L’ECONOMIE FRANCAISE ENCALMINEE
11 octobre 2013
Le redémarrage de la croissance mondiale est avéré et sauf pépin majeur déclenché par la crise de la dette américaine, elle devrait progressivement s’affirmer, même si la Chine peine toujours à retrouver ses taux habituels. En Europe, ça va mieux aussi. Reste la France où l’on doit se contenter d’une timide sortie de récession et d’une croissance voisine de zéro.
Le frémissement auquel s’accroche le pouvoir est évidemment dû au contexte extérieur. Les moteurs de l’économie française sont toujours en panne. Les investissements ne décollent pas. Ils sont pourtant la clé du redémarrage. La consommation est erratique d’un trimestre sur l’autre, au gré des périodes de soldes et des achats de nécessité. Les prévisions plus optimistes des organismes dits « compétents » ne doivent pas nous cacher la réalité. La France est encalminée et l’on ne voit pas de vent vraiment favorable arriver. Au contraire, il faut tout craindre de l’exécution du budget 2014 qui succédera à un exercice 2013 lui-même calamiteux puisque sur 30 milliards d’impôts prélevés, seulement 15 sont rentrés. Un trou de plus à combler et de nouveaux prélèvements en vue.
L’économie française traverse une période de « stop and go » bien connue des économistes, assez classique dans les stratégies de relance de « type keynésien ». On prélève de l’impôt pour relancer la consommation en espérant qu’elle déclenchera la mise en route du second moteur qui est celui des investissements, qui, à son tour relance la machine à exporter. C’est la version vertueuse. Mais quand le prélèvement touche les consommateurs et assèche leur pouvoir d’achat, que la masse des capitaux publics injectés n’est pas suffisante faute d’argent disponible et que le rendement de l’impôt n’est pas au rendez-vous, c’est la spirale des effets pervers qui prend le dessus. La consommation fait un rebond mais s’éteint aussi vite, n’est pas suffisante pour redonner confiance aux entreprises qui restent frileuses. Ce qui explique qu’on ait cette évolution cahotique d’un trimestre sur deux du taux de croissance. : en 2013, 0% au 1er trimestre, 0,5% au second, 0,1 attendu au 3ème et peut-être 0,4% au quatrième, mais rien n’est moins certain.
Les prévisions pour 2014 semblent meilleures, mais on ne sait pas quels effets auront les 12 milliards de prélèvements sur les ménages. On peut craindre le pire. Quant aux entreprises, on promet de baisser leurs charges mais on commence par porter à 38% le taux de prélèvement sur elles. Allez y comprendre quelque chose. Le gouvernement fait régner l’insécurité fiscale en permanence, ce n’est pas le meilleur moyen pour inciter à investir. De la même façon, on ne tardera pas à voir les effets désastreux de la loi Duflot sur les investissements privés dans le logement locatif et ses conséquences sur le secteur du bâtiment, un des principaux moteurs de l’économie. A cela s’ajoutera la fiscalité verte qui n’apparaîtra qu’après les municipales.
Le gouvernement s’entête, par idéologie à renforcer les moyens de l’économie administrée : préférence pour les emplois aidés coûteux plutôt que le soutien à l’emploi réel, dispositifs alambiqués tels la baisse des charges en passant par le crédit d’impôt, ce qui est un autre moyen de faire tourner la machine étatique pour établir un contrôle tatillon sur les entreprises, alourdissement des réglementations alors qu’il faudrait simplifier, multiplication des aides d'assistance… Comme ça n’a jamais marché nulle part, on est assuré du résultat. En attendant la France s’enfonce, les déficits publics diminuent virtuellement mais la dure réalité c’est l’augmentation des prélèvements obligatoires qui atteignent des sommets dignes d’un pays collectiviste, et l’envolée de la dette publique qui atteint maintenant les 1925 milliards d’euros et quelques poussières. Mais puisqu’on vous dit que tout va bien comme nous l’a assuré hier soir Mme Vallaud Belkacem !
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