HISTOIRE

LA FRANCE EN MIETTES

 

  France-faillite

Après dix-huit mois  de gauche au pouvoir, il n’est pas exagéré de dire que la France est en miettes, défigurée par les multiples déchirures que le pouvoir lui a infligées. Celui qui avait promis une « France apaisée et réconciliée » n’a eu de cesse que de la diviser en multipliant les sujets d’affrontements entre les différentes composantes de notre société.

Il a provoqué une fracture sociétale beaucoup plus profonde qu’il n’y parait et qui n’est pas près de se résorber avec le « mariage pour tous », l’introduction à visage couvert de la théorie du genre ici et là, les projets de procréation médicalement assistée ou de gestation pour autrui, de banalisation de l’euthanasie…

Il a stigmatisé les couches sociales les plus actives, avec la chasse aux riches et le matraquage des classes moyennes, provoquant fuite des capitaux et exode des gens fortunés et autres cadres supérieurs. Comme ce n’était pas suffisant, la polka des taxes et l’inflation permanente de nouvelles sources de financement, les modifications incessantes de celles existantes, entrainent une instabilité permanente  dont le résultat est la paralysie de l’économie. Le prélèvement massif de près de 53 milliards d’euros n’empêchent pas les dépenses publiques de croître et la dette de prospérer.

Il est responsable de la faillite économique de nombreuses entreprises considérées comme les éternelles vaches à lait du financement de la moindre réforme, consacrant l’inanité des mesures qui vont toutes dans le sens du renforcement de l’économie dirigée par l’Etat, à l’inverse de toutes les politiques qui sont menées autour de la France avec plus de succès comme on peut l’observer au Royaume-Uni, en Espagne ou au Portugal.

Il a provoqué la fracture territoriale avec les réformes qui privilégient la métropolisation au détriment du rural et le refus de réduire le millefeuilles administratif, qui conduisent aujourd’hui la Bretagne à la révolte, en attendant que d’autres régions, pourtant gérées par des socialistes, se rebellent.

Il a conduit sa propre majorité à la division par son incapacité à afficher un cap, ses atermoiements, ses reculades, une politique qui ne dit jamais son nom, incapable qu’il est de mettre d’accord écologistes, courants du PS et gauche de la gauche, donnant le spectacle d’une majorité présidentielle en lambeaux jusqu’au sein même du Parti Socialiste.

Il est responsable de l’aggravation du climat social avec la montée du chômage, la multiplication des emplois aidés, emplois sans lendemains, financés à coups de milliards d’argent public qui seraient bien utiles pour aider à en créer de vrais, avec un objectif dont personne n’est dupe qui est de masquer la réalité alors que les faillites s’accélèrent, que les plans sociaux se multiplient.

Il a choisi de privilégier le communautarisme, en le masquant derrière un discours de défense de la République qui ne trompe personne, alors que les décisions prises comme le rétablissement de l’AME accélèrent l’immigration irrégulière, que les « naturalisations » sont bradées, que les renvois dans le pays d’origine sont en chute libre, toute une politique attisant le trouble « identitaire » que la « tartufferie » du cas « Léonarda » est venue mettre sous le feu cruel des projecteurs de l’actualité.

Et le plus grave, c’est que par l’incompétence du chef de l’Etat et l’amateurisme du gouvernement, les fonctions régaliennes sont profondément atteintes : la sécurité dans les villes et les campagnes n’est plus assurée comme en témoignent l’explosion de la délinquance et la multiplication des vols dans les champs, avec une gendarmerie obligée de pleurer son carburant ; la justice n’est plus crédible avec les malfrats remis en liberté, les peines non exécutées, le refus de construire des places de prison ; et demain une armée amoindrie par les restrictions d’effectifs et de budget qu’on lui impose.

La France offre aujourd’hui le triste spectacle d’une économie en ruine, d’une Etat à la dérive avec à sa tête des irresponsables  dans le déni permanent, incapables de s’adapter aux réalités du monde contemporain.

Tout va très bien, puisque la « reprise » est là ! La preuve, les bretons en sont convaincus…

Ils ont mis la France en miettes !!!

 

 

 


LA PIRE DES PUNITIONS

 

Hollande trempé

La cote de François Hollande atteint les abysses. C’est la pire de tous les présidents, avec une dégradation jamais connue, en rapidité et en amplitude. Les raisons de cette situation sont connues : les Français sanctionnent la vanité d’un homme qui se targuait d’apaiser la France mise soi-disant à feu et à sang par son prédécesseur, la fatuité du candidat qui, à coups de « moi, président » donnait des leçons de gouvernance dont pratiquement aucune n’aura été respectée.

Les Français le rejettent et il ne peut s’en prendre qu’à lui-même. Ce sont ses erreurs, ses promesses non tenues, son incapacité à agir clairement, ses choix guidés par une idéologie dépassée qui en sont la cause. Les résultats sont catastrophiques et le peuple ne se trompe pas qui le récuse, incapable qu’il est de tenir les objectifs qu’il s’est lui-même fixé et qui se révèlent inaccessibles.

Et l’on découvre aujourd’hui –tout finit toujours par se savoir- qu’une cellule « noire » était spécialement occupée à fouiller –illégalement- dans les archives de Nicolas Sarkozy, pour alimenter une campagne contre l’ancien président et fournir de la matière aux procédures engagées contre lui. Tant de sollicitude devait finir par avoir un prix.

Et le voilà bien plus impopulaire que son prédécesseur sans qu’il puisse l’accuser en quoi que ce soit d’y avoir contribué. Le « Hollande-bashing » a été alimenté par le personnage lui-même. Lui et son gouvernement ont beau se référer constamment à la période 2007-2012 qui serait responsable de tous nos maux, ce souci de se défausser constamment sur les autres ne convainc personne.

Etre plus impopulaire que ce Sarkozy tant honni, qu’avec ses amis il a tant vilipendé, dénigré, insulté, voilà qui doit faire mal. Juste retour des choses. C’est la punition la pire qui pouvait lui arriver.

L’Histoire réserve ainsi ce genre de surprise qui vous revient en boomerang dans la figure.

Ce n’est pas moi qui vais pleurer ! On a envie de dire : bien fait pour lui !

Dommage que ce soit la France qui trinque et Le Pen qui remplisse les verres.

 


ENTRE LA CATASTROPHE ET LA CATASTROPHE, JE CHOISIS …

 

Bonnet_d_ane


... la catastrophe, évidemment !

Une reculade de plus.

Le sombre Ayrault a annoncé que l’écotaxe est suspendue sine die sur l’ensemble du territoire pour donner du temps au dialogue. Sur ce sujet qui a soulevé la colère des Bretons, entre autres, le gouvernement a donc pris une décision radicale dans un domaine fiscal où les arguments favorables étaient plus nombreux que pour ce qui concerne la taxation rétroactive de l’épargne. Il ne dit pas, bien entendu, comment les recettes de l’écotaxe et les coûts qu’elle a déjà engendrés seront récupérés par les pouvoirs publics.

L’écotaxe a été adoptée par le gouvernement de François Fillon. A droite, on aurait mieux fait d’adopter l’attitude de l’ancien ministre des Transports, Dominique Bussereau, qui estime qu’elle « reste une bonne mesure ». Cela aurait été plus crédible que de vivement critiquer une mesure qu’elle a décidée dans le cadre du Grenelle de l’Environnement,  et maintes fois reportée.  Et cela d’autant plus qu’il avait commandé les portiques utilisés pour le contrôle du trafic des poids-lourds avec une clause de dédit de 800 millions d’euros. C’est dire que, en l’occurrence, le remède choisi par le Premier Ministre actuel est aussi catastrophique que l’aurait été l’entrée en vigueur du dispositif.

Un dispositif mal expliqué.

Sans doute l’écotaxe n’a-t-elle pas été suffisamment expliquée dans sa mise en œuvre. Tout le monde a compris que c’était un impôt supplémentaire, alors que dans le cadre du « verdissement » de la fiscalité, elle aurait dû s’accompagner d’une baisse correspondante et visible d’un autre impôt plutôt que d’annoncer que ses recettes serviraient à l’investissement dans les infrastructures de transport non polluants, ce qu’on peine à croire dans la confusion financière du moment. C’est là que le bât blesse parce que gouvernement cherche de l’argent partout.

Le « vase » fiscal déborde.

Mais on comprend bien aussi ce qui a motivé les agriculteurs bretons. L’écotaxe risquait de les ruiner en rongeant leurs marges de profit. Nul doute que leur opposition violente a été encouragée par le climat délétère que la multiplication des impôts de toutes sortes a créé dans le pays, aggravé par les difficultés dramatiques de l’agroalimentaire de la péninsule. Si l’opposition est montée au créneau contre cette disposition qu’elle avait votée en son temps, c’est aussi parce que, comme le rappelle  Jean-François Copé, les Français ont été accablés par 55 milliards d’impôts supplémentaires accumulés en deux ans. Les appels de détresse des petites entreprises de production rendent aujourd’hui, à juste raison, cette taxe inapplicable. Elle est la goutte d’eau qui fait déborder le vase.

L’exécutif dans une impasse financière.

Ce qui est catastrophique, c’est que l’exécutif s’est lui-même acculé dans une impasse. A force de manier la matraque fiscale, il a créé une situation ressentie comme une overdose accompagnée d’une instabilité peu propice au développement de l’économie dans tous ses compartiments. Le message qui est retenu maintenant c’est qu’il suffit de faire les gros yeux et du bruit pour qu’il recule. Et la liste de ses renoncements commence à faire désordre au point de donner le sentiment que l’avion n’a pas de pilote, ou, autre image, que la France est un bateau ivre…

Il y a gros à parier que la mise en place des augmentations de TVA au 1er janvier 2014 ne va pas se faire paisiblement du côté des artisans et des commerçants. La « Jacquerie » ne demande qu’à s’étendre. Voilà qui promet et donnera encore du grain à moudre à Marine le Pen qui n’en demandait pas tant. Il y a gros à parier aussi que plus rien ne va bouger d’ici les municipales tant le pouvoir craint la « raclée » électorale que préfigurent les sondages à travers l’impopularité record du chef de l’Etat. Une paralysie catastrophique !

La catastrophe, c’est maintenant, et c’est permanent !

 


LA POLKA FISCALE

 

Flanby découragé  Ayrault sombre

La reculade n’est pas un principe de gouvernement.

Nouvelle reculade du gouvernement : après la tentative d’imposer les excédents d’exploitation des entreprises transformée en augmentation de l’impôt sur les sociétés, l’annonce de nouveaux impôts sur les produits d’épargne était d’autant plus insupportable qu’elle intervenait après des annonces contradictoires de « pause fiscale » pour 2014. Le rejet est d’autant plus fort qu’il intervient au moment de la facture assaisonnée payée cet automne et surtout parce que la mesure touchait des millions de foyers modestes qui, par les temps qui courent, ont plus que jamais besoin de se constituer un pécule pour des jours qui s’annoncent pour le moins tumultueux. La rétroactivité jusqu’aux contrats signés en 1999, prise en compte dès le 26 septembre 2013, ajoutée au taux porté à 15,5%, est apparue comme une volonté de piéger le contribuable en le privant de possibilité de réagir, avec en sus un sentiment que l’Etat pouvait bafouer à sa guise le cadre qu’il avait lui-même fixé. Un organisme privé qui se serait comporté de la sorte serait poursuivi pour abus de confiance ou escroquerie. De quoi alimenter le ras-le-bol fiscal !

Un amateurisme dramatique.

Le retrait décidé est encore plus grave : il souligne l’amateurisme d’un exécutif qui fait voter des impôts sans avoir mesuré les conséquences et pire encore les retire devant la montée de la contestation. Une vraie déroute du gouvernement dans laquelle il perd son crédit, et circonstance aggravante, elle est accompagnée de commentaires ridicules du principal responsable du PS, Harlem Désir qui « préfère un pouvoir qui change d’avis à un pouvoir qui s’obstine » et du Ministre de l’Economie, Pierre Moscovici qui ose se prévaloir de « l’écoute des Français ». Pitoyable ! Personne ne peut être dupe !

Ce qui est dramatique, c’est que dans la majorité on ne se pose pas la question de la faisabilité d’une hausse de la pression fiscale alors que la cote d’alerte a été dépassée : ce sont près de 70 milliards de prélèvements qui ont été effectués sur les quatre dernières années ! Personne n’a mesuré le trouble créé par un constant changement des règles du jeu qui rend impossible toute prévision raisonnable de l’avenir, tant pour les entreprises que pour les particuliers. Personne n’a expliqué à Bernard Cazeneuve, le Monsieur impôts et des comptes d’apothicaires, que le gouvernement devrait dorénavant lutter contre les déficits publics en diminuant les dépenses et non en augmentant encore les impôts.

De la grogne à la révolte.

La révolte n’aurait pas pris cette ampleur si des millions de foyers modestes n’étaient pas concernés. Tout le monde a aussi compris que des impôts encore plus lourds sur les profits des entreprises et les revenus des ménages aisés avaient atteint le point maximum, celui où les dégâts créés annulent la recette espérée.

C’est le pays tout entier qui est touché par les atermoiements d’un pouvoir qui ne sait plus quoi faire pour boucher les trous qu’il creuse lui-même. Qu’on en juge : les impôts retirés devaient rapporter 600 millions d’euros. Il suffisait de revenir sur le rétablissement de l’Aide Médicale aux Etrangers en situation irrégulière et sur la suppression du jour de carence dans la fonction publique pour les trouver largement ! Voilà ce que les Français ne supportent plus !

Un gouvernement aux abois réduit aux expédients.

En réalité, nous sommes devant un gouvernement aux abois qui en est arrivé aux expédients pour trouver de l’argent à tout prix. La vérité c’est qu’il faut trouver 20 milliards d’euros qui manquent pour boucler 2013. Il avance les échéances, il taxe à tout va. Mais ça ne suffit pas.

En réalité, le chef de l’État s’efforce de contenter tout le monde, les entrepreneurs qui créent des emplois, les salariés, les retraités, la gauche de la gauche, les écologistes qui ont un pied dans l’opposition, ce qui le conduit, en toute circonstance, à rechercher le consensus minimal. Son manque de courage politique est tellement évident, sa méthode tellement peu adaptée à la fonction qu’il occupe,  qu’il réussit, en définitive, à s’aliéner tout le monde. Quand on veut contenter tout le monde, on ne satisfait personne. Et on assiste à une polka permanente : un pas en avant, deux en arrière ! Au moment où la France aurait besoin de certitudes !

La priorité devrait être le redressement économique.

Cependant, on se moque bien du destin des gens qui nous gouvernent : ce n’est pas du tout la priorité. L’important, c’est le redressement économique et social du pays et les Français constatent qu’on n’en prend pas le chemin. Le désarroi national provient de la collision entre le rêve idéologique des dirigeants et la réalité.  Ce dont profite surtout le Front national qui continue de nous bercer de ses solutions radicales : un ordre économique et social nouveau qui serait instauré sans la moindre prise en compte du contexte européen et mondial. Faire table rase !  On peut être tenté d’y croire, comme on croit qu’en coupant un membre on arrête la gangrène. Un remède pire que le mal.

En attendant, le bilan est consternant : il souligne l’ambiguïté du programme sur lequel François Hollande a gagné l’élection présidentielle ; il dévoile son isolement actuel ; il montre la fragilité de ses décisions ; il contient les éléments structurels de la défaite, car les hausses d’impôts résultent d’une insuffisance des recettes fiscales, laquelle suggère d’autres hausses. Avec lui, la France perd un temps précieux.

Une réforme ? Non, un moratoire fiscal assorti d’un effort sans précédent de réduction des dépenses est absolument nécessaire. 

 


LE TEMPS DE L’ACTION EST VENU !

 

Logo ump

Ce qu’il faut bien appeler « l’affaire Léonarda »  vient à point pour nous montrer à quel point de déliquescence est parvenue la direction de l’Etat. Tout a été dit sur le sujet. Le pays n’est pas gouverné, la majorité se déchire, le FN monte en puissance. Les raisons ne manquent pas pour un électeur de se tourner vers Marine le Pen, surtout quand il est de gauche, tant la déconvenue est grande. Cette situation inédite invite à revoir les vieux logiciels qui alimentent les réflexes aujourd’hui inefficaces du « front républicain » pour la gauche et de ses « racines historiques » pour la droite, arguments qui ne « causent »  aujourd’hui ni aux uns, ni aux autres.

Entre le Parti Socialiste et le FN, l’UMP a un boulevard qui s’offre à elle. Le moment est venu, sans plus attendre, de s’engouffrer dedans.

Le Parti Socialiste n’a pas de projet politique cohérent tant il est déchiré entre ses courants. La gauche hésite entre le socialisme révolutionnaire incarné par Mélenchon pour la version hard et Montebourg pour la version people, d’une part, et une sorte de travaillisme des années 70 mort depuis longtemps en Europe, d’autre part. Hollande ne sait pas ce qu’il veut : même la social-démocratie lui paraît trop exigeante, incapable qu’il est de mener les réformes que les Schröder et autres ont mené ailleurs. Nous n’avons donc pas fini de voir ses oscillations balbutiantes qui effraient tout le monde et ne convainquent personne. Le débat qui oppose les défenseurs de l’orthodoxie socialiste et les partisans du « virage social-démocrate » est surréaliste, tant ce modèle est aujourd’hui dépassé, inadapté qu’il est au monde économique d’aujourd’hui, et surtout quand on voit que le PSD allemand peine à rassembler 25% de l’électorat. Alors, demander à notre gauche modérée d’évoluer vers un social-libéralisme c’est demander l’impossible. Il ne lui reste que la « diabolisation » pour survivre. On y est. La descente aux enfers ne va donc pas s’arrêter.

