HISTOIRE

LA REPUBLIQUE DEFIEE

Marianne pleure

 

Depuis des années, les refus d’obtempérer se multiplient à la faveur de l’indifférence ou même du défi que beaucoup de jeunes adressent aux forces de l’ordre. Ils font partie de  ce long cortège d’incivilités qui illustrent  la vie des « quartiers » : rodéos urbains, trafics en tous genres, courses  poursuites et haine de toute autorité… La peur du gendarme serait un sentiment désuet éprouvé seulement par les personnes plus âgées et qui aurait cédé la place à un héroïsme de pacotille méprisant les flics et le danger. Tout comme les  rodéos urbains, les dangers qu’ils présentent sont autant de permis de tuer le quidam qui aura le malheur de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment. Et c’est déjà  arrivé !  Mais dans ces cas-là,  aussitôt  la  « bien-pensance » hurle au « pas d’amalgame ». 

Alors que peut-on penser de ce qui s’est passé avec  la  mort de cet adolescent tué lors d’un contrôle par les gendarmes :  voilà un jeune de 17 ans, connu pour des faits délictueux, qui n’a même pas  peur d’un  policier qui l’enjoint d’éteindre son  moteur, arme au poing, et qui tente même de redémarrer, qui de surcroît conduit sans permis (et pour cause) et sans assurance, une voiture puissante…  Evidemment, il faut déplorer qu’il soit mort dans ces circonstances ? Il  appartiendra à la justice,  loin de la fureur des  médias et des  approximations auxquelles elle peut donner lieu, d’établir les faits et les responsabilités. Ce  fait dramatique illustre  pourtant bien la société dans laquelle nous vivons : car le même adolescent aurait bien pu  lui-même causer une  mort par son comportement hors-la-loi. Dans certains quartiers, vous, moi, êtes à la merci de ce type de « citoyen ». Le comportement de jeunes, le désordre auquel ils contribuent, les incidents sérieux qu’ils provoquent sont inacceptables. En quelques années, ce sont des centaines de refus d’obtempérer et des dizaines d’incidents graves qui ont été enregistrés. Il faut mettre un terme à cette dérive.

Inévitablement, l’affaire à très vite pris un tour politique, la gauche exigeant que les méthodes policières fassent l’objet d’une révision de fond en comble et la France Indigne par la voix   de son leader minimo pouvait reprendre son antienne : « La police tue ». Sandrine Rousseau proclamait avec raison « qu’on ne doit pas  mourir pour un refus d’obtempérer », oubliant au passage les  morts qu’ils  ont  pu causer, et il y en a eu. Le plus grave  c’est que plus globalement, ces leaders de partis  ont refusé de  joindre leurs voix aux appels à l’apaisement. Pire, Mélenchon a même fait un tri dans les  institutions et bâtiments publics que les émeutiers doivent épargner.  Qu’espère-t-il ?  que le  grand soir arrive  et détruise cette République qu’il  hait. Quant à la droite qui réclame le respect  de l’ordre républicain, elle est dans son rôle. Les émeutiers  en culotte courte  finiront bien par  rentrer à la maison, mais il  faut cependant s’interroger sur qui les a commandités, qui les a pourvus en munitions, et comment on en est arrivé à tant de haine de la France. Force restera à la loi et à la République. Cela dit, je trouve les  conseils de l’ONU  bien malvenus, l’organisme mondial ferait mieux de se préoccuper  des  graves crimes contre l’Humanité perpétrés  en Ukraine par la Russie, en l’excluant du Conseil de Sécurité  et je me contenterai de rappeler à l’Iran qui  ose donner des conseils en matière de répression :  « combien de morts ? ». Quant à ce que pense la France profonde de ce malencontreux épisode, le volume des « cagnottes » en dit plus long que des  mots. Je ne traduirai pas pour ne pas m’exposer à la vindicte des  détenteurs de la morale officielle.

Il y aurait beaucoup à dire  aussi sur l’influence et l’utilisation des réseaux sociaux qui facilitent et contribuent à l’extension des territoires soumis  aux agissements des délinquants.  On apprend que le mouvement a même débordé  en Suisse : faisant écho aux événements et émeutes qui font rage en France, plus d'une centaine de jeunes se sont rassemblés au centre-ville de Lausanne et ont causé des déprédations sur les commerces. « Sept personnes ont été interpellées » affirme la police de Lausanne dans un communiqué,  six adolescents et un adulte ont été arrêtés. Là encore, il y a  matière à méditer.

C’est une tragédie qui n’aurait jamais dû arriver, mais voilà, il y a parfois des concours de circonstances … Il va falloir pourtant en supporter les  conséquences : je pense à tous ces commerçants pillés, ces immeubles publics détruits, ces transports en commun carbonisés, ces voitures brûlées et tout ce  mobilier urbain qu’il  va falloir remplacer. Encore une fois,  la facture va être lourde  et peser sur des budgets déjà tendus. On espère que  ceux  qui  ont été arrêtés ne s’en tireront pas,  comme d’habitude, à bon compte.  Ce serait  trop  facile et  un encouragement à recommencer.

Rendez-vous devant la mairie à  midi ! La République aura le dernier mot !

 


RUSSIE : PUTSCH OU PANTALONNADE ?

Char russe

 

Quelle que soit la manière d’analyser le putsch avorté en Russie, il est impossible d’imaginer des conséquences positives pour le maître du Kremlin..

Humiliation.

Le moins que l’on puisse dire c’est que Vladimir Poutine a été humilié par l’avancée de la milice Wagner jusqu’aux portes de Moscou et quasiment sous les acclamations des civils russes. Même s’il était difficile de l’atteindre physiquement, il aurait été probablement obligé de s’enfuir hors de Moscou.

Les Russes enfin face à la vérité.

Les inconnues restent nombreuses : Poutine peut-il faire confiance à ses propres troupes qui, pratiquement n’ont pas tenté de ralentir la percée de Wagner ? Doit-il réorganiser son état-major depuis que son général en chef, Valeri Gerassimov, a disparu ? Ses soldats, déjà peu désireux de livrer cette guerre, auront-ils un moral assez fort pour reprendre les combats ? Les Russes ne sont-ils pas déçus et inquiets, n’ont-ils pas le sentiment aujourd’hui que Poutine leur a menti ? Le ministre de la Défense, Choïgou, est réapparu sans qu’on puisse savoir exactement où il était, mais est-il capable d’assurer la défense russe contre les progrès militaires de l’Ukraine ?

Un tombeau politique.

Le chef de Wagner n’attendra pas que des commandos russes viennent le chercher là où il se trouve. La  version des faits qu’il livre est sensiblement différente de celle que  le  Kremlin voulait faire accréditer depuis hier. Dans son  message on ne trouve pas  vraiment de référence  à un accord  pour un exil en Biélorussie et la  fin de  Wagner n’est  pas vraiment actée. L’explication de sa volte-face aux portes de Moscou est confuse et donne d’impression d’une pantalonnade. Il n’est pas interdit de penser qu’il continuera le mouvement qui contribue à son audience personnelle et pourrait lui permettre de lancer une nouvelle opération. D’autant plus qu’il a été acclamé à Rostov-sur-le-Don où il est arrivé en authentique héros russe et que sa courte odyssée lui a permis  de constater la quasi absence d’opposition sur 800km.

Un sombre avenir.

C’est par la comparaison entre les résultats de la guerre et les intentions russes du début de cette guerre que l’on mesure la décrépitude des moyens russes et surtout la baisse du moral des soldats de Poutine. L’Ukraine, peu à peu, se transforme, pour lui, en tombeau politique. Jamais l’avenir n’a paru aussi sombre au chef d’État que Poutine est encore. L’épisode Prigogine noircit un peu plus le tableau, venant de la part d’un de ses plus fidèles qui lui doit tout. On le savait paranoïaque, mais il a assez de bonnes raisons d’exprimer son désarroi. Prigojine l’a trahi, a trahi son maître, et le  mot « trahison » revient en leit-motiv de  son intervention télévisée. Dès lors il ne devrait avoir de cesse que disparaisse le traître, une tâche de plus que la férocité russe devra accomplir. Car, si Prigojine revient, lui, Poutine, devra songer à s’enfuir car cette fois, il ne jouera pas seulement son pouvoir, il jouera sa peau.

La solitude de Poutine.

Le Tsar est nu. Et cela se sent à Moscou, où la peur ressentie par Poutine flotte comme un nuage toxique au-dessus du Kremlin, et où, pendant la percée de Wagner, on n’a jamais vendu autant de billets d’avion pour l’étranger. Depuis le premier jour, Vladimir Poutine est le seul à faire la guerre. Il a contraint ses généraux à accepter son agenda. Il a mobilisé les jeunes et des détenus de droit commun. Il s’est fait aider par les Tchétchènes et par Wagner. Mais, comme Gribouille, il s’est jeté à l’eau pour échapper à la pluie. Combien de temps encore pourra-t-il tenir dans son palais ? Comment remporter une victoire avec des armes vieillissantes, des soldats désabusés et eux-mêmes gagnés par la panique, et un adversaire rendu implacable par son sens de la liberté ?

La suite risque d’être passionnante, car le  mélodrame n’est certainement pas terminé. Prigogine n’a probablement pas dit son dernier mot. On risque aussi d’assister à une énorme purge dans la tradition  de la dictature russe, car tous ceux qui n’ont pas accouru pour crier leur soutien au dictateur vont devoir rendre des comptes. 

 


ON SAIT POURQUOI IL FAIT PLUS CHAUD

Réchauffement climatique 3

 

Anomalie météorologique.

Depuis le printemps de  l’année dernière, c’est vrai, il fait plus chaud.  La  température  à la  surface du globe s’est brusquement élevée  provoquant des dérèglements des  mécanismes météorologiques, avec leur cortège de  sécheresses, d’incendies de forêts, de  pluies diluviennes, d’orages… Si le  réchauffement climatique de la Terre est une réalité, les causes qui en sont à l’origine  se traduisent par une élévation continue et graduelle, même si elle va en s’accélérant.  Mais l’échelle de mesure de cette  accélération c’est a minima la décennie.  Le  brutal   réchauffement que l’on constate depuis un an est   une anomalie qui a donc forcément eu un élément déclencheur. En tout cas, c’était l’idée qui me trottait dans la tête depuis que j’avais appris  que l’éruption du volcan Pinatubo (1991) avait été à l’origine du refroidissement de la Terre de 0,5° à 0,8° (ce qui est beaucoup) pendant 3 ans. Et je n’ai pas eu longtemps à chercher sur internet pour trouver la réponse à mon intuition. La montée subite en température depuis le printemps 2022 n’est en rien liée à une hypothétique augmentation des émanations de gaz à effet de serre produites par l’activité humaine. De nombreux articles scientifiques sont parus depuis le début de cette année, qui ont identifié l’origine  fortement probable de ce phénomène.

Une éruption volcanique quasiment passée sous silence.

Les éruptions volcaniques ont généralement un effet refroidissant sur la Terre, car la grande quantité de soufre qu’elles libèrent bloque la lumière du soleil. Par contre, l’éruption massive du volcan sous-marin de l’archipel des Tonga survenue au début de 2022 pourrait participer temporairement au réchauffement planétaire. Mais qui en a entendu parler ? L'éruption phréato-Plinienne (éruptions volcaniques explosives extrêmement puissantes) du volcan Hunga Tonga-Hunga Hapa'ai en janvier 2022 a eu des conséquences inattendues sur la stratosphère comme le démontrent deux études récemment publiées, menées par une équipe de scientifiques dont certains sont rattachés à des laboratoires CNRS-INSU. Ces études reposent sur l’analyse des données de multiples instruments satellitaires, des radiosondages dans le panache du volcan et des calculs de transfert radiatif. Le caractère atypique de cette éruption est une injection massive de vapeur d'eau qui a dans un premier temps saturé la stratosphère.

Ce sont près de 1500 mégatonnes de vapeur d’eau qui ont été relâchées dans l’atmosphère.  Or, la vapeur d’eau est un puissant gaz à effet de serre, effet de serre qui piège la chaleur sur Terre et augmente sa température. Un phénomène qui s’autoamplifie et que l’on nomme « une boucle de rétroaction positive », comme peuvent l’être les incendies : plus il fait chaud, plus la végétation se dessèche, plus le risque d’incendie est grand, plus de CO2 est émis par les feux de forêt, ce qui aggrave le dérèglement climatique. L'effet radiatif combiné des aérosols et de la vapeur d'eau a conduit à un réchauffement à l'échelle globale de l'ordre de 0,2 W/m2 (énorme). Un tel effet de réchauffement du système climatique n’avait jamais été observé après une éruption volcanique. Cet effet, dû à la vapeur d'eau, est susceptible de persister sur une durée de 2 à 3 ans, voire plus. La majeure partie de cette eau est entrée dans la stratosphère, ce qui signifie qu’il lui faudra des années pour retomber sur Terre ce qui pourrait nous faire dépasser temporairement 1,5°C de réchauffement climatique par rapport à l’ère préindustrielle. D’où  les  propos alarmistes de nos météorologues myopes chaque jour qui passe.

Ces études ont fait l’objet d’articles dans la presse : Courrier International, Libération, Nature,  Sciences et vie, … mais n’ont guère eu d’écho sur nos bulletins météorologiques du service public où l’on nous sert jusqu’à plus soif la thèse de  la responsabilité de l’Homme et de ses coupables activités.

Un réchauffement qui tombe à  point.

Le  phénomène que nous subissons sera  limité dans le  temps, sans que l’on sache avec  certitude quand il  cessera. Cela n’empêche pas les écolos (qui ne veulent pas savoir)  et les savants  du GIEC (eux savent) de faire pression pour augmenter par tous les moyens, y compris les plus improbables, la  lutte  contre les  gaz à effet de serre. Ils veulent  profiter de l’aubaine  pour vendre leurs thèses, c’est  de  bonne guerre,  mais c’est malhonnête. Personne ne devrait  affirmer que la température augmentera de 4° à la fin de ce siècle, car personne ne peut en avoir la certitude.  En climatologie, il est  toujours hasardeux de  prolonger les  courbes  mathématiques  pour  en tirer des conclusions  définitives. Madame Masson-Delmotte, que Christophe Béchu consulte, est peut-être très experte en paléoclimatologie, mais elle devrait consulter de temps en temps des géophysiciens. Comme l’a démontré Steven Koonin, « la part d’incertitude » doit être toujours prise en compte quand il s’agit  de mécanismes  climatiques. Consacrons au contraire tous les moyens dont nous disposons pour nous adapter à des évolutions dont les causes dépassent le genre humain. Et  surtout  arrêtons de culpabiliser les  hommes,  culpabilisation qui alimente  les mouvements  écologistes activistes violents et démoralise inutilement la jeunesse.

Donc, oui, il est très probable que nous ayons un été caniculaire et mouvementé cette année et des dérèglements qui se prolongent peut-être encore l’an prochain.  A  condition qu’une autre éruption  volcanique majeure ne vienne pas contrarier ces  pronostics !

22 juin : Je viens de lire l'article du Figaro d'aujourd'hui "une vague de chaleur océanique sans précédent touche l'Atlantique Nord", et je suis stupéfait : paresse ou conformisme, la journaliste Delphine Chayet n'évoque à aucun moment dans les causes ce qui fait l'objet de mon article, à savoir l'influence avérée de l'éruption l'année dernière du volcan Hunga Tonga, pour se contenter uniquement des thèses du Giec et conclure : "une tendance inexorable, selon Jean-Pierre Gattuso, océanographe et chercheur associé à l'Institut du développement durable et des relations internationales, que seule une baisse des émissions de gaz à effet de serre pourrait limiter". CQFD. La pensée unique fait la loi.

 


ET SI ON ECOUTAIT LES FRANÇAIS ?

Bagarre_village_gaulois

 

On parle d’un remaniement.

Le petit monde politique est  en proie à une agitation cyclothymique comme à chaque rumeur de remaniement gouvernemental. On sent bien que  la situation bancale  dans laquelle se trouve la majorité présidentielle ne va  pas pouvoir perdurer  jusqu’à la fin du quinquennat. Le Président, dans la tradition de la Vème est donc à la recherche du mouton à cinq pattes pour prendre la place  de Mme Borne déjà usée par les incessants combats qu’elle doit mener contre  une Assemblée  nationale erratique dont les débats se situent au degré zéro de la   vie politique, tirés vers le bas  par les élus de La France Indigne, renforcés ici ou là par quelques troublions en mal de visibilité. Pourtant la situation à la fois nationale – qui peut dire que la France va bien ?- et  internationale  est suffisamment grave pour que  l’intérêt  national passe avant les  luttes de  clans.

Le contexte international.

La guerre d’Ukraine ouvre de nouveaux espaces aux  populistes.  Les enjeux du conflit et les objectifs  poursuivis ont des conséquences bien visibles : l’inflation et la crise énergétique qu’il a engendrées pèsent sur les revenus des Français, fait pointer la récession  en même temps que  les taux d’intérêt montent. Les inégalités se renforcent, la violence et l’insécurité gagnent. Les partis  populistes  surfent sur ces difficultés en cherchant à les attiser. On voit bien que le danger populiste devient maximal  au moment  où renaît une menace existentielle sur les nations libres de la part des empires autoritaires. Les démagogues sont une arme  de destruction  massive dirigée contre la démocratie représentative, mais aussi contre l’intérêt et l’unité des nations libres. Ne nous leurrons pas, les populistes sont les meilleurs alliés des autocrates. Et voilà pourquoi, l’endiguement du populisme à l’intérieur de notre démocratie est indissociable de l’endiguement des  empires autoritaires à l’extérieur. Voilà pourquoi, aussi, nos démocraties occidentales doivent mobiliser leurs citoyens  à  l’intérieur sur  la défense de la liberté. La  nouvelle donne stratégique nous impose d’engager un travail de pédagogie, particulièrement en Europe, pour rappeler l’enjeu réel de la guerre en Ukraine  qui est la liberté politique et convaincre les peuples de supporter le prix de sa défense. Pour cela, il faut que le pouvoir démocratique soit suffisamment fort.

