HISTOIRE

ALAIN JUPPE : LE REVE EVANOUI

ALAIN-JUPPE-STRASBOURG

Le retour sur terre a été brutal pour celui que les sondages pendant plus de deux ans mettaient au zénith de la faveur des Français. Comment a-t-il  pu rater à ce point la réalisation de ce qui était pour lui une chance inespérée de parvenir au poste qui lui était promis naguère et auquel il avait dû renoncer face à l’adversité de courants contraires. La fondation de l’UMP n’avait-elle  pas été faite justement  pour lui servir de rampe de lancement ?

Ce retour en grâce était inespéré.

Alain Juppé s’est donc repris à rêver de la magistrature suprême quand un soir à des « Paroles et des  actes » il a fait un véritable carton. Il  avait conquis un auditoire qui lui avait permis de prendre une longueur d’avance dans la course. Avec habileté et un art consommé de la stratégie, il a réussi à tenir la tête très largement dans l’opinion publique. Il a semé son parcours de repères en formes de livres permettant d’affiner son approche des réformes et des projets qu’il souhaitait mettre en oeuvre. Il a choisi certainement après mûre réflexion et probablement aussi par sa perception de la réalité, un positionnement volontairement modéré sur beaucoup de sujets, qu’il s’agisse de l’Islam, de la réduction du nombre des fonctionnaires ou de la diminution de la dépense publique. Son concept de retour à « l’identité heureuse », en reprise inversée  de « l’identité malheureuse » constatée par Finkielkraut, paraissait même un objectif rassurant qui aurait dû plaire à une large majorité de Français.  Jusqu’au début de la  « Primaire » qu’il avait appelé de ses vœux, tout allait bien pour lui.

Une primaire « candidaticide »

C’était sans compter sur la campagne de la primaire de la droite et du centre. Aujourd’hui, on peut le dire, Alain Juppé n’a pas démérité : il a mené honnêtement campagne et a montré qu’il était à la hauteur dans les débats à la télévision. Pourtant le résultat a été sans appel. Alors que s’est-il  passé ? Le premier de la classe doit s’attendre à être la cible de tous les autres. Et cela n’a pas manqué de se produire. Dans la stratégie d’Alain Juppé il y avait deux failles qui pouvaient être exploitées pour le faire chuter : le soutien de Bayrou et l’appel aux électeurs de gauche, pudiquement nommés « déçus du hollandisme ». Il a sous-estimé l’impact qu’elles  pouvaient avoir sur le cœur de l’électorat de la droite. Il faut dire que le pilonnage de Nicolas Sarkozy sur ces deux thèmes a été violent. Le thème de « l’identité heureuse » habilement détourné a aussi servi de cheval de Troie pour faire exploser un axe de campagne majeur, trop intelligent sans doute ! Alain Juppé, c’est dans son caractère, s’est raidi sur ses choix, mais ce faisant, il a oublié de parler suffisamment au cœur de son électorat, pendant que Fillon et Sarkozy s’y employaient chacun à sa façon. De ce fait, ceux qui voulaient le faire passer pour un réformateur mou au positionnement trop conciliant sur les sujets chauds ont réussi, alors que dans son programme on trouve toutes les  mesures souhaitées et fermes aptes à combler un électeur de droite. Il n’a pas cherché suffisamment  à répondre aux attentes de la droite, s’adressant davantage au centre qui, on le sait, est un ventre mou. Et ses « attaques » sur la faisabilité du programme de ses adversaires, et notamment  des propositions de François Fillon, sont tombées à plat. Le débat de l’entre-deux tours a été significatif : techniquement les deux candidats ont fait jeu égal, pourtant les sondages des jours suivants ont désigné un vainqueur assez largement, François Fillon. C’est donc que son discours était plus attendu par l’auditoire (8 millions de personnes) que celui de son concurrent : autrement dit, c’est sur le contenu que ça s’est joué !

Les petits riens qui font perdre

Une défaite, c’est souvent aussi plein de petits riens qui s’accumulent. Si Alain Juppé n’a pas commis « la » faute  majeure, il a, ici et là, laissé passer des mots ou des gestes qui ont pu le desservir : les « 200 000 immigrés que la France peut accueillir chaque année sans que ce soit trop » (l’émission politique), c’est peut-être vrai mais pas à dire, l’écharpe rouge qu’il a arboré un temps de sa campagne alors que d’habitude il en porte une bleue, les expressions qui « datent » comme le « Prisunic » ou « j’ai la pêche ! ». Et c’est vrai, l’image compte, et dans les débats, il ne pouvait pas cacher son âge, et ça aussi a pu jouer, bien qu’aucun de ses concurrents n’ait osé l’attaquer là-dessus, sauf peut-être Bruno Le Maire, mais indirectement.

