HISTOIRE

NOUVELLES D’ICI ET D’AILLEURS…

En attendant le débat  ...

Globe-terrestre-

Nouvelles de France

La majorité au Sénat refuse d’examiner un budget 2017, « maquillé comme une voiture volée » : après un examen minutieux, elle évalue la sous-estimation des dépenses à 12 milliards d’€, celle du déficit à 20 milliards et à 25 milliards les dépenses non financées (cadeaux électoraux) reportée sur les budgets ultérieurs. Cela fait beaucoup pour celui qui succèdera.

A gauche, c’est la guerrilla : Malek Boutih dégaine violemment contre une candidature de pépère qui dit-on est imminente, et tenez-vous bien, Arnaud Montebourg appelle les électeurs de droite à participer à la primaire de la gauche pour virer Hollande en votant pour lui !! On est en plein western spaghettis !

Taubira s’en mêle : L'ex-ministre  a qualifié de « cocktail ultralibéralisme-régression sociale » le programme de François Fillon, appelant donc indirectement à voter Alain Juppé. Comme cette caste est aveugle : elle refuse de voir les dégâts de la politique de « gôôôche » dont  elle se réclame. Ces gens-là ne savent que sortir les mêmes « scies » convenues. Bah, laissons le peuple parler, ils ne vont pas  être déçus !

Exode fiscal : voilà une réponse à Taubira qui illustre les méfaits de  l’aveuglement idéologique. L'exode fiscal, loin d’avoir ralenti s'est accéléré. Les départs des foyers gagnant plus de 100 000 euros continuent d'augmenter. Et les chiffres viennent directement du Ministère des Finances : 4100 départs, 10% de plus que l'année précédente. Pour où ? Direction la Grande-Bretagne, les États-Unis et la Suisse.  Comme quoi il est urgent que la droite reprenne le manche si on ne veut pas devenir un pays que de pauvres, dont la gauche s’occupe  activement d’augmenter le  nombre.

La Gauche Travelo : Macron publie son livre « Révolution » à 200 000 exemplaires. Sa vie, son œuvre, ses espérances présidentielles… On s’en fout ! Il va faire un tour de France des dédicaces.  Tiens, comme qui déjà ?

Nouvelles d’Europe

Brexit : en attendant de savoir s’il sera « hard » ou « soft », il est « slow » comme un poison lent. La croissance du Royaume-Uni est revue à la baisse, le retour à l’équilibre budgétaire reporté. Aucun effort supplémentaire n’est annoncé, pour ne pas pénaliser l’économie. Le gouvernement de Theresa May est bien obligé d’admettre que la perspective du Brexit accentuera le ralentissement économique et que les finances publiques accuseront le coup en conséquence. Au cours des cinq prochaines années, le déficit cumulé sera gonflé de 122 milliards de livres. La richesse britannique aurait fondu de 1.400 milliards d'€ après le Brexit. On mesure l’ampleur du « trou noir du Brexit ». Et on n’est qu’au début ! On n’entend plus Marine Le Pen.

L'Italie, maillon faible de l’Europe : à l'approche du referendum de Matteo Renzi, l'Italie est sous pression. La bourse italienne a un peu profité de l'emballement des marchés des derniers jours, et Milan affiche la pire performance boursière de l'année avec une baisse de plus de 20%. Et les taux d'emprunt italiens continuent à remonter,  au-dessus de 2%, un écart de plus de 50 points de base avec l'Espagne. Les sondages donnent le non gagnant, avec 7 points d'avance  (11 points d'avance dans le Sud particulièrement touché par la récession). Il faut s’attendre à une crise politique. Et pourtant la réforme qu’il propose est courageuse. Elle vise à ramener le rôle du Sénat à un rôle consultatif et surtout réduire drastiquement le nombre de sénateurs. Elle s'attaque aussi au millefeuille régional avec un retour à une centralisation plus rationnelle.

Angela IV : Angela Merkel s'est adressée au Bundestag pour évoquer sa candidature à un quatrième mandat. Elle s'est attachée à transmettre le message que, pour les Allemands, jamais la vie n'avait été meilleure. L'ouverture du pays au monde a permis d'apporter des conditions de vie que les Allemands n'ont jamais connues. Démarche intéressante et courageuse que d'expliquer enfin à son peuple que ce n'était pas mieux avant !

L’Euro 2ème monnaie du monde : la monnaie chinoise est rétrogradée à la troisième place au rang des monnaies les plus utilisées dans le commerce international.

Nouvelles du Monde

L’étau des taux : le revoilà. Nous assistons à un véritable krach des emprunts et à une envolée des taux d'intérêt. Les États-Unis mènent la danse. Pour la première fois depuis l'été 2015, le taux de référence, le taux d'emprunt à 10 ans a atteint les 2.40% après une hausse spectaculaire hier. Et tous les taux d'intérêt dans le monde suivent. Ce qui ne manquera de poser des problèmes de service de la dette pour la plupart des pays développés, y compris la France, qui sont surendettés.

Les monnaies s’affolent : avec un nouveau record tous les jours pour le dollar au plus haut depuis 13 ans. Cette hausse va devenir rapidement un sujet politique sensible. Car face au dollar, ce sont des monnaies comme le yen et le yuan qui chutent. Et comme Trump a promis de s'attaquer au dumping asiatique et en particulier au dumping des chinois, ceux-ci profitent largement de la fenêtre de tir de la transition avant janvier pour dévaluer leur monnaie. Mais en janvier, le combat va être rude ! Personne ne pouvait anticiper une flambée simultanée du dollar, des taux d'intérêt et des indices boursiers. La hausse simultanée de ces trois marchés est une anomalie et forcément une correction va intervenir. Soit les taux vont rebaisser, soit ce sont les marchés qui vont devoir le faire. Nos  gouvernants doivent prendre rapidement conscience que avons brutalement changé de paradigme et qu'il va falloir adapter nos logiciels de pensée sur les marchés et sur les taux. Un tournant brutal qu’il va falloir négocier si on ne veut pas la sortie de route.

Cure d’assainissement indienne : pour combattre la corruption et l'évasion fiscale, le gouvernement a annoncé, du jour au lendemain, que les billets de 500 et de 1000 roupies (soit 6,50 euros et 13 euros) seront inutilisables à partir de 2017. Des millions d'Indiens se sont donc rués dans les banques pour les changer. Ces billets de 500 et 1000 roupies représentent 220 milliards de dollars, soit 86% du cash en circulation. 80 milliards ont déjà été rapportés. On a même eu quelques suicides d'Indiens qui pensaient que ces billets n'avaient, du jour au lendemain, plus aucune valeur. Cette mesure brutale et sans précédent devrait coûter 1% de croissance à l'Inde.

 


PRIMAIRE DE LA DROITE ET DU CENTRE : 2ème ROUND

VIVEMENT DIMANCHE QU’ON EN FINISSE !

Fillon home_photo1  Juppé

François Fillon, parce qu’il a largement gagné le premier tour de la primaire, est devenu l’homme à abattre, à la fois pour son challenger Alain Juppé mais surtout pour la gauche, qui le présente comme un insupportable réactionnaire.  Et  cela préfigure déjà le type de campagne que cette dernière, pourtant disqualifiée  par ses résultats  et ses mensonges, va mener pendant six mois, avec en arrière fond, le chœur des « vierges » pleurant sur le sort injuste réservé au culbutot de l’Elysée. C’est un gros nul mais vous êtes priés de ne pas le dire !

Programme  inapplicable : pour qui ?

Alain Juppé soutient que le programme de François Fillon est « inapplicable », il n’en demeure pas  moins que c’est celui que veut l’électorat de droite, largement majoritaire aujourd’hui dans le pays, et qui représente presque la  moitié des 4,3  millions de Français qui se sont déplacés dimanche dernier. Reconnaissons que cela a donné une forte légitimité au vainqueur du 1er tour qui rend pratiquement impossible la tâche d’une gauche disqualifiée par le mandat de François Hollande, divisée en multiples tendances qui semblent irréconciliables.  Il est logique que les rapports se tendent entre vainqueurs et vaincus du premier tour, à la veille d’un débat décisif et quatre jours avant un second tour qui désignera probablement le futur président de la République. Le camp Juppé a envoyé une salve plutôt mal ciblée, peut-être  à cause d’une trop grande fébrilité.

C’est que le maire de Bordeaux a bien compris la leçon : vaincu par sa tiédeur, il sort ses griffes, et probablement à son corps défendant. Il ne peut espérer un redressement qu’en se livrant à ce combat de coqs que la plèbe réclame, quitte à oublier la grande parenté qui existe entre les deux programmes, sur la TVA, la durée du travail, la baisse des charges des entreprises … et que les différences ne sont qu’une question de curseur poussé plus ou moins loin. Et s’il y a de l’excès dans la méthode Juppé post-premier tour, son lieutenant Benoît Apparu s’est empressé de rappeler les ressemblances entre les programmes des deux finalistes. Alain Juppé et ses amis ont donc tort de reprocher à leur concurrent  un projet trop libéral pour être réalisable, ils devraient laisser ce type d’argument à la gauche en évitant de reprendre son vocabulaire. Et  au lieu de l’attaquer sur ses engagements en faveur du retour de l’ordre moral, d’une Europe moins intégrée, ou d’un rapprochement entre la France et la Russie, en les caricaturant, il serait  plus judicieux de montrer ce qui peut différencier  les approches, par exemple la tenabilité des promesses face au retournement de la tendance internationale qui pourrait créer un contexte beaucoup plus contraint,  avec la remontée des taux d’intérêts.

Une semaine de tohu-bohu.

Le bruit et la fureur sont-ils inhérents à la vie politique ? Cette semaine est donc la phase la plus moche de la primaire, avec des attaques contre François Fillon qui sont loin d’être toutes justifiées comme Alain Juppé en fut la victime pendant les précédentes. Le Maire de Bordeaux fait feu de tout bois quand, par exemple, il demande à son épouse, habituellement si discrète, de monter sur le ring, quand il dénonce la proximité de François Fillon avec Poutine, ce que le député de Paris ne nie pas ; quand il répète que le programme économique et social de son adversaire risque de provoquer un chaos. Alain Juppé utilise successivement des arguments plus ou moins bons, comme n’importe quel candidat qui est resté en tête de tous les sondages pendant près de deux ans et s’est effondré à la dernière minute, cherchant fiévreusement le moyen de récupérer un peu de sa popularité passée.

En effet, François Fillon n’est ni réactionnaire, ni ultra-libéral, ni inconséquent en politique étrangère. Alain Juppé n’est pas obligé de prendre à son compte les procès que la gauche intentent à François Fillon et qu’elle intenterait tout aussi bien à son égard. Nous attendons qu’Alain Juppé montre de la détermination, garde son cap qui est crédible, prouve le bien fondé  de ses objectifs sans se départir de son calme qui fait sa force. Il a tout  à perdre à tomber dans le piège de l’agressivité, et il y a gros à parier que cela se retournerait contre lui s’il persistait pendant le débat de jeudi soir.

Cette courte semaine va-t-elle fracturer la droite ?

Pas le moins du monde. Les pessimistes professionnels ne voient pas le bon côté des choses. Voilà une droite qui a passé avec succès le test des primaires, qui va, quoi qu’on en dise, se regrouper autour d’un homme, dont le comportement réhabilite la politique et les partis, qui a créé dans l’électorat de l’envie sinon de la passion, et le formidable espoir de faire table rase du passé et de changer en profondeur la société française. Comment y voir un mauvais résultat ?

Il est stupide d’imaginer que l’extrême droite va se diviser : elle aura toujours ses têtes de turc et elle continuera d’agresser François Fillon comme Marion Maréchal Le Pen vient de le faire, comme elle a voulu la perte de Nicolas Sarkozy, comme elle s’en prendrait à Alain Juppé s’il avait gagné le premier tour, et comme elle s’en prendra à lui s’il gagne le second. La percée de François Fillon entraine la  mobilisation de la gauche, comme il se doit.

Mais de quoi parle-t-on ? La gauche est en miettes et profondément divisée.  Macron fait son  chemin en parallèle, mais ses réactions face à François Fillon montrent bien qu’il est de gauche, comme il essaie de ne pas le montrer. Tout est suspendu à la décision que le président de la République doit prendre en décembre. S’il renonce, il ouvrira la boîte de Pandore de toutes les ambitions et la multiplicité des candidatures, y compris celle de Manuel Valls en plus de celle d’Emmanuel Macron. Enfin, si l’on tient compte de la volonté populaire telle qu’elle s’est exprimée lors du premier tour de la droite, les candidatures très à gauche ne risquent pas de faire le plein.

Les électeurs ont leur destin entre les mains.

Les électeurs de la droite et du centre, grâce à la primaire, ont pris leur destin en main. Le plus étrange, c’est que rien de profond ne différencie les deux hommes en lice. Ils ont été, tous les deux, chacun à son heure, des réformateurs. L’un, en 1995, a redressé l’assurance-maladie, l’autre, sous Raffarin, a accompli une réforme des retraites. Celui-ci était attaché à Philippe Seguin et appartenait à la branche sociale du Gaullisme, celui-là était un proche de Jacques Chirac, à qui il a été dévoué au-delà du sacrifice. L’un et l’autre savent que les gouvernements français qui se sont succédé depuis une vingtaine d’années n’ont pas su accompagner les grands changements qui auraient rajeuni l’industrie française, favorisé la production, ouvert de nouveaux marchés, accru la compétitivité des entreprises et créé suffisamment d’emplois.

Aujourd’hui, il va nous falloir un président conscient des enjeux, qui sache que la réforme en profondeur est notre dernière chance si on veut qu’à terme, la France retrouve son rang. François Fillon et Alain Juppé sont également capables de conduire ce programme. Si François Fillon l’emporte dimanche, c’est que, pour remplacer Nicolas Sarkozy, les électeurs de droite auront voulu un homme plus à droite qu’Alain Juppé. Au fond, le flot historique qui nous entraîne aujourd’hui, n’est-il pas celui d’une revanche de la droite pure et dure sur la gauche, laquelle, par ses erreurs de gouvernance, a préparé elle-même ce retour. Ces électeurs, qui sont plus des deux tiers à rejeter la gauche, et n’entendent faire aucune concession !

 


FILLON… LOIN DEVANT !

Fillon  primaire

 

Juste deux mots à chaud. On aura l’occasion de revenir sur ce premier tour de la primaire dans la semaine, après analyse complète des résultats.

La soirée que nous venons de vivre est historique :

D’abord la surprise du résultat qui place François Fillon en position quasi irrattrapable, l’élimination de Nicolas Sarkozy qui se retire avec l’élégance qu’on lui connaissait déjà (décidément un grand monsieur), et la volonté d’Alain Juppé de relever le défi en allant jusqu’au bout du scrutin. Décidément  la droite donne ce soir aux Français une bien belle image de la démocratie. Gageons que les électeurs seront encore plus nombreux dimanche prochain à venir aux urnes avec l’enthousiasme qu’on a découvert tout au long de  la journée.

La victoire de  François  Fillon est celle du travail, de la constance, du courage et de la ténacité. Lui qui a si longtemps végété à 10% dans les sondages n’a jamais baissé les bras. Il a continué  méthodiquement à tracer son sillon. Les  trois débats ont mis les projecteurs sur lui et il est enfin apparu dans la lumière. C’est probablement à ce moment-là que les électeurs de la droite et du centre ont pris la mesure de ce candidat calme, serein, sérieux et digne. Ils ont vu que parmi les sept, il pouvait être celui qui, comme le disait souvent Bruno Retailleau, alliait la sérénité d’un Juppé et la force de conviction d’un Sarkozy.  Ainsi, celui qui a si longtemps été présenté comme un « marginal » dans l’ombre de Philippe Seguin, est en passe de prendre la place du « chef ». 

Il reste à parachever cette étape démocratique par un feu d’artifice dimanche prochain : celui du rassemblement quel que soit le vainqueur, même si le suspense est quelque peu entamé. Les discours entendus ce soir en préfigure l’apothéose. Nous l’espérons, nous la voulons. La  dynamique de la campagne présidentielle, la vraie, est en jeu.

 


PRIMAIRE DE LA DROITE … LE TROISIEME DEBAT

Primaire à droite

 

OUF !

Certains observateurs ont  trouvé le  3ème débat  long et ennuyeux. Ils attendaient quoi ? Du spectacle : il s’agit de choisir un président de la République. Du pugilat ? Les candidats  ont eu à cœur de se respecter  ce que l’on attendait d’’eux. Du discours bien populaire ? Les  sujets abordés étaient sérieux et exigeaient une connaissance technique. Alors évidemment, on s’est retrouvé  loin du passe-temps et de la variété. En ce qui me concerne,  j’ai trouvé le débat intéressant, un peu plus vivant que les  précédents, mais rendu confus par une animation  parfois brouillonne. Mais l’essentiel  c’est qu’il n’y ait eu aucun dérapage  irréparable entre les candidats.  Dimanche soir il y aura deux sélectionnés pour un second tour, selon toute vraisemblance et le suspense reste entier sur ce qui sortira des urnes.

Car, reconnaissons-le, tous les candidats, à des degrés divers ont montré des facettes attachantes et se sont maintenus à un excellent niveau de compétences. Difficile de faire un choix.  Bien sûr, ce que mesurent les sondages n’est pas anodin : il y en a bien trois qui survolent la compétition, Alain Juppé, Nicolas Sarkozy et  François Fillon (dans l’ordre des intentions de vote).

Que dire de plus ?

Copé : le voltigeur de la soirée.  C’est Bonaparte au pont d’Arcole qui sauve la République.  Il n’a pas que des mauvaises idées.

Sarkozy : c’est un patron.  Sa connaissance technique des dossiers et son expérience lui permettent de recadrer les sujets dans la réalité. Pourtant, il n’a pas cherché à briller. Son recadrage de Pujadas était sans appel, peut-être n’aurait-il pas dû utiliser l’expression « service public ». Sa conclusion m’a paru trop « autocentrée ».

Juppé : plus détendu que les deux premières fois. Toujours à l’aise dans les réponses. Son expérience transparait à plusieurs reprises sur les dossiers internationaux et sur les réformes sociales. Un peu court sur l’éducation. Clairement, il montre une dimension de chef d’Etat, comme son voisin. Une bonne conclusion : le seul qui parle de perspectives à donner aux Français.

NKM : Enfin elle-même. Moins préoccupée de régler ses  comptes, elle développe  habilement ses thèmes de prédilection. Elle est un peu trop dans la prospective. Sa conclusion originale pleine de lucidité est courageuse en affirmant qu’elle sait qu’elle ne sera pas dans la finale.

Poisson : toujours aussi décalé. Il est un peu sorti de son bocal et ses idées originales et pleines de bon sens peuvent séduire. Mais, bon, on ne le voit pas président. Ses boulettes de vocabulaire en témoignent.

Fillon : avec ce 3ème débat, c’est un parcours sans faute depuis le début. Il est celui qui aura le plus profité des trois confrontations grâce à sa connaissance parfaite d’un programme très cohérent.  Rigoureux, précis, calme : il respire une sérénité qui n’a pas échappé aux téléspectateurs. Lui aussi a la carrure pour endosser le costume présidentiel. Sa conclusion pleine de subtilité lui correspond bien : il ne demande pas de voter pour lui, mais à chacun de le faire pour ses convictions… Très fort.

