ANTONINI BAFOUE LA DEMOCRATIE
20 janvier 2012
Le Maire d’Angers, qui avait clamé il y a moins d’une semaine, lors de la cérémonie des vœux, qu’il « était en pleine forme », vient d’annoncer sa démission de maire, tout en gardant la présidence de l’agglo. Il suit en cela l’exemple de Jean Monnier qui avait procédé de la même façon.
Des considérations très politiciennes.
Cette démission est d’abord une cuisine politicienne qui vise à un seul but : mettre en place, deux ans avant l’échéance du mandat, l’héritier qui aura ainsi le privilège de se présenter en « maire sortant ». Cela met en pleine lumière les manœuvres auxquelles nous avons assisté au sein du conseil municipal : mise à l’écart de la 1ère adjointe, reconfiguration des délégations et qui laissent supposer que le partage des « prébendes » a été réalisé entre les « gens de la cour ». On serait bien surpris si le bénéficiaire qui sortira du chapeau le 26 janvier, dont le maire fait le portrait-robot dans sa longue « lettre aux Angevins », n’était pas F. Béatse. La manœuvre est choquante !
La démocratie participative… en « espèces sonnantes et trébuchantes »
Et la démocratie dans tout ça ? On s’assoit gaillardement dessus. Oubliées les promesses de « primaires » de l’automne dernier, peut-être au vu de l’expérience nationale. Les Angevins vont se retrouver avec un maire désigné sans eux, en catimini, entre soi, socialistes-bien-pensants. Quant à la « démocratie participative » si souvent mise en avant par les mêmes, elle se traduit par une délibération qui permet au maire partant de toucher des indemnités de président de SEM, dont le montant compense, comme par hasard, la perte de celle du poste qu’il abandonne : « participation » garantie des Angevins en pièces sonnantes et trébuchantes. Une version que la « mère génitrice de l’idée » n’avait certainement pas prévue. Elle toujours si prompte à faire la morale, serait bien inspirée de nous donner son avis. Décidément, ces gens sont sans vergogne !
La comédia dell’arte à l’angevine.
Ainsi, l’alliance avec la pseudo-centriste Bernadette Caillard-Humeau n’était qu’une mascarade pour abuser les électrices et les électeurs. Une caution inespérée pour compenser celle de Michèle Moreau qui n'en pouvait plus et passée dans le camp d’en face. Le maire était prêt à tout pour assurer sa survie, celle qui devait devenir 1ère adjointe était prête à tout pour assouvir son ambition dévorante. « Nous nous sommes trouvés » avaient-ils affirmé : tu parles ! Le moment venu, la « caste antoninienne » a eu vite fait d’écarter « l’encombrante » qui prétendait de surcroît à exercer le pouvoir. Une comédie où chacun avançait masqué, dans laquelle la naïveté n’a pas fait le poids face au cynisme.
En procédant de la sorte, le maire coupe court aux bisbilles que suscitait sa succession au sein de sa municipalité. La principale préoccupation apparait au grand jour : le plus important c’est de garder le pouvoir pour son camp. Quand les résultats risquent d’être serrés, chacun sait que la « prime au sortant » peut faire la différence.
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