Retrouver  une majorité stable.

Face à ce contexte, le seul  moyen de redonner un  peu de respectabilité à la vie politique en France et de visibilité à l’action du gouvernement,  c’est de retrouver une majorité  absolue à l’Assemblée  nationale.  Il n’y a pas cinquante moyens pour y parvenir.  La  dissolution : n’y pensons pas, sauf à vouloir voir le RN revenir à 150 députés et aggraver la situation. Elargir le groupe  majoritaire : c’est  le plus simple et c’est possible puisque le groupe pivot que constituent les  62 élus LR, qui votent tantôt pour, tantôt contre les projets du gouvernement, possède suffisamment de députés  pour compléter  la coalition de  la  majorité. Encore faut-il pouvoir s’entendre sur un programme, encore-faut-il en avoir la volonté. Après ce que  j’ai observé ce week-end, manifestement on n’en prend pas le chemin. On aimerait des leaders politiques guidés par le bon sens. Or, on aura admiré les certitudes  bornées de  François  Bayrou, qui a tout faux depuis plus de trente ans mais qui  persiste  et signe. S’il avait du bon sens, il y a longtemps qu’on s’en serait aperçu. On aura aussi suivi avec un brin d’étonnement, les débats  des Etats-Généraux de la  droite, sous la houlette d’Eric Ciotti.  Les avoir menés au « cirque d’hiver », cela ne s’invente pas.  Malheureusement, là aussi, on s’entête à vouloir défier le bon sens. On s’est bien gardé de faire référence aux réflexions de Nicolas Sarkozy  que d’aucuns portaient aux nues, il n’y a pas si longtemps. On l’aura compris, les réticences sont fortes, tant au sein de la Macronie que chez les Républicains. C’est que pour parvenir à une entente, il faudrait un véritable accord  au grand jour et  accepter, de part et d’autres, des compromis. Personne n’y est prêt, pas même Macron, qui ne veut  pas  se lier les  mains  pour continuer à tout diriger et se contenterait de débauchages.  Le  compromis,  pourtant, n’est pas la compromission !  

Il faudrait écouter les  Français !

Ce serait bien, pourtant qu’ils écoutent les Français : selon un sondage Odoxa, 56% des Français souhaitent un accord avec la  droite pour mettre fin au boxon à l’Assemblée nationale, ils sont 86%  à droite  et 83%  dans la Macronie !  On mesure la  vanité  du combat que veulent mener les Ciotti, Marleix and C°. Ils  ne risquent pas d’être entendus, encore moins compris.  L’intérêt national mérite mieux qu’une hypothétique reconstruction. Macron aussi est concerné : l'écoute n'est pas sa principale qualité à monsieur "Je sais tout" !. Car il y a urgence !

 


DROITE REPUBLICAINE ET GAUCHE SOCIALE-DEMOCRATE

Assemblée nationale

Ce printemps politique serait-il vivifiant ?

La  sociale-démocratie, que l’on croyait enterrée, bouge  encore, et ce  jusque dans la gauche du gouvernement. Elle prend la forme d’une social-écologie, teintée de provincialisme, toujours aussi redistributive.  Elle se prend à espérer  au sein du courant « Refondations »  de Nicolas-Meyer  Rossignol avec  pour objectif de  sortir le PS de  l’emprise de la NUPES. Elle rêve d’un avenir plus serein avec  Bernard Cazeneuve qui a  lancé  son  propre mouvement la « Convention »  avec  en pointillé une candidature en 2027. Pourtant pour cette gauche-là, la partie n’est pas gagnée.

La  droite républicaine, LR pour ne pas  la nommer, que l’on disait en  perdition, existe encore  bel et  bien. Il n’est que d’entendre  les  hurlements de  toutes les gauches  pour s’en convaincre. On la disait incapable d’imposer des idées et à l’occasion de  la réforme des retraites,  elle s’est quelque peu désunie  sur un sujet  pourtant en or pour elle à cause de quelques jeunes  députés en mal de démagogie.  Mais voilà qu’elle refait surface et cette fois en bon ordre  de  marche. C’est oublier que le  parti  peut s’appuyer sur 200 parlementaires qui en font  la première force législative et un puissant réseau d’élus locaux à travers  toute la France.  Avec la  double proposition de  loi sur l’immigration déposée  au Sénat  et à l’Assemblée nationale  en même temps, le parti tient un sujet qui peut  lui permettre de rebondir. De  ce  point de  vue, la Droite républicaine a  plus de chances  de desserrer l’étau  constitué par la Nupes et le RN, que la sociale-démocratie.

La doxa du gauchisme.

Les récents débats qu’elle a organisés nous montrent que la sociale-démocratie des Rossignol,  Delga et Cazeneuve n’a pas encore franchement rompu  avec  la doxa du gauchisme culturel dicté par  la Nupes, sur l’école, la laïcité, l’immigration. L’impératif multiculturel, le laxisme migratoire et son discours de déni, la déconstruction de l’héritage du passé, cette  forme radicale du progressisme occupe encore une trop  large place dans leur approche. Cet enfermement culturel explique en grande partie la faiblesse politique de la gauche ? L’activisme des gauchistes et des écologistes radicaux dont elle ne se démarque pas  assez constitue un frein puissant à son retour en grâce. Des signaux positifs existent néanmoins comme la  résistance au wokisme  et aux  études de genre d’intellectuels « universalistes » courageux au sein de l’Université et l’entrée de Sylviane Agacinski à l’Académie française. Malgré tout, le chemin sera long.

Un débat salutaire.

Les Républicains viennent de prouver qu’ils travaillent.  Ils prennent l’initiative à juste titre avec les propositions audacieuses sur l’immigration qui en sont la démonstration. L’immigration est un sujet de vive inquiétude pour tous les  Français   et s’emparer de la question n’est  pas faire le jeu du RN, bien au contraire et montre aussi combien les partis de gauche sont déconnectés de la réalité et même de leur électorat. Elles ont le  mérite de faire sauter les tabous et d’obliger  le gouvernement à sortir de son  apathie sur le sujet : son propre projet n’est ni fait ni à faire, plombé  par le  « en même temps » qui le rend illisible. Au contraire, la  majorité aurait tout intérêt à trouver un dénominateur commun avec la droite. Il existe dans le  pays un large consensus pour que notre pays reprenne, sur ce front, possession de son destin.  Le  Danemark donne l’exemple à suivre.  De  même qu’il est grand temps de revoir les accords internationaux qui lient la France et l’Algérie depuis 1968. Dans le contexte actuel, la clarification sera bénéfique pour les  deux pays. 

Sous  l’égide d’Eric Ciotti, sont lancés ce mois-ci des Etats-Généraux dont le but est de mettre à jour le logiciel du parti pour qu’il soit en phase avec la société de notre temps, et prêt pour affronter les prochaines échéances électorales. Les  caciques  du RN ne s’y trompent pas, qui concentrent leurs flèches sur la droite, rejoints par  quelques partisans de Zemmour. Et comme au sein de LR, les talents ne manquent pas, il n’est  pas  déraisonnable d’imaginer un avenir plus serein pour  eux. Il apparaîtra alors, le  moment venu, que Les Républicains sont la  seule alternative possible à Marine Le  Pen.  

La reconstitution d’un vrai débat entre  la  gauche sociale-démocrate et  la droite libérale et républicaine, est ce  qui pourrait  arriver de mieux à notre vieux pays. On n’en est pas  encore là.

 


DURA LEX, SED LEX !

Conseil_constitutionnel

La  page est  tournée, enfin !

La réforme des retraites est définitivement sur les rails. La proposition de loi du groupe LIOT n’avait aucune chance d’aboutir. L’article 40 de la Constitution interdit à une nouvelle loi de priver l’État d’une source de financement si elle n’est pas compensée par une autre recette. Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée, a donc pris ses responsabilités puisque le Président de la Commission des Finances, le LFI Coquerel avait cautionné à tort le  projet. Devant l’annonce du blocage, messieurs De  Courson et Pancher se sont donc résignés à retirer leur projet, qui plus est, vidé de sa substance  puisque l’article visant au retrait de la mesure d’allongement à 64 ans   avait été censuré en commission. On notera  au passage que la technique poutinienne du mensonge et de l’inversion des rôles a  fait des petits et que  le groupe de La France Indigne utilise la même rhétorique : le  blocage démocratique qui  empêche de débattre c’est les autres, eux qui l’ont empêché par l’accumulation des  amendements et leur attitude forcenée transformant la Chambre en « Zone à Délirer », avec Mme  Panot et M. Bompard dans leur meilleur jeu . La vraie démocratie, c’est celle qui respecte les  règles et les institutions et la Présidente de  l’Assemblée a bien joué son rôle. Permettre le débat sur cette  loi, c’était créer  un dangereux précédent. La « Loi est  dure, mais c’est la Loi ! »

Idiots utiles.

On se demande bien ce qu’ont  pu chercher Messieurs Pancher et De Courson. Surtout ce dernier qui nous avait habitués à plus de rigueur intellectuelle et financière. Avec leur  motion de censure, heureusement rejetée, et leur projet de loi, ils ont attiré  les feux de la rampe. Grand bien leur face.  Ils ont surtout été les « idiots utiles »  des extrêmes de l’Assemblée qui n’en demandaient pas tant. Ils  ont surtout été à l’origine d’une agitation démagogique et inutile qui discrédite un peu plus  la représentation parlementaire, car  ils savaient pertinemment que  leur projet de loi n’avait aucune chance d’aboutir. S’il avait été adopté par l’Assemblée, le Sénat n’aurait pas suivi. Si le Sénat l’avait voté aussi, ce qui aurait été bien improbable, le Conseil constitutionnel aurait invoqué l’article 40 de la Constitution. Il est urgent de travailler dans un climat plus serein, il y en a assez de cette pantomime de marionnettes dont les ficelles sont tirées par des Machiavel. Les opposants à la réforme ont épuisé le vocabulaire lié aux dictatures. Ils n’auront plus de mots pour décrire Poutine ou Xi Jinping. Il ne fait pas de doute que l’initiative des Liot a contribué à l’hystérisation des débats. Ce faisant, M. de Courson ne travaillait pas pour l’intérêt général, il voulait marquer un « coup » historique. Et il l’a fait en diffamant le gouvernement qu’il a accusé, bien sûr, d’être autoritaire, dominateur et anti-démocratique, de prendre des mesures illégales alors que ce sont leurs initiatives qui l’étaient. Peut-être sont-ce les inquiétudes du déclin et de la fin d’une carrière qui le motivent …

Poursuivre  les réformes.

Le président de la République et la Première ministre ont remporté plusieurs victoires d’étape et la réforme aura bien lieu, puisque la loi a été   promulguée et que  les  premiers décrets d’application sont parus, ce qui ouvre la voie à d’autres réformes. Certes, la bataille, finalement perdue par les oppositions, laissera des traces dans une opinion mécontente. Mais la potion amère n’est désagréable qu’au  moment de l’avaler. Les Français finiront par s’habituer à la réforme,  comme pour  toutes  les précédentes. Il appartient au gouvernement de s’emparer des sujets que la loi n’a  pas traités ou insuffisamment et proposer qu’elle soit complétée par des mesures sociales pour des catégories de gens qui s’estiment menacées.

Encore un épisode bien inutile qui se termine dans la confusion  pour ses protagonistes. Puisse la leçon servir pour la suite  …

 


LES SABOTEURS VERTS

Haddock cons

 

Au moment où la  préoccupation principale pour notre  économie  nationale, c’est  la réindustrialisation, voilà encore un exemple de l’activisme contre-productif de nos écologistes. A Liffré, près de Rennes, ils sont à l’origine d’un renoncement symbolique : le groupe agroalimentaire le Duff jette l'éponge, il ne construira pas la boulangerie industrielle qu’il avait en projet depuis 2017.

Bridor dehors !

Explications : le groupe le Duff, c’est un succès de l’agroalimentaire français avec près de 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Il avait prévu une nouvelle usine en Bretagne, sur un terrain de 20 hectares, un investissement de 250 millions d’euros et la création de 500 emplois. Il s’agissait de fabriquer, sous sa marque Bridor, des viennoiseries et du pain pour ses grands clients, hôtels haut de gamme, restaurants, dans une centaine de pays. Eh bien, Il n’y aura pas de nouvelle usine en Bretagne !

Un gros ras-le-bol. 

Le Duff a fini par faire une indigestion à force d’avaler couleuvres et rebuffades. Investir en France, est toujours un parcours du combattant, mais là, on a touché le  fond : cela fait six ans que le groupe affronte les oppositions de quelques élus verts et des militants écolos de la région sur son projet, pourtant adoubé par le président socialiste de la région Pays de Loire, Loik Chesnay Girard, qui fut aussi le maire de Liffré. C’est que, voyons, il y a des zones humides sur le site, il consommera trop d’eau ( eh oui, pour faire de la boulangerie, il faut de l’eau), il mange des terres agricoles. Des associations ont multiplié recours et procès. Le Duff a eu beau proposer de réimplanter des zones humides, d’amender le projet, rien n’a bougé. C’est ahurissant. Le projet a été lancé en 2017, l’usine devait initialement ouvrir fin 2021. Toujours pas une pierre de posée. Enquêtes diverses, études variées... Un temps fou. Puis multiplication des recours. Il faudra attendre dans le meilleur des cas 2026 pour que les actions en justice soient purgées. Ensuite, deux ans de construction. Ça porte le démarrage du site au plus tôt en 2028. 11 ans au mieux pour une usine… On n’est tout simplement pas dans le rythme de la vie économique, surtout dans un pays qui prétend se réindustrialiser. Tout cela est délirant. « Nos concurrents à l'étranger mettent un à deux ans maximum pour obtenir les mêmes autorisations de construction » explique le patron.  Pourtant, il   n'a fallu que mois de trois ans pour monter la gigafactory de batteries  inaugurée à Douvrin dans le Pas de Calais. Preuve qu’avec une volonté politique, c’est possible.

L’écologie de la décroissance.

Les opposants n’ont évidemment pas cherché à obtenir une amélioration du projet, notamment pour ses usages de l’eau, la préservation de la biodiversité alentour. Le but n’était pas que le projet soit acceptable, c’était qu’il capote purement et simplement. Tant pis pour l’emploi  local, tant pis pour la  croissance du PIB…. Il ne faut pas gratter beaucoup pour comprendre que le souci environnemental n’explique qu’une partie de l’opposition à la giga boulangerie. Les militants écologistes reprochent à Le Duff ce qu'il est : sa taille, ses  produits  industriels, son modèle d’export. Quelle idée de vendre des croissants à l'international ! Vendre un produit français au bout du monde, vous vous rendez compte ? Rien ne va dans une logique décroissante. Localement, Le Duff est devenu un épouvantail commode. Un gros ennemi bien méchant, facile à identifier, c’est rassurant. Un total Energie du croissant au beurre, Un Monsanto de la baguette surgelée, un Mc Kinsey du pain au raisin. L’anticapitalisme idiot se  montre dans toute sa splendeur.

Le malheur des uns …

Les  Bretons  devront se passer de la richesse apportée par leur compatriote. Le projet se fera, probablement au Portugal, ou peut-être même aux Etats-Unis, avec des standards environnementaux bien inférieurs aux nôtres. C’est sans doute la conclusion la plus navrante qu’on pouvait imaginer : mais les opposants auront la conscience tranquille, car personne, en Bretagne ne se salira les mains en profitant des emplois, des impôts et des taxes générés par une activité aussi honteuse que la confection et l’export de pains au chocolat et baguettes viennoises industriels destinés qui plus  est aux établissements de luxe. Moralité : Le Duff ira cuire ses croissants ailleurs.  Une partie de nos concitoyens se satisfait que  la France  meure économiquement, mais fort heureusement guérie de  son industrie. C’est l’œuvre de nos « Diafoirus » du 21ème siècle !  

Encore un bel exemple  de l'obscurantisme idéologique de nos "verts-rouges". 

 

 


POUR QUI SE PRENNENT-ILS ?

Comédie grecque

 

On croyait que le festival de Cannes était la fête du cinéma. Il n’en est rien. Quelques-uns des participants en ont fait une scène politique en attaquant la réforme des retraites et la politique culturelle du gouvernement.

La contestation n’épargne aucun domaine.

 On peut  comprendre que les films en compétition traitent de sujets socialement et politiquement douloureux, on ne comprendra pas que, au lieu d’apporter une pause dans le débat, ils en rajoutent à la crise. Mme Justine Tiriet, dont il ne faut peut-être pas exagérer la notoriété, a reçu la Palme d’Or pour son film « Anatomie d’une chute ». On attendait d’elle qu’elle prononçât quelques remerciements. Mais l’ingratitude est une tare insondable. Elle a fait un discours militant, de type mélenchoniste, pour dénoncer à la fois la réforme des retraites et la politique culturelle dont elle vit en grande partie. Et en quels termes… « Le gouvernement a nié de façon choquante » la mobilisation et il « veut casser l’exception culturelle ». Bonne cinéaste, mais attendons l’épreuve du grand public, elle est peu fiable sur l’exactitude des faits.

La tartine bien beurrée.

Applaudie par toute la gauche et surtout l’extrême, elle a quand même obtenu une riposte de la part de la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, qui semble avoir décidé de ne pas s’en laisser conter chaque fois qu’un artiste profite d’un prix qui lui est décerné pour stigmatiser le gouvernement. La ministre a rappelé l’effort de l’exécutif pour protéger la création intellectuelle. Comme l’a souligné le maire de Cannes, le LR David Lisnard, qui juge « ingrate et injuste » Mme Tiriet, la metteuse en scène a vite oublié le plan du Ministère de la Culture de 350 millions d’euros en sept ans pour favoriser le cinéma français.  D’autres voix se sont levées, comme celle de Pierre Lescure, pour rejeter les propos à la fois fallacieux et pervers de Mme Tiriet.  Celle-ci reconnaît (un éclair de lucidité ?) qu’il lui est plus facile qu’à d’autres metteurs en scène de trouver le financement de ses films. La vérité, c’est qu’elle fait sa critique acerbe  la tartine beurrée des deux côtés en main, comme dirait Roselyne ! On peut faire, certes, beaucoup de reproches à  l’action du gouvernement, mais il vaudrait mieux éviter de s’en prendre à l’une des actions gouvernementales qui fonctionnent le mieux. Jusqu’à quand les intellectuels de gauche vont-ils faire la pire des politiques, celle du mensonge ?