Le cas du Front National peut se régler assez facilement. Ce qui le rend attrayant pour les électeurs de droite qui peuvent avoir été déçus par le quinquennat précédent, ce sont ses positions sur l’immigration. On comprend que son discours puisse plaire à tous ceux qui s’inquiètent de l’implantation de l’islam sociétal et des flux de l’immigration clandestine de plus en plus voyante, y compris en province. Mais l’ascension qu’il connaît se nourrit surtout de la déroute du Front de Gauche et de la débâcle du PS. Le « gaucho-lepénisme » n’est pas une invention. La patronne du FN vise clairement l’électorat de la gauche par les références qu’elle utilise, parodiant Jaurès : « la patrie est le seul bien des pauvres ». Elle défend le rôle de l’Etat, recours « à l’heure où la crise et la mondialisation font rage » et « colonne vertébrale de la France que nous aimons ». Elle défend les services publics, dénonce la politique libérale de l’UMPS, prône la retraite à 60 ans et le retour aux quarante ans de cotisations, fustige le « budget d’austérité fait pour les beaux yeux de la finance ». Pour Florange elle réclame une « nationalisation » du site que même Arnaud Montebourg n’évoque même plus, elle s’insurge contre les licenciements chez air France… Sa dernière invention, la « triple offensive  protectionniste en instituant des droits de douane et des quotas, monétaire pour corriger l’aberration économique et sociale de l’euro cher, et patriotique en instituant la priorité pour les PME française pour les achats de l’Etat »… navigue en plein « National… Socialisme ». On pouvait penser qu’avec la gauche au pouvoir, la France connait le pire. Eh bien, non, il y a le Front National et son projet catastrophique.   

C’est à l’UMP de représenter l’opposition responsable. Il est facile de démontrer à la part de l’électorat de droite qui réclame une alliance avec le FN, que celle-ci n’est pas possible. Le marquage à gauche de Marine Le Pen n’est pas compatible avec le libéralisme intellectuel et économique sur lequel la pensée de l’UMP se construit, ni avec l’idéal européen auquel sont attachés ses électeurs de la droite et du centre. Cette nouvelle identité du FN n’est pas conciliable avec l’UMP qui a prouvé à Villeneuve-sur-Lot qu’elle est capable de gagner en étant elle-même (Brignoles est un cas particulier). Sa stratégie est en train de se clarifier, ses positions prennent de la cohérence au fur et à mesure que le travail sur le projet avance. Le vote unanime des adhérents en juin 2013 a effacé le mauvais épisode de décembre 2012. La fracture que certains observateurs voulaient voir entre Jean-François Copé et François Fillon n’existe pas, il s’agit plutôt de différences de tempérament. Il y a des courants à l’UMP, comme dans toutes les familles politiques, mais la synthèse l’emporte désormais. Cela permet de gagner en lucidité et d’aborder toutes les questions délicates, avec en conséquence de retirer à Marine Le Pen son monopole du « parler vrai ». L’UMP doit jouer désormais la carte de « l’opposition responsable », celle qui peut proposer des solutions viables, correspondant à la fois à sa tradition humaniste et à son attachement à la liberté. L’UMP doit occuper sans complexe tout son espace politique de parti conservateur, libéral et social qui est la synthèse de la droite et du centre. Elle fera ainsi la preuve qu’elle est déterminée à aller au bout de ses idées sans s’occuper de savoir si cela fait le jeu du FN. Car ce sont ceux qui le font réellement qui le crieront le plus fort. C’est là encore un vieux logiciel bien dépassé. Le FN, c’est désormais le problème de la Gauche. L’initiative de proposer de réformer le droit du sol sur « la problématique des enfants nés de parents étrangers en situation irrégulière » rencontre l’assentiment de deux Français sur trois. Preuve que le parti peut retrouver la confiance des Français s’il propose les solutions raisonnables et crédibles à leurs problèmes et à leurs inquiétudes.

 


DE L’USAGE DE L’EPITHETE HOMERIQUE…

  Homère

Dans l’œuvre d’Homère, les noms des héros sont toujours accompagnés d’un qualificatif « générique » qui décrit le principal trait qui les caractérise. Ainsi évoque-t-on le « bouillant Achille », le « sage Agamemnon », le « divin Ulysse », … Cela peut aussi se présenter sous la forme d’un complément du nom, exemple « l’aurore aux doigts de rose », « Achille aux pieds légers », Athéna « la déesse aux yeux pers »…  La fonction littéraire de l’épithète jouait un rôle important dans l’expressivité du récit oral et permettait à l’aède de maintenir l’attention de son auditoire.

Dans le tohu-bohu politique actuel, on aurait bien besoin de l’épithète homérique pour décrire le caractère dominant chez chacun de nos politiques et rendre ainsi le décryptage de leur action plus facile.

Petit florilège de notre panthéon politique :

« Hollande l’indécis » ou encore « aux solutions débiles » pour saluer sa prestation dans « l’affaire Léonarda ». Difficile de faire plus bancale comme proposition en franchissant le mur du « çon » trois fois : abaissement de la fonction présidentielle, désaveu des procédures pourtant correctement suivies, méconnaissance des droits de l’enfant…

« l’irresponsable Placé » qui fait feu de tout bois et qui s’illustre par son appel « déplacé » à la reprise des manifestations de lycéens. Après que le Président ait parlé, on se demande s’il fait toujours partie de la majorité .

« Cazeneuve, l’aboyeur fiscal » dit encore « monsieur mille taxes » qui ne sait pas argumenter autrement qu’en faisant référence aux prélèvements de l’ancienne majorité qu’il sert comme une ritournelle à chaque occasion, en oubliant systématique deux dimensions : les effets positifs qu’ils ont eu sur la diminution du déficit de la France, et le contexte de crises aiguës dans lequel ils se sont produits. Cela s’appelle mauvaise foi et mensonge ! On voudrait bien savoir où passe tout l’argent prélevé car on cherche vainement les effets de son assommoir fiscal sur le déficit et sur la dette !

« Ayrault-le-pathétique », qui est aussi le « sombre Ayrault » tant il respire la joie de vivre, excelle dans les grandes envolées qu’il voudrait lyriques, pour répondre aux interpellations de l’opposition dans l’hémicycle. Il n’a que la « France » à la bouche, la « situation dramatique » qu’il a trouvée, « l’effort de redressement sans précédent que conduit son gouvernement »… Dommage « qu’on cherche ce qu’il a dit après qu’il a parlé » (Molière), car on ne trouve pas grand-chose au chapitre des réalisations concrètes. Des mots, des mots, rien que des mots, avec l’éloquence du « Sapeur Camembert »…

« L’évaporé Mosco » : pourquoi a-t-on l’impression à chacune de ses apparitions qu’il vient de fumer la moquette ? Est-ce sa (très) jeune concubine qui l’épuise à ce point qu’il ait l’air hagard ? Heureusement, il n’y a que lui pour croire à ses propres analyses glorieuses et optimistes sur l’évolution de notre économie. Il a effectivement réussi sa révolution copernicienne qui consiste à tourner en rond les deux pieds dans le même sabot, celui de l’économie administrée qui a échoué partout. Plus on charge les entreprises, plus on les aide ; plus il y a de dépôts de bilans, plus elles se portent mieux. Incroyable, non ? Rien ne marche : ni le Cice, ni les contrats de génération, ni les investissements, pas même la consommation… mais tout va bien, il faut y croire !

Le « cynique Sapin » pour qui les chômeurs ne sont qu’une courbe à inverser et qui annonce sans vergogne que les chiffres de septembre ne seront pas bons à cause … du « bug » du mois d’août à l’Insee. Il ne lui viendrait pas à l’esprit que c’est la faute à la politique de m… du gouvernement.

Le « fougueux Valls » plus populaire à droite qu’à gauche en raison de son discours sécuritaire, malheureusement plus velléitaire qu’efficace.  Sa coiffure d’empereur romain et son menton volontaire ne font pas de lui « l’idole des gauches ». 

Il y a aussi « Désir l’ectoplasme » aujourd’hui sur un siège éjectable pour avoir osé braver le verbe présidentiel ; il faut dire qu’il a, sur le PS, l’autorité d’un loukoum. Il faut voir l’état de division qui règne rue de Solférino et dans le groupe parlementaire.  Il confond toujours sa fonction avec celle de président de SOS Racisme. Qui osera le lui dire ?

Nous avons, dans l’opposition, « l’empesé Bayrou », « l’homme aux cent vertus » qui vous pond une sentence définitive et un jugement sans concession à chaque prise de parole. C’est l’homme des c-cé-certitudes, possesseur des sssolutions qu’il faudrait mettre en pratique. Son retour à droite est une bonne nouvelle : il est le héraut visible de tous ces anonymes déçus du « hollandisme ».

Nous avons « Fillon le téméraire », pressé d’en découdre, pas encore « Isnogoud » mais qui voudrait bien la place du khalife. Il ne suffit pas d’avoir un discours aux accents de Charles (le grand, pas le Téméraire) pour devenir l’homme providentiel.

Nous avons « le décomplexé Copé », ardent bretteur de la « droite sans complexes ». Discours bien utile en ces temps où les déçus de la gauche vont grossir les rangs urnés de l’extrême. Avec lui, c’est la promotion de l’UMP comme opposition responsable.

Et puis aussi « Raffarin le débonnaire » qui n’a pas son pareil pour vous déminer une situation explosive. Comment s’y prend-il ? Est-ce sa fréquentation des mandarins qui lui procure cette dialectique qui fait s’embrasser les montagnes ? Voilà un personnage bien utile pour rappeler quand il le faut, que « le chemin doit être droit, même si la pente est raide » (raffarinade).

Et puis encore, « Juppé le vieux sage ». « Vieux », ici, n’est pas injure mais renforcement de la qualité de sagesse dont on sait qu’elle ne vient qu’avec l’âge. En attendant, il mène sur Bordeaux une campagne municipale qui « décoiffe », bluffante de proximité et de modernité. Un rôdage pour d’autres échéances ?

Et pour terminer (provisoirement) voici notre "prince de l’amalgame" le « magicien Borloo » qui réussit le tour de force de faire vivre ensemble les milles grenouilles centristes sans qu’elles sautent de la brouette. Il vient d’y rajouter le crapaud Bayrou sans effrayer la gens centriste aux mille nuances. Fin argumenteur, il n’a pas son pareil pour plaider une cause en revenant à l’essentiel. Redoutable dans les débats et presque toujours sincère.

 


CES CHIFFRES DONT ON NOUS ABREUVE…

 

Pinocchio


25% des jeunes Français sont au chômage :

Faux : C’est le chiffre le plus utilisé par tous les politiques et journalistes. La vérité c’est que la catégorie statistique est inadaptée du fait que 60% d’une génération poursuit ses études. Le vrai ratio de la classe d’âge à la recherche d’un emploi est donné par Eurostat : 9%. En réalité seulement 1 jeune sur 11 est à la recherche d’un emploi. Pas de quoi parler de « génération sacrifiée ».

14,3% des Français sont pauvres :

Discutable : Le calcul choisi, 60% du revenu médian comme seuil de pauvreté, est discutable. Le fait d’avoir changé le seuil qui était de 50% avant 2008 a fait basculer le nombre de pauvres de 4,7 millions à 8,7 millions. Un gonflement qui ne correspond pas à une dégradation réelle. Le seuil actuel équivaut au revenu médian des années 70 : cela revient à dire qu’un pauvre bénéficie aujourd’hui du revenu des classes moyennes de cette époque.

1% d’immigrés en plus, c’est 1,2% de salaire en moins :

Erroné : Ce chiffre avancé par Marine Le Pen reposant sur une étude américaine des années 80 est démenti par l’immense majorité des études récentes. C’est un cliché facile à mettre en avant, mais la concurrence est faible entre travailleurs résidents et étrangers.

500 000 logements doivent être construits par an pour répondre aux besoins :

Surévalué : Ce chiffre est le Graal de la Ministre du Logement. Il est largement surévalué. L’estimation de 800 000 à 1 million de logements manquants est fausse. En réalité 350 000 logements construits chaque année suffiraient, si on tient compte du parc existant : 7,5% de logements vacants, notamment. La France compte 33,2 millions de logements pour 65 millions d’habitants. En stock de logements, elle se situe en bonne place derrière la Suisse et le Danemark !

3% du PIB, c’est l’objectif de déficit public à atteindre.

Fictif : Et la France n’est pas capable d’atteindre ce seuil magique, pourtant fictif. En effet, on divise un solde de ressources et de dépenses par la richesse produite annuellement. Pour être plus cohérent, il faudrait diviser le déficit des administrations publiques centrales (82,6 milliards en 2012) par les recettes (370,5 milliards) : résultat, les dépenses dépassent les recettes de … 22,3% !!! Autrement plus parlant.

ENCORE D’AUTRES CHIFFRES …

5 Ministres au Quai d’Orsay :

C’est aussi  5 cabinets ministériels (Laurent Fabius, Thierry Repentin, Pascal Canfin, Yamina Benguigui et Hélène Conway-Mouret), 53 conseillers, 63 secrétaires, 27 chauffeurs, 13 huissiers… Elle est pas belle la vie ?

Jour de carence :

La suppression du jour de carence dans la fonction publique va coûter 157 millions d’euros. Il avait permis d’économiser 164 millions en 2012.

Recherche soudeurs, désespérément :

Il manque 3 000 soudeurs selon l’UIMM, et jusqu’à 6 000 selon Randtsad (institut de recrutement). Le CAP soudage a été fermé par l’Education nationale en 1988 !!! Les formations existantes ne sont pas suffisantes bien qu’elles fassent le plein. La réforme de la formation professionnelle présentée à la fin de l’année ne résoudra rien : c’est une usine à gaz (ce qui ne facilitera pas la solution).

Débuts poussifs :

Moins de 13 000 contrats de génération ont été signés. On est loin des 75 000 prévus par le gouvernement d’ici mars 2014 … Une usine à gaz (encore) avait prévenu « l’amère » de Lille.

 


PING-PONG

 

  Ping-pong

Economie :

« Je ne fais pas de cadeaux aux patrons, j’essaie plutôt d’aider les entreprises ! » cette affirmation est du sombre Ayrault. Ouf ! Qu’est-ce que ce serait s’il était en guerre contre elles…. !

Léonarda :

« Si elle en fait la demande, compte tenu des circonstances, un accueil lui sera réservé, et à elle seule … » Voilà bien une posture propre à ce qui nous sert de président. Mais de quel droit ? Le président normal est-il au-dessus des lois ?

Réponse de l’intéressée : un bras d’honneur ! C’est celui de la France qui n’en sort pas grandi.

« L’émotion ne peut être la seule boussole d’une politique » dit manuel Valls qui juge en même temps la mobilisation des lycéens « légitime ». C’est le Valls à deux temps. Est-ce compatible avec « l’application ferme du droit » qu’il préconise. Question sans intérêt : si les socialistes étaient cartésiens, ça se saurait.

« Le pouvoir perd la boussole » affirme François Bayrou. Une manière soft de dire que le Président est cinglé, non ? Apparemment, lui, il l’a retrouvée sa boussole.

Sanctuarisation :

« La sanctuarisation de l’école ne doit souffrir aucune exception » exige notre Ministre de la Fabrique à Crétins. Donc, on en fait un lieu de « non droit » ! Concept stupide et curieuse conception des valeurs de la République.  On veut faire de l’école un refuge pour les multirécidivistes ?

« L’école n’est pas là pour exclure » commente la « Concubine notoire » et inspiratrice du pingouin. L’Etat de droit, si ! Ou alors, y’a plus d’Etat.

« On ne franchit pas certaines frontières. Et la porte de l’école en est une » rajoute-t-elle. Elle c’est la frontière de la connerie qu’elle n’hésite pas à franchir.

« Une décision d’humanité du chef de l’Etat… » nous explique le laquais Désir. Parce que c’est humain de séparer un enfant de ses parents ? Il est vrai que le mot « famille » n’a pas beaucoup de sens chez les socialistes.

Pronostic :

« Si Leonarda revient, Valls démissionne ! » prédit François Baroin. Dans ce cas-là, il ne restera plus au ministre de l’intérieur qu’à adhérer au … Modem !

Arrangements :

« pour faire des petits arrangements entre amis, ça a pris deux heures » fulmine Samia Ghali, candidate non grata à Marseille. Une découverte bien naïve du fonctionnement de son parti. Réponse dimanche soir !

Commentaire en guise de conclusion !

