LE QUINQUENNAT SARKOZY, PARLONS-EN !
17 octobre 2013
Voilà l'inventaire (partiel) d'un bilan dont François Baroin ne veut pas et qu’il fait pourtant malgré lui :
Sur Europe 1, le député-maire de Troyes a expliqué qu'il ne participerait pas dans l'après-midi à ce débat organisé en réponse à plusieurs ténors d’opposition qui réclamaient un « inventaire » de ces cinq années.
« Au final, ce sera interprété comme le procès de Nicolas Sarkozy ... Or 2007-2012, c'est une période de crise sans précédent, qui n'a pas d'autre référence sur le plan économique et financier que la crise des années trente, ce qui veut dire que Nicolas Sarkozy n'est pas responsable de l'augmentation de la dette comme la gauche se tue à le faire et le dire », a-t-il expliqué, accusant François Hollande d'avoir menti pendant sa campagne présidentielle pour obtenir une « majorité de rencontre ». Il a ajouté : « c'est du nombrilisme, ça n'intéresse pas les Français, le regard porté sur ce quinquennat, c’est le travail des historiens, nous, nous sommes en responsabilité politique », rappelant ne pas être « un sarkozyste historique » et avoir eu des désaccords avec l'ancien chef de l'Etat, par exemple sur l'identité nationale. « Il a occupé un leadership exceptionnel, il a un rôle historique avec Mme Merkel dans le sauvetage de l'euro et des économies des Français et nous devons valoriser ce qu'il a fait. S'il y a un inventaire à faire, c'est plutôt observer, le constat, 18 mois après, des promesses de François Hollande ».
On peut en plus de ce commentaire qui a le mérite de rappeler le contexte, se remettre en mémoire tout ce qui a été fait en cinq ans. Les Français sont si oublieux. En voici un catalogue non exhaustif.
Des réformes qui ont marqué le pays en profondeur et qui sont un véritable progrès de notre démocratie (elles sont courageuses car les cinq premières réduisent son propre pouvoir de président) :
-
La possibilité de recours individuel devant le conseil constitutionnel
- Modification de la constitution et Réduction des pouvoirs du Président de la
République au profit du Parlement et des citoyens
- La limitation à deux mandats de cinq ans pour le Président de la République
- Nouveau droit donné aux députés de fixer un tiers de l'ordre du jour de
l'Assemblée, leur permettant de mieux contrôler le gouvernement
- Réunion annuelle des deux chambres réunies à Versailles pour entendre le Chef
de l’État
- La loi de représentativité syndicale qui les renforcera tout en favorisant le
dialogue social.
- L'autonomie de l'Université réclamée depuis 1968 par P. Mendès-France, leader
de la gauche. Même imparfaite, elle met à bas le tabou de l'égalitarisme et
sera porteuse de fruits sur le long terme.
- Réforme des collectivités territoriales que depuis 20 ans aucun gouvernement
n'avait réussi
- Réduction du nombre d’élus avec la création des conseillers territoriaux en
lieu et place des conseillers généraux et des conseillers régionaux.
- Redéfinition des cartes judiciaires qu'aucun gouvernement précédent n'osait
faire
- Ouverture de la saisine du Conseil supérieur de la magistrature aux personnes
qui veulent mettre en cause le fonctionnement de la justice jusqu’à même
sanctionner des magistrats
- Redéfinition de la carte des villes de garnison que personne n'osait faire
- Redéfinition de la carte hospitalière
- Mise en chantier de la modernisation du Grand Paris
- Rapprochement des policiers et gendarmes sous la même autorité, d’où une
amélioration de 50% d’élucidation des crimes et délits
- Création du service civique volontaire (15 000 jeunes engagés pour 45 000
demandes en 2011 et 75000 en objectif 2014)
Des résultats innombrables, et parmi les plus importants (pour ne pas lister ses 931 réformes):
-
La réforme des retraites. Il fallait la faire. Nécessairement impopulaire,
aucun des prédécesseurs n'avait eu le courage de l'affronter mais tous la
disaient indispensable et urgente.
- Mise en place du service minimum lors de grèves de secteurs publics
- La suppression de la taxe professionnelle (impôt imbécile selon F.