Le Maire : il a tout donné. Trop. Son débit « mitraillette »  le dessert.  Il s'énerve inutilement contre El Kabbach. Il veut trop dire et trop prouver tout en restant sur la même posture de renouvellement de génération et se prend les pieds dans le tapis sur l’expérience nécessaire  pour occuper la fonction. Il est brillant quand même.

Conclusion.

On peut être fier de ces trois débats quand on est de droite ou du centre. Chacun a  maintenant le choix.  Pour certains, il est déjà fait depuis  longtemps. Pour ceux-là les débats n’auront pas changé grand-chose. Mais nombreux sont ceux qui vont hésiter jusqu’à la dernière seconde, puisque près d’un tiers des électeurs potentiels disent pouvoir encore changer d’avis. Toutes les surprises  sont donc possibles à la sortie des urnes dimanche prochain. Une chose est certaine : rien ne sera venu entraver l’envie d’aller voter. Au contraire ! Et ça, c’est la meilleure chose qui soit.

 


MACRONESQUE ! (pour ne pas dire : grotesque)

Macron le messie

 

Le « bellâtre », donc, est candidat.

Je veux dire « l’Emmanuel », dont le  prénom prédestiné  veut dire  « porteur de  la bonne nouvelle ».  THE Macron ! Hallelujah!! Nous sommes sauvés ! Le Messie est candidat aux élections.  L’inénarrable Cambadélis a trouvé cela fâcheux… Pour une fois, il a raison. Déjà qu’Hollande n’avait pas grande chance, voilà que le Macron y va ! Comme ça ! Alors qu’il n’a rien de plus à dire ou à proposer que l’hôte actuel de l’Élysée. Il faut reconnaître qu’il est plus un problème pour la  gauche que pour la droite. Il suffit de voir les réactions.

Grotesque !

Donc, mercredi matin, l'ancien ministre s’était rendu dans un centre de formation à Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour annoncer « la bonne nouvelle ». Le lieu avait été soigneusement choisi : un centre d’apprentissage, et au cœur de la banlieue populaire, pour bien marquer les esprits. Un lieu qu’il voulait en concordance avec la « valeur travail » dont le candidat souhaite faire un élément essentiel de son programme.  Pourtant, la salle choisie pour le discours de candidature est apparue bien étrange : un garage avec des voitures en réparation, et au milieu… des journalistes. Mais dans ce garage qui servait de cadre à son intervention, il n'y avait pas de jeunes, pas de traces d'apprentis ni même de jeunes étudiants de banlieue, non, que des journalistes... Il y avait bien une poignée de jeunes, mais il s'agissait des militants du mouvement  « En Marche ! » Du côté de l'équipe d'Emmanuel Macron, on tente de corriger la bévue en expliquant que l'ancien ministre était déjà venu deux fois sur place pour les rencontrer.  C’est donc  encore pire : on veut bien discuter mais surtout pas  se  mélanger. L’immersion populaire a ses limites ! « Il y avait un besoin de solennité pour cette annonce de candidature » : bah tiens, on vient faire la fête chez vous,  mais vous n’êtes pas invités !!! « Nous ne voulions pas instrumentaliser les étudiants, ni faire venir des groupies. Nous souhaitions éviter le mélange des genres. C’était une conférence de presse, pas un meeting », a expliqué un jeune du mouvement macronien. Personne n’est dupe. Tout le monde retiendra que les apprentis pouvaient assister à distance derrière une vitre : grotesque !

L’apprenti, c’est  lui !

On voit bien qu’il n’a jamais affronté le suffrage universel. Lui, qui n’a jamais eu aucun mandat voudrait sauter toutes les marches d’un seul coup. Il faudrait être bien léger pour lui faire confiance. Valls a raison quand il dit que l’expérience, ça compte.  C’est  même  indispensable  pour accéder au pouvoir suprême. L’expérience « Hollande » se suffit en elle-même, on ne va pas recommencer. Que Macron soit plein de talents et très brillant comme nous l’explique Jacques Attali, un gentil mondialiste qui a oublié l’idée même du socialisme depuis bien longtemps, pourquoi pas. Mais L’ancien ministre de l’Économie, qui n’a jamais inversé une seule courbe, n’a pas grand-chose à sortir de son escarcelle en guise de pédigrée. Ah si, quand même, Macron, c’est un grand moderne. Il a fait les bus. C’est bien les Macron-bus ! Et puis il a aussi fait de la pub pour relancer la vente de costard –cravate en expliquant aux jeunes qu’ils n’avaient qu’à aller bosser s’ils voulaient s’en payer un… « Ni droite, ni gauche » : alors là, je rigole. Ça n’existe  pas.  Pour tenir ce discours-là il faut avoir été De Gaulle. Et en plus, pas de couilles, parce que tuer un mort-vivant c’est quand même pas bien difficile ; pas de colonne vertébrale non plus : un mollusque, donc ! Son seul mérite est , comme  un rat, d’avoir quitté le Titanic avant qu’il ne coule.

Il ne connait manifestement pas le passé de la France. Depuis 1790, la droite et la gauche, ça existe. La  droite n’a  pas les mêmes valeurs et les mêmes repères que la gauche de laquelle il est issu. Comme les girondins et les jacobins, ces clivages qui irriguent encore nos débats politiques entre régionalistes et centralisateurs. Bobo à souhait aux souliers biens vernis et bien pointus, bien-pensant comme il convient, efféminé juste ce qu’il faut, pas trop viril, bien-pensant comme il se doit. Il correspond à l’air du temps. Il  s’adresse au ventre  mou des Français qui ne croient à rien, par ignorance, produits d’un système éducatif massificateur et égalitariste qui fabrique des crétins. Cela ne mène nulle part. Tôt ou tard, c’est-à-dire une fois élu, il penchera inévitablement du côté originel, la gauche.

Une éthique en toc.

Son positionnement repose sur une escroquerie intellectuelle et une éthique en toc qui lui permet de tuer le père sans avoir le moindre remords. Tout dans sa démarche le confirme. Le fond est vaseux. Son programme ? Il a anonné un salmigondis de poncifs,  « notre démocratie est en souffrance et il faut redonner de l’espoir, parce que l’espérance c’est important, l’espérance ! Mais aussi parce qu’il faut avoir confiance en l’avenir. C’est important l’avenir … et puis la confiance c’est très important aussi et vous ne me direz pas le contraire… » Il a constaté de l’intérieur la « vacuité du monde politique » dit-il. Il parle de ce qu’il connait : la gauche. Et bien on n’avait pas  besoin de lui pour le constater, il y a longtemps qu’on s’en était aperçu. Quant à la droite, qu’en sait-il ? N’a-t-elle pas fait un important travail programmatique pour la primaire,  reconnu par de nombreux observateurs …  Il ne peut pas en dire du bien puisque ce n’est pas son camp et ça ne l’arrange pas.  On ne tardera pas à s’apercevoir,  à travers ses  propositions que cet homme-là est imprégné de l’idéologie de gauche comme l’a souligné déjà Alain Madelin.  Libéral, comme un communiste chinois, à condition de passer par l’Etat. Macron c’est une bulle de la décomposition de la gauche. Une bulle qui remonte de la vase du socialisme et vient crever à la surface de l’étang avec l’odeur de gaz sulfureux qui va avec. La forme de son intervention colle à la réalité du personnage : discours ampoulé, éloquence factice, lieu « aseptisé ». On cherche l’élan. J’avais déjà remarqué que sa  voix ne portait pas quand il voulait jouer les tribuns. C’est « En marche »…  mais au petit pas.

Macron n’en a pas conscience, mais il est déjà démodé. Il ne suffit pas  d’être « connecté » et d’utiliser des gadgets modernes comme des prompteurs transparents  pour faire croire à l’aisance improvisée, il incarne, qu’il  le veuille ou non, un monde  finissant, celui de la  sociale-démocratie européenne qui n’a su se renouveler nulle part. Son passage chez Hollande l’a marqué au fer rouge. Alors il fait de la stratégie, celle « d’un candidat populaire hors establishment ». Drôle de Trump ! Très politicien, surtout. Pipeau !

 


PROMESSES ET … REALITES.

Primaire à droite

 

L’économie internationale n’a pas l’air de faire partie des préoccupations des candidats à la primaire de la droite et du centre, encore  moins de ceux de la gauche toujours abrités derrière leur idéologie.  C’est pourtant capital.  Quand on élabore un programme, on chiffre  les propositions dans un contexte donné. Mais ce  contexte sera-t-il le même dans quelques mois, au moment de les mettre en applications ?  Il ne suffit pas de faire des promesses, encore faut-il qu’elles soient réalisables au moment de les tenir.  C’est que nous sommes dans un monde ouvert et nous ne sommes pas tout seuls. Notre économie dépend  de nombreux partenaires européens et mondiaux, est soumise à une concurrence internationale où les concurrents, notamment des pays émergents, produisent des niveaux de gamme voisins de ceux de notre pays avec des coûts de production plus bas.

Or le contexte est en train de changer.

On a beaucoup parlé de l’alignement des astres, permettant des conditions exceptionnellement favorables à la croissance.  Les « astres » en question sont trois : le coût du pétrole, les taux d’intérêts, la valeur de l’euro. Nous avons vécu une période de pétrole peu cher, de taux d’intérêts très bas, et de chute de la valeur de l’euro très favorable pour nos exportations. Jamais  les conditions n’auront été aussi favorables à l’Europe,  mais la France n’en a guère profité et a échoué à enclencher un cycle d’expansion solide.  Elle se traine avec une croissance de 1,3% en 2016 et ne fera guère mieux l’an prochain si l’on en croit les prévisionnistes. Or les stimulants sont en train de s’effacer ou se renversent : la  croissance ne pourra alors que ralentir ! Evidemment rien n’est certain, comme toujours. Mais les causes d’incertitudes s’accumulent et l’économie a horreur de l’incertitude.

Les taux d’intérêt remontent fortement.

Ce qui se passe sur les taux d'intérêt américains en particulier et sur les taux en général est même spectaculaire. C'est sur les taux d'intérêt que le plus grand tournant sur les marchés est en train de se jouer. Or ils s'envolent. Le mouvement vient des États-Unis où les taux des emprunts nationaux à 10 ans se traitent en ce moment au-dessus de 2,20% : plus 50 points de base en quelques jours. Et l'onde de choc se propage partout. En Allemagne où le taux d'emprunt à 10 ans était négatif il y a peu, il cote déjà à 0,30%. Ce mouvement avait été amorcé quelques jours avant la victoire de Trump mais c'est effectivement elle qui a provoqué cette remontée. Car les marchés l’interprètent comme  la fin des politiques d'austérité et le début des politiques de relance, comme la fin de la rigueur fiscale et le retour d'éventuels déficits et surtout comme la fin de la déflation et le retour possible de l'inflation. De fait, le programme de Trump est de type keynesien avec relance par les grands travaux,  la baisse des impôts, le retour de la politique d’endettement et le protectionnisme. On aura l’occasion de développer tout cela.

La guerre du pétrole peut recommencer.

Et ça aura des répercussions sur le prix du baril. Inévitablement.  Pourtant on avait découvert que l'Iran inondait le marché en augmentant sans arrêt sa production si bien que les instituts spécialisés ne voyaient aucun ralentissement de l'offre de pétrole dans les 5 à 10 années à venir. Il a fallu une fois de plus que l'Arabie Saoudite intervienne pour limiter la casse. Pour cette dernière, le pétrole ne doit pas baisser en dessous de 50 dollars et elle fera tout pour qu'il se maintienne au-dessus de ce niveau. Elle veut, en fait, le maintenir dans une fourchette de cours de 50 à 60 dollars, le temps qu'elle organise la mutation d'une économie 100% tournée vers pétrole en une économie plus diversifiée. Cela fait d’ailleurs plusieurs mois maintenant qu'elle a sifflé la fin de l'effondrement des cours,  effondrement qu'elle avait voulu pour fragiliser l'industrie du pétrole de schiste américain. Trump a expliqué pendant sa campagne qu'il bloquerait toutes les importations de pétrole pour favoriser l'industrie nationale et pour que les États-Unis soient définitivement indépendants en matière d'énergie. Et du coup, l'Arabie Saoudite a menacé Trump : le ministre de l'Énergie saoudien n’a pas pris de gants : à savoir que les États-Unis auraient plus à perdre qu'à gagner à bloquer les importations car l'Arabie Saoudite et ses alliés de l'OPEP prendront des mesures de rétorsion qui auront de graves conséquences pour la croissance américaine. Bonjour l’ambiance,  d’autant plus que Trump a été élu depuis ! Mais on peut compter sur l'Arabie Saoudite pour reprendre la main à tout prix, c'est pour elle un enjeu majeur pour son avenir.

Le commerce mondial s’essouffle.

Le signe : les  exportations chinoises en baisse.  Le grand pays d’Asie commence à rééquilibrer son économie vers la consommation intérieure. Le FMI a élaboré un scénario de « hausse généralisée du protectionnisme sous forme d’un relèvement des barrières tarifaires et non tarifaires ». Cela conduirait forcément à amputer la croissance mondiale. Or, nous avons déjà en Europe le Brexit qui pourrait alimenter cette projection, et maintenant les Etats-Unis avec les promesses « trumpettes »  de taxer à 45% les importations chinoises et 35% certains produits  mexicains, et  aussi de geler le TAFTA. De quoi rendre asthmatique une croissance mondiale déjà poussive et sans souffle. Ces évolutions politiques rappellent furieusement celles menées  dans les  années trente, mais heureusement, il parait que l’Histoire ne se répète jamais.

Les  quatre vulnérabilités de la France, plus une…

Et la France dans tout ça ? Elle aborde cette nouvelle ère qui s’ouvre avec quatre facteurs de  vulnérabilité : une croissance insuffisante malgré les rodomontades pitoyables de Sapin-les-bas-roses, un déficit public excessif qui n’a pas fait l’objet d’une volonté politique suffisante pour le diminuer, un chômage  de masse que les coûteuses  mesures en trompe l’œil tendent à faire baisser tangentiellement mais partiellement sans rien résoudre, et un handicap de compétitivité qui n’a pas été réduit. Ce sont les faiblesses que tentent de corriger les projets des candidats de la primaire. Ils supposeraient que toutes choses restent égales par ailleurs et que les efforts considérables que cela demandera puissent  être menés dans un contexte favorable. Et de ce point de vue, malheureusement, il faut craindre que cela ne soit pas le cas. Encore faudrait-il ajouter un handicap supplémentaire : la facture laissée par la gauche de 25 à 30 milliards supplémentaires qu’il faudra bien financer. Aussi, les candidats devraient-ils prendre en compte ces données dans leur chiffrage. Sinon, c’est le  risque de faire des  promesses qui ne seront pas tenues une fois de plus. Même si la faute ne leur en incombe  pas  -on ne sait pas de quoi demain sera fait- le  peuple en jugera autrement. Un boulevard pour Marine Le Pen et le populisme !

Le débat à droite.

Deux sondages Ifop et Kantar-Sofres confirment l’ascension de François Fillon. Cette tendance permet même d’envisager une victoire de l’ancien Premier ministre si, d’ici le premier tour, il gagne encore plusieurs points. Pour le moment, la percée de François Fillon se fait au détriment de Bruno Le Maire, d’Alain Juppé mais aussi de Nicolas Sarkozy qui ne progresse pas ou perd quelques points. Mais le plus surprenant, c’est l’attaque virulente de Jean-François Copé contre lui. Bien qu’il n’ait aucun espoir de figurer au second tour, ce dernier reprend quelques arguments éculés, comme la participation de l’ancien Premier ministre à toutes les actions de son président. Nul ! Mais avec cette nouvelle donne, le  débat de  jeudi soir risque d’être tendu. Tout dérapage sera catastrophique.  Ce n’est pas le moment, alors que Mister Macron annonce sa candidature en souhaitant jouer les trouble-fête à gauche comme à droite, de perdre de vue l’objectif : désigner le meilleur candidat et se retrouver tous derrière ensuite. Ils feraient bien de profiter  de ce dernier moment de confrontation pour aborder les sujets fondamentaux que sont l’avenir de la France dans l’Europe et la nouvelle donne créée par l’élection américaine. Et surtout ne pas faire comme si ça ne changeait rien ! Bref, comment comptent-ils adapter leurs propositions en cas de modifications importantes du contexte international dont nous dépendons avec évidence. Sinon, il sera plus prudent de voter pour le plus... prudent, si on veut éviter encore une fois la déception post électorale.

La réalité a un gros défaut :  elle est têtue !

 

 


LA PLAISANTERIE A ASSEZ DURE !

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Les sujets ne manquent pas en ce moment. 

Il faudrait dire deux mots sur les taux qui remontent rapidement et qui menacent terriblement notre dette, il faudrait évoquer les suites de l’élection de Trump et ses premières reculades, celles du Brexit avec les établissements financiers qui pensent à quitter Londres, il faudrait faire le point sur la primaire de la droite pour laquelle les risques de dérapage en vue du dernier débat augmentent, il faudrait se pencher sur la menace qu’on nous cache d’un « trou noir » électrique au cours de l’hiver si jamais il est rigoureux… Bref, il y a  pléthore de sujets pour alimenter le bloc-notes, sur lesquels je reviendrai, naturellement. 

Notre-Dame des Landes : on sort enfin du brouillard.

La cour administrative d’appel de Nantes n’a pas suivi les réquisitions du commissaire public. On savait que celui-ci était partisan, mais les attendus du tribunal sont suffisamment fouillés et documentés pour justifier la sentence. Les travaux vont donc pouvoir commencer. Bien sûr, il y aura un recours devant le Conseil d’Etat : c’est ce que les opposants savent faire de mieux avec leurs manif’, mais ils ne sont pas suspensifs. Il  faut donc évacuer les récalcitrants dans les plus brefs  délais. 

Que faut-il de plus ?

Voilà un projet qui est en développement depuis près d’un demi-siècle. Il n’en est pas moins nécessaire et adapté aux besoins de la Région, contrairement à ce qu’affirment ses détracteurs. On sait depuis très longtemps que Château-Bougon n’était pas adapté, ni par son emplacement au sud-ouest de l’agglomération nantaise, ni par son environnement qui l’enclave entre la ville et  le lac de Grand lieu, zone naturelle protégée. Voilà un département qui s’y est pris très tôt pour constituer une réserve foncière petit à petit en rachetant les terrains. Toutes les  procédures de concertations ont été utilisées. Tous les acteurs locaux sont d’accord, toutes tendances politiques confondues, excepté une poignée d’écologistes qui ne pèsent pas grand-chose électoralement. Tous les recours ont été épuisés, sauf à en trouver encore et toujours.  Le gouvernement a voulu un referendum : il a eu lieu et le peuple a tranché. Il serait temps que la loi et l’ordre public s’imposent ici comme ailleurs. C’’est une question de principe républicain et aussi de respect de la démocratie.

Ecologistes de comédie.