Il a suffi de quelques milliers de lycéens dans la rue, bien téléguidés par les habituels gauchistes, pour effrayer le Pingouin… Alors que des centaines de milliers de personnes défilant à plusieurs reprises n’ont pas réussi à la faire bouger d’un iota sur le « mariage homo ». La terreur intellectuelle de gauche est bien toujours la plus oppressive. Y a pas à dire !

 


LE QUINQUENNAT SARKOZY, PARLONS-EN !

Sarko elysée

Voilà l'inventaire (partiel) d'un bilan dont François Baroin ne veut pas et qu’il fait pourtant malgré lui :

Sur Europe 1, le député-maire de Troyes a expliqué qu'il ne participerait pas dans l'après-midi à ce débat organisé en réponse à plusieurs ténors d’opposition qui réclamaient un « inventaire » de ces cinq années.

« Au final, ce sera interprété comme le procès de Nicolas Sarkozy ... Or 2007-2012, c'est une période de crise sans précédent, qui n'a pas d'autre référence sur le plan économique et financier que la crise des années trente, ce qui veut dire que Nicolas Sarkozy n'est pas responsable de l'augmentation de la dette comme la gauche se tue à le faire et le dire », a-t-il expliqué, accusant François Hollande d'avoir menti pendant sa campagne présidentielle pour obtenir une « majorité de rencontre ». Il a ajouté : « c'est du nombrilisme, ça n'intéresse pas les Français, le regard porté sur ce quinquennat, c’est le travail des historiens, nous, nous sommes en responsabilité politique », rappelant ne pas être « un sarkozyste historique » et avoir eu des désaccords avec l'ancien chef de l'Etat, par exemple sur l'identité nationale. « Il a occupé un leadership exceptionnel, il a un rôle historique avec Mme Merkel dans le sauvetage de l'euro et des économies des Français et nous devons valoriser ce qu'il a fait. S'il y a un inventaire à faire, c'est plutôt observer, le constat, 18 mois après, des promesses de François Hollande ».

On peut en plus de ce commentaire qui a le mérite de rappeler le contexte, se remettre en mémoire tout ce qui a été fait en cinq ans. Les Français sont si oublieux. En voici un catalogue non exhaustif.

Des réformes qui ont marqué le pays en profondeur et qui sont un véritable progrès de notre démocratie (elles sont courageuses car les cinq premières réduisent son propre pouvoir de président) :

- La possibilité de recours individuel devant le conseil constitutionnel
- Modification de la constitution et Réduction des pouvoirs du Président de la République au profit du Parlement et des citoyens
- La limitation à deux mandats de cinq ans pour le Président de la République
- Nouveau droit donné aux députés de fixer un tiers de l'ordre du jour de l'Assemblée, leur permettant de mieux contrôler le gouvernement
- Réunion annuelle des deux chambres réunies à Versailles pour entendre le Chef de l’État
- La loi de représentativité syndicale qui les renforcera tout en favorisant le dialogue social.
- L'autonomie de l'Université réclamée depuis 1968 par P. Mendès-France, leader de la gauche. Même imparfaite, elle met à bas le tabou de l'égalitarisme et sera porteuse de fruits sur le long terme.
- Réforme des collectivités territoriales que depuis 20 ans aucun gouvernement n'avait réussi
- Réduction du nombre d’élus avec la création des conseillers territoriaux en lieu et place des conseillers généraux et des conseillers régionaux.
- Redéfinition des cartes judiciaires qu'aucun gouvernement précédent n'osait faire
- Ouverture de la saisine du Conseil supérieur de la magistrature aux personnes qui veulent mettre en cause le fonctionnement de la justice jusqu’à même sanctionner des magistrats
- Redéfinition de la carte des villes de garnison que personne n'osait faire
- Redéfinition de la carte hospitalière
- Mise en chantier de la modernisation du Grand Paris
- Rapprochement des policiers et gendarmes sous la même autorité, d’où une amélioration de 50% d’élucidation des crimes et délits
- Création du service civique volontaire (15 000 jeunes engagés pour 45 000 demandes en 2011 et 75000 en objectif 2014) 

Des résultats innombrables, et parmi les plus importants (pour ne pas lister ses 931 réformes):

- La réforme des retraites. Il fallait la faire. Nécessairement impopulaire, aucun des prédécesseurs n'avait eu le courage de l'affronter mais tous la disaient indispensable et urgente. 
- Mise en place du service minimum lors de grèves de secteurs publics
- La suppression de la taxe professionnelle (impôt imbécile selon F. Mitterrand)
- Effort considérable et sans précédent en faveur de la recherche et de l'Université ; et aussi le triplement du crédit d'impôt qui soutient la recherche des entreprises et permet un afflux de capitaux privés vers l'enseignement supérieur
- La suppression de la publicité à la télévision publique : les Français gagnent 20 minutes par jour
- *Revalorisation du salaire des enseignants (équivalent à un 13° mois) en contrepartie de leur réduction en nombre
- Réduction de la délinquance –17% ; des homicides –40% ; des atteintes aux biens – 28% ; de la délinquance de proximité – 40% ; et aussi de la mortalité routière
- Hausse de 20% du budget justice avec 1300 postes supplémentaires – Création de 9400 places de prison – Plusieurs mesures pour éviter les récidives (peines planchers, rétention de sûreté, traitements préventifs…) – Recouvrement des avoirs illégalement acquis par des condamnés, etc.
- Meilleure maîtrise de l’immigration (32 000 reconduite aux frontières de clandestins, naturalisation en baisse de 30%, 300 000 contrats d’intégration signés depuis 2007, etc.)
Emploi
- *La relance de l'économie par l'investissement et non par l'assistanat comme dans le passé qui ne donnait que des apaisements à court terme mais des affaiblissements économiques graves à long terme

- *L'aide à l'industrie automobile, industrie capitale et vitale pour l'économie française
- *La réduction de 160 000 fonctionnaires dont la pléthore plombent notre économie. Contrairement aux apparences, cette mesure est la plus efficace pour l’emploi 
- Création du statut d'auto entrepreneur qui s'avère un grand succès
- Création de 2,5 millions d’entreprises durant le quinquennat avec soutiens renforcés et simplifiés
- Amélioration de la flexibilité de l'emploi avec la rupture contractuelle
- Les demandeurs d’emploi ne peuvent plus refuser plus de deux offres d’emploi valables sans risquer de perdre leur indemnité
- *Développement de l’apprentissage au lieu de forcer des jeunes à suivre des études secondaires qui ne leur servent à rien
Agriculture
- *Quatre mesures phares en faveur de l’agriculture ont permis aux agriculteurs de dépasser la crise et d’envisager plus sereinement l’avenir et à 7000 jeunes par an de s’installer

- Maintien de la PAC au niveau européen
- *Allègement des charges sociales sur l’heure de travail agricole qui passe de 12,81€ de l’heure à 9,43 payé par la taxe sur les sodas de 0,02€ par canette. 
- *Amélioration des retraites agricoles (création d’un minimum, revalorisation, extension au conjoint)
Logement
- Encouragement de la construction (loi Scellier, pass foncier, prêts à taux zéro doublés) 

- Construction au total sur le quinquennat de 2 millions de logements dont 600 000 logements sociaux contre la moitié seulement entre 1997 et 2001
- *Modération des loyers par la modification de l’indexation
- *Instauration du droit au logement opposable (34974 ménages ont pu être relogés après recours)
Assistance
- *Augmentation de 30% du budget de logement des Sans abri qui est passé à 1,13 milliards

- *Annoncés en mars 2010, onze établissements de réinsertion scolaire fonctionnent désormais (cent cinquante élèves de 13 à 16 ans ont rejoint ces structures, 9 autres sont prévus en 2011)
- *Forte augmentation des bourses et des logements pour étudiants
- *Création du RSA (1,9 millions de foyers aidés – mais surtout, il n’est plus aussi intéressant qu’avant de ne pas travailler
- *Revalorisation de 25% sur 5 ans l’allocation adulte handicapé et le minimum vieillesse
- *Création d’un prime pour les salariés des entreprises dont les dividendes augmentent
- *Assouplissement des accords d’intéressement des salariés aux fruits de leurs entreprises

Économie (chiffres selon l’Insee)
- Augmentation de 4% du pouvoir d’achat des Français durant le quinquennat 

- Et diminution de 1 million du nombre de personnes qui gagnent moins de 15 000 € par an

J’ai repéré d’un * les mesures ci-dessus à fort impact social ou favorables aux chômeurs. On voit qu’elles sont nombreuses et contredisent radicalement l’idée d’un gouvernement pour les riches.

Le quinquennat de Nicolas Sarkozy a été celui des promesses tenues malgré les crises successives. L’homme n’est peut-être pas parfait, mais son action aura été souvent déterminante. Est-il allé au bout de ses projets. Certes non, ce serait oublier que la politique c’est « l’art du possible ». Tout simplement. Ceux qui parlent de « relents du sarkozysme » devraient s’inspirer de ce qui a été fait plutôt que de camper dans le déni permanent de la réalité. Ils insultent par leur mépris les millions de Français qui sont fiers de l’œuvre accomplie et de ce fait sont restés attachés à son auteur.


MAIS QUELLE MOUCHE A PIQUE FILLON ?!!

Francois-Fillon profil


« Eh, quand est-ce qu’il arrête ses conneries, Fillon ? »

Cette interpellation d’une connaissance connue pour ses opinions à droite mais ni adhérente ni sympathisante de l’UMP en dit long sur l’état de l’opinion à l’égard de François Fillon. La descente de sa cote d’amour dans les sondages n’est donc pas imaginaire.

Voilà pourtant un homme qui a la réputation d’être un bon gestionnaire. Avec Nicolas Sarkozy, il a su à la tête du gouvernement limiter la casse. Lors de la crise de l’Euro, en 2010-2011, il a su faire les ajustements budgétaires avec des prélèvements qui n’ont pas plongé le pays dans la récession, tout en faisant passer le déficit de 8% à moins de 5%. Une gestion sérieuse, reconnue par la cour des Comptes, qui a permis à la France de respecter la trajectoire de réduction des déficits en accord avec l’objectif défini par Bruxelles.

De même, à la tête des Pays-de-la-Loire, il avait fait la démonstration de ces mêmes qualités, dont les électeurs abusés par la propagande démagogique du « ko social » en 2004, ne lui ont pas été gré puisqu’il a été battu, laissant une région peu endettée avec un niveau d’investissement élevé et des dépenses de fonctionnement maitrisées.

Bon gestionnaire, il n’est pas non plus un mauvais politicien, qui a plutôt l’habitude de « parler vrai », comme en témoignent ses écrits sur l’Etat réel de notre pays et ses déclarations sur « l’Etat en faillite ». Son positionnement comme « gaulliste social » le classe sur l’échiquier comme appartenant à la droite modérée, même si cela ne veut pas dire mou sur les convictions. Fillon, avec son air de premier de la classe sage, est en réalité une lame d’acier. Les propositions qu’il fait sur le plan économique sont cohérentes et plutôt attendues par l’électorat de la droite et du centre, et il fait une analyse fine et intelligente de l’état de la société et de la situation politique dans notre pays. Le soi-disant dérapage sur « le vote pour le moins sectaire » bien exploité par la concurrence et le tam-tam médiatique, assisté par le chœur des vierges effarouchées, n’est qu’un épiphénomène dont on sait qu’il ne repose pas sur les convictions racistes qu’on lui prête.

Alors, qu’est-ce qui cloche ?

Son discours devrait faire mouche. Il fait « flop ». Pour trois raisons.

D’abord, parce que l’opinion de droite n’a pas encore fait son deuil de la défaite de 2012, qui n’est toujours pas assimilée à un échec, mais à une demi-victoire par le faible écart réalisé par Nicolas Sarkozy, alors que pendant des mois on l’avait assigné à résidence dans les bas-fonds de l’impopularité. On dit qu’il faut deux ans pour faire son deuil… Nous sommes encore en période de nostalgie sarkozyenne, renforcée par les erreurs de son successeur qui a plongé notre pays dans un marasme historique et une hystérie fiscale sans précédent. Aller contre ça, c’est pisser contre le vent. L’opinion attend le « retour », comme elle attendait celui de « l’Aigle » en 1814. Et comme l’intéressé est bien vivant et montre des signes d’intérêt…

Ensuite, le traumatisme de l’élection ratée de la présidence de l’UMP, l’année dernière, n’est pas encore oublié. J’entends encore des reproches à ce sujet et mes interlocuteurs ont tendance à renvoyer dos à dos Fillon et Copé. L’atteinte a été plus profonde qu’on ne croit. Tout ce qui va dans le sens d’une absence de cohésion est d’autant plus mal vécu. Il faut donc laisser du temps au temps. Jean-François Copé semble l’avoir compris. La « vaisselle cassée » de François Fillon tombe plutôt mal.

Enfin, parce qu’il intervient à contretemps du temps politique. C’est comme dans un orchestre : quand un musicien a un temps d’avance, il fiche la mélodie en l’air. Il nous joue la « symphonie présidentielle » quand l’opinion attend le « concerto municipal ». Il ne faut pas s’étonner que le résultat soir discordant. L’opinion n’est pas prête à entendre des propositions pour 2017, alors que les gens sont plongés quotidiennement dans des difficultés sans nom pour trouver un emploi, pour faire face à leurs impôts, pour acheter de quoi manger ou pour se loger. Les élections sont si loin, alors qu’on vient tout juste d’en sortir.

Il y a pourtant une raison qui le pousse à agir 

... Peut-être la seule vraie : François Fillon sait que Sarkozy va sortir du bois et il connait « l’animal » : il part à fond, et ensuite il accélère. Avoir un peu d’avance ne ferait pas de mal. Seulement voilà, il ne faut pas confondre vitesse et précipitation.

François Fillon paie le prix de sa précipitation. 

 

 


ENTRE MACHIAVELISME ET CYNISME…


Ayrault sombre  Marine le Pen 2013


Machiavel n’est pas mort.

En essayant de se défausser de leur responsabilité sur l’UMP à propos de la victoire du FN à Brignoles, le sombre Ayrault et Cazeneuve essaient d’accréditer l’idée d’une alliance possible avec l’extrême-droite pour décrédibiliser l’UMP et rejeter la faute sur elle. Surprenant après avoir appelé à constituer un "Front Républicain": que peuvent y comprendre les électeurs socialistes ? Ou ils sont idiots, ou ils font preuve de machiavélisme. Je penche pour la deuxième hypothèse.

La victoire à Brignoles de Laurent Lopez qui devient conseiller général dans le cadre d’une élection cantonale partielle témoigne certainement de la bonne santé du FN, mais sa signification est volontairement exagérée par la bulle médiatique : Brignoles a toujours été une terre du ras-le-bol et de la protestation et, la crise aidant, le FN progresse un peu partout en France. Rien ne prouve que son succès à Brignoles indique un mouvement durable et irréversible.

Front ou réflexe républicain ?

D’abord, même récusé par une partie de la droite, le «front républicain», contrairement aux attentes, a largement fonctionné : le taux de participation a atteint 47,47 %, soit treize points de plus qu’au premier tour. Les électeurs de gauche et de droite se sont mobilisés, en nombre insuffisant il est vrai, pour faire barrage au Front. Ensuite, on a comparé Brignoles à Dreux où, en 1983, le FN avait remporté une municipale à la suite d’une alliance avec la droite classique. Ce n’est pas le cas de Brignoles.  En 2013 : la gauche, absente du second tour, a passé la main à l’UMP, dont la candidate a obtenu 46 % des suffrages sur un territoire où elle est d’habitude éliminée, preuve que des socialistes ont voté pour elle. L’autre différence, c’est que le FN ne prend pas seulement des voix à la droite, il est porté par une fraction non négligeable de l’électorat de gauche, probablement en provenance du PC. Enfin, la mobilisation anti-FN a entraîné une aussi forte mobilisation pro-FN comme en témoigne le gain en voix de son candidat. En conclusion ce que l’on retiendra de cette agitation dans le landerneau politique, c’est que l’électorat fait mieux son travail que les partis et que le « réflexe républicain » n’a pas besoin de mots d’ordre pour fonctionner.

Les déclarations politiques et les médias tentent d’entretenir une peur maladive dans l’opinion à propos du FN. Le « Nouvel Obs » a publié jeudi dernier un sondage qui place le FN au premier rang, à 24 % des suffrages aux élections européennes de 2014, assorti d’un titre de couverture : « Le sondage qui fait peur ». Au lieu d’agiter ce réflexe on ferait mieux de démonter la mécanique du Front et de montrer qu’il nous conduit au précipice. Les partis politiques, à commencer par l’UMP, en ont les moyens s’ils veulent s’en donner la peine.

L’extrême droite n’est pas à droite.

L’extrême droite constitue un danger pour les idéaux républicains, pour notre économie, pour nos institutions. Commençons par dénoncer son appartenance à la « droite ». Contrairement à ce que pensent nombre d’électeurs de la droite traditionnelle, le parti de Marine Le Pen n’est pas un prolongement « en plus ferme » de la droite. La confusion repose sur son classement sur l’échiquier politique. Aujourd’hui, le FN s’apparente par son programme à un parti de gauche que ne récuserait pas Besancenot. Il suffit de s’arrêter sur son programme.

