HISTOIRE

ROSELYNE TOURNE LA PAGE

 

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Roselyne Bachelot était vendredi matin à Angers pour une conférence de presse et la passation officielle du flambeau de la 1ère circonscription à Paul Jeanneteau et Roselyne… Bienvenu. Notre Ministre tourne la page de près de 30 ans de vie politique en Anjou pour aller vers de nouveaux horizons, car il n’est pas question pour elle d’abandonner la scène ni le combat. Elle tient à cette occasion un engagement pris, que je lui avais entendu prononcer, celui de ne plus se présenter à une élection après 60 ans. Tenu ! C’est suffisamment rare pour être souligné, quand tellement d’autres s’accrochent à leur(s) mandat(s).

L’Anjou perd une femme d’exception. Mais pas complètement, elle l’a promis devant l’assistance nombreuse de ses amis invités pour la circonstance dans les salons de l’Hôtel d’Anjou –choix hautement symbolique- avec la sensibilité non feinte qu’on lui connaît. C’est que sous l’armure bat un cœur énorme. Elle a évoqué avec émotion quelques parcelles de son parcours depuis sa première élection en 1982, au Conseil Général, jusqu’aux fonctions ministérielles importantes que lui ont confiées Jacques Chirac puis Nicolas Sarkozy. Elle incarne le courage en politique. J’ai eu la chance de l’accompagner dans une partie de ce parcours, comme collègue au Conseil Régional et au Conseil Municipal d’Angers, en menant aussi de nombreuses campagnes électorales côte-à-côte, et surtout comme secrétaire départemental de l’UMP dont elle a été en Maine-et-Loire la première présidente. Il y aurait tant de souvenirs à évoquer. Je garde précieusement celui de la totale confiance dont j’ai bénéficié pour mener la fédération. Et puis il y a son amitié fidèle, que je considère comme un privilège.

L’Anjou gagne un homme de qualité. Choisi en 2007 comme suppléant, elle lui a quasiment donné les clés de la maison avec mission non dite de préparer la succession.  Là encore, elle aura fait preuve d’une grande lucidité et générosité. Une circonscription ne s’hérite pas, elle se conquiert. C’est ce temps nécessaire qu’elle a voulu donner à celui qui est aujourd’hui officiellement son successeur. Car la « première » de Maine-et-Loire est une des plus difficiles pour notre famille politique. Paul Jeanneteau en est aujourd’hui le candidat naturel. Le choix s’est révélé judicieux : même ligne politique, angevin par sa famille, ancrage dans une commune rurale, même intérêt pour la parité et le handicap… le député sortant est apprécié au-delà des frontières partisanes. En associant à sa candidature Roselyne Bienvenu, conseillère municipale d’Angers, une femme elle aussi engagée dans le combat jamais terminé de l’égalité des sexes, il propose un tandem cohérent et très tentant pour les électeurs.

Quant à Roselyne Bachelot, nous sommes impatients de la retrouver à travers ses œuvres –elle a trois livres en préparation-, sur le terrain –elle va s’activer pour porter le bilan social du quinquennat-, et dans ses combats de toujours contre  le sida, pour la parité, sur le handicap et … la « relégitimation » du discours et du personnel politique. Vaste programme. Il faut bien ça pour occuper une « surdouée ».

 


TRAVAILLER PLUS !

 

LES EUROPEENS NE TRAVAILLENT PAS ASSEZ.

Voilà qui ressemble à un slogan de Nicolas Sarkozy, mais ça ne concerne pas que la France. Dans une étude publiée par la Banque mondiale, l'un des principaux handicaps économiques des Européens qui est souligné c'est qu'ils travaillent trop peu, ce qui leur pose des problèmes de compétitivité

"Le modèle de tavail de l'Europe est marqué par une sécurité sans équivalent pour ceux qui ont un emploi, des prestations relativement généreuses pour ceux qui n'en ont pas, et la facilité à obtenir une retraite". La Banque mondiale précise :" ce modèle rend l'Europe non compétitive. Pour régler le problème, la plupart des pays doivent augmenter le taux d'activité et trendre plus facile pour les jeunes l'obtention d'un emploi". 

Concernant la France, l'institution indique :" la vitesse à laquelle les heures travaillées en France, en Italie et en Espagne depuis 1995 suscite des inquiétudes quand on la juxtapose aux gains modestes de productivité du facteur travail ces deux dernières décennies".

Voilà des éléments de réflexion pour tous nos candidats, à commencer par Eva Joly qui préconise les 32 Heures... et qui bat en brèche les certitudes de François Chérèque sur la productivité du travail dans notre pays.

 


L’INJUSTICE EGALITAIRE

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Vous avez aimé la « chasse aux riches » de Martine, vous adorerez la « chasse aux moins riches » de François. Les classe moyennes quoi qu’il en dise vont s’en prendre plein la musette.

Les propositions en elles-mêmes ne sont déjà pas anodines, leur accumulation  sur les mêmes est insupportable. Au nom de la justice égalitaire on accroît massivement l’inégalité non seulement devant l’impôt, mais aussi dans les actes de la vie quotidienne. Vouloir gagner un peu plus d’argent que les autres, réussir professionnellement, ne sera possible que si le fruit de vos efforts est redistribué à ceux que le destin à moins favorisé. Découragement de l’initiative et du goût de l’effort garanti ! Interdit d’avoir du talent et de le faire fructifier. Ce n’est pas Pol Pot ni Kim Jung Il, mais c’est le socialisme suédois des années 60. Si encore cela servait avec certitude à améliorer les finances de notre pays et à aider à son désendettement, au moins ce ne serait pas vain. Le problème c’est le catalogue des promesses qui accompagne le programme et qu’il faut financer qui rend l’exercice encore plus insupportable. Comme toujours les socialistes, et François Hollande n’échappe pas à la règle, pensent qu’en taxant les revenus qui dépassent on trouve suffisamment d’argent pour à la fois redistribuer aux plus pauvres, financer les projets et combler les déficits tout en facilitant la croissance. Le malheur, c’est que ça ne se passe pas comme ils disent.

Les classes moyennes sont en première ligne. La partie supérieure, celle des cadres est évidemment la plus visée. Mais comme l’argent se déplace plus vite que les lois se font, rapidement il faudra élargir l’assiette. Faute de taxer les riches dont la plupart auront pris leurs précautions, il faudra bien s’en prendre aux moins riches. L’effet d’escalier est à craindre, dans le sens de la descente .

Le projet de François Hollande prévoit d’augmenter la progressivité de l’impôt via la CSG, de s’en prendre au quotient familial des ménages les plus aisés, de supprimer 30 milliards de niches fiscales touchant les ménages et les entreprises. On sait ce que cela signifie : fin de l’exonération d’impôt pour la garde des enfants voire plafonnement des allocations familiales en fonction des revenus. Le plafonnement des « niches » des particuliers sera divisé par deux : 10 000€ au lieu de 19 000. Il faut y ajouter la mise en place d’un tarif « progressif » de l’eau, du gaz et de l’électricité ! Enfin, il rétablira les droits de succession, au nom du combat contre la transmission du patrimoine, le principe d’égalité plaçant l’héritage au rang des fléaux sociaux par les inégalités matérielles qu’il engendre.

La création d'une tranche supérieure de l'impôt sur le revenu à 45 % au-delà de 150.000 euros de revenus enfonce une porte ouverte puisque le gouvernement a pris une mesure similaire dans le dernier ajustement budgétaire de François Fillon, qui rapporte autant avec une assiette plus large.

Le candidat socialiste qui « aime les gens » quand d’autres « aiment l’argent » annonce aussi, ce n’est pas une surprise, qu’il reviendra sur les « allégements de l’ISF » qui ont accompagnés la suppression du bouclier fiscal. Allégements qui risquent de s’appliquer à une coquille vide.

Bref, c’est 44 milliards (chiffres du PS) d’impôts supplémentaires, soit quasiment un doublement de l’impôt sur le revenu. Encore faut-il craindre ce qu'une majorité parlementaire socialiste préparée par Martine Aubry pourrait ajouter dans cette liste ... sans forcément l'accord de François Hollande, dont on connaît l'habileté et le courage.

Les socialistes oublient que ces classes moyennes favorisées qu’ils s’apprêtent à surtaxer, sont aussi celles qui consomment, investissent, emploient, dépensent en loisirs et équipements, celles qui empruntent pour acheter une maison ou un appartement… Elles ont aussi des fins de mois.  Amputer leur budget comme ils s’apprêtent à le faire, c’est inévitablement un coup de frein pour l’économie et un encouragement aux pratiques clandestines. Bonjour le retour des nourrices payées « au noir ».

Il arrive un moment où le principe d’égalité devient insupportable, tout simplement parce que si nous sommes égaux en droit, ce que personne ne conteste, la vie fait que nous ne sommes pas égaux en aptitudes et en talents divers, et dans nos comportements. Ce qui se traduit à un moment donné par des différences « matérielles ». Les uns réussissent, les autres pas, certains aiment relever des défis, d’autres pas, l’un se contentera de peu, l’autre s’épuisera à accumuler. Ainsi sont les Hommes.

Les socialistes, à force de justice sociale, rêve d’une société où chacun aurait la même part de richesse. Chaque fois qu’un régime a voulu lui donner une réalité, le rêve s’est transformé en cauchemar. L’injustice égalitaire peut aussi être une forme d’oppression.

 

 


LE COURAGE PEUT-IL ENCORE PAYER ?

 

Sarko congrès


Les chiffres du chômage du mois de décembre viennent de tomber : ils ne sont pas bons, on s’en serait douté. Sur l’année 2011, le nombre des chômeurs a finalement augmenté de 150 000. Avec le ralentissement économique en perspective pour 2012, le contexte devient quasi impossible à gérer pour Nicolas Sarkozy. Il a beau avoir du tempérament et la volonté de se battre jusqu’au bout, de prendre jusqu’à l’ultime limite, toutes les mesures possibles, la situation est devenue intenable.

Son courage est admirable, sa ténacité n’a pas d’égal. Mais sans résultats probants, ses efforts paraissent vains. Et face à la démagogie qui s’est déchaînée dans les discours de tous les candidats qui se relaient en boucle pour lui faire porter le chapeau de toutes les crises, son discours de vérité est vite balayé. D’autant plus que les Français n’ont pas envie de l’entendre.

Le Premier Ministre a d’ailleurs remis les pendules à l’heure en répondant personnellement à la diatribe de Jean-Marc Ayrault qui prenant ses désirs pour des réalités, voyait dans la virilité des réponses des Ministres aux questions agressives et pernicieuses de ses congénères, « un vent de panique créé par le discours de François Hollande au Bourget ».

François Fillon l’a en effet exhorté « à respecter quelques principes simples », dont le « premier est de dire la vérité et ne pas nier les réalités qui sont celles de l'économie française, de la société, de la crise. Quel est l'apport d'un discours politique qui consiste depuis quatre ans à décrire toutes les actions du gouvernement et de la majorité comme des actions négatives pour le pays ? ». Il s'est encore dit « triste de voir la manière dont vous (les socialistes) abaissez en permanence notre pays, parce que vous ne vous rendez pas plus service que vous ne rendez service à la France ». Il n'a pas manqué de se référer à son tour au discours du Bourget de François Hollande, « un discours d'illusion » lors duquel le candidat PS a, selon lui, « posé notamment avec la question des retraites, une imprécision qui dure dans la présentation de son projet et qui est préoccupante pour le fonctionnement de notre démocratie ». Et il a conclu : « Vous voulez un débat démocratique apaisé, vous voulez moderniser notre pays? Et bien chiche ! Changeons de ton et faisons-le ensemble en respectant la vérité ». Là est bien le problème.

Mais quel déclic permettra de débloquer le compteur du Président de la République ? L’heure de dimanche prochain au cours de laquelle il présentera ses dernières réponses à la crise, qu’il veut aussi décisives que possible, pourrait bien être « l’heure de vérité ». 

 Quelle que soit la suite, le bilan est pourtant là : 70% des promesses tenues, malgré le contexte. Grâce à son action, les Français sont ceux qui en Europe ont eu le moins à souffrir de la crise financière de 2008, de la récession de 2009-2010, et maintenant de la crise de la Dette. Car, bien sûr, pour qu’ils ne souffrent pas, il a fallu maintenir les filets sociaux protecteurs, au prix d’un alourdissement des déficits publics. On peut interroger les autres, du Modem ou du PS : ils auraient fait quoi, eux ?  L’antienne des cadeaux faits aux riches ne sert que de paravent au vide des idées, tout le monde sait bien que le bouclier fiscal est plus un symbole qu’autre chose, avec ses 800 millions d’euros, et la surimposition des riches un cataplasme verbal sur une jambe de bois face aux dizaines de milliards qu’il aurait fallu trouver.

En même temps, il est le premier Président à avoir osé réformer la France en profondeur tant dans l’organisation territoriale de l’Etat, qu’il s’agisse de l’armée, de la santé, de la justice, des directions départementales et régionales et à diminuer sensiblement le nombre des fonctionnaires tout en rendant l’administration plus performante, comme celle du Trésor. Ce serait évidemment trop long de décrire ici le bilan complet. Qui lui rendra justice, si ce n’est pas le peuple, cet ingrat permanent ?