Mitterrand)
- Effort considérable et sans précédent en faveur de la recherche et de
l'Université ; et aussi le triplement du crédit d'impôt qui soutient la
recherche des entreprises et permet un afflux de capitaux privés vers
l'enseignement supérieur
- La suppression de la publicité à la télévision publique : les Français
gagnent 20 minutes par jour
- *Revalorisation du salaire des enseignants (équivalent à un 13° mois) en
contrepartie de leur réduction en nombre
- Réduction de la délinquance –17% ; des homicides –40% ; des
atteintes aux biens – 28% ; de la délinquance de proximité – 40% ; et
aussi de la mortalité routière
- Hausse de 20% du budget justice avec 1300 postes supplémentaires – Création
de 9400 places de prison – Plusieurs mesures pour éviter les récidives (peines
planchers, rétention de sûreté, traitements préventifs…) – Recouvrement des
avoirs illégalement acquis par des condamnés, etc.
- Meilleure maîtrise de l’immigration (32 000 reconduite aux frontières de
clandestins, naturalisation en baisse de 30%, 300 000 contrats d’intégration
signés depuis 2007, etc.)
Emploi
- *La relance de l'économie par l'investissement et non par l'assistanat
comme dans le passé qui ne donnait que des apaisements à court terme mais des
affaiblissements économiques graves à long terme
- *L'aide à l'industrie automobile, industrie capitale et vitale pour
l'économie française
- *La réduction de 160 000 fonctionnaires dont la pléthore plombent notre
économie. Contrairement aux apparences, cette mesure est la plus efficace pour
l’emploi
- Création du statut d'auto entrepreneur qui s'avère un grand succès
- Création de 2,5 millions d’entreprises durant le quinquennat avec soutiens
renforcés et simplifiés
- Amélioration de la flexibilité de l'emploi avec la rupture contractuelle
- Les demandeurs d’emploi ne peuvent plus refuser plus de deux offres d’emploi
valables sans risquer de perdre leur indemnité
- *Développement de l’apprentissage au lieu de forcer des jeunes à suivre des
études secondaires qui ne leur servent à rien
Agriculture
- *Quatre mesures phares en faveur de l’agriculture ont permis aux
agriculteurs de dépasser la crise et d’envisager plus sereinement l’avenir et à
7000 jeunes par an de s’installer
- Maintien de la PAC au niveau européen
- *Allègement des charges sociales sur l’heure de travail agricole qui passe de
12,81€ de l’heure à 9,43 payé par la taxe sur les sodas de 0,02€ par canette.
- *Amélioration des retraites agricoles (création d’un minimum, revalorisation,
extension au conjoint)
Logement
- Encouragement de la construction (loi Scellier, pass foncier, prêts à
taux zéro doublés)
- Construction au total sur le quinquennat de 2 millions de logements dont 600
000 logements sociaux contre la moitié seulement entre 1997 et 2001
- *Modération des loyers par la modification de l’indexation
- *Instauration du droit au logement opposable (34974 ménages ont pu être
relogés après recours)
Assistance
- *Augmentation de 30% du budget de logement des Sans abri qui est passé à
1,13 milliards
- *Annoncés en mars 2010, onze établissements de réinsertion scolaire
fonctionnent désormais (cent cinquante élèves de 13 à 16 ans ont rejoint ces
structures, 9 autres sont prévus en 2011)
- *Forte augmentation des bourses et des logements pour étudiants
- *Création du RSA (1,9 millions de foyers aidés – mais surtout, il n’est plus
aussi intéressant qu’avant de ne pas travailler
- *Revalorisation de 25% sur 5 ans l’allocation adulte handicapé et le minimum
vieillesse
- *Création d’un prime pour les salariés des entreprises dont les dividendes
augmentent
- *Assouplissement des accords d’intéressement des salariés aux fruits de leurs
entreprises
Économie (chiffres selon l’Insee)
-
Augmentation de 4% du pouvoir d’achat des Français durant le quinquennat
- Et diminution de 1 million du nombre de personnes qui gagnent moins de 15 000
€ par an
J’ai repéré d’un * les mesures ci-dessus à fort impact social ou favorables aux chômeurs. On voit qu’elles sont nombreuses et contredisent radicalement l’idée d’un gouvernement pour les riches.
Le quinquennat de Nicolas Sarkozy a été celui des promesses tenues malgré les crises successives. L’homme n’est peut-être pas parfait, mais son action aura été souvent déterminante. Est-il allé au bout de ses projets. Certes non, ce serait oublier que la politique c’est « l’art du possible ». Tout simplement. Ceux qui parlent de « relents du sarkozysme » devraient s’inspirer de ce qui a été fait plutôt que de camper dans le déni permanent de la réalité. Ils insultent par leur mépris les millions de Français qui sont fiers de l’œuvre accomplie et de ce fait sont restés attachés à son auteur.
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