L’écologie a le dos large. Ceux qui s’opposent au projet sont avant tout des malthusiens, anticapitalistes et libertaires, dont la construction de l’aéroport est avant tout un prétexte pour semer le désordre et affronter l’Etat. Leur combat n’a rien à voir avec l’écologie. On ne va pas nous refaire le coup du « scarabée pique-prunes » qui a bloqué la construction de l’autoroute La Mans Tours pendant de nombreuses années. A Notre-Dame des Landes on nous parle de je ne sais quel triton et de « zones humides » à sauvegarder.  Tu parles ! Depuis ma tendre enfance, j’ai toujours entendu parler de cette zone comme de terres ingrates, pauvres : des landes comme on dit souvent en Bretagne. C’est d’ailleurs pour cette raison que le département de Loire-Atlantique avait préempté ce coin-là plutôt que des parties du territoire plus prospères. Et sur le plan écologique, ils oublient de prendre en compte les populations de l’agglomération nantaise,  survolées en permanence par les avions qui atterrissent et décollent, toujours plus nombreux, avec les pollutions  inévitables de l’air et en bruit, sans parler de la dangerosité liée à un accident toujours possible…  Quand on arrive par le sud, c’est le lac qui est survolé et ça n’est  pas mieux.

Le projet est sérieux.

Je ne vais pas ici développer tous les arguments économiques, tant ils sont évidents. L’aéroport actuel  est saturé chaque année un peu plus longtemps. Le développement aérien est une donnée essentielle de la croissance économique de la Région. La croissance du trafic en fait l’un des aéroports les plus dynamiques de l’hexagone et l’accueil des passagers y devient  problématique tant les locaux sont inadaptés et indignes d’une métropole telle que Nantes. Les tenants de la « décroissance » vous expliqueront que la  pollution aérienne est de plus en plus nocive. Ils n’ont pas tout-à-fait tort. Mais c’est compter sans le progrès : les moteurs des avions modernes sont déjà beaucoup plus optimisés et qui peut dire ce qu’ils seront dans trente ou quarante ans ? Le projet « Solar Impulse » montre une voie d’avion sans pollution … Et on ne construit pas une telle infrastructure pour quelques années.  Alors bien sûr, on peut très bien ne pas faire de nouvel aéroport, retourner à la calèche et à la lampe à huile et vivre comme des Amish. Et combien de chômeurs ? L’aéroport et les infrastructures qui permettront d’y accéder c’est d’abord du travail et surtout c’est l’avenir !

Maintenant, il faut évacuer la zone  indûment occupée. Manu militari s’il le faut. Le plus tôt sera le mieux. Il faut s’attendre à des affrontements musclés puisque nous avons sur place des gens qui n’attendent que ça. L’Etat ne va quand même reculer devant une poignée d’irréductibles, fusent-ils déterminés à en découdre. Voilà un bon test pour Manolito, s’il veut manifester son autorité, au moment où il s’apprête à être candidat.  Il remonterait dans mon estime !

 


MACRON : UN « FAUX NEZ » POUR DEMOCRATE CREDULE.

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La candidature à la présidentielle d’Emmanuel Macron est un secret de polichinelle depuis le début.   Mais c’est un nouveau lièvre qui est en train d’être levé. Celui que l’on croyait inscrit dans un scénario « au cas où », voulu par le démiurge de l’Elysée pour prendre sa place en cas d’empêchement de candidature, seulement la créature a échappé à son maître qui n’a pas su lire l’ambition démesurée dans les yeux de son poulain.L’enjeu maintenant est de prendre de vitesse le candidat Hollande dont on voit bien jour après jour que rien ne pourra le faire renoncer à briguer un second mandat. Celui qui ne devait être qu’un auxiliaire  devrait  donc  pousser les feux et sortir du bois plus tôt que prévu, avec l’espoir ténu de lui barrer la route quitte à être candidat contre lui. 

L’insoutenable suspens.

Cette officialisation imminente de son entrée en campagne met donc  fin à un insoutenable suspens. La langue de bois du « cheminement », de la démission au porte-à-porte puis au projet avant de passer à l’acte, a ses limites. La dernière inconnue reste la date exacte. La machine Hollande s’est effondrée si vite et si fort qu’il a bien fallu revoir les plans. Pour Macron, il  n’y a plus de marche arrière possible. Il va donc se présenter : à 38 ans, ce sera le plus jeune des prétendants à la magistrature suprême de l’histoire de la Vème république. Aura-t-il réussi à inverser l’ordre naturel des choses à l’égard de son ancien mentor, on le  saura  bientôt. Il  n’est pas évident que sa candidature soit bien perçue par un électorat qui, bien que troublé  par le mauvais  jeu présidentiel,  reste néanmoins suspicieux à l’égard des changements de pieds du troublion. Jeune, donc candidat du renouveau. A voir !

Un pur produit du « système ».

En fait de renouveau et de candidat qui se dit hors du « système », Macron en est un pur produit. Il appartient clairement à la gauche « caviar » boboïsante. Il en a tous les tics et même les tocs. Sans parler de son éthique en toc, qui lui permet de fouler gaillardement  ce qu’il a adoré hier, de cracher dans la soupe après s’en être gavé. Son CV parle pour lui et est éloquent. Macron, un « marginal » ? De qui se moque-t-on. D’original il n’a pour lui que le fait d’avoir épousé une jeunette de vingt de  plus que lui. Mais passons. Pour le reste, il a le profil « académique » bien dans le droit fil de tout politicien contemporain en France. Sorti du prestigieux lycée Henri IV à Paris, il poursuit par une classe préparatoire hypokhâgne-khâgne dans le même établissement, puis un DEA de philosophie à Paris-X. Après deux ans passés à Sciences Po, il obtient le concours de l'ENA en 2002, dont il sortira inspecteur des finances. Tiens, comme qui déjà ? Un certain François … Hollande ! Son parcours ensuite, on le connait : Inspection des Finances, banquier associé chez Rothschild, Secrétaire  Général adjoint de l’Elysée puis Ministre des Finances. Il n’y a que  les gogos qui mordront à l’hameçon du candidat « anti-système » alors qu’il en est un produit les plus réussis, celui de la formation et du recrutement des élites !

Le « Lecanuet » du pauvre.

Avec son sourire permanent, il fait penser à Jean Lecanuet quand il avait été candidat contre le Général De Gaulle : on l’avait surnommé « Dents blanches » à l’époque. Même stature aussi.  Sauf que Lecanuet était l’héritier d’une famille politique solide et bien ancrée, le MRP, et pouvait s’appuyer sur un fonds de commerce électoral autrement plus structuré que le petit monde macronmaniaque. Aussi on attendait avec impatience, et même curiosité, le fameux projet, fruit de  la  collecte  en porte-à-porte d’En Marche. Le moins qu’on puisse dire c’est que ce qui est  dévoilé  pour l’instant n’est pas de nature à chambouler la planète électorale. Il s’attaque aux  tabous  de la gauche avec les 35 Heures qu’il veut assouplir en fonction de  l’âge du capitaine, et une modulation de  l’âge de départ en retraite selon les  individus et les situations. Sous Giscard, on appelait ça la « retraite à la carte ». Il plaide pour un assouplissement du Code du Travail et l’adaptation des allocations chômage à la situation économique… C’est réinventer l’eau chaude et le fil à couper le beurre ! Un vrai libéral (de gôche) après avoir été le complice de l’assommoir fiscal.

La démocratie des crédules.

Il est important que Macron se déclare le premier. Enfin avant Hollande et  aussi précéder la désignation du candidat de la droite et du centre. Jeu politicien pour tenter de dissuader des électeurs du centre-gauche, déçus du hollandisme, de participer à la  primaire. Encore que je ne pense pas  qu’il soit en mesure de faire de l’ombre à un Juppé. On constatera surtout que sa pratique  politique n’a rien d’innovante et utilise toutes les vieilles ficelles politiciennes. S’il s’agit de se différencier par les  gadgets, on a ça aussi dans le magasin à droite avec NKM. Mais on n’empêchera pas les constructions médiatiques qui ont été pour beaucoup dans la « Macronite » :  c’est un milieu qui adore tout ce qui crache dans la soupe.Par sa démarche dite « participative », on pourrait dire que Macron pratique un populisme mondain. Mondain, parce qu’il faut savoir d’où vient l’argent et parce qu'il peut plaire à une certaine bourgeoisie "jamais contente". Alors il y aura toujours des crédules pour y voir de la nouveauté, notamment avec les réseaux sociaux et tout ce qui y circule en informations, surtout fausses. Une force coordonnée ou non qui se nourrit de tout et principalement des frustrations comme la démocratie sait en créer, de raisonnements captieux auxquels la dérégulation du marché de l’information et une armée d’idiots utiles assurent la diffusion. Je préfère penser qu’il existe encore des femmes et des hommes qui choisissent la raison contre cette forme d’obscurantisme qui désormais fait plus que nous menacer. A chacun son rôle : aux élites de phosphorer, au peuple de choisir. Pas l’inverse.

 


LA DROITE RASSURANTE ET LA GAUCHE INQUIETANTE

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L’héritage d’un quinquennat pour rien.

Plus le temps passe, plus les raisons d’être inquiets s’accumulent. Et  encore, sans tenir compte de l’évolution de la conjoncture internationale très volatile et qui peut devenir beaucoup moins favorable d’ici six mois. Ce qui inquiète, c’est la dégradation continue de nos comptes publics, sciemment organisée par un pouvoir qui fait fi de toutes les alertes, qu’elles viennent de la Cour des Comptes ou du Haut Comité des Finances Publiques. Pas une semaine ne se passe sans un nouveau chèque sans provision. Tout le monde y est passé : fonctionnaires, petits retraités, étudiants, intermittents, … 1 milliard par-ci, 300 millions par-là ! Si on y ajoute les acrobaties financières du budget 2017 avec ses économies imaginaires, ses rentrées surévaluées et ses dépenses minorées, l’addition devient vertigineuse. Encore faut-il évoquer tous les « fonds » que le gouvernement assèche systématiquement et qu’il faudra reprovisionner : il y en a déjà pour près de200 millions d’euros. Quelques exemples : 25 millions sur l’établissement public de sécurité ferroviaire, 70 millions sur le fonds de prévention des risques naturels majeurs, 50 millions sur la caisse de garantie du logement locatif … Bref, on racle tous les fonds de tiroirs pour alimenter une dépense insasiable.

Comme il va manquer autour de 0,5 point de croissance, c’est encore 4 milliards d’euros qui manqueront à l’appel. Au bilan, toutes les décisions prises ces derniers mois représentent plus de 11 milliards d’euros de dépenses supplémentaires plus ou moins financées au budget 2017, 13 milliards d’euros pour le 2018 et pèseront encore pour 9,5 milliards d’euros en 2019. De quoi lester sévèrement le début du prochain quinquennat. Dans ces conditions, jamais la France ne parviendra à réduire son déficit en-dessous des 3% du PIB, ni en 2017, ni en 2018. Notre sous-président peut bien faire le fanfaron et proclamer qu’il a redressé le pays, les Français l’ont déjà destitué dans les faits, avec 3 ou 4% de bonnes opinions. Difficile de faire pire ! En attendant, on se demande bien ce que fera le vainqueur de la présidentielle une fois élu avec untel boulet financier aux pieds, déficit public colossal et dette faramineuse.

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Une droite rassurante.

Le principal enseignement du débat de jeudi dernier est que personne, en définitive, n’a perdu le contrôle de ses nerfs et que même les assauts désagréables n’ont pas nui à la bonne tenue de l’échange. Ce qui n’est pas un fait sans importance si on veut tenir compte des sept caractères très différents. Nicolas Sarkozy, en particulier, a réussi à rester digne pendant toute la soirée, ce qui montre que non seulement il a mûri, mais est capable de descendre dans l’arène démocratique et d’en jouer le jeu, ce qui n’est pas évident quand on a été président de la République. Alain Juppé, égal à lui-même, a continué à tenir un discours toujours aussi transparent et honnête. Nathalie Kosciusko-Morizet a éclairé le débat de quelques réflexions assez drôles. Jean-François Copé, qui n’a plus rien à perdre, a choisi l’humour, et même le lapsus comique. Quant à François Fillon, on doit toujours garder à l’esprit que son programme est le plus complet et le plus abouti. Il n’est pas du genre à fendre l’armure, mais il donne une bonne impression de solidité. Dans les sondages, il est passé devant Bruno Le Maire, qui était censé changer la donne par sa jeunesse et sa personnalité, mais il n’arrive pas à décoller.

Evidemment, on ne peut pas prédire avec certitude que le troisième débat ne provoquera pas une mêlée générale, quand ceux qui savent qu’ils n’ont pas une chance d’être désignés joueront leur va-tout. Cela a peu de chance d’arriver. On sait déjà que la primaire rassemblera entre 2,5 et 3 millions d’électeurs. C’est pourquoi il était indispensable qu’Alain Juppé s’explique sur la nature du soutien de François Bayrou. En effet, le point chaud se situe bien là : il ne fallait pas donner à Nicolas Sarkozy un prétexte valable pour qu’il conteste le résultat du scrutin. Sa promesse de soutenir Alain Juppé s’il est désigné montre qu’il est dans un état d’esprit responsable, qui n’est pas surprenant de sa part. On se souvient de la dignité et de l’élégance de son départ de l’Elysée en 2012. Non seulement l’alternance est au bout du chemin, mais elle peut désormais se produire dans un climat apaisé. Et ça n’est pas rien !

L’heureux élu de 2017 aura-t-il la tentation de considérer qu’un peu de déficit supplémentaire ne serait pas bien grave que ce serait une grave erreur. Les baisses d’impôts et de charges sont nécessaires et il faudra inévitablement engager des dépenses nouvelles : pour les financer sans provoquer la catastrophe financière, il faudra d’autant plus de réformes et d’économies.  Et si l’on veut qu’il n’y ait pas une nouvelle fois de déception des Français, il vaudra mieux annoncer la couleur, faire peu de promesses et ne garder que celles susceptibles d’être tenues.

Le « moins disant » dans la primaire n’est pas forcément le plus mauvais candidat !

 


RETOUR SUR LE 2ème GRAND DEBAT

Débat primaire 2

 

C’était plus animé, mais au détriment du fond.

Ainsi le temps imparti à l’éducation a été sérieusement escamoté.  Dommage, c’était un sujet central.  On a passé beaucoup trop de  temps sur le cas « Bayrou ». A ce sujet, on peut dire que Nicolas Sarkozy a réussi son coup, mais sans déstabiliser Alain Juppé. Les esprits chagrins ne retiendront que les chamailleries, les optimistes les nombreux points d’accord entre les candidats. 

Mon avis (qui n’engage que moi) :

L’émission a été globalement réussie, assez  bien animée, sauf peut-être le passage avec Michael Darmon, plus confus. On a passé  trop de temps à revenir sur le quinquennat de Sarkozy, mais c’est la faute de trois candidats. Le  bilan : deux candidats ont survolé la soirée et sont au-dessus du lot, Alain Juppé et François Fillon. L’ancien président, Nicolas Sarkozy, ne démérite pas par sa connaissance parfaite des dossiers et tire son épingle du jeu sous le tir croisé dont il a fait l’objet.

Le cas par cas :

Alain Juppé : il brille déjà par son élégance, vestimentaire et intellectuelle. Il est clair et évite habilement les flèches qui lui sont adressées sans jamais se départir de sa sérénité. Le procès en mollesse fait chou blanc et il montre ses muscles quand il faut. Un exercice parfaitement maitrisé, donc. Il y a peu de chance que son statut de leader soit remis en cause par ce débat.

François Fillon : toujours aussi précis et documenté, en restant concis. Campe sur son gaullisme de « rassemblement » ce qui lui évite de tomber dans les questions pièges. Avec son anaphore finale, (est-ce de l’humour anglais ?), il a pris un risque : celui de faire résonner le  « moi, président » de sinistre mémoire. Néanmoins, il devrait marquer des points sur le cœur de cible à droite. Il améliore son statut de "présidentiable".

Bruno Le Maire : à l’aise, c’est  l’un des animateurs de la soirée avec son verbe soigné. Son ton incisif met finalement en valeur Nicolas Sarkozy qu’il met en cause trop souvent, directement ou indirectement. A l’écouter, on regrette qu’il n’ait pas été aux manettes au moment de la crise de 2008 ! Trop facile. Toujours pas convaincant sur les mérites de la baisse des impôts qu’il promet.

NKM : elle était en forme ! Visiblement elle a un compte à régler avec Nicolas Sarkozy : elle n’a pas digéré son éviction et le « Grenelle de l’environnement » reste son « grand œuvre ». Sauf qu’on n’est  pas là pour dézinguer le voisin mais présenter son projet, ce qu’elle fait superficiellement. Elle marque sa différence, c’est tout !

Nicolas Sarkozy : c’est quand on l’attaque qu’il est le meilleur ! Du coup il ne peut pas vraiment développer ses propositions. Un peu étouffé par les morsures dont il fait l’objet pendant le débat , elles renforceront son statut plus qu’elles ne l’affaibliront auprès de son électorat. Sa stature d’Homme d’Etat transparait à plusieurs reprises, sur les  migrants,sur les relations internationales. Il réussit à démontrer que Bayrou ne peut pas avoir un pied dedans et un pied dehors. Calme, et plus détendu qu’au premier débat, il s’en sort bien. Aura certainement marqué des points.

Jean-Frédéric Poisson : il reste l’opni de la soirée. S’il fallait lui donner une palme, ce serait celle du plus « décalé ». On retient qu’être « chrétien démocrate »,  c’est être très à droite et anti-européen. Quelques réflexions frappées au coin du bon sens ne font pas un « président ».

Jean-François Copé : de loin le plus agressif de la soirée, notamment à l’égard de l’ancien président.  Donneur de leçon, il devient vite fatiguant.  Chaque fois qu’un mot commence par « a », on se demande s’il va le sortir. C’est moi, moi et moi… ça se soigne !

La primaire de la droite et du centre commence à tourner en rond.

On se demande à quoi pourra servir le troisième débat. On sait déjà tout ce qu’on doit savoir sur les candidats amenés à se répéter. Le nombre reste un handicap parce qu’il ne permet pas l’approfondissement des réponses.  Il faudra attendre celui de l’entre-deux tours ? Finalement, en dehors des règlements de compte qui font le bonheur de quelques-uns, la confrontation ne sert pas à grand-chose. Je n’y vois qu’un seul mérite : l’excellent niveau de tous par rapport à ce qu’on observe à gauche. La relève est manifestement de ce côté-là.  Pour 2017 avec certitude et on a même de la réserve pour 2022 …

 


PRIMAIRE DE LA DROITE … (suite)

Primaire à droite

 

Le bloc-notes continuera de ne pas prendre parti pour être pleinement disponible quand le candidat sera désigné. Cela n’empêche pas les analyses et de faire part de sentiments,  remarques et commentaires à propos des candidats. Avec un principe : éviter de dire du mal et essayer de faire ressortir le positif… quand c’est  possible.

Voici une photo intéressante à connaître pour le débat sur BFMTV  (origine : L’Opinion)

Selon la dernière enquête Elabe-l’Opinion-BFMTV, François Fillon gagne 4 points et serait à 15 % au premier tour. Bruno Le Maire reste stable, à 11%. Au second tour, le maire de Bordeaux battrait l’ex-chef de l’Etat avec 61 % des suffrages contre 39 %.

A dix-sept jours du premier tour de la primaire de la droite et centre, Alain Juppé continue à faire solidement la course en tête. Selon le dernier sondage de l’institut Elabe réalisé pour l’Opinion et BFMTV du 18 octobre au 2 novembre (soit après le premier débat télévisé le 13 octobre sur TF1), le maire de Bordeaux récolterait 39 % des voix. Stable par rapport à la précédente enquête (qui avait été effectuée du 20 septembre au 12 octobre), il creuserait même son avance sur Nicolas Sarkozy. Celui-ci obtiendrait 27 % des suffrages et serait en baisse de 5 %. Il resterait néanmoins en tête auprès des seuls sympathisants Les Républicains avec 37 % (contre 32 % à Alain Juppé).