Si ce n’est pas le peuple, je vais vous le dire : ce sera l’Histoire !

 


LE MAITRE DE L’ILLUSION

 

Hollande doigt pointé

« Je suis le vagabond,  je suis le marchand de bonheur, … vous me verrez passer chacun à votre tour… ». Il était dimanche au Bourget où il avait rameuté le gratin de ses soutiens et 25 000 fans. Quand j’évoque le vagabond, il ne s’agit pas de Yannick Noah, quoique… Non, évidemment c’est de François Hollande qu’il s’agit et de l’étape capitale de son tour de France, pour laquelle il avait annoncé un discours « fondateur » de sa campagne.

Le « coup d’envoi » permanent.

Encore un nouveau départ, me direz-vous. François Hollande pestait au départ contre le calendrier de la primaire, qu'il jugeait trop tardif. il plaidait pour une désignation du candidat avant l'été, estimant qu'un an n'était pas de trop pour défendre devant les Français une offre alternative à celle de Nicolas Sarkozy. Et plus le scrutin approche, plus la « mise en cohérence » des propositions du candidat socialiste semble retardée. L'« adresse aux Français », curieusement réservée au seul quotidien « Libération », a prouvé que la parole de François Hollande porte. Que les mots restent une arme dont il sait se servir avec talent. Depuis neuf mois, François Hollande a multiplié les coups d'envoi de sa campagne : déclaration de candidature le 31 mars, discours au soir de sa victoire à la primaire, le 16 octobre, discours d'investiture à la Halle Freyssinet, le 22 octobre. Sans compter ses passages au « 20 Heures » censés marquer à chaque fois une nouvelle étape. Celui qui rêve de succéder à François Mitterrand pratique le coup d'envoi permanent, une manière de ne pas laisser Nicolas Sarkozy dans le confort protecteur de la fonction présidentielle.

Conscient qu'une élection ne se gagne jamais sur un programme - même en 1981, ce ne sont pas les « 110 propositions » qui ont fait gagner Mitterrand -, François Hollande procède par  étapes. Le discours au Bourget est celle de la « vision personnelle ». A en croire les médias, l’exercice a été réussi. Mais faut-il les croire, eux qui sont prêts à « lécher » avant de « lâcher » puis de « lyncher »… ?  Effectivement tout a été soigneusement mis en scène pour  créer l’événement et faciliter l’illusion, rassurer les modérés et mobiliser la gauche.

Pendant une heure trente il n’a pas prononcé une seule fois le nom de Sarkozy, mais la fascination est là et le meeting de janvier 2007 à la porte de Versailles dans la tête. Sans avoir réuni 100 000 personnes, le mimétisme est palpable : fini le décor rouge, cher à la gauche, la salle est drapée de bleu à tel point qu’on se croirait à un meeting de l’UMP. Le rouge fait peur au bourgeois.  Pour mobiliser à gauche, ce sera la part du discours, lyrique à souhait, avec les références choisies et les confidences personnelles soigneusement égrenées pour émouvoir la salle. La gestuelle mitterrandienne jusqu’à la voix cassée complète le numéro. Le magicien a opéré. Dans ce registre, pas de doute, François Hollande est bon. Il est lui-même.

Que faut-il retenir des déclarations du candidat du PS ?

Peu importe que le contenu manque de précision, surtout quand il s’agit de l’économie. Pas un mot sur l’Europe et la crise, les défis du monde. On est dans une campagne franco-française, et il faut dire au bon peuple ce qu’il a envie d’entendre, même si les affirmations sont mensongères comme lorsqu’il affirme avec véhémence : « La crise qui sévit depuis le 15 septembre 2008, loin de l'affaiblir, l'a encore renforcé.... Les promesses de régulation, les incantations du +plus jamais ça+ sont restées lettre morte », pendant que les banques doivent faire face au processus « Bâle III » qui leur impose de lourdes contraintes.  C’est facile de déclarer la guerre à la « finance ».

Il a marqué sa volonté de se poser en « président de la fin des privilèges ». Sur les mesures, François Hollande promet une loi pour séparer banques de dépôts et banques d’investissements, pour interdire aux banques françaises d’être présentes dans les paradis fiscaux, pour supprimer les stock-options, la création d’une tranche d’imposition à 45 %… L’objectif est clair : être entendu à gauche, y compris auprès des électeurs populaires tentés par Marine Le Pen. Les réformes de structures, ce sera pour tout de suite ; la redistribution, ce sera pour plus tard, dans un deuxième temps, si la croissance revient. « Nous ne redistribuerons que ce que nous aurons fabriqué », en indiquant aussi que les effectifs de la fonction publique n’augmenteraient pas. Il a d’ailleurs redit son engagement à rétablir les finances publiques. Il ne faut tout de même pas fâcher les marchés !

Ce n’est pas un hasard : le seul homme politique dont il ait cité les mots est Pierre Mendès-France, emblème de la gauche morale et réaliste sur le plan économique. Sous les accents du tribun, sans doute faut-il aussi entendre ce message. Un élément étonnant est à relever cependant : l’absence totale dans ce discours du contexte international, de l’évolution de l’état des forces dans le monde, de l’Asie, du Brésil, des nouvelles technologies. Ce discours aurait-il pu être prononcé il y a cinq, dix, vingt ans ? Peut-être...

Donc, au total, François Hollande aurait marqué un point politique : tout ce que les militants rêvaient d'entendre aura été dit par un François Hollande, qui s'est gardé, en revanche, de parler des sujets qui fâchent. Un point économique, c’est à voir.

Incontestablement il a redonné du souffle à sa campagne, au moins pour ses convaincus qui désormais peuvent chanter : « Quand je pense à Hollande… ». Mais s’il a réussi son décollage de campagne au Bourget, n’oublions pas que c’est un aéroport confidentiel réservé aux courts courriers !

 

 


LES CONTRE-VERITES QUI ONT LA VIE DURE

 

RIEN N'A ETE FAIT POUR REGULER LA FINANCE

FAUX ! 

Répétée par chaque intervenant socialiste dès qu'un micro se présente, et phrase phare du discours de François Hollande, au Bourget, voilà une nouvelle contre-vérité, un gros mensonge pour abuser les Français. peu de médias ont relevé la tartufferie.

La mesure de régulation la plus marquante depuis 2008 est vraisemblablement la définition d'un nouveau cadre réglementaire pour les banques, appelé Bâle III, qui doit entrer en vigueur progressivement à compter de 2013.

Ce corpus de nouvelles règles impose notamment aux banques de renforcer très nettement leurs fonds propres, multipliant quasiment par cinq le seuil minimum pour les plus grands établissements.

Il alourdit notamment le coût des activités de marché, considérées comme plus risquées, ce qui a incité l'ensemble des banques françaises à s'astreindre à une cure d'amaigrissement à l'automne.

Il les oblige également à conserver suffisamment de liquidités pour faire face à une crise de confiance majeure comme celle qui a frappé le secteur bancaire fin 2008.

Outre Bâle III, les banques françaises se sont engagées fin 2009, sous la pression du gouvernement, à encadrer les rémunérations variables des opérateurs de marché, dont les fameux traders, des règles ensuite gravées dans le marbre d'une directive européenne.

Concrètement, ces normes prévoient le versement d'au moins 40% des bonus, et jusqu'à au moins 60% pour les plus hautes rémunérations, de manière différée sur une durée minimale de trois ans. Elles prévoient aussi le versement de 50% de la rémunération variable sous forme d'actions.

A ces mesures spécifiques aux banques, peuvent être ajoutés le nouveau cadre réglementaire prévu pour le secteur des assurances, baptisé Solvabilité II, qui contraint également à un renforcement des fonds propres et à une approche par évaluation des risques.

Comme quoi, "rien n'a été fait " !



LE CARNET DE CAMPAGNE DE SERAPHIN

 

Carnet présidentielle

Le rythme hebdomadaire du carnet de campagne commence à se révéler insuffisant pour rendre compte des activités et déclarations des uns et des autres. Et une page ne suffira bientôt plus pour évoquer les pérégrinations outre-mer de l’un et de l’autre, du calvaire de Christine Boutin sur son chemin de Compostelle des signatures, des embardées d’Eva Joly qui se trompe de campagne en réclamant l’annulation des élections… russes, du chemin solitaire du « poor lonesome » candidat de Villepin qui boit son petit noir dans les bars incognito en menant son train avec les moyens du bord.

Le ton est monté en même temps que le prix de l’essence : après Ségo, c’est François qui a demandé le « blocage » des prix des carburants, quand d’autres se prononçaient sur une TIPP flottante, ignorant probablement la volatilité du liquide concerné et le peu d’effet qu’elle eut quand elle fut appliquée. C’est l’écologiste Yann Werhling qui a remis les pendules à l’heure qualifiant ces propositions de « coûteuses et antiécologiques ».

Autre sujet de la semaine, c’est la suite du AAA devenu AA+ : pour les bourses et les banques, RAS ! Les bourses ont monté et la France a emprunté cette semaine à des taux plus bas qu’au mois d’août. A quoi servent les agences de notation ? En dehors de l’effet de nuisance politique, à pas grand’chose. Leurs prévisions sont comme des bouchons qui flottent au gré des flots.

A gauche, Harlem Désir a franchi le mur du çon, avec la palme de la sentence la plus démago de la semaine  en qualifiant la « TVA sociale » de « TVA scandale ».  C’est surtout le déluge de démagogie jailli du discours de François Hollande dimanche au Bourget. Ancrage à gauche compris, attaque contre le monde de la finance, florilège de propositions gratuites (puisqu’on n’a pas de sou) et en même temps assainissement des finances. Et bien entendu, la pensée unique s’est engouffrée pour encenser ce décollage réussi, sauf la mère Ségo, qui s’est sentie blessée par le fait que 2007 soit passé à la trappe dans le cerveau de son ancien compagnon, et par une présence furtive dans le clip sur la vie du candidat… ambiance. Je reviendrai en détail sur ce fameux discours, le temps de l’éplucher. Depuis la controverse s’est focalisée sur le rôle de la « finance » ce qui a permis à « l’amère de Lille » de signer une de ses pensées péremptoires et bien idéologique : « Pas de croissance, si on ne s’attaque pas à la finance ! ». Mais on sait où elle veut prendre l’argent, je vous le dis, mais ne le répétez pas, dans la poche des riches ! Cela n’impressionne pas Poutou qui dit placidement : « Hollande, c’est du baratin ! » et subjugue Mélenchon qui se félicite de la contamination de ses idées sur le candidat du PS.

Le centre reste en ordre dispersé. Pendant que un à un, les députés Nouveau Centre, se rallie à la candidature de Sarkozy, comme Hervé de Charette et Jean-Christophe Lagarde, que Jean-Louis Borloo souhaite que Bayrou soir « évincé » pensant que le « matche se jouera » sans lui, Le berger du Béarn lui « lepénise » son discours et appelle « le peuple à résister », martelant son « indépendance ». Ni droite-ni gauche : combien de temps ça peut durer ?  Hervé Morin, à défaut de récolter des points, se vieillit au détour d’une métaphore, incomprise par des médias incultes : né en 1961, il a vu le « débarquement »…

Côté UMP, on commence à s’inquiéter du blocage de Nicolas Sarkozy autour de 25%. On s’apprête à déverser 6 millions de tracts sur le bilan : il serait temps en effet de mener cette bataille, car beaucoup a été fait. Que c’est dur de lutter contre une conjoncture aussi défavorable qui fait la part belle à l’opposition. Et pourtant, la question lancinante que les Français devraient se poser : « ils auraient fait quoi, eux, face à une telle succession de crises ? »  Les sorties de plus en plus fréquentes du Président sur le terrain ne sont pas relayées comme il convient. Les médias n’en retiennent bien souvent qu’une petite phrase, le plus souvent celle qui alimente la polémique.

Sur le Front, rien de nouveau. Les projections de « Marine double peine » sur la valeur d’un Franc qu’elle veut entre 09 et 1,15 dollar relève de l’imagination pure, sachant qu’en tout état de cause, sauf à instaurer un cours forcé, ce sont les marchés qui décident de la valeur d’une monnaie. Sa campagne avance donc entre propos ironiques sur tout le monde et élucubrations qui font blêmir les économistes, entre flatteries populistes et nationalisme laïc-anti Islam.

 

 


VERBATIM

 

"Vous n'imaginez pas la passion, la lucidité dans ce pays. Vous allez être surpris. Ils (les Français) savent qui ment. Le maître-mot de la campagne, ce sera +authenticité+. L'élection ce sera: un discours, quelques propositions, un tempérament".

                                        Nicolas SARKOZY



DEMOGRAPHIE : CROISSANCE EN TROMPE L’ŒIL

 

La France a gagné 349.000 habitants en 2011 (+ 0,5 % par rapport à 2010),, pour atteindre près de 65,4 millions d'habitants, selon les estimations présentées hier par l'Insee. C'est une fierté nationale. La France est l'un des pays qui connaît la plus forte croissance démographique sur le continent européen.