Quand on le lit, on est stupéfait de ses incohérences, de ses approximations et, au total, de son ineptie. Qu’on en juge : avec le FN, on aura la retraite à 60 ans, une fiscalité plus progressive notamment sur le capital, la revalorisation de l’indice de la fonction publique et des retraites paysannes, un SMIC réajusté à la hausse, le financement des déficits sociaux par les droits de douane… parce que la France, ayant procédé à une « sortie ordonnée de l’euro », rétablira à ses frontières la protection et le péage. Et ce ne sont là que quelques exemples de la politique qui relancera enfin la croissance… Mais aussi la guerre contre les « profiteurs » (les grands groupes) et les « usuriers » (les banquiers), et un bric-à-brac étatique et socialisant directement puisé dans l’antique « programme commun » de la gauche en 1981. Voilà de quoi attirer les électeurs du PC et ça marche puisque 45% des ouvriers votent FN. Il suffit d’ajouter la lutte contre l’invasion des immigrés et l’insécurité (thèmes hérités de sa tradition), et la boucle est bouclée pour abuser des électeurs de droite. Demain, on rasera gratis !

Le cynisme sans fausse pudeur.

Comme on ne peut pas mettre ce fatras sur le seul compte de l’incompétence –Mr Philippot sort de l’ENA-, on est bien obligé de l’attribuer au cynisme. Cette compilation pittoresque résulte d’une reprise méthodique de tout ce qui peut « imprimer » auprès des électeurs excédés. En fait cette collection de mots d’ordre travestis en solutions ne vise pas à gouverner. Seulement à plaire et à répondre aux humeurs, ce qui est une des définitions du cynisme en politique. Et le cynisme est porté ici à un niveau exceptionnel de rusticité et d’aplomb.

Voilà pourquoi il n’y aura jamais d’alliance entre l’UMP et le FN.  En dehors des thèmes relatifs à la sécurité et à l’immigration, il n’y a rien de commun entre les deux qui puisse justifier la moindre convergence. J’ajouterai qu’il y a aussi une barrière historique : celle qui fait que les gaullistes ne s’associeront jamais avec des gens qui étaient dans le camp de ceux qui ont tenté de tuer le Général De Gaulle.

Entre machiavélisme et cynisme, il y a une voie : celle de la vérité et de la raison. A l’UMP de l’emprunter avec un programme crédible et des voix accordées.

 


SOUS LES FEUX DE L'ACTU

 

Longue vue de pirate

Brignoles : Comment on transforme une victoire anodine en trophée. Anodine parce que c’est un canton que se disputent le PC et le FN et qui a déjà élu un conseiller FN en 2011. Anodine parce que cette victoire est due en premier à l’effondrement de l’électorat communiste qui vote pour l’extrême droite et à l’abstention de celui du PS. Victoire impossible de la candidate de l’UMP qui ne pouvait pas  gagner même en mobilisant son électorat, ce qu’elle a réussi. Mais trophée pour le F-Haine parce que cette victoire tombe au moment où le parti de Marine le Pen est placé en tête pour les européennes.

Brignoles, encore : « Je ne suis ni de gauche, ni de droite, j’ai même une forte tendance socialiste à la Jaurès ! » Laurent Lopez. Tout est dit ! Avis aux électeurs de droite qui vote sans regarder.

Brignoles, toujours : « Je mise sur mes résultats pour contrer le FN » François Hollande. Voilà qui va rassurer Marine Le Pen !

Brignoles, enfin : « La victoire de Brignoles est le résultat de la stratégie toujours plus à droite d’une partie de l’UMP » Yves Jego, UDI. Ce n’est pas l’UMP qui est de plus en plus à droite, ce sont les électeurs, aurait commenté le regretté Edgar Faure. La preuve : Bayrou revient à droite où sont venus se réfugier ses centristes.

Incongru : le drame de Lampedusa serait dû à l’indifférence coupable de l’Europe. Ben voyons ! Comme disait Rocard : « on ne peut pas accueillir toute la misère du monde ! ». Que penser de ces réfugiés syriens débarqués à Malte et qui rêvent de la Suède, pays des Droits de l’Homme où il y a de belles maisons !!!

Ecologie : Le Conseil Constitutionnel a repoussé la QPC concernant la loi interdisant l’extraction des gaz de schistes en France. Ce que le Ministre en charge a salué comme une victoire juridique, écologique et politique. Notre âne Martin n’a pas parlé de défaite économique, évidemment.

Essentiel : notre pingouin national est en visite en Afrique du Sud avec sa concubine qui a prévu de rencontrer sur place un couple de lesbiennes. Vous en voyez certainement comme moi le grand intérêt pour l’avenir de notre pays. A moins qu’elle ne soit lasse de notre grand méchant mou… Elle sera accompagnée dans cette démarche par la Garde des Sots : on voit déjà le couple d’enfer !

Rififi : Chauffe Marseille ! La primaire socialiste se termine en joyeuse guéguerre des roses avec crépage de Chignon entre Samia et Marie-Arlette. La Ministre s’est prise une veste mémorable ce qui ne peut être, d’après elle, que le résultat de fraudes. Quand on est désavoué, c’est toujours parce que le vote a été une « mascarade ». On entend ça partout quand le résultat n’est pas celui qu’on attend. Mais ça promet pour le 2ème tour. Le désir va avoir du boulot pour faire la photo de famille.

 


A AMSTERDAM...

 

100_0986 P1110401  P1110409  Redlight-district-a-amsterdam

Voilà une escapade sympa à faire à la fin de l’été : Amsterdam. Avec un peu de chance, vous n’aurez pas de pluie, le temps est encore doux et il n’y a plus la presse des touristes. Nous y avons passé quatre jours, avec un couple d’amis, et c’est le bon tempo. A souligner pour l’organisation, l’intérêt des « packages » proposés par l’agence de la SNCF, qui propose une combinaison voyages-hôtels à prix très concurrentiel, avec un large choix en gamme et en options. Pour notre part, nous avons choisi d’héberger à l’Ibis Style Centraal Station, tout près de la gare d’Amsterdam et bien situé au cœur de la ville touristique. Nous avons opté pour une combinaison TGV-avion qui nous permettait d’arriver en début d’après-midi et de repartir de même, ce qui, par rapport au train fait gagner une journée sur place pour un coût sensiblement identique. Bien pratique aussi, et à conseiller : acheter les billets en ligne pour les musées que vous souhaitez visiter. Cela évite de faire la queue. Certains imposent une heure pour s’y rendre. C’est dire, même en moyenne saison.

Il y a deux chansons qui évoquent Amsterdam : celle de Brel, incontournable par sa puissance et que tout le monde connait, et celle, un peu oubliée, de Guy Béart. Elle m’a poursuivie comme une ritournelle au gré de nos ballades.

Notre premier après-midi, celui de notre arrivée, nous l’avons consacré au cœur de la ville avec son église, la Oude kerk, l’ancienne cathédrale aujourd’hui vide et utilisée pour des expositions, à « l’église dans un grenier » utilisée par les catholiques obligés de se cacher au moment de la « réforme » calviniste et surtout en fin d’après-midi, à parcourir le « quartier rouge » avec ses vitrines ornés de « jolis corps », comme nous dit Brel, et ses boutiques consacrées explicitement au sexe, ses coffees-shop où l’on fume librement le cannabis. Enfin, pas nous. Pour le dîner, un excellent repas dans un restaurant indonésien, conseillé par notre guide Hachette.

« A Amsterdam, il y a Dieu, il y a les dames.
J´ai vu les dames de mes yeux, j´ai pas vu Dieu à Amsterdam.
 »

P1110474  100_0959  P1110453  P1110460

Le lendemain matin, nous avions au programme une promenade en bateau sur les canaux. Pour rejoindre le point d’embarquement, nous avons suivi un itinéraire qui nous a permis de faire halte au « Bejinhof », charmant lieu empreint de calme et de poésie et au marché aux fleurs surtout pittoresque par la multitude de pochettes de bulbes qu’on y expose pour la vente. Le parcours de la compagnie « Amsterdam canal cruises » nous a permis de découvrir les principaux canaux bordés de leurs maisons si caractéristiques, d’entrevoir le port et une partie de l’Amstel. L’après-midi sera consacré au musée des sacs à main dans la magnifique maison Tassen et à la Rembrandthuis, reconstituée à l’identique de celle du vivant du peintre pour l’ameublement.

« A Amsterdam, il y a les eaux, il y a les âmes.
J´ai vu les eaux dans les canaux, j´ai pas vu d´âme à Amsterdam.
A Amsterdam y a des vélos et y a des trams
et des bateaux qui font font l’amour au carrefour à Amsterdam.
 »

P1110580  P1110536  P1110526  P1110439  P1110527

Au matin du troisième jour, les jambes commencent à tirer un peu, mais rien de bien grave. A Amsterdam, il y a le vélo, le tram, comme dit la chanson, et le métro. Mais la ville est petite et se parcourt facilement à pied, à condition de faire attention aux vélos qui circulent en grappes de dix, quinze, parfois plus, à toute allure. Drôle de voir ces cyclistes campés sur leur machine noire, droits comme des cierges, pédalant d’un geste souple, pour vaquer à leurs occupations. Nous avons trois musées au programme : le Rijcksmuséum, le Van Goh et le Tedelijk. Ils sont situés les uns à côté des autres. Pour les rejoindre, nous suivons les bords majestueux du Herengracht puis du Keizersgracht, l’occasion d’admirer la « Bartolotti Huis » et de nombreuses autres maisons splendides.

« A Amsterdam y a des florins avec des diams
et tout s´achète et tout se vend, même le vent, à Amsterdam.
A Amsterdam, il y a Van Gogh, il y a Van Dam…
»

P1110541  P1110545  P1110552  P1110564

Le Rijcksmuseum entièrement rénové est une merveille, à l’extérieur et encore plus à l’intérieur. La nouvelle scénographie beige et taupe met en valeur les œuvres dans une atmosphère douce et chaleureuse. Même à midi, la foule se presse devant la fameuse « ronde de nuit » de Rembrandt. Tout près, le musée Van Gogh offre un parcours pédagogique sur « la vie du peintre à l’œuvre » de ses débuts jusqu’à la fin de sa vie. L’occasion de voir son art évoluer et de rencontrer quelques-uns de ses chefs d’œuvre. Enfin juste à côté, le musée d’art moderne, agrandi d’une magistrale coque en forme de baignoire nous offre l’hospitalité de sa superbe cafétéria où nous dégustons de délicieuses salades composées. Sur notre parcours nous retrouvons un ensemble composite d’œuvres de toutes sortes du mur peint de bandes colorées aux sculptures les plus improbables, en passant heureusement par la rencontre avec quelques Miro, Mondrian ou Kandinsky. Le summum est atteint avec cette composition bricolée en papier coloré, digne d’un patronage laïc, élevée au rang d’œuvre d’art majeure : décadence consommée ! Question : l’art contemporain est-il définitivement un attrape-cons ?

Après cet épisode riche en art, une petite pause d’impose. Nous prenons tranquillement la direction de la maison d’Anne Frank qui ne désemplit pas et où nous avons rendez-vous à 19H. Nous passons devant quelques établissements de diamantaires, cette autre activité amsteldamoise, héritée de son passé colonial.

Nous passons une bonne heure dans la maison de la petite juive dont le journal a fait le tour du monde. Evocation émouvante de lieux restés presque intacts et poignante par les images de la barbarie nazie.

Il nous faudra bien le réconfort d’un repas succulent pris chez Belhamel, dans son décor art déco brun et or, pour nous remettre de cette longue journée. Demain matin, grasse matinée avant de prendre le chemin du retour.

P1110517  100_0980  P1110470  P1110488

« A Amsterdam, il y a Dieu, il y a les dames.
J´ai vu les dames de mes yeux, j´ai pas vu Dieu à Amsterdam.
A Amsterdam, voici des pigeons qui s´enflamment
devant les belles qui ruminent dans les vitrines à Amsterdam…
 »


« A Amsterdam y a du haschich par kilogrammes… »

 * cliquer sur les photos pour les agrandir.


L’ECONOMIE FRANCAISE ENCALMINEE

La croissance en panne

Le redémarrage de la croissance mondiale est avéré et sauf pépin majeur déclenché par la crise de la dette américaine, elle devrait progressivement s’affirmer, même si la Chine peine toujours à retrouver ses taux habituels. En Europe, ça va mieux aussi. Reste la France où l’on doit se contenter d’une timide sortie de récession et d’une croissance voisine de zéro.

Le frémissement auquel s’accroche le pouvoir est évidemment dû au contexte extérieur. Les moteurs de l’économie française sont toujours en panne. Les investissements ne décollent pas. Ils sont pourtant la clé du redémarrage. La consommation est erratique d’un trimestre sur l’autre, au gré des périodes de soldes et des achats de nécessité. Les prévisions plus optimistes des organismes dits « compétents » ne doivent pas nous cacher la réalité. La France est encalminée et l’on ne voit pas de vent vraiment favorable arriver. Au contraire, il faut tout craindre de l’exécution du budget 2014 qui succédera à un exercice 2013 lui-même calamiteux puisque sur 30 milliards d’impôts prélevés, seulement 15 sont rentrés. Un trou de plus à combler et de nouveaux prélèvements en vue.

L’économie française traverse une période de « stop and go » bien connue des économistes, assez classique dans les stratégies de relance de « type keynésien ». On prélève de l’impôt pour relancer la consommation en espérant qu’elle déclenchera la mise en route du second moteur qui est celui des investissements, qui, à son tour relance la machine à exporter. C’est la version vertueuse. Mais quand le prélèvement touche les consommateurs et assèche leur pouvoir d’achat, que la masse des capitaux publics injectés n’est pas suffisante faute d’argent disponible et que le rendement de l’impôt n’est pas au rendez-vous, c’est la spirale des effets pervers qui prend le dessus. La consommation fait un rebond mais s’éteint aussi vite, n’est pas suffisante pour redonner confiance aux entreprises qui restent frileuses. Ce qui explique qu’on ait cette évolution cahotique d’un trimestre sur deux du taux de croissance. : en 2013, 0% au 1er trimestre, 0,5% au second, 0,1 attendu au 3ème et peut-être 0,4% au quatrième, mais rien n’est moins certain.

Les prévisions pour 2014 semblent meilleures, mais on ne sait pas quels effets auront les 12 milliards de prélèvements sur les ménages. On peut craindre le pire. Quant aux entreprises, on promet de baisser leurs charges mais on commence par porter à 38% le taux de prélèvement sur elles. Allez y comprendre quelque chose. Le gouvernement fait régner l’insécurité fiscale en permanence, ce n’est pas le meilleur moyen pour inciter à investir. De la même façon, on ne tardera pas à voir les effets désastreux de la loi Duflot sur les investissements privés dans le logement locatif et ses conséquences sur le secteur du bâtiment, un des principaux moteurs de l’économie. A cela s’ajoutera la fiscalité verte qui n’apparaîtra qu’après les municipales.

Le gouvernement s’entête, par idéologie à renforcer les moyens de l’économie administrée : préférence pour les emplois aidés coûteux plutôt que le soutien à l’emploi réel, dispositifs alambiqués tels la baisse des charges en passant par le crédit d’impôt, ce qui est un autre moyen de faire tourner la machine étatique pour établir un contrôle tatillon sur les entreprises, alourdissement des réglementations alors qu’il faudrait simplifier, multiplication des aides d'assistance… Comme ça n’a jamais marché nulle part, on est assuré du résultat. En attendant la France s’enfonce, les déficits publics diminuent virtuellement mais la dure réalité c’est l’augmentation des prélèvements obligatoires qui atteignent des sommets dignes d’un pays collectiviste, et l’envolée de la dette publique qui atteint maintenant les 1925 milliards d’euros et quelques poussières.  Mais puisqu’on vous dit que tout va bien comme nous l’a assuré hier soir Mme Vallaud Belkacem !

 


LA GAUCHE AUX ABOIS

Fin du monde tintin

L’élection de Brignoles où la gauche une fois de plus ne sera pas au second tour agit comme un révélateur. Elle est intéressante parce qu’elle intervient à la suite de deux annulations consécutives en 2011 et 2012 et permet de mesurer les évolutions des votes. La cuvée 2013 qui voit l’extrême droite réaliser pratiquement 50% des suffrages exprimés (40% FN + 10% dissident) se caractérise par un effondrement du vote des électeurs de gauche et une faible mobilisation de ceux de droite dans un canton où Nicolas Sarkozy a fait 58%. En réalité, le Front National ne progresse pas en voix et construit son score sur cette abstention massive (deux électeurs sur trois). Il ne représente en fait que 15% des inscrits. Il bénéficie du seul électorat mobilisé, ce qui lui permet de parler de « dynamique », ce qui n’est pas faux.

Il faut reconnaître que les partis dits de gouvernement sont en crise partout : le PS est secoué par des divisions et des surenchères entre partisans de la ligne sociale-démocrate et une gauche plus marquée, les Verts se débattent dans leurs querelles byzantines dont ils ont le secret, la gauche de la gauche est divisée entre le PC et la stratégie de Mélenchon qui n’arrivent pas à converger pour les prochaines élections. A droite, c’est guère mieux, le revirement de Bayrou fait sourire et après le temps des amours, on s’attend à une querelle de leadership à l’UDI, dès l’année 2014 passée, quant à l’UMP, la stratégie offensive de Fillon annihile les efforts de reconstruction entamés par Jean-François Copé.  Il faut bien reconnaître que tout cela n’est guère motivant pour l’électeur lambda.