Le principal gagnant de ce sondage est François Fillon. L’ex-Premier ministre progresserait de 4 points, avec 15 % des intentions de vote. C’est la première fois dans une enquête Elabe qu’il se retrouve à un tel niveau et occupe la troisième place devant Bruno Le Maire, qui serait, lui, stable à 11 %. « Les deux tiers de l’enquête ont été réalisés le week-end dernier et c’est là qu’un transfert de l’électorat de Nicolas Sarkozy vers François Fillon s’est fait », révèle Bernard Sananès. Il progresse ainsi de sept points au sein des sympathisants LR.

« Cette progression s’est faite après son passage à L’Emission politique de France 2, poursuit le président de Elabe. Mais elle soulève aussi une interrogation : la stratégie d’attaque du centre choisie par Nicolas Sarkozy fonctionne-t-elle ? Même si en masse le nombre d’électeurs LR se disant certains d’aller voter à la primaire et celui de l’UDI est différent, en pourcentage, il est le même : 18 %. Ce n’est pas énorme pour LR. Là où la stratégie de Nicolas Sarkozy bloque, c’est qu’il n’arrive pas à mobiliser ses principaux électeurs : il n’y a pas de surmobilisation des LR et du côté des électeurs du FN, la mobilisation n’est pas très élevée. 6 % de ses sympathisants se déclarent certains d’y participer. »

Voilà qui conforte le ressenti que je manifestais dans mon article d’hier. 

Ci-dessous, la grille d’évaluation pour ceux qui veulent s’y essayer (copier et imprimer, c'est possible avec un clic gauche pour sélectionner et un clic droit "copier  l'image").

Bon débat !

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CHRONIQUE DE LA PRIMAIRE…

Primaire à droite

 

A quoi va servir la primaire de la droite et du centre ?

Pour l’instant elle n’a été qu’un jeu de rôle  avec quelques variantes programmatiques dont on a dit qu’elles étaient plutôt rassurantes pour l’électorat appelé à se prononcer. On aimerait pourtant que le débat aille un peu plus loin et quitte à désigner un leader, puisque c’est le but, voire même  le  prochain Président, autant en profiter pour que chacun des candidats nous dévoile l’horizon positif et les perspectives collectives qu’il compte proposer au pays, en ne se limitant pas aux traditionnels sujets techniques de la baisse des dépenses publiques et autres préoccupations certes légitimes mais auxquelles il faut donner du sens. Car, au-delà de l’élection présidentielle, on sait qu’il faudra affronter la résistance au changement d’une grande partie de la société, qui puise son origine dans la hantise du déclin individuel. Peu nous importe les critiques que les uns ou les autres peuvent faire sur la stratégie suivie par tel ou tel pour capter les voix. Elles peuvent alimenter la querelle, elles ne nous apportent pas de réponses sur l’essentiel. Puisque cette primaire a été l’occasion d’un important effort programmatique, qu’ils (ou elle)  nous en fassent profiter plus largement.

Je ne comprends plus Sarkozy.

Sa campagne s’est focalisée cette semaine sur le soutien que Bayrou apporte à Juppé. Faut-il  y accorder autant d’importance ? C’est faire beaucoup d’honneur au patron du Modem et lui accorder un poids électoral qu’il n’a plus. Je ne comprends plus Nicolas Sarkozy qui manifeste à l’égard de Bayrou la même obsession que Hollande à son égard. Voilà un débat bien inutile. Il est aussi  inopportun.  Au lieu de faire une fixation sur celui qui a  appelé  à voter Hollande et lui donner l’occasion d’exister, Nicolas Sarkozy aurait mieux fait de se montrer magnanime et de passer l’éponge. Il aurait ainsi montré sa capacité à prendre de la hauteur, celle qui convient à l’ancien chef de l’Etat qu’il est, au lieu de se livrer à un règlement de compte qui fait revanchard et le dessert. La droite a toujours autant d’intérêt à être l’alliée du ou des centres, sans qui elle ne peut gagner. Cette croisade a aussi un autre inconvénient,  elle  pourrit la campagne et elle hystérise ses partisans qui pourraient manquer de lucidité si leur héros était battu, pour ensuite refuser de soutenir le vainqueur, ce qui est essentiel ! Il y a des candidats  marginaux qui spéculent sur ce type de comportement. Il y a une donnée de fond que l’ancien président a refusé de voir depuis qu’il est revenu aux affaires, et cela m’étonne de sa part. Tant qu’il y aura une large majorité  de  Français qui ne veut pas de lui à nouveau comme président, ses chances d’y parvenir seront limitées voir nulles. Force est de constater qu’il n’a rien fait qui soit susceptible d’atténuer ce rejet. Au contraire, en pratiquant sa stratégie préférée, celle du clivage à droite, il l’a légitimé aux yeux de ceux qui l’avaient en tête. Il fait donc une mauvaise campagne, comme l’affirme  Jean d’Ormesson, car elle met au second plan les immenses qualités qu’il a montrées à la tête du pays au moment de la crise de 2008 et dont on aurait certainement besoin au cours des cinq ans qui viennent. A moins d’une surprise, Sa défaite est donc envisageable. Mieux vaut s’y préparer !

Fillon à "l’émission politique".

Cette émission est toujours aussi décevante.  Et ce n’est pas la faute de l’invité qui a été  à la hauteur. Mais on l’a confronté  à des interlocuteurs qui ne servent  pas à éclairer le débat.  C’est du folklore, tout au plus. J’ai trouvé aussi la présentation économique de  François Langlet plutôt vicieuse avec des présupposés discutables. Quant  à François Fillon, il est apparu carré et ferme dans ses convictions. Espérons que la franchise paiera, ce qui n’est pas certain dans ce monde de faux derches.  Un parcours sans faute, au cours duquel on n’apprend rien de plus qu’on ne sache déjà, le candidat  étant amené à donner les mêmes réponses aux mêmes questions.  Un bon point  pour sa répartie finale sur l’inopportune Vanhoenacker. La Salamé en était pâle de rage !

Deux choses qui m’agacent chez Le Maire

Bravo  à Bruno Le Maire  pour le tonus de sa campagne.  Il y croit. Il  faut bien, parce qu’il y en a tant qui n‘y croient pas pour lui. Je voudrais lui dire qu’il n’aura pas ma  voix tant qu’il continuera à renvoyer la droite et la gauche du même revers de main.  Non, la droite n’a pas « rien fait » quand elle  était au pouvoir.  Sous Raffarin La  France s’est désendettée et on a fait la réforme des retraites, entre autres. Sous Sarkozy, avec  François Fillon, malgré la crise aigüe de 2008, l’oeuvre de réformes a été intense et immense. La place manque ici pour les rappeler. D’autre part, je suis convaincu, comme Christian Saint-Etienne, que baisser la CSG de 2 points, est une grave erreur qui montre pour le moins une méconnaissance des rouages économiques du pays. La priorité n’est pas de redonner du pouvoir d’achat immédiatement.

Juppé n’a pas l’air…

Mais il connait la musique. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il poursuit sa campagne habilement. Son statut de leader vient de là et non pas des sondages qui ne sont que la conséquence. Il s’est permis deux épisodes cette semaine qui ont fait jaser : une visite dans le 92, ancien fief sarkozyste s’il en fut, et en PACA avec un meeting  à Toulon, accueilli par la  figure emblématique locale, Hubert  Falco. Il fait l’objet d’un « joli » renfort en cette Toussaint , celui de Valérie Pécresse : ça n’est pas rien !

Du mauvais Poisson.

Les sorties du candidat Chrétien démocrate sont parfois surprenantes. Leur teneur est même décevante, quand il dit qu’il n’est pas certain de soutenir le candidat qui sortira de la primaire. Curieux, pour le moins. 

Copé et son pain au chocolat en boomerang.

L’occasion d’une belle partie de rigolade.  Quand on ne mange pas de pain au chocolat, on n’est pas obligé d’en connaître le prix. Il vaut mieux dire qu’on ne sait pas que de sortir des fadaises. Il aurait pu au moins s’y attendre et prendre ses précautions… C’est là qu’on voit que le débat  vole vraiment bas.

NKM  en demi-teinte.

Fait-elle campagne seulement ?

Les Français ont le sentiment que le choix du prochain président de la République se joue maintenant, lors de la primaire de la droite. En effet, la gauche n’a pas de candidat qui paraisse en mesure de figurer au second tour. Il n’est donc pas surprenant que la procédure censée ne concerner que les sympathisants de droite intéresse les électeurs au-delà. Car la tragédie du vide à gauche incite  à faire le tri dans le trop plein de la droite. Une situation que l’on n’a encore jamais connue jusqu’à présent sous la Vème République. Ce paramètre n’a pas été pris en compte probablement quand nos chères grosses têtes ont décidé de faire une primaire  « ouverte » !

Rendez-vous devant le prochain débat, jeudi.

 


V0US NE LE SAVEZ PEUT-ETRE PAS

Clown

Politique

Paris « Bateau ivre »

La maire bobo n’y va pas par quatre chemins. Après avoir modifié le nombre des élus des arrondissements, elle continue d’utiliser le logement social pour modifier la sociologie de la capitale à son avantage.

Paris, place financière… hum !

C’est le rêve de nos gouvernants : profiter du Brexit pour récupérer les établissements financiers tentés de fuir la capitale britannique, et il y en a. Alors pourquoi Sapin-les-bas-roses a-t-il augmenté la taxe « Tobin » sur les transactions de 0,2% à 0,3% ? Mais pour faire plaisir à sa gauche ! La place de Paris est « groggy » !

La France championne !

Notre pays est le champion incontesté des dépenses sociales avec 31% du PIB. C’est un rapport de l’OCDE qui le constate. Et on ne pourrait pas tailler dedans ? Comment donc font nos partenaires européens ?

Juteuse BPI

La Cour des Comptes pointe la Banque Publique d’Investissement, ce machin inventé par la gauche pour aider les entreprises à investir, et dont la Royal présida un temps aux destinées, me semble-t-il. On y vit très bien. Certains cadres ont vu leur salaire augmenter de 40% entre 2012 et 2015 nous dit l’institution de la rue Cambon. A titre indicatif, le Directeur Général émarge à 450 000€ . Quand même ! De quoi faire baver un patron de PME.

La distribution continue

Notre hypo-président-en campagne ne fait pas que des discours que personne n’écoute. Il continue de faire des chèques en bois que la majorité suivante devra solder. Ainsi il est arrivé à je ne sais quel congrès avec 1 milliard de plus pour l’ANRU (Agence Nationale de Rénovation Urbaine) déjà dotée de 4 milliards. Même pas certain que ça rapporte des voix !

Les dégâts de la fin de règne

Ils commencent à être considérables : la présidence est complètement déconsidérée, le PS ne sait plus où il habite tant chaque jour apporte son lot de chamailleries. Le « Sicilien » qui préside l’Assemblée fait une guerre ouverte au chef de l’Etat depuis qu’il a lu son jugement peu amène sur sa personne. Cambadélis lui-même est « flottant ». La vipère de la rue de Grenelle, qui a découvert qu’elle n’était pas une intellectuelle (nous on le savait), est vexée et a disparu des écrans radars. Et même le Manolito  qui dit publiquement avoir honte du Président, c'est du jamais vu ! Tout cela ne serait pas si grave si parallèlement la France n’était pas tournée en ridicule sur la scène internationale. Le bilan se résume de plus en plus en deux mots : déconsidération et gabegie.

Société

Mais la gauche utilise jusqu’au bout le pouvoir législatif pour faire passer un maximum de ses lubies idéologiques. Ainsi grâce à la dernière loi qui vient d’être votée les « trans » pourront changer de prénom sans changer de sexe et se déclarer homme ou femme sans modifications physiologiques, si bien qu’une femme déclarée « homme » pourra accoucher et donner vie à un enfant qui aura ainsi deux pères !!! Je n’invente rien. On ne marche pas un peu sur la tête ? Le lobby LGBT est satisfait. Des voix en plus ?

Allons voir ailleurs

Vraie baisse du chômage !

On continue à pinailler en France à coup de microscopes pour tenter d'entrevoir un retournement de tendance sur l'emploi. L’Elysée a même demandé une présentation de la courbe qui montre davantage « l’inversion » !!! Hier l'Espagne a annoncé que pour la première fois en 6 ans son taux de chômage était tombé en dessous de 20% et que 480 000 emplois avaient été créés en un an. Des vrais emplois, ni aidés, ni d'avenir. Indiscutable. Taux de croissance : 2,3% … En France, on a 0,2% de croissance au 3ème trimestre… on fera peut-être 1,2% sur l’année (au lieu de 1,5% prévu) avec à la clé un surcroît de déficit (si Sapin le reconnait, il faut qu’il soit vraiment désabusé)… Et pour qui la facture supplémentaire ?

Chinoiserie !

Xi Jinping s'est fait donner les pleins pouvoirs. Ce n'est plus le parti qui dirige. C'est lui et lui seul. Ça s'appelle une dictature. Vous allez me dire, ça ne change pas grand-chose. Quand même ! Mais chut, pas un mot. Ne dites rien car votre boîte pourrait demain être achetée par des Chinois (en ce moment, ils achètent tout) et vous pourriez le regretter.

 


IL Y A QUELQUE CHOSE QUI NE TOURNE PAS ROND !

Haddock cons

 

Je trouve les Français un peu cons

Sur l’ISF :

Selon un sondage Odoxa pour Le Parisien et Linxea, publié jeudi 27 octobre, 72% des Français sont contre la suppression de cet impôt, voulue par quasi tous les candidats à la primaire à droite. Paradoxalement, seuls 24% des Français jugent que cet impôt a un impact positif sur l'économie française.  75% des personnes interrogées estiment que l'ISF provoque le départ de Français à l'étranger. Rien0comprendre dans ces avis paradoxaux. On sait pourtant (ou on ne sait pas) que l’impôt rapporte un peu plus de 5 milliards d’euros à l’Etat, sur un budget de plus de 1 000 milliards. Cet impôt est donc purement idéologique . Il fait peut-être plaisir à madame Michu qui ne sait pas compter et qui veut ainsi se venger de son patron.

Sur la vaccination :

41 % des Français interrogés estiment ainsi que les vaccins ne sont pas sûrs, un record mondial, 17 % doutent de leur efficacité et 12 % ne tiennent pas les vaccins infantiles pour importants. Dans l’ensemble, il apparaît que le niveau d’éducation accroît la confiance dans l’importance et l’efficacité des vaccins, mais pas dans leur sécurité.

Avec leur jugement sur les élus :

Près de trois Français sur quatre (72%) estiment que d'une manière générale les élus et les dirigeants politiques sont «plutôt corrompus». A l'inverse, 19% pensent qu'ils sont «plutôt honnêtes». Avec 26% de gens qui lui font le plus confiance, le Parti socialiste arrive toutefois en tête, devant Europe Ecologie-Les Verts (20%). 16% des Français accordent leur confiance au Front national, juste devant les Républicains (15%). Enfin, 14% d'entre eux font confiance au Front de gauche et 11% au MoDem. Les jeunes (83% des moins de 35 ans jugent les hommes politiques plutôt corrompus), les ouvriers (85%) et les sympathisants du Front national (89%) sont les plus sévères. Malgré les démêlés de Marine Le Pen avec la justice.

Face à Hollande :

De rester passif après la publication du bouquin des bavardages irresponsables de « François le Petit » (référence à « Mitterrand, c’est moi ! ») : qu’une liste de personnes à neutraliser ait pu être montrée à deux journalistes est proprement hallucinant ! Il y a pourtant de quoi invoquer l’article 68 de la Constitution pour engager une procédure de destitution. Quand je pense qu’aux Etats-Unis on crée des embrouilles à Hillary pour avoir envoyé des courriels à partir de son adresse perso quand elle était Secrétaire d’Etat !

Avec l’assurance-vie :

La collecte nette de l'assurance vie a été nulle au mois de septembre, et c'est un évènement. Le fantasme que le gouvernement pourrait venir bloquer leur argent placé dans les contrats d'assurance vie a inquiété les épargnants. De mauvaises raisons car la mesure prévue dans la loi Sapin II est, pour une fois, une bonne mesure puisqu'elle garantit les épargnants contre un risque de panique en cas de hausse de taux spectaculaire ou de conditions de marché extraordinaires. Bizarre cette réaction. C’est dire le manque de confiance : il est vrai qu’habituellement notre Sapin-les-bas-roses est abonné aux coups de Jarnac pour les épargnants.

TPLG, on ne les changera pas !

3.8 millions de Français ont regardé « Le meilleur pâtissier » sur M6 !

Les Wallons ne valent guère mieux

Avec Magnette aux manettes, ils ont failli faire capoter le CETA (traité de libre-échange avec le Canada). Voilà une Europe où 3 millions de Wallons font la loi pour 500 millions d’Européens. Et on voudrait qu’on y croie ?

Le mur du çon à Cambadélis :

Pour lui, « Sarkozy a perdu sa présidentialité !». C’est l’hôpital qui se fout de la charité. Il ferait mieux de regarder chez lui.

 


LA BAISSE MAGIQUE TOMBEE DU CIEL !

Haddock se marre

 

Moins de chômeurs ! Vraiment ?

C’est stupéfiant ! aurait dit mon copain Fernand. Historique ! disent les gazettiers. Spectaculaire ! clament les experts économiques. Bref, rendez-vous compte, après avoir augmenté de plus de 50 000 le mois précédent, voilà que le nombre de chômeurs a diminué de 66 000 en septembre, soit une baisse du taux de chômage de 1,9 %, ce qui ne s’était pas produit depuis quinze ans. A tel point que les membres du radeau de la Méduse (le gouvernement) n'osent pas trop sombrer dans le triomphalisme. Excepté Pépère qui s’est jeté sur la statistique comme un rat mort-de-faim sur un morceau de gruyère frais, en expédiant un tweet illico depuis l’Elysée (il n’a que ça à foutre !). Le gouvernement en tire donc une satisfaction tardive mais intense. Pourtant, il est à peu près certain que cette bonne nouvelle ne suffise pas à sauver la majorité.

Un bon chiffre est toujours préférable à un mauvais.

Mais le tableau de l’emploi en France reste décourageant. Depuis 2012, la politique de la gauche a détruit plus d’un demi-million d’emplois. Prenez le temps de regarder les courbes du chômage et vous vous apercevrez que la baisse du chômage constatée en cette fin de mois est imperceptible. Rappelons qu’il y avait 4 627 300 chômeurs en 2012 ;  il y en a aujourd’hui 5 781 300 ! Plus d'un million supplémentaire ! Si techniquement, tout le monde est d’accord pour dire que, depuis le début de l’année, la tendance est à la diminution du chômage, en réalité, sur un an, le nombre de chômeurs toutes catégories n'a pas baissé, il a augmenté de 1%. Pas de quoi pavoiser !

Alors peut-on parler de baisse ?

