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PRIMAIRE DE LA DROITE ET DU CENTRE : 2ème ROUND

VIVEMENT DIMANCHE QU’ON EN FINISSE !

Fillon home_photo1  Juppé

François Fillon, parce qu’il a largement gagné le premier tour de la primaire, est devenu l’homme à abattre, à la fois pour son challenger Alain Juppé mais surtout pour la gauche, qui le présente comme un insupportable réactionnaire.  Et  cela préfigure déjà le type de campagne que cette dernière, pourtant disqualifiée  par ses résultats  et ses mensonges, va mener pendant six mois, avec en arrière fond, le chœur des « vierges » pleurant sur le sort injuste réservé au culbutot de l’Elysée. C’est un gros nul mais vous êtes priés de ne pas le dire !

Programme  inapplicable : pour qui ?

Alain Juppé soutient que le programme de François Fillon est « inapplicable », il n’en demeure pas  moins que c’est celui que veut l’électorat de droite, largement majoritaire aujourd’hui dans le pays, et qui représente presque la  moitié des 4,3  millions de Français qui se sont déplacés dimanche dernier. Reconnaissons que cela a donné une forte légitimité au vainqueur du 1er tour qui rend pratiquement impossible la tâche d’une gauche disqualifiée par le mandat de François Hollande, divisée en multiples tendances qui semblent irréconciliables.  Il est logique que les rapports se tendent entre vainqueurs et vaincus du premier tour, à la veille d’un débat décisif et quatre jours avant un second tour qui désignera probablement le futur président de la République. Le camp Juppé a envoyé une salve plutôt mal ciblée, peut-être  à cause d’une trop grande fébrilité.

C’est que le maire de Bordeaux a bien compris la leçon : vaincu par sa tiédeur, il sort ses griffes, et probablement à son corps défendant. Il ne peut espérer un redressement qu’en se livrant à ce combat de coqs que la plèbe réclame, quitte à oublier la grande parenté qui existe entre les deux programmes, sur la TVA, la durée du travail, la baisse des charges des entreprises … et que les différences ne sont qu’une question de curseur poussé plus ou moins loin. Et s’il y a de l’excès dans la méthode Juppé post-premier tour, son lieutenant Benoît Apparu s’est empressé de rappeler les ressemblances entre les programmes des deux finalistes. Alain Juppé et ses amis ont donc tort de reprocher à leur concurrent  un projet trop libéral pour être réalisable, ils devraient laisser ce type d’argument à la gauche en évitant de reprendre son vocabulaire. Et  au lieu de l’attaquer sur ses engagements en faveur du retour de l’ordre moral, d’une Europe moins intégrée, ou d’un rapprochement entre la France et la Russie, en les caricaturant, il serait  plus judicieux de montrer ce qui peut différencier  les approches, par exemple la tenabilité des promesses face au retournement de la tendance internationale qui pourrait créer un contexte beaucoup plus contraint,  avec la remontée des taux d’intérêts.

Une semaine de tohu-bohu.

Le bruit et la fureur sont-ils inhérents à la vie politique ? Cette semaine est donc la phase la plus moche de la primaire, avec des attaques contre François Fillon qui sont loin d’être toutes justifiées comme Alain Juppé en fut la victime pendant les précédentes. Le Maire de Bordeaux fait feu de tout bois quand, par exemple, il demande à son épouse, habituellement si discrète, de monter sur le ring, quand il dénonce la proximité de François Fillon avec Poutine, ce que le député de Paris ne nie pas ; quand il répète que le programme économique et social de son adversaire risque de provoquer un chaos. Alain Juppé utilise successivement des arguments plus ou moins bons, comme n’importe quel candidat qui est resté en tête de tous les sondages pendant près de deux ans et s’est effondré à la dernière minute, cherchant fiévreusement le moyen de récupérer un peu de sa popularité passée.

