LE TOCSIN DE LA REVOLTE.
03 mars 2014
Les médias dans leur ensemble, prennent très mal les deux propositions de Jean-François Copé. En proposant d’instituer par la loi la transparence des comptes de tous les partis politiques et mettre à égalité avec les politiques la gent journalistique et médiatique sur la publication du patrimoine, il obtient un joli tollé. On aura droit à tout : sarcasmes, dérision, indignation, et à tous les qualificatifs : coup politique, manœuvre, leurre… pour justifier la poursuite du « lynchage ».
Pourtant, ils ont tort de tourner en dérision ces deux propositions, car elles sonnent comme le tocsin de la révolte contre une dictature intellectuelle qui s’exprime au grand jour, comme l’agression dont a été victime Denis Tillinac chez Ruquier où il s’est fait traiter de « vieux con » par l’animateur, avant d’être pris violemment à parti par Aymeric Caron, avec l’arrogance insultante des gens qui n’ont que des certitudes. Mais en général cette censure est larvée, rampante, procède par omission sélective, tronque les débats…
Le journalisme auquel on a à faire aujourd’hui est de plus en plus un « sous-journalisme » mal documenté, maniant une langue approximative, cédant à la « bien-pensance » ambiante. Un bon exemple en est la référence au quinquennat de Nicolas Sarkozy, dans les interviewes ou les débats. elle est systématique dès qu’un élu de droite fait une proposition : « Pourquoi vous ne l’avez pas fait ? » le rembarre-t-on. Suit forcément une obligation de se justifier qui le met en situation de culpabilité. De même quand un élu de gauche se réfère au bilan, aucun journaliste ne l’arrête pour lui dire que ce n’est plus d’actualité, alors que le propos est évidemment malhonnête intellectuellement dès lors qu’il est sorti du contexte.
Le dernier exemple en date, c’est l’attitude de Mme Vallaud-Belkacem face à Bruno Lemaire, au « Grand Jury RTL ». Cette femme est l’archétype de l’intellectuelle de gauche, qui débite ses arguments comme un robot, inlassablement. Il ne s’agit pas de convaincre, il s’agit d’asséner des certitudes qui ne se discutent pas. Formatage impeccable. Dialectique imparable. Derrière le sourire, il n’y a aucune humanité, mais la haine de l’adversaire est perceptible. On en arrive même à comprendre que, pour elle, les opposants incarnent un mal qu’il faut éradiquer... La dictature n’est pas loin. Le surnom de « Khmère rose » est décidément bien trouvé. Débat faussé, échange impossible, animateur aux abonnés absents.
Heureusement, tous les médias ne tombent pas dans ces outrances. Encore qu’il devienne difficile de s’exprimer quand on n’est pas de gauche : on prend le risque de voir ses propos déformés par le kaléidoscope très particulier d’un conformisme de la pensée. C’est tellement vrai, qu’il va bientôt falloir parler la « novlangue » socialiste pour se faire comprendre. Et pratiquer par « éléments de langage » !
Après on s’étonne de la baisse du lectorat. Des journaux généralistes, réputés faire de l’information générale, sont abandonnés par leurs lecteurs qui en ont assez des articles tendancieux. Quitte à lire une presse d’opinion, autant la choisir.
Pour revenir à Jean-François Copé, celui-ci a été victime d’une agression très violente de la part de FO Giesberg lors de son passage à « Des Paroles et Des Actes ». Le journaliste ne s’est pas contenté d’être critique, il voulait « humilier », et ça, c’est inacceptable. Le Président de l’UMP n’invente rien quand il dit qu’il est victime d’une sorte de « chasse à l’homme ». L’enquête, que l’hebdomadaire a publiée la semaine dernière, le vise personnellement, mais en même temps elle porte atteinte à la crédibilité d’un parti politique qui est en position de remporter une victoire électorale dans trois semaines. Tout se passe comme s’il fallait à tout prix empêcher cela. Quitte à faire le jeu de l’extrême-droite. On ne peut pas s’empêcher de faire l’amalgame, avec en arrière-pensée, la volonté de réveiller une guerre interne que certains verraient se rallumer avec délectation. Le « bashing » est devenu le sport médiatique le plus pratiqué. Il est dommage que des hebdomadaires comme « Le Point » qui multiplie les « unes » provocatrices, s’y adonnent. Que le journal Le Monde s’y soit mis, est moins surprenant. A quelques encablures des municipales, porter un coup à la « droite », ça ne fait pas de mal. Il y a longtemps que ce « grand quotidien du soir » a perdu ses lettres de noblesse. Quelle confiance peut-on avoir dans ce journalisme dit "d'investigation" ?
Je suis persuadé que tout cela contribue à l’atmosphère qui règne en France. Le pays est exaspéré : ras-le-bol fiscal, justice douteuse, répression sélective, économie ligotée, projets sociétaux clivants, et en plus il faut supporter les donneurs de leçons pourtant en situation d’échec sur toute la ligne !
Heureusement, il y a internet pour s’évader et échapper à l’embrigadement.
Et la révolte, n’en doutons pas, elle va s’exprimer dans les urnes !
Pour abonder dans votre sens, voici l'avis de l'avocat de Bygmalion : "Sur quoi repose en effet le principal grief de l’article du Point ?
Sur le prétendu fait, paraît-il accablant, de ce que l’UMP de Jean-François Copé aurait confié un important budget de communication à une société composée de proches qui aurait « surfacturé » ses prestations.
C’est donc sur la base de cette double incrimination que l’hebdomadaire s’est cru en position, non de mettre en cause une gestion déficiente, mais d’insinuer lourdement que Sarkozy, le parti, et pourquoi pas la chose publique auraient été délibérément détroussés. L’accusation peut être aisément démontée en deux temps, six mouvements.
- L’UMP n’est pas une entreprise publique soumise au Code des marchés . Dans la vie réelle, dans la vie des hommes, on aime généralement confier des missions à des gens que l’on apprécie et connaît bien et qui vous inspirent estime et confiance.
Accessoirement, Il n’est ni interdit ni désagréable de leur être agréable. L’intéressé a précisé au surplus , sans être démenti, que son parti leur avait, avant lui, accorder sa confiance.
- L’hebdomadaire , peu pointilleux, ne s’est pas donné l’élémentaire peine, qu’il estimait sans doute inutile et fastidieuse , d’établir le moindre commencement de preuve d’une « surfacturation » qu’il évalue approximativement à 20 %.
J’en appelle ici encore à l’intelligence de celui qui me lit. 20 % n’est pas un chiffre astronomique qui fasse bondir ou hurler immédiatement au charron. Il n’existe pas une fédération des entreprises de communication qui établisse une tarification officielle…
Les journalistes accusateurs se sont contentés de rapporter des ragots de communicants concurrents qui confirmeraient la « surfacturation » alléguée. Certains émaneraient du PS.…
R. Mes
Rédigé par : R; Mes | 04 mars 2014 à 14:04