PRIMAIRE DE LA DROITE … LE TROISIEME DEBAT
18 novembre 2016
OUF !
Certains observateurs ont trouvé le 3ème débat long et ennuyeux. Ils attendaient quoi ? Du spectacle : il s’agit de choisir un président de la République. Du pugilat ? Les candidats ont eu à cœur de se respecter ce que l’on attendait d’’eux. Du discours bien populaire ? Les sujets abordés étaient sérieux et exigeaient une connaissance technique. Alors évidemment, on s’est retrouvé loin du passe-temps et de la variété. En ce qui me concerne, j’ai trouvé le débat intéressant, un peu plus vivant que les précédents, mais rendu confus par une animation parfois brouillonne. Mais l’essentiel c’est qu’il n’y ait eu aucun dérapage irréparable entre les candidats. Dimanche soir il y aura deux sélectionnés pour un second tour, selon toute vraisemblance et le suspense reste entier sur ce qui sortira des urnes.
Car, reconnaissons-le, tous les candidats, à des degrés divers ont montré des facettes attachantes et se sont maintenus à un excellent niveau de compétences. Difficile de faire un choix. Bien sûr, ce que mesurent les sondages n’est pas anodin : il y en a bien trois qui survolent la compétition, Alain Juppé, Nicolas Sarkozy et François Fillon (dans l’ordre des intentions de vote).
Que dire de plus ?
Copé : le voltigeur de la soirée. C’est Bonaparte au pont d’Arcole qui sauve la République. Il n’a pas que des mauvaises idées.
Sarkozy : c’est un patron. Sa connaissance technique des dossiers et son expérience lui permettent de recadrer les sujets dans la réalité. Pourtant, il n’a pas cherché à briller. Son recadrage de Pujadas était sans appel, peut-être n’aurait-il pas dû utiliser l’expression « service public ». Sa conclusion m’a paru trop « autocentrée ».
Juppé : plus détendu que les deux premières fois. Toujours à l’aise dans les réponses. Son expérience transparait à plusieurs reprises sur les dossiers internationaux et sur les réformes sociales. Un peu court sur l’éducation. Clairement, il montre une dimension de chef d’Etat, comme son voisin. Une bonne conclusion : le seul qui parle de perspectives à donner aux Français.
NKM : Enfin elle-même. Moins préoccupée de régler ses comptes, elle développe habilement ses thèmes de prédilection. Elle est un peu trop dans la prospective. Sa conclusion originale pleine de lucidité est courageuse en affirmant qu’elle sait qu’elle ne sera pas dans la finale.
Poisson : toujours aussi décalé. Il est un peu sorti de son bocal et ses idées originales et pleines de bon sens peuvent séduire. Mais, bon, on ne le voit pas président. Ses boulettes de vocabulaire en témoignent.
Fillon : avec ce 3ème débat, c’est un parcours sans faute depuis le début. Il est celui qui aura le plus profité des trois confrontations grâce à sa connaissance parfaite d’un programme très cohérent. Rigoureux, précis, calme : il respire une sérénité qui n’a pas échappé aux téléspectateurs. Lui aussi a la carrure pour endosser le costume présidentiel. Sa conclusion pleine de subtilité lui correspond bien : il ne demande pas de voter pour lui, mais à chacun de le faire pour ses convictions… Très fort.
Le Maire : il a tout donné. Trop. Son débit « mitraillette » le dessert. Il s'énerve inutilement contre El Kabbach. Il veut trop dire et trop prouver tout en restant sur la même posture de renouvellement de génération et se prend les pieds dans le tapis sur l’expérience nécessaire pour occuper la fonction. Il est brillant quand même.
Conclusion.
On peut être fier de ces trois débats quand on est de droite ou du centre. Chacun a maintenant le choix. Pour certains, il est déjà fait depuis longtemps. Pour ceux-là les débats n’auront pas changé grand-chose. Mais nombreux sont ceux qui vont hésiter jusqu’à la dernière seconde, puisque près d’un tiers des électeurs potentiels disent pouvoir encore changer d’avis. Toutes les surprises sont donc possibles à la sortie des urnes dimanche prochain. Une chose est certaine : rien ne sera venu entraver l’envie d’aller voter. Au contraire ! Et ça, c’est la meilleure chose qui soit.
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