Le solde migratoire n'est que faiblement responsable de cette dynamique (+ 77.000 personnes en 2011). Trois composantes expliquent cette progression : le solde naturel, c'est-à-dire la différence entre les naissances et les décès (+ 272.000 personnes) est largement déterminant grâce au taux de fécondité des femmes qui reste élevé pour la quatrième année d'affilée, au-delà de 2 enfants par femme ;  l’allongement de l'espérance de vie à 84,5 ans pour les femmes et 78,2 pour les hommes maintient un taux de mortalité faible ; enfin la structure de la population, avec un nombre important de femmes en âge d'être mères, résultante mécanique du baby-boom.

On notera toutefois, qu’avec un taux de fécondité de 2,01 par femme, on reste en-dessous du seuil de renouvellement des générations qui est de 2,1. C’est un bon taux par comparaison aux autres pays d’Europe, mais il reste insuffisant en valeur absolue.

Ainsi, en trente ans, la population française s'est ainsi accrue de 10 millions d'habitants.

Explications : Les générations en âge d'avoir des enfants sont relativement nombreuses car leurs parents appartiennent eux-mêmes aux classes nombreuses du baby-boom. Le nombre élevé de naissances provient ainsi en partie du nombre important de femmes en âge d'être mères. De même, le faible nombre de décès n'est pas seulement dû à l'augmentation de l'espérance de vie (3 mois par an supplémentaires pour les hommes, 2 mois pour les femmes en 2011), mais surtout au fait que les générations les plus âgées, nées avant le baby-boom, représentent un nombre de personnes bien moins important. La croissance de la population en 2011 s'explique donc largement par l'histoire démographique depuis un siècle, à travers la présence de générations jeunes et âgées de tailles très différentes dans notre population. Au total, cet « héritage » démographique est responsable de l'accroissement de 5 millions de personnes dans la population française sur les trente dernières années.

La croissance démographique reste soutenue mais va ralentir.

L'arrivée à l'âge de la retraite des baby-boomeurs va accroître dans les années à venir la mortalité. Les effets de cette histoire démographique vont être amenés à diminuer dans le temps et la croissance démographique va mécaniquement s’en ressentir. La première génération très nombreuse du baby-boom, la génération 1946, arrive à 65 ans cette année. C'est-à-dire à un âge où les décès deviennent nettement plus fréquents. A l'inverse, les générations en âge d'avoir des enfants vont, elles, diminuer. La croissance de la population va se poursuivre mais sur un rythme moindre.

A l'horizon 2060, la France devrait rester le deuxième pays le plus peuplé d'Europe.

 Mais c'est le Royaume-Uni, dont la croissance démographique est tirée par un fort solde naturel, qui sera sur la première marche du podium, à la place de l'Allemagne, reléguée en troisième position, en raison de sa natalité défaillante.

 


LA PAROLE A ...

Bandeau Paul

Du AAA au AA+

Il y a quelques jours, l'agence Standard and Poor's (S&P) a dégradé 8 pays de la zone euro, dont certains de deux crans, faisant passer la notation de la France de AAA à AA+. Standard and Poor's attribue désormais à la France une note de 20/21, au lieu de 21/21.

Si l'Allemagne n'est pas concernée par cette dégradation, c'est parce qu'elle a pris de l'avance par rapport à ses voisins dans la mise en œuvre de réformes importantes. Des décisions stratégiques ont ainsi été prises au début des années 2000 par le Chancelier Schroëder, pendant que les socialistes français mettaient en place les 35 heures.

Cette décision est une demi-surprise. En effet, la France étant sous surveillance depuis plusieurs semaines, l'initiative de S&P était attendue. Néanmoins, il convient de noter que les deux autres agences de notation (Moody's et Fitch) ont confirmé le triple A de notre pays.

La situation de la France ne doit donc pas être dramatisée. Ceux qui, à l'annonce de S&P, ont attaqué et critiqué la politique du Gouvernement, et surtout le Président de la République, ont été aphones deux jours plus tard, lorsque les autres agences de notation ont confirmé le triple A de la France. Et ce sont les mêmes qui se sont opposés à toutes les mesures destinées à réduire les déficits.

La France reste une valeur sûre pour les investisseurs. Elle continue à emprunter à des taux historiquement bas : la dernière levée de fonds, le 16 janvier, s'est faite à un taux inférieur à celui du mois d'août. D'autre part, depuis l'annonce de S&P, la bourse continue d'être orientée à la hausse.

La perte du triple A ne remet pas en cause la stratégie budgétaire et économique du Gouvernement. Il n'a pas attendu les agences de notation pour engager les réformes structurelles nécessaires à la réduction des déficits : non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux, réforme des retraites, révision générale des politiques publiques, diminution du train de vie de l'État.... Lorsque la conjoncture l'a exigé en 2011, le Gouvernement a su immédiatement réagir et le Parlement a voté, dans un esprit de responsabilité, deux plans anti-déficits pour consolider la trajectoire budgétaire. Si de nouveaux ajustements étaient nécessaires, la majorité ne manquerait pas de prendre ses responsabilités. Or, à ce stade, les mesures déjà prises sont suffisantes.

Les efforts demandés aux Français produisent des résultats et notre pays avance dans la voie du désendettement : le déficit sera diminué de 4 milliards d'euros, ce qui permettra au Gouvernement de faire mieux que l'objectif de 5,7% de déficit qu’il s’était fixé pour 2011.

Les agences de notation ne faisant pas la politique de notre pays, la stratégie ne changera pas. Il faut continuer à mettre en œuvre les réformes nécessaires pour renforcer la croissance et la compétitivité de l'économie française.

La compétitivité était au cœur du sommet social du 18 janvier. Pour le Gouvernement, son renforcement passe par :

- des mesures conjoncturelles concernant le chômage partiel,

- des mesures structurelles portant sur la flexibilité du travail, la formation des chômeurs de longue durée et le coût du travail.

A l'évidence, les salaires ne peuvent plus, à eux seuls, supporter le coût de notre politique de solidarité.

Pendant que le Gouvernement continue son action de lutte contre les déficits, le Parti socialiste est empêtré dans ses propositions, irréalistes et intenables. La création de 60 000 emplois dans l'Education nationale en fournit un bon exemple.

Le Président de la République et le Premier Ministre continuent à prendre les mesures qui s'imposent. Devant les enjeux cruciaux de la crise que nous connaissons aujourd'hui, on ne peut se contenter d'attendre les prochaines échéances électorales pour agir. Les Français feront la différence entre des annonces socialistes démagogiques et le sérieux de l'action gouvernementale.

 

                                                                    PAUL JEANNETEAU

 

 


LE BILLET DU DIMANCHE SOIR

 

ANTONINI-CHARETTE :

LA POLITIQUE TELLE QU’ON N’EN VEUT PLUS

 

Deux événements cette semaine, qui, certes, ne se ressemblent pas, mais qui ont tout de même un point commun : le calcul politicien qui fait fi du suffrage des électeurs.

La décision de Jean-Claude Antonini de démissionner en créant la surprise devient un peu plus choquante chaque jour. Ainsi, rien n’a filtré au Conseil d’agglo de jeudi dernier, alors qu’il venait d’envoyer sa lettre de démission au Préfet et qu’il faisait voter trois délibérations qui lui attribuent une indemnité de présidence de SEM. Celles-ci comme par hasard compensent la perte de son indemnité de maire. La désignation dès vendredi soir du candidat de la majorité, à savoir Frédéric Béatse, apporte la preuve qu’il s’agit bien d’un coup politique prémédité dont le secret avait été bien gardé. Dès lors, l’opposition n’a rien à faire dans ce déni de démocratie et elle ferait bien de boycotter la séance du conseil municipal de jeudi prochain qui doit entériner la désignation du nouveau maire.

Pendant deux ans, nous aurons une direction bicéphale à la tête de l’agglo, avec un pseudo-maire à la « botte » du Président. Il faut dénoncer la désinvolture et le cynisme qui ont présidé à la manœuvre pour imposer le « dauphin » dont on sait qu’il n’aurait peut-être pas eu la primeur ni des militants ni des sympathisants socialistes dans une « primaire ».

Hervé de Charette, lui, a décidé de soutenir Nicolas Sarkozy. On peut se réjouir de ce retour à la raison après ses « errements » dans le marigot centriste. Après avoir claqué la porte de l’UMP pour cause de « droitisation », en réalité fâché qu’il était d’avoir été éjecté de la liste régionale, il a rejoint le Nouveau Centre où il ne compte que des « amis », comme on sait. Il s’est ensuite fourvoyé dans l’aventure Borloo et « l’alliance » dont on n’entend plus parler. Nous écoutons avec intérêt ses arguments qui lui font préférer aujourd’hui Sarkozy à Bayrou qu’il abhorre et à Morin qui reste sans voix, et « privilégier l’unité et la solidarité ». Cependant on ne peut pas exclure la posture politicienne. Qu’elle jette le trouble dans le centre angevin est le cadet de ses soucis.

C’est plutôt l’investiture d’André Martin par l’UMP sur la sixième circonscription qui peut expliquer son revirement. Un candidat qui ne manque pas d’argument et qui apporte un renouvellement opportun. Et si, en « marchandage » il pouvait court-circuiter ce concurrent dangereux, il n’en serait pas fâché ! La ficelle est un peu grosse.

Main mise d’un clan sur la mairie, carrière personnelle de l’autre jusqu’à plus d’âge, le corps électoral n’en peut plus de ces calculs politiciens. On s’étonne après qu’une grande partie se réfugie dans l’abstention ou vote pour les extrêmes. Dans les deux cas, la démocratie n’y trouve pas son compte, elle a droit à plus de rigueur et de respect dans les comportements.

 


ANTONINI BAFOUE LA DEMOCRATIE

  JC_Antonini

Le Maire d’Angers, qui avait clamé il y a moins d’une semaine, lors de la cérémonie des vœux, qu’il « était en pleine forme », vient d’annoncer sa démission de maire, tout en gardant la présidence de l’agglo. Il suit en cela l’exemple de Jean Monnier qui avait procédé de la même façon.

Des considérations très politiciennes.

Cette démission est d’abord une cuisine politicienne qui vise à un seul but : mettre en place, deux ans avant l’échéance du mandat, l’héritier qui aura ainsi le privilège de se présenter en « maire sortant ». Cela met en pleine lumière les manœuvres auxquelles nous avons assisté au sein du conseil municipal : mise à l’écart de la 1ère adjointe, reconfiguration des délégations et qui laissent supposer que le partage des « prébendes »  a été réalisé entre les « gens de la cour ».  On serait bien surpris si le bénéficiaire qui sortira du chapeau le 26 janvier, dont le maire fait le portrait-robot dans sa longue « lettre aux Angevins », n’était pas F. Béatse. La manœuvre est choquante !

La démocratie participative… en « espèces sonnantes et trébuchantes »

Et la démocratie dans tout ça ? On s’assoit gaillardement dessus. Oubliées les promesses de « primaires » de l’automne dernier, peut-être au vu de l’expérience nationale. Les Angevins vont se retrouver avec un maire désigné sans eux, en catimini, entre soi, socialistes-bien-pensants. Quant à la « démocratie participative » si souvent mise en avant par les mêmes, elle se traduit par une délibération qui permet au maire partant de toucher des indemnités de président de SEM, dont le montant compense, comme par hasard, la perte de celle du poste qu’il abandonne : « participation » garantie des Angevins en pièces sonnantes et trébuchantes. Une version que la « mère génitrice de l’idée » n’avait certainement pas prévue. Elle toujours si prompte à faire la morale, serait bien inspirée de nous donner son avis. Décidément, ces gens sont sans vergogne !

La comédia dell’arte à l’angevine.

Ainsi, l’alliance avec la pseudo-centriste Bernadette Caillard-Humeau n’était qu’une mascarade pour abuser les électrices et les électeurs. Une caution inespérée pour compenser celle de Michèle Moreau qui n'en pouvait plus et passée dans le camp d’en face. Le maire était prêt à tout pour assurer sa survie, celle qui devait devenir 1ère adjointe était prête à tout pour assouvir son ambition dévorante. « Nous nous sommes trouvés » avaient-ils affirmé : tu parles ! Le moment venu, la « caste antoninienne » a eu vite fait d’écarter « l’encombrante » qui prétendait de surcroît à exercer le pouvoir. Une comédie où chacun avançait masqué, dans  laquelle la naïveté n’a pas fait le poids face au cynisme.

En procédant de la sorte, le maire coupe court aux bisbilles que suscitait sa succession au sein de sa municipalité. La principale préoccupation apparait au grand jour : le plus important c’est de garder le pouvoir pour son camp. Quand les résultats risquent d’être serrés, chacun sait que la « prime au sortant » peut faire la différence. 

 


LES DELIRES DE MARINE LE PEN

 

Marine-le-pen-le-17-janvier-2011

Marine Le Pen est-elle comme le clame Jean-Luc Mélenchon, « cette demi-démente qui fait des propositions auxquelles personne ne peut croire » ? Son programme est un fourre-tout peu crédible, promettant à la fois beaucoup de dépenses et le désendettement du pays grâce au protectionnisme, aux économies sur l'Europe et l'immigration, avec le retour au franc comme passage obligé du redressement.

C’est pourquoi la semaine dernière elle s’est évertuée pendant plus de deux heures à présenter un chiffrage pour lui donner de la consistance, aidée par ses deux conseillers, Jean-Richard Sulzer et Thibault de la Tocnaye, à coups de démonstrations techniques et d’empilement de chiffres.  Un exercice qui cède évidemment à la traditionnelle minoration des dépenses et à la surestimation des recettes. Un chiffrage qui est fait surtout pour abuser les gogos auxquels elle s’adresse et qui n’y comprennent rien. La stratégie consiste à faire croire au « sérieux » des propositions et démontrer que la sortie de l’euro peut se faire sans dégâts, que le repli de l’hexagone sur lui-même sera profitable aux humbles qui s’apprêtent à voter pour elle.

Plus de 100 milliards de dépenses supplémentaires par an...

Au chapitre des hausses de dépenses à horizon 2017, les secteurs régaliens sont en force (+8,5 milliards d'euros pour la justice, 1,2 md pour la sécurité), mais aussi

Comme en 2007, le FN promet 200 euros net de hausse de tous les salaires inférieurs à 1,4 fois le Smic (environ 1.500 euros net par mois), en faisant prendre en charge par l'Etat une partie des charges salariales. Elle serait financée par une « contribution sociale sur l'importation », taxe de 3 % « sur l'ensemble des biens et services importés chaque année ». Soit 74 milliards d'euros sur cinq ans, dont 58 milliards consacrés à cette mesure. Interrogée sur l'inflation qu'entraînerait cette taxe, elle s'est contentée de réfuter toute hausse des prix. C’est un mélange de dirigisme et de nationalisme. Le rendement de la taxe est forcément incertain et l’affirmation qu’il n’y aura pas d’inflation reste un pari. Autre promesse,  un « salaire parental » pour élever ses enfants, soit un « revenu équivalant à 80% du Smic pendant 3 ans à partir du 2e enfant ». Ce qui fait 64,6 milliards pour l’augmentation du pouvoir d'achat.

La leader du parti d'extrême droite a aussi annoncé sur le quinquennat, « en euros constants », des hausses de budget : pour la justice (+ 8,5 milliards d'euros dont près de 7 pour 50.000 places de prison supplémentaires), la sécurité (elle compte gagner sur ce poste 6,4 milliards grâce à la baisse de la délinquance), la santé (+ 15,3 milliards, sans donner de précisions sur le financement de la protection sociale). Il faudrait ajouter la défense (14 milliards), la recherche (32 mds), la famille (32,4 mds) et le financement des promesses sur le logement impossible à chiffrer, ne connaissant ni le montant du chèque 1er logement, ni le crédit d’impôt. On arrive allègrement à plus de 100 milliards de dépenses supplémentaires par an.

et des recettes ... fictives pour la plupart, ou aléatoires.

Côté économies et recettes, toujours à horizon 2017, Marine Le Pen mise sans surprise sur l'immigration : en supprimant l'aide médicale d'Etat (AME, réservée aux étrangers sans ressources), et les allocations familiales, en expulsant systématiquement tout clandestin et en réservant les emplois aux Français, les économies attendues approchent 41 milliards . Les "coûts" de l'immigration sont souvent sujets à caution, des économistes estimant au contraire que les étrangers ont un apport positif sur l'économie. Mais surtout, ces chiffres sont très largement surestimés. Ils sont fondés sur une croyance mythique du « gouffre financier des étrangers en France ». A titre d’exemple le coût de l’AME n’est que de 800 millions.

 La lutte contre les fraudes sociales et fiscales devrait rapporter 67,2 mds ce qui est quasi impossible, quand on connait la complexité et l’inertie économique qui y préside.

 La clé de voûte du projet reste la sortie de l'euro, puis le retour au franc et la possibilité de monétiser une partie de la dette, c'est-à-dire de fabriquer de la monnaie à hauteur de 100 mds d'euros par an. On comprend la nécessité devant le choix de la fuite en avant de dépenses démagogiques déconnectées des réalités économiques. C’est ainsi que le FN veut ramener à zéro la contribution de la France au budget de l'UE (11,7 mds) et promet 74 mds grâce à une taxe de 3% sur les importations aux frontières nationales. Ce modèle permettrait, selon le FN, d'atteindre l'équilibre budgétaire en 2018 et de résorber 50% du "capital-dette" à horizon 2025. Pure hypothèse, surtout quand Marine Le Pen balaie tout risque d'inflation malgré la mise en route de la « planche à billets ». La réalité c’est que nous aurons une monnaie dévaluée et des petits épargnants ruinés. De même qu'elle a rejeté tout risque de rétorsions économiques d'autres pays en réponse au protectionnisme français, ce qui serait surprenant.

Une sous-estimation des effets du protectionnisme.

Le retour au franc, la baisse de la contribution de la France au budget de l'Union européenne, l'arrêt de sa participation aux plans de sauvetage de l'euro, la mise en place de « frontières économiques » - qui vont de pair avec une renégociation des traités européens et une « déconstruction de l'Europe », représenteraient un gain de 160 milliards sur le quinquennat (une autre fiction). Quant à la faisabilité des mesures, notamment par rapport aux traités européens qu'il faudrait renégocier dans une Europe à 27, tout repose sur les capacités de négociation de la France. « Nous renégocierons les contraintes mortelles qui sont le fondement de l'Europe de Bruxelles, et si nous ne pouvons les renégocier, nous (les) dénoncerons ».

Selon Le FN, la sortie de l'euro déprécierait le franc de seulement 9,4 %, quand elle est estimée par les économistes autour de 30 à 40 %. Aucune conséquence non plus sur la croissance, que le FN prévoit à 0 % en 2012 mais progressant jusqu'à 2,8 % en 2017. Pour « Les Echos », l'Institut Montaigne avait, lui, estimé, avec une dévaluation de 20 % de la nouvelle monnaie, que la dette passerait mécaniquement de 82 à 103 points de PIB. Il chiffrait aussi à dix ans la destruction de 6 à 19 points de la richesse nationale et la destruction de plus de 1 million d'emplois (« Les Echos » du 13 décembre). « Une sorte de big bang », a estimé hier à l'AFP Eric Heyer, économiste à l'OFCE, pour qui la sortie de l'euro, « dont on ignore ce qu'elle coûterait, à la centaine de milliards près », amène à « changer de logiciel ».

Le programme de Marine Le Pen est pour le moins un saut dans l’inconnu avec à la clé une catastrophe économique. Car c’est ignorer qu’en dix ans, avec l’euro, les économies européennes de « l’euroland » se sont imbriquées finement dans les partenariat d’entreprises, les échanges commerciaux, et même dans la structure internationale des productions, comme Airbus, mais pas seulement…. Bref, du délire !

Nous sommes au bord du précipice, et elle nous propose de faire un grand pas en avant .


 


QUELQUES NOUVELLES DE L’ECONOMIE

 

La prime dividendes

Elle est de 420 euros en moyenne, on connaitra le bilan définitif à mi-2012. Parmi les entreprises du CAC 40, 23 ont dû verser cette prime, les autres n'affichant pas de dividende en hausse, indépendamment des profits réalisés. Dans le haut de la fourchette, on trouve Michelin (entre 500 et 1.200 euros), Technip (1.000), BNP Paribas (690), L'Oréal (450 à 765), Rhodia, Sanofi et LVMH (600) et Safran (500). Chez les constructeurs automobiles, Renault a accordé 150 euros et PSA 230 euros. Total, qui a affiché 10 milliards de bénéfices en 2010, n'était pas contraint de verser la prime car il n'a pas augmenté les dividendes versés aux actionnaires. Le groupe pétrolier a néanmoins décidé de verser une prime ponctuelle de 1.200 euros. Pas si mal !

Airbus bat de nouveaux records

Le groupe EADS s'envole, c’est normal pour un avionneur, direz-vous. Airbus a annoncé mardi un chiffre de commandes sans précédent dans l'histoire de l'aéronautique, permettant à sa maison mère, le groupe européen EADS, de promettre croissance et rentabilité dans les années à venir. Avec un chiffre net de 1.419 avions commandés (annulations déduites) face aux 805 commandes du concurrent américain Boeing, Airbus revendique 64% du marché sur l'année écoulée. Même si les commandes doivent baisser en 2012 - le PDG d'Airbus Tom Enders en attend 600 à 650 - la production va augmenter pour satisfaire un carnet de commande qui s'élevait à fin décembre à 4.437 unités, un nouveau record absolu pour l'industrie qui représente sept à huit ans de production.

L'euro se redresse.

On pouvait craindre un nouvel accès de faiblesse de la monnaie européenne, avec la dégradation du Fonds de secours européen. L'euro progressait en début de semaine, bénéficiant d'achats à court terme, les investisseurs ayant anticipé l'annonce par Standard & Poors lundi d'une dégradation de la note du Fonds de soutien de la zone euro (FESF), après l'abaissement des notes de neuf pays de la zone. La note à long terme du fonds a été abaissée d'un cran, à "AA+". Comme la France donc. Mais les marchés qui avaient anticipé cette annonce n’en tiennent pas compte. Ainsi, lors de son premier test depuis la décision de SP, la France a réussi lundi un emprunt à court terme, avec des taux en baisse et une forte demande.

Zone euro: excédent commercial de 6,9 milliards d'euros.

La zone euro a enregistré un excédent de son commerce extérieur de 6,9 milliards d'euros en novembre contre un déficit de 2,3 milliards d'euros un an plus tôt, selon les premières estimations publiées vendredi par l'office européen de statistiques Eurostat

Le déficit public français.

Il pourrait atteindre 5,5% en 2011 selon François Baroin. Le Premier ministre François Fillon avait annoncé que le déficit de l'Etat serait en 2011 « de 4 milliards inférieur à la dernière prévision », avec pour conséquence un déficit public « très probablement inférieur aux 5,7% du PIB ». Sur l'ensemble de l'année 2011, le déficit de l'Etat est attendu à un niveau inférieur à 91,5 milliards d'euros. Le solde définitif pour 2011 sera publié le 8 février 2012.  Le respect de l'objectif de réduction du déficit du budget de l'Etat est nécessaire pour que la France tienne son engagement de ramener le déficit public, qui cumule ceux de l'Etat, des collectivités locales et de la Sécurité sociale, de 7,1% du produit intérieur brut (PIB) en 2010 à 5,7% en 2011.

Prix de l’essence.

Les prix de l'essence ont atteint un nouveau sommet en France, subissant le double contrecoup de l'accès de faiblesse de l'euro par rapport au dollar et des craintes concernant la production d'or noir en Iran et au Nigeria. Du coup, Ségolène Royal, jamais en retard d’une proposition démagogique, souhaite un blocage du prix de l'essence. La présidente socialiste de la région Poitou-Charentes, espérait que le sommet social se pencherait sur la flambée des prix du carburant. Le gouvernement doit également agir sur la fiscalité « pour que le coût du prix de l'essence à la pompe n'augmente pas », en prônant aussi le développement de la voiture électrique. Elle ignore que l’essence chère, est le plus sûr moyen de nous faire changer d’habitudes en optant par exemple pour le co-voiturage. Est-ce vraiment le moment de proposer une diminution des recettes de l’Etat ?

            

 


LE CARNET DE CAMPAGNE DE SERAPHIN

 

Carnet présidentielle

Cette semaine aura encore été marquée par l’hystérie de la gauche qui n’accepte pas la moindre « petite phrase » à l’égard de son candidat, bien que ses ténors ne se privent pas, eux d’assaisonner le Président. Comme si elle bénéficiait d’un droit unilatéral à l’agression politique et à la critique acerbe !

Elle aura été aussi marquée par l’annonce, vendredi 13, de la dégradation du AAA par Standard & Poor’s, ce qui a valu une pluie de critiques de tous les candidats unanimes contre Nicolas Sarkozy. Très facile évidemment. Je n’y reviens pas, j’ai dit ce que j’en pensais dans le « billet du dimanche soir ».

La conséquence logique, c’est une poussée dans les sondages des intentions de vote vers les extrêmes, Mélenchon et Marine-double-peine, mais aussi vers Bayrou-Cassandre. Avec des « Je vous l’avais bien dit », à force, on finit par avoir raison à un moment donné. En même temps, 2 Français sur 3 nous disent qu’ils ne veulent pas de la Présidente du FN au second tour.

A propos des petites phrases, un sondage nous dit que les Français sont mécontents parce que le débat se limite à cet échange de saillies. A qui la faute ? Des petites phrases, il y en aura toujours. Mais d’un côté comme de l’autre, il n’y a pas qu’elles. Ce sont ceux qui font l’information qui focalisent dessus au lieu d’aller à l’essentiel. Et s’ils le font, il faut croire que c’est parce que ça se « vend » bien, mieux en tout cas que les propositions « ennuyeuses » qu’il serait pourtant plus intéressant de connaître. Ce n’est pas un hasard si Jean-Luc Mélenchon fait « une bonne campagne » : on lui doit des traits d’esprits décapants avec lesquels les médias se « régalent ». C’est un « bon client », comme on dit. A côté, les «énormités » de Marine-double-peine finissent par faire pâle figure.

Bernard Accoyer a fait des vagues. Le Président de l’Assemblée a osé évoquer les ravages économiques si Hollande était élu, à ceux que feraient une guerre. La comparaison est très imagée et probablement réalistes, mais c’était un peu trop osé. Aussitôt le chœur des vierges s’est mis en action pour stigmatiser ce discours anti démocratique…

« Efa-tans-le-mur » nous a gratifiés de sa gaffe de la semaine en proposant deux jours fériés supplémentaires, un pour les musulmans et un pour les juifs. Allez, avec un peu de chance leur fête religieuse tombera au mois de mai (si, c’est possible) : un régal !

La suppression du quotient familial, proposition du candidat socialiste, a fait aussi la une de nos gazettes. Devant le tumulte, notre « capitaine de pédalo » a aussitôt rétropédalé. Je ne savais pas qu’il y avait une marche arrière sur ce type d’engin.

Nous connaissons désormais le slogan de « Flanby-Mollet » : « Le changement c’est maintenant ». Voilà qui est réaliste, et vérifiable à chaque instant, tant le candidat est inconstant dans ses annonces et flou dans ses convictions ; si bien qu’on a envie de rajouter : « le reniement, c’est tout le temps ! ». Comme à la Samaritaine, « à chaque instant, il se passe quelque chose » dans son projet. Vous avez aimé Ségo, vous adorerez François. L’autre jour j’entendais aux « grosses têtes » l’un des invités évoquer la gestuelle mitterrandienne du candidat socialiste en meeting. « Coupez le son, disait-il et observez ! on dirait une marionnette dont on tire les ficelles des bras dans tous les sens ». J’ai essayé : succès garanti ! On a appris aussi qu’il s’était proclamé le « candidat de l’espérance lucide ». C’est sûrement un coup de soleil des Antilles qui lui a chauffé le cerveau. Moi j’aurais dit « extra-lucide », comme ces voyantes qui vous prédisent avec sérénité ce qui s’est passé hier.

Le lundi n’est pas le vendredi, comme chacun sait ; Je ne veux pas parler du jour de prières pour les musulmans, non, je remarque que l’annonce du maintien du triple A à la France de Moody’s, l’autre grande agence américaine a été saluée à gauche par un silence fracassant. Ils auraient pu rendre  hommage à Sarkozy, non ?

Le bon mot de la semaine, c’est "Bayrou-le-têtu" qui en a fait les frais par un journaliste du Point qui l’a rebaptisé « Cassandre ». Bayrou, c’est « l’oracle de la crise » sur le mode « je vous l’avais bien dit ». Mais ça s’arrête là.

J’aurai l’occasion d’ici la fin de la semaine de vous faire une exégèse du chiffrage du programme selon la « Marine ». Elle parle de « mensonge industriel » à propos du Président de la République, on pourrait lui retourner le compliment car elle sait très bien les conséquences désastreuses de ce qu’elle propose, mais l’essentiel pour elle est d’engranger des voix, peu importe la suite.Prise au piège d'une interview pointue, on a vu aussi son vrai naturel apparaître face à Anne-Sophie Lapix sur Canal+, dimanche. Cette femme est une tigresse rentrée. Alain Duhamel l'a bien jugée.  Au chapitre des menteurs par procès d’intention interposé, il y a aussi "Hamon-le-Fielleux"  qui prétend faussement que la majorité veut s’en prendre à la cinquième semaine de congé. On n’en est pas là. Mais tout est bon pour abuser les Français.

Le rayon de soleil pour finir. Cette semaine c’est Claude Allègre qui nous l’apporte, d’abord en déclarant « la gauche n’a pas une seule idée », ensuite en étant prêt à apporter son soutien à Nicolas Sarkozy en cas d’union nationale.

La crise crée un contexte hors normes qui oblige à agir à tout moment. On comprend que le Président garde sa liberté d’action le plus longtemps possible, qu’il perdrait s’il déclarait sa candidature.

 

 


« C’EST UNE CRISE FABRIQUEE »

 

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Les grands esprits se rencontrent. Du moins j’ai été flatté de voir que Valéry Giscard d’Estaing partageait le point de vue que j’ai évoqué à plusieurs reprises sur le calepin, à propos de la crise dite de « l’euro ». Ceux qui connaissent mon engagement giscardien dans les années 70-80 ne seront pas surpris de cette identité de vue.

Dans une interview au « Courrier de l’Ouest » l’ancien président n’y va pas par quatre chemins : « Il n’y a pas de crise de l’euro. Nous nous trouvons dans une configuration monétaire internationale déstabilisée, où la monnaie européenne fait l’objet de l’attaque organisée et délibérée des marchés financiers, en particulier anglo-saxons. Une spéculation détestable qui consiste à transférer des sommes importantes du secteur économique, c’est-à-dire de la production et des échanges, en direction du secteur financier, dans une proportion considérable. Le tout sans qu’il n’y ait réglementation ni sanction. »

Il estime d’ailleurs que la défiance de la part d’une minorité de Français vis-à-vis de la monnaie unique n’est en fait que la manifestation d’une inquiétude plus générale : celle-ci « vise un chômage manifestement trop élevé et juge l’économie dans son ensemble. Or, ce n’est pas l’euro qui est en cause, ce sont les finances publiques, avec l’accroissement de la dette et des déficits, dans des proportions totalement anormales. Ces dérives étaient pourtant interdites par le traité de Maastricht. »

Sur le traité lui-même, il rejoint les constats que j’avais énoncés  dans l’article sur l’euro du 2 janvier. Le traité a bien fonctionné dans sa partie monétaire avec la stabilité des prix et un euro devenu la deuxième monnaie de réserve mondiale, après le dollar, ce qu’il considère comme un grand succès. VGE est plus critique sur la partie politique : « Ce qui occulte le résultat, ce sont des faits extérieurs. Et c’est également la conséquence d’un mauvais traité, celui de Nice, signé en 2001. Il a en partie démoli l’accord de Maastricht, notamment en mettant à égalité tous les pays, grands ou petits. Que Malte puisse peser autant que l’Allemagne dans les décisions économiques n’a aucun sensL’Europe à 27 est devenue ingouvernable et de fait, on a vu qu’elle n’était pas gouvernée… (Ce qui est) anormal encore : seulement 16 pays sur 27 ont adopté l’euro. De sorte que dans la crise actuelle, les Anglais ou les Suédois n’ont pas donné un centime d’aide aux pays en crise. »

Sur la question de savoir ce qu’il faut faire, l’ancien président ne semble pas favorable à un nouveau traité : « La première chose serait de faire vraiment fonctionner la zone euro pour affirmer sa solidarité et rendre confiance aux gens. On n’a pas besoin d’un nouveau traité pour cela : toutes les règles, toutes les sanctions sont déjà prévues : appliquons-les ! Les pays de l’euro, dans l’idéal devraient se réunir une fois par mois, en présence d’un secrétaire général de la zone, qu’il faudrait nomme très vite. »

Difficile dans le contexte actuel, de ne pas évoquer l’affaire du AAA. Comme on peut l’imaginer, Giscard relativise l’impact : « cette dégradation n’est pas une catastrophe. Sur le plan financier, cela n’a aucune importance. Cette affaire des agences de notation est d’ailleurs très critiquable. Elles existent pour éclairer les investisseurs qui peuvent manquer d’information sur telle ou telle entreprise. Ce n’est pas leur rôle de noter les Etats. La France paiera sa dette. Elle l’a toujours fait, dans des conditions méritoires, courageuses et même héroïques. J’ai été le ministre des Finances qui a remboursé la dernière partie de la dette de la France après la Seconde Guerre Mondiale ».

En conclusion, notre ancien président n’hésite pas à nous réaffirmer sa conviction d’européen convaincu et sa foi en l’avenir : « L’Union européenne ne doit pas se limiter à l’économie. L’Europe, à la base, c’est une civilisation et une culture. Mais si l’économie s’effondre, la civilisation et la culture s’effondrent aussi. Et l’économie ne peut pas tenir si elle ne se réforme pas. L’euro peut être le flambeau de la renaissance de l’Europe ! » L’Europe, c’est la marque du giscardisme, marque que ce grand bâtisseur de l’Union européenne continue d’imprimer.

 


AD LITERAM

 

Je trouve Gérard Longuet en verve :

"Il y a des capitaines qui frôlent trop les côtes et qui conduisent leurs bateaux sur les récifs... Je trouve que François Hollande côtoie et tutoie les déficits publics avec beaucoup de complaisance".

La métaphore est un peu osée mais très appropriée. La gauche s'offusque pour un rien, mais elle oublie la pluis d'avanies qu'elle a fait subir à Sarkozy en 2007 et pendant tout le quinquennat. Les tenors de l'UMP sont encore trop gentils !



LE BILLET DU DIMANCHE SOIR

 

AAA…HARO SUR SARKO !

Funeste vendredi 13 qui voit le naufrage du navire amiral de Costa Croisières et la France dégradée de son AAA par Standard & Poor’s.

Si le premier était hautement improbable et nous stupéfie en nous rappelant la dure loi inexorable de la mer, le second n’est qu’un demi événement depuis qu’il avait été annoncé avant les fêtes comme imminent. D’ailleurs, il y a belle lurette que les marchés ont entériné la situation de la France que le ralentissement économique n’aide pas à faire face à ses difficultés malgré les efforts du gouvernement. On relativisera aussi par le fait que les deux autres grandes agences ont maintenu la meilleure note à notre pays. Je serais tenté de dire, l’avis de Standard & Poor’s, on s’en Fichte !

Mais on ne m’ôtera pas de l’idée, bien que les « experts » affirment le contraire, que l’avis de l’agence américaine n’obéit pas qu’à des considérations purement objectives à caractère économique. Il y a bien quelques arrières pensées d’officines anglo-saxonnes qui ne veulent pas entendre parler de taxe sur les transactions financières et qui s’en prennent à l’Europe pour que le Dollar reste « roi », et qui sont donc à la manœuvre. Ne soyons pas naïfs.

Par contre,  on pouvait s’attendre à un concert de commentaires plus ou moins efficients sur le sujet, et on a été servis. Concert est un bien grand mot, pour qualifier un ensemble de déclarations discordantes, mais, forcément convergentes sur la cible unique : le Président . Je me suis amusé à les classer.

La plus stupide : « Tant que les banques commanderont au lieu d’obéir, l’économie française se dégradera » Ségolène Royal.

La plus décevante : « Cela démontre que la politique d’austérité a été inopérante » Eva Joly.

La plus prétentieuse : «  cette présidence aura été celle de la dégradation de la France : dégradation financière, sociale et morale » François Rebsamen.

La plus imbue : « ça disqualifie tous ceux qui, de Nicolas Sarkozy à François Hollande en passant par François Bayrou, ont défendu et imposé la monnaie unique ». Marine Le Pen.

La plus sentencieuse : « Cela signe des années d’échec et de dérives extrêmement lourds. Toutes les déclarations optimistes et péremptoires de ces derniers mois sont donc cruellement démenties par les faits » Cassandre,… euh, non François Bayrou.

La plus idéologique : «  La guerre de la finance est déclarée contre la France et contre l’Europe. Il faut rendre les coups ». Jean-Luc Mélenchon.

La plus réaliste : « Cela ne m’empêcherait pas de dormir. La différence entre le taux allemand et le taux français anticipe les jugements à venir des agences de notation ». Jacques Delors.

La plus inconséquente, affligeante de parti pris : « C’est une politique qui a été dégradée, pas la France ». François Hollande.

La plus insipide : « Les Français paient un enlisement de longue date » Dominique De Villepin.

La plus pragmatique : « La France était notée 21 sur 21, elle est désormais notée 20 sur 21, la note de la France reste donc parmi les meilleures du monde ». François Fillon.

Comme le fait remarquer Marc Fiorentino, spécialiste des marchés financiers, « pas de panique, on peut vivre sans le triple A ». Surtout que le degré d’abaissement de la note est moindre que prévu, cela pourrait au contraire permettre à la France d’emprunter à de meilleurs taux que récemment.

Quant à tous ceux qui tirent sur Nicolas Sarkozy, qui ont tout fait pour l’empêcher de réformer, qui ont refusé la règle d’or budgétaire, et qui donnent aujourd’hui des leçons sur le mode du réquisitoire, ils sont vraiment mal placés. Ils feraient mieux de s’interroger sur ce que serait la note de la France sans réforme des retraites, diminution du nombre des fonctionnaires, réduction des directions territoriales de l’Etat, réduction de l’impasse budgétaire… de se demander, plutôt que de s’en prendre à l’actuel président, si ce n’est pas plutôt le financement à crédit de notre modèle social depuis 25 ans qui nous a conduit là où on est.

Ils feraient bien aussi de revoir leur copie… côté dépenses principalement, en vue de la présidentielle. Il ne suffit pas de faire un diagnostic ou un constat, encore faut-il proposer des remèdes crédibles.

Si la perte du AAA est un mauvais coup pour Sarkozy, c’est aussi une très mauvaise nouvelle pour François Hollande et ses 60 000 fonctionnaires…

 


L’UNION N’EST PAS UNE AUBERGE ESPAGNOLE

 

  Hongrie parlement

La Hongrie peut-elle continuer de faire partie de l’Union européenne ? La question se pose en raison de la non-conformité de la nouvelle constitution et les nouvelles règles démocratiques qu’elle a mis en place, surtout si son opposition interne ne vient pas à bout de son apprenti-dictateur Viktor Orban. Qu'on en juge : il vient de mettre fin à la république par révision constitutionnelle, aux accents de « Dieu bénisse les Hongrois ». Ce qui implique, selon lui, l'interdiction absolue de l'avortement, la chasse à l'homosexualité, l'emprisonnement des sans-abri, une montée de xénophobie et d'antisémitisme.  A cela s’ajoute un verrouillage du fonctionnement démocratique : les journalistes sont licenciés ou poursuivis, la Cour constitutionnelle asservie, le « Conseil budgétaire », chargé de surveiller les finances publiques, supprimé. Enfin tous les postes clefs sont réservés au parti en place, le Fidesz, tandis que les démocrates sont inquiétés pour « complicité avec les crimes communistes ».

Tout cela n'est pas acceptable. La Hongrie a déjà connu des épisodes de ce type dans son histoire : La longue dictature du régent Horthy de la fin de la Première Guerre à celle de la Seconde, les Rakosi et les Kadar de l'ère soviétique, l'exécution du Premier ministre Nagy pour crime de démocratie. Ce renouveau de national-populisme qui a donné les 2/3 des sièges au Fidesz peut être  aussi une rémanence de la frustration ancienne née du traité de Trianon, qui priva en 1920 la Hongrie des deux tiers de ses populations au profit de ses voisins, et qui inspire le slogan : « la Hongrie aux Hongrois ».

Les démocraties s'inquiètent. Bruxelles envisage - avec un courage très mesuré - de priver de son droit de vote dans l'Union ce pays qui viole les règles démocratiques (article 7 du traité de Lisbonne). D'autres pensent à l'exclure. En fait, son état de quasi-faillite aura probablement raison de «l’apprenti- tyran » de Budapest. Sinon, son pays se retrouvera sur une orbite à distance sanitaire de l'Union européenne.

C’est ainsi que le gouvernement hongrois envisage de modifier partiellement sa loi controversée sur la Banque centrale (MNB), une modification exigée par le Fonds monétaire international (FMI) et l'Union européenne (UE), a indiqué vendredi le Premier ministre conservateur hongrois. Mais s’il est son gouvernement est d’accord avec les arguments juridiques de l'UE sur certains articles concernant la nouvelle loi hongroise sur la Banque centrale, cependant, il y en a d'autres, où les positions sont encore éloignées.

Christine Lagarde avait rencontré auparavant le négociateur hongrois, Tamas Fellegi, ce dernier étant chargé des discussions avec le FMI et l'UE en vue d'obtenir un crédit de 15 à 20 milliards d'euros pour renflouer les caisses de l'Etat hongrois au bord de la banqueroute et qui se finance sur le marché international à des taux d'intérêt insupportables sur le long terme. Elle a précisé que le FMI était prêt à soutenir la Hongrie mais qu'elle avait besoin pour cela de « preuves tangibles » de la bonne volonté de Budapest. Le FMI et l'UE avaient interrompu une visite exploratoire à Budapest à la mi-décembre pour protester contre l'adoption de la réforme de la Banque centrale. La question de la Banque centrale hongroise avait été évoquée aussi à Francfort par la Banque centrale européenne (BCE), dont le président, Mario Draghi, avait déclaré que son institution était « vraiment très préoccupée » par la réforme de la constitution décidée en Hongrie, qui menace l'indépendance de la MNB (Banque centrale hongroise).

Bruxelles pourrait bien se servir de l’épée de Damoclès du financement par la BCE pour venir à bout des lois antidémocratiques que le Premier Ministre conservateur a fait voter. Cela suffira-t-il pour empêcher les persécutions politiques et rétablir la liberté d’expression aujourd’hui bafouée, c’est au peuple hongrois de le dire. Sa place dans l’Union européenne pourrait bien en dépendre. Car, si la modération prime aujourd’hui, en raison du respect des textes réglementaires, le temps viendra vite où les sanctions remplaceront les avertissements.

L'Union, on la respecte ou on s'en va !

 


QUAND LE NET FAIT CAMPAGNE

  Avaaz1


AVAAZ.org, vous connaissez ? Peut-être pas. Et pourtant, cette fondation américaine mobilise via le net des millions d’individus. Créée en 2006, elle a un budget de plus de 6 millions de dollars et 100 salariés répartis dans le monde. Le fondateur, Ricken Patel, qui en est le directeur exécutif, est un anglo-canadien de 34 ans aux ascendances indiennes et kényane, passé par Oxford et Harvard, rompu au militantisme des campus et aux négociations internationales sur les champs de bataille pour Crisis Group.

Certains parlent déjà de « politique 3.0 » en disant d’Avaaz (« voix » en hindi) qu’elle est la version mondialisée des nouveaux mouvements civiques américains tels MoveOn.org et Res Publica qui ont accompagné l’essor d’Obama. Les deux organisations sont d’ailleurs actionnaires de la fondation, immatriculée dans le Delaware, régie par les lois de New-York et dont les dons ne sont pas déductibles des impôts pour des raisons « d’indépendance ».

A son actif, de multiples campagnes à travers le monde, elle mobilise des citoyens en quelques clics : à Paris sur le  parvis du Trocadéro pour demander le gel des avoirs de Moubarak, à Bruxelles devant le siège de la commission pour réclamer un moratoire sur les OGM, ou à Londres contre l’empire Murdoch. Les happenings et actions d’Avaaz sont décidés en groupe de travail régionaux et testés auprès des militants. En France, ils sont 1 million ! Quel parti politique ne rêverait d’un tel nombre d’adhérents !

Sait-on que dix jours avant le dépôt d’une question de constitutionnalité demandant la levée du secret défense dans l’affaire de Karachi, l’Elysée a reçu la visite d’Avaaz avec 100 000 signatures ?

Avaaz est un mouvement politique, mais  n’est pas partisan, sauf quand il s’agit d’écologie ou de grands principes. La fondation s’intéresse plutôt à des causes et ses appels contre des candidats sont rares. Ce fut le cas au Canada où ils ont fait voter contre les conservateurs en raison de leurs positions anticlimatiques. Ricken Patel constate que si les partis politiques sont en général mal perçus, le désir de s’engager n’a jamais été aussi élevé. Peut-être parce que son mouvement soutient des causes sans chercher à prendre le pouvoir.

Il n’empêche, à voir fonctionner ce géant international de la vie « citoyenne », on peut s’interroger sur les futures évolutions de l’engagement militant et notamment au moment des campagnes électorales. Avec le matériel informatique actuel, le tract distribué sur le marché prend un coup de vieux, alors qu’en un « clic » on peut envoyer un message sur l’ordinateur ou le smartphone d’une personne et la toucher directement. Sans parler du « QR code » qu’il suffit de « flasher » pour avoir accès à une image, un texte ou une vidéo…

Ceci pour souligner l’importance de fonctionner en réseau. Les 27 directeurs d’Avaaz ont deux conférences par semaine pour faire le point et décider des actions à mener : Londres, Saö Paulo, New-York, Edimbourg, Paris…. Tout le monde se retrouve pour 1H30 de travail via Skype. Et en plus le support est gratuit avec son et image ! Alors, si on transpose, cela devient un jeu d’enfant au niveau d’un pays, d’une région ou d’un département. La coordination, la transmission des consignes, des messages, des documents prend la vitesse de la lumière : il suffit d’un clic !

Le « clic-activisme » est né et a de beaux jours devant lui. Il est déjà à l’œuvre sur le net avec les buzz, twitter, facebook, les multiples sites et blogs. L’information se dématérialise de plus en plus et cherche à convoquer le citoyen sur la toile en lui proposant de multiples occasions de donner son avis à travers des votes ou des enquêtes. Il devient alors facile de lancer des manifestations collectives, pour peu qu’elles soient « préparées » en amont à coups de sondages pour bien repérer le thème porteur.

 

 


HALTE AU « PORNABLE » !

 Smartphone

Nouvelle mode désastreuse et inquiétante qui s’est répandue dans les portables de nos ados et même des plus jeunes : celles de télécharger des séquences « porno » ! Ces 11-13 ans sont ainsi confrontés à des images pornographiques, via notamment les smartphones. 80% de ceux-ci en ont déjà vu en surfant sur Internet. Déjà que l’utilisation de ces bijoux électroniques ne cessent de perturber le déroulement des activités scolaires, empêchent la concentration et favorisent la fraude, voilà maintenant que s’y ajoute une dérive très nocive pour les relations entre garçons et filles dans le cadre de la mixité de nos établissements scolaires.

Les smartphones sont en première ligne car si les ordinateurs sont de plus en plus équipés de logiciels de contrôle, il n’en va pas de même pour les smartphones, ces téléphones donnant accès à Internet. « Il n’y a pas de contrôle parental sur les téléphones, alors on peut faire ce que l’on veut, les parents ne le savent même pas ! », confirme une collégienne.

Cela devait finir par donner de mauvaises idées. C’est ainsi qu’un élève a filmé sa relation sexuelle avec une camarade de classe et l’a envoyée ensuite à tous ses copains qui ont ensuite exigé de la jeune fille la « même chose » sous menace de mettre la séquence sur le net… Catastrophique ! Je plains l’enseignant(e) qui devra ensuite faire cours à ces élèves. Il parait que la possession de ce genre de scènes dans la mémoire de son portable est indispensable pour ne pas être relégué dans la catégorie des « bébés ». On croit rêver quand on sait qu’il s’agit de gamins de 6ème ou de 5ème. Alors que va-t-on trouver dans les téléphones des plus vieux ? En fait, c’est bien plus grave, eux passent à l’acte … pour reproduire les modèles. Le phénomène est d’autant plus préoccupant qu’il a gagné les cours de récréation des écoles primaires.

Au point que le Ministère s’est ému du problème. Un colloque sur la protection des enfants et des ados dans l’usage des  réseaux numériques pour tenter de trouver une parade : « Les jeunes sur la toile : quelles protections pour quels risques ? », était organisé hier par l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice, en présence de Luc Chatel, ministre de l’Education nationale et de Dominique Baudis, Défenseur des droits. 

L’association E-enfance demande un contrôle parental sur les téléphones portables. En plus des opérateurs, ce sont les fabricants qui doivent aujourd'hui proposer un outil de filtrage aussi performant que celui qui existe sur les ordinateurs. « Les adolescents passent énormément de temps sur Internet et l’accès à la pornographie est facile », souligne Thomas Rohmer, président de Calysto. « Une fois qu’un ado a téléchargé un film ou accédé à un site pour adultes, il va recevoir en permanence des pop-up pour l’inciter à y retourner ». « J’en connais plusieurs qui vont plusieurs fois par jour sur des sites porno. C'est gratuit, on peut y aller facilement. Pas besoin de codes ni de contrôle parental. Et après, ben tu fais ce que tu as à faire », confirme un jeune homme au micro de RMC. Mais c’est un problème épineux à résoudre d’autant plus que les jeunes savent parfaitement trouver sur internet les logiciels qui permettent de « déverrouiller » le « contrôle parental ».

Les parents sont évidemment en première ligne. C’est à eux que revient, avant d’acheter un téléphone mobile à un adolescent, de discuter avec lui et surtout de fixer des règles, un peu comme ils le feraient avant l’achat d’un engin motorisé. A eux aussi de faire la pédagogie de l’utilisation de l’appareil et d’expliquer aux plus jeunes que si jamais ils tombent par hasard sur une image pornographique, ils doivent leur en parler. Pour les ados un peu plus âgés, une mise au point s’impose et les parents peuvent, par exemple, rappeler que les vidéos pornographiques ne correspondent pas à la réalité, mais sont bien des mises en scène.

Ces recommandations sont bien gentilles, mais très loin de la réalité et de la psychologie des jeunes. Et encore faut-il que les parents soient suffisamment présents pour exercer ce contrôle.



LE CARNET DE CAMPAGNE DE SERAPHIN

 

Carnet présidentielle


Nous vivons dans un monde brouillon. A voir le spectacle que nous offre tous ceux qui ont des prétentions (pour certains le mot est faible), on peut légitimement se dire que « la démocratie est le pire des régimes, à l’exception de tous les autres » comme aurait dit Churchill. En illustration, les sondages qui se suivent et ne se ressemblent pas au gré des fluctuations de personnes sondées, comme si les « panels » étaient devenus subitement fous. Mais aussi les scores qu’ils attribuent à nombre de candidats dont on se demande ce qu’ils viennent faire là ! 

Ils sont quand même instructifs. Ils nous disent que Flanby-Mollet patine à moins de 30%, que Nicolas-le-Fougueux refait une partie de son handicap, que Marine-double-peine reste à un niveau élevé mais ne progresse pas, que le Béarnais-têtu grapille au point de commencer à gêner autant à gauche qu’à l’extrême-droite. « Efa-tans-le-mur », qui a oublié l’écologie dans ses discours, continue avec vigueur dans la même direction et maintenant elle klaxonne : sa dernière sortie sur Jeanne d’Arc prouve qu’elle n’a pas encore totalement assimilé notre Histoire, ce qui agacera un peu plus les Français. Dans ceux qui existent encore un peu, surnage le Méluche, mais c’est au détriment de ses collègues d’extrême-gauche dont il séduit l’électorat par la radicalité de son discours et sa faconde « populacière ». On lui doit le « capitaine de pédalo » qui colle encore au candidat du PS et « le réactionnaire parfumé » pour Bayrou.

Dans le même cas de figure qu’il y a cinq ans, Sarko serait à plus de 30% car on peut lui attribuer les voix de Villepin, de Boutin et même de Morin qui n’étaient pas en course. La division est patente. Villepin ne décolle pas, et son impact est inversement proportionnel à la grandiloquence de ses déclarations, Boutin est « à la rue » avec 0,5%, ce qui est un comble pour une ancienne ministre du logement, et Morin reste scotché dans ses startings blocs avec visiblement des semelles de plomb.

L’événement qui aura marqué la fin de la semaine, c’est le déplacement à Domrémy du Président de la République pour le 600ème anniversaire de la Pucelle. Déplacement critiqué c’est inévitable. Et pourtant, il n’a rien fait de plus que ce qu’on fait ses prédécesseurs Giscard, Mitterrand, Chirac entre autres. Rien de plus naturel que d’honorer la mémoire d’une héroïne parmi les plus populaires de notre Histoire. Jeanne d’Arc, c’est notre patrimoine commun : on ne va pas se gêner, n’en déplaise à Marine-double-peine et à son mentor qui tentent de l’instrumentaliser depuis des années. Celle-ci se sent obligée de se comparer au Président et se complimente elle-même, ce qui est le plus sûr moyen d’être satisfaite : « convictions plus fortes, coeur plus pur, jambes plus longues » points sur lesquels il ne peut pas, paraît-il, la rattraper. On a envie de rire de ce personnage si bien décrit par Alain Duhamel : « de composition à la radicalité maîtrisée en apparence qui cache une brutalité et un simplisme irrépressible ». Frappant !

Cela me permet d’enchaîner sur le débat qu’elle a lancé sur les parrainages, rejointe par Christine Boutin, dont on sait que la « bombe atomique » qu’elle voulait lancer consisterait en un ralliement à … François Bayrou, bien encombré d’une telle flamme soudaine. On éclate, mais de rire ! Quand on n’a pas de réseaux d’élus suffisants, on peut obtenir des parrainages par la notoriété. Quand on n’a ni les uns, ni l’autre, et qu’on représente même pas 1% de l’électorat, on ne se présente pas.  Le cas du Front national est différent : son programme sulfureux peut faire peur et les élus y regardent à deux fois avant de le cautionner. Je crois plutôt à une manipulation pour faire croire que l’Elysée a les moyens d’empêcher par ce biais des candidatures. C’est une imposture, quand on sait quelle indépendance d’esprit manifestent les élus locaux de nos près de 40 000 collectivités territoriales.

Un dimanche presque ordinaire sur nos médias : Villepin, Hamon, Bayrou, Montebourg, Joly, Moscovici… Tous « contre », pas un « pour ». On est loin de l’équilibre. Que fait le CSA ?

J’ai lu avec intérêt l’interview du Maire de Nantes, par ailleurs conseiller de Flanby-Mollet, dans le JDD : un chef d’œuvre de mensonge et d’approximation avec une bonne dose de langue de bois, dont il a une longue expérience de la pratique. Mensonges sur la responsabilité du Président dans les crises successives, mensonges encore quand il affirme que rien n’a été fait, vision erronée sur la TVA sociale ramenée à une simple hausse d’impôt ce qui manifeste un mépris insupportable pour les entreprises,  et posture politicienne pour justifier la campagne de son protégé, ses nombreux « faux départs » et les rapports du PS avec les classes populaires. Dur-dur de reconnaître qu’une grande partie de ses électeurs ont été piqués par Marine-double-peine.

Une rigolade pour terminer (je garde Cantona pour la prochaine fois) : c’est le ralliement de PDB au Béarnais. Philippe Douste-Blazy s’est réconcilié avec son vieil ennemi. Aigri de ne pas avoir eu son tour de « maroquin » le fondateur de l’UMP retourne au bercail. On imagine que Bayrou aurait aimé le renfort d’un glaive, mais avec « soigne-ta-mèche », il ne récupère qu’une lime à ongle.

Allez, à la revoyure !

 

 


L’INVASION DES INVESTISSEURS BIONIQUES

  Palais_Brongniart_Paris

L’essentiel des ordres de bourse est aujourd’hui réalisé par des ordinateurs qui utilisent des programmes informatiques capables d’analyser et d’exploiter les informations du marché à une vitesse inimaginable. Le temps de réaction d’un ordinateur à une nouvelle information provenant d’une entreprise ou de l’évolution du carnet d’ordres d’un titre est de l’ordre de la milliseconde.

Ce qui est inquiétant, c’est que ce trading automatique déhumanisé tend à s’accroître au point de représenter 54% des transactions américaines aujourd’hui. Si les spécialistes de ce trading à haute fréquence avancent un certain nombre d’avantages dans le cadre de la concurrence acharnée qu’ils se livrent, à savoir que les ordinateurs s’avèrent plus performants que les humains même quand il s’agit de prédire les évolutions des prix, ces pratiques ont néanmoins des effets indésirables et pénalisent notamment les investisseurs traditionnels (i.e. lents) tentés de se retirer du marché  face à ce qu’ils jugent être une concurrence déloyale.

De plus, les ordinateurs sont sujets à des pannes et même des erreurs. On cite l’exemple de l’action United Airlines qui a perdu un jour de 2008 près de 15% de sa valeur en un quart d’heure à la suite de la publication erronée sur internet d’une information vieille de plusieurs années… Qui plus est, le nombre des transactions rend très difficile d’identifier les erreurs, compte tenu de l’interconnexion croissante des prix des différentes classes d’actifs. C’est comme cela que le 6 mai 2010 des titres ont subi en quelques minutes des baisses vertigineuses à cause d’une erreur d’une firme de trading du Kansas, déclenchant un « flash crash »…

Les algorithmes contre les neurones : qui va gagner ? Pas si sûr que la machine l’emporte au final, car l’introduction d’une taxe Tobin réduirait à néant les micromarges générées par le trading à haute fréquence. Qu’est-ce qu’on attend ?

Le problème, pour qu’une taxe sur les transactions financières soit efficace, il faut qu’elle soit prise au niveau mondial pour concerner toutes les places financières pour éviter les délocalisations « déloyales ». Dans le cadre de la mondialisation, les capitaux chercheront toujours le « havre » le plus favorable. Mais rien ne serait plus justifié qu’une taxation de ce type, la financiarisation de l’économie ayant conduit aux effets pervers et aux conséquences catastrophiques que l’on sait. Qu’ils concourent par ce biais à la réparation des dégâts n’est pas immoral n’ont plus.

Le Président de la République a raison quand il veut pousser les feux pour qu’une telle taxation entre en vigueur rapidement, encore faut-il que ce soit à minima au niveau de l’Union européenne. Le décider pour la France toute seule, même à titre d’exemple à valeur d’entraînement, risque d’être au mieux un coup d’épée dans l’eau, au pire la faillite de la bourse de Paris. Cela mérite qu’on y regarde à deux fois !

 

 


LE BILLET DU DIMANCHE SOIR

 

YANNICK NOAH, PERSONNALITE PREFEREE !

C’est le genre de classement qui me donne des boutons, fait office sur moi de poil-à-gratter, provoque des démangeaisons.

Les Français n’ont pas de jugeotte ou ne sont pas rancuniers.

Le chanteur et ancien joueur de tennis occupe la première place pour la huitième fois consécutive des personnalités préférées des Français (1). Il devance l'ex-meneur de l'équipe de France de football, Zinedine Zidane, à nouveau deuxième, après avoir été plusieurs fois en tête de ce classement en août 2000 puis fin 2003 et 2004 et de juillet 2006 à juillet 2007.

Débuté en 1988, ce classement a été longtemps dominé par le commandant Cousteau (20 fois leader au total) et l'Abbé Pierre (16 fois).

Omar Sy, acteur du film "Intouchables", qui fait pour la première fois son entrée dans ce classement, prend d'emblée la troisième place qu'occupait en juillet l'actrice Mimie Mathy.  A lire ce palmarès, on comprend d’emblée qu’on est dans l’affectif plus que dans le rationnel.

Côté politique, la première personnalité, Simone Veil, est à la 4e place : voilà qui est au moins mérité quand on connait le parcours de cette femme de tempérament. Les autres politiques arrivent loin derrière et cela n’a rien d’étonnant, compte tenu du peu d’estime que les français portent à tort à leurs élus.

Noah :  voilà un personnage qui va enregistrer sa musique aux Etats-Unis pour revenir en France faire du « blé »  et nous faire part de ses opinions dont on n’a que faire, surtout quand il préconise la légalisation du dopage. C’est facile de s’apitoyer sur le sort du monde et des pauvres gens quand on a les poches pleines et qu’on compte sur les gogos qui remplissent ses salles de concert pour les alimenter en espèces sonnantes et trébuchantes. Non, ce n’est pas ma personnalité préférée, et je me demande bien comment sont réalisées ces enquêtes d’opinion, parce que je ne suis pas le seul. A moins que les gens que je fréquente ne soient pas représentatifs, mais ça fait tout de même beaucoup de monde !

Quel est donc le palmarès des belles actions qu’il aurait réalisées qui justifieraient un tel honneur ? Certes, il a gagné Rolland Garros une fois, mais il y a si longtemps… Et j’ai cru comprendre à la teneur de ses propos qu’à l’époque il s’était « chargé ». Bien sûr, il chante, mais d’autres le font bien mieux que lui.

En plus, il ne tient pas parole. N’avait-il pas crié haut et fort que si Sarkozy était élu, « il se cassait » de la France ? Difficile de se priver de la poule aux oeufs d’or…

En quoi est-il un modèle ? A moins que ce ne soient ses deux incisives écartées qui lui donnent cet air d’éternel bébé qui attendrissent les Français.

Je l’avoue, ce choix me trouble et interpelle mon intelligence.

(1)  Sondage réalisé par l'Ifop du 2 au 10 décembre 2011, auprès d'un échantillon de 1.018 personnes représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus, selon la méthode des quotas.

 

 


CE QUE LE MONDE NOUS RESERVE EN 2012

 

Terre  Terre  Terre


Cest sur un monde où les points chauds d’instabilité se sont multipliés que s’ouvre l’année 2012. Crise de la dette en Europe et destin encore incertain de l’euro, poussée islamiste dans les pays libérés du « printemps arabe », hystérie iranienne qui menace de bloquer le détroit d’Ormuz, l’élection américaine et les inquiétants candidats républicains, désordres en Russie, révolution syrienne… autant de sujets de « crises », et bien d’autres, qui assombrissent le ciel de la planète.

Notre première préoccupation concerne la zone euro.

Les besoins de financement des Etats de la zone euro hormis les billets du Trésor (obligations de court terme) pour le seul premier trimestre 2012 se chiffrent à près de 220 milliards d’euros. Février et mars seront des mois décisifs pour le gouvernement italien de Mario Monti, qui devra récolter près de 80 milliards d'euros. La dette grecque continue de ne pas faire l’unanimité et devra peut-être faire l’objet d’une renégociation car le taux de 50 % de décote détenue par les investisseurs privés, actuellement négocié, n'enthousiasme guère les créanciers concernés. Les tractations prennent du retard alors que l'accord doit être finalisé à la mi-janvier. L’objectif de la ramener à 120% du PIB sera difficile à tenir en raison de la dérive budgétaire qui continue et de la récession. Mais les autres pays ont aussi des échéances lourdes au printemps et la France en fait partie. La zone euro trouvera-t-elle preneur pour ses besoins de financement massifs ? De la réponse dépend la survie de la monnaie unique. 

 Le Royaume-Uni n’est pas à l'abri de la tempête obligataire.

Grâce aux jeux Olympiques et au jubilé de la reine marquant ses soixante ans de règne, 2012 sera une année où le monde entier aura les yeux tournés vers le Royaume-Uni. Le « Financial Times » voit la tempête obligataire traverser la Manche cette année. Fitch puis Moody's ont signalé que le triple A du Royaume-Uni était vulnérable. La croissance 2012 a été ramenée à 0,7 %, contre 2,5 % auparavant. L'austérité et la crise de l'euro pèsent. Reste que le Royaume-Uni est souverain pour l'impression de sa monnaie, ce qui éloigne le risque de défaut.

Barak Obama aimerait tabler sur une embellie économique. Nous aussi.

