pluralisme des idées et des sensibilités, celui qui ne marche pas dans le « droit chemin », dans la ligne, étant assimilé au FN et ce qu’il incarne ; ensuite faire croire que le FN est la première force d’opposition.

Au Monde la propagande et l’idéologie prennent le pas sur l’information.

En réalité, pour 54% des Français, le FN reste un parti protestataire. Il pourrait participer à un gouvernement pour seulement 35% des personnes interrogées. Si cette proportion a augmenté, c’est en raison de la crise.

La tentative de recentrage de Marine Le Pen, son discours démagogique aux accents poujadistes (comme son soutien au monopole des taxis) la font passer pour quelqu’un qui a des préoccupations proches des gens. Aussi 58 % des sondés la jugent « capable de rassembler au-delà de son camp » (+ 5 points en un an) ; 56 % pensent qu'elle « comprend les problèmes quotidiens des Français » (+ 7 points). Mais les Français semblent regarder sa posture plus que sa capacité à faire. Son parti a trouvé une équation qui colle à l'air du temps. Mais cet équilibre est fragile. Beaucoup des manifestants du « Jour de colère » cherchaient le 26 janvier à faire passer dans la rue des messages que le FN ne relaie plus. Le FN débordé, l'image était nouvelle.

Sa cote diminue nettement chez les adhérents et sympathisants de l’UMP. Après avoir culminé à 42% elle est aujourd’hui sous la barre des 30%, à peu près au même niveau que sur l’ensemble de l’électorat. Une preuve que le succès des idées du FN se bâtit davantage sur la déception de l’électorat de gauche où il alimente sa progression.

On veut nous faire prendre des vessies pour des lanternes !

 


PUISQU’ON VOUS DIT QUE TOUT VA BIEN …

 

Le chiffre : 34,8 milliards d’euros 

C’est le montant total des crédits à la consommation accordés en 2013.Un montant en recul de 1,3% par rapport à 2012 qui était déjà un mauvais cru (-4,9%). Au total, en 2013, le montant des nouveaux financements s’est contracté de 22% par rapport au pic historique de 2007. Moins de voiture, moins de biens d’équipement, …

 

Le sentiment d’appauvrissement.

Quoi qu’on en dise, l’économie de la France est toujours en récession. Certes, le PIN a bien augmenté de 0,2% en 2013. Cette augmentation famélique est bien réelle mais elle doit être mise en relation avec un autre paramètre, toujours occulté : l’augmentation de la population. Or, celle-ci s’est accrue de 278 000 personnes l’an passé, soit + 0,4%, comme un an plus tôt alors que la croissance était de 0%. Autrement dit l’écart grandit entre le PIB du pays et le PIB de chaque habitant qui est inférieur de presque 3% à ce qu’il était en 2007. Car entre 2007 et 2013, la population est passée de 63,6 à 65,8 millions d’habitants, soit 2,2 millions supplémentaires. On ne peut donc pas s’étonner du sentiment d’appauvrissement ressenti par les Français, car il est bien réel et il est accentué par la purge fiscale de Cazeneuve. Le gâteau n’augmente pas, voire tend à diminuer, mais le nombre de convives augmente !

Ce sentiment est confirmé par une enquête très approfondie de IPSOS : jamais le sentiment de précarité n’a été aussi élevé en France. Ainsi 60% de nos compatriotes se considèrent en « régression sociale » par rapport à leurs parents au même âge, 68% s’estiment vulnérables, 61% redoutent des difficultés financières et de basculer dans la précarité, 48% de perdre leur emploi.

Une autre étude réalisée par BFM Business révèle que 31% des sondés ont du mal à boucler leurs fins de mois, ils n’étaient que 22% l’année précédente. 20% des Français déclarent ponctionner leurs économies, ils n’étaient que 14% un an plus tôt. Les plus en difficulté sont principalement les familles nombreuses ayant un revenu net mensuel inférieur à 1200 euros, ces familles d’ouvriers qui constituaient naguère le socle électoral de la gauche et qui n’iront peut-être pas voter, ou alors pour Le Pen. Cherchez l’erreur !

La gauche aime les pauvres, et elle les multiplie.

Que n’a-t-on entendu lorsque la droite était au pouvoir, sur l’accroissement des inégalités, sur le mal-logement, sur la montée de la précarité … Ces chiffres terribles montrent à quel point la gauche aime les pauvres : la preuve, depuis deux ans qu’elle est au pouvoir, elle les multiplie. La situation ne cessent d‘empirer à une vitesse impressionnante, au rythme de la montée du chômage, comme le souligne le 9ème rapport établi par la fondation Abbé Pierre. Comme en économie, les socialistes échouent lamentablement contre la pauvreté. Et pour une fois, les socialistes ne pourront pas invoquer l’héritage, la faute à Sarko. C’est bien de leur bilan qu’il s’agit. Dommage que les grands médias n’aient pas évoqué ces chiffres, notamment le service public de l’audiovisuel : il ne faut pas gêner la gauche !

Si on ajoute que les investissements étrangers ont été de 5,7 milliards de dollars en 2013, en diminution de 22 milliards  depuis 2012. Ils étaient de 70,7 milliards en 2007. La France est une anomalie en Europe par la stagnation de son activité qui redémarre partout, par son chômage massif permanent (11% de la population active), son niveau de prélèvement hors norme à 53% du PIB pour les recettes et 57% pour les dépenses. En même temps on réduit de 20% le budget de l’apprentissage avec pour résultat une baisse de 8% des effectifs, alors que ce type de formation assure 70% d’insertion dans la vie professionnelle.

La France, contre-modèle social de l’Europe.

C’est le résultat d’une politique mise en œuvre depuis 2012, de rupture avec l’entreprise, de répression financière, de rentabilité négative du capital, agrémenté d’un choc fiscal  de 3,5% du PIB., avec à la clé un exil sans précédent des capitaux et des talents, des centres de décisions et du travail hautement qualifié.

Ce n’est pas seulement un constat d’échec de la gauche. Ces chiffres sont la preuve que notre modèle social est devenu un « contre-modèle », car, à partir du moment où 2 Français sur 3 pensent qu’ils peuvent devenir clochards, il s’agit de la faillite de l’Etat- providence tel qu’il a été conçu il y a 70 ans. Voilà un constat utile alors qu’il faut repenser notre fiscalité, notre administration, le financement de notre protection sociale, la place et le rôle des entreprises.

Avis aux politiques de tous bords !