Néanmoins, il ne fera pas bon être classé à gauche pour mener une liste municipale. La cantonale de Brignoles reste un avertissement sévère au gouvernement. Le PS est le premier perdant parce que la preuve est fournie que la politique économique et sociale conduite par Hollande a fait sauter toutes les charnières qui reliaient les communistes, les écologistes et les socialistes. Une opposition forte se manifeste à gauche avec les mélenchonistes à la manœuvre, qui profite en premier lieu au FN. Le PS est divisé sur la parade à opposer au FN, se trompant une fois plus d’enjeu, confondant le résultat avec la cause.

La période qui s’ouvre va être compliquée à gérer par l’exécutif. Le mécontentement qui s’est exprimé traduit un désaccord profond avec les méthodes sociales-démocrates. Pour espérer s’en sortir il lui faudrait prendre des décisions qui ne pourraient qu’aggraver la crise nationale. Il n’a aucune marge manœuvre. Il est assiégé par une partie de ses députés qui réclament des mesures en faveur du pouvoir d’achat, mais les caisses sont d’autant plus vides que les recettes ne rentrent pas, et il en est réduit aux expédients pour trouver un peu d’argent. Il tente de mettre un peu de baume en multipliant les décisions d’assistance telles que la généralisation du tiers payant aux médecins ou l’instauration d’un RSA jeune non financé. Il est dans les sables mouvants et plus Manuel Valls gesticule, plus le gouvernement s’enfonce dans l’impopularité. Car la tête de l’Etat a beau s’agiter, président en premier, courir la France, se démultiplier en visites sur le terrain, partout l’accueil est le même : troublions de la manif pour tous avec drapeaux et sifflets, huées, ou tout simplement indifférence.

L’élection de Brignoles produira-t-elle l’électrochoc qui permettra à la droite de retrouver sa lucidité ? Contrairement à ce que croit Marine Le Pen, son mouvement n’est pas encore en mesure de parvenir au pouvoir. Pour cela, il faudrait que le corps électoral ait envie de se mettre une balle dans la tête. Le Front est pour l’instant incapable de transformer un essai local en succès national, car si la cote d’amour de sa patronne est forte, sa cote de rejet l’est deux fois plus. Mais sa capacité de nuisance est énorme, car il prend des suffrages à l’UMP, mais surtout au PS grâce à la mue d’un programme libéral sous Le Pen père devenu «socialiste national » avec la fille, tout-à-fait approprié pour capter les voix populaires et ouvrières. Dans ce contexte, la droite républicaine a une belle carte à jouer si elle veut bien s’en donner les moyens.

 


CETTE REVOLTE QUI MONTE

 

Revolution-francaise

 

Le résultat de la cantonale partielle de Brignoles est tout sauf surprenant. Les grandes orgues médiatiques, comme d’habitude, tonnent en chœur avec la gauche contre le péril du FN, appellent au « Front Républicain », alors que l’essentiel n’est pas là. Non le FN n’est pas devenu le premier parti de France. Non, son candidat n’a pas gagné une voix de plus, il bénéficie de l’amplification mécanique de son score par la faible participation et probablement de voix mélenchonistes venues en renfort. Car l’essentiel c’est que deux Français sur trois ne sont pas allés voter dimanche dernier. Les perdants de l’abstention sont évidemment en premier les candidats de gauche mais aussi celui de l’UMP victime de son message brouillé et de la querelle au plus haut niveau. On notera que si les écolos avaient fait liste unique avec la gauche, c’est l’UMP qui aurait été éliminée. A chacun d’en tirer les leçons.

Le pingouin voulait réenchanter le rêve français : manifestement c’est le contraire qu’il a produit. Un cauchemar. L’exaspération n’est pas dans ces indignés chers à Stéphane Hessel qui serait bien surpris de les trouver là où ils sont aujourd’hui. La preuve en est que les cortèges syndicaux sont réduits aux professionnels et peu suivis. Mais partout on ne croise que des gens prêts à en découdre. Ce sont plus de 300 000 chefs d’entreprises qui ont ralliés les « Tondus » en guerre contre les charges patronales, les médecins ne sont pas en reste avec l’association « les médecins ne sont pas des pigeons » et battent le rappel, le Mouvement pour la liberté et la protection sociale multiplie les démarches d’incitation à quitter la Sécurité sociale, des appels à la grève de l’impôt se multiplient sur la toile, et jusqu’aux grandes surfaces de bricolage qui bravent l’interdit  en passant outre une décision de justice qui leur interdisait d’ouvrir le dimanche, soutenues dans leur démarche par un « collectif des bricoleurs du dimanche ». Enfin, ce sont des Français par dizaines de milliers qui se sont mobilisés sur internet pour défendre le bijoutier de Nice comme un cri envoyé à la justice qui n’ose plus punir.

Le pouvoir et les politiques auraient tort de négliger ces rebellions aux accents juvéniles et pourtant sérieuses. La preuve en est le succès de Frigide Barjot qui a réussi à jeter des centaines de milliers de Français dans la rue pour protester contre le mariage pour tous. Le potentiel de révolte est énorme et ne demande qu’à cristalliser. Il faut craindre une fédération de ces colères éparpillées mais ayant la volonté commune de défier un Etat devenu oppresseur.  Ce sont des initiatives spontanées dont la capacité à rassembler repose sur la légitimité des multiples ras-le-bol qu’ils soient d’ordre fiscal, éthique, éducatif, identitaire ou sécuritaire.

Face à cette grogne qui monte, le gouvernement s’entête à ne gérer que l’accessoire et à tenter de contenter son électorat. La réforme des rythmes scolaires, la création d’une allocation pour les jeunes précaires (une de plus), la généralisation du tiers payant chez les médecins, autant de dépenses qui vont à l’encontre de l’essentiel qui est l’ardente obligation de désendetter l’Etat. Son modèle d’économie administrée, qui a échoué partout, nous conduit droit dans le mur. Mais dans l’opposition on ferait bien de prendre aussi la mesure de cette situation : aborder les problèmes du réel, en finir avec les querelles byzantines, proposer des solutions crédibles et audacieuses. Et laisser de côté, pour un autre moment, la querelle du leadership.

Ce que nous annonce le résultat de Brignoles, ce n’est pas une vague bleu-marine, mais un « tsunami » aux municipales et aux européennes, si rien ne change avant la fin de l’année dans les comportements et les discours. A l’opposition républicaine de faire son boulot avec détermination en se saisissant de l’essentiel : fiscalité, compétitivité, identité, sécurité.

 


BUDGET 2014 : ECONOMIES FICTIVES ET VRAIS IMPOTS

Contribuable détroussé

Et d’abord en finir avec la tirade minable servie en boucle par Ayrault et son Casanova des finances à l’assemblée et sur les plateaux de télé dès qu’on les interpelle sur leur délire fiscal. Oui, la dette a augmenté de 600 milliards sous Sarkozy, oui Fillon a prélevé 30 milliards d’impôts : mais il y a des raisons à cela. En 2009, tous les états européens, y compris l’Allemagne, ont subi avec la chute des recettes liées à la crise, des déficits qui allaient de 5 à 12% du PIB. Au sortir de cette crise, le gouvernement Fillon avait réussi à réduire le déficit plus rapidement que prévu : en 2010 le déficit a été de 7,1% au lieu de 8%, en 2011 il est tombé à 5,3% au lieu de 6. Le budget de l’Etat 2012, voté avant l’élection présidentielle, était même inférieur pour la première fois depuis plus de 50 ans à celui de l’année précédente. On voit bien que les prélèvements effectués ont bien servi à faire baisser le déficit.

Depuis le milieu de l’année 2012 et l’ajustement budgétaire voulu par les socialistes, avec un choix délibéré d’augmenter les dépenses, ce n’est plus le cas. L’année 2012 s’est terminée sur un déficit de 4,8% au lieu des 4,5% envisagés. Si on se reporte  à l’an dernier à la même époque, le budget voté pour 2013 prévoyait un déficit public de 3% du PIB. Du fait que le gouvernement n’a pas voulu faire une loi de finance rectificative en cours d’année, ce déficit atteindra au moins 4,1% ! Le gâchis est immense : la gauche a levé depuis son arrivée 30 milliards d’euros supplémentaires pour qu’un déficit qui devait être de 3% en 2013 se retrouve propulsé à 3,6% en 2014. Où sont passés les dizaines de milliards d’impôts ? A quoi ont-ils servi ? La France  a négocié un délai de deux ans supplémentaires pour revenir à l’équilibre et ne tient pas ses engagements.

Bercy promet 15 milliards d’économies sur les dépenses, et n’hésite pas à parler d’un effort historique. Sur 150 milliards de trou, on voit bien qu’il manque un zéro. Devant l’ampleur du gouffre des dépenses qu’elle a ouvertes et du choc fiscal qu’elle a provoqué, la gauche annonce maintenant qu’elle va faire porter les efforts sur les économies. Mais celles-ci ne sont adossées à aucune réforme structurelle : elles sont soit virtuelles, soit éphémères. Virtuelles, parce qu’en fait on se contente de ralentir le rythme de la hausse par rapport à une augmentation spontanée, ce qui est de la poudre aux yeux. C’est comme si un obèse annonçait qu’il maigrit parce qu’il n’a pris qu’un kilo au lieu de trois. Ephémères parce qu’une partie des économies sont faites sur le dos de la trésorerie des « opérateurs » que l’Etat ponctionne à l’aveugle. Cela ne peut pas marcher au-delà d’une année.

Le gouvernement tient le même raisonnement pour le déficit de la sécu : on nous parle d’une économie de 3 milliards, en s’appuyant sur un raisonnement de tendance. On considère que les dépenses augmentent de 3,8% et en limitant la hausse à 2,4% on prétend faire des économies !.. Plus je pédale moins vite, moins j’avance  plus vite, dirait l’autre. Imaginons un ménage qui raisonnerait de la même façon !!

Par contre, pour 2014, la liste des nouvelles mesures d’imposition est longue, et ce sont les ménages qui vont en subir l’essentiel, une hausse de 12 milliards d’euros. Cela risque d’avoir des conséquences très graves sur le pouvoir d’achat, la consommation, et donc la croissance. On peut déjà prédire que comme en 2013, c’est par centaines de milliers que des ménages modestes ou appartenant aux classes moyennes verront leur impôt augmenter ou deviendront imposables. On est loin de la certitude du sombre Ayrault affirmant crânement que seul un Français sur dix, appartenant à la partie la plus riche de la population, serait touché ! Ce que la précédente majorité qui était soi-disant le « gouvernement des riches » avait réussi à faire en votant en 2010 et en 2011 des mesures qui portaient essentiellement sur le patrimoine. En fait d’économies, on retiendra surtout que le taux de prélèvements obligatoires qui a atteint 46% en 2013, un record, va encore augmenter en 2014 de 0,15 point. On est bien dans l’overdose fiscale. La France glisse dans le "collectivisime" de l'économie administrée.

On dit qu’en 2014, les entreprises bénéficieront d’une réduction d’impôt de 10 milliards grâce au crédit d’impôt compétitivité emploi. Si cette baisse est incontestable, il n’est pas certain que le dispositif mis en place sera efficace. Il aurait mieux valu une baisse directe des charges, notamment pour l’emploi. Mais comment comprendre que dans le même temps, apparaisse un nouvel impôt* sur l’excédent brut d’exploitation qui doit rapporter 2,5 milliards d’euros. Portant à la fois sur les amortissements et les frais financiers, il risque de pénaliser gravement nos entreprises industrielles au moment où il faudrait au contraire les aider à redresser leur compétitivité. Comme toujours, on reprend d’une main… Si en plus on ajoute les projets de fiscalité écologique, sur lesquels le gouvernement avance masqué avec la contribution climat énergie, il faut s’attendre à de nouvelles hausses, ne serait-ce que sur les carburants ou sur le gaz… et la facture pourrait là encore être salée. On peut faire confiance à Casanova et ses comptes d’apothicaire.

Une autre politique est possible. Le gouvernement Fillon en avait établi les contours et commencé de s’y engager. Nous aurons l’occasion donc d’y revenir.

* Le gouvernement recule sur cet impôt mais porte à 37% le prélèvement sur les sociétés, un taux record !

 


LA CONFUSION PARTOUT

 

Flanby découragé

L’épisode qui vient d’être clos a opposé deux ministres du gouvernement sur un problème finalement pas si anodin, puisqu’il s’agit rien moins que de l’immigration dans notre pays de populations dont on ne sait trop ce qu’elles viennent y faire d’autre que de profiter d’une manne généreuse que notre pays est bien le seul à pratiquer à ce niveau de prestations. Que celles-ci arrivent en provenance de pays de l’est européen, appartenant à l’Union ou non, ou du Maghreb, ou de plus loin encore, ne change rien.

Car le problème posé est double : nous n’avons pas les infrastructures pour les accueillir, ces populations n’ont pas envie d’adopter notre culture et notre civilisation, ce que Manuel Valls a exprimé en disant qu’elle n’avait pas le souhait de s’intégrer. Une vérité évidente.

On pouvait attendre du chef de l’Etat qu’il profite de l’occasion pour fixer le cap. Il était tenu de définir sa politique d’immigration, laquelle ne peut être conduite par le ministre de l’Intérieur qu’avec son aval. On devra se contenter d’une circulaire vieille d’un an et complètement inapplicable. Il n’a pas voulu, non plus désavouer la Ministre du logement dont les propos ont pourtant dépassé par leur virulence, le cadre de la critique admise entre collègues. Aussi, l’appel à l’unité qu’il a lancé tombe dans l’oreille de deux sourds. Il ne suffit pas, en effet, de recevoir l’ordre d’être unis et solidaires pour le devenir, quand tout vous sépare.

L’affaire des Roms montre donc l’ambiguïté constante du faux mage Hollande. Une sorte d’ordre mou qui s’accommode des valeurs de la République selon Duflot et de leur application selon Valls. Que ce soit incompatible ne lui a pas sauté aux yeux.

Déjà accablé par le fléau des 35 heures, voilà que le pays sombre dans la guéguerre du travail interdit. Interdit le dimanche, interdit le soir après 21H… comme un couvre-feu. Il n’y a guère que Mohamed et sa petite épicerie de la Goutte d’Or qui pourra continuer à défier l’ordre syndical et républicain. Un comble dans un pays qui compte plus de trois millions de chômeurs et quelques 400 000 offres d’emplois non pourvues. Et en guise de solution que nous propose l’exécutif ? Une mission d’étude. Voilà encore une autre confusion, celle d’un pouvoir embarrassé par son souci de ne pas déplaire aux syndicats et confronté à une surenchère de la CGT, toujours pilotée en sous-main par le PC. Il a pourtant fait de la défense de l’emploi l’alpha et l’oméga de sa politique. Confusion qui se prolonge quand quatorze grandes surfaces de bricolage d’Ile-de-France bravent l’interdit et ouvrent quand même, soutenues par leurs salariés et les consommateurs… en guise de réponse, ils n’auront qu’une fin de non-recevoir du Ministre du Travail : « pas question de renoncer au repos dominical ». Une manière de passer à côté de la réalité. De quel repos s’agit-il, quand déjà plus de 8 millions de salariés travaillent déjà.

Confusion encore, puisque ce durcissement obtenu par certains syndicats conduit des salariés qu’ils sont censés défendre à perdre leur emploi ou à voir diminuer leur pouvoir d’achat. Sommes-nous donc si riches que nous puissions prendre des jours de congés supplémentaires ou gagner moins d’argent ? En plein marasme, on préfère créer des emplois aidés à coup de fonds publics que des emplois marchands créateurs de richesse.

Décidément, avec ce gouvernement, le pays marche sur la tête. La confusion est partout. Même le patron des socialistes à l’Assemblée, le dit : « il manque un cap ». Si ce n’était que ça. On a le sentiment aussi que la barre est tenue… mollement.

 


LE TOUR D’ACTU

Archibald en colère

« Heureuse comme une Duflot qui sait qu’elle aura du Rom… », ce détournement de chanson pour une affaire qui fait couler beaucoup de bave cette semaine. Le gouvernement est tombé dans le piège et nous propose deux remèdes : une « circulaire » qui visiblement n’est pas applicable, et bientôt un « grand discours » du capitaine (de pédalo) sur le problème. Avec ça, on est servi. Quand est-ce qu’on agit ? Paroles, paroles, …

Le muet du sérail (nouvelle version) : en tout cas, nous n’avons pas un capitaine courageux. Son silence sur la sortie irresponsable de Duflot contre Valls est édifiant. Son entourage parle « d’habileté », un autre nom pour « lâcheté ».

Logement : grâce à sa loi « juste et équilibrée », 89% des propriétaires ne veulent plus investir dans l’immobilier, et l’investissement locatif recule de 6% au 3ème trimestre. C’est ce qui s’appelle tapper à côté du clou. Quand il manque 1 million de logements, l’aveuglement idéologique coûte cher.