Il est vrai que les artistes n’ont rien à perdre, sinon leur liberté. C’est le marché qui dit si un film est bon ou non, mais « L’anatomie d’une chute », aidé par sa Palme d’Or, fera, peut-être, une brillante carrière. C’est tout ce que nous souhaitons à Mme Tiriet en espérant néanmoins qu’elle cesse de se croire en enfer.

 


INCORRIGIBLES !

Ena

 

Nos technocrates n’apprennent vraiment rien.

La France attendait avec impatience le rapport de l'économiste Jean Pisani-Ferry sur la transition écologique. Il vient d’être remis à la Première ministre. Il va nous permettre de sauver le pays et de servir d'exemple au reste du monde. Rendez-vous compte, la France est le seul pays à avoir trouvé la solution au réchauffement climatique et le brave Béchu s’en trouve soulagé.

Le coût de la transition écologique va être gigantesque.

Cela, on le savait. Il faudra près de 70 milliards d'investissements annuels. Mais là où ça devient intéressant, c'est qu'on sait comment les financer. Le rapport n’invente rien, il  propose une méthode infaillible qui repose sur les deux mamelles de la France politique : la dette et l'impôt sur la fortune.

La dette : il faut l'augmenter.

Elle  est pourtant déjà énorme, mais comme elle sert à financer le sauvetage de la planète, elle ne doit pas nous inquiéter. Selon les  rapporteurs, mieux vaut vivre avec une dette encore plus abyssale et sauver la planète que mourir de chaleur avec une dette et des dépenses publiques sous contrôle.
Une évidence, quoi ! Cela  ne sera pourtant pas  suffisant.

Et retour de l’ISF.

Comme on ne peut pas tout financer par de la dette, et on se demande bien pourquoi  si elle est si indolore, il suffira d'augmenter les impôts pour financer le reste. Quelle surprise ! Et revoilà un impôt sur les riches. Pas sur les milliardaires et les super riches, non, un impôt sur les 10% de la population les plus aisés. Ces salauds de riches qui sont coupables de tous les maux. Il suffirait donc de taxer leur patrimoine financier qu'ils ont accumulé pendant toute leur vie. Rappelons que 74% de l'impôt sur le revenu est payé par les 10% des ménages les  plus aisés. C’est la double punition. Dans notre pays, il ne fait pas  bon de réussir. Quel manque d’imagination !

Le plan d’action du gouvernement.

Lundi dernier, la première ministre Élisabeth Borne a annoncé le « plan d'action » du Gouvernement pour réduire de 50% les émissions françaises de gaz à effet de serre d'ici 2030 par rapport à 1990, directement inspiré de ce rapport. Ce plan implique de mobiliser 70 milliards d'euros par an, soit environ 400 milliards jusqu'en 2030, ou encore 20 fois le gain estimé de la réforme des retraites. Aura-t-il un effet mesurable sur le climat ?  Dans le même temps la Chine pollue comme jamais, sans parler de l’Allemagne qui a rouvert ses centrales au charbon … Il n'aura pas non plus un quelconque effet d'entraînement sur les autres pays, la France étant déjà, et depuis longtemps, l'un des pays les plus vertueux du monde sur le plan de l'environnement,  grâce  à son énergie nucléaire. Le  seul  effet à en attendre, c’est l’affaiblissement de la compétitivité de nos entreprises. Il pèsera évidemment aussi sur le pouvoir d’achat. 

Cela s’appelle se tirer une balle dans le pied.

 


TOUT CE QUI EST EXCESSIF…

Archibald en colère

 

Sarko, le feuilleton…

Le Tribunal en appel a tranché :  Nicolas Sarkozy est condamné  à 3 ans de prison dont un ferme ainsi que le  juge  Azibert et son avocat, Maitre Herzog, pour « trafic d’influence ».  Inutile de revenir sur l’affaire, à partir d’une écoute téléphonique très  contestable sur une autre affaire, dont le condamné n’avait pas connaissance évidemment, le  PNF a capté un  message aussitôt exploité.  Le trafic d’influence pour lequel il y a condamnation n’a donné  lieu à aucune démarche, aucune rétribution, aucune contre-partie. Inutile de commenter un jugement de justice,  sa sévérité  en regard des faits en dit tout. Ce qui est excessif est insignifiant. On comprend que les intéressés se pourvoient en cassation. Plus politiquement, il y aurait lieu de s’interroger sur l’existence de ce  PNF mis en place  par François Hollande et sur ses méthodes quasi inquisitoriales. Quel quidam ne serait pas tenté de penser à une justice orientée ?

L’arnaque de LIOT.

Dans la même veine de l’excès, la proposition de loi du groupe LIOT  à l’assemblée nationale, ultime tentative de barrage contre  l’application de la loi sur la réforme du financement des retraites. Ce groupuscule animé par deux  électrons libres  pour ne pas  dire irresponsables, Bernard Pancher et l’ineffable Charles de Courson, compte rassembler toutes les oppositions pour tenter de trouver  une majorité pour voter un texte qui devrait, en toute logique, être irrecevable puisqu’il veut abroger une  mesure qui privera l’Etat de 15 milliards d’euros de recette, sans en prévoir la  compensation, ce que le règlement de l’Assemblée nationale interdit. Sans compter sur le fait que cette proposition n’a aucune chance d’être examinée par le Sénat au moins avant l’automne et encore moins d’être votée. Alors à quoi sert cette initiative sinon à prolonger l’agitation dans le pays. Moi, j’appelle ça la dictature des  minorités et pouvoir de nuisance.

Alerte sur la démographie.

La France  va se retrouver en première ligne. C’est une alerte lancée par les agences de notation. Elles s’inquiètent des finances publiques des pays développés, du fait de la démographie et du poids des retraites. Avec la chute des naissances, et donc de la population active, et l’allongement de la durée de la vie, la charge des retraites va mener les dépenses publiques dans le mur. Inévitablement les déficits vont déraper et donc les dettes vont suivre. Et un dérapage des dettes avec des taux élevés provoquera inexorablement une dégradation des notations des pays, avec  à la clé  la hausse des taux d’intérêts. Sans compter le coût de la santé :  une population beaucoup plus âgée est plus consommatrice de santé publique. Si  bien que les agences de notation prévoient que la combinaison du poids des retraites, du coût de la santé et des taux d’intérêt élevés va provoquer un cocktail explosif pour les finances publiques. La part de la population des plus de 65 ans dans les pays développés, mais aussi en Chine, va passer de 20% aujourd’hui à plus de 30% en 2050. Et selon S&P, la dette de la moitié des pays développés sera considérée comme pourrie d’ici 2060, du fait du poids de la charge. La France, pire élève, est très mal placée évidemment. Et le déficit des États les plus dépensiers pourrait dépasser les 9% du PIB dans le même temps, du simple fait du vieillissement de la population. Pour les agences de notation, il faut des réformes urgentes sur le financement de la retraite et sur la durée de cotisation. Tiens donc ! Quand on voit ce qui s’est passé en France, on a du mal à imaginer qu’on va pouvoir passer l’âge de la retraite à 70 ans… Ou qu’on va s’attaquer, enfin, aux régimes spéciaux. Et pourtant, plus on attendra pour agir, plus ce sera douloureux. Il va falloir travailler plus longtemps, il va falloir cotiser plus, et les retraites seront encore moins élevées qu’aujourd’hui. Une seule solution, le recours à la capitalisation. Encore un gros mot ! Nous voilà prévenus.

Pour terminer, le gros mensonge de Laurent Berger dans le JDD : il considère toujours que la réforme n’a pas été votée  par  l’Assemblée nationale, avec  le 49-3. Il oublie que la motion de censure qui a suivi a valeur de vote  favorable  en étant repoussée !

 

 


MACRON, TRUMP, ERDOGAN, ZELINSKI ET Cie …

 

Comédie grecque

Macron à la manœuvre .

La bataille de la réforme des retraites n’en finit pas de se prolonger à travers les scories que les opposants continuent laborieusement de déverser. La première Ministre est méritante : elle accomplit une besogne qui lui répugne, mais elle le fait au nom de ce qu’elle considère comme l’intérêt général. Elle sait qu’un succès au sujet de la réforme des retraites passe par le sacrifice de sa personne. Elle reçoit cette semaine les syndicats un à un et espère leur « vendre » la réforme en l’enrobant dans une vaste concertation sur le travail. Pendant ce temps le groupe dénommé LIOT a déposé une proposition de loi destinée à abroger la loi sur la réforme. Ses promoteurs sont gonflés d’espoir. Ils croient dur comme fer qu’ils vont réussir, mais il demeure peu probable qu’ils réussissent, même s’ils obtiennent à la fois les voix de la France insoumise et celles du Rassemblement national. Cette guérilla parlementaire peut paraître fatigante mais il n’est pas sûr qu’à terme elle produise des résultats. Même si l’Assemblée nationale adopte le texte de LIOT, il s’écrasera contre le mur érigé par le Sénat, dominé par les Républicains (LR). Dans ce contexte, le Président Macron est bien décidé à reprendre la main et se déploie pour saturer l’espace médiatique qu’il avait pourtant largement abandonné. Prolixe et satisfait d’intervenir tous les jours, il a donné un interview-fleuve au journal « L’Opinion » et s’est exprimé sur TF1. On a peu de raisons de croire qu’il va faire basculer l’opinion publique en sa faveur, mais on ne pourra pas dire qu’il n’a pas essayé. Clairement, il est à la contre-offensive. Et comme il n’a rien à  perdre  …

Trump dans la tourmente.

L’ancien président des États-Unis, Donald Trump, a été condamné à verser cinq millions de dollars à une femme qu’il aurait violée. Il a fait appel de ce jugement mais ses démêlés avec la justice constituent un énorme obstacle à ses ambitions politiques. La partie de l’opinion américiane qui continue à vénérer Trump est massive. On ne saurait exclure qu’il gagne la prochaine présidentielle si toutefois il se débarrasse de la justice américaine. Or ses déboires ne font que commencer. Il devra un jour rendre des comptes sur le sac du Capitole, le 6 janvier 2021, qui a fait des morts et des blessés et n’a pu se produire que parce qu’il a incité ses partisans à pénétrer dans le vénérable bâtiment. Comme d’habitude, les Républicains sont dans la plus grande confusion. Ron DeSantis, gouverneur de la Floride a perdu de sa popularité dans les sondages d’opinion. Les élus républicains ont monté une opération vaste, mais traditionnelle, pour refuser à Biden son budget pour l’année prochaine et la hausse du plafond de la dette américaine, qui est colossale mais ne gêne personne aux États-Unis, le dollar étant une valeur refuge. D’une certaine manière, Biden a recentré l’électorat grâce à ses succès économiques. Même si l’inflation continue de galoper, les Américains constatent que les salaires augmentent, que le pouvoir d’achat grimpe et que l’emploi est à son zénith. D’un côté, Biden tient mieux sa gauche et la contient en se présentant comme son unique leader ; de l’autre, il rassure les possédants en conduisant une politique économique extrêmement libérale. Le « vieux » n’a  pas dit son dernier mot.

Erdogan tient bon.

Erdogan avec 49,5% des voix au premier  tour est en bonne position pour se maintenir au pouvoir. Pourtant son bilan est lourd  à porter pour le peuple turc : marasme économique,  inflation galopante, gestion désastreuse du séisme qui a mis au jour corruption et favoritisme,  mais rien n’y fait, le néo sultan jette en prison tous ceux qui  le gênent  et peut  compter sur des  médias à ses ordres et à ses pieds, ne laissant qu’une portion congrue à l’opposition pour s’exprimer. Malgré  les  efforts des citoyens pour  surveiller les urnes et une participation record, le résultat  s’avère  décevant pour  le candidat de l’opposition. Erdogan peut s’appuyer sur un nationalisme exacerbé et la religion pour mobiliser les électeurs. Certains n’hésitent pas  à dénoncer la manipulation du scrutin, le mauvais décompte des  bulletins, de nombreux problèmes de personnes qui n’ont pas pu voter, tout un système qui a été mis en place. Ainsi, une victoire le 28 mai de Kemal  Kiriçdaroglu serait une énorme surprise. 

Zelinski se démultiplie.

A quoi pouvait donc servir la tournée des capitales européennes par le Président ukrainien sinon a bine mettre en place le scénario et le décor de la contre-offensive de ses armées pour reconquérir les territoires occupés  indûment par les Russes. Désormais, il a le matériel et les  munitions nécessaires pour la mener à bien, même l’aviation  qu’il réclame va finalement lui être accordée. Pour faire patienter, ses soldats mènent quelques actions de diversion du côté de Bakhmout où elles rencontrent quelque  succès. Face à ce qui ressemble à une offensive médiatique, le Kremlin semble bien pâlot et les propagandistes poutiniens bien moroses. Il faut dire que Prigogine s’agite beaucoup et ne manque pas chaque jour de faire  parler de lui. En attendant, les  « patriots » américains font le  boulot et les drones de Jaloujni frappent où ça fait mal dans le  dispositif russe. Vivement  l’offensive  et qu’on en finisse. 

Ainsi va le 21ème siècle.  Passionnant, déconcertant, inquiétant,…  

 


C’EST CELUI QUI LE DIT QUI L’EST !

Poutine

 

Poutine a ce  merveilleux pouvoir de nous replonger 70 ans en arrière chaque fois qu’il fait un discours. Cela me rappelle la cour de récréation quand j’avis dix ans et qu’on répondait à une insulte : « c’est celui qui le dit qui l’est ! »

En effet  que nous raconte Poutine ?

Nous serions devenus des nazis.

Dans son discours du 9 mai, il a livré une charge violente contre  les « occidentaux » et l’Otan, devenus des repères de fascistes. Qui plus est, dépravés et décadents. L’Ukraine serait infestée de nazis depuis le coup d’état qui a mis Zélinski au pouvoir, par un vote démocratique. Mais quel régime a-t-il mis en place en Russie : une démocratie de façade qui ne cache même pas une dictature féroce et sans partage, un régime corrompu jusqu'à la moelle et policier dans lequel le FSB est au cœur, les opposants jetés en prisons où on tente de les empoisonner, l’information transformée en outil de propagande et de lavage de cerveau sans possibilité d’y échapper sauf par les réseaux sociaux pour ceux qui en ont la pratique. Des caractéristiques qui correspondent en tous points aux dictatures fascistes. Le nazi c’est bien lui !

Nous voulons détruire  la  Russie.

Et évidemment tout ce beau monde veut détruire  la grande et sainte Russie. C’est vrai, l’Otan et 50 pays démocratiques aident l’Ukraine en lui fournissant des armes et des munitions. Aucun pays n’a déclaré la guerre  à Poutine. Pourtant c’est  lui qui a envahi l’Ukraine après avoir mis la main sur le Donbass et la Crimée en 2014, et après avoir tenté la même chose contre la Géorgie en 2008.  La  Russie se dit encerclée : c’est une farce si on considère sa dimension territoriale. Mais si les  Pays baltes, et récemment la Finlande et la Suède ont décidé de rejoindre  l’Otan, c’est en raison des menaces d’invasion que leur voisin fait peser sur eux pour les mêmes raisons qu’il a envahi l’Ukraine : le délire impérial d’un dictateur qui se prend pour Pierre Le Grand, au mépris du droit des peuples  à disposer d’eux-mêmes. Le même raisonnement vaut pour la Pologne qui a de bonnes raisons de se méfier quand on considère son Histoire.

On l’a bien compris, tout ce dont Poutine accuse l’occident, c’est ce qu’il pratique à son encontre. Il  suffit d’inverser les rôles. Rien de nouveau, c’est  la  pratique habituelle de la rhétorique poutinienne à usage interne.  Car ce discours est fait  uniquement pour abuser le peuple russe. Nous, il nous ferait rire si ce n’était triste à pleurer. Condamné à rester dans son vase clos  en raison de sa  mise en accusation par la Cour Pénale Internationale pour crimes contre l’Humanité et crimes de  guerre, Il ne  peut que soliloquer, incapable de s’en prendre  à lui-même. La  Russie, c’est lui qui la détruit !

 


ON NE TOUCHE PAS A LA CINQUIEME !

Constitution

 

Mauvaise République ou mauvais génie ?

« C’est une mauvaise République », a déclaré récemment Jean-Luc Mélenchon en parlant de la Cinquième. « Il n’y a  pas de crise démocratique, les institutions fonctionnent », lui répond Gérard  Larcher, Président du Sénat et deuxième  personnage de l’Etat. Ce seul qualificatif de « mauvaise » correspond à une erreur d’analyse politique. Le chef de la France insoumise dispose d’un lot d’arguments tous superficiels : une République gouvernée au 49/3, article de la Constitution honni par le peuple, qui impose à une immense majorité de Français une réforme des retraites qu’ils abhorrent, qui donne à l’exécutif des pouvoirs d’exception. Mais, en réalité, cette crise ne vient pas du 49/3. Elle vient de l’incapacité des partis extrêmes à trouver une majorité absolue. La question ne porte pas sur un abus de pouvoir de nos dirigeants, elle concerne le respect des institutions et de la démocratie. L’opposition syndicale et politique a créé un vacarme énorme autour de son aversion pour la réforme, mais elle n’a pas son compte de suffrages, même si l’on ajoute les frontistes aux insoumis et qu’on leur cède en plus quelques républicains désireux d’éliminer Emmanuel Macron avant l’heure.

La sixième, c’est la quatrième !