Une lame de fond

Le résultat, personne ne l’avait prévu. Sarkozy a peut-être tué Juppé, l’entraînant dans sa défaite, comme il a entrainé indirectement et par contre coup le retrait de François Hollande. L’élection était jouée dès le 1er tour en faveur de François Fillon, avec 44% des voix : le cœur de la droite a répondu avec une étonnante homogénéité. Là encore, Alain Juppé n’avait pas mesuré suffisamment ce ras-le-bol profond du pouvoir en place, au point que, pour nombre d’électrices et d’électeurs, tout ce qui peut apparaître comme composition avec les sortants est insupportable. Il a donc payé très cher ses appels au vote à un électorat extérieur à celui de  la droite et du centre. Celui-ci n’a en effet que partiellement répondu. La France s’est « droitisée » sous les excès doctrinaires de la gauche en place. La vague dont a bénéficié François Fillon et qui s’est exprimée par le vote n’est que la partie émergée de l’iceberg : elle aura un prolongement dans la vraie  présidentielle, nul ne doit en douter. On a observé un basculement du vote dans les communes rurales, là-même où le FN avait percé. L’attente d’une droite bien campée sur ses valeurs et les affirmant sereinement  est beaucoup  plus forte que les observateurs « bien intentionnés » ne le pensent. Il suffit de voir le subit tir de barrage et les tentatives pour effrayer les Français sur le programme de François Fillon depuis sa désignation. Les discours les plus violents venant du FN, justement. De fait Marine Le Pen a perdu en moyenne dix points dans les sondages. A gauche comme à l’extrême-droite, on se trompe de cible. La lame de fond est de nature identitaire plus que socio-économique : plus que les catholiques pratiquants, c’est la « culture chrétienne » qui se réveille à quoi s’ajoute l’envie de vérité, de dignité et d’honnêteté, François Fillon cochant toutes les  cases de ces critères.

Je comprends l’amertume que peut ressentir Alain Juppé. Je n’ai pas voté pour lui, mais j’aurais pu. Je n’ai pas non plus aimé les attaques ignominieuses dont il a été l’objet de la part de petits clans pratiquant plus la calomnie et la désinformation que l’argumentation. Je lui pardonne la réaction agressive à l’égard de son concurrent au début de la semaine du 2ème tour, d’ailleurs  il l’a certainement payée dans les urnes. Le destin est ainsi. Il avait de bonnes raisons d’y croire, mais son programme trop raisonnable n’était pas dans l’atmosphère du moment. La chute n’en est que plus dure. Cependant, son devoir c’est de faire contre mauvaise fortune bon cœur, dès lors que l’élection a été loyale. On a besoin de lui pour gagner en 2017. Son devoir est de faire campagne. Je ne doute pas, que la déception digérée, il joue le rôle qui convient à un homme d’Etat de premier plan, ce qu’il est et reste !  

 


HUMEUR DU DIMANCHE

 

Archibald en colère

 

Scories de fin de règne

Touraine débloque 100 millions pour les hôpitaux. Et allez donc… Avec quels sous ?

L’écologie punitive : on l’a vue à l’œuvre avec l’épisode de pollution sur Paris et la mise en place de la circulation alternée qui ne résout rien, mais pour le principe… d’emmerder  tout  le monde.  Mieux, à partir du 1er janvier, une vignette va exclure les véhicules polluants  qui sont ceux, en général, des personnes qui n’ont pas les moyens d’en changer.  Mais depuis la fermeture de la voie sur berges, on sait que Madame  Hidalgo est têtue et bornée. Alors que la passionnaria castriste s’en mêle, le pire n’est pas loin : on débloque subitement des aides. Encore des dépenses non financées !

Primaire de la gauche : ça flingue dur ! Voici l’impayable Peillon en service commandé pour dézinguer Manolito, pendant que Cambadélis se  démène  pour ramener sur le ring Mélenchon et Macron. Aucune chance d’y parvenir. Surtout  que le bellâtre qui a réuni 10 000 fidèles à Paris se sent pousser des ailes à défaut de la voix. Mais où sont les femmes ?

ND des Landes : le summum de la reculade  avec prétexte éculé. On sait  maintenant qu’on a un eunuque à Matignon. La démocratie est bafouée, la République piétinée… Comment voulez-vous que les Français estiment un tel pouvoir !

Du côté du Brexit

Le Brexit fait fuir les avocats : 810 venus d'Angleterre et du Pays de Galles seront ainsi enregistrés d'ici la fin de l'année en Irlande, qui s'ajouteront aux 1.347 déjà enregistrés depuis le début de l'année, a précisé la Société irlandaise. Ces chiffres représentent une augmentation de 275% par rapport à l'année dernière et le nombre d'avocats est supérieur de 500 au précédent record de 2008. Parmi ces nouveaux enregistrements, figurent 117 personnes appartenant au cabinet d'avocats Freshfields Bruckhaus Deringer, l'une des plus grandes sociétés de conseils juridiques dans le monde. Freshfields a en effet manifesté son souhait de pouvoir continuer à gérer les affaires localisées dans l'Union européenne. 

