EUROPEENNES : LA CAMPAGNE DEMARRE VRAIMENT
25 mars 2024
Toutes les listes se sont lancées.
En juin, les 27 vont renouveler les 720 députés du parlement européen. En France, pas moins de 22 listes vont se disputer les suffrages de nos concitoyens : 3 listes de gauche radicale, 3 listes écologistes, 2 listes de sociaux-démocrates, 2 listes centristes libérales, 2 listes souverainistes, 3 listes d’extrême-droite et 9 listes diverses (animalistes, pirate, Europe fédérale, alliance rurale…). Il y en a pour tous les goûts, mais toutes ne partent pas avec un potentiel suffisant pour franchir la barre des 5%, seuil minimum pour participer au partage des sièges. Evidemment, la bagarre va se concentrer sur les candidats bénéficiant d’un socle électoral identifié et mesurable : citons LFI avec Manon Aubry concurrencée par le PCF avec un inconnu, Leon Deffontaines, et l’inévitable Nathalie Arthaud pour Lutte ouvrière ; pour les écologistes c’est EELV avec Marie Toussaint à qui Jean-Marc Governatori pour « Ecologie au centre » espère tailler des croupières ; pour la gauche modérée Raphaël Glucksmann espère fédérer les voies sociales démocrates mais il doit compter avec un candidat radical de gauche ; au centre-droit on trouve la liste macroniste de Valérie Hayer (Renaissance) et celle emmenée par François-Xavier Bellamy pour Les Républicains ; Les souverainistes devront choisir entre Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) et François Asselineau (Union populaire républicaine) ; Enfin à l’extrême-droite Le RN de Jordan Bardella bataillera avec Reconquête de Marion Maréchal et Florian Philippot pour « les Patriotes ». De quoi faire fuir les électeurs qui voudraient s’intéresser au scrutin : comment organiser des débats avec autant de prétendants ?
Ce que disent les sondages.
En ce début de campagne, les sondages donnent des indications sur l’état de l’opinion publique. Ils mettent le Rassemblement national largement en tête assez stable à 30% suivi de la liste Renaissance macroniste à 21%. Derrière, la liste « Place publique » du PS complète le podium provisoire avec 11% d’intentions de vote et devance les autres listes de gauche : écolo à 7%, LFI à 6% et PCF à 3%. A droite, la liste conduite par François-Xavier Bellamy recueillerait 7% devant Reconquête à 6%. On n’est qu’au début et certaines positions pourraient évoluer au gré des événements plus ou moins liés d’ailleurs à l’objet du scrutin.
Les lignes commencent à bouger.
Si personne n’est surpris par le mauvais score de la liste LFI parrainée par Mélenchon, dont les Français rejettent massivement les dérapages aussi bien sur la guerre en Ukraine que sur le conflit Israël-Hamas, et le faible intérêt suscité par le PCF, la surprise vient de la petite mais réelle percée de Raphaël Glucksmann dont les prestations passent bien et peuvent plaire à un électorat pro-européen de la gauche des démocrates-sociaux et il n’est pas impossible qu’il continue de progresser en réussissant à mobiliser un électorat qui se sentait abandonné. Les écologistes d’EELV sont en perte de vitesse. Il serait étonnant qu’ils rééditent le coup des élections précédentes. On leur doit notamment la crise des agriculteurs tant les décisions qu’ils ont fait adopter par l’Union ont généré de mécontentement par leur caractère irréaliste. D’ailleurs ils refluent partout dans les 27. Quant aux autres listes, elles sont assez inaudibles. A droite, le Rassemblement national se taille la part du lion. Il prend des voix un peu partout, fidèle à sa tradition de parti attrape tout. C’est François-Xavier Bellamy pour LR, qui vient d’entrer en campagne qui doit relever le gant. Face à des candidats qui avancent à coups de slogans, qu’il s’agisse de Jordan Bardella ou de Marion Maréchal, il est le seul à pouvoir s’appuyer sur un vrai bilan, à apporter une garantie de sérieux et de positionnement, et à proposer un projet pour l’Europe, crédible et réalisable. Il est à la tête d’une liste en prise directe avec les préoccupations des Français, avec Céline Imart en 2ème position, agricultrice de terrain et le Général François Gomart en 3ème position, militaire de haut vol qui a été notamment à la tête du renseignement. Logiquement, avec un tel potentiel, elle devrait progresser en ralliant les électeurs en attente d’élus qui les défendent par leur travail et leur présence assidue au parlement. Quant aux souverainistes Dupont-Aignan et Asselineau, leur discours anti européen est top extravagant pour être pris au sérieux.
Compte-tenu des enjeux et des événements, le renouvellement du parlement européen mérite qu’on s’y intéresse. L’Europe pourra-t-elle continuer à progresser ou connaîtra-t-elle un coup d’arrêt sous la poussée des droites populistes ? Je ne peux pas imaginer que nous soyons assez stupides pour rendre ce service à Poutine.
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