La sixième République à laquelle rêve M. Mélenchon n’est pas une innovation. Elle a existé et en privant Emmanuel Macron d’une majorité absolue, le peuple a tenté d’accorder au Parlement les atouts qu’il avait déjà au temps de la Quatrième. Si un événement s’est produit en 2023, c’est bien ce tropisme presque irrésistible vers le régime des partis qui nous apporterait la bonne République. Encore faut-il que les partis soient encore debout. La France n’a pas besoin d’un retour en arrière. Rappelons-nous : changement de gouvernement tous les six mois, instabilité structurelle où les groupuscules  font la loi comme on le voit aujourd’hui avec  le  minuscule groupe LIOT, avec  comme conséquence l’affaiblissement des institutions et le danger d’explosion sociale ou de tentative de coup d’État. D’ailleurs Mélenchon n’est-il pas un admirateur des « duce » sud américains ?

Jean-Luc fait le lit de Marine.

La Cinquième est « mauvaise » parce que la gauche est structurellement minoritaire et cela ne date pas d’aujourd’hui. Elle s’est rassemblée au sein de la Nupes ce qui a conduit à donner un blanc-seing à la France insoumise, laquelle n’a pas le moindre espoir, même si, en 2022, le chef de LFI a obtenu 22 % des suffrages, de conquérir l’Élysée. En revanche, Marine Le Pen a acquis durablement la deuxième place au premier tour. Plus LFI hurle, plus le RN se tait. Plus LFI conteste, plus les électeurs se convertissent à l’extrême droite. Plus le désordre augmente avec son cortège de manifestations et de violences (460 policiers blessés lors du 1er mai), plus le RN se renforce. Il serait étrange que Jean-Luc Mélenchon soit distrait au point de ne pas se rendre compte qu’il fait le lit du RN. S’il fait son cirque, c’est parce qu’au fond de sa pensée, une victoire de l’extrême droite offrirait aux forces qu’il contrôle l’occasion d’une révolte voire de tenter une révolution. J’exagère ? À peine.

Mauvais républicains.

On ne remerciera jamais assez  le Général De  Gaulle d'avoir doté le pays de la Cinquième République qui a une constitution démocratique qui donne sa chance à chaque parti et qui a prévu tous les cas de figure de gouvernance. Elle est bonne parce qu’elle protège les institutions. Elle est utile parce qu’elle est en béton et peut résister à toute tentative frauduleuse de s’emparer du pouvoir. Par contre, il existe des mauvais républicains. C’est le cas de Mélenchon et de ses comparses de la France insoumise et aussi de certains ultras de la CGT. Les appels incessants du « leader minimo » de  la France insoumise à l’émeute, voire  à la sédition, en sont l’expression la  plus visible. Peu importe que Mélenchon se prenne pour la République à lui tout seul, mais quand il affirme que « la police tue » et se réjouit de la  violence qui accompagne désormais les manifestations, c’est la généralisation du désordre qu’il recherche pensant prospérer dessus. Il souhaite aussi plonger la Cinquième République dans l’opprobre  par le comportement vulgaire de ses représentants au Parlement : pauvreté de l’expression, dérapages verbaux, insultes, grossièreté  gestuelle des bras d’honneur ou « doigts » dont ils n’ont pas l’exclusivité mais dont ils sont les fervents utilisateurs. Plus grave, ils n’ont pas compris le sens de leur intervention quand on leur accorde la parole. La plupart du temps, ils oublient de se tourner vers  le président, le propos étant censé avoir une valeur générale, pour s’adresser à un collègue, l’apostropher  ce  qui conduit à de multiples rappels à l’ordre.  Et l’arrivée des caméras de télévision dans l’hémicycle n’arrange rien et a un effet dévastateur dans le grand public. Ces mauvais républicains ne respectent rien, pas même la mémoire, comme en témoigne les appels à « casserolades » lors du déplacement du Président de la République aux commémorations du 8 mai ou  pour honorer Jean Moulin. Alors  on imagine bien quelle République ils nous offriraient s’ils parvenaient à s’en saisir ! 

La République et la France ont besoin de  gens qui les aiment, ont besoin de stabilité, ont  besoin de respect. Demander un  peu d’espoir, en ces jours  troubles ne serait pas de trop ! Mais de grâce, ne touchons pas à la Constitution.

 


L’EPINEUX PROBLEME DE LA DETTE

Dette publique

 

Il n’y a pas besoin d’être grand clerc pour faire le constat.

Plus nous payons d’impôts, plus les dépenses publiques augmentent et plus la qualité des services publics baisse. Le scandale est sous nos yeux et nous en faisons l’expérience presque chaque jour. Mais  si l’environnement financier  mondial a été jusque là très clément, les évolutions actuelles  devraient nous inquiéter fortement. Avec 3 000 milliards de dette publique, la France doit désormais et absolument se hâter de commencer à la  réduire. Dans ce contexte, la dette devient un problème de plus en plus épineux : c’est logique quand on distribue les chèques à tout-va parce que « Quoi qu'il en coûte » et qu'on ne fait aucune réduction des dépenses publiques.

Le début du parcours  d’obstacles.

L'agence Fitch a dégradé la note de la France de AA à AA-. Pour l'instant, cette dégradation n'aura que peu d'effet car AA- reste un double A ce qui signifie une dette de « haute qualité » selon Fitch. Une excellente note donc surtout pour un pays dont la dette dépasse 100% du PIB, très loin de l'objectif européen de 60%. Mais en cas de nouvelle dégradation, la dette passerait à « Qualité moyenne supérieure » et l'effet sur les taux d'emprunt se ferait alors ressentir. Aïe !

L’inflation va baisser. Cela prend un peu plus de temps que prévu du fait du rebond des prix de l’énergie et des hausses de salaires. Mais elle va rebaisser, c’est inéluctable, notamment parce qu’elle est en train de provoquer un ralentissement de la consommation. Mais il y aura donc encore deux hausses des taux d'ici septembre, voire trois avant une pause au moins jusqu’à la fin de l’année. De quoi, néanmoins, renchérir un peu  plus le service de  notre dette. Re-aïe !

Tenir bon sur la réforme.

La tâche semble insurmontable, mais contrairement aux prédictions des Cassandre, des moyens existent pour la ramener à un niveau supportable. Le  gouvernement subit depuis le début de l’année un tir nourri contre sa politique financière. Mais il n’est pas privé de quelques instruments susceptibles de lui faciliter le travail. L’inflation, si décriée partout, a déjà eu un effet positif sur nos emprunts dévalués par la hausse des prix. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a tenté de démontrer, face à des interlocuteurs plutôt sceptiques, comment il allait procéder.

La réforme des retraites joue un rôle essentiel dans la tâche qu’il s’est assignée. À terme, elle rapportera de l’argent qui permettra de ne pas augmenter les cotisations et de ne pas réduire les pensions. Des torrents de critiques ont noyé l’exécutif auquel on reproche son « quoi qu’il en coûte »  suivi par une politique d’austérité. Mais l’un ne va pas sans l’autre. Grâce au maintien du pouvoir d’achat des Français pendant la période de la pandémie, les structures économiques sont restées indemnes. Malheureusement, la gratitude populaire n’existe pas, surtout avec des Insoumis à la  manoeuvre. Certains voudraient que les pouvoirs publics réitèrent le programme appliqué au Covid. Cependant, il ne s’agit pas de la même maladie. Le pouvoir d’achat a  été épargné en distribuant quelque 400 milliards d’euros. Un exploit qui ne peut pas être renouvelé sauf à aller à la  catastrophe.

Désormais, il faut agir vite.

Beaucoup de prédateurs attendent que notre pays fasse défaut. Si Ficht a déjà abaissé la note  de la France, d’autres agences de notation suivront bientôt. Pour revenir à une note plus favorable, il faut abaisser le taux de la dette par rapport au PIB. Et il n’y a pas trente six solutions. Nous devons puiser dans notre dynamisme économique les ressources qui nous permettront de figurer un jour parmi les nations européennes qui sont sorties de la nasse. S’il est vrai que cela passe par des efforts gigantesques, il faut néanmoins agir vite. Ceux qui entretiennent la crise sociale scie la branche sur laquelle ils sont assis, d’autant  plus, on le voit bien, qu’il est impossible  pour  le pouvoir de faire  marche arrière sur la réforme.  

Une manœuvre délicate.

Pour nécessaire qu’elle soit, La manœuvre de désendettement se révèle délicate et  l’effort doit être soigneusement élaboré. Il ne doit pas casser la croissance et ne doit pas augmenter les inégalités. L’inflation peut jouer un rôle bref, mais utile, mais elle aussi représente un danger qui doit disparaître. Le seul moyen du redressement, c’est une réduction des dépenses publiques : la France est le pays européen qui consacre la partie la plus imposante de son PIB à la dépense sociale. Il y a des records qu’il est préférable de ne pas battre. Le refus du gouvernement de céder aux injonctions syndicales ne correspond nullement à un entêtement ou à un caprice du président de la République, il s’inscrit dans une logique financière qui ne laisse plus aucune marge.

Les autres remèdes relèvent de l’aventure pure et simple. La réforme a provoqué une sorte de soulèvement populaire ; la baisse des pensions, la hausse des cotisations ou les deux à la fois entraîneraient une révolution. Avant de s’en tenir à la majorité hostile à la réforme et qui éructe de rage, on devrait se demander qui défend le mieux l’intérêt général. Cette remarque  est valable pour la poignée de LR qui veulent l’abrogation de la réforme par pure démagogie, ce qui est  pour moi, le pire en politique !

 

 

 


LA REFORME EN BREF

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La loi réformant le financement des retraites a été promulguée. Les critiques ont fusé depuis  et certains pensent déjà à l’abroger. Les contestations se poursuivent mais elle va entrer en application.
Même si elle a été allégée du fait des concessions du gouvernement ou des censures du Conseil constitutionnel, elle aura un impact immédiat.

Elle vous concerne si vous êtes nés à partir du 1er septembre 1961. La mesure principale et la plus discutée : le report de l'âge de départ de 62 ans à 64 ans. Mais en 2030 seulement. D'ici là, le report se fera par trois mois par année de naissance. La durée de cotisation pour bénéficier d'une retraite à taux plein va passer à 43 ans, contre 42 ans actuellement, soit 172 trimestres, d'ici à 2035. Mais personne ne devra travailler plus de 44 ans. Et l'âge de la fin des décotes reste 67 ans. Les fonctionnaires sont concernés aussi. Les régimes spéciaux sont maintenus mais le décalage de deux ans leur sera appliqué aussi. Et, heureusement, ils disparaissent pour les personnes qui vont être embauchées dès le mois de septembre.

Le volet social prévoit la revalorisation du minimum de retraite à 85% du SMIC net pour les personnes ayant tous leurs trimestres. Pour ceux qui ont cotisé au moins 120 trimestres, la revalorisation ira jusqu'à 100 euros. Ceux qui ont commencé à travailler avant 21 ans pourront partir à 63 ans. Les femmes ayant au moins un trimestre de majoration pour la maternité ou l'éducation et ayant cotisé les trimestres nécessaires pourront bénéficier d'une surcote allant jusqu'à 5%. Ce volet social de la réforme des retraites vient atténuer largement l'impact de la réforme. Et les droits des professions qui s'exercent dans des conditions pénibles seront renforcés.

On n’a pas  résolu tous les problèmes de retraites avec cette réforme mais elle va dans le bon sens. Elle nous ramène dans le peloton, en fin de peloton certes mais dans le peloton tout de même, des autres pays développés. Mais compte tenu de l'évolution de la démographie et du déséquilibre grandissant entre les actifs et les inactifs, d'autres réformes seront nécessaires à l'avenir. Un des  sujets qui restent en suspens est l'emploi des seniors. Pour pouvoir bénéficier d'une retraite à taux plein, il faudra travailler plus longtemps. Le problème  devrait être traité dans la future  loi travail.

Il faudra trouver le moyen de financer les retraites autrement que par la répartition compte tenu de l’évolution de notre  pyramide des âges. La solution (complémentaire) c’est la retraite par capitalisation. Elle existe déjà, et on la pratique sans le savoir : quand vous souscrivez à un contrat d'assurance vie, quand vous achetez votre résidence principale, quand vous souscrivez, et, à partir de 40 ans vous devez le faire, à un PER… La vraie réforme des retraites, c’est à chacun de se la faire en épargnant un peu chaque mois !

Comme  on le voit, pas de quoi en faire tout un pataquès, sauf à avoir d’autres visées ou  être de  mauvaise foi. La  violence qui s’est installée et qui sème les déprédations aux frais du contribuable doit cesser. 

 


COLERE CHEMINOTE : IL Y A DE QUOI !

Greves-sncf 2

 

La CGT des cheminots nous promet un jeudi noir à la SNCF pour exprimer la colère de ses employés face à  la réforme du financement des retraites. Il y a en effet de quoi être en colère, mais ce sont  des usagers dont je parle.

Quel enfer !

En 2019, les grèves à la SNCF ont coûté 850 millions ce qui représente une perte pour l’économie du pays de 300 millions. Les agents de la SNCF sont, en moyenne, plus augmentés que  l’inflation. En 2022, ils ont bénéficié d’une hausse de 5,8% contre une inflation de 5,2%. Il bénéficie d’un régime spécial de retraite. Ces agents qui   manifestent ne partiront jamais à la retraite à 64 ans, mais bien entre 54 et 59 ans, puisque dans leur entreprise, seuls les nouveaux recrutés seront concernés par le recul de l’âge légal de départ. C’est ce qu’on appelle « la  clause du grand-père ». Les régimes spéciaux ne disparaîtront qu’à partir de 2066.

Et c’est qui qui paie ?

Le  contribuable français a donc encore de longues années devant lui à compenser le déficit de ce régime très avantageux : tous les ans, la subvention d’équilibre du régime de la SNCF et de 3,3 milliards d’euros, soit 13 675 € par retraité. Autrement dit, c’est nous qui payons.  Et les pensions sont loin d’être minables. En 2021, le montant mensuel moyen d’une pension était de 2 442 €, avec un taux de remplacement de 73%.

On espère tout de  même que leur jour de grève sera décompté de leur salaire…

En résumé, moi j’appelle ça du « foutage de gueule » !

(Merci à Agnès Verdier-Molinié pour les  données chiffrées.)

 


POUR RAISON GARDER…

Qu'est-ce qu'on dit

 

Eric Ciotti a raison d’appeler toutes les forces  politiques à respecter la loi dès lors qu’elle a été validée par le Conseil constitutionnel. Par cet appel, il redore le blason quelque  peu terni par la division du groupe parlementaire qui a obligé à appliquer l’article 49-3.  Les  magistrats ont censuré six dispositions dont « l’index seniors », mais il a validé l’essentiel, soit le prolongement des carrières à 64 ans, applicable en septembre prochain. Et il sera facile de réintroduire dans la prochaine loi sur le travail les articles  censurés. Mais que de mensonges ont été proférés par les opposants à la loi sur  la réforme du financement des retraites autant par le RN que par les composantes de  la NUPES.

Inutile et injuste, ont-ils repris en chœur.

Rien de plus faux. La loi permet de garantir les pensions et de combler le déficit annoncé et creusé par la  pyramide des âges. C’est une loi comptable disent-ils avec mépris, mais dans un  pays surendetté la « comptabilité » ça « compte » justement. Quant au caractère injuste, c’est refuser  de voir   toutes les  avancées qu’elle contient notamment en faveur des  femmes et des petites  pensions.

La borne d’âge à 64 ans est inutile et va aggraver le  chômage des séniors. 

Encore faux, doublement faux. C’est le recul de l’âge de départ qui assure l’essentiel du gain financier pour équilibrer  les régimes. Et la borne d’âge, loin de fragiliser les séniors, les conforte dans l’emploi.  Toutes les statistiques montrent la  progression du taux d’emploi des 55-59 ans (75%) au fur et à mesure que l’âge de départ recule.

A 64 ans, les travailleurs sont cassés.

Pauvres  petits Français fragiles. Regardons autour de nous :  pratiquement tous nos voisins ont mis en place des âges de départ compris entre 65 et 69 ans. Evidemment, cela n’empêche pas de réfléchir aux reconversions nécessaires en fin de carrière pour certains métiers. N’oublions pas que de nombreuses dispositions sont applicables aux carrières longues et aux métiers à la pénibilité reconnue.

La  contestation est portée par plus des 2/3 des Français.

C’est répété à l’envi par  tous les gauchos de service et  les représentants du RN. Mais cette affirmation repose sur la base de sondages contestables par  la question posée. La preuve  en est : jamais le pays n’a été bloqué par le nombre des grévistes resté très bas sinon par des  blocages ciblés provoqués par des commandos  cégétistes ou autres. Et aujourd’hui, 62% des 200 000 votants du sondage du Figaro approuvent la validation de la loi… Comme quoi il faut se méfier des sondages. En dehors des manifestants interrogés, qui crient une colère surfaite, on sent davantage de résignation dans le pays que de révolte.

La loi n’a pas été votée.

Encore un gros mensonge. La procédure du 49-3, avec le gouvernement qui engage sa responsabilité, est  un vote. Le  constat est qu’il y a eu une majorité pour repousser la motion de censure qui aurait invalidée la loi. La loi est donc approuvée par une procédure démocratique. Et le recours à l’avis du Conseil constitutionnel en garantit toute la légitimité. Peut-on en vouloir au gouvernement d’avoir eu recours à des procédures peu usitées mais conformes, quant on a constaté le comportement anarchique et antidémocratique de la NUPES et des Insoumis en particulier, pour empêcher tout débat au fond sur la loi, lors de sa discussion à l’Assemblée nationale ?  De plus, c’est oublier le rôle du Sénat, où elle a fait l’objet d’un examen approfondi et plus approprié et où elle a été votée largement ! Je conseille  donc à tous ces  gamins imberbes qui crient au déni de démocratie dans la rue  en allumant des « feux de joie »  et en brisant des vitrines, de retourner à leurs études afin d’acquérir un  peu plus de discernement civique.

Les syndicats ne peuvent plus croire que la réforme va disparaître subitement.

