UNE VICTOIRE FONDATRICE
28 novembre 2016
Il s’est passé quelque chose d’inédit au cours de cette primaire de la droite et du centre : en donnant la parole au peuple, contre toute attente, il s’est clairement exprimé. Il importe de se demander pourquoi un tel résultat : François Fillon arrivé largement en tête dès le 1er tour et Alain Juppé balayé au second. La bizarrerie, c’est que personne n’a vu arrivé le vainqueur, pourtant en campagne depuis bien longtemps, creusant son sillon dans la France profonde et peaufinant un programme que d’aucun finit par présenter comme le plus abouti. Au moment de la « cristallisation » du choix, il est apparu comme une évidence : « Bon sang, mais c’est bien sûr ! ». Après, on s’étonne que les Français l’ait choisi. Ils ne sont donc pas si bêtes et si manipulables que les bobos et les médias le pensaient.
Enfin, un candidat qui se réclame de droite, avec des valeurs et des convictions, et qui ne se cache pas derrière des faux semblants. La référence au gaullisme est rassurante. Son libéralisme n’est pas si échevelé que les caricaturistes le disent. Ses propositions ne sont pas si irréalistes que voudraient le faire croire ses détracteurs. Simplement il rompt avec les schémas convenus du « modèle social » et « l’Etat providence » dont on mesure chaque jour l’inefficacité et la carence, accentuées par la vacuité socialiste. François Fillon propose d’autres chemins. Ce ne sont pas des pistes pour aventuriers en mal d’émotions fortes. Ce sont les chemins empruntés par tous nos voisins avec succès.
C’est un homme expérimenté qui prend les rênes de la droite et du centre. Aucun doute sur sa volonté de rassembler. Son programme, ce n’est pas du sang et des larmes, c’est le passage obligé pour le renouveau de notre pays, la restauration de sa puissance économique et de son autorité internationale.
Il tirera sa force du soutien populaire. Près de cinq millions de citoyennes et de citoyens se sont déplacés sur les deux tours, et les deux tiers lui ont apporté leurs suffrages. Ils sont les porte-parole des millions de Français qui pensent comme eux. Ils sont la partie visible de l’iceberg. Ils sont le socle sur quoi le candidat, soutenu par tous ses concurrents d’hier, va pouvoir s’appuyer pour entamer la vraie campagne, celle qui conduit à l’Elysée.
La gauche est en miettes. Elle donne le triste spectacle d’un président qui persiste et dont les appels au rassemblement sonnent comme les bêlements d’une brebis esseulée ; d’un premier ministre qui se révolte ; d’une pléthore de frondeurs qui briguent la place en se bousculant. Les radicaux de gauche ont décidé de faire sécession et le PC rejoint Mélenchon en faisant chambre à part. Elle ne donne en écho que le discours de « l’amère de Lille », haineux et méprisant, symbole emblématique d’une politique en perdition. Ils vont tous crier au « réac » et à « l’ultra-libéralisme » comme si c’était une maladie honteuse, comme naguère ils criaient au « KO social » et à la « régression ». Mais ça ne marchera pas, parce qu’entre temps, ils ont eu le pouvoir et les Français ont vu. Leur discours sent la décadence et le vide de la pensée. Il est rance. Et Macron avec son préchi-précha ni droite-ni gauche se trouve ridiculisé par ce simple constat : ben oui, la droite ça existe bien.
De l’autre côté, l’extrême-droite peut trembler. Les réactions à la victoire de François Fillon l’ont bien montré : formules habituelles à l’emporte-pièce, jugements préétablis, outrances caricaturales. Le discours tourne en boucle et est déjà usé. Le Front National, avec sa doctrine nationale-communisante, constitue désormais la seule force d’opposition à la droite républicaine. Marine Le Pen et son âme damnée de Florian Philipot sont subitement ringardisés. Ils arrivent avec des arguments périmés face au logiciel renouvelé d’une droite républicaine retrouvée. Car, quand cette dernière s’affirme avec ses valeurs, Le FN retourne dans son petit pré carré, celui des extrêmes.
La primaire de la droite et du centre a redonné ses lettres de noblesse à la politique, par la dignité des candidats, la densité des propositions et la noblesse des comportements finaux, qu’il s’agisse de Nicolas Sarkozy ou d’Alain Juppé. Les millions de voix qui se sont portées sur François Fillon sont l’avant-garde d’une armée qui s’est levée dans toute la France. C’est un vote puissant, ni de rejet, ni de substitution, mais d’adhésion à un homme et à un projet.
C’est une victoire fondatrice parce qu’elle est porteuse d’une espérance forte.
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