Seulement si on regarde sur un mois. Et encore, uniquement sur les chômeurs de toutes les catégories. Et ce maigre résultat malgré les 500 000 « formations » et autres artifices. Le chômage a un peu glissé sur un mois mais on ne peut pas parler de vraie baisse, pas encore. Evidemment, notre hypo –président-hyper-présent-aux-inaugurations-et-célébrations va se saisir du chiffre pour constater enfin la fameuse inversion de la courbe du chômage, annoncée pour 2013, puis 2014, puis 2015… Même si c’était le cas, elle arriverait bien tard. Car personne n’est dupe que cette baisse résulte en grande partie de la mise en place de contrats aidés qui coûtent cher et ne créent pas d’emplois définitifs ni même durables. On pourrait même ajouter, si on était perfide,  que sur le plan de la gestion économique, ce « brillant » résultat de septembre peut même paraître très insuffisant au regard de ce qu’il est convenu d’appeler « l’alignement des planètes », c’est-à-dire, l’addition de facteurs favorables, baisse de l’euro, prix bas de l’énergie, taux d’intérêt à zéro. Et rappelons encore que les États-Unis et la Grande Bretagne sont à 5%, et l'Allemagne à 6%. Nous sommes à plus de 10%. C’est pourquoi nos voisins allemands ou anglais doivent observer avec étonnement une telle satisfaction alors que nous continuons à avoir un taux de chômage dramatiquement élevé.

Mais la magie peut servir.

Même si c’est de la magie un peu ratée à la Garcimore, parions que le locataire de l’Elysée va  se servir de ces 66 000 demandeurs d’emplois en moins pour l’encourager dans l’idée qu’il doit se présenter, alors que, parmi ses proches, beaucoup pensent déjà qu’il devrait abandonner la partie et tenter de désigner un candidat de la gauche, Manolito par exemple, susceptible de rassembler un PS en perdition. Car  tous les sondages montrent que sa cote continue à baisser et que, même s’il passait le relais à son Premier Ministre, celui-ci ne serait pas en mesure de franchir le cap du premier tour à l’élection présidentielle de l’an prochain. En admettant l’hypothèse d’une diminution régulière du taux de chômage dans les mois qui viennent, ce qui n’est pas avéré puisque l’Insee prévoit une remontée en 2017, elle ne permettrait pas de toute façon, à notre « bavard de président», de faire une remontée si prodigieuse qu’il irait au second tour. Mais gageons qu’il passera outre. Il y a donc de fortes chances qu’il aille à l’’humiliation de la primaire de la gauche et qu’il y laisse sa dépouille présidentielle, d’ailleurs trop grande pour lui.

 


PETIT POINT SUR LA PRIMAIRE…

Primaire à droite

 

Ma  lettre au Père Noël.

« Nicolas, Alain et François, Nathalie et le Jean-François … » sur un air connu (dans la chanson, ce sont des prénoms féminins).

Je suis très tenté de voter Sarfiju ! Ben oui, le programme qui me conviendrait totalement est  un  mélange : une part de celui de Sarkozy, un gros morceau de celui de Fillon arrosé d’un bon coup de Juppé ! On pourrait mettre quelques miettes de celui de Copé ou de NKM, qui ont aussi quelques bonnes idées.

Alors j’attends quoi ?

Quelques propositions essentielles me tiennent à cœur :

La sortie du revenu imposable de la prime de  10% accordée pour avoir élevé trois enfants.

Le rétablissement de la franchise pour les  droits de succession au niveau où elle était avant 2012.

La revalorisation des retraites dès que possible.

Le rétablissement  du principe d’universalité pour les allocations familiales.

Le rétablissement du quotient familial à son niveau d’avant 2012.

La réécriture de la loi Taubira pour empêcher l’adoption plénière et la PMA pour les couples homosexuels et l’interdiction de la GPA.

La suppression de l’impôt  à la source qui est une arnaque pour le contribuable et une contrainte administrative supplémentaire pour l’entreprise.

L’engagement que l’impôt sur le revenu ne sera pas fusionné avec la CSG.

Le paquet sur les jeunes :  apprentissage mais aussi rassembler toutes les aides, structures, dispositifs sous un seul et même toit, un "Service d'accompagnement vers l'emploi et l'intégration sociale", avec comme cible les 16-25 ans et comme objectif : aucun jeune sans solution  !

Je suis d’accord  pour une hausse de au moins  2 points de la TVA  à  20%, voire même 3, si en même temps on redescend le  taux de 10%  à 7% pour favoriser l’artisanat. Je ne comprends  pas que personne n’y ait pensé !  Ce double mouvement aurait pour avantage de diminuer les charges des entreprises en transférant les prélèvements de la politique familiale sur l’impôt, en faisant participer les importations au financement de notre protection sociale, et la baisse de la TVA « interne », de lutter contre le travail noir ou gris.

L’interdiction des signes religieux dans tous les établissements  publics.

L’interdiction des associations à caractère subversif et mettant les lois de la République au-dessous de leurs croyances type Salafistes, Frères musulmans. 

Poursuite systématique de toute personne en intelligence avec « l’ennemi » puisque nous sommes en guerre contre l’islamisme radical.

Un discours clair sur l’engagement européen de la France.

Je me fiche pas mal que Copé se soit planté sur le prix du pain au chocolat (encore que vendu par paquets de dix en grandes surfaces, on n’est pas loin des quinze centimes l’unité). Je ne suis pas d’accord avec NKM pour que les mosquées soient financées par une taxe "hallal" parce qu’on mange souvent de la viande hallal sans le savoir. Je trouve que Nicolas Sarkozy en rajoute trop sur les attaques contre le centre avec lequel il ferait mieux de se réconcilier et il ne gagnera plus rien sur  le Front National dont une partie de l’électorat vient du PC et de l’extrême gauche. François Fillon fait des progrès et Bruno me fatigue toujours autant.  Peut-être parce que trop vieux pour comprendre ou parce que je sais que l’expérience, au plus haut niveau, ça compte. Et qu’on arrête de taxer Alain Juppé d’être de gauche ou de mollesse, c’est stupide.

Voilà pour aujourd’hui.

J’attends le prochain débat avec impatience.

 


LA GAUCHE EN DELIRE

Gauche en délire

 

Les députés PS ont tout compris.

Le chef de l’Etat atteint un tel niveau de déconsidération que les députés PS n’ont rien à perdre à donner libre court à leurs délires égalitaristes. Le gouvernement ne tient plus rien et ils viennent de lui infliger à l’Assemblée plusieurs revers en série sur le budget, dans une ambiance inquiétante de fin de règne. Depuis quatre ans et demi, il a eu maille à partir avec la majorité sur la question fiscale. La fronde sur ce sujet archi-sensible du fait du « ras-le-bol » a souvent dépassé les rangs des seuls frondeurs, mais elle a rarement atteint l'intensité de la semaine dernière. Cette rébellion est symptomatique du climat qui règne dans les rangs PS à l'Assemblée. Les députés socialistes ne se sentent plus tenus par la solidarité habituelle avec l'exécutif, parce que le duo Hollande-Valls est affaibli comme jamais et parce que le gouvernement n'a plus guère d'autorité. Certains ont même envisagé de lancer un appel au retrait du chef de l’Etat, c’est dire la fureur anti-hollandaise ! La majorité sortante a le sentiment de ne plus avoir grand-chose à perdre à six mois d'une élection présidentielle dont l'issue s'annonce catastrophique pour elle.

Leur outil favori : l’impôt !

La descente aux enfers présidentielle en cache une autre. Car l’enfer, on va le vivre jusqu’au bout du quinquennat. En l'espace de deux séances, cédant à leur péché mignon, les députés socialistes ont voté contre l'avis du gouvernement : une baisse de la CSG pour les retraités modestes, un élargissement de la taxe sur les transactions financières, un durcissement de la fiscalité sur les actions gratuites et un allégement accru de l'impôt sur les sociétés ! La précipitation à légiférer se vérifie dans un autre dossier budgétaire. Le gouvernement veut fixer de nouveaux seuils de revenu au-delà desquels les personnes louant un logement, une voiture ou un bateau, via des plates-formes numériques, seraient soumises aux mêmes cotisations que des professionnels. Si le principe est compréhensible, il apparaît que le dossier n'est pas mûr pour établir des règles précises et durables. Le ministre de l'Economie et des Finances, notre Sapin-les-bas-roses, était pourtant présent mais a été bien incapable de se faire entendre. Et il s’en est fallu de peu qu’ils l’emportent aussi sur la taxation des plates-formes Internet. Taxer tout ce qui bouge !! Le subtil équilibre du budget 2017, déjà décrié par la Cour des Comptes, est défiguré même si les sujets traités ainsi ne sont pas de premier plan.

Les députés PS n'ont toujours rien compris !

Si les  députés PS ont tout compris du parti qu’ils peuvent tirer de la faiblesse de l’exécutif, ils n’ont toujours pas compris les ressorts de l’économie et des entreprises. Le quinquennat avait commencé par le conflit des « pigeons » sur la taxation des plus-values. Il se sera terminé avec un nouveau feuilleton fiscal sur la taxation des actions gratuites. Alors que la loi Macron, promulguée il y a à peine un an, a allégé sensiblement la fiscalité de cet outil, les députés de la majorité entendaient bien depuis plusieurs mois revenir en arrière après une première tentative avortée en juin. Les motifs  ne manquent pas : des grands patrons (quelle horreur !), tels que Carlos Ghosn, en auraient largement profité  et autre motif moins avouable, la réforme est signée du « traître » Emmanuel Macron. L'Elysée entend néanmoins rester ferme dans cette affaire. L'issue du bras de fer sera définitivement connue une fois l'examen du texte achevé par le Parlement, en fin d'année. Mais les entreprises, qui détestent l'instabilité fiscale, ont la confirmation que cela reste une marque de la gauche et la droite serait mal inspirée de  continuer dans cette voie.

L'après-Hollande, déjà !

Les confidences de ce qui nous tient lieu de Président dans le livre de Gérard Davet et Fabrice Lhomme : « Un président ne devrait pas dire ça », ont indigné ou anéanti nombre d'élus de gauche, du président de l'Assemblée, Claude Bartolone, au député de base. Dans ces conditions, les liens entre le pouvoir et les parlementaires ont achevé de se distendre. Beaucoup de députés se projettent déjà dans l'après-Hollande en pensant tout bêtement aux élections législatives de juin prochain. Beaucoup pensent qu’en votant pour leurs convictions de gauche, ils auront encore une petite chance de l’emporter. C’est un peu du « sauve qui peut » ! Heureusement pour le gouvernement, il ne reste plus de textes importants, après la loi budgétaire, à l’agenda de l’Assemblée.

Le retour de la « butée du Poitou » ?

Son comportement triomphant, ses prises de position, sa propension à s’opposer publiquement à Manuel Valls… tout indique qu’elle y pense. Beaucoup poussent en effet Manolito  à passer du « prêt au cas  où… »  au « déterminé à créer les conditions de… », encouragés  par les récents sondages. Sauf que notre Ségolène se rêve en Jeanne d’Arc sauvant la France. On a pourtant déjà Macron dans le rôle. Le quinquennat de son ex-mari qui tourne en eau de boudin ne semble pas l’affliger outre-mesure,  elle a plutôt l’air de s’en réjouir. Elle a toujours pensé que la défaite infligée par Nicolas Sarkozy était injuste et due en grande partie à l’attitude du PS, dirigé justement par son ex. Elle a dû assister passivement ensuite à sa victoire en 2012, avec à ses côtés la rivale, « déposée » depuis. Elle voit donc avec délectation une possibilité de revanche en 2017. La vengeance est un plat qui se mange froid. Elle profite aussi de la latitude laissée par un Président impuissant à la contrôler, pour faire entendre sa petite musique,  surtout quand il faut contredire Valls, comme sur « Notre-Dame des Landes ». Bref, il ne manquerait plus qu’elle !

Avouez qu’il y a de quoi donner des idées noires aux députés de base du PS, qui voient déjà avec aigreur Mélenchon caracoler en tête des sondages pour leur camp. Si on comprend qu’ils aient envie de se défouler, on sait aussi qui paiera la facture de leurs délires : les contribuables encore assujettis à l’impôt et le gouvernement qui succédera et devra faire avec les factures qu’ils auront laissées !

 


POUR COMPRENDRE UN PEU : CHINE, ARABIE, TRUMP ET… DUFLOT !

Tintin étoile

 

Bulle immobilière en Chine.

Elle  est bel et bien là, nous dit Wang Jianlin, magnat de l’immobilier, et est même selon lui « la  plus grande de l’histoire ». Impossible, en effet, de ne pas s’en rendre compte, l’immobilier chinois a été pris de folie depuis l’automne 2015.On assiste à des progressions stupéfiantes des prix, alimentées  par  la spéculation. La situation est le sujet le plus inquiétant pour les banques chinoises qui redoutent un éclatement de cette bulle. Le gouvernement chinois est sur la corde raide car ses marges de manœuvre sont très étroites, tant l’économie du pays est dépendante de l’immobilier et de la construction qui pèsent près de 15% du PIB. D’ailleurs, si les autorités disent tenir le cap, les résultats sont en grande partie artificiels et fragiles.  L’objectif d’une hausse du PIB de 6,5 à 7% sera peut-être atteint cette année, mais il reste historiquement faible. Ce chiffre ne dit pas grand-chose sur l’état réel de la santé de l’économie chinoise. La deuxième puissance économique mondiale qui cherche toujours à basculer vers un modèle de développement davantage alimenté par  la consommation et les services traverse toujours une période délicate. La dette a dangereusement augmenté avec la relance à tel point que la Banque des Règlements Internationaux (BRI) a alerté le mois dernier d’un risque de crise financière. Même le pays le plus dirigiste du monde n’arrive plus à diriger !  Voilà ce qui arrive quand on flirte avec ce maudit « capitalisme » …

L'Arabie Saoudite est à la manoeuvre.

Si sur le terrain militaire, son action est désastreuse et condamnable, notamment au Yémen, sur le terrain des marchés, elle fait preuve d’un sacré savoir-faire. Hier elle a finalisé son emprunt sur les marchés en levant 17.5 milliards de dollars, tout en réussissant à faire doubler le cours du pétrole en quelques mois. Le succès de cet emprunt est déjà impressionnant puisque c'est la plus grosse levée d'un pays émergent. Il y a en ce moment, de façon générale, une véritable ruée sur les emprunts des pays émergents et les investisseurs se sont rués sur l'emprunt saoudien pour lequel ils auraient voulu prêter 67 milliards de dollars : il n'y en a pas eu pour tout le monde. Ce succès s’explique par la course hystérique au rendement dans des marchés à taux zéro ou négatifs. L'Arabie Saoudite a offert des taux respectivement à 2.60% pour le 10 ans, 3.41% pour les 20 ans et 4.63% pour les 30 ans. Rappelons toutefois que le royaume est très peu endetté et qu'il y a une garantie de fait de cet emprunt par les réserves immenses de pétrole. Pétrole dont le prix a encore progressé hier et ce ne n'est pas une coïncidence. Après avoir provoqué l'écroulement du pétrole jusqu’à 26 dollars, l'Arabie Saoudite joue, directement ou à travers l'OPEP, désormais la hausse du pétrole. Pour elle,  l'objectif était de favoriser, avec un cours plus élevé, le succès de l’emprunt mais surtout faciliter l'introduction en Bourse de l'Aramco, la compagnie pétrolière nationale. Que ce soit sur les cours du pétrole, ou sur les marchés, la jeune génération de dirigeants saoudiens fait un sans-faute. Tout le jeu va consister maintenant à contenir le pétrole dans une fourchette entre 50 et 60 dollars, suffisamment haut pour lever de l'argent, mais pas trop pour ne pas favoriser le retour massif du pétrole de schiste américain. On disait le « nomadisme pastoral » reposant sur la spéculation. Voilà un sacré exemple de reconversion !

Trump n'a jamais eu l'intention d'être président.

Au contraire il cherche à cliver et ne vise que la classe moyenne blanche. Son futur marché. Ceux qui le connaissent affirment que sa stratégie consiste à attirer à lui la classe moyenne blanche avec laquelle il ne peut pas gagner arithmétiquement les élections, mais qui constituera un formidable bassin d'audience et une formidable clientèle pour un média. Le Financial Times vient en effet de révéler que le gendre de Donald Trump négocie depuis plusieurs mois avec des groupes de médias pour la création ou l'acquisition d'une chaîne ou d'un ensemble de chaînes « Trump », soit en streaming avec abonnement sur Internet, soit sur le câble. Le candidat pseudo Républicain serait aussi en discussion, selon le Wall Street Journal, avec Roger Ailes, l'ancien patron de la chaîne Fox News, qui fait campagne pour lui. Pendant toute sa carrière, Trump n'a eu qu'un objectif : valoriser de façon obsessionnelle sa marque. Et avec la campagne présidentielle,  il a pu l'afficher dans tout le pays pour un investissement minime avec un impact maximal. La vérité c’est que son business traditionnel n'était plus porteur depuis longtemps et il veut faire maintenant la culbute dans les médias. Il est  en train de construire un média puissant d’opposition qui prospérera pendant le mandat d'une Hillary Clinton qui démarrera déjà avec un taux-record d'impopularité.Trump est en train de réaliser le plus beau coup de sa vie.On se disait aussi !

Une belle gamelle pour Duflot.

Elle n’a pas sa place ici, car c’est lui faire beaucoup d’honneur. Mais je ne résiste pas au plaisir. La naufrageuse  de notre immobilier a été lamentablement éliminée de la primaire des Écologistes. Elle n'est arrivée que 3ème au 1er tour. Même les écologistes ont été capables de comprendre que si elle appliquait au parti les mêmes méthodes que celles qu’elle a appliquées pour le logement, le parti aurait dû fermer ses portes. Les eurodéputés Yannick Jadot (35,61 % des suffrages) et Michèle Rivasi (30,16 %) sont arrivés en tête du premier tour. L'ancienne ministre, qui n'arrive qu'en troisième position avec 24,41 % des voix, s'est dit « déçue »,  elle qui avait fait des efforts pour poser sa voix et changé de « look » pour un « profil » dit « femme d’Etat. Elle peut aller se rhabiller  et reprendre ses tenues éocolo-bobo. « Nous avons besoin d'une candidature écologiste qui tienne bon dans la tempête de 2017. Chacune et chacun fera son choix entre les deux candidatures arrivées en tête. Pour ma part, je soutiendrai comme je m'y suis engagée celle ou celui qui sera désigné », assure celle qui était donnée favorite, en promettant d'être au « rendez-vous de tous les combats pour l'écologie ». Elle n’a pas encore compris qu’on pouvait se passer d’elle !

 


L’ETAT OU T’ES, L’ETAT !

France-faillite

 

Une dégradation inquiétante.

Ce n’est pas une nouvelle chanson de Stromae. Mais ça  pourrait ! Plus ça va plus on se demande où est passé  l’Etat, tant les zones de non droit et les agressions  montrent combien son autorité est mise  en défaut. Il ne se passe pas un jour que je n’ouvre mon ordinateur et trouve à la « une », une agression caractérisée. Encore aujourd’hui, je découvre que le personnel du Centre hospitalier de Tourcoing est toujours sous le choc, après l'agression d’une rare violence dont ont été victimes deux médecins et une infirmière du service des urgences dans la nuit de samedi à dimanche dernier.  Les médias ont évité d’en parler apparemment…  Les violences contre le corps enseignant se multiplient en classe et même dans la rue, et dans les lycées et collèges, l’ambiance n’est pas plus sereine. Mais l’exemple le plus flagrant de cette dérive c’est, bien sûr, l’attaque au cocktail Molotov contre des voitures de police stationnées à Viry-Châtillon. Un policier a été brûlé très grièvement et, au bout de plus d’une semaine, il est encore entre la vie et la mort. A  Mantes-la –Jolie  la  police est tombée dans un traquenard et s’est fait tirer dessus. En Corse, une bande de jeunes a attaqué les forces de l’ordre, faisant quatre blessés et incendié plusieurs voitures pour protester contre le procès de trois des leurs jugés en métropole. Ce dernier exemple relève d’un autre cadre mais n’en reste pas moins inacceptable. Enfin, à Calais, le tournage de France 5 dans la « jungle » tourne au cauchemar, et l’interprète patchoune d’un journaliste est violée.

