DES VŒUX, EN VEUX-TU, EN VOILA…
03 janvier 2024
C’est la période des vœux.
Le contexte, en ce début d’année 2024 n’est pourtant guère propice à leur formulation, à moins d’être un optimiste invétéré. Ainsi, je n’en peux plus de ces bombardements russes sur les villes ukrainiennes, visant les populations civiles au mépris de toutes les lois internationales, et du discours cynique de Poutine pour les justifier, inversant les rôles et certain de l’impunité que lui confère son parapluie atomique, ce que la lâcheté de l’ONU confirme. Sans parler du bouffon de Corée du Nord qui préfère faire crever de faim son peuple pour jouer avec ses "bombinettes" en menaçant la Terre entière de ses foudres pour contenter sa skizophrénie et sa paranoïa.
Que dire de plus ?
Qu’au début de 2023 les prévisionnistes se sont trompés à peu près sur tout. Le journal Les Echos en fait lui-même le mea culpa. Et c’est vrai que les prévisions « sont difficiles, surtout quand elles concernent l’avenir » disait Pierre Dac. Sur les dossiers internationaux, nous étions nombreux à penser que l’Ukraine pouvait gagner la guerre, sa contre-offensive a échoué, que l’Iran verrait triompher la révolution « femme, vie, liberté » et c’est l’ordre des turbans à matraques qui l’a emporté, que les américains se détourneraient de Trump, l’escroc, le menteur, le voleur et il est le favori de la présidentielle. Le Président turc Erdogan devait se trouver en difficulté pour sa réélection, en fait il l’a remportée dès le 1er tour. Sur le plan international, on nous annonçait une récession mondiale qui n’est pas arrivée. Et cerise sur le gâteau, la France devait gagner la coupe du monde de rugby, ce qui ne s'est pas produit.
Les surprises de 2023.
L’année dernière a cependant été fertile en « rebondissements ». Je ne choisis pas le mot au hasard.
Grosse surprise avec le pétrole dont les cours devaient s’envoler. Avec la guerre en Ukraine qui n'en finit pas, avec la Russie qui repart à l'offensive, avec un conflit du Moyen-Orient où des navires militaires américains se frottent à des navires militaires iraniens, le pétrole a baissé. Cela, malgré les réductions de production imposées par l'OPEP+. L'explication est simple : les États-Unis n'ont jamais produit autant de pétrole qu'en 2023 et la croissance mondiale est restée faible.
Autre grosse surprise : La hausse fulgurante des taux d'intérêt devait provoquer une récession de l'économie américaine. Il n'en a rien été. Elle a même bien résisté grâce aux ménages américains qui ont continué à consommer malgré la pression sur leur pouvoir d'achat. L'emploi qui s'est bien tenu du fait des millions de postes non pourvus post « grande démission » post Covid est l'explication la plus souvent avancée.
Autre surprise, bonne celle-là, c’est l’inflation et les taux d’intérêt. Alors que les banquiers centraux, Christine Lagarde en tête, répétaient que l'inflation allait devenir « permanente », elle a ralenti et s'est même effondrée et les taux à long terme ont chuté. Dans un certain nombre de pays, elle est même proche ou en dessous de l'objectif obsessionnel des 2%. C’était pourtant prévisible : nous avons subi une inflation conjoncturelle et non pas structurelle, et quand les prix du pétrole et les prix alimentaires ont chuté, l'inflation a suivi en toute logique.
La plus grosse surprise de l'année 2023 est venue de l’économie chinoise. C'était pourtant gravé dans le marbre : après trois ans de Covid et de politique brutale de confinement, les consommateurs chinois devaient faire exploser la croissance avec l'effet rattrapage. On craignait même que l'emballement de l'économie chinoise provoque un rebond spectaculaire de l'inflation dans le monde. Et il n'en a rien été. La croissance chinoise a fait pschitt ! L'économie chinoise est plombée par un endettement massif, notamment dans le secteur de l'immobilier et par une prise en main étatique qui l’étouffe.
Dans ce contexte très particulier, on aurait pu penser que la bourse toucherait le fond. Que nenni ! Personne n'avait prévu l’envolée des indices boursiers : CAC40 : +16,5%, EuroStoxx : +19,19%, Nasdaq : +43,42%, Nikkei : +28,2%... Certains ont parlé « d’euphorie » ! Seule la Chine est restée en rade : Shanghai : -3,70%. Une euphorie qui a profité certes à un nombre limité de valeurs mais qui a commencé en fin d'année à s'étendre à tous les actifs dits « risqués », le bitcoin est à nouveau au-dessus des 45 000 $ et l'or proche des 2 100 $. Les marchés « anticipent », comme à leur habitude. Ils ont déjà largement joué le nouveau cycle de baisse des taux qui va commencer à partir de la mi-2024.
Alors ?
Etats-Unis, Iran, Chine, Taïwan, Corée du Nord… 2024, une année de tous les dangers. Bien fol qui se risquerait à des prévisions…Les souhaits risquent de rester lettre morte.
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