DES VERTS ET DES PAS MÛRS !
05 mars 2014
Voilà un petit chef d’œuvre d’humour paru ce matin dans « les Echos » que je me fais un devoir de partager avec vous. Il donne une bonne idée de la farce permanente à laquelle se livrent ceux qui nous gouvernent :
« LE BILLET DE FAVILLA
Mises en scène et dégradés de vert
Les Verts et le gouvernement nous servent un indescriptible vaudeville – avec fausses sorties et portes qui claquent. Les commentateurs politiques sont ainsi conduits à analyser ces péripéties en employant, sans le savoir, les méthodes des critiques de scène. Quand par exemple M Duflot, ministre, déclare bravement que, si elle ne l’était pas, elle aurait défilé « plutôt deux fois qu’une » contre le projet d’aéroport cher à son Premier ministre, fait-elle du Feydeau, du Courteline ou du Labiche, ou bien dans des genres plus contemporains, du Ionesco, du Topor ou du Dubillard ? La question mérite d’être posée. Si l’on allait jusqu’à détailler l’éventail de ces registres (le ridicule, le médiocre, l’incongru, l’absurde, le surréaliste, l’inquiétant…). On se ferait dire que c’est là une manière bien légère de commenter la politique. Que dira-t-on, alors, de cette manière de gouverner ?
Pour en finir avec le théâtre, et un Jean-Marc Ayrault dont on ne sait s’il fait du Molière ou du Crommelynck, il vaudrait mieux, disent certains, s’intéresser aux nuances qui se dégagent de ces échanges hauts en couleur. La métaphore est un peu usée, mais ce sont les protagonistes eux-mêmes qui y ont poussé. Les écologistes en s’attribuant le vert faute de pouvoir se définir davantage, les socialistes le rose (et la rose) pour sourire au peuple. Aujourd’hui, le rose vif des années 1980 tourne au vieux rose de la social- démocratie élyséenne. Quant aux Verts, ils se constellent volontiers de rouge dans leurs congrès et se maculent de noir dans leurs manifs, ce qui fait un barbouillis dégradé de vert qui évoque un cahier d’écolier mal tenu.
En fait, c’est cela, tous ces gens se tiennent mal. Ils confondent le théâtre avec les intrigues, et affichent leurs couleurs sans nettoyer les pinceaux. Ne disons rien du texte : l’écologie est d’abord une discipline, ils en manquent ; une politique énergétique est une action à mener, ils croient que c’est une loi à voter ; un ministre sert l’intérêt général, ils servent leur boutique… Se rendent-ils compte, au moins, qu’ils vont droit à la volée de bois vert ? »
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