Sur ce plan, ils sont en échec. Ils devront l’accompagner et s’ils préfèrent accroître la mobilisation et continuer à mettre le pouvoir au défi, ils finiront par perdre une partie du soutien de la population. En s’entêtant dans le refus de discuter de la clause de report de l’âge, ils ont perdu la légitimité qu’ils avaient acquise en construisant leur cause. Il  faudra bien qu’ils reviennent au dialogue avec le  pouvoir qui ne compte pas s’arrêter dans ses réformes.

 


IL EXISTE UN CHEMIN POUR EN SORTIR

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Vous l’avez compris, depuis  la défection de la petite vingtaine de députés LR sur le vote de la réforme des retraites, je ne crois  plus guère à la capacité du parti à se maintenir et à se redresser  sans changer les paradigmes du débat politique actuel.  Nous voyons bien que nous allons tout droit vers l’intronisation de Marine Le Pen, tant le message des Républicains est inaudible et brouillé. Comme pour beaucoup de nos amis, le malaise me conduit à ne plus croire en rien. Et ça, ce n’est pas possible. Le malaise, tout le monde le ressent confusément, tient dans la situation politique perçue  comme trop instable dans une époque où justement, à cause de la dégradation à l’extérieur comme à l’intérieur, il faudrait un gouvernement en capacité d’agir avec des lignes claires dans la durée et non au coup  par coup. Le teasing sur la décision du Conseil constitutionnel ne change rien. Dès le 15 avril,  quelle que soit la décision prise, la vie politique devra suivre son cours.  Autrement dit,  cette situation  d’instabilité digne de la IVème, aggravée  par le comportement de saboteurs des députés  LFI,  ne va pas pouvoir perdurer jusqu’à la fin du quinquennat. Il faut un électrochoc. Il faut en sortir.

Le rassemblement.

N’en doutons pas, la situation institutionnelle et politique est grave. Car il n’y a guère d’alternative : la dissolution, il ne vaut mieux pas y penser ; le referendum, pas mieux ;  un changement de gouvernement : en gardant les conditions actuelles, ce sera un cautère sur une jambe de bois. La  navigation à vue a ses limites. On ne va pas recommencer à chercher une majorité temporaire de projet de loi en projet de loi, se  contenter de mesures techniques qui ne fâchent pas trop. A  ce  compte-là, c’est ouvrir les portes de l’Elysée au RN, faute d’avoir pu apporter des réponses crédibles aux sujets importants. C’est Emmanuel Macron, Président de la République qui est le premier responsable  de cette situation.  Et lui seul détient la clé qui débloquerait la situation. Mais il doit délaisser ses réflexes partisans au vestiaire et jouer pleinement son rôle de garant des institutions. En s’élevant au-dessus des partis, en rassemblant au-delà de son camp, il  montrerait qu’il  est capable d’agir en prenant en considération l’intérêt supérieur du pays avant tout. Alors, il peut demander à chacun de prendre ses responsabilités et les républicains (au sens premier) de tous bords devront prendre conscience de leur responsabilité historique pour enfin s’unir. Le sursaut  passe  par le rassemblement, mot cher aux gaullistes.  Une majorité politique  est possible,  elle doit d’abord passer par un accord de gouvernement avec la droite LR. C’est réalisable s’il ne s’agit pas de se rallier, mais de rassembler, s’il ne s’agit pas de se soumettre mais de négocier, s’il ne s’agit  pas de débauchage,  mais de projet.

Elargir la Majorité de la droite à la gauche réformiste.

La tribune de Manuel Valls  d’il y a quelques jours ouvre des perspectives en montrant qu’il est possible d’associer une partie de la gauche politique à ce rassemblement,  car  il existe  encore des réformistes qui ont refusé de se fourvoyer dans l’aventure gauchiste de la NUPES. La Constitution offre le cadre adequat. Il  s’agit de sauver la République afin qu’elle ne tombe pas  dans des mains qui  la saborderaient. Il  ne sera pas difficile de trouver quelques-uns de ces républicains  de gauche, dont Manuel  Valls, pour participer à cette entreprise de redressement. Et manuel Valls fait la même analyse, le point de départ ne peut-être que la nomination d’un Premier Ministre issu des Républicains, seul moyen d’arriver de façon organisée à une majorité absolue de députés.

L’union nationale de  salut public.

C’est pourquoi l’appel des parlementaires LR publiés dans Le Figaro, me semble frappé au coin du bon sens. De quoi s’agit-il ? Pour faire court : un contrat de législature et un premier Ministre LR.  Ce serait le moyen de sortir l’action politique du discrédit dont elle souffre aujourd’hui et de rejeter dans leurs cordes  RN et NUPES en les réduisant véritablement à l’impuissance. Les  sujets pour redresser le pays ne manquent pas : rétablissement des comptes publics, défi climatique, transition et indépendance énergétique, immigration irrégulière, santé, école, sécurité … Le  bénéfice à en tirer  viendra du constat des Français du retour au fonctionnement normal de la démocratie. Alors, le  Président ne pouvant se représenter, Les Républicains retrouveront  une chance de garder le pouvoir, car  la première condition pour qu’un Républicain soit élu, c’est d’abord de restaurer la République. Le retour de  la prospérité qu’on peut espérer fera alors le reste, avec  le rétablissement de la confiance liée à la sortie de l’impasse politique.

Non, il n’y a pas besoin de big bang pour répondre aux inquiétudes légitimes des Français. Juste un  peu de volonté et de discernement. Encore faut-il qu’ils soient partagés…

 


RECHERCHE HOMME (OU FEMME) PROVIDENTIEL(LE) DESESPEREMENT !

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Triste France.

C’est la 11ème journée de mobilisation contre la  loi réformant  le  financement des retraites. Les  consultations entreprises par la Première  Ministre  n’ont évidemment rien donné de tangible hier. Aujourd’hui, Le  nombre des grévistes s’étiole un  peu plus et le nombre des  manifestants dans la rue continue de s’affaisser.  Reste la  capacité de nuisance des  plus durs, comme la  CGT et les gauchistes avec blocages  ponctuels ici et là, de quoi juste emmerder la vie quotidienne de ceux qui bossent. Espérons que nous n’aurons pas une fois de plus le spectacle  affligeant de la violence ultra-gauchiste qui défigure notre démocratie et obligent les forces de l’ordre à répliquer. Les contestataires ne  mollissent pas en verbe, mais ils sont dans une seringue. Que feront-ils  quand le Conseil Constitutionnel aura validé  la loi ?  Car il va bien falloir en sortir. Une certitude :  face à l’obstination des opposants, le pouvoir exécutif ne peut reculer. Et si je donne raison à Macron plutôt qu’à Berger, c’est  parce que des deux, celui qui se préoccupe le plus de l’avenir de la France, c’est le Président de la République.

Un vrai cauchemar.

La réforme du financement des retraites et l’agitation qu’elle génère nous cache une réalité bien triste. L’état du pays c’est quoi ? Une désindustrialisation massive qui, depuis le début  de ce siècle a diminué de  près de moitié notre potentiel et nous a laissé distancés par l’Allemagne, une dette  publique de 3 000 milliards d’euros, véritable  poudrière qui nous met à la merci de la hausse des  taux d’intérêt, le  sabotage de notre nucléaire civil dont le rapport qui vient d’être rendu souligne les incohérences des politiques menées, l’aggravation de la pauvreté qui touche 9 à 10 millions d’individus selon l’Insee, la perte du contrôle de  l’immigration si tant est qu’il ait jamais eu lieu, l’effondrement scolaire qui nous  met  à l’arrière-garde de l’Europe, la crise hospitalière,… L’Etat-nounou, pour amortir les chocs avec l’augmentation de 50% de la prime d’activité en réponse à  la crise des « gilets jaunes », le  « quoi qu’il  en coûte » qui n’est autre que  la  prise en charge des conséquences du Covid, les  boucliers tarifaires pour compenser la hausse du prix de l’énergie,  n’ont eu d’autre effet que de creuser le déficit de l’Etat porté à plus de 120 milliards d’euros en 2022.  Dans un monde où le socialisme a disparu,  sinon sous la  forme de la dictature et de la guerre, la France le pratique à crédit sans le dire,  camouflé derrière l’individualisme ravageur et irresponsable que « l’argent magique » encourage. Cette litanie  n’est en fait que  le constat de notre déclin, gros mot qu’il est interdit de prononcer, pour éviter de le  combattre.

On n’a que ce qu’on mérite.

Le populisme, large produit des réseaux sociaux, a permis à la démagogie la plus vulgaire de s’emparer des esprits du plus grand nombre. Les partis politiques dits de gouvernement ont été dépassés : la sociale-démocratie s’est effondrée, débordée  par l’obscurantisme vert et la véhémence institutionnelle des Insoumis, la droite et le centre pris au piège de leur manque de résultats sur la plupart des dossiers,  ont été débordé par l’OPA macroniste du « en même temps » et le « dégagisme ». L’absence de majorité absolue lors de la dernière élection législative a fini d’affaiblir l’exécutif et re-parlementarisé la France. Le retour des démons aurait dit le Grand Charles. Et le résultat dépasse les espérances : L’Assemblée nationale transformée en champ de foire  quand ce n’est pas en cour de récré, où le débraillé du langage le dispute à celui du vêtement, soigneusement mis en scène par les Insoumises et Insoumis : les gueux sont là, mais est-on sauvé pour autant ?  Et voilà l’impuissance érigée en norme constitutionnelle, le Président de la République transformé en « dictateur » et comparé à « Caligula » par l’inénarrable  Mathilde Panot (ne tombez pas dedans) ; les  socialistes sous la houlette du piètre Faure,  se révèlent incapables de se dissocier de cette bouffonnerie, tandis que Les Républicains, au lieu de faire la démonstration de leur capacité à gouverner par leur cohésion, étalent le spectacle indigne de leurs divisions et de leurs  ambitions  personnelles ; manque au tableau les « marinistes »  qui font profil bas, soigneusement cravatés et clean sur eux comme dans leur comportement, embusqués comme le matou prêt à bondir sur sa proie. Et pour couronner le tout, la France humiliée, obligeant le Président de la République à devoir annuler la visite officielle du roi d’Angleterre,  Charles III.  Comme remède à la  crise, voilà qu’on nous propose  de changer nos institutions,  pour plus de démocratie !  Merci, on est  en train de donner. Surtout ne touchons pas  à la Constitution qui permet encore au pays de tenir debout et nous met à l’abri des derniers malheurs. 

Reconstruire l’alternance.

Nous ne verrons le bout du tunnel que si nous sommes capables de reconstruire les conditions d’un débat démocratique entre une gauche sociale-démocrate et la droite républicaine libérale et sociale. Cette gauche existe et peut se reconstituer autour de personnes comme  Bernard Cazeneuve, Carole Delga et Manuel Valls : qu’attendent-elles pour passer à l’action et  lancer leur « manifeste pour une vraie gauche démocratique ». A droite, il faut faire converger tous les groupuscules éparpillés occupés à faire leur petite cuisine dans leur coin : qu’attend-on pour provoquer la « convention nationale de la refondation » du Modem à LR, en passant par Horizon, nouvelle énergie, et autres comités Théodule, avec autour de la table Edouard Philippe, Laurent Waucquiez, Bruno Retailleau, David Lisnard, Eric Ciotti. Mettre fin à la « balkanisation » des partis de la  gauche et de la droite modérées est une priorité.  Ensuite, reste à espérer qu’une « pointure » émergera dans un camp ou l’autre.  Prendre le risque d’exister, c’est tout ! Car la tâche peut paraître immense, mais elle n’est pas insurmontable si on sait utiliser les institutions et les outils dont elles disposent sans chercher l’illusionnisme, et si on sait jouer collectif. Notre pays  a  besoin d’un nouveau contrat social et économique.  Social par l’élaboration d’une nouvelle philosophie du travail pour faire droit aux aspirations nouvelles liées à notre époque ; économique, par un vrai plan de réindustrialisation auquel François Bayrou ne s’est pas vraiment attelé et qui est la pierre d’achoppement de tout redressement économique, seul moyen de relever nos défis financiers.

Maintenant qu’on touche le fond, quel héraut osera relever le défi.  La France l’attend, au fond d’elle-même avec impatience. Le temps presse !

 


ET SI L’INDEPENDANCE ETAIT UNE IMPASSE ?

Gaulois 2ème tour

Un parti de gouvernement, vraiment ?

Les Républicains défendent une ligne d’indépendance et entendent cultiver leur opposition au macronisme. On  peut comprendre le raisonnement : c’est vrai, la soixantaine d’élus qu’ils ont réussi à conserver l’ont été sur un discours et un projet d’opposition à Macron. Vouloir honorer ce contrat est tout à leur honneur.  Mais à l’usage et à bien y regarder,  cette  ligne d’opposition ressemble  de plus en plus à un oxymore. Le  contexte  du moment, les projets  qui arrivent à  l’examen de l’Assemblée nationale,  conduisent de plus  en plus à mettre leurs pas dans ceux de la majorité. Vouloir  le  faire sans se renier  est  compliqué à  expliquer  au plus grand nombre et devient même illisible. Le risque est grand de voir le  RN récupérer les dividendes de cette rigueur qui consiste à respecter ses convictions en soutenant les  projets gouvernementaux qui les recoupent. Encore faudrait-il que cette cohérence soit accompagnée de la cohésion  du groupe parlementaire et la dissidence de 19 députés au moment de voter la censure a créé une confusion regrettable et donné l’image du désordre plus que de la respectabilité sur un  projet aussi emblématique que celui de  la réforme du financement des retraites. Ce qui aurait dû être une démonstration de puissance s’est perdu dans  les méandres de petits calculs politiciens. Dans ces conditions, la volonté d’incarner un parti de gouvernement est partie en fumée.

L’indépendance, planche de salut.

Le parti et ses principaux responsables, Gérard Larcher en tête,  défendent le maintien de leur autonomie comme garantie d’un espace politique qu’ils refusent de voir réduit à une dualité mortifère entre les partis radicaux Nupes et RN. Le  fait qu’il existe de profondes divergences avec le  Président de la République est réel  et pousse à camper sur la ligne de l’indépendance, tout en négociant des accords texte par texte quand il s’agit de l’intérêt général du pays selon la  vision qu’ils en ont. Ils ne voient pas non plus comment dans la crise actuelle, ils pourraient s’associer  à un pouvoir qu’ils jugent responsable des désordres  dans toutes leurs dimensions, politique, économique et sociale ; et ils  pensent  que les partis associés  au pouvoir paieront la facture à la fin du quinquennat, Edouard Philippe en tête. Aussi Bruno Retailleau martèle-t-il qu’il n’est pas macroniste, Olivier Marleix reste persuadé que le chef de l’Etat cherche plus les débauchages individuels qu’une véritable alliance qui l’obligerait à gouverner avec la droite, et Eric Ciotti fort  d’avoir fait trancher la  question par les instances du parti à plusieurs reprises continue d’estimer que rien ne peut modifier l’équation d’une droite qui s’est définie et qui a résisté au séisme des législatives en cultivant sa spécificité. Mais la solidité de cette ligne n’est-elle pas qu’une apparence ?  Car, avec les frondeurs du 49-3, les partisans certes minoritaires d’un contrat de gouvernement, le  parti donne l’image d’une machine fragile avançant sur une ligne de crête d’autant plus étroite  que la société est en ébullition. Le risque grandit chaque jour que la planche de salut ne devienne un radeau de la méduse.

La  coalition peut être une bonne solution.

Le sentiment général est que le pays ne pourra pas tenir comme ça jusqu’à la fin du quinquennat. Le  gouvernement est constamment fragilisé par  les troubles,  les actions violentes de groupes organisés, les discours incendiaires des Insoumis, les divisions perceptibles à l’intérieur d’une majorité paralysée par ses divergences. Une clarification est nécessaire. Face au spectre d’une explosion sociale qui enfoncerait le pays un peu plus dans la crise, le scénario de la dissolution s’impose chaque jour un  peu  plus. Je ne donne pas cher, alors, de la peau de nos candidats républicains si cela arrivait. Nul doute  que le RN se taillerait la part du lion dans des législatives sur fond de guerre civile. Je suis persuadé que le peuple de droite, au sens large du terme, aspire à un gouvernement stable.  Je ne suis toujours pas devenu macroniste, loin de là, mais force est de constater que cela ne pourrait advenir qu’avec le renfort des députés du groupe LR à l’Assemblée nationale. Au nom  du salut public et de l’intérêt national. C’est ce que défendent déjà Nicolas Sarkozy, Rachida Dati, Jean-François Copé et à l’intérieur du parti Alexandre Vincendet. Ils soutiennent l’idée qu’un accord politique avec la  majorité serait le meilleur moyen de redresser le pays. Comme le pratique Nicolas Forissier, député de l’Indre, qui se rallie à la collaboration républicaine chaque fois qu’il considère que l’intérêt supérieur de la France l’exige, il ne s’agit pas, évidemment, d’effacer la singularité LR. Mais pour cela, il faudrait une véritable négociation au fond,  avec des garanties et des contre-parties concrètes  sur le programme et  la composition du gouvernement.

Les Républicains auraient tout à y gagner : appliquer une partie de leurs projets qui leur tient le plus à cœur, apparaître comme les sauveurs de la démocratie par le retour à un fonctionnement normal de l’Assemblée nationale, participer au redressement de la France qui ne manquerait pas de se produire, renouer avec la partie des électeurs qui les ont déjà quittés. Avec, en plus, pour les nombreux talents qu’il recèle,  l’opportunité d’accroître leur audience et faire valoir leur efficacité. Car  les  places sont  à prendre et les prétendants sont presque tous dans leurs rangs.  Et je suis certain que notre électorat  du centre et de la droite  modérée, leur manifesterait sa gratitude dans les urnes, le moment venu.

Encore faudrait-il que Macron joue le jeu. La  consigne confiée à la Première Ministre "d'élargir la majorité" n'est pas suffisante. Pour l’instant, des deux côtés,  c’est  « je t’aime, moi non  plus »  et ce n’est pas raisonnable.

