RETOUR SUR LE 2ème GRAND DEBAT
04 novembre 2016
C’était plus animé, mais au détriment du fond.
Ainsi le temps imparti à l’éducation a été sérieusement escamoté. Dommage, c’était un sujet central. On a passé beaucoup trop de temps sur le cas « Bayrou ». A ce sujet, on peut dire que Nicolas Sarkozy a réussi son coup, mais sans déstabiliser Alain Juppé. Les esprits chagrins ne retiendront que les chamailleries, les optimistes les nombreux points d’accord entre les candidats.
Mon avis (qui n’engage que moi) :
L’émission a été globalement réussie, assez bien animée, sauf peut-être le passage avec Michael Darmon, plus confus. On a passé trop de temps à revenir sur le quinquennat de Sarkozy, mais c’est la faute de trois candidats. Le bilan : deux candidats ont survolé la soirée et sont au-dessus du lot, Alain Juppé et François Fillon. L’ancien président, Nicolas Sarkozy, ne démérite pas par sa connaissance parfaite des dossiers et tire son épingle du jeu sous le tir croisé dont il a fait l’objet.
Le cas par cas :
Alain Juppé : il brille déjà par son élégance, vestimentaire et intellectuelle. Il est clair et évite habilement les flèches qui lui sont adressées sans jamais se départir de sa sérénité. Le procès en mollesse fait chou blanc et il montre ses muscles quand il faut. Un exercice parfaitement maitrisé, donc. Il y a peu de chance que son statut de leader soit remis en cause par ce débat.
François Fillon : toujours aussi précis et documenté, en restant concis. Campe sur son gaullisme de « rassemblement » ce qui lui évite de tomber dans les questions pièges. Avec son anaphore finale, (est-ce de l’humour anglais ?), il a pris un risque : celui de faire résonner le « moi, président » de sinistre mémoire. Néanmoins, il devrait marquer des points sur le cœur de cible à droite. Il améliore son statut de "présidentiable".
Bruno Le Maire : à l’aise, c’est l’un des animateurs de la soirée avec son verbe soigné. Son ton incisif met finalement en valeur Nicolas Sarkozy qu’il met en cause trop souvent, directement ou indirectement. A l’écouter, on regrette qu’il n’ait pas été aux manettes au moment de la crise de 2008 ! Trop facile. Toujours pas convaincant sur les mérites de la baisse des impôts qu’il promet.
NKM : elle était en forme ! Visiblement elle a un compte à régler avec Nicolas Sarkozy : elle n’a pas digéré son éviction et le « Grenelle de l’environnement » reste son « grand œuvre ». Sauf qu’on n’est pas là pour dézinguer le voisin mais présenter son projet, ce qu’elle fait superficiellement. Elle marque sa différence, c’est tout !
Nicolas Sarkozy : c’est quand on l’attaque qu’il est le meilleur ! Du coup il ne peut pas vraiment développer ses propositions. Un peu étouffé par les morsures dont il fait l’objet pendant le débat , elles renforceront son statut plus qu’elles ne l’affaibliront auprès de son électorat. Sa stature d’Homme d’Etat transparait à plusieurs reprises, sur les migrants,sur les relations internationales. Il réussit à démontrer que Bayrou ne peut pas avoir un pied dedans et un pied dehors. Calme, et plus détendu qu’au premier débat, il s’en sort bien. Aura certainement marqué des points.
Jean-Frédéric Poisson : il reste l’opni de la soirée. S’il fallait lui donner une palme, ce serait celle du plus « décalé ». On retient qu’être « chrétien démocrate », c’est être très à droite et anti-européen. Quelques réflexions frappées au coin du bon sens ne font pas un « président ».
Jean-François Copé : de loin le plus agressif de la soirée, notamment à l’égard de l’ancien président. Donneur de leçon, il devient vite fatiguant. Chaque fois qu’un mot commence par « a », on se demande s’il va le sortir. C’est moi, moi et moi… ça se soigne !
La primaire de la droite et du centre commence à tourner en rond.
On se demande à quoi pourra servir le troisième débat. On sait déjà tout ce qu’on doit savoir sur les candidats amenés à se répéter. Le nombre reste un handicap parce qu’il ne permet pas l’approfondissement des réponses. Il faudra attendre celui de l’entre-deux tours ? Finalement, en dehors des règlements de compte qui font le bonheur de quelques-uns, la confrontation ne sert pas à grand-chose. Je n’y vois qu’un seul mérite : l’excellent niveau de tous par rapport à ce qu’on observe à gauche. La relève est manifestement de ce côté-là. Pour 2017 avec certitude et on a même de la réserve pour 2022 …
Je n'aime pas le "haro sur le baudet" (Sarkozy !) de la part de ses anciens ministres et autres secrétaires d'état.... Avec la complicité des journalistes, ils attisent les rancœurs contre l'ancien chef de l'état. C'est affligeant .
Rédigé par : Anne Foucher | 04 novembre 2016 à 19:50