En plus d’être incapable de faire régner l’ordre entre les ministres, le gouvernement est autiste : il reste sourd à l’appel des parlementaires socialistes qui réclament une baisse des charges sur les emplois à domicile. Il y a des milliers d’emplois qui en dépendent, mais l’idéologie interdit « d’aider les riches » !!! Tant pis pour ceux qui perdent leur boulot.

On connaissait le coup de la circulaire. Dans la « « boite à outils » (le mot s’impose) du pingouin il y a aussi, pour régler le problème de l’ouverture des grandes surfaces de bricolage le dimanche, un instrument redoutable : la « mission » ! Confiée au patron de La Poste, on ne sait pas si on doit rire ou pleurer. C’est comme la « mission de réflexion sur la concertation »… si, si,  ça existe aussi, pour les armées !

Le nouveau chemin de Damas : l’union des centres. Curieuse expression. Ainsi il y aurait plusieurs centres ? Donc plusieurs cercles, forcément. C’est un non-sens. A moins qu’il ne s’agisse de « centre de gravité ». Et de la gravité, il y en a dans tous les propos de Bayrou. Il n’y a même que ça. De là à en faire l’alpha et l’oméga du politique, il y a un infini béant : le vide sidéral. D’ailleurs seuls 28% des Français jugent qu’il a la stature d’un président. Voilà qui rend humble.

Tout s’explique : on se demande pourquoi les sympathisants de droite préfèrent majoritairement Marine Le Pen (63%) à François Hollande (29%) ?  Voilà ce qui arrive quand on méprise des millions de manifestants contre le mariage pour tous et qu’on matraque les classes moyennes, les retraités, les commerçants et les artisans. Sans parler du laxisme et du chômage. Quand on traite l’opposition avec arrogance, qu’on n’a que des certitudes et qu’on est conduit par l’aveuglement idéologique. Comment nomme-t-on ce type de comportement déjà ? Ah oui, sectaire. C’est ça. Et ça ne vous rappelle pas une petite phrase ?

Impayable : Peillon s’emporte quand on lui demande de reporter sa malencontreuse et coûteuse usine à gaz qui a pour nom : « réforme des rythmes scolaires ». Il refuse d’entendre l’appel des maires, gauche et droite confondues, et va droit dans le mur en criant « Victoire ». Enfin quand je dis impayable, je me trompe : je sais qui va payer le coût de cette dingoterie (les parents) et les pots cassés (les enfants). Dégage !

Les phrases qui tuent :

. de Cazeneuve : « Hollande donne avec autorité des instructions aux ministres ». Heureusement qu’il précise « avec autorité », parce que nous, on ne voit pas. Pour qu’il soit obligé de le souligner, c’est qu’il y a problème (du genre cause à mon c…)

. de Royal : « j’appelle à la discipline. Les ministres doivent cesser leurs querelles. Un gouvernement ça doit décider, travailler et ensuite parler d’une seule voix ». Elle est bien placée pour donner de tels conseils, elle qui fait flèche de tout bois.

. de Borloo : « Je laisse à Bayrou le temps d’expliquer son virage à droite ». Alors il ne veut plus être au centre ? Lui faire avaliser l’alliance avec l’UMP, ça va être dur-dur ! C’est bien pour cette raison que le Jean-Christophe voudrait faire donner « Lagarde », trouvant les deux compères un peu … vieux.

 


LA REFORME OU … LE PEN

Flanby découragé


Quels critères vont prendre en compte les Français au moment de voter pour élire leur maire ? Les enjeux locaux d'abord, mais pas seulement. Selon un sondage Ifop pour le JDD, si 61% des personnes interrogées votent « principalement en fonction de considérations locales », 26% expriment la volonté de « sanctionner la politique du président de la République et du gouvernement ».  Seulement 10% comptent au contraire la soutenir.

Cette part de l’électorat tentée par un « vote sanction » est élevée : lors du précédent scrutin municipal, en 2008, la volonté de sanctionner s’élevait à 21% des sondés. Un ressenti qui s'était alors traduit dans les urnes par un revers important pour l'UMP, qui avait perdu une trentaine de villes importantes. On peut imaginer ce que peuvent représenter 5 points de plus pour le pouvoir en place. Le tout est de savoir par quel type de vote se traduira la sanction.

Au-delà de la « vague bleue », certains mettent en garde contre la possibilité d'une vague « Bleu marine », le Front national étant souvent le premier à bénéficier de ce type d'atmosphère. Interrogés sur les enjeux les plus importants pour eux dans ce scrutin, les Français répondent en premier lieu la fiscalité (32%), puis la sécurité et l'emploi (30% tous les deux) et enfin l'éducation (26%). 

Tous les ingrédients d’un nouveau 21 avril sont réunis.

Entre une dynamique protestataire, qui profite au Front national et une dynamique d’alternance qui devrait profiter à l’opposition, le parti socialiste doit s’attendre à de grandes difficultés. La rentrée politique de Marine le Pen, sur fond de record de popularité dans les sondages s’est faite à un moment ou Le FN s’est retrouvé au centre du jeu : polémique sur les propos de François Fillon, retour du thème de la sécurité au-devant de l’actualité.

Pourtant la question du FN ne devrait plus être un sujet pour la droite, car elle devenue un problème pour la gauche au pouvoir.  C’est ce que toutes les élections partielles ont montré. Mais cela dicte à l’UMP un double impératif : celui de travailler à un programme qui soit véritablement un projet d’alternance  et celui, plus impératif encore de faire plus visiblement son travail d’opposant. Or depuis un an, les dirigeants de l’UMP passent leur temps à tirer dans les coins au lieu de combattre le camp d’en face. Ce qui laisse un boulevard au Front national.

C’est la gauche qui devrait se méfier, car lorsqu’elle est au pouvoir, le piège de la diabolisation peut se refermer sur elle. Ce sont en effet ses électeurs populaires qui se détournent d’elle et vont grossir les voix de l’extrême-droite. C’est ce qui s’est passé en 2002. On a vu aussi dans les derniers scrutins qu’environ un cinquième de ses électeurs se comportaient ainsi au deuxième tour. Et avec la perte de crédibilité de la gauche sur la sécurité, malgré le verbe fort du Ministre de l’Intérieur et à cause des signaux désastreux envoyés par la Ministre de la Justice, l’opinion risque de faire payer très cher à la gauche sur le terrain électoral. La preuve : la cote de popularité du Président.

Le rejet du multiculturalisme est un facteur aggravant pour la gauche.

L’affaire des Roms ne vient pas par hasard sur le devant de la scène. Manuel Valls sent bien le danger. Le rejet du multiculturalisme se lit dans les sondages qui disent la réticence de plus en plus forte de l’opinion face à une immigration qui ne s’intègre plus et à un islam trop visible. De quoi porter le parti d’extrême-droite qui surfe là sur ses thèmes de prédilection. Et quand Dalil Boubakeur, réputé modéré, accuse la charte de la laïcité d’être dirigée contre les musulmans, il avalise la dialectique islamiste. L’accusation en islamophobie qui voudrait rendre impossible la critique de la doctrine islamique, est l’arme du communautarisme qui, partout, fracture les sociétés, attise les tensions et les guerres.

Il y a donc urgence à répondre aux attentes d’un électorat qui se radicalise à mesure que les désastres s’accumulent, dont la « libanisation » de Marseille n’est que la partie visible de l’iceberg. Nombreux sont les électeurs qui sont tentés « d’essayer » l’extrême droite, ne se satisfont plus du centre tiède où veulent camper encore Borloo et Bayrou, et ne font toujours pas confiance à l’UMP dont le message restait encore confus jusqu’à ce que François Fillon durcisse son discours. La « droitisation » de l’électorat n’est pas une théorie politique, elle est une réalité. Elle n’est pas bâtie sur une adhésion à des thèses racistes ou une vision étriquée de la nation, mais sur le sentiment d’une dépossession progressive de son identité culturelle que le « on n’est plus chez nous » traduit en termes prosaïques. Sous-estimer cette exaspération sera très dangereux pour tous les partis qui ne voudront pas en tenir compte.

La gauche est de plus en plus disqualifiée. Quand le Ministre de l’Intérieur feint de défendre une politique d’intégration, l’Elysée évacue les religieux du comité consultatif national d’éthique et supprime le haut conseil à l’intégration pour s’être opposé au communautarisme ou au voile à l’université, sans  parler de l’abandon de toute exigence pour la naturalisation.

Il faut offrir d’urgence un débouché politique à la désillusion.

La gauche est en échec. La séquence d’intense activité médiatique de l’été et l’affaire syrienne n’ont pas réussi à inverser le mouvement de défiance qui touche l’exécutif. Le Président touche les bas-fonds de popularité, est largement minoritaire dans toutes les catégories de l’électorat. Les forces du retrait et de la protestation enflent d’autant plus que le « matraquage fiscal » des classes moyennes vient s’ajouter aux autres plaies de l’insécurité et du chômage. Ainsi, le gouvernement annonce pour le financement des retraites des « décisions courageuses » qui consisteront à faire les poches des salariés et des retraités déjà bien ponctionnés, sans rien toucher à ce qui est perçu comme injustice majeure.. Le socialisme qui se voyait comme une religion universelle s’est rétréci à la dimension d’une secte recroquevillée sur des interdits et des lignes jaunes à ne pas franchir et est condamné à « « faire croire » à des résultats qui n’existent que dans son imaginaire. Il est vain d’en attendre des réformes : son électorat de fonctionnaires lui empêche de toucher « aux acquis » pourtant au-dessus de nos moyens, tandis que son clientélisme l’invite à accompagner le communautarisme et à fermer les yeux sur les dérives de l’Islam pour ne pas fâcher les 86% de musulmans qui ont voté Hollande.

Pour l’instant, en face, la droite ne propose rien de crédible. Les éléments de programme qui apparaissent ici ou là quand ils ne sont pas excessifs, sont phagocytés par la multiplicité des prises de paroles à « compte personnel ». Or les Français attendent des réponses crédibles aux difficultés qu’ils rencontrent sur l’emploi, la croissance, la sécurité, la fiscalité, mais aussi ils ont besoin d’être rassurés sur la crise identitaire qui les inquiète et que seul le FN semble prendre en compte. Il y a urgence à l’UMP à tenir un discours coordonné autant que possible et commun de préférence. Le parti doit affirmer clairement son cap qui ne peut être que libéral, européen et humaniste et proposer les réformes qui permettront au pays de sortir durablement de l’ornière. Travailler à un nouveau pacte républicain avec son volet identitaire et sociétal devrait être sa priorité. Car l’urgence est d’endiguer la colère qui monte. Sinon, ce sera … Le Pen.

Le temps presse !

 

 


LA PROVOC’ !

Cecile-duflot

Les écolos veulent quitter le gouvernement, c’est leur intérêt électoral pour les municipales. Toujours fins tacticiens, ils pourraient ainsi avec des listes autonomes faire le plein avec les voix de gauche déçues par le PS et le pingouin. Mais ils voudraient bien qu’on les vire, ce serait plus confortable. L’affaire Valls tombe à pic pour la pimbèche cheftaine du clan vert.

En mettant le chef de l’exécutif au pied du mur elle prend le risque qu’il la désavoue, et alors sa place sera intenable, ou qu’il la vire, ce qui serait logique. Car il n’y a rien de bien choquant dans ce qu’a dit Valls sur l’incapacité des Roms à s’intégrer : c’est même une telle évidence que la gauche est bien obligée de faire ce que le précédent gouvernement faisait, avec les mêmes méthodes et les mêmes moyens.

On imagine mal comment ces deux ministres pourraient cohabiter dans un même gouvernement. La manière dont s’est comporté le 1er Ministre à Angers est déjà une belle manière de botter en touche en attendant l’arbitrage suprême : quel courage ! Pourtant, un ministre ça ferme sa gueule ou ça démissionne. Duflot ne pourra pas continuer longtemps à l’ouvrir sans dégâts pour son maroquin. Cette fois-ci elle choisit sciemment le point de non-retour. Et le pingouin ne pourra pas se contenter d’éluder la question en faisant celui qui n’a pas entendu. Encore que… courageux comme il est.

La cote du Président est suffisamment basse pour qu’il n’en rajoute pas encore. Il donnera donc raison à son ministre de l’Intérieur, dont le message est très bien reçu par l’opinion et les maires de gauche. Se séparer de lui en ce moment est donc impensable.

La vérité, c’est que le parti des écolos est en proie à une grave crise existentielle. Le divorce avec Europe Ecologie est en train d’être complètement consommé. Les verts qui se comportent en clan détenteur de la vertu écolo doutent ouvertement de l’utilité de leur présence au gouvernement. La Ministre du Logement ferait ainsi coup double : elle sortirait avec éclat et en même temps pourrait espérer ressouder son parti autour d’elle.

A moins que le jeu soit encore plus vicieux. Elle peut espérer que comme avec Montebourg, le chef de l’Etat voudra préserver la coalition gouvernementale, ce qui la prémunirait d’un limogeage. Elle tirerait encore les marrons du feu car en restant dans ces conditions, elle prouverait son poids politique en affaiblissant l’Elysée.

Cette Rastignac en jupons est une experte des jeux florentins qui consument régulièrement le parti vert. De la politique de salon loin des réalités vécues par nos concitoyens sur le terrain et qui subissent au quotidien la non-intégration des Roms. Physiquement et matériellement. Elle poussera des cris d’orfraie quand elle verra les conséquences de son aveuglement idéologique au moment du décompte des votes aux municipales. Le ras-le-bol pousse rarement vers les solutions raisonnables.

 


LES DEGATS, C’EST MAINTENANT !

La croissance en panne

Et bonjour les dégâts !!  Pour les impôts, ce n’est pas sur la touche « pause » qu’il faut appuyer, c’est sur la touche « reverse », et même si possible, « rembobinage rapide » !

Une catastrophe historique.

Le tableau économique est en effet catastrophique, même si tout est fait pour masquer la dégringolade des indicateurs économiques. Malgré les discours officiels, les dépenses publiques continuent de progresser (+0,5% au deuxième trimestre), la pression fiscale va s’aggraver, la compétitivité continuer à se dégrader, la profitabilité des entreprises encore s’affaiblir, les gains de productivité rester en berne et l’innovation en panne.

L’assommoir fiscal a contribué à faire disparaitre 80 000 PME, près de 300 usines et 400 000 emplois (120 000 depuis le début de l‘année 2013). Le désastre est tout entier contenu dans cette vérité : le choc fiscal de 2012 a augmenté les impôts et taxes de 47 milliards d’euros, portant les prélèvements à 46,5% du PIB et les recettes publiques à 53% du PIB. Enumérons les mesures : fiscalité confiscatoire sur le travail avec la taxe à 75%, sur l’épargne (58 à 62%) alors qu’elle provient de produits déjà taxés, sur le patrimoine avec l’augmentation de l’ISF à 1,5% entraînant une rentabilité négative du capital.

Le mal est aggravé par la concentration très forte des prélèvements additionnant des assiettes étroites et des taux excessifs. L’instabilité est encore aggravée, et elle annihile toute projection dans l’avenir des ménages comme des entreprises, bloquant tous les investissements.

Si la France était une île, ce ne serait pas réjouissant, mais au moins ne serions-nous pas confrontés à la compétition fiscale entre nations et à la dégradation sans précédents de l’attractivité de notre territoire (baisse de 25% du nombre des installations).

Un pouvoir autiste.

La multiplication des impôts et la hausse irréaliste de leurs taux ont asséché les flux économiques, gelé les stocks et abouti à l’instabilité des recettes ; ainsi l’ISF prive chaque année le trésor Public de 12 milliards d’euros de rentrées. Le choc fiscal enferme la France dans une croissance zéro et dans le chômage massif dont la première cause est contenue dans l’augmentation du coût du travail qui ruine toute compétitivité. La France a reculé au 23ème rang mondial quand l’Allemagne occupe la 4ème place.

Pire, l’enfer fiscal qui appauvrit l’ensemble des Français, des plus pauvres aux classes moyennes, encourage la fuite à l’étranger de plus de deux millions de nos compatriotes, sans parler des euros qui partent par valises entières. Pourtant le FMI, l’OCDE, la Commission européenne et même la Cour des Comptes ont recommandé de renoncer à toute hausse d’impôts. Peine perdue : ce sera la continuation de la purge en 2014 avec un prélèvement supplémentaire de 12 milliards dont 10 à la charge des ménages. Le poison de l’impôt n’aura plus ses antidotes que sont les niches fiscales, puisque c’est le nouveau champ d’action du gouvernement. En plus de la hausse de la TVA et des nouvelles cotisations pour financer les retraites, s’ajouteront forcément les « trouvailles » pour boucher les trous sans fond(s)  de la santé et de la sécurité sociale : taxe poids lourd, forfait social, contribution climat-énergie…

La France recule dans tous les domaines.

La France ne progresse pas, elle recule. L’échec de la politique de François Hollande, s’il en a une, est patent. L’inversion de la courbe du chômage si elle a lieu, se fera à partir d’emplois aidés massifs et d’un bidouillage de la collecte des chiffres par l’Insee. Il n’en reste pas moins que le déficit public restera supérieur à 4% du PIB en 2013 et que l’objectif pour 2014 ne sera pas atteint non plus.

