HISTOIRE
POUR COMPRENDRE UN PEU : CHINE, ARABIE, TRUMP ET… DUFLOT !
INTERVIEW EXCLUSIVE

LA GAUCHE EN DELIRE

Gauche en délire

 

Les députés PS ont tout compris.

Le chef de l’Etat atteint un tel niveau de déconsidération que les députés PS n’ont rien à perdre à donner libre court à leurs délires égalitaristes. Le gouvernement ne tient plus rien et ils viennent de lui infliger à l’Assemblée plusieurs revers en série sur le budget, dans une ambiance inquiétante de fin de règne. Depuis quatre ans et demi, il a eu maille à partir avec la majorité sur la question fiscale. La fronde sur ce sujet archi-sensible du fait du « ras-le-bol » a souvent dépassé les rangs des seuls frondeurs, mais elle a rarement atteint l'intensité de la semaine dernière. Cette rébellion est symptomatique du climat qui règne dans les rangs PS à l'Assemblée. Les députés socialistes ne se sentent plus tenus par la solidarité habituelle avec l'exécutif, parce que le duo Hollande-Valls est affaibli comme jamais et parce que le gouvernement n'a plus guère d'autorité. Certains ont même envisagé de lancer un appel au retrait du chef de l’Etat, c’est dire la fureur anti-hollandaise ! La majorité sortante a le sentiment de ne plus avoir grand-chose à perdre à six mois d'une élection présidentielle dont l'issue s'annonce catastrophique pour elle.

Leur outil favori : l’impôt !

La descente aux enfers présidentielle en cache une autre. Car l’enfer, on va le vivre jusqu’au bout du quinquennat. En l'espace de deux séances, cédant à leur péché mignon, les députés socialistes ont voté contre l'avis du gouvernement : une baisse de la CSG pour les retraités modestes, un élargissement de la taxe sur les transactions financières, un durcissement de la fiscalité sur les actions gratuites et un allégement accru de l'impôt sur les sociétés ! La précipitation à légiférer se vérifie dans un autre dossier budgétaire. Le gouvernement veut fixer de nouveaux seuils de revenu au-delà desquels les personnes louant un logement, une voiture ou un bateau, via des plates-formes numériques, seraient soumises aux mêmes cotisations que des professionnels. Si le principe est compréhensible, il apparaît que le dossier n'est pas mûr pour établir des règles précises et durables. Le ministre de l'Economie et des Finances, notre Sapin-les-bas-roses, était pourtant présent mais a été bien incapable de se faire entendre. Et il s’en est fallu de peu qu’ils l’emportent aussi sur la taxation des plates-formes Internet. Taxer tout ce qui bouge !! Le subtil équilibre du budget 2017, déjà décrié par la Cour des Comptes, est défiguré même si les sujets traités ainsi ne sont pas de premier plan.

Les députés PS n'ont toujours rien compris !

Si les  députés PS ont tout compris du parti qu’ils peuvent tirer de la faiblesse de l’exécutif, ils n’ont toujours pas compris les ressorts de l’économie et des entreprises. Le quinquennat avait commencé par le conflit des « pigeons » sur la taxation des plus-values. Il se sera terminé avec un nouveau feuilleton fiscal sur la taxation des actions gratuites. Alors que la loi Macron, promulguée il y a à peine un an, a allégé sensiblement la fiscalité de cet outil, les députés de la majorité entendaient bien depuis plusieurs mois revenir en arrière après une première tentative avortée en juin. Les motifs  ne manquent pas : des grands patrons (quelle horreur !), tels que Carlos Ghosn, en auraient largement profité  et autre motif moins avouable, la réforme est signée du « traître » Emmanuel Macron. L'Elysée entend néanmoins rester ferme dans cette affaire. L'issue du bras de fer sera définitivement connue une fois l'examen du texte achevé par le Parlement, en fin d'année. Mais les entreprises, qui détestent l'instabilité fiscale, ont la confirmation que cela reste une marque de la gauche et la droite serait mal inspirée de  continuer dans cette voie.

L'après-Hollande, déjà !

Les confidences de ce qui nous tient lieu de Président dans le livre de Gérard Davet et Fabrice Lhomme : « Un président ne devrait pas dire ça », ont indigné ou anéanti nombre d'élus de gauche, du président de l'Assemblée, Claude Bartolone, au député de base. Dans ces conditions, les liens entre le pouvoir et les parlementaires ont achevé de se distendre. Beaucoup de députés se projettent déjà dans l'après-Hollande en pensant tout bêtement aux élections législatives de juin prochain. Beaucoup pensent qu’en votant pour leurs convictions de gauche, ils auront encore une petite chance de l’emporter. C’est un peu du « sauve qui peut » ! Heureusement pour le gouvernement, il ne reste plus de textes importants, après la loi budgétaire, à l’agenda de l’Assemblée.

Le retour de la « butée du Poitou » ?

Son comportement triomphant, ses prises de position, sa propension à s’opposer publiquement à Manuel Valls… tout indique qu’elle y pense. Beaucoup poussent en effet Manolito  à passer du « prêt au cas  où… »  au « déterminé à créer les conditions de… », encouragés  par les récents sondages. Sauf que notre Ségolène se rêve en Jeanne d’Arc sauvant la France. On a pourtant déjà Macron dans le rôle. Le quinquennat de son ex-mari qui tourne en eau de boudin ne semble pas l’affliger outre-mesure,  elle a plutôt l’air de s’en réjouir. Elle a toujours pensé que la défaite infligée par Nicolas Sarkozy était injuste et due en grande partie à l’attitude du PS, dirigé justement par son ex. Elle a dû assister passivement ensuite à sa victoire en 2012, avec à ses côtés la rivale, « déposée » depuis. Elle voit donc avec délectation une possibilité de revanche en 2017. La vengeance est un plat qui se mange froid. Elle profite aussi de la latitude laissée par un Président impuissant à la contrôler, pour faire entendre sa petite musique,  surtout quand il faut contredire Valls, comme sur « Notre-Dame des Landes ». Bref, il ne manquerait plus qu’elle !

Avouez qu’il y a de quoi donner des idées noires aux députés de base du PS, qui voient déjà avec aigreur Mélenchon caracoler en tête des sondages pour leur camp. Si on comprend qu’ils aient envie de se défouler, on sait aussi qui paiera la facture de leurs délires : les contribuables encore assujettis à l’impôt et le gouvernement qui succédera et devra faire avec les factures qu’ils auront laissées !

 

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