On sait, mais que fait-on ?

Tout le monde sait que les cités où est organisé le marché de la drogue sont inaccessibles pour la police.  Tout le monde sait que les services hospitaliers sont l’objet de violences récurrentes. On se souvient aussi que les manifestations contre la loi Travail ont toutes fini par la destruction de mobilier urbain et que l’hôpital Necker pour enfants, à Paris, a même été attaqué et ses vitrines détruites. Depuis quelques temps, on assiste un peu partout à des émeutes spontanées accompagnées par des assauts contre tout ce qui représente, de près ou de loin, l’autorité de l’État. Il  n’est pas exagéré d’affirmer que les auteurs de toutes ces agressions ont des motivations communes  liées soit à l’affirmation d’une « identité » (devinez laquelle) ou la manifestation d’une haine de la France, soit à la volonté de gauchistes « no borders » d’imposer l’anarchie, quand ce ne sont pas de simples voyous acteurs d’un marché de drogue.

Le ras-le-bol des forces de l’ordre, voire des citoyens.

En réaction, des policiers ont manifesté dans la nuit de lundi à mardi à Paris pour se plaindre de leurs conditions de travail, du manque de matériel et de l’absence de moyens propres à lutter contre une violence qui, dans la plupart des cas, les dépasse. Ils protestent contre le manque de soutien de leur hiérarchie, les tracasseries administratives dès qu’une violence leur est imputée. La vérité,  c’est que le gouvernement n’a  pas pris la mesure de ce qui se passe. L’exaspération que manifestent nos policiers gagne aussi la population. La gauche est toujours aux prises avec ses états d’âmes et a  toujours un problème avec « l’autorité ». Elle fait de  beaux discours, mais l’action ne suit pas.  C’est vrai de la lutte contre le terrorisme, c’est vrai de la lutte contre les manifestations identitaires illégales, c’est vrai de la répression contre la toxicomanie comme en témoigne le choix d’ouvrir une salle de « shoot » à Paris. Le top de la vie à Boboland, c’est être à poil en fumant un joint.

La déliquescence vient du sommet.

Le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes correspond à une autre crise que le pouvoir socialiste ne parvient pas à régler. Ce projet existe depuis longtemps. Des centaines de recours ont été tranchés en faveur des travaux. Le gouvernement a même organisé un référendum régional qui, avec 55 % des voix, a approuvé la construction de l’aéroport. Il continue d’être contesté par les écologistes, alors que le referendum était censé clore le débat. Quelques centaines de « zadistes », des écologistes, des « blackbloks » et des altermondialistes rêveurs ont pris racine sur les lieux et ne détesteraient pas une bonne castagne avec les policiers. Ils doivent être évacués, par la force s’il le faut. François Hollande et Manuel Valls ont confirmé que la zone serait libérée et que les travaux commenceraient cet automne. Les purs et durs, comme Cécile Duflot, continuent cependant de proclamer que le projet doit être abandonné, que les zadistes défendent une cause juste, même s’ils s’y prennent de manière violente et au mépris de tous les jugements prononcés par les tribunaux. On n’est pas surpris par les agissements de ces gens qui ne respectent la loi que lorsqu’elle leur est favorable. Mais voilà que Ségolène Royal, ministre de l’Environnement, déclare qu’il faut en finir avec l’aéroport, dévoilant ce qu’elle a toujours pensé. Le fait qu’elle se dresse contre le Premier Ministre, est grave et contribue à discréditer un exécutif  déjà bien faible. Elle le fait au mépris des décisions de justice et de la légitimité des élus locaux.  La démocratie en prend un sacré coup, mais elle n’en a cure. Si elle agit ainsi, c’est que la rumeur se répand que François Hollande pourrait bien renoncer à se présenter pour un second mandat, et que, dans ce cas, Manuel Valls se présenterait.  Or, elle a bel et bien l’intention de lui faire barrage et de déclarer à son tour sa candidature.  Autrement dit, il s’agit d’un calcul machiavélique : elle espère que Manuel Valls voudra faire preuve de fermeté et que l’évacuation de la ZAD se passera mal, avec, cerise sur le gâteau royal, peut-être même des morts. Quel discrédit pour son rival. Ou il renonce, et alors elle aura beau jeu de  dénoncer le « matamore ».   Où est le sens de l’Etat dans tous ces calculs politiciens ? Et pendant ce temps-là pépère promène sa bedaine à travers la France, mobilisant des forces de l’ordre qui seraient bien utiles ailleurs, pour exalter son énorme popularité !

En attendant, c’est l’autorité de l’État qui disparaît, c’est le sentiment général que tout citoyen en colère peut faire impunément ce qu’il veut, depuis ceux qui agressent des enseignants jusqu’aux zadistes qui affirment défendre une cause sacrée et ne sont pas gênés de faire régner la loi de l’ultra-minorité. Cette France défigurée, cul par-dessus tête, les Français n’en veulent pas !

 


NARCISSE SE NOIE DANS SON IMAGE

Fantôme de l'Elysée

« Enfin il ne se soucie que d'être, et pourvu qu'il soit, il veut bien être son ennemi. » 

                                                                                                     La Rochefoucauld

Le livre de confidences publié par les deux journalistes Davet et Lhomme « Un Président ne devrait pas dire ça » est symptomatique de la névrose qui habite le locataire de l’Elysée, plus préoccupé de s’auto-admirer que de gouverner, et il me fait penser irrésistiblement à ce cycliste qui poussait le narcissisme jusqu’à descendre de son vélo pour se regarder pédaler. Un exercice « casse-gueule » dans les deux cas. On ne découvre pas qu’il n’est pas fait pour gouverner, on le savait depuis longtemps, mais on en a la confirmation. Comment a-t-on pu élire à la tête de l’Etat un tel misanthrope qui hait tout le monde et n’aime vraiment que lui-même ?  Car c’est ce qui ressort des extraits choisis pour être publiés et c’est ce que racontent ceux qui ont lu l’ouvrage.

Un président «anormal »

L’expression est de Catherine Nay. Comment a-t-il pu ouvrir ses portes à ces deux journalistes d'investigation travaillant au Monde ? Il parait qu’il ne les connaissait pas, mais comme ils avaient la réputation d'être anti-sarkozystes, ça leur a servi de « sésame ». Ils nous apprennent qu’il a accepté leurs conditions sans broncher. Il est devenu pendant quatre ans le commentateur de lui-même, nous dévoilant un homme cynique sans affect, prompt à accabler son prochain et son entourage, distribuant les appréciations les plus triviales sans aménité. L'image du président jovial qu’il aime à donner n'est donc qu'un masque. Plus de six cents pages qui donnent le vertige. En fait, c’est un livre de fin de règne dont l'objet - ou le sujet - relève davantage de la psychanalyse que de la politique. Les auteurs y dressent au fil des entretiens, le portrait d’un cynique pour qui la parole politique a peu d’importance, d’un névrosé solitaire perdu dans un palais pas fait pour lui et portant des habits trop grands pour lui. Il nous offre la preuve qu’il n'a jamais endossé ses habits de président en « piétinant » l’Institution qu’il est censé représenter. Les multiples sorties de route rapportées par les deux journalistes, dont celle sur les magistrats, inquiètent à juste titre et en font un président « anormal ». Même le titre du livre est une phrase qu’il a prononcée. Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans la tête de Monsieur Hollande !

Le sympathique méchant

Ce qui frappe chez cet individu, c’est le cynisme et la capacité à se contredire qui vont de pair avec l’incapacité à décider. Ce recueil est un précieux document pour ceux qui voudront faire un jour l’histoire d’un quinquennat raté, à la communication erratique, aux décisions sans cesse reportées, aux mensonges érigés en méthode de gouvernement. Et le voilà qui prétend revenir devant le peuple pour solliciter un nouveau mandat en se présentant comme le triple garant de la République, de notre modèle social et de notre modèle éducatif et culturel. Fier de son bilan qui n’est qu’un champ de ruine mais qu’il présente repeint en rose vif dans un entretien à « l’Obs », sur-protéiné à l’EPO des approximations, des erreurs et mensonges éhontés. L’article qui en est résulté a été complètement occulté par ce recueil de confidences, dans lequel personne ne trouve grâce à ses yeux, sauf lui-même.  Hollande peut crier « Au secours, la droite revient », les Français ne l’écoutent plus depuis longtemps, sont fatigués de la langue de bois de ses cerbères patentés qu’il envoie sur le terrain pour expliquer l’inexplicable, avec des contorsions de langage à mourir de rire. Non seulement il va lui être très difficile d’être candidat, mais il devrait même démissionner s’il avait un tant soit peu de dignité et d’estime de soi.

La dignité des candidats de droite

Le premier ministre peut toujours appeler à la dignité et à la pudeur, le suicide politique du locataire de l'Elysée est consommé. Pour la première fois les ténors du parti socialiste doutent publiquement de l'évidence de la possibilité de sa candidature. Les Français voient surtout qu’au moment où il se rend ridicule par ses confidences et transforme l’Elysée en théâtre de boulevard, la droite tient un débat digne et de qualité entre ses différents concurrents, qui montrent chacun une carrure toute autre. Le contraste est saisissant. Les Français ont eu bien tort de le préférer à Nicolas Sarkozy en 2012. Les petites phrases de ce « colérique gentil » (dixit Alain Minc) paraissent bien gentillettes au regard des vacheries hollandaises. Il aurait fait tout autre chose de ces cinq ans au contexte idéal pour redresser la France. Mais on ne refait pas l’Histoire…

 

 


J'AI REGARDE LE GRAND DEBAT

Débat de la primaire

 Cette analyse n'engage que moi.

 

En bref.

Un réel succès : près de 6 millions de téléspectateurs !

Deux constats : la droite est en forme  /  six contre un

 

Etalonnage :

Le Maire : le plus « théâtral ». On comprend vite que le « renouveau » est plus dans la façade qu’arbore le personnage que dans son programme très « droite classique ». Le renouveau de Bruno : du pipeau ?

Juppé : la plus belle conclusion. Le physique affiche les heures de vol, mais il le reconnait avec humour. Le maire de Bordeaux montre sa maîtrise et affirme son profil d’homme d’Etat.

NKM : la plus originale. Ses propositions décapantes suivent une logique très cohérente.  C’est elle  qui apporte le plus de fraîcheur dans le débat avec des propositions vraiment novatrices.

Sarkozy : le plus tendu. Il avait tiré la meilleure place. Sous les feux croisés de ses concurrents, il s’en est plutôt bien tiré. Toujours incisif avec le sens de la formule qui fait mouche. Mais ça devait bouillir à l’intérieur !

Copé : le plus bateleur. Beaucoup de faconde pour un discours qui ne s’est pas renouvelé depuis le  « pain au chocolat ». Brillant mais trop agressif.

Poisson : le plus déroutant. Ses réponses sont souvent basiques et pleines de bon sens, au risque de passer à côté des vrais problèmes. Un opni ?

Fillon : le plus précis. Il a été desservi par l’ordre du questionnement. Clair, fouillé, cohérent, il intervient avec calme, efficience et même une certaine élégance. Il entame une remontée justifiée parmi les adhérents et sympathisants de la droite.

 

Conclusion :

Les programmes : une grande convergence, des différences sur le détail.  Rassurant.

Les personnalités : trois ont une carrure vraiment présidentielle, Sarkozy, Juppé, Fillon.

Un premier débat réussi mais le nombre des candidats rend difficile la sélection par les argumentations avancées en raison du caractère expéditif demandé aux réponses (1 mn). De plus l’ordre du questionnement peut influer sur le jugement. Ainsi Sarkozy s’est souvent senti obligé de réagir au détriment de ses propres propositions.

Les sondages après émission : ils donnent logiquement Juppé vainqueur, suivi de Sarkozy.  On est déçu du score de Fillon (11 à 13%).  En fait chacun des téléspectateurs est resté sur son choix, aucun des candidats n’ayant vraiment démérité.

 

Jusque-là, tout va bien !

Prochain rendez-vous sur BFMTV. On espère une formule moins verrouillée.

 


LE LOURD DEFI DU FUTUR QUINQUENNAT

Budget 2017

 

Relever la France, c’est ce qu’auront en tête tous les candidats qui se confronteront ce soir sur le plateau de TF1. Et le défi n’est pas mince compte tenu de l’état du pays laissé par cinq ans de gestion à la godille où l’amateurisme l’a disputé à l’incompétence.

Il faudra faire d’abord avec les factures impayées.

On le sait, il y en a pour 12 à 13 milliards (CICE, augmentations des fonctionnaires, etc…) reportées volontairement sur 2018 pour pouvoir présenter un budget 2017 à peu près convenable (en apparence). Il faut y ajouter les aléas d’Areva et d’EDF qu’il faut recapitaliser : 5 milliards. Sans oublier les TGV commandés à Alstom (500 millions) et ce que le gouvernement vient de lâcher aux associations (600 millions).  Et encore faudra-t-il  ajouter les 2 milliards que l’Etat devra rembourser depuis que la loi sur les dividendes a été retoquée. On dépasse déjà les 20 milliards dans la corbeille du nouveau président. Bienvenue !

Il faudra faire avec la lourde facture fiscale.

Le « ras-le-bol » fiscal perdure et à juste titre. Si le « grand soir fiscal » promis pendant la campagne de 2012 n’a  pas eu lieu, l’empilement des mesures a  transformé en profondeur notre fiscalité. Heureusement le projet de fusion IR et CSG a été abandonné, car les classes moyennes qui morflent déjà auraient été encore en première ligne.  Heureusement la taxe à 75% sur les hauts revenus a été liquidée… quand le mal était fait. Mais les mesures se sont accumulées pour compenser. Sans entrer dans le détail, ce qui serait fastidieux, les  prélèvements obligatoires sur les ménages sont passés de 24,18% en 2012 à 25,45% en 2015. Dans le même temps, et grâce au CICE, les entreprises ont vu leurs prélèvements diminuer après avoir augmenté : de 18,96 % à 19,34% puis 18,60 % en 2015. Le transfert de prélèvement s’est fait des entreprises vers les ménages. Tout cela est à apprécier dans un contexte fiscal qui reste globalement en hausse et très inéquitable pour les ménages puisque des efforts d’allègement ont surtout porté sur les premières tranches de revenu par une défiscalisation. Si l’on inclut les impôts locaux, la pression fiscale sur les ménages a augmenté significativement. En même temps les niches fiscales ont été plafonnées et les placements sur les actions et le capital sévèrement imposés. La meilleure mesure reste celle des prélèvements obligatoires : ils sont passés de 43,8% en 2012 à 44,7% en 2015 pour retomber légèrement à 44,5% en 2016 et en 2017.En un mot : les hausses d’impôt ont pénalisé fortement les classes moyennes depuis 2012, d’autant plus que quantité de décisions parallèles concernant les allocations familiales, la majoration de retraite pour famille nombreuse et les emplois à domicile ont apporté leur lot de charges supplémentaires. Les attentes de ces classes moyennes sont énormes !

Il faudra faire avec la confrontation sociale.

La loi El Khomry est un indicateur qu’’il ne faut pas négliger. Certes, la résistance qui s’est manifestée reposait sur un sentiment de trahison.  Mais la capacité de nuisance de certains partenaires sociaux ne doit pas être sous-estimée, d’autant plus que peuvent s’agréger à eux les contestataires de tout poil qui pratiquent volontiers la violence. Il faudra donc s’attendre à des conflits dans la rue bien que tout ait été dit avant. Et les projets qui susciteront leur opposition sont multiples : fin des 35 heures, contre-choc fiscal, coupes dans les dépenses, diminution du nombre des fonctionnaires, sans parler du casus belli des seuils sociaux et du code du travail… Inutile de dire que la gauche en profitera pour se reconstruire dans l’opposition, ce qu’elle sait faire le mieux. Et je n’ai pas évoqué la fin des régimes spéciaux, la  baisse des allocations chômage, la fin de l’ISF …

Il faudra faire aussi avec la conjoncture européenne et mondiale.

Le principal ressort sur lequel compte tous les candidats de la droite c’est la croissance. Tous pensent qu’il suffira de libérer les entreprises et d’alléger leurs charges pour retrouver un rythme de 2% l'an. C’est d’ailleurs la condition nécessaire pour pouvoir réduire les impôts, augmenter les recettes et diminuer le déficit. Encore faut-il qu’elle soit au rendez-vous  ! Le potentiel de croissance de la France se situe actuellement autour de 1% sur le temps long, en raison de la dégradation de son tissu économique et de sa faiblesse technologique, comme le manque de robots par exemple,  ou de sa main d’œuvre (manque de compétences), mais aussi de son vieillissement. Cette difficulté pourrait être aggravée par l’atonie de l’économie mondiale, une conjoncture planétaire qui promet de durer longtemps. Et il y a les taux d’intérêt sur les emprunts qui voient poindre une remontée, et qui exerceront une pression supplémentaire sur des marges de manœuvre déjà très étroites. La droite risque de prendre le pouvoir avec des mesures qui arrivent à contretemps. On voit bien ce qu’elle aurait pu faire avec « l’alignement des planètes ».  On voit aussi ce que l’on peut craindre d’un retournement de contexte : taux d’intérêts élevés et pétrole cher accompagnant une récession mondiale. En politique comme en tout, le temps perdu ne se rattrape jamais.

C’est pourquoi je plaide pour la modestie des promesses, afin qu’on ne vienne pas dire encore qu’elles ne sont pas tenues, parce que rendues impossibles par la conjoncture. Il faudra faire faire un état des lieux par la Cour des Comptes pour que tout soit sur la table. Et il faudra ensuite beaucoup d’imagination à nos gouvernants pour passer entre les écueils.

 


POUR FAIRE LE TRI…

Primaire à droite

 

Le grand débat.

Jeudi soir aura lieu le grand débat  entre les sept mercenaires (oups !) je voulais dire … candidats de la  primaire de la droite et du centre. Compliqué de s’y retrouver dans leurs multiples propositions entre les baisses d’impôts, les mesures d’économie et les dispositifs de relance… ! Ce qui change avec une élection primaire ouverte, c’est qu’elle fait de l’électeur « un stratège » qui peut peser dans le choix. Je m’explique : autrefois, le candidat était désigné par un cénacle plus ou moins large de militants et d’adhérents. Cela laissait peu de prise aux citoyens non encartés qui devaient se contenter de celui (il n’y a jamais eu de femme jusqu’à maintenant) qui était proposé. Cette fois-ci, non seulement il y a le choix, mais tout le monde peut y participer, les conditions exigées étant on ne peut plus symboliques (2 € et une signature). En principe c’est l’électorat de la droite et du centre qui est appelé à voter, sans qu’on puisse en cerner exactement les contours. 

Il y aura donc quatre tours ce qui permet beaucoup de scénarios, selon le bord auquel on appartient ou la sensibilité qui nous habite.