 

 


AILLEURS DANS LE MONDE

Poutine Donald Trump


La France  serait, paraît-il, sujette à moquerie de  pays  qui  pourtant devraient plutôt nous envier. Notre  pays traverse une série de convulsions comme elle sait en  produire dès que les  gauchos décident  de s’agiter. Ils n’ont pas  toujours le bon prétexte, mais avec la réforme des retraites  ils trouvent toujours  le moyen de mettre en action leurs pouvoirs de nuisance, au mépris du respect des  autres et  même, souvent, des lois.  Il paraît  que Poutine trouverait là un  exutoire  à ses malheurs,  le  pauvre. A  l’opposé, son rival et comparse Trump n’est  pas  mieux loti.

Les mécomptes de Poutine.

Contrairement à ce que le régime du Kremlin voudrait faire  croire avec sa  propagande cousue de mensonges, la Russie a perdu la guerre économique.  L'écran de fumée des revenus du pétrole et du gaz cachait la réalité économique : la Russie traverse une crise économique majeure qui ne peut que s'amplifier. Les revenus de l’État sont en chute libre, l'inflation est en hausse et la population active décimée. Tant que le pétrole et le gaz flambaient, les finances publiques russes bénéficiaient d'une source de revenus majeure qui compensait et masquait les difficultés. Et certains commentateurs s'étonnaient de la « résilience » de l'économie russe, et en venaient à conclure qu'elle pouvait résister à la guerre. C'était déjà faux avec les cours du pétrole et du gaz au plus haut, c'est encore plus faux avec l'effondrement du prix du gaz, qui est revenu à son niveau d'avant invasion de l’Ukraine, et des cours de pétrole en forte baisse comme les exportations du fait de la baisse des cours. Et du fait aussi des sanctions qui l'obligent à vendre moins de pétrole et de gaz, et à le faire  à un prix largement discounté. Les revenus de l’État sont donc en baisse alors que ses dépenses explosent du fait des dépenses militaires, mais aussi du coût de la protection sociale d'une population en difficulté. En plus, la Russie a perdu une large partie de son marché européen avec les sanctions. Elle devient de plus en plus dépendante de la Chine pour ses exportations, ce qui crée une situation complexe. Sur les deux premiers mois de l'année, les revenus de l'énergie ont chuté de 50%, et le déficit public a atteint sur la même période 34 milliards de $.

Mais, c’est vrai, le pays a encore des réserves de cash, car Poutine avait préparé son offensive en faisant d’énormes  économies. Selon le Wall Street Journal, son fonds souverain aurait encore 147 milliards de $, entamé de 28 milliards de $ depuis l'invasion. Le Kremlin doit compter avec une inflation à 11% en février. Il est  aussi confronté à un  manque de bras du fait de la  mobilisation et les entreprises sont en manque d'effectifs. 300 000 hommes ont été mobilisés dont  beaucoup sont morts et on parle d’une nouvelle vague de 400 000.  Sans compter, et les chiffres varient selon les sources, qu’entre 500 000 et 1 million d'hommes en âge de travailler ont quitté le pays. Ce manque d'effectifs affecte évidemment aussi l'industrie militaire. Enfin, les sanctions affectent tous les secteurs de l'économie. Une large partie des pièces détachées utilisées par l'industrie russe viennent de l'étranger. Le secteur de l'aéronautique est en difficulté faute de pièces et celui de la tech est en difficulté faute de logiciels et d'équipement. Résultat : les ménages se serrent la ceinture, les ventes au détail ont chuté de 6.7% en 2022, les ventes de voitures neuves ont chuté de 62% en février et la croissance devrait rester proche de zéro en 2023, un score honorable qui masque une crise profonde.
Oui, la Russie a déjà perdu la guerre économique.

Trump dans la spirale judiciaire.

La séquence de l’élection présidentielle aux Etats-Unis risque d’être passionnante, vue d’Europe. Le retour du guignol à la Maison blanche n’est pas  assuré du tout,  malgré  la furie de ses  partisans inconditionnels et ses rodomontades grandiloquentes. Le tonnerre  a commencé de lui tomber sur la tête avec la  décision du grand jury de New York : l’ancien président américain Donald Trump sera déféré devant lui mardi prochain pour être inculpé. Il n’en est pas surpris puisqu’il s’attendait à une visite du procureur et de la police le mardi 17 mars. Dans cette affaire, il n’a pas à répondre de son action politique, qui fut très contestée, notamment la mise à sac du Capitole pour laquelle il risque aussi d’avoir à en répondre devant la justice. Pour l’heure, il est accusé d’avoir payé 135 000 dollars à une femme, Stormy Daniels, pour l’empêcher de révéler qu’elle avait eu une liaison tarifée avec lui. La dame et l’avocat de Trump, qui a été condamné à de la prison pour cette affaire, ont reconnu la transaction lors de l’enquête de la police. Difficile de clamer l’innocence : Trump est dans la nasse et doit rendre des comptes, d’autant plus que la somme avait été prélevée sur l’argent de sa campagne, à l’époque. Il peut craindre d’être trainé devant le tribunal, menottes aux poignets, sous les projecteurs des caméras du monde entier.

Evidemment, l’intéressé veut en faire une affaire politique. Et le Parti Républicain a pris la défense du prévenu, Mike Pence, ancien vice-président, en tête. Ce  pourrait être un bien mauvais calcul,  car ce n’est que le début d’un parcours qui risque d’être tumultueux : le 24 avril, le même Trump est convoqué devant un tribunal, cette fois-ci, pour répondre du viol d’une journaliste, et ce n'est pas fini, des poursuites pourraient être engagées aussi pour sa tentative de fraude électorale en Géorgie aux dernières élections, sans parler de son rôle dans l’invasion du Capitole et des dossiers classés « secrets »  retrouvés chez lui. Les Républicains estiment, sans se référer au moindre texte, qu’un président n’a de comptes à rendre à personne, ce qui est faux puisqu’ils ont voté, sans l’obtenir, l’empêchement de Bill Clinton. De leur côté, les démocrates se contentent d’appliquer les lois sans se préoccuper de ce qu’il y a autour d’une consultation électorale. Pour le président le plus exotique de l’histoire des États-Unis, la route va être longue, étant mêlé à des affaires diverses qui remontent à son passé de roi de l’immobilier et de président. Au moins échappera-t-on à la réélection d’un individu pour le moins détestable. Encore faut-il que ses partisans ne mettent pas à feu et à sang les Etats-Unis.


HALTE A LA TERREUR DES PASTEQUES !

Manif lycéenne

 

Il  se disent verts, écologistes, mais en réalité sont bien rouges, d’ultra-gauche et d’extrême-gauche.  Leur violence et leurs actions de sabotage ne cessent d’augmenter.  Il faut y mettre fin.  La démocratie  doit se  défendre.  En  commençant par  mettre  hors d’état de  nuire leurs  commanditaires et ceux qui appellent à la violence et à la désobéissance civile et en menant une action tous azimuts contre leurs vecteurs d’action et de moyens : réseaux sociaux, soutiens identifiés  … Ces « black-blocs » qui viennent paraît-il de toute l’Europe, il y a  bien quelqu’un qui les finance !

Et d’abord je ne comprends pas que des médias  de  renom  invitent Jean-Luc  Mélenchon à venir proférer ses mensonges, ses contre-vérités et ses appels à l’insurrection, avec complaisance sur leurs plateaux. On sait ce que l’admirateur de Chavez nous réserverait si, par malheur, il prenait le  pouvoir : une population sous surveillance généralisée, les opposants arrêtés et torturés ou éliminés, et une police au service  de son idéologie mortifère bien pire que nos CRS  et gendarmes républicains. D’ailleurs les mesures d’audimat signalent que l’audience chute drastiquement dès que ce sinistre individu, imbu de lui-même, apparaît à  l’écran. Je ne comprends  pas non plus ce que les  écolos autres que Tondelier  et Rousseau, et les PS  continuent de faire avec LFI.

L’écologie radicale  et  les partisans de Mélenchon sont les activistes du désordre  et de la violence. Sous couvert de défense de l’environnement ils n’ont en réalité d’autre obsession que de s’en prendre au capitalisme par tous les moyens et  de provoquer  la décroissance et la destruction des entreprises tout en faisant la  chasse aux riches. Mélenchon y ajoute sa touche de délire révolutionnaire dans  lequel il a  entraîné la gauche. Toute  son action   révèle  la nature du personnage :  telle un  « leader maximo »,  le « Grand Insoumis » rejette sa défaite  à l’élection présidentielle et la  légitimité  parlementaire, appelle au soulèvement tous  les quatre matins et justifie toutes les exactions y compris les plus  intolérables. Ses aboyeurs à l’Assemblée nationale empêchent tout débat serein et sabotent la démocratie. 

Nous avons vu samedi à Saint-Soline, après les saccages de nos villes, ces hordes de voyous entraînés  comme  des  milices, mener une attaque avec une violence ahurissante contre les forces de l’ordre.  On ne me fera  pas croire que  la seule présence de  celles-ci  a pu motiver ces exactions.  On ne vient pas se promener à la campagne, tranquillement, comme le suggère Mélenchon, avec un sac à dos plein de pavés et muni d’un coktail molotov. A d’autres ! Dans n’importe quel pays démocratique digne de ce nom, ces faits susciteraient une réprobation et une indignation  unanimes. Or,  nous voyons Marine Tondelier, Sandrine Rousseau, Jean-Luc Mélenchon émettre des propos qui excusent l’indéfendable. Non, on ne renvoie pas gendarmes et  barbares dos à dos. En réalité, ces gens-là et leurs affidés sont les fossoyeurs de  la République ; ceints de leur écharpe tricolore, ces élus prônent la désobéissance civile puisque participant à une manifestation non autorisée, et leur comportement  appelle ouvertement à la sédition. Pour cela ils  mériteraient d’être poursuivis.

La nouvelle manifestation contre le projet de loi de réforme des retraites organisée ce 28 mars va être  encore une occasion pour les « casseurs » de mettre la terreur dans nos villes. Leurs exactions n’ont aucun rapport avec le sujet : ils viennent pour casser, pour blesser, pour tuer des policiers et des gendarmes ; leur objectif n’a rien à voir avec la réforme des retraites, leur objectif est de déstabiliser nos institutions républicaines et de mettre la France à feu et à sang. Le service d’ordre des syndicats risque encore d’être  débordé et il va revenir aux policiers et gendarmes, encore une fois de les  empêcher de nuire. Alors, n’écoutons pas ces députés LFI qui exigent qu’on supprime les brigades motorisées, trop efficaces  à leur goût. Il s’agit, encore une fois, de ne pas laisser s’installer la loi du plus fort et la  barbarie. 

Quant au soi-disant « comportement responsable »  des syndicats, j’ai envie de  sourire. Ils  sont dans une attitude de blocage depuis  le départ, annonçant que le recul de  l’âge de départ  n’était pas négociable. La radicalisation,  c’est d’abord eux. C’est d’autant plus inacceptable que le contenu de la loi comporte de  nombreux progrès à côté de la mesure d’âge qui s’avère inévitable si l’on veut maintenir la pérennité  du régime par répartition. Le chantage de  Laurent Berger sur la « pause » est d’autant plus malvenu.

 


ECHEC … ET MAT ?

Gaulois2

 

Macron n’a rien compris !

Les syndicats et les oppositions ont riposté à l’interview d’Emmanuel Macron par un jugement méprisant : il n’a rien compris. En réalité, il s’agit d’une grave erreur d’analyse. Le Président a compris qu’il était en minorité ; il a compris que le vote de la loi par l’Assemblée nationale n’était pas sûr et il a préféré utiliser le 49/3. Bref, il a compris qu’il fallait un peu forcer le destin. Qu’aurait-il donc dû faire ? Se rendre en rase campagne aux forces de la contestation alors que la Constitution lui offre les moyens de résister ? Il a compris qu’il est impopulaire et il a déclaré sans nuances qu’il préférait cette impopularité à l’abstention. Et d’ailleurs quelle confiance accorder à des sondages qui affirment que 2/3 des Français sont contre sa réforme quand on voit les questions posées : vous en connaissez des gens qui répondrait oui à la question « voulez travailler deux ans de plus ? ».

Macron assume.

Il a bien compris qu’il est personnellement rejeté par le peuple au même titre que sa réforme honnie. Il a compris aussi qu’il  est  victime du raz-de-marée démagogique mis en place par des partis qui ne  voient pas plus loin que leur intérêt  existentiel et le maintien de leurs privilèges Il a surtout  compris que s’il montrait le moindre signe de faiblesse, ses adversaires auraient cherché à l’achever, en bons requins qu’ils sont. Il ne risquait donc pas de s’attarder sur ses propres erreurs ni de se livrer à un mea culpa dont il aurait dû ensuite tirer la conséquence logique en affaiblissant un peu plus  l’exécutif. Oui, il est en danger, oui, il est vulnérable comme aucun président de la Vème ne l’a été avant lui.  Et du moment où il ne peut pas se présenter pour un troisième mandat, toutes les forces de la contradiction se sont liguées pour l’abattre.

Non rééligible, c’est sa force.

Il ne peut pas se présenter à nouveau, c’est une force. Il n’a rien à cacher, il s’est présenté brut de décoffrage, blessé, déçu par le peuple versatile qui l’a réélu il y a un an et qui, aujourd’hui, contrairement à toutes les lois, exige qu’il « dégage ». Enfin, ce n’est que  l’écume du peuple. En profondeur, en est-on certain ? Comme un judoka, il a utilisé la violence de la contradiction pour faire chuter l’agresseur. Après, on a cru comprendre qu’il n’avait rien compris, alors que, en vérité, il a tout compris. Il savait bien que les risettes et les vains efforts de séduction ne feraient pas le poids. Ses adversaires semblent triompher après la manifestation  d’hier, mais à quel prix ? En réalité, ils sont en échec, et ils le savent. Si le conseil constitutionnel valide la loi, ils n’auront plus que la violence à leur disposition. Ils sont dans une impasse. Car ils n’ont rien de crédible à proposer pour résoudre  le problème posé. Mélenchon le  sent bien qui radoucit son discours.

Une image  déformée du pays.

L’importance des cortèges, la radicalité des discours des  manifestants répercutées à tous les échos par les médias omniprésents attirés par le spectacle du sang et du feu, n’arrivent pas à cacher la  France profonde  qui continue  à travailler : même pas  25% de grévistes dans l’Education, naguère bastion syndical, 15% dans la fonction publique d’Etat, 25% chez les énergéticiens … Et tous ces Français qu’on emmerde avec la pénurie à la pompe et qui ont besoin de carburant pour bosser ou qui galère pour attraper un train ou un métro. Le pays n’est pas à l’arrêt et Fabien Roussel  se ridiculise en appelant au blocage total, se croyant à l’époque de Maurice  Thorez et oubliant qu’il  a contre lui le  télétravail …

Force doit rester à la loi.

Je ne suis pas devenu macroniste, loin de là. Mais entre deux maux, il faut choisir le moindre.  Entre la chienlit des incapables et le courage de réformer  parce que c’est incontournable, il n’y a pas photo. J’ai entendu tellement de mensonges et de contre-vérités sur cette réforme que ce serait une calamité que de laisser ceux qui les profèrent l’emporter. Je sais aussi que si le Président tient bon c’est qu’il n’a pas  d’alternative pour le « en même temps ».  Après le « quoi qu’il en coûte », la France est le dos au mur financièrement. On peut penser ce qu’on veut de lui, il faut reconnaître son courage et même son sacrifice, bien qu’il n’ait rien à perdre. Dans son intervention, il a voulu rappeler de quels instruments on ne peut pas priver un président en exercice. Il a eu raison de faire référence au sac du Capitole : c’est l’objectif des émeutiers et ils ne l’ont pas caché. Jean-Luc Mélenchon n’a-t-il pas appelé à l’insurrection ?

Mais ce qui est le plus étonnant dans toute cette affaire, c’est l’inquiétude des jeunes pour leur retraite, comme si, dans les années qui viennent et avant qu’ils y arrivent, il n’y aurait pas d’autres réformes. Surréaliste ! Ils vivront peut-être plus de cent ans et devront cotiser jusqu’à 70 ans. Que voulez-vous, c’est la France d’aujourd’hui : une jeunesse qui compte les jours jusqu’à la retraite, comme s’il n’y avait aucun épanouissement dans le travail. Oui,  le  prochain chantier urgent, c’est celui de la réhabilitation de la valeur travail ! Le mandat est de cinq ans et oui, il y a  encore à faire. Macron est encore le chef d’orchestre et il force les musiciens, disciplinés ou non, à jouer sa partition. Le classique contemporain produit un résultat chaotique. Bah, on y est habitué depuis que la mode est de tout déconstruire.

 


LR : SEQUENCE DESASTREUSE

Comédie grecque

 

Fronde catastrophique.

Près d'un tiers des députés LR à l’Assemblée (19 sur 61) ont finalement voté la censure pour renverser le gouvernement, contre l’avis de la ligne majoritaire définie par leur comité stratégique. Ce faisant, ils ont gravement nui à leur parti en rendant illisible son  positionnement à l’Assemblée nationale.  Mais pas seulement : ils ont gravement dérogé à sa cohésion en s’affranchissant de la démocratie interne et en mêlant  leurs votes  à ceux de la Nupes et du RN ;  enfin, ils sont apparus en pleine contradiction avec leurs convictions, aux  yeux de l’opinion publique, en refusant de voter une réforme du financement des retraites qui contient les  mesures pour lesquelles ils ont toujours combattu et qui plus est co-construite  avec la majorité et le  gouvernement. Incompréhensible !  Et ce ne sont pas les arguments pitoyables avancés par Fabien Di Filipo sur le soi-disant déni de démocratie ou  par Aurélien Pradier, pauvre papillon pris dans la lumière des médias, sur le devoir de respecter l’avis des  électeurs sur  le terrain,  qui pourront me convaincre. Un député, une fois  élu, est d’abord un élu de la nation, il doit avoir le  courage de ses convictions et donner la priorité à l’intérêt national. Ces 19 doivent savoir que ce genre d’attitude ne paie pas : pour mémoire,  tous les frondeurs de François Hollande ont été battus aux législatives qui ont suivi.

La censure  rejetée de justesse.