Les banques britanniques veulent rester soumises à la législation européenne dans les cinq années qui suivront le Brexit. Le beurre et l'argent du beurre  ! Un document consulté par Reuters et rédigé par trois cabinets juridiques pour le compte des banques met en lumière le choc potentiel que pourrait subir l'économie britannique et européenne si les banques ne bénéficiaient pas d'une phase de transition au-delà de la période de deux ans qui débutera quand le gouvernement invoquera l'article 50 du traité de Lisbonne. S'il n'y a pas d'accord sur une transition, il y a un risque que certaines banques ne puissent pas déplacer une partie de leurs activités en dehors de la Grande-Bretagne ou mettre en place de nouvelles filiales à temps, peut-on lire dans le document. Ce dernier estime que trois ans au moins seront nécessaires pour que les banques puissent relocaliser leurs activités.

L’Union reste ferme : ce qu'on voit pour l'instant c'est une Europe totalement unie, parlant d'une seule voix, celle de Michel Barnier en charge des négociations. Aucune déclaration dissonante. Et la voix européenne est ferme, très ferme. Pas de concession. Pas de passeport européen sans libre circulation. Et surtout pas de calendrier à rallonge. Barnier a été clair cette semaine : tout doit être bouclé en 18 mois.

Bataille avec le parlement britannique : Thérèsa May devra faire avec.  Une bataille supplémentaire qu’elle n’avait pas prévue. Car la majorité des députés n’est pas favorable au Brexit.

Hausse des taux 

Les médias français évitent d’en parler. Certains fonds spéculatifs s'intéressent à la dette française. Le patron d'un des plus gros fonds spéculatifs, David Tepper, recommande de jouer à la hausse les taux d'emprunt de l'État français. En deux mois, les taux d'emprunts à 10 ans, le taux de référence, de la France est passé de 0,20% à 0,80%. Plus frappant, l'écart entre la dette allemande et la dette française se creuse. Quand nous empruntons à 0,80%, les Allemands empruntent à 0,37%. Et pendant la même période, l'écart entre l'Allemagne et l'Espagne et même l'Italie pourtant en crise politique s'est réduit. A 0,80% nous restons à des taux historiquement bas, mais compte tenu du dérapage permanent de notre dette nationale, chaque point de hausse de taux nous coûte des milliards d'euros qui viennent plomber notre budget et nous éloigne encore un peu plus de l'objectif des 3%.

La défiance des investisseurs vis-à-vis de la dette française  s’explique pour trois raisons : d'abord l'absence de réforme structurelle, nos indicateurs économiques toujours aussi médiocres (taux de chômage, balance commerciale, déficit budgétaire, dette), et la crainte des élections françaises. Les marchés prennent en compte maintenant systématiquement le risque populiste, c'est-à-dire la victoire d'un candidat populiste ou le blocage des parlements faute de majorité absolue. Jusqu'en mai, la France risque donc d'être sous le feu des projecteurs.

Et à droite ?

Deux saboteurs de l'union :

MAM, se lance, c'est toujours le pouvoir de nuisance des chiraquiens.

Guaino se prend pour le sauveur. On lui pardonne , c'est  Noël. Faudrait tout de même pas qu'il se prenne pour Jésus ! Ego toujours  boursouflé...

Dupont Teigneux : il  a le privilège de l'ancienneté dans l'aveuglement gaulliste fossilisé.

 


LE RETOUR DU « POLITIQUE »

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Eloge de  la démocratie représentative.

La démocratie représentative n’est pas morte. Certes, on vous dira que les partis politiques chargé de l’organiser ne vont pas bien. Mais excepté le parti communiste dans les années cinquante, qui peut me dire quand ils allaient bien. Dans notre  pays, à la différence de l’Allemagne notre voisine, ils ont  toujours eu des effectifs  étriqués, à l’image de nos syndicats.  Ils n’en sont pas moins utiles  pour autant. Bien sûr, il y a les périodes de vaches maigres, comme celle que vit le PS avec un trou d’air phénoménal dans les adhésions. Cela peut se comprendre à la vue du spectacle auquel se livrent ses leaders et surtout faute d’avoir fait son aggiornamento. Tant qu’il ne tranchera  pas entre  la vieille garde marxisante et ses vieilles lunes et un projet clairement social-démocrate à l’allemande, il en restera à ses querelles intestines. La crise du PS est d'abord une crise de projet. De l’autre côté, « Les Républicains » se portent plutôt bien et pourtant le parti revient de loin, il  aurait pu même disparaître sous les effets conjugués de la guerre fratricide Copé-Fillon et de l’affaire Bygmalion. Mais voilà que la primaire qu’il a su organiser correctement, avec 80 000 bénévoles dont il a fourni le gros des troupes, lui donne un coup de jouvence et un apport d’argent  pour la campagne qui est le  bienvenu. Le voila muni d'un projet et d'un chef pour le mettre en oeuvre. N’en déplaise aux grincheux, la démocratie fonctionne. Les Français se méfient des partis, c’est vieux comme De  Gaulle. Mais il en faut. Et je ne crois guère aux initiatives qu’on voit fleurir ici et là sur internet, ou mises en scène comme la candidature Macron. Elles ne peuvent être que l’écume de la démocratie, parce que ceux qui portent ces initiatