HISTOIRE
LA TVA SOCIALE, ENFIN !
LE BILLET DU DIMANCHE SOIR

CE QUE LE MONDE NOUS RESERVE EN 2012

 

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Cest sur un monde où les points chauds d’instabilité se sont multipliés que s’ouvre l’année 2012. Crise de la dette en Europe et destin encore incertain de l’euro, poussée islamiste dans les pays libérés du « printemps arabe », hystérie iranienne qui menace de bloquer le détroit d’Ormuz, l’élection américaine et les inquiétants candidats républicains, désordres en Russie, révolution syrienne… autant de sujets de « crises », et bien d’autres, qui assombrissent le ciel de la planète.

Notre première préoccupation concerne la zone euro.

Les besoins de financement des Etats de la zone euro hormis les billets du Trésor (obligations de court terme) pour le seul premier trimestre 2012 se chiffrent à près de 220 milliards d’euros. Février et mars seront des mois décisifs pour le gouvernement italien de Mario Monti, qui devra récolter près de 80 milliards d'euros. La dette grecque continue de ne pas faire l’unanimité et devra peut-être faire l’objet d’une renégociation car le taux de 50 % de décote détenue par les investisseurs privés, actuellement négocié, n'enthousiasme guère les créanciers concernés. Les tractations prennent du retard alors que l'accord doit être finalisé à la mi-janvier. L’objectif de la ramener à 120% du PIB sera difficile à tenir en raison de la dérive budgétaire qui continue et de la récession. Mais les autres pays ont aussi des échéances lourdes au printemps et la France en fait partie. La zone euro trouvera-t-elle preneur pour ses besoins de financement massifs ? De la réponse dépend la survie de la monnaie unique. 

 Le Royaume-Uni n’est pas à l'abri de la tempête obligataire.

Grâce aux jeux Olympiques et au jubilé de la reine marquant ses soixante ans de règne, 2012 sera une année où le monde entier aura les yeux tournés vers le Royaume-Uni. Le « Financial Times » voit la tempête obligataire traverser la Manche cette année. Fitch puis Moody's ont signalé que le triple A du Royaume-Uni était vulnérable. La croissance 2012 a été ramenée à 0,7 %, contre 2,5 % auparavant. L'austérité et la crise de l'euro pèsent. Reste que le Royaume-Uni est souverain pour l'impression de sa monnaie, ce qui éloigne le risque de défaut.

Barak Obama aimerait tabler sur une embellie économique. Nous aussi.

La cote de barak Obama reflète les incertitudes persistantes sur la réalité de la reprise américaine. Entre 46,8 % et 49 % selon les derniers sondages, sa cote de popularité reste inférieure à celle de presque tous ses prédécesseurs, à dix mois des élections. Avec un taux de chômage à 8,6 % en novembre et une inflation à 3,4 %, la reprise américaine doit encore faire ses preuves en 2012. On observe bien un début de frémissement sur le front de la consommation et de la production industrielle, mais la croissance américaine ne devrait pas dépasser 2,3 % en 2012. Cela reste insuffisant pour faire baisser le chômage de manière significative. Son équipe estime possible de ramener le taux de chômage à 8 % d'ici à novembre, mais le résultat est loin d’être assuré.

La contestation prévisible du scrutin présidentiel en Russie risque de décourager les investisseurs.

Les manifestations contre les fraudes aux législatives de début décembre ont surpris les Russes eux-mêmes. Le mouvement de contestation est suffisamment puissant pour faire dérailler le scénario du Kremlin, basé sur une élection sans murmure de Vladimir Poutine avec plus de 65 % des voix à la présidentielle du 4 mars. L'homme fort du pays aura de la chance s'il l'emporte au premier tour. Il y a gros à parier que ce scrutin sera suivi par des semaines de manifestations contre le bourrage des urnes. Une agitation qui pourrait faire réfléchir les investisseurs, russes ou étrangers, déjà inquiets du manque de protection de la propriété comme l'atteste la fuite renouvelée des capitaux, qui a atteint 52 milliards d'euros l'an dernier. Toutefois, il semble peu probable que Vadimir Poutine soit obligé de quitter le pouvoir. Le pays est crédité d'une croissance de 4 % l'an prochain grâce à son statut de numéro un mondial des hydrocarbures et à son entrée dans l'OMC.

La sortie du marasme économique n’est pas garantie pour les pays du « printemps arabe ».

Pour l'Egypte et la Tunisie, deux pays importateurs de pétrole confrontés, de plus, à la faiblesse de l'économie européenne,  leur partenaire commercial de premier plan, la reprise sera « plus faible que prévu », note le FMI. Le PIB de la Libye pourrait se contracter de plus de 50 %. Les investissements étrangers ne reprendront pas le chemin de ces pays tant que les transitions politiques ne seront pas achevées. Il est clair que les pays arabes qui ont connu des soulèvements populaires en 2011 vont traverser une période difficile.

Les sanctions contre l'Iran pourraient provoquer une flambée des cours du pétrole. Ce n’est pourtant pas le moment.

La fermeture par Téhéran du détroit d'Ormuz par lequel transitent le tiers du commerce international et le cinquième de la consommation mondiale de pétrole, c'est le scénario cauchemar de l’année. Rodomontades ou réelle volonté ? Il faut s’attendre à tout avec Ahmadinejad. L'Iran, qui a testé hier deux nouveaux missiles de croisière, a affirmé qu'il était capable d'y empêcher tout trafic maritime, en représailles aux sanctions occidentales contre son programme nucléaire clandestin. Heureusement, le couloir navigable se trouve dans les eaux omanaises et face à la puissante 5 e flotte américaine, Téhéran n'a sans doute pas les moyens militaires de dissuader les pétroliers d'emprunter le détroit. Cela n’a pas empêché Barack Obama de signer une loi interdisant à toute institution financière opérant aux Etats-Unis d'effectuer la moindre transaction avec la banque centrale d'Iran, ce qui revient à couper l'Iran, cinquième exportateur d'or noir de la planète, de la moitié de ses débouchés. Dans ces conditions, une  flambée de 25 à 50 dollars par baril n’est pas à exclure.

Même pour les pays émergents l’année 2012 ne s’annonce pas rose.

Face au marasme annoncé de l'Union européenne et des Etats-Unis, il leur faudra puiser leur croissance dans leur marché intérieur. Les prévisions font état d'un tassement relativement limité. Ainsi, la croissance indienne devrait finalement n'être « que » de 7,7 % en 2012, selon un rapport des Nations unies, contre 8,2 % attendu précédemment. La croissance chinoise ne dépassera pas 8,7 %, contre 9,1 % l'an dernier. La Russie, grâce à ses exportations d'hydrocarbures, devrait croître de 4 %, tout comme le Brésil. Au total, le dynamisme des émergents devrait permettre à la croissance mondiale d'avoisiner les 4 % en 2012. Ce n’est pas la panacée, mais c’est mieux que rien. Ce qui pourrait inquiéter et avoir davantage de répercussions sur la croissance mondiale, c’est l’éclatement de la bulle immobilière chinoise, s’il se produit. De plus en plus de villes chinoises enregistrent une baisse des prix de l'immobilier. Parallèlement, des promoteurs se sont retrouvés en manque de liquidités tandis que le gouvernement a restreint l'accès au crédit et relevé les taux d'intérêt. Or, le secteur immobilier représente la moitié des ressources des collectivités locales qui vendent des terrains à des promoteurs immobiliers, terrains dont le prix a baissé de 50 % en un an. Comment  vont-elles rembourser leurs emprunts, estimés à 10.700 milliards de yuans (1.160 milliards d'euros)  dans un contexte où la croissance ralentit et où la production industrielle est au plus bas depuis deux ans. On comprend que la donne immobilière soit un facteur d'inquiétude pour les milieux d'affaires.

Nous vivons dans un monde dangereux. Vous en doutiez ?

En 2012, nous voilà servis. Et je n’ai pas évoqué les révoltes en Syrie et au Yémen, les otages, les attentats, la crise de nerf turque, l’Etna qui se réveille, Et Eva Joly qui rêve de reconstituer l’union de la gauche jusqu’à Bayrou… Ce n’est pas parce qu’une catastrophe est annoncée qu’elle se produit forcément !

 

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