Le gouvernement préfère se bercer du retour de la croissance que quelques statistiques fragiles lui font espérer. La reprise se dessine en effet en Europe, mais timidement. Pour la France, la stagnation est de mise et ne justifie pas l’enthousiasme affiché au sommet de l’Etat. Avec un rythme de croissance deux fois moins élevé que celui de l’Allemagne, cinq fois moindre que celui du Royaume-Uni, la France se classera en 2013 sixième sur sept parmi les pays du G7, ne devançant que l’Italie.

Vivre d’illusion. C’est bien le spectacle que nous offre l’exécutif. Mais la réalité est toute autre. Un échec économique aussi cinglant, fait d’idéologie et de déni du réel, le condamne à une sanction politique violente, dont on ne peut qu’espérer qu’elle soit canalisée par des partis responsables.

Malheureusement, la constitution n’a pas prévu la possibilité de « reset » !

 

 


L’AVIS DU SPECIALISTE

LA REFORME AYRAULT DES RETRAITES

Woerth 1


Ce pourrait être la « complainte pour la non-réforme des retraites ». Eric Woerth*, ancien ministre du travail et auteur de la réforme de 2010 nous explique ici pourquoi celle du gouvernement socialiste, c’est plus d’impôts, plus de déficits, plus d’injustices.

« La réforme des retraites présentée par Jean-Marc Ayrault fin août réalise un triple exploit : accroître les impôts des Français de 10 milliards d’euros, creuser les déficits des régimes de retraite, créer de nouvelles injustices. Je veux seulement rappeler que les plus de 6 milliards d’impôts nouveaux annoncés par le gouvernement le 27 août s’ajoutent aux cotisations destinées à financer sa mesure de retour « partiel » à la retraite à 60 ans à l’été 2012 : voilà au total plus de 10 milliards d’impôts prélevés sur les Français pour financer les retraites et non les investissements dans l’économie de la connaissance ou les autres dépenses d’avenir dont notre pays aurait besoin. La part de la richesse nationale consacrée aux retraites (près de 14 % du PIB) est déjà parmi les plus élevées au monde : il faut l’augmenter encore, nous dit Jean-Marc Ayrault. On se demande bien à quoi bon se réjouir de la démographie favorable de notre pays, si c’est pour dilapider cet avantage.

Le gouvernement se concentre sur les 7 milliards d’euros de déficit du régime général et laisse de côté les régimes complémentaires, le régime des fonctionnaires de l’Etat et les régimes spéciaux. Les régimes complémentaires ne sont pas son affaire, nous explique-t-il. Peut-être tentera-t-il aussi de convaincre les Français, lorsque ces régimes devront augmenter les cotisations pour réduire leurs propres déficits, qu’il ne s’agit pas de prélèvements obligatoires ? Quant au déficit du régime des fonctionnaires, c’est plus simple encore : ce n’est pas un problème, puisque l’Etat le comblera. La lignée intellectuelle entre le gouvernement et le sapeur Camembert apparaît plus évidente que jamais.

On me dira : ce trou est le signe que la réforme que vous avez portée en 2010 n’a pas permis de réduire les déficits des régimes de retraite. Cet argument abondamment utilisé par le gouvernement socialiste est faux. L’impact de la réforme des retraites que j’ai conduite en 2010, qui s’est traduite par une réduction de 30 milliards d’euros des déficits à horizon 2020, dont 25 milliards d’euros par des économies sur les dépenses, n’a été contesté par personne. Sans notre réforme, le gouvernement devrait donc faire face non à 20 milliards de déficit, mais à près de 50. D’où viennent ces 20 milliards de déficit ? Pour partie de l’aggravation de la situation économique, à laquelle est en train de grandement contribuer l’action du gouvernement Ayrault. Elle explique que les recettes des régimes ne sont pas au niveau attendu.

Plus d’injustices enfin. Le gouvernement en donne une parfaite illustration avec son dispositif pénibilité, qui, nous dit-il, permettra de compenser les différences d’espérance de vie entre catégories professionnelles. Comment procède-t-il ? En attribuant des points en fonction de l’exposition à des facteurs de pénibilité. Imaginons le fonctionnement concret de ce dispositif : un maçon qui porte des charges de 20 kilos se voit attribuer des points, tandis que son collègue dont les charges se limitent à 15 kilos n’en bénéfice pas. Cela porte un nom : c’est la création de nouveaux régimes spéciaux de retraite. Alors qu’il s’agissait de poursuivre l’effort que nous avons fait pour les rapprocher du droit commun, le gouvernement Ayrault choisit de les étendre.

Est-ce à dire qu’il ne convient pas de tenir compte des différences de carrière ? Bien sûr que si. Je rappelle que c’est la réforme de 2003 qui a introduit le dispositif carrières longues. C’est d’ailleurs l’existence de ce dispositif qui explique que le dispositif pénibilité que nous avons créé en 2010 n’ait concerné qu’un petit nombre de gens : la plupart des travailleurs ayant eu des carrières réellement pénibles bénéficient déjà du dispositif carrières longues !

Plus d’impôts, plus de déficits et plus d’injustices : le triple exploit réalisé par Jean-Marc Ayrault dans le cadre de sa non-réforme des retraites rend notre pays toujours moins crédible sur la scène internationale et grève son action dans la compétition mondiale. »

Les arguments avancés par Eric Woerth sont incontestables, notamment en ce qui concerne les déficits actuels dus largement au différentiel entre la croissance sur laquelle la réforme a été calculée (1,5%, proposé par le COR) et la croissance réelle (0% en 2012, 0,1% cette année)… C’est le problème de toutes les réformes : on les assoit toujours sur des prévisions démographiques et de croissance trop optimistes. La combinaison avec la montée du chômage en général et des seniors en particulier constitue un cocktail explosif. Il est difficile pour autant d’en vouloir à un gouvernement de se fier aux prévisions des grands organismes économiques. Une excuse que ne peut invoquer Jean-Marc Ayrault !

*(tribune parue dans Les Echos du 18 septembre 2013)

 


LA TENTATION DE LA BALKANISATION

  Archibald en colère

La vie politique est ainsi faite. Il faut des défaites pour se diviser et de nouvelles défaites pour se rassembler. Heureusement, nous avons un système électoral majoritaire qui limite les dégâts. Mais la tentation de la « balkanisation »  qui est un trait permanent de notre vie politique est toujours bien réelle et touche toutes les familles politiques.

On appelle ainsi la tendance à se diviser en chapelles et groupuscules en référence à l’éclatement de l’Empire ottoman au XIXème siècle qui transforma la péninsule balkanique (la Grèce pour faire court) en une multitude de sous-états. Ce fut, et c’est encore, une poudrière permanente. Un seul exemple, et non des moindres, l’attentat de Sérajevo et ses conséquences funestes pour l’Europe de 1914.

L’épisode « Fillon » fait partie de ces épiphénomènes. Il met en action les forces centripètes toujours présentes au sein de l’UMP. Elles s’expliquent par le caractère composite de la formation, issue du regroupement du RPR et d’une grande partie de l’UDF de l’époque. Cela correspondait à ce que l’on appelait la nécessité de modernisation !  La fusion avait été voulue par Chirac, mise en oeuvre par Juppé, avec la bénédiction de centristes comme Douste-Blazy et de libéraux comme Raffarin. Depuis quelques temps, c’est le mouvement inverse qui se produit. Peut-être parce que l’UMP, confrontée à l’usure du pouvoir chiraquien, n’a jamais été en mesure d’atteindre les 50% d’électeurs au 1er tour exigés par le scrutin majoritaire. Le quinquennat de Sarkozy n’a rien arrangé, à cause des crises successives et du vote sanction des élections intermédiaires. Le Parti Radical l’a d’abord quittée, puis quelques centristes. Aujourd’hui, les ambitions personnelles fragmentent le discours du parti et le rend inaudible, mais espérons que le phénomène restera superficiel.

Le centre qui avait explosé tend maintenant à se regrouper. C’est pour lui une question de vie ou de mort, alors que se profile l’élection européenne sur laquelle il compte se refaire une santé. Un pari qui n’est pas gagné. Le glissement à droite de l’électorat a asséché les terres centristes et les palinodies de Bayrou avec le positionnement ambigu du Modem ont achevé de décourager les derniers fidèles pour qui le vote Hollande était une trahison. Survie oblige : Borloo et Bayrou se reparlent… Le rêve d’incarner à nouveau une grande force politique comme l’UDF en son temps est encore éloigné et ne sera réglé que lorsque le problème du leadership sera réglé. C’est pas gagné et ça reste illisible.

A gauche ce n’est guère mieux. Le panorama tripode avec un PS comme il se doit, des verts comme il en faut et un PC comme on en veut, est loin de correspondre à l’image qu’il donne. C’est un secret de polichinelle de constater que le PS est aussi divisé qu’une équipe de France de foot à l’attaque, avec une aile gauche tentée en permanence par la sécession, et une aile droite catalane vociférante, que les Verts sont traversés par des courants divers et variés au gauchisme éclectique, et que le Front de gauche a bien du mal à maîtriser son remuant et tonitruant Mélenchon au moment où le PC a besoin de calmer le jeu pour essayer de garder ses mairies avec l’aide du PS. Faisons l’impasse sur l’extrême gauche aussi fragmentée qu’une poterie grecque exposée dans un musée d’archéologie.

Ainsi va la France de 2013. Pendant que notre classe politique s’adonne au jeu du chamboule-tout comme dans les baraques foraines, la dette file bon train, les impôts galopent, l’insécurité s’en donne à cœur joie, et le chômage, cerise sur le gâteau, met chaque jour un peu plus de Français dans la difficulté.

Alors, évidemment, le parti qui émerge et qui ne semble pas connaître les mêmes turpitudes c’est le Front National. Il s’attache à capter toutes les déceptions et les colères des différents électorats sensibles aux thèmes qu’il développe sur l’immigration, l’insécurité et la misère sociale, parce qu’ils y sont confrontés. Mais c’est un trompe l’œil. S’il semble un bloc, il n’en connait pas moins des contradictions internes. Simplement, quand elles gênent, elles y sont écrasées ou sommées de rentrer dans le rang. C’est toute la différence. Ce n’est pas par hasard si la présidence du parti est abonnée à la famille Le Pen. Là est le danger, qu’il soit perçu par un nombre croissant de Français comme un recours grâce à son apparente solidité perçue comme rassurante.

Cela devrait instruire et rendre raisonnable aussi bien à l’UMP qu’au PS.

 


QUELQUES REALITES ECONOMIQUES ET POLITIQUES QU’IL FAUT SAVOIR

 

Archibald en colère

Economie : des signaux inquiétants.

En France, les indices de reprise observés au début de l’été sont altérés par un net recul de l’activité industrielle en juillet. L’automne ne s’annonce pas particulièrement joyeux et il n’y a guère que le sombre Ayrault pour persister dans la vision d’une perspective favorable. Du volontarisme verbal. D’autant plus que le contexte européen et mondial reste contrasté : grande volatilité chez les émergents qui explique l’afflux des capitaux sur nos bourses, « stop and go » illisible de l’économie américaine et tout le monde sera pendu à l’annonce des intentions de la Fed en matière de rachats d’actifs pour les prochains mois qui aura lieu mercredi à 20H30. D’ailleurs, selon la CNUCED (Nations Unies), une reprise économique mondiale soutenue n’est pas en vue et elle publie des évaluations de croissance plutôt pessimistes pour 2013 : contraction du PIB de la zone euro de 0,7%,  la France créditée d’un -0,2%, l’Allemagne d’un +0,3%... ce dont le pouvoir ne se vante pas.

Montée de l’euroscepticisme.

Préoccupés par notre nombril, on n’explique pas suffisamment ce que nous devons à l’Europe, dans ces temps troublés. Du pain béni pour Le Pen et Mélenchon. En Allemagne le sentiment anti-européen dépasse les 60% dans la population et le populisme continue de progresser dans les pays du Nord. Le spectacle donné par l’Union au dernier G20 ne plaide pas en sa faveur et le dos-à-dos Merkel-Hollande contribue à aggraver la perception négative que nous pouvons en avoir. Et pourtant beaucoup est fait. Mais pour qu’elle sorte de son statut de « nain politique » l’Europe doit accélérer le processus d’intégration. Au moment où le chacun pour soi redevient à la mode, l’exercice risque d’être périlleux. Surtout si personne n’en démontre la nécessité ! Il y a pourtant une élection capitale dans neuf mois.

Vaine agitation autour du FN.

Le Pen, c’est toujours la double peine. Le parti d’extrême droite surfe sur la crise, mais cristallise toujours 2/3 des Français contre lui. En votant pour lui on fait perdre la droite et on fait passer le PS. C’est ce qui s’est passé pour Hollande. C’est d’ailleurs l’objectif poursuivi par ce dernier et ses amis qui utilisent les grandes orgues médiatiques tant qu’ils peuvent. La gauche est vraiment hémiplégique et n’entend que la moitié du message de Fillon.  Jamais il n’y aura d’alliance entre l’UMP et le FN et elle le sait bien. D'ailleurs le message a été parfaitement reçu par les électeurs de droite. Ce sont ses électeurs des couches populaires qui vont grossir les voix de Marine Le Pen mais c’est plus facile de le mettre sur le dos de la droite républicaine. La gauche ne veut pas admettre que c’est son sectarisme et son intolérance qui rendent impossible le « Front républicain ». 

Après le matraquage fiscal, le matraquage médiatique.

Il n’y en a que pour eux : les plateaux sont monopolisés par Désir, Sapin, Moscovici ; Ayrault multiplie les déclarations, Hollande s’active… tout est fait pour faire du tintamarre au moment où les feuilles d’impôts tombent avec la douloureuse. Tous les arguments sont avancés : les augmentations, c’est pas nous, c’est Fillon, c’est à cause de la situation qu’on a trouvée, c’est promis juré, on n’augmentera pas l’année prochaine. Et pendant ce temps-là ça phosphore dur du côté de la machine à taxer. L’imagination n’a pas de limites, on s’en rendra bientôt compte. En attendant voici quelques chiffres que nos ténors devraient rappeler plus souvent : dette publique de l’Etat mars 2012 = 1790 milliards d’€ ; septembre 2013 = 1936 milliards d’€, soit près de 150 milliards supplémentaires en 15 mois. On est sur la pente d’une augmentation de 700 milliards sur le quinquennat ! Et il n’y a pas l’excuse d’une quelconque crise comme celle des subprimes ou de l’Euro comme en a connu le gouvernement précédent.

 


CONTRIBUABLES, VOUS ALLEZ ENCORE PAYER !

 

Contribuable détroussé

Vous avez aimé 2013, vous adorerez 2014.

Le projet de budget 2014 présenté en avance et avec célérité pour tenter de faire accréditer l’idée d’une pause fiscale au moment où les lourdes feuilles d’automne tombent, n’annonce encore rien de bon. Avec les impôts et taxes déjà votés, telle l’augmentation de la TVA, la baisse du plafond du quotient familial, la hausse des cotisations retraite et ceux qui s’y rajoutent telle la suppression de l’aide à la scolarisation et la taxation des complémentaires santé, ce sont en tout près de 12 milliards supplémentaires qui seront payés par les ménages.

Le gouvernement n’a pas perdu le réflexe quasi-pavlovien d’augmenter la pression fiscale quand il cherche à se rapprocher de l’équilibre budgétaire. Il est dopé aux impôts, intoxiqué, et, tout en prenant des mesures pour ménager les foyers les plus pauvres, au nom de la « justice », il n’hésite pas à prendre d’autres mesures qui concernent absolument tous les foyers. Nous avons donc un budget schizophrène qui améliore d’un côté les dispositions fiscales relatives aux revenus les plus bas, mais n’épargnent pas les mêmes revenus, soumis à des taxes payées par l’ensemble de la population. Une usine à gaz. Ubu n’est pas loin !

Il a beau ne parler que de 3 milliards de plus et annoncer 15 milliards d’économies sur les dépenses, qui ne sont pas identifiés, la pause, si pause il y a, ne concernera que les entreprises, concrétisant un léger basculement vers une politique de l’offre. Là, il faut dire qu’il était grand temps parce que les taux de marges n’ont jamais été aussi bas et une nouvelle augmentation de la pression risquait de faire basculer nombre d’entre elles dans la faillite, diminuant d’autant les recettes escomptées.

Mais on est loin du compte.

Le budget 2014 aggrave encore le déficit qui sera de 4,1 % au lieu des 3,7 prévus, ce qui rendra encore plus difficile le désendettement. Après avoir bénéficié du sursis de deux ans que la Commission de Bruxelles lui a accordé, le gouvernement s’adjuge une nouvelle facilité, celle de se fixer un nouvel objectif qui a toutes les chances de ne pas être atteint. La France se décrédibilise constamment aux yeux de ses partenaires.

Trois causes vont s’additionner pour compliquer l’exécution de ce budget : d’abord la croissance estimée (0,9%) pour l’an prochain est trop optimiste et il y a toutes les chances que les recettes escomptées soient largement en-deçà de la prévision, ensuite il faut s’attendre à une montée (déjà observée) des taux d’intérêts de la dette qui vont renchérir celle-ci et continuer de creuser le trou, enfin les charges qui continueront de peser sur les ménages ne vont pas favoriser la consommation, annihilant les menus efforts consentis en faveur de l’offre par défaut de la demande. On ne voit pas en effet comment les carnets de commande des entreprises pourraient se remplir.

