HISTOIRE
J'AI REGARDE LE GRAND DEBAT
L’ETAT OU T’ES, L’ETAT !

NARCISSE SE NOIE DANS SON IMAGE

Fantôme de l'Elysée

« Enfin il ne se soucie que d'être, et pourvu qu'il soit, il veut bien être son ennemi. » 

                                                                                                     La Rochefoucauld

Le livre de confidences publié par les deux journalistes Davet et Lhomme « Un Président ne devrait pas dire ça » est symptomatique de la névrose qui habite le locataire de l’Elysée, plus préoccupé de s’auto-admirer que de gouverner, et il me fait penser irrésistiblement à ce cycliste qui poussait le narcissisme jusqu’à descendre de son vélo pour se regarder pédaler. Un exercice « casse-gueule » dans les deux cas. On ne découvre pas qu’il n’est pas fait pour gouverner, on le savait depuis longtemps, mais on en a la confirmation. Comment a-t-on pu élire à la tête de l’Etat un tel misanthrope qui hait tout le monde et n’aime vraiment que lui-même ?  Car c’est ce qui ressort des extraits choisis pour être publiés et c’est ce que racontent ceux qui ont lu l’ouvrage.

Un président «anormal »

L’expression est de Catherine Nay. Comment a-t-il pu ouvrir ses portes à ces deux journalistes d'investigation travaillant au Monde ? Il parait qu’il ne les connaissait pas, mais comme ils avaient la réputation d'être anti-sarkozystes, ça leur a servi de « sésame ». Ils nous apprennent qu’il a accepté leurs conditions sans broncher. Il est devenu pendant quatre ans le commentateur de lui-même, nous dévoilant un homme cynique sans affect, prompt à accabler son prochain et son entourage, distribuant les appréciations les plus triviales sans aménité. L'image du président jovial qu’il aime à donner n'est donc qu'un masque. Plus de six cents pages qui donnent le vertige. En fait, c’est un livre de fin de règne dont l'objet - ou le sujet - relève davantage de la psychanalyse que de la politique. Les auteurs y dressent au fil des entretiens, le portrait d’un cynique pour qui la parole politique a peu d’importance, d’un névrosé solitaire perdu dans un palais pas fait pour lui et portant des habits trop grands pour lui. Il nous offre la preuve qu’il n'a jamais endossé ses habits de président en « piétinant » l’Institution qu’il est censé représenter. Les multiples sorties de route rapportées par les deux journalistes, dont celle sur les magistrats, inquiètent à juste titre et en font un président « anormal ». Même le titre du livre est une phrase qu’il a prononcée. Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans la tête de Monsieur Hollande !

Le sympathique méchant

Ce qui frappe chez cet individu, c’est le cynisme et la capacité à se contredire qui vont de pair avec l’incapacité à décider. Ce recueil est un précieux document pour ceux qui voudront faire un jour l’histoire d’un quinquennat raté, à la communication erratique, aux décisions sans cesse reportées, aux mensonges érigés en méthode de gouvernement. Et le voilà qui prétend revenir devant le peuple pour solliciter un nouveau mandat en se présentant comme le triple garant de la République, de notre modèle social et de notre modèle éducatif et culturel. Fier de son bilan qui n’est qu’un champ de ruine mais qu’il présente repeint en rose vif dans un entretien à « l’Obs », sur-protéiné à l’EPO des approximations, des erreurs et mensonges éhontés. L’article qui en est résulté a été complètement occulté par ce recueil de confidences, dans lequel personne ne trouve grâce à ses yeux, sauf lui-même.  Hollande peut crier « Au secours, la droite revient », les Français ne l’écoutent plus depuis longtemps, sont fatigués de la langue de bois de ses cerbères patentés qu’il envoie sur le terrain pour expliquer l’inexplicable, avec des contorsions de langage à mourir de rire. Non seulement il va lui être très difficile d’être candidat, mais il devrait même démissionner s’il avait un tant soit peu de dignité et d’estime de soi.

La dignité des candidats de droite

Le premier ministre peut toujours appeler à la dignité et à la pudeur, le suicide politique du locataire de l'Elysée est consommé. Pour la première fois les ténors du parti socialiste doutent publiquement de l'évidence de la possibilité de sa candidature. Les Français voient surtout qu’au moment où il se rend ridicule par ses confidences et transforme l’Elysée en théâtre de boulevard, la droite tient un débat digne et de qualité entre ses différents concurrents, qui montrent chacun une carrure toute autre. Le contraste est saisissant. Les Français ont eu bien tort de le préférer à Nicolas Sarkozy en 2012. Les petites phrases de ce « colérique gentil » (dixit Alain Minc) paraissent bien gentillettes au regard des vacheries hollandaises. Il aurait fait tout autre chose de ces cinq ans au contexte idéal pour redresser la France. Mais on ne refait pas l’Histoire…

 

 

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