ENTRE CYNISME ET ARROGANCE
26 février 2014
Nous sommes gâtés.
Au début de la semaine, c’est la suite de la manifestation de Nantes qui donnait au sombre Ayrault une éruption de boutons verts, attisée par le parfait cynisme de Mme Duflot. Quel gouvernement peut présenter ainsi un tel désordre, sans qu’il y soit mis fin par des sanctions. Mais l’égérie des Verts peut sourire, car l’ancien maire de Nantes a dû battre en retraite, piteusement, la queue entre les jambes. Pourtant une majorité de Français souhaitent que les Ecologistes quittent le gouvernement où ils nuisent plus qu’ils ne servent. D’ailleurs ils ne réussissent guère dans les missions qui leur sont confiées : il suffit de voir la politique du logement qui court d’échec en échec, au gré des dispositifs irréalistes de la Ministre. Le Président ferait-il passer son intérêt personnel avant celui de la France en les gardant au pouvoir qu’il ne s’y prendrait pas autrement. On se demande bien quelle suite il va donner à la lettre du Président Auxiette qui lui a écrit pour lui demander à juste raison de faire évacuer le site de ND des Landes et de faire appliquer toutes ldes décisions de justice qui ont été rendues.
Voilà une transition toute trouvée avec l’incident qui a eu lieu hier à l’Assemblée nationale entre le Césarion de l’Intérieur et un député UMP qui ne faisait que poser une question classique, un brin malicieuse mais sans plus. A son habitude le Catalan a perdu ses nerfs et s’est réfugié dans l’insulte, provoquant la sortie de séance de tous les députés UMP et le boycott aujourd’hui des questions au Gouvernement. L’arrogance sert trop souvent de paravent à une absence caractérisée de réponses aux questions de l’opposition. Elle est insupportable quand elle se double de suffisance méprisante.
L’incident d’hier, ajouté à l’obligation de reculade imposée au premier ministre la veille, sont révélateurs de la tension qui règne au sein du gouvernement. Car derrière l’incident qui a opposé Manuel Valls à Claude Goasguen, il y a principalement la stratégie des Verts qui restent au gouvernement tout en le critiquant abondamment, le fait que le Premier Ministre les absout après les avoir sommés en vain de lever toute ambigüité sur leurs intentions. Le député de l’opposition était fondé à poser des questions sur les comportements criminels que les Verts, même s’ils les condamnent, ont favorisés par leur rejet obstiné de l’aéroport. L’irritation du Ministre de l’Intérieur vient sans doute des difficultés qu’il rencontre sur le plan sécurité, et sans doute aussi, des efforts qu’il déploie pour concilier les exigences contradictoires d’un président qui n’en finit pas avec les subtilités. Comment faire quand il faut mater les casseurs tout en laissant les écologistes épuiser tous les recours contre l’édification du projet de ND des landes ? Une bataille interminable et violente qui complique sa tâche…
Et contrarie ses ambitions !
La déliquescence du gouvernement qui fait face à de mauvais chiffres sur le chômage et dont le plan d’économies sur la dépense est contesté par la Commission de Bruxelles, pourrait accélérer le départ de Jean-Marc Ayrault, dont M. Valls brigue la place. Mais le locataire de la place Beauvau risque de ne plus faire l’affaire. François Hollande a sûrement besoin d’un Premier ministre à poigne, il ne peut pas miser sur un homme qui, comme on l’a vu hier, risque de s’emporter excessivement et inutilement. « Par sa brutalité, il a raté la marche de Matignon », a déclaré ce matin Jean-Pierre Raffarin qui estime aussi que « quand on va chercher ce type d’argument (l’accusation relative au passé supposé extrémiste de M. Goasguen), c’est qu’on n’en a pas d’autres et c’est bien faible ». À quoi l’ancien Premier Ministre ajoute, en fin connaisseur : « Ce gouvernement est à bout de souffle !».
Manuel Valls traverse une mauvaise passe, à cause de son tempérament arrogant. Mais l’incroyable cynisme des Verts, qui le détestent, n’est pas pour rien dans la décomposition du pouvoir et sa descente à la trappe.
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