Nous ne sommes donc pas au bout de nos surprises.

A cela, il faudra ajouter le manque à gagner que l’on constatera à la fin de l’exercice 2013 dont les objectifs ne seront pas atteints. Il aurait fallu un ajustement budgétaire au milieu de l’année, ce que le gouvernement n’a pas eu l’honnêteté ni le courage de faire. Combien va-t-il manquer vraiment à la fin de l’année : 12 milliards ?

Il faut encore ajouter que le gouvernement continue à nous cacher des choses, par exemple des taxes nouvelles qui seraient destinées à réduire le déficit de l’assurance-maladie, ou des décisions qu’il n’a pas encore prises, comme il l’affirme à propos de la taxe diesel. 

Le souffle léger d’amélioration de la croissance qui nous fait tout juste sortir de la récession n’est pas le fait de l’économie hexagonale. Il est la conjonction mécanique de l’augmentation des dépenses publiques et de l’amélioration relative de la situation en Europe. Mais avec une consommation erratique et des investissements en berne, le pays est non seulement en remorque mais offre en plus une force d’inertie à la reprise.

Ce n’est pas tout.

Au chapitre des soi-disant « économies » sur les dépenses, c’est la stratégie du trompe l’œil qui triomphe. Il ne s’agit pas d’une vraie baisse, mais d’une … moindre hausse. Pas si mal diront les optimistes. Gravement insuffisant dans le contexte actuel affirmeront les « rabat-joie ». Ce n’est pas parce qu’on grossit moins vite qu’on ne devient pas obèse. En plus, il s’agit d’artifices comme le recul de six mois du réajustement des pensions (600 millions d’€)) qui ne marche qu’une fois, ou de la réduction des transferts aux collectivités (1,5 milliards d’€) qui évidemment compenseront en augmentant leurs impôts… Dans ces deux cas, c’est toujours le contribuable qui est pénalisé.

100 millions d’euros, c’est la vraie baisse en valeur des dépenses de l’Etat qui est programmée, charge de la dette et retraites comprises. Une goutte d’eau dans la mer qui peut être balayée par la moindre catastrophe naturelle. L’effort est louable, mais il est insignifiant.

2014 pourrait bien être une nouvelle « annus horribilis » pour les taxes et le chômage. On est très loin d’une vraie croissance tirée par les exportations et la création de richesse par les entreprises. Il faudrait un miracle pour qu’elle reparte dans un tel contexte. Mais pourquoi Dieu s’en mêlerait-il, je vous le demande !

 


TEMPETE DANS UN VERRE D’EAU

Francois-Fillon profil

La pseudo-querelle qui anime actuellement le microcosme au sujet de la position de François Fillon qui préconise de voter pour « le moins sectaire » en cas de choix entre un candidat FN et un candidat socialiste relève de l’art d’exploiter le réchauffé. Car cette position n’est pas nouvelle. Il l’avait déjà exprimée à « des Paroles et des Actes », lors de son dernier passage.

Il ne fait là qu’exprimer ce que nous sommes nombreux à ressentir. Foin de cette discipline soi-disant républicaine qui voudrait que l’on privilégie le vote pour un candidat « républicain » au deuxième tour. Encore faut-il mériter le label. Je comprends ce que François Fillon veut dire : les socialistes se sont-ils comportés pendant cinq ans comme des « républicains » ? La grand majorité d’entre eux a passé son temps à insulter, vilipender, salir, couvrir de propos haineux Nicolas Sarkozy, faisant preuve d’un sectarisme éhonté, d’une intolérance insupportable, de la mauvaise foi la plus vulgaire.

C’est pourquoi je suis dans le même état d’esprit que lui : comme de nombreux électeurs de droite, j’aurais du mal à voter aujourd’hui pour un candidat socialiste s’il était face à un FN. Cela ne veut pas dire que j’ai de la sympathie pour le parti d’extrême droite dont je récuse la plupart des analyses.

Mais ce débat est surréaliste. Il faut être de gauche pour poser une telle question. Il y a été répondu cent fois par les dirigeants de l’UMP et la position est invariable : on ne s’allie pas avec un parti qui veut votre mort. Si elle revient sans cesse, c’est qu’il y a une intention maligne derrière : l’espoir que le manque de clarté entretienne le doute et fasse monter le FN, la gauche pensant toujours en tirer les marrons du feu. Mauvais calcul : on constate déjà que ses électeurs populaires la fuient pour aller directement au FN. Et le cas de figure auquel il faut s’attendre, c’est que ce soit la gauche qui soit obligée de choisir entre l’UMP et le FN. Rigolo, non ? Enfin, il vaut mieux en rire qu’en pleurer.

Alors chercher au scalpel la différence entre « ni-ni » et « moins sectaire », c’est comme vouloir différencier bonnet blanc et blanc bonnet. Mais ces gens de gauche comprendront-ils une fois pour toute que les gens de droite ne sont pas faits comme eux, qu’ils sont libres, capables d’appréciation personnelle et pragmatiques. Il en est des électeurs comme des dirigeants : chacun peut avoir son appréciation personnelle. D’ailleurs, c’est bien connu, la discipline républicaine, ça ne marche que pour la gauche. A droite on est bien plus retors aux mots d’ordre idéologiques.

Il ne suffit pas de crier « République » pour être républicain. Au-delà des mots, il y a la pratique. Si les socialistes était moins intolérants et moins sectaires, moins donneurs de leçons, moins menteurs aussi à force de ne voir le monde qu’à travers le kaléidoscope de leurs croyances au lieu de l’admettre tel qu’il est, le débat démocratique s’en trouverait facilité et plus serein. D’abord qu’ils s’affranchissent de l’alliance avec Mélenchon qui ne vaut pas mieux que Le Pen. Ensuite, qu’ils arrêtent de se défausser sur le « mandat précédent » pour expliquer leurs échecs, qu’ils commencent par admettre l’existence des crises successives auquel le gouvernement d’avant a dû faire face, qu’ils assument complètement leurs mauvais choix qui ont complètement bloqué l’économie depuis quinze mois. Neuf français sur dix qui ne devaient pas être touchés remercient le sombre Ayrault de la facture qu’ils paient aujourd’hui, les 300 000 chômeurs supplémentaires en premiers.

Si cet état d’esprit n’évolue pas d’ici les municipales, il se pourrait bien qu’ils prennent une raclée. Il n’est pas exclu que le FN prenne sa part du gâteau que la gauche lui aura mise sur un plateau.

 


PETIT TOUR D’ACTU

Longue vue de pirate

« Tu causes, tu causes … » On ne peut pas reprocher aux socialistes de manquer d’imagination en communication. Après avoir occupé le terrain médiatique tout l’été, les voilà partis pour nous vanter leur politique à coups de vérités … démenties par les faits.

« Le Président de l’emploi », c’est le nouveau costume du pingouin, alors que le chômage ne cesse d’augmenter et que les petites baisses observées ici ou là dans les catégories, le sont à coups d’emplois aidés financés sur fonds publics.

« La hausse du pouvoir d’achat », objectif visé par notre incomparable Garcimore de l’économie : ça tombe bien parce qu’il a baissé comme jamais sous les coups d’assommoir de la politique fiscale qu’il a mise en place. Et au moment où les feuilles tombent avec leur contenu amer pour le porte-monnaie, il se targue d’une pause fiscale en 2014. Retenez bien : on est au summum des prélèvements, et on ne va plus les augmenter ! Et bien ce n’est même pas vrai, puisque les ménages vont encore casquer 10 milliards de plus. Au bas mot ! Et comment croire aux économies dans les dépenses alors que les chiffres disent le contraire : le budget de l'Etat continue d'augmenter d'un an sur l'autre !

« Le ministre de notre sécurité » est celui qui a battu tous les records de présence sous les projecteurs. Il faut dire que la fréquence des crimes lui en offre l’occasion. La kalachnikov est devenue banale dans nos faits divers. Ces rodomontades n’empêchent pas une hausse vertigineuse de la délinquance, chiffres à l’appui. Mais pour Valls, ce sont les chiffres qui ont tort. Autrement dit, la réalité.

« Une justice plus efficace », clame notre icone des sceaux (sots ?). On en mesure les effets tous les jours. Voilà une ministre qui n’a pas son pareil en arrogance, en vindicte, en hargne, en haine, en certitudes sectaires : c’est le visage qu’elle a montré à « Des paroles et des Actes ». Que le résultat de sa politique soit un désastre ne la trouble guère, comme son compère de l’intérieur, elle est dans le déni de réalité.

En attendant, les recettes de TVA stagnent toujours, ce qui n’est pas bon signe. Les relèvements de prévisions de croissance pourraient nous faire croire que la situation évolue dans le bon sens. Cela risque d’être un espoir éphémère. La situation économique mondiale est volatile et le mieux relatif de l’Europe, le résultat de politiques drastiques dont nous sommes restés à l’écart.

Pendant ce temps-là, l’argent fuit l’hexagone, comme en témoignent les statistiques des douanes (hausse de 500%). La preuve que la France est bien un enfer fiscal. C’est le moteur essentiel de l’investissement qui en pâtit directement.

Au chapitre des anecdotes, on notera le retour de Bayrou à droite, ayant probablement constaté qu’il s’était fourvoyé dans une impasse. La gauche l’a ignoré  et on ne fait pas une « troisième voie » tout seul. Le problème de sa place au sein de l’auberge espagnole de l’UDI reste épineux.

« La charte des valeurs » voulue par notre pédant ministre de l’Educ’nat est plutôt une bonne nouvelle. Sera-t-elle appliquée, c’est une autre affaire. Elle a toutefois le mérite de rappeler les principes face à l’intégrisme de tout poil. Dommage que dans le même temps, le chef du PS fasse preuve d’intolérance sectaire en refusant de débattre avec Copé. De même que Julien Dray qui se permet d’émettre un jugement au-dessus de ses moyens selon lequel Fillon ne serait pas un homme d’Etat… Les petits bras à la manœuvre.

A retenir en cette rentrée : le sondage de Marseille qui met Gaudin largement devant et le FN qui précède le PS. On a la preuve maintenant que le FN, ce n’est pas le problème de l’UMP, comme on veut le faire croire, mais celui du PS ! Quant à l’UMP, on ne soulignera jamais assez le succès de la collecte des 11 millions d’euros  qui suppose la participation d’au moins 150 000 donateurs ! Preuve que le parti a une assise populaire militante et bien vivante. On va nous bassiner avec la querelle des prétendants : abondance de biens ne nuit pas. La décantation se fera naturellement, le moment venu.

 


BRASSENS N’A PLUS RAISON !

Verger

Dans la « mauvaise réputation », Brassens disait  « Quand j’croise un voleur malchanceux, Poursuivi par un cul-terreux, J’lance la patte et pourquoi le taire, Le cul-terreux s’retrouve par terre » … Aujourd’hui, on n’en est plus au voleur de pomme à l’étalage. Les vols qui frappent aujourd’hui le monde rural sont d’une ampleur telle que nos paysans ne savent plus comment se prémunir. Plus question de trouver des excuses aux voleurs.

Rien à voir avec le chapardage de quelques garnements qui chipaient quelques cerises sur l’arbre, quand ce sont quatre tonnes de pêches qui disparaissent nuitamment. Ce sont des réservoirs de carburant siphonnés, des vergers mis en coupe réglée, des champs de légumes vidés de leur contenu, des troupeaux mis à mal avec les bêtes découpées sur place : autant d’actions qui supposent une organisation et des réseaux ; des préjudices conséquents dont les paysans ne sont pas indemnisés car les assurances ne couvrent que ce qui est enfermé dans les hangars, volé par « effraction » ou par « franchissement de clôture ». Allez mettre les hectares d’exploitations agricoles derrière des barbelés !

Le matériel aussi n’est pas à l’abri de ces exactions. Malheur à celui qui laisse son tracteur sous un hangar ouvert, à la concession qui expose ses engins dans un parc, derrière un simple grillage. Si pour les récoltes on n’hésite pas à venir avec des camionnettes, pour le matériel, ce sont des camions attelés à des remorques « porte-tanks » qui peuvent charger plusieurs tracteurs et qui filent aussitôt vers un pays de l’Est. Quand l’enquête débute, ils sont déjà loin !

Dans le sud-ouest, où l’irrigation des maïs par arrosage est courante, ce sont les fils de cuivre des puissants arroseurs qui font l’objet de la convoitise des malfrats, provoquant des dégâts coûteux.

 Vols de fruitsLa gendarmerie n’a pas assez d’effectifs pour faire face à cette nouvelle délinquance. Ici ou là, les agriculteurs ont tenté de mettre en place des surveillances tournantes. C’est à la fois aléatoire et dangereux, surtout pour les intéressés qui risquent de subir des violences et éventuellement des ennuis avec la justice. Aussi les exploitants en sont-ils à interpeler le Ministre de l’Intérieur et la FNSEA de demander l’aide des pouvoirs publics pour lutter contre ce nouveau fléau.

Et tout cela se passe dans l’indifférence générale. Nous serons peut-être les premiers à acheter de ces fruits volés, vendus au bord de la route, sans nous poser de questions sur leur provenance. Qui plaindra nos paysans ?  Cette catégorie de français est en voie de disparition. Les citadins savent peu de choses sur eux et de moins en moins. Notre pays a perdu un quart de ses exploitations agricoles en dix ans : une toutes les deux heures !!! Voilà une corporation qui connait quatre cents suicides par an.  Pour beaucoup d’entre eux, la course à la production, les aléas du climat, les prix trop souvent peu rémunérateurs, étaient déjà à la limite du supportable. La concurrence avec des pays aux coûts de production inférieurs aux leurs les met constamment sur le fil du rasoir. Ce nouvel avatar de notre société moderne vient s’ajouter : il est la goutte d’eau qui fait déborder le vase.

Il est grand temps que nous prenions conscience du rôle essentiel que les agriculteurs jouent dans l’économie et le façonnement des paysages qui font la douceur de notre pays. Au moment où la Chine et l’Arabie s’arrachent les terres arables en Afrique et ailleurs, nous, nous continuons de détruire 26 mètres carrés de terre fertile chaque seconde au profit de l’urbanisation. Notre richesse pour une planète à neuf milliards d’habitants !

Il est grand temps que nous nous préoccupions de la protection de nos populations rurales, des vraies, pas de ces « rurbains » qui s’installent à la campagne et que le chant du coq gène, en valorisant d’abord une économie de proximité, créatrice d’emplois et de liens sociaux. Pas seulement. Il faut aussi que la PAC permette à nos paysans de vivre correctement de leur métier, mais c’est un vaste programme ! C’est aussi à l’échelle de l’Europe que le destin de notre agriculture se joue. Ce n’est pas Bruno Lemaire qui me démentira.

 


SOURIEZ, C’EST ENCORE L’ETE !

Vacancier

« UNE VRAIE TUERIE ! »

Voilà une expression surprenante par l’emploi qui en est fait. Pour les gens de ma génération, son caractère sanglant évoque quelque carnage ayant défrayé l’actualité, soit de meurtres aux multiples victimes, soit de faits divers guerriers dont nos écrans de télé sont le reflet et malheureusement trop encombrés. En d’autres temps elle aurait fait penser à quelques épisodes de la guerre de 14.

En fait, nous étions bien loin de tout ça. Nous savourions les agapes d’un repas savamment mitonné par l’hôtesse de maison, et nous avions abordé le plat principal, une blanquette de veau, me semble-t-il, dont nous nous délections en savourant un Hermitage blanc fort épanoui. C’est alors qu’un des convives s’écria : « ce vin, c’est une vraie tuerie ! ». Hors du contexte, ce propos aurait jeté l’effroi. Tout le monde comprit qu’il s’agissait d’exprimer une extase provoquée par le contact de ce blanc généreux avec les papilles de l’intéressé.

Voilà bien une expression hyperbolique en accord avec notre époque qui n’hésite pas à se vautrer dans les exagérations les plus « décalées ». A l’hyperbole se mêle aussi une sorte d’antinomie ou d’antiphrase. La tuerie évoque l’hécatombe mythologique, le goût du sang et par tant de la terreur, alors qu’il s’agit ici de manifester un enthousiasme affirmé, une allégresse des sens à cent lieues du sens premier. L’effet n’en est que plus … saisissant.

Serait-ce une manière spécieuse de contourner le péché capital qui se cache derrière ce néologisme : la gourmandise. En évoquant une condamnation affreuse, on voudrait la conjurer par ce moyen. On le concède : on n’a pas su résister. Mais en même temps, n’est-ce pas une invite à l’hôte de remplir à nouveau le verre de ce convive qui apprécie si bien le breuvage qu’on lui a réservé ?

Un verdict pareil se passe de commentaires. Ce vin est excellent. Il accompagne à merveille ce plat délicieux. « C’est une tuerie ! » : tout est dit ; l’adjectif « vrai » n’est là que pour couper court, bref, ça ne se discute pas. Et de fait, tout le monde d’acquiescer !