En effet, François Fillon n’est ni réactionnaire, ni ultra-libéral, ni inconséquent en politique étrangère. Alain Juppé n’est pas obligé de prendre à son compte les procès que la gauche intentent à François Fillon et qu’elle intenterait tout aussi bien à son égard. Nous attendons qu’Alain Juppé montre de la détermination, garde son cap qui est crédible, prouve le bien fondé  de ses objectifs sans se départir de son calme qui fait sa force. Il a tout  à perdre à tomber dans le piège de l’agressivité, et il y a gros à parier que cela se retournerait contre lui s’il persistait pendant le débat de jeudi soir.

Cette courte semaine va-t-elle fracturer la droite ?

Pas le moins du monde. Les pessimistes professionnels ne voient pas le bon côté des choses. Voilà une droite qui a passé avec succès le test des primaires, qui va, quoi qu’on en dise, se regrouper autour d’un homme, dont le comportement réhabilite la politique et les partis, qui a créé dans l’électorat de l’envie sinon de la passion, et le formidable espoir de faire table rase du passé et de changer en profondeur la société française. Comment y voir un mauvais résultat ?

Il est stupide d’imaginer que l’extrême droite va se diviser : elle aura toujours ses têtes de turc et elle continuera d’agresser François Fillon comme Marion Maréchal Le Pen vient de le faire, comme elle a voulu la perte de Nicolas Sarkozy, comme elle s’en prendrait à Alain Juppé s’il avait gagné le premier tour, et comme elle s’en prendra à lui s’il gagne le second. La percée de François Fillon entraine la  mobilisation de la gauche, comme il se doit.

Mais de quoi parle-t-on ? La gauche est en miettes et profondément divisée.  Macron fait son  chemin en parallèle, mais ses réactions face à François Fillon montrent bien qu’il est de gauche, comme il essaie de ne pas le montrer. Tout est suspendu à la décision que le président de la République doit prendre en décembre. S’il renonce, il ouvrira la boîte de Pandore de toutes les ambitions et la multiplicité des candidatures, y compris celle de Manuel Valls en plus de celle d’Emmanuel Macron. Enfin, si l’on tient compte de la volonté populaire telle qu’elle s’est exprimée lors du premier tour de la droite, les candidatures très à gauche ne risquent pas de faire le plein.

Les électeurs ont leur destin entre les mains.

Les électeurs de la droite et du centre, grâce à la primaire, ont pris leur destin en main. Le plus étrange, c’est que rien de profond ne différencie les deux hommes en lice. Ils ont été, tous les deux, chacun à son heure, des réformateurs. L’un, en 1995, a redressé l’assurance-maladie, l’autre, sous Raffarin, a accompli une réforme des retraites. Celui-ci était attaché à Philippe Seguin et appartenait à la branche sociale du Gaullisme, celui-là était un proche de Jacques Chirac, à qui il a été dévoué au-delà du sacrifice. L’un et l’autre savent que les gouvernements français qui se sont succédé depuis une vingtaine d’années n’ont pas su accompagner les grands changements qui auraient rajeuni l’industrie française, favorisé la production, ouvert de nouveaux marchés, accru la compétitivité des entreprises et créé suffisamment d’emplois.

Aujourd’hui, il va nous falloir un président conscient des enjeux, qui sache que la réforme en profondeur est notre dernière chance si on veut qu’à terme, la France retrouve son rang. François Fillon et Alain Juppé sont également capables de conduire ce programme. Si François Fillon l’emporte dimanche, c’est que, pour remplacer Nicolas Sarkozy, les électeurs de droite auront voulu un homme plus à droite qu’Alain Juppé. Au fond, le flot historique qui nous entraîne aujourd’hui, n’est-il pas celui d’une revanche de la droite pure et dure sur la gauche, laquelle, par ses erreurs de gouvernance, a préparé elle-même ce retour. Ces électeurs, qui sont plus des deux tiers à rejeter la gauche, et n’entendent faire aucune concession !

 

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