Le rejet des deux motions de censure déposées par les oppositions étant acté, même de justesse, la loi repoussant de 62 à 64 ans l’âge légal de départ à la retraite est donc adoptée. Le gouvernement ayant engagé sa responsabilité, cette consultation a valeur de vote d’approbation puisqu’une majorité contraire ne s’est pas trouvée. Rien de plus démocratique, puisque ce dispositif est prévu par la Constitution.  Ne laissons pas dire qu’il n’y a pas eu de vote !  Néanmoins, je trouve dommage que quelques LR aient contribué, en s’associant à eux, à la  dévalorisation du parlement orchestrée par la  Nupes et Jean-Luc  Mélenchon.  Et au lieu d’avoir  permis  le renforcement du rôle des  Républicains au sein de   l’Assemblée nationale, ils  ont  affaibli leur groupe  en le divisant gravement et  en faisant  passer ses  députés  pour des  Branquignols incapables de s’entendre. Comme si le Parti avait besoin de ça  et n’était pas suffisamment en difficulté. 

Un positionnement illisible et une occasion manquée.

Les ténors du parti vont devoir tirer rapidement les leçons de cette séquence désastreuse pour la droite. Au lieu d’être l’arbitre des élégances dans l’enceinte  parlementaire, ils se retrouvent  au contraire marginalisés avec  une image illisible dans l’opinion publique. Si Aurélien Pradié était cohérent jusqu’au bout il quitterait les Républicains  car il a fait de la surenchère politique permanente avec sa famille politique. De fait, il ne sera pas  possible de  continuer comme ça pendant quatre ans. Et s’il agace autant chez LR, c’est parce qu’il est accusé d’avoir suivi une stratégie très personnelle depuis le début du débat parlementaire sur la réforme des retraites. Son double discours au sein des instances a lassé nombre d’élus. Au-delà des divergences sur la réforme des retraites, c’est bien la question de la ligne des Républicains qui se pose. Encore et toujours. L’épisode de cette loi a fait voler en éclat la thèse selon laquelle LR pouvait soutenir les  projets du gouvernement qui lui convenaient et s’opposer aux autres pour ne pas être accusés d’être les supplétifs de la majorité. La cohésion aurait permis  d’affirmer une ligne d’indépendance avec éclat,  marginalisant du même coup Horizon et  Modem. Une belle occasion manquée. Dès lors, la situation du groupe qui s’est gravement divisé risque de devenir intenable, d’autant plus qu’aucune sanction ne sera prise contre les récalcitrants. Une chose est sûre : confrontés à une nouvelle secousse aux conséquences imprévisibles, Les Républicains sont une nouvelle fois en quête de cohérence et de clarté.

Rétrécissement ou collaboration ?

Les  Républicains ne pourront reconquérir un électorat et le  pouvoir dans ces conditions. Deux solutions s’offrent à eux : soit ils restent sur leur ligne confuse que même les « Etats généraux de la refondation » n’arriveront pas à gommer suffisamment pour convaincre les électeurs  partis voir ailleurs,  soit  ils passent un accord de gouvernement avec le Président de  la République de façon à  lui donner une majorité stable.  Cela passerait  évidemment par une demande de ce dernier et une négociation sur un programme de gouvernement comme cela se fait dans les grandes démocraties qui nous entourent. Samedi dernier, sur France Culture, Rachida Dati, présidente du Conseil national du parti, plaidait pour cet «accord de gouvernement» entre LR et Emmanuel Macron. Un choix déjà prôné par Nicolas Sarkozy et Jean-François Copé. C’est l’analyse de la situation qui m’amène à prôner ce rapprochement. Après cet épisode, je ne vois pas d’autres  portes de sorties pour LR, sauf à voir le candidat issu de leurs rangs faire à nouveau 5%, tant ils resteront inaudibles. Il  y aurait de  nombreux avantages à en tirer :  d’abord, rien à craindre de Macron qui ne peut pas se représenter, deuxio,  le parti présidentiel est inexistant et on y cherche les talents dont LR ne manquent pas, troisio en permettant au quinquennat de se terminer dans de bonnes conditions et en ayant la main sur les réformes, Les Républicains redoreraient leur blason auprès des électeurs centristes et de droite modérés qui les  avaient quittés, électeurs dont ils auront besoin à la présidentielle, enfin quatro, en donnant à la France une majorité absolue stable, ils  permettraient au pays de jouer pleinement la  carte du redressement et d’affirmer son rôle international dans ce monde agité où  les tensions  s’exaspèrent.

Comment trouver une majorité ?

Ce n’est pas gagné. «Soyons clairs, il n’y a aucune offre de notre part», a répondu Olivier Marleix à la tribune, pointant la responsabilité d’Emmanuel Macron dans la situation. «Le problème aujourd’hui c’est le président de la République», a-t-il détaillé en regrettant un «exercice isolé, narcissique et souvent arrogant du pouvoir». «La stratégie du gouvernement, c’est de fracturer LR», met en garde un ténor du parti, «c’est cousu de fil blanc». Il  n’a pas tort, mais cela  peut se  corriger. Trouver une majorité,  pour Emmanuel Macron, impose en effet une remise à plat et un changement radical dans l’art de gouverner. D’abord dans la façon de traiter ses alliés : preuve est faite que les chicayas et les mauvaises manières faites aux amis naturels de la macronie sont hautement périlleuses. Personne, au sein du MoDem de François Bayrou et d’Horizons d’Edouard Philippe, ne doit plus manquer à la majorité relative. L’arrogance d’un parti de gouvernement, travers si fréquemment observé dans l’histoire, est devenu inutilement risqué ; Renaissance doit s’y résoudre. D’autre part, la France est à droite, elle vote à droite et continue de glisser à droite. Ecole, santé, transformation écologique, immigration, lutte contre l’insécurité, reprise en main des déficits publics : sur tous ces dossiers, qui sont autant de défis au gouvernement, Emmanuel Macron porte à chaque fois qu’il l’exprime un regard de droite. Et tous entrent en résonance avec tout ou partie des propositions de LR. L’énorme gâchis de la réforme des retraites, sur la forme et sur le fond, démontre que ce n’est plus au seuil de l’hémicycle que peut se nouer un accord. C’est donc avant qu’il faut trouver des alliances, sur un programme précis, une feuille de route négociée. C’est le principal défi qui est désormais posé au chef de l’Etat.

Sinon, c’est le RN qui a un boulevard devant lui  ….

 


GENERATIONS LAGAFFE !

Société lagaffisée

M’enfin !

Scandaleux, on veut me faire travailler deux ans de plus ! Et pourtant, il y a de grandes chances  pour que ce ne soit pas fini. Parce que cette réforme, comme les précédentes n’est qu’une étape pour équilibrer provisoirement les  comptes du financement des retraites. Il faudra y revenir tant que nous n’aurons pas éclusé les générations baby-boomers qui séviront jusqu’en 2050,  avec un pic de retraités  entre 2030 et 2040. Et à cause, en parallèle d’une chute de la natalité qui ne permet pas de financer aussi confortablement le principe de répartition qui veut que ce soient les actifs qui paient en direct  pour ceux qui jouissent de leur fin d’activité. Qui est  prêt à l’abandonner ?  Personne  évidemment.  Voilà le paradoxe.  Et  comme  en plus, nous sommes le  pays où  le temps de travail est  le plus court, aussi bien mensuellement qu’annuellement, la  seule solution c’est d’allonger la carrière de chacun pour faire face à  l’allongement de la vie qui fait se cumuler le chevauchement des pensions sur des périodes bien plus longues qu’autrefois. Tous ceux qui vous démontrent que d’autres solutions de financement existent mentent !

Les bras m’en tombent.

Alors quand j’observe que près de 70% de notre bon peuple soutient les mouvements de protestation, sont compréhensifs avec ceux qui les prennent en otage et  demandent le retrait du texte, je me dis que nous sommes tombés bien bas en niveau de conscience civique. La  facilité consisterait à dire : « Les Français ne comprennent pas ! » (ou ne veulent pas comprendre).  En vérité, « ils n’écoutent plus ».  On en revient toujours au même :  les médias ne jouent pas correctement leur rôle d’informateurs, trop préoccupés  d’attirer  le chaland dans la  concurrence féroce qu’ils se livrent, ils  font appel à des plateaux contradictoires où l’on trouve à boire et à   manger, info et désinfo, vérités tronquées et contre-vérités, si bien, qu’à  moins d’être soi-même très documenté, il est très difficile de se faire une opinion. Par exemple, aujourd’hui,  le thème qui revient en boucle porte sur les députés LR et le 49-3 ou le vote, avec commentaires sortis de derrière les fagots  et suppositions… L’idéal étant de créer un climat bien anxiogène, alors que ce n’est pas le sujet principal  qui est le contenu du projet sur lequel se sont mis d’accord députés et sénateurs. Je parie que la loi sera votée. Les quelques députés LR qui s’apprêtent à voter contre se couvriront de honte  et mériteront d’être battus à  la prochaine  échéance électorale. Car, ne l’oublions pas, une fois votée, personne ne reviendra sur cette réforme,  ils se seront reniés pour rien.  

Les syndicats font  fausse route.

Certes, on  est en année électorale syndicale.  La surenchère est à l’ordre du jour, et la  CGT de Martinez et les syndicats gauchistes sont à la manoeuvre dans ce qu’ils excellent : le  pouvoir de nuisance. Ils  aiment jouer à la révolution pour de faux, ils ont le sentiment d’exister et de mettre enfin cette société libérale et capitaliste en difficulté… Même  pas.  En ces temps d’inflation, en dehors des pros de la grève et des secteurs de la fonction public habituels, , les  grévistes ne sont pas légions et le télétravail est bien commode  pour sauter les jours de galère dans les transports, car, les journées non payées pèsent à la fin du mois. Surtout, les organisations syndicales, s’appuyant sur les sondages qui n’ont aucune légitimité démocratique, excèdent les  limites de leur représentativité en prétendant parler au nom de tout le pays. En fait ils ne parlent pas au nom du peuple comme pourrait le faire un parti politique avec ses élus. Leur  légitimité vient d’élections professionnelles où moins de 40% des salariés jugent utiles de voter pour eux.  Et on peut ajouter qu’ils ne défendent pas forcément l’intérêt général, étant porteurs d’intérêts particuliers qui sont  leur raison d’exister. La meilleure  preuve  en est que les plus virulents sont ceux qui ne sont guère concernés par le projet de loi, bénéficiant eux-mêmes de régimes particuliers dits « spéciaux ».  Se ranger derrière les bannières syndicales, comme ils ne proposent pas  de projet alternatif crédible, c’est mettre en danger l’équilibre fragile entre démocratie politique et démocratie sociale, le  primat devant rester à la première. Pourtant c’est bien ce que cherche M.  Martinez quand il prétend continuer la contestation même si la loi est votée et aussi M. Mélenchon qui, sans hésiter, appelle  à un « coup de  force », ce qui relèverait  de poursuites devant les tribunaux pour incitation à la violence et au désordre public ou même « complot contre la République » !

Travail  en chaise longue.

Il  n’en reste pas moins que la  crise sanitaire a révélé au grand jour les aspirations dans l’air du temps d’un grand nombre de salariés, et souvent les jeunes, au travail « en chaise longue », une conception,  dopée à « l’Etat-nounou », qui privilégie les RTT et le temps pour soi. Comme si Lagaffe était devenu un modèle de société. Ils reprochent aux boomers d’avoir  acquis  richesse et patrimoine  en oubliant que ceux-ci ont travaillé dur  pour les obtenir. Alors, toi, lycéen ou étudiant, qui descend dans la rue pour refuser de travailler jusqu’à 64 ans alors que c’est  peut-être bien plus qui t’attend,  toi qui vivras  probablement  plus de cent ans, j’ai deux conseils à te donner si tu veux encore bénéficier de la « répartition » : bosse pour cotiser et fait au moins deux enfants pour assurer ta retraite. Bah tiens !

 


PROMENONS-NOUS DANS LES BOIS…

Forêt

… Pendant que le ChatGPT n’y est pas !

En faisant appel à deux neuroscientifiques, Gaspard Koenig pose la question : entre tech et nature, de quel régime notre cerveau a-t-il besoin ? La réponse est implacable. Je vous livre sa réflexion publiée dans Les  Echos.  Un vrai régal ! Des préconisations que je vais mettre en pratique pour la marche en forêt, étant par ailleurs sobre en consommation d'écrans.  Et je vous invite  à  en faire autant. 

 

« Je ne vais pas sermonner le lecteur sur l'importance vitale des forêts, les meilleures fermes photovoltaïques jamais inventées. Je ne vais pas ouvrir le débat, largement abordé lors des dernières Assises de la forêt et du bois, sur la proportion inquiétante des plantations mono-essence, plutôt des usines à bois que des forêts. Je ne vais pas non plus dénoncer, après bien d'autres, la tartufferie écologique omniprésente. J'aimerais simplement, en faisant appel à deux neuroscientifiques, poser la question suivante : entre tech et nature, de quel régime notre cerveau a-t-il besoin ?

La constitution d'un jugement autonome

Les effets du régime tech sont évidents. Dans son essai désormais classique, « La Fabrique du crétin digital », Michel Desmurget, directeur de recherche à l'Inserm, analyse la débilitation que provoque la connexion quasi perpétuelle aux écrans : troubles de l'attention, perte de la capacité de mémorisation, anxiété pathologique, conduites à risque, déficit de sommeil, diminution des interactions sociales, autant de constats bien documentés qui obèrent le développement du cerveau de l'enfant (expliquant la baisse du QI moyen) et polluent celui de l'adulte. Selon le rapport annuel de We Are Social, les internautes français ont passé en moyenne 5 h 30 en ligne par jour, dont 1 h 45 sur les réseaux sociaux… Je ne peux que conseiller, comme je le fais moi-même, de réserver dans sa journée de larges plages de temps déconnectées ou, tout au moins, épargnées par les sollicitations (ni mails, ni infos, ni téléphone). L'esprit en sort frais et rasséréné.

Signe que le sujet commence à inquiéter, le législateur a décidé de protéger les mineurs, conformément au rôle émancipateur de l'Etat. Deux propositions de loi sont aujourd'hui examinées par le Parlement, l'une portée par la députée LREM Caroline Janvier pour prévenir l'exposition excessive des enfants aux écrans, l'autre par le député Horizons Laurent Marcangeli pour introduire une « majorité numérique ». Ayant défendu moi-même l'interdiction des réseaux sociaux au moins de 16 ans, je ne peux qu'approuver (pour une fois) cette tentative de régulation. Laissons une chance à la constitution d'un jugement autonome, fondement d'une société libre.

Les bienfaits de la forêt

Les effets du régime nature sont, quant à eux, moins bien connus. Il faut donc lire Michel Le Van Quyen, directeur de recherche à l'Institut du cerveau et de la moelle épinière, qui consacre son dernier ouvrage, « Cerveau et Nature », à vanter les bénéfices du contact avec la nature pour notre développement neuronal. Silence des montagnes, immersion dans l'eau, contemplation des couleurs naturelles, bruits de la mer : ces émotions universellement partagées sont étudiées au prisme des dernières recherches neuroscientifiques. La marche en forêt est particulièrement recommandée. L'activité parasympathique, qui régule la détente, y connaît une augmentation de 100 %. Les molécules phytoncides émises par les arbres renforcent le système immunitaire (au point de contribuer à prévenir le cancer). La zone du cerveau responsable des pensées obsessionnelles, le gyrus cingulaire antérieur pour être précis, se calme : on rumine d'autant moins qu'on se laisse gagner par les sensations environnantes.

Voilà pourquoi les Asiatiques ont érigé les bienfaits de la forêt en politique de santé publique. Le bain de forêt, le fameux « shinrin-yoku », est pratiqué au Japon depuis les années 1980, le pays s'étant même doté de « forêts thérapeutiques ». La Corée du Sud a adopté en 2015 une « loi sur la promotion du bien-être forestier ». Si les promenades en forêt n'étaient pas gratuites, elles devraient être remboursées par la Sécu ! Nous sommes encore loin de cette approche dans un pays capable d'interdire les promenades en forêt durant le confinement…

C'est en rééquilibrant le régime quotidien auquel notre cerveau est soumis que nous retrouverons, en plus de notre bonne humeur, notre sens critique. »

                                                                                                                                    Gaspard Koenig

 


L’OPINION SE MEURT, L’OPINION EST MORTE !

Bagarre_village_gaulois

 

Bien informé, bien dans la vie.

Avec le titre parodiant la célèbre phrase de Bossuet, j’ai voulu montrer l’urgence d’enrayer le mal qui ronge notre temps et met tout droit la démocratie en danger : devant la marée des infos, les gens ne savent plus qui croire ni que croire, ont tendance à se désintéresser de l’actualité et se sentent, toujours plus nombreux, incapables  de se faire une opinion sur les aléas du monde qui les entoure et sur ceux qui le  gouvernent.  Or nous vivons dans une société de citoyens dont le pouvoir, construit collectivement, repose sur la capacité à se faire chacun son propre jugement pour ensuite exercer des choix qui peuvent être décisifs. Il est donc  primordial d’être « bien informé ».

Overdose informationnelle.

Une enquête récente menée notamment par Arte et la Fondation Jean Jaurès, constate que 53% des  Français souffrent de « fatigue informationnelle » et 38% de façon aiguë. Elle touche tout particulièrement les jeunes diplômés qui ont un rapport très actif à l’information et très marqué par internet, et un autre groupe plutôt féminin, au niveau de vie plus modeste, qui voudrait s’informer  mais se sent dépassé par l’information. Sont en cause  la multiplicité des sources  d’information auxquelles on a accès  où on s’abonne souvent inconsciemment, le  caractère répétitif des actualités, leur impact souvent démoralisant sur  notre psychisme, et enfin le  manque de confiance envers leur fiabilité. Trop d’infos tuent l’info.

Toutes les stratégies de captation.