La cote de barak Obama reflète les incertitudes persistantes sur la réalité de la reprise américaine. Entre 46,8 % et 49 % selon les derniers sondages, sa cote de popularité reste inférieure à celle de presque tous ses prédécesseurs, à dix mois des élections. Avec un taux de chômage à 8,6 % en novembre et une inflation à 3,4 %, la reprise américaine doit encore faire ses preuves en 2012. On observe bien un début de frémissement sur le front de la consommation et de la production industrielle, mais la croissance américaine ne devrait pas dépasser 2,3 % en 2012. Cela reste insuffisant pour faire baisser le chômage de manière significative. Son équipe estime possible de ramener le taux de chômage à 8 % d'ici à novembre, mais le résultat est loin d’être assuré.

La contestation prévisible du scrutin présidentiel en Russie risque de décourager les investisseurs.

Les manifestations contre les fraudes aux législatives de début décembre ont surpris les Russes eux-mêmes. Le mouvement de contestation est suffisamment puissant pour faire dérailler le scénario du Kremlin, basé sur une élection sans murmure de Vladimir Poutine avec plus de 65 % des voix à la présidentielle du 4 mars. L'homme fort du pays aura de la chance s'il l'emporte au premier tour. Il y a gros à parier que ce scrutin sera suivi par des semaines de manifestations contre le bourrage des urnes. Une agitation qui pourrait faire réfléchir les investisseurs, russes ou étrangers, déjà inquiets du manque de protection de la propriété comme l'atteste la fuite renouvelée des capitaux, qui a atteint 52 milliards d'euros l'an dernier. Toutefois, il semble peu probable que Vadimir Poutine soit obligé de quitter le pouvoir. Le pays est crédité d'une croissance de 4 % l'an prochain grâce à son statut de numéro un mondial des hydrocarbures et à son entrée dans l'OMC.

La sortie du marasme économique n’est pas garantie pour les pays du « printemps arabe ».

Pour l'Egypte et la Tunisie, deux pays importateurs de pétrole confrontés, de plus, à la faiblesse de l'économie européenne,  leur partenaire commercial de premier plan, la reprise sera « plus faible que prévu », note le FMI. Le PIB de la Libye pourrait se contracter de plus de 50 %. Les investissements étrangers ne reprendront pas le chemin de ces pays tant que les transitions politiques ne seront pas achevées. Il est clair que les pays arabes qui ont connu des soulèvements populaires en 2011 vont traverser une période difficile.

Les sanctions contre l'Iran pourraient provoquer une flambée des cours du pétrole. Ce n’est pourtant pas le moment.

La fermeture par Téhéran du détroit d'Ormuz par lequel transitent le tiers du commerce international et le cinquième de la consommation mondiale de pétrole, c'est le scénario cauchemar de l’année. Rodomontades ou réelle volonté ? Il faut s’attendre à tout avec Ahmadinejad. L'Iran, qui a testé hier deux nouveaux missiles de croisière, a affirmé qu'il était capable d'y empêcher tout trafic maritime, en représailles aux sanctions occidentales contre son programme nucléaire clandestin. Heureusement, le couloir navigable se trouve dans les eaux omanaises et face à la puissante 5 e flotte américaine, Téhéran n'a sans doute pas les moyens militaires de dissuader les pétroliers d'emprunter le détroit. Cela n’a pas empêché Barack Obama de signer une loi interdisant à toute institution financière opérant aux Etats-Unis d'effectuer la moindre transaction avec la banque centrale d'Iran, ce qui revient à couper l'Iran, cinquième exportateur d'or noir de la planète, de la moitié de ses débouchés. Dans ces conditions, une  flambée de 25 à 50 dollars par baril n’est pas à exclure.

Même pour les pays émergents l’année 2012 ne s’annonce pas rose.

Face au marasme annoncé de l'Union européenne et des Etats-Unis, il leur faudra puiser leur croissance dans leur marché intérieur. Les prévisions font état d'un tassement relativement limité. Ainsi, la croissance indienne devrait finalement n'être « que » de 7,7 % en 2012, selon un rapport des Nations unies, contre 8,2 % attendu précédemment. La croissance chinoise ne dépassera pas 8,7 %, contre 9,1 % l'an dernier. La Russie, grâce à ses exportations d'hydrocarbures, devrait croître de 4 %, tout comme le Brésil. Au total, le dynamisme des émergents devrait permettre à la croissance mondiale d'avoisiner les 4 % en 2012. Ce n’est pas la panacée, mais c’est mieux que rien. Ce qui pourrait inquiéter et avoir davantage de répercussions sur la croissance mondiale, c’est l’éclatement de la bulle immobilière chinoise, s’il se produit. De plus en plus de villes chinoises enregistrent une baisse des prix de l'immobilier. Parallèlement, des promoteurs se sont retrouvés en manque de liquidités tandis que le gouvernement a restreint l'accès au crédit et relevé les taux d'intérêt. Or, le secteur immobilier représente la moitié des ressources des collectivités locales qui vendent des terrains à des promoteurs immobiliers, terrains dont le prix a baissé de 50 % en un an. Comment  vont-elles rembourser leurs emprunts, estimés à 10.700 milliards de yuans (1.160 milliards d'euros)  dans un contexte où la croissance ralentit et où la production industrielle est au plus bas depuis deux ans. On comprend que la donne immobilière soit un facteur d'inquiétude pour les milieux d'affaires.

Nous vivons dans un monde dangereux. Vous en doutiez ?

En 2012, nous voilà servis. Et je n’ai pas évoqué les révoltes en Syrie et au Yémen, les otages, les attentats, la crise de nerf turque, l’Etna qui se réveille, Et Eva Joly qui rêve de reconstituer l’union de la gauche jusqu’à Bayrou… Ce n’est pas parce qu’une catastrophe est annoncée qu’elle se produit forcément !

 


LA TVA SOCIALE, ENFIN !

 

TVA b


En France, les charges sociales, les cotisations qui financent l’assurance maladie, la retraite et l’assurance chômage sont calculées sur le salaire, à la fois sur la part patronale et la part salariale. Au total, elles représentent plus de 50% du salaire net distribué et elles pèsent 70% du total de la fiscalité des entreprises contre 30% pour les taxes qui frappent les bénéfices, couramment dénommé « impôt sur les sociétés ». Avec un tel système, le chef d’entreprise n’a pas intérêt à créer des emplois. Il est plutôt poussé à mécaniser au maximum son outil de production : la machine ne paie pas de charges sociales. Ou à délocaliser pour bénéficier de cieux plus cléments.

Il est facile de comprendre que le résultat en est plus de chômage, des fermetures d’entreprises, des pertes de compétitivité, des déménagements vers des pays où le travail coûte moins cher.

Alléger le coût du travail est le seul moyen qui reste au gouvernement.

Il est donc urgent d’alléger le coût global du travail en France, récemment classée comme l’un des pays où le prix du travail est le plus coûteux. Un premier pas a été fait avec la suppression totale de la taxe professionnelle, cet impôt « imbécile » qui décourageait les investissements, remplacée par une taxe plus favorable aux entreprises industrielles.

La crise a accéléré la réflexion du gouvernement. Le principe d’un report de tout ou partie des charges sociales sur un impôt d’assiette plus large sans diminuer les revenus des organismes sociaux est devenu en ce début d’année 2012 une urgence si l’on veut faire repartir l’économie sans mettre la main à la poche que nécessiterait une relance de la consommation : il n’y a pas un sou vaillant disponible dans les caisses de l’Etat. C’est donc par les investissements et la compétitivité qu’il faut faire redémarrer les entreprises.

Un transfert d’impôt bien venu.

Le recours à la TVA dite « sociale » est une solution sociale-libérale qui peut s’avérer performante et équilibrée. Elle consiste à compenser la baisse des charges sociales par une augmentation de la TVA. Elle est relativement simple à mettre en œuvre. A ceux qui crient déjà à l’injustice sociale pour la consommation des pauvres, on peut déjà rétorquer que, quelle que soit la nature de l’impôt, il se retrouve toujours dans le prix de vente et au bout de la chaîne, c’est toujours le consommateur qui paie.

Après la TVA à 7%, la suite logique, c’est l’augmentation du taux courant de 19,6 à 23 ou 25%. De l’ampleur de l’augmentation dépendra l’allégement correspondant pour la compétitivité des entreprises, la baisse de leurs coûts de production et les possibles augmentations de salaires. Il y a ici, une possibilité de « deal » intéressant avec les partenaires sociaux, salariés et patrons. Cela permettrait de dépasser le raisonnement à courte vue de la pénalisation des revenus modestes par l’engagement sur des augmentations de salaires. Manuel Valls l’avait bien compris. Dommage que par pure posture politicienne, il soit obligé de reculer aujourd’hui.

L’autre intérêt de ce transfert, consiste à faire payer aux produits importés de pays à bas coûts de production une participation à notre protection sociale. Personne ne s’en plaindra. De plus, il y a gros à parier que les marges des importateurs sur ces produits leur permettront de ne pas répercuter sur les prix de vente les 2 ou 3 points de TVA.

Enfin, dernier avantage : la TVA assure immédiatement des rentrées financières avec une garantie sur la durée.

Mieux vaut tard que jamais.

Voilà pourquoi, cette idée qui traîne dans le débat depuis 2007, aurait dû être mise sur la table depuis longtemps. On dit qu’elle a fait perdre 50 députés à la Majorité depuis le fameux échange entre Fabius et Borloo. Raison de plus pour l’appliquer, puisque le prix électoral en était déjà payé. Les Allemands avaient retenu cette solution dès 2007. Certains, à l’époque avaient affirmé que c’était une forme de « dévaluation compétitive », ce qui est presque vrai, puisque c’est la mesure qui a permis à l’Allemagne de faire baisser les prix à la production et de relancer l’aptitude de ses PME à exporter. En faisant de même, le gouvernement français s’engage sur le chemin qui privilégie l’activité industrielle.  Ne reste plus qu’une réforme de l’impôt sur les sociétés pour que nos PME soient à armes égales.

En touchant à l’impôt sur les sociétés et aux charges sociales on fait d’une pierre deux coups. D’un côté on trouve les recettes supplémentaires pour les organismes sociaux, de l’autre on dégage un peu de pouvoir d’achat et on favorise l’emploi industriel. Les deux clés de la croissance et de l’élection présidentielle.

Reste à financer une baisse de l’impôt sur les sociétés : en augmentant la CSG ? Pourquoi pas ?

 


ARCHIBALD MET SON GRAIN DE SEL

 

Le candidat du PS utilise la "prosopopée" pour insulter le Président de la République. Le procédé est habile, et bien que "off", l'intéressé savait bien qu'il serait exploité par l'un des journalistes présents. Même par ce biais, l'insulte est bien réelle. Il a évidemment provoqué les réactions violentes du côté du gouvernement et de l'UMP, pour qui le propos vient s'ajouter à une longue liste d'attaques haineuses. 

 C'est bien ce que Flanby-Mollet espérait pour pouvoir dénoncer, avec virulence, une "manipulation", alors que c'est lui qui en est à l'origine et ainsi se mettre en avant. Moyennant quoi les médias se sont intéressés un peu plus à son meeting de Bordeaux. 

Dans les extraits télévisés, j'ai cru voir le spectre de Mitterrand : mêmes gesticulations, même débit oratoire. Cela devrait rappeler aux Français quelques catastrophes... s'ils n'ont pas la mémoire trop courte. 

On retiendra de l'épisode du "sale mec" qu'en plus le candidat socialiste est hypocrite. 

(prosopopée : procédé par lequel l'orateur prête la parole à une personne absente, à des morts ou à des êtres inanimés)

 


CES CONTRE-VERITES QUI ONT LA VIE DURE

 

NICOLAS SARKOZY, PRESIDENT DES RICHES 

UN MENSONGE DE PLUS !

D’accord, il y a eu le Fouquet’s et le yacht de Bolloré. Rien ne sert d’épiloguer : elles ont été des fautes de goût incontestables. Que le Président, laissant aller sa nature bouillonnante ait commis ainsi quelques erreurs en début de mandat, il a su montrer depuis qu’il était capable de contrôler son impétuosité et de se discipliner pour entrer dans un exercice de la fonction présidentielle conforme à ce que les Français souhaitaient.

Cela n’empêche pas la gauche et le PS de caricaturer son action par des critiques qui tournent en boucle depuis cinq ans, et en même temps tournent le dos à la réalité. C’est même une campagne mensongère à bien des égards, dans la forme et sur le fond.

Le principal argument en aura été tant qu’il a été en place, l’injustice du fameux « bouclier fiscal ». Une disposition parmi beaucoup d’autres de la loi Travail, Emploi, Pouvoir d’Achat (TEPA) qui coûtait 700 à 800 millions d’euros par an à mettre en relation avec les articles relatifs au « bouclier social » qui engageaient 22 milliards d’euros de dépenses. Une manipulation dont la majorité n’a jamais su déjouer le mécanisme infernal.

Ce que le PS décrit comme 75 milliards de cadeaux faits aux riches, sans jamais se poser la question de l’attractivité de notre pays pour retenir les capitaux ou faire revenir ceux qui se sont exilés (on dit que ce serait 1 milliard d’euros par jour  qui fuiraient en ce moment), n’est que mensonge et détournement de vocabulaire...

 

Le détail de la note dans la rubrique "LES CONTRE-VERITES QUI ONT LA VIE DURE" (voir ci-contre, colonne de gauche)