Personnalité ou projet ?

En effet, chacun des candidats peut nous plaire en fonction de deux types de critères : la personnalité d’une part, le projet d’autre part.  Pour la  personnalité, cela relève de l’appréciation plus ou moins subjective de chacun. Influer sur ce ressenti personnel est compliqué.  Par contre, le  choix du projet peut relever plus de la raison que de la passion. Il vaudrait mieux, évidemment. La principale préoccupation des Français, devant toutes les autres, c’est la baisse du chômage.  C’est donc l’économie qui doit primer. Je vous propose donc d’apprécier le programme de chacun d’entre eux ou elle, à la lumière des constats et de l’analyse d’un économiste peu suspect de sympathies pour la gauche : Christian Saint-Etienne, et en utilisant la grille d’évaluation que je vous redonne ci-dessous. Pendant le débat, même si votre choix est déjà fixé, essayez l’évaluation, par curiosité.  Par contre si vous peinez devant l’embarras du choix, alors c’est le moment de vous déterminer rationnellement.

Le constat économique.

On le connait : la dette publique est à 98% du PIB, la croissance reste atone, et la politique menée n’a pas permis à la France de profiter de la chance historique de la triple baisse du pétrole, des taux d’intérêt et de l’euro. Le choc fiscal de 60 milliards d’euros n’a pas vraiment réduit le déficit et a détourné les investisseurs de l’hexagone. Le déficit est un bloqueur de croissance. Il faut y ajouter la fiscalité sur le capital, les multiples rigidités du marché du travail et le niveau des indemnités de chômage.

Le chemin de la croissance.

La croissance repose sur trois pieds : l’investissement productif,  l’élévation des compétences des travailleurs, le renforcement de l’innovation. Une seul décision prise depuis 2008, sous Sarkozy, a été efficace : le crédit impôt recherche. Il faut donc s’interroger, avant tout, sur la situation actuelle de l’économie française avant d’envisager de baisser les impôts en même temps que les réformes structurelles absolument nécessaires pour réduire la dépense publique. Notre système productif est en berne et le déficit de la balance commerciale ne cesse d’augmenter.

Ce qu’il faudrait éviter de faire.

Il faut éviter d’augmenter le pouvoir d’achat dans un premier temps : tout gain se traduit par une augmentation de nos importations. Quand on donne 100 € de revenu supplémentaire, les Français consomment 70% de produits importés pour 30% d’hexagonaux. Ce qui veut dire que toute baisse d’impôts sur les ménages se traduit par une hausse massive des importations. A utiliser avec modération, donc. La pire mesure serait la baisse de la CSG qui est le seul impôt  intelligent que nous ayons avec la TVA. De même, il est illusoire de diminuer immédiatement les transferts sociaux (indemnités chômage, allocations diverses, santé), ce qui serait socialement explosif. Ce ne sera possible qu’avec le retour de la croissance, l’augmentation des revenus et la baisse du chômage.

Ce qu’il faudrait absolument faire.

Il faut réduire la dépense publique de 5 points de PIB en 5 ans. Parallèlement, il faut relancer l’investissement et l’emploi : instaurer un taux unique à 25-28% sur la fiscalité du capital et sur l’impôt sur les sociétés, diviser par deux les taux de l’ISF (ou le supprimer), réformer le contrat de travail et les seuils sociaux, réformer les retraites, réduire le nombre des fonctionnaires dans les ministères non régaliens. La proposition d’une allocation sociale unique qui remplacerait la prime d’activité et les différentes allocations (logement, handicapé, APA,RSA..) permettrait d’économiser 2 milliards d’euros de frais de gestion et 3 milliards d’euros de prestations. Il est nécessaire de remonter le quotient familial pour redonner confiance aux familles, d’augmenter les incitations à l’investissement en actions, d’accélérer la modernisation de notre appareil productif par un amortissement accéléré. Enfin pour tenir compte de l’ubérisation de l’économie, il faut transformer le RSI en protection sociale de tous les non salariés. Tout cela est compatible avec notre situation économique réelle.

A savoir 

Equilibrer nos finances publiques sans redresser notre économie est utopique. Et la « flexibilité » des comptes ne sera acceptable que si on engage les réformes structurelles toujours repoussées.

A vous de jouer

Transformez-vous en « électeur-stratège ». A vous de savoir si vous voulez continuer à vous déterminer en fonction du candidat qui a le plus de chance de faire gagner vos idées ou de faire perdre celui dont vous ne voulez surtout pas. Ou choisir le candidat qui a le programme le  mieux susceptible de redresser la France.

Cliquez sur le lien ci-dessous pour télécharger le tableau d'évaluation :

Téléchargement Tableau primaires 

 

 


EST-ON VRAIMENT GOUVERNE ?

Hollande grimace

 

J’avais déjà mon idée sur le sujet mais je n’attendais pas une telle confirmation : celle d’un chef de l’Etat qui s’interroge publiquement s’il doit recevoir un autre chef d’Etat, surtout quand il s’agit de la Russie ! Et surtout quand on affiche un désaccord important avec elle au sujet d’Alep, et après avoir proposé  une motion au Conseil de Sécurité de l’ONU repoussée par le véto russe.  Jamais on n’aura vu couille molle aussi haut placée, proposant son indécision à l’opinion publique comme si elle pouvait le soulager de la trouille qu’il affiche au moment  où il le fait.  Hollande-Poutine me fait penser  irrésistiblement à la séquence du Corniaud (sic)  « De Funès-Duranton dans les douches ». Sauf qu’il  n’y a rien de comique. On n’est pas gouverné !  Se demander s’il  est utile et nécessaire de recevoir Poutine au moment où ses chasseurs bombardiers écrasent les habitants d’Alep sous leurs bombes, parlant même de crime de guerre en sous-entendant qu’il pourrait avoir à en payer la responsabilité devant la Cour pénal internationale est d’une rare inconséquence.  C’est une attitude incroyable.  On attend d’un chef d’Etat qu’il ait des positions fermes et qu’il  négocie avec son interlocuteur. Pas qu’il  pérore publiquement sur sa propre indécision. Les états d’âmes de Hollande sont évidemment dictés par sa posture de candidat qui doit faire le grand écart entre le moralisme que lui impose la gauche et le réalisme pragmatique dont il devrait faire preuve. On imagine le grand éclat de rire du maitre du Kremlin  en apprenant cette gaudriole. D’ailleurs, on vient d’apprendre que le Président russe ne viendra pas à Paris le 19 octobre. Il n’a en effet rien à y faire. Une belle  occasion manquée pour la France de faire entendre sa voix. Elle est ridiculisée un fois de plus. Une preuve de plus que le pingouin n’est pas à sa place ! Et il en redemanderait ?

L'enfer va encore durer six (longs) mois  !

 

 


JUPPE A-T-IL DEJA GAGNE ?

Alain-juppe-plateau-emission-politique

 

Retour sur « l’émission  politique ».

Alain Juppé a expliqué jeudi soir dernier qu’il sentait « l’adhésion » et voyait « un peu de panique à bord » chez Nicolas Sarkozy. Avec une audience sensiblement supérieure à celle de son concurrent, il a fini le parcours sur un score relativement confortable de « convaincus » : 49% du panel IFOP au global et près des 2/3 des « Républicains » et sympathisants.  On mesure donc à cette occasion la durabilité du niveau d’adhésion à sa candidature qui ne s’est pas démentie depuis son passage, lui aussi réussi, à « Des Paroles et des Actes » il y a deux ans.

Pourtant il y aurait beaucoup de choses à dire sur le style de l’émission elle-même, qui se rapproche plus de la variété que de la production sérieuse comme il siérait au sujet, par la manière de faire des animateurs et le choix des intervenants face au candidat. Pour interroger Alain Juppé, France 2 avait choisi d'inviter quatre personnes un peu surprenantes et contestables. Car, au pays de Jean Tirole, inviter Jérôme Kerviel pour apostropher le candidat sur sa volonté de réformer la finance relève du gag. De même le choix du controversé Robert Ménard pour parler d'immigration est-il vraiment pertinent pour aborder un sujet aussi grave ? Quant à ressortir un survivant des grèves de 1995 qui ne savait trop quoi dire sans les suggestions soufflées par Pujadas, on touche vraiment le  fond de l’inconsistant. Le bouquet aura été le « youtubeur » imbu de ses milliers de « followers » qui se permet de juger d’un méprisant « vous êtes le moins pire » un Alain Juppé flegmatique et patient, pas si « déconnecté » que ça.  Qui est-il et quel bagage a-t-il pour se permettre cette « gratuité » ? Navrant ! Et même François Langlet, pourtant sérieux habituellement, n’a pas pu s’empêcher de sombrer dans l’égalitarisme et la haine du riche avec sa présentation discutable du résultat sur les ménages des baisses d’impôts proposées par Juppé. Restent les  animateurs : Léa Salamé reste fidèle à elle-même, superficielle et un brin impertinente, mais c’est l’air du temps qui veut ça. David Pujadas, toujours aussi « orienté » malgré les sourires, cherche toujours à faire le « buzz » en titillant son interlocuteur pour obtenir une réponse bien politicienne, au détriment du fond. On s’étonnera ensuite que l’émission ne batte pas des records médiatiques. On n’y apprend pas grand-chose et si on en décroche, c’est plus la faute de ceux qui l’animent que de l’invité.

Ce qu’on retient de l’émission.

Rien qu’on ne sache déjà ! Avec un constat : on découvre un Alain Juppé beaucoup plus naturel et moins stressé qu’à l’habitude. Il réussit même à faire rire la salle aux dépends de la « Salamé » qui apparemment ne s’en est pas remise. Comme quoi le « foutage de gueule » peut être mal vécu aussi par la gent médiatique. Certes, le personnage garde toujours une certaine distance que certains prendront pour de l’arrogance ou du mépris. On n’empêchera pas les idées toutes faites. Après tout, je préfère cette posture un peu raide qui transpire « l’homme d’Etat » que l’empathie jouée de beaucoup trop de politiciens. Alain Juppé pratique l’humour froid,  on s’en sera aperçu. Alors bien sûr, on en profitera pour évoquer cette fameuse phrase  prononcée dans une conversation avec FOG : « Je les emmerde ! ».  Chocking !  Facile de conclure ensuite sur le dédain manifesté par celui qui l’a dite. Mais il faut la resituer dans son contexte avant d’en faire le « buzz ».  FOG : « Qu’est-ce que vous répondez à ceux qui disent que vous êtes chiant ? » Réponse de Juppé : « Je les emmerde ! ». Mais de qui parlaient –ils ? Des journalistes, me  semble-t-il. Ce qui change tout. Mais  peu importe, qui que ce soit, cette réponse  reste  un détail qui ne mérite même pas qu’on s’arrête dessus, alors qu’il s’agit d’une boutade dans une conversation à brûle-pourpoint.

Alain Juppé a profité du débat pour réaffirmer qu’il est bien de droite comme en témoigne son projet. Etant donné les procès d’intention qu’on lui fait régulièrement, ce rappel n’était pas inutile. On n’est pas surpris qu’il ait la même matrice que Nicolas Sarkozy, « l'amour de la France, une vision de la France », puisqu’ils ont parcouru un grand nombre d’années dans le même sérail gaulliste. La référence à 1995 et à sa probité ne sont amenées que pour tenter de le déstabiliser et ce sera en vain. Pour le reste, le candidat a réussi à faire passer son message principal, le « plein emploi » qui justifie la baisse des impôts et les nombreuses réformes évoquées. Et on retient la formule : « Juppé = espérance ».  Bien joué !

Deux ou trois bémols quand même.

Sur le thème de l’immigration, il a tenté de faire passer un message inaudible pour le Français moyen à savoir que « 200 000 arrivants chaque année, cela ne change pas le visage de la France ». Sur le « shaddow banking » il avait l’air un peu à la ramasse et peu informé alors qu’à son niveau on devrait connaitre l’existence du « Bitcoin ».  Enfin, sur le dossier Syrien, sa position anti Bachar très raide semble méconnaître certains aspects, comme  le soutien au régime de la partie Alaouite et Chrétienne de la population, même si le renfort russe est déterminant. Mais on est bien d’accord que la priorité, c’est Daech. On gardera de son passage cette phrase-clé : « Ma référence, c'est le général de Gaulle. La France ce n'est pas la droite, la France ce n'est pas la gauche, la France c'est tous les Français. » Quant à la réponse à la question : « Soutiendra-t-il Nicolas Sarkozy s'il remporte la primaire ? » La réponse est évidemment « oui », «  si les primaires sont honnêtes ».

A l'arrivée, on aura vu un Alain Juppé parfois raide, certes, mais tout en maitrise. Un candidat qui ne travestit pas son caractère et qui s'assume clairement « de droite ». 

La « charge héroïque ».

La formule : « La politique n’est que l’art du possible » reste toujours vraie. Plus on s’écarte du réalisable plus on met en danger la démocratie. C’est peut-être la leçon subliminale qu’a voulu donner Alain Juppé. La « panique à bord » qu’’il voit chez Nicolas Sarkozy à six semaines du premier tour de la primaire de la droite se traduit par un regain d’énergie, si tant est que cela soit possible, dans la campagne de l’ancien président, qui redouble d’efforts et multiplie les meetings et les propositions identitaires, son cheval de bataille. Une sorte de « charge héroïque » pour tenter de refaire les points perdus au cours d’une semaine calamiteuse avec la sortie du livre de Buisson et les révélations sur les différentes affaires qui lui sont imputées. Mais il ferait bien de prendre garde car à force de cibler toujours plus « à droite » il risque de tomber dans le piège que lui tend Marine Le Pen qui joue la carte de la « France apaisée », au risque de passer pour plus modérée que lui, et « engrange » sans rien dire. 

Juppé a-t-il déjà gagné, en étant le candidat qui « rassure » ? Son avance régulière dans les sondages ne se dément pas et plaide pour un tel constat. Néanmoins, il ne faut pas sous-estimer ses concurrents, à commencer par Nicolas Sarkozy dont l’énergie est capable de soulever des montagnes, ni les autres, comme  François Fillon qui font leur bonhomme de chemin consciencieusement et qui pourraient bien récolter les fruits de leur travail au soir du 1er tour.  Et puis, il y a les deux haies majeures qui peuvent changer la donne et redistribuer les cartes, à savoir les deux débats en présence de tous les candidats…  Autrement dit, rien n’est joué. Comme au tennis, « avantage Juppé » ne veut pas dire que le set est gagné, encore moins le match.  La suite promet d’être passionnante.

 


IL FAUT LE SAVOIR …

Fin du monde tintin

 

Souriez, détendez-vous, on est dimanche !

PAUVRE CROISSANCE !

Alors que l'Allemagne annonce qu'elle va distribuer au moins 6 milliards d'euros dès le début de l'année à ses contribuables, et ce ne sera qu'un début, la France accumule les mauvaises nouvelles. Le gouvernement a enfin admis que la croissance n'atteindra pas les 1.5%. L'Insee annonce même 1.3%. Mais surtout ne changeons rien, Sapin-les-bas-roses est confiant !

PAUVRE DEMOCRATIE !

La présidente du Front National, Marine Le Pen, progresse dans les intentions de vote au premier de tour de l'élection présidentielle dans les trois fonctions publiques, souligne une étude du Cevipof qui a comparé l'évolution entre le début d'année et septembre 2016. A l'autre bout de l'échiquier, Jean-Luc Mélenchon progresse lui aussi.

PAUVRE AUTOMOBILISTE ! 

Les recettes issues du contrôle automatique des radars atteindront un niveau record l’an prochain à 844 millions d’euros. Le nombre des engins va augmenter pour enrayer la hausse des morts sur la route : 4.700 prévus pour 2018. Les radars vont fleurir au bord des routes, comme coquelicot au printemps.

PAUVRE MACRON !

Les cars « Macron » devaient créer 22 000 emplois. On en compte à ce jour 1340 seulement. Et les trois opérateurs longue distance encore vivants ( Flixbus, Ouibus, Isilines) accumulent les pertes. Cela donne une idée de l’efficacité des promesses qu’il peut faire.

 PAUVRE JUSTICE !

Selon un rapport qui vient d'être publié par le Conseil de l'Europe, sur les systèmes judiciaires européens, la France est le pays d'Europe dans lequel les magistrats du parquet doivent supporter la plus grande charge de travail : avec 10,5 juges professionnels pour 100.000 habitants et un budget dédié au système judiciaire de 64 euros par habitant. Elle fait partie des quatre pays où les procureurs cumulent l'ensemble des tâches susceptibles d'incomber aux magistrats du parquet, de la supervision des enquêtes de police au pouvoir de classer une affaire pénale ou de négocier une sanction en passant par son rôle dans les procédures civiles et administratives ; mais avec seulement 2,8 procureurs pour 100.000 habitants. Et on s’étonne que ça dysfonctionne !

PAUVRE JACK !

L'ancien ministre de la Culture est décidément bien chouchouté par le pouvoir. Nommé en 2013 à la tête de l'Institut du Monde Arabe, avec un salaire de 10 000 euros par mois, Jack Lang vient d'obtenir une nouvelle faveur de la part de François Hollande (dixit le Canard enchaîné) : des bureaux dans le somptueux hôtel de Marigny, un hôtel particulier proche de l'Elysée et qui appartenait autrefois à la famille Rothschild. Jack ne pourra plus critiquer. Et ne pourra que soutenir le sortant. Passe-moi la rhubarbe …

PAUVRE FINANCE !

Pauvre, c’est le cas de le dire : le niveau de la dette mondiale a atteint un record avec un montant de 152 000 milliards de dollars. C’est le dernier rapport du FMI qui le dit. On ne s’étonnera pas qu’il tire la sonnette d’alarme sur une dette qui représente 225% de l’économie mondiale !! (C'est plus de deux fois la taille de l'économie mondiale). Le FMI n’arrête plus de s’alarmer. Il avait pointé il y a quelques jours la faiblesse de la croissance mondiale surtout dans les pays développés, puis il a dénoncé les dangers de la montée du populisme, des élections aux États-Unis et du Brexit. On broie du noir chez Christine !

PAUVRE MONDE DEVELOPPE !

Ce chiffre de la dette mondiale devrait nous empêcher de dormir. Le problème que souligne le FMI est triple. Tout d'abord cet océan de dettes qui recouvre la Terre n'a pas relancé l'économie. D'autre part, une dette, normalement, ça se rembourse. Mais comment le faire quand elle est deux fois plus gosse que l'économie mondiale ? Et que se passera-t-il si les taux devaient remonter ? Enfin, cette dette est concentrée dans les pays développés, justement où les taux sont très bas. Seule exception significative : la Chine. Et ça, ça devrait faire réfléchir ! On comprend que le FMI soit inquiet, très inquiet même !

PAUVRE UKIP !

Une photo a fait la une de toute la presse anglo-saxonne et des réseaux sociaux. On y voit un homme gisant inconscient face contre terre sur le sol du Parlement Européen. C’est Steven Woolfe, le favori à la succession de celle qui n'a remplacé que quelques jours Nigel Farage, le dirigeant historique de UKIP. Une bagarre a eu lieu au Parlement entre Woolfe et un autre député européen à cause d'un rapprochement éventuel avec les conservateurs de Theresa May. On savait qu’à UKIP on utilise des arguments frappants.

PAUVRE TRUMP !