L’apocalypse cognitive guette nos sociétés développées. Les  médias, accros  à  l’audimat, utilisent tous les ressorts de captation de notre  attention, parfaitement décrits par Gérald Bronner dans son « apocalypse cognitive ». Les « invariants » de  notre cerveau humain  sont systématiquement sollicités : la  peur, l’effet cocktail, le sexe, le conflit ou  la colère,  et surtout le visuel dont notre attention est esclave à  60%. C’est ainsi que les intervenants dramatisent souvent inutilement, mettent en avant l’émotion que peut susciter  tel type d’agression ou de fait divers, qu’on cherchera à faire passer  en boucle les images jusqu’à satiété, et si vous êtes sur un réseau qu’on n’hésitera pas à vous interpeler par votre prénom… De toute évidence ceux qui s’abonnent aux « posts » des « influenceurs » se  font avoir,  ceux-ci  ne travaillant pas gratuitement. Il faut d’autant  plus être  méfiants, que de nombreux  messages  peuvent être le fait de « trolls » programmés par des campagnes d’opinions fabriquées de toutes  pièces.

De la fatigue informationnelle à la fatigue démocratique.

De l’information à la désinformation, il n’y a qu’un pas.  Le régime poutinien nous en fournit chaque jour des exemples emblématiques et pathétiques. Mais le paysage médiatique peut cacher des stratégies plus subtiles de conditionnement. L’abondance  croissante  des informations et la multiplication des intervenants soi-disant « experts » ou « spécialisés », le croisement dans les débats des arguments contradictoires, dont certains sont assénés d’autant plus catégoriquement qu’ils sont erronés ou faux, fait que le quidam moyen peut ne plus s’y retrouver. Et  le plus grave, c’est que l’obscurantisme côtoie la science avec la même crédibilité. J’ajouterai que ceux qui sont chargés normalement de faire le tri, les professionnels de l’info, les journalistes,  répètent souvent comme des perroquets des infos  sans en vérifier la  véracité ou la source, surtout si elles sont passées dans le consensus considéré comme acquis. Alors quand en plus ils sont partisans, ce qui arrive plus  souvent qu’on ne le croie ! Petit exercice : amusez-vous à compter le nombre de fois par jour où il est fait référence d’une manière ou d’une autre au réchauffement climatique, basée sur une évidence supposée et forcément non explicite. Sachez que vous pouvez être victimes du même conditionnement quand il s’agit d’aller voter. Mais le plus souvent, le citoyen baisse  les bras et se réfugie dans le retrait ou le rejet. Avec  les dégâts que l’on sait. 

Penser par soi-même.

Choisir c’est déjà décider. En matière d’information il est donc essentiel de choisir la qualité  plutôt que la quantité et de définir ses propres critères de choix : d’où vient l’information, est-elle recoupée, quelle compétence a celui qui la diffuse, est-elle signée par un journaliste,  la source est-elle crédible … ??? La  première chose à faire  est donc de limiter les accès  en commençant par supprimer les réseaux sociaux où circule tout et n’importe quoi très vite et où il est très difficile de séparer le bon grain de l’ivraie : twitter, instagram, tik-tok (surtout tik-tok), facebook … Ensuite, comme pour se nourrir, il est préférable de sélectionner des  moments précis pour s’informer et  sans y revenir. Nous avons besoin de connaître l’actualité, mais en faire le tour une fois par jour est suffisant. Enfin, sur beaucoup de sujets, la  lecture d’ouvrages documentés écrits par des gens reconnus et à la compétence avérée, peut être nécessaire si on veut  se forger son propre  jugement. Contrairement  à ce que beaucoup croient, lire ce n’est pas perdre son  temps. C’est au contraire entraîner son cerveau à ne pas perdre ses compétences acquises : esprit critique, assimilation de connaissances, tri et jugement… Car  l’information au sens large détermine beaucoup de choses dans notre vie : notre humeur, nos objectifs, la façon dont nous menons nos projets, et nous évite de sombrer dans le péremptoire,  le partial ou l’emporte-pièce.  Il est tellement plus facile de mépriser plutôt que d’essayer de comprendre. A cet égard, nos  élites ne méritent pas, en général, le sort qui leur est fait, et en particulier nos politiques.

L’exemple du réchauffement climatique.

Je vous livre ici un exemple concret de manipulation de  l’information. Depuis longtemps, par formation et par goût personnel, je m’intéresse au temps qu’il fait.  C’est dire si ce  que l’on appelle le  changement climatique me passionne.  Depuis de nombreuses années, je trouvais qu’il y avait un décalage entre mes connaissances en géographie physique acquises à la Sorbonne et les explications fournies par les intervenants dans les médias lors d’aléas climatiques. Je m’en étais ouvert à Jean Jouzel, le  climatologue bien connu, lors de sa venue à Saint-Barthélemy. Il n’en démordait pas, la cause du réchauffement climatique et son accélération était quasi uniquement due aux activités humaines et aux rejets de gaz à effets de serre. J’ai donc voulu en avoir le cœur net et lu de nombreux ouvrages sur le sujet  et  plus largement sur la géophysique de notre planète. Jusqu’au dernier qui corroborait tous les autres, celui de Steven Koonin, « Climat,  la part d’incertitude ». En bref, le GIEC nous ment, plus ou moins,  parfois partiellement,  parfois totalement,  selon l’aspect du climat qui est traité. Entendons-nous bien, il ne s’agit  pas de contester que la Terre se réchauffe, ce qui serait stupide au regard de la géopaléonthologie, il s’agit d’établir la part qui revient au genre humain dans le processus. Prenons le cas  de la mer de glace : chaque reportage nous prend à témoin de l’aggravation du recul du glacier, préconisant à chaque fois « l’urgence d’agir », sans  la  moindre  précaution de langage… comme si on y pouvait quelque chose. Il suffit de constater à quelle altitude se situent de chaque côté du glacier les épaulements rocheux qui attestent du niveau atteint à son apogée pour se dire que pendant des milliers d’années (peut-être 12 000) il a fondu sans que l’Homme et ses activités soient en cause.  Il y a quarante ans, je montrais déjà en classe des photos de « l’Illustration » (journal des années 30) comparées à celles de mon époque (40 ans plus tard), puisées dans mes dossiers de la « Documentation photographique ».  Alors oui, la  « mer de  glace » continue de fondre ! Et si le mouvement s’accélère, c’est plutôt logique. Car nous sommes  peut-être au bout de « l’holocène », période interglaciaire dans laquelle nous vivons. Inutile de vous préciser que les projections d’étés sahariens en 2050, envisagés comme quasi certains me font doucement rigoler, surtout si notre hémisphère est entré dans le « petit âge glaciaire » annoncé  par la NASA !

Un citoyen sans opinion c’est un citoyen zombie ! Un Russe sous Poutine…

 


UN AN APRES …

Guerre ukraine

 

Les délires d’une invasion.

Difficile de laisser  passer la date du 24 février sans évoquer le drame effroyable qui accable l’Ukraine depuis l’invasion russe déclenchée il y a un an. Comme beaucoup de nos concitoyens, elle nous a fait prendre conscience des délires et des inversions de valeurs qui ont accaparé le cerveau de Vladimir Poutine et des Russes abreuvés par une intense propagande qui ne laisse aucune place à la controverse. Nous découvrons avec stupéfaction la réécriture et la réinterprétation de l’Histoire instrumentalisée pour la circonstance. Ainsi la Russie serait encerclée par  l’occident maléfique qui rêve de la détruire depuis toujours. Encerclée : un bien grand mot pour un territoire qui s’étend jusqu’aux confins du Pacifique à l’Est. Ainsi elle ferait la guerre à des « nazis » qui auraient pris le pouvoir en Ukraine à la suite d’un coup d’état : les nazis en l’occurrence sont des gens normaux, et le coup d’état, une élection démocratique.  Quand à la nazification, il serait plus juste d’accabler de  cet attribut le régime poutinien. Certes, les Etats baltes, la Pologne et les démocraties d’Europe de l’Est ont voulu appartenir à l’Otan et à l’Union européenne,  mais c’est  pour se protéger et tenter de se mettre à l’abri du parapluie atomique pour dissuader l’ogre russe de venir s’en emparer. Nullement pour l’agresser.  C’est pour la même raison que la Finlande et  la Suède, effrayées par l’agression russe, font la même démarche aujourd’hui, comme l’Ukraine.

Une année de carnage et de destructions.

C’est aussi une année de carnage et de destructions, d’exil pour des millions d’Ukrainiens, de séparation des familles. Pendant ces douze mois, la pensée occidentale a évolué. Tout projet de paix est rangé dans un  tiroir, un consensus s’est créé autour de la nécessité, pour l’Ukraine, de gagner cette guerre infâme. Contre toute attente, Volodomyr Zelensky est très vite apparu comme un président contrôlant ses actes, déterminé, insensible aux sacrifices. Son plus grand succès est la résistance de son armée, pourtant inférieure en nombre et en armes, à celle de la Russie. Vladimir Poutine s’est durci sous l’effet des échecs stratégiques. Or, plus les Russes reculent, plus Poutine se fait menaçant. Mais c’est un bluff qui ne fait plus frémir personne en Europe ou aux États-Unis. Poutine ne peut pas utiliser une quelconque arme nucléaire qui détruirait non seulement des Ukrainiens mais aussi des Russes et surtout conduirait à l’anéantissement presque immédiat de son armée.

Un pays martyrisé qui résiste.

On ne peut que saluer la résistance de l’Ukraine. Voilà un peuple qui, confronté à son destin, a choisi l’honneur et l’a payé, le paie encore, à un prix effroyable. Un peuple uni dans sa détresse, son désarroi, son malheur. Un peuple soudé par son président. Un peuple que le monde admire. Dès lors que les Ukrainiens ont décidé de rester libres, ils se battent dans l’enfer d’une guerre qui n’est soumise à aucune règle. Le responsable de ce massacre, c’est Poutine. C’est lui et lui seul qui a décidé de créer en Europe cet abcès de fixation purulent,  parce qu’il rêve de reconstituer l’empire russe jusque dans ses anciennes marges. Il ne se rend pas  compte que nous avons  changé d’époque. Notre soutien ne doit pas faiblir.

L’Ukraine déterminée.

Nous devons respecter et encourager la détermination ukrainienne. Alors que nous manifestons contre la réforme des retraites, d’autres, pas loin de chez nous, jouent leur vie et leur destin face à une armée composée de sauvages Tchétchènes et d’anciens criminels sortis de prison, utilisant tous les ressorts de la barbarie. Ce qui implique des efforts de notre part. Pour commencer, notre soutien ne doit pas faiblir. L’idée que la guerre est trop longue est fantaisiste. Elle n’est longue que pour l’Ukraine martyre. L’idée qu’il faut ménager Poutine est produite par la pire des analyses. Il est absolument nécessaire d’arrêter Poutine, car sinon, il poursuivra son projet : après l’Ukraine, la Pologne ? Les pays lettons ? la Moldavie … ? Nous ne devons pas avoir de faiblesse parce que c’est le droit international qui garantit les frontières qui est mis à bas par la Russie, et parce qu’aucun état ne peut s’arroger le droit de s’emparer par la force de territoires qui ne lui appartiennent plus, sous couvert de consultations fantaisistes, au prix de déportations, de captations d’enfants et au mépris du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

Incroyable inversion des rôles et des valeurs.

Libertés, égalité sont les valeurs que Kiev défend contre vents et marées. La défaite de Zelensky serait la nôtre, une bonne raison pour ne pas l’abandonner à son sort. Il y a mille raisons de soutenir l’Ukraine, mais la meilleure, c’est que les démocrates sont décents. Deux camps divisent le monde : d’un côté, les régimes autoritaires qui permettent les actes les plus insensés et de l’autre, les régimes parlementaires qui, inlassablement, recherchent la paix. L’agression de  Poutine aura eu le mérite de nous faire prendre conscience que les Ukrainiens sont des européens qui méritent pleinement leur place parmi nous, de nous ouvrir les yeux sur la réalité du pouvoir « kgbiste » qui règne en Russie, respectable en rien. Il voudrait nous faire croire que c’est lui l’agressé, que c’est  lui qui est porteur du nouvel ordre mondial juste ! Là où nous ne voyons que totalitarisme, corruption et terreur. Pour l’instant, le tsar russe a perdu tous ses paris : il n’a pas pris Kiev, l’Otan est renforcée,  les Etats-Unis sont revenus dans le jeu, l’Union européenne est unie comme jamais.  Il ne manque que la défaite militaire : elle ne saurait tarder. Et il vaudrait mieux que ce soit le plus tôt possible pour la paix du monde.

 


DESOLE Sandrine ! IL N’Y A QUE DEUX SEXES

Genres

 

Les constats scientifiques.

Déjà on sait par les neurosciences et les avancées dans la connaissance du fonctionnement de notre cerveau et du corps humain que les sexes sont bien différenciés dès la naissance et que toutes les cellules  portent le marqueur génétique du sexe en plus des sécrétions spécifiques à chaque genre. Un nouvel ouvrage : « C’est votre sexe qui fait la différence» de Claudine Junien et  Nicole Priollaud apportent des éléments complémentaires incontournables à cette certitude. Utiliser de rares anomalies chromosomiques pour nier ou diluer la réalité binaire du sexe ne relève pas de la science  mais de la théorie, autrement dit d’élucubrations intellectuelles qui ne peuvent  pas être sans graves conséquences. La réalité biologique du sexe  n’est pas ambiguë et vouloir imposer l’idée contraire en rejetant ceux qui la conteste dans l’intolérance, c’est ni plus ni moins sombrer dans l’obscurantisme.

Les différences entre les sexes.

Ce qui revient à dire que déconstruire les stéréotypes de genre entre les hommes et les femmes  ne doit pas revenir à nier les différences qui existent entre les sexes, comme la tendance du moment qui tend à faire de plus en plus de place à la neutralité sexuelle voudrait l’imposer. La différence entre les sexes va bien au-delà de la perception. Les neuroscientifiques vont de découvertes en découvertes. Ainsi la meilleure connaissance de la différence entre les sexes permet d’amener à une meilleure prise en charge de nombreuses pathologies. Ainsi, on sait que le mécanisme de la douleur n’est pas le même chez les deux sexes.  La  dissymétrie des chromosomes sexuels chez les hommes qui sont doté de chromosomes XY quand les filles ont deux X,  fait que les filles font moins pipi au lit ou se lèvent moins  la nuit pour  aller aux toilettes grâce à leurs deux chromosomes X, de même que ceux-ci les protègent mieux des infections courantes. A contrario, en étant mieux armées contre les infections courantes, les femmes sont  plus sensibles aux maladies inflammatoires… Bref, la différence entre les sexes ne se limite pas à la reproduction. On nait avec un corps sexué formant un ensemble  complet : la science nous dit que le cerveau forme un tout avec le corps.  Faire croire qu’on peut naître  dans un corps qui n’est pas le bon ne peut  être qu’une construction intellectuelle, donc une fable.

L’idéologie se substitue à la réalité pour s’imposer.

On comprend qu’une cohorte de scientifiques et d’intellectuels se soient élevés récemment  dans une lettre envoyée au Ministre de la Santé pour que cesse à la CAF la  diffusion d’un document qui « organisait l’accompagnement des enfants atteints de dysphorie de genre ». Dans le  film « Un homme heureux », Catherine Frot incarne une femme qui veut devenir un homme à plus de cinquante ans et doit pour cela se shooter  à  la  testostérone pour avoir une pilosité mâle et se muscler avec un coach pour devenir virile…  sans compter qu’elle ne peut rien changer à sa morphologie sinon s’aplatir les seins mais bien obligée de faire avec son bassin de femme.  La démonstration de propagande transgenre est tournée en dérision et se fait comédie comique tant on peine à croire à la farce de la dysphorie, sur fond de carnaval (ce n’est pas anodin)  où tout le monde se travestit. Par contre, on découvre avec horreur les dégâts provoqués par la guerre idéologique alimentée par les théories fumeuses et délirantes sur le genre, sur des centaines d’enfants pris en charge par une clinique anglaise, aboutissant à des traitements systématiques aux hormones et à des opérations de changement de sexe irréversibles, par des praticiens sans expérience et négligents. Des traitements administrés à des enfants parfois dès l’âge de dix ans, souvent lourds de conséquences…. Faisant de la dysphorie une généralité alors qu’elle  ne devrait être qu’une infime exception.

Et ne pas oublier l’inné !

La soi-disant assignation arbitraire du sexe à la naissance, par laquelle la société enserre le poupon dans ses catégories et l’inscrit dans une socialisation qui l’enfermera dans un genre est encore contredite par l’observation du comportement des enfants en Suède où les jouets sont dégenrés et où pourtant les garçons continuent de préférer les outils et les filles les  poupées, et le  même  constat  est fait par Frans De Waal, un primatologue de renommée mondiale sur le comportement des chimpanzés et  tous les autres primates dans le  comportement des femelles qui ont tendance à jouer avec des poupées…. Il faut donc faire une place à  l’inné. L’éducation non sexuée des enfants est une erreur : il y a certaines compétences que les  jeunes femmes et les jeunes hommes doivent acquérir pour leur vie future et nous avons le devoir de les leur fournir.  

Le combat pour l’égalité.

Nous vivons une époque bien compliquée. Les idéologies obscurantistes, au sens où elles nient l’histoire et la science, quitte à les déconstruire pour avoir le champ libre, progressent dans les  milieux intellectuels de gauche et gagnent du terrain en se servant sans vergogne des places que ses tenants occupent dans les administrations, l’enseignement, la communication. Les partisans des Lumières et de la science et de  leur universalisme sont aujourd’hui assiégés. L’égalité des sexes n’a rien à voir avec le genre. On ne réglera pas le problème des inégalités homme-femme par une éducation neutre, comme si le genre était le problème, alors que  le problème c’est l’inégalité. Nous ferions mieux de nous concentrer sur la justice, l’équité et l’égalité.

Va-t-on vers une nouvelle  défaite de la pensée ?

 

Lire : « C’est votre sexe qui fait la différence » de Claudine Junien et Nicole Priollaud – Plon

          « Différents, le  genre vu par un primatologue » de Frans de Waal  - Ed. Les liens qui libèrent