Il est en passe de réussir son pari : ne pas être élu aux élections américaines mais, malgré ses obscénités, fédérer la classe moyenne blanche américaine, qui sera prête à consommer un média anti-Clinton pendant 4 ans, un média sous marque « Trump », of course. The loser will be the winner. Avec Trump, il y a toujours moyen de gagner des dollars même avec une défaite, c’est d’ailleurs sa spécialité.

 


LES PRIMAIRES : UNE COMPLICATION DEMOCRATIQUE

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Nicolas Sarkozy reproche à Alain Juppé de vouloir se faire élire avec le concours des voix de gauche. Un sondage récent (Ipsos-Sopra-« le Monde ») estime, en effet, à 6 ou 7 % la proportion d’électeurs de gauche (sans qu’on sache qui exactement) qui sont décidés à voter Juppé à la primaire pour faire barrage à l’ancien président. Mais c’est la logique d’une primaire ouverte.

Des primaires partout.

Les primaires sont adoptées par tous les partis politiques ou presque. Les Verts, le Parti Socialiste sont obligés de passer par cette étape  pour désigner un candidat. Elles introduisent deux tours de vote supplémentaires pour l’élection du Président de la République. C’est donc une complication, imposée  par le fait que seuls les deux premiers arrivés en tête sont retenus pour le choix final. Autrefois, c’était le premier tour qui faisait le tri. A l’heure actuelle, il y a tellement de prétendants qu’on n’a pas d’autre possibilité que d’écrémer avant l’épreuve finale. La cause principale, on la connait : le poids du Front National qui monopolise près du tiers de l’électorat au 1er tour, se garantissant pratiquement l’homologation pour le second. La primaire est donc un moyen d’accéder au moins à la 2ème place. Si l’on en croit les sondages, le candidat de la droite et du centre qui sera sélectionné par la primaire a de bonnes chances d’y parvenir.  Pour le candidat du PS, c’est beaucoup moins certain, même si François Hollande est candidat. On comprend alors que le désespoir puisse conduire certains électeurs de gauche ou ayant voté Hollande, à se choisir un candidat dans ceux de droite.

Les primaires compliquent le jeu.

Alain Juppé n’a jamais caché qu’il voulait la primaire la plus ouverte possible car il sait que, si elle s’était limitée aux militants, Nicolas Sarkozy le devancerait. C’est ce qui lui vaut les remarques triviales de l’ancien président, selon lequel si on accepte les voix de gauche, c’est qu’on s’apprête à appliquer un programme de gauche. Cette sorte d’OPA aux contours très réduits à laquelle l’ancien Premier ministre se livrerait sur les électeurs de la majorité actuelle n’est du goût de personne et d’ailleurs quelques voix se sont élevées pour dénoncer le candidat Juppé, considéré comme réactionnaire, ce qu’il n’est pas évidemment. Le reproche de Nicolas Sarkozy est d’autant plus stupide que lui-même a ouvert son gouvernement à des ministres de gauche alors qu’il n’y était pas obligé. Il n’en a pas pour autant mené une politique de gauche. On ne voit pas pourquoi Alain Juppé serait amené à changer son projet, d’autant plus que si le sort de la primaire lui est favorable, rien de dit que ces mêmes électeurs de gauche lui resteraient fidèles pour le 1er tour de la présidentielle. Quant au 2nd de l’élection, que ce soit Nicolas Sarkozy ou Alain Juppé, ils auront bien besoin, l’un et l’autre, des voix provenant de la gauche, s’il faut affronter Marine Le Pen. En fait, c’est une question de stratégie. La question porte uniquement sur les candidats que l’on trouvera au premier tour de la présidentielle : la gauche peut souhaiter que Nicolas Sarkozy représente son camp parce qu’elle pense qu’il sera plus facile à battre que M. Juppé. C’est en tout cas ce que l’on suppose dans le camp de François Hollande. Celui-ci se trompe au moins sur un point : beaucoup d’électeurs de gauche ne croient pas qu’il sera en capacité de se faire réélire. Au contraire, beaucoup sont convaincus que le second tour opposera Marine Le Pen au candidat de la droite et, dans ces conditions, ils préfèrent Juppé à Sarkozy. Encore que tout cela ne soit que suppositions.

Les primaires se transformeraient en auberges espagnoles.

Les sondages montrent mois après mois que les électeurs ont leur propre idée du match final. Ils sont régulièrement une large majorité à ne vouloir ni de François Hollande ni de Nicolas Sarkozy. La question est de savoir si ce souhait est assez fort pour les inciter à participer à toutes les primaires, seul moyen d’écarter les candidats qu’ils récusent ! Des primaires « fermées », c’est-à-dire limitées aux militants et sympathisants, auraient certainement favorisé les candidatures de Hollande et de Sarkozy. Les primaires « ouvertes » font plus l’affaire d’Alain Juppé ou de François Fillon ou encore de Bruno Le Maire, et, à gauche, des challengers du Président de la République. Voilà du boulot en perspective pour les analystes de tout poil.

Et il faut compter avec les « extras ».

Les primaires n’empêcheront pas des candidats déclarés, comme Jean-Luc Mélenchon, ou près de le faire, comme Emmanuel Macron, de participer à l’élection présidentielle. Leurs scores dans les sondages indiquent qu’ils peuvent changer la donne et font donc peser une sérieuse incertitude sur l’issue du second tour. Pour autant, ni l’un ni l’autre ne sont classés à droite et ils rassembleront des suffrages sur leur seul nom, bien plus que sur leur programme. A ceux-là, il faut ajouter la kyrielle des autres candidats à commencer par les entêtés comme Dupont Aignan et Guaino, ceux issus de la sphère internet qui nous réinventent la démocratie de Mme Michu, etc… Une forme de renouvellement démocratique bien contestable. S’il est certain que notre système démocratique montre des signes d’essoufflement avec la montée du populisme, le refuge dans l’abstention et la dénonciation des élites, ce cache-sexe commode, comment en serait-il autrement avec une gestion aussi médiocre qui génère 6 millions de personnes sans emploi ou en grande précarité. Ce ne sont pas les élites qui sont en cause, mais l’idéologie marxiste qui imprègne encore la gauche française. Mais notre démocratie souffre d’un autre mal bien plus profond : la coupure des élites avec le peuple, parce qu’elles ne le représentent plus dans sa diversité sociale. C’est le résultat bien peu enviable de notre système  éducatif qui depuis de trop nombreuses années pratique le nivellement par le bas. Il faut d’urgence rétablir la « construction démocratique de nos élites ». Car le pire remède, pour se rabibocher avec le peuple, c’est  la démocratie participative de Mr Macron, fondée sur le porte-à-porte et les solutions proposées (en apparence) par Mr et Mme Toutlemonde. Mettra-t-on Mme Michu aux affaires étrangères ?

Heureusement, la société française a une capacité de résilience qui peut nous permettre d’échapper à un tel destin. Il faut donc aller voter à la primaire de la droite et du centre. Pour l’heure, c’est  encore le meilleur moyen d’aller vers l’alternance que nous souhaitons.

Lundi, je reviendrai sur la prestation d’Alain Juppé à « l’Emission politique ».

 


PRIMAIRE DE LA DROITE : FAUSSES QUERELLES ET FAUX DEBATS

Primaire à droite

 

La  campagne s’active  de toutes parts.  Tous les candidats s’agitent chacun à sa façon. C’est à qui trouvera la bonne posture,  le bon positionnement, le bon angle d’attaque pour se valoriser aux yeux d’un électorat dont on ne connait guère les contours. Avec, en résultat, plus ou moins de succès. Les sondages essaient de rendre compte de toute cette agitation, et bien que sérieusement menés, on ne sait pas quelle valeur leur attribuer vraiment. Ce à quoi les candidats distancés se raccrochent pour garder espoir de créer une surprise, toujours possible, au soir du premier tour.

Faux débats.

S’ils s’agitent tous autant, c’est qu’en fait peu de chose les sépare. J’observais dans un hebdomadaire un tableau présentant leurs propositions, ligne par ligne, par grands chapitres : je me suis aperçu rapidement que les divergences relevaient de détails… ou d’appréciations (subjectives) du journaliste. Il y a bien un socle commun à tous, que pour résumé, on pourrait qualifier de « socle républicain », tant on retrouve le projet du parti à tous les niveaux. Alors, bien sûr, il y a des débats. Et ils sont d’autant plus virulents qu’ils portent sur de faibles marges de différenciation. L’essentiel n’est-il pas qu’on y retrouve une cohérence d’ensemble sur les sujets qui affaiblissent notre pays : les dépenses publiques qu’il faut réduire, l’activité économique qu’il faut relancer par les entreprises et non par l’Etat, la nécessité de la compétitivité, le retour d’un Etat fort dans ses compétences régaliennes, le contrôle de l’immigration, la défense de notre conception de la laïcité et de notre culture face au « fait religieux » pour ne pas dire l’Islam, la résorption du chômage, la  priorité  aux investissements d’avenir…  Chacun interprète chaque chapitre mais les solutions se ressemblent.  De quoi être optimiste pour le fond.

Fausses querelles.

Alors puisque le débat sur le fond ne permet guère de faire la différence, les candidats se réfugient dans les fausses querelles. A commencer par celle du vote ouvert. La question que certains posent : jusqu’où, ou plutôt jusqu’à qui ? On a bien compris. C’est ainsi que d’aucuns reprocheront à Nicolas Sarkozy de courir après le Front National pour en capter les  voix, en menant une campagne sur ses thèmes de prédilection que sont l’identité nationale, la lutte contre l’Islamisation de la société, l’immigration. En retour celui-ci accuse certains de ses concurrents, à commencer par Alain Juppé, de rechercher le vote de la gauche pour s’imposer. Ce qui dénote, c’est la virulence avec laquelle il le  fait, alors que l’on sait que ces votes n’interviendront qu’à la marge dans la limite d’un apport de 6 ou 7%. C’est que Nicolas Sarkozy est face à un problème qu’il a probablement sous-estimé : celui de son rejet par une majorité assez large de Français, mesurée avec constance depuis des mois, et que son retour n’a pas fait diminuer. Il pensait peut-être que son énergie, sa force de conviction permettraient de convaincre un grand nombre de réticents. Il n’en est rien. Après une belle  progression sur son cœur de cible, les « Républicains » et sympathisants, il est retombé presque à son point de départ avec les nouvelles révélations sur l’affaire Bygmalion. Voilà un gros caillou, à tort ou à raison, dans sa chaussure. Il devrait observer qu’il a régressé justement par la défection d’une partie de son cœur de cible, et non par une augmentation d’intentions de vote en provenance de la gauche. C’est pourquoi ses attaques en trahison, ou en « vol » de la primaire de la droite, ne sont pas recevables. Et elles sont même décevantes.  Dans une primaire ouverte, on ne peut pas délimiter de contours,  puisqu’elle s’adresse à tous les électeurs, en principe de la droite et du centre, inscrits sur les listes électorales. Sauf à instituer un contrôle de la pensée, impossible à la fois par éthique et en pratique, la démocratie c’est aussi reconnaitre à chacun le droit de changer d’avis. Nicolas Sarkozy droit comprendre que des déçus de son quinquennat qui ont voté Hollande en 2012 ont peut-être envie aujourd’hui de voter Juppé ou Fillon ! Mais le  fond du problème n’est-il pas que son retour ne reposait pas sur un profond  désir de Sarkozy. Il ne faut donc pas qu’il s’étonne de la difficulté de la tâche, rendue encore plus ardue par le fait qu’il a déjà été président. S’il veut gagner, il se grandirait en brandissant d’autres arguments que ces accusations indignes contre ses concurrents, et en renouvelant davantage ses propositions. Dans le monde troublé qui nous entoure et qui nous attend, nous avons besoin d’un stratège et d’un leader sur la scène internationale, domaine où il a excellé et sur lequel il pourrait s’appuyer pour convaincre de l’utilité de son retour. Etonnant qu’il ne le voie pas !

Du calme !

La campagne électorale  n’est jamais une affaire de bisounours. La bienséance est indispensable, elle n’exclut pas la virilité. Cependant, chacun doit bien mesurer ses propos afin de ne pas obérer la suite : à savoir de rendre possible le rassemblement derrière celui ou celle qui sortira de l’élection le 27 novembre au soir. Il est donc dangereux d’exacerber les passions.  Je vois circuler sur internet des messages inquiétants avec des prises de position d’exclusion péremptoires bien infantiles. Un candidat n’est pas une idole, bon sang ! Aucun des sept candidats ne peut être suspecté de connivence avec la gauche, sauf à faire des procès d’intentions staliniens. Faire appel aux électeurs n’a rien à voir avec une quelconque  complaisance idéologique, dès lors que le  programme est clair.  Arrêtons de prendre les citoyens pour des ectoplasmes manipulables.  La primaire démontrera toute son efficacité si le « grand débat » est réussi sur le plan de la convivialité et de la cohérence, ce qui n’empêche pas chacun de se démarquer.  Dans le cas contraire, le pire serait à craindre. Ne jamais oublier que l’électorat de la droite et du centre a horreur des querelles de personnes.

 


ALSTOM : L’ETAT DERAILLE

Alstom tgv

 

Pitoyable !

L’Etat se porte au secours d’une entreprise en bonne santé.  Cette lamentable affaire devrait nous faire réfléchir sérieusement à la pertinence de « l'Etat-actionnaire » si cher (très cher même) à nos gouvernants de « gôche ». Un « Etat-actionnaire » pour être un « Etat-stratège » ! Ce piètre stratège est pourtant défendu par une grande partie de la classe politique du Front de Gauche au Front National en passant, au parti socialiste, par les nostalgiques du programme commun et allant même aux gaullistes colbertistes. La réalité, c’est qu’au lieu d'avoir une vision industrielle claire à long terme, « l'Etat actionnaire » poursuit toujours plusieurs objectifs à la fois, certains louables et vraiment industriels, d'autres plus politiciens. Et le résultat, c'est que malgré la présence de l'Etat au capital dans un nombre élevé d'entreprises, notre pays est l'un des plus désindustrialisés de l'OCDE et plus grave, notre présence dans les secteurs d'avenir est minime. Evidemment parce qu’en plus « l’Etat stratège » est fauché.

Pour sauver le site de Belfort, très provisoirement, l’État a trouvé la solution : il va acheter directement à Alstom des rames TGV dont la SNCF n’a pas du tout besoin pour les affecter à des lignes dites « inter-cités », notamment dans le Midi. Ces lignes sont gérées par l’État, ça tombe bien, et non par la SNCF. Evidemment, sur ces lignes ordinaires, le TGV doit aller lentement. On va donc équiper une région de locomotives coûteuses, inadaptées à la circulation ferroviaire, et de trains prévus pour les longs voyages affectés à des trajets omnibus. Tout cela n’a aucun sens, fait fi de la rentabilité, et ne prend en compte ni  la logique industrielle, ni le prix, ni la perte sèche pour le contribuable (500 millions d’euros : ça coûte rien puisque c’est l’Etat qui paie !). Le seul  but est de s’assurer que les 400 travailleurs d’Alstom voteront à gauche en 2017. Des voix virtuelles à plus d’1 million d’€ pièce !

Valls est-il sérieux ?

Le montage présenté hier est un bricolage à pleurer de rire au pays de Courteline, si ce n’était le sort de travailleurs à qui on fait croire qu’ils ont encore un avenir sur place alors que rien n’est moins sûr. L’Etat commande à une usine un produit dont il n’a pas besoin. Pourquoi ? Parce qu’elle ne sait pas faire autre chose ! Comme on aurait fait en Russie soviétique. Mais surtout, c’est une triple bouffonnerie : juridique, financière  et économique.

Sur le plan juridique, l'Etat contourne la procédure des appels d'offre, alors qu’au vu des sommes engagés, le droit de la concurrence devrait s'appliquer. Bonjour les recours ! De plus, ce type d'action protectionniste nous expose forcément à des mesures de rétorsion pour des marchés similaires à l'étranger.

Sur le plan financier, on va dépenser des centaines de millions d'euros pour faire circuler des TGV à 200 km/h, ce qui revient à dilapider l'argent des contribuables, puisque des rames ordinaires auraient coûtées deux fois moins.  C’est débile ! Avec une somme 10 ou même 100 fois moins importante, on aurait pu abonder le compte personnel formation des salariés concernés en leur proposant une reconversion sérieuse et durable. 

Sur le plan économique, l'Etat mobilise 500 millions d'euros pour empêcher le déplacement géographique (et non la suppression) de 400 emplois. C’est une erreur de connaissance et d'analyse gravissime. Car la décision de sauver Belfort menace le site voisin de Reichshoffen. Très courte vue ! Il aurait pu intervenir pour que soit reconverti le site de Belfort à d’autres activités, par exemple. Même pas !

En résumé, un « Etat stratège actionnaire » en faillite se paie le luxe d’aider une entreprise qui n’en a pas besoin, pour fixer des emplois qui bougeront de toute façon, avec de l’argent qu’il n’a pas et que le bon samaritain de contribuable endossera un jour. Si encore on pouvait se dire : « les rames TGV serviront un jour sur les lignes à grande vitesse ». Mais même pas, la SNCF a déjà de la difficulté à faire vivre les existantes et surtout n’a pas les moyens de les racheter.

Il en va de Belfort comme de la diminution de l’impôt sur le revenu décidée par un gouvernement qui présente par ailleurs un budget fantaisiste, dont il faudra redresser les comptes par un collectif budgétaire après les élections, c’est-à-dire dans un autre temps et dans un autre monde…

 

 


CONTES ET MECOMPTES D’APOTHICAIRE

Sapin

 

« On  est  sérieux ! » clame Sapin-les-bas-roses.  Vraiment ?

Son projet de budget n’a dupé  personne tant les ficelles et la cavalerie utilisées sont grosses.  On a  bien retenu le déficit de 70 milliards d’€ et le niveau d’endettement de la France à plus de 2 170 milliards, 98,4% du Pib.  Une progression de 300 milliards depuis 2012. Un sérieux échec pour celui (Hollande) qui  avait promis de ramener l’endettement à 83,4% du Pib en 2016. Et le rythme n’est pas  bon du tout : 31 milliards d’endettement supplémentaire rien qu’au 2ème trimestre de cette année ! A ce rythme-là  …  Et on a bien noté les dépenses laissées aux successeurs : près de 13 milliards  de dépenses décalées, rien que pour l’Etat, auxquelles il faudra ajouter 4 milliards pour la recapitalisation d’EDF et 3 milliards pour Areva.  Ce qui fait déjà 20 milliards d’héritage ! Et encore aujourd’hui, l’Etat  commande des rames TGV pour sauver le site de Belfort d’Alstom pour … 500 millions d’€ !  Allons-y follement puisque le débit est différé !

Toutes ces dépenses et la gabegie à laquelle elles président font peser une lourde menace sur les  possibilités de commencer le redressement du pays dès le début de l’alternance. C’est  ce qui s’appelle « plomber » la succession. Serait-ce la vengeance machiavélique  de celui qui nous gouverne, ulcéré de voir ses électeurs le fuir ? En effet, comme ils n’ont plus d’espoir de voir un des leurs figurer au second tour de l’élection présidentielle, les socialos aimeraient faire élire Juppé.

Ils ont touché le fond et creusent encore !

J’allais oublier : le Conseil Constitutionnel a retoqué « la taxe sur les dividendes » et l’Etat pourrait bien avoir 2 milliards d’€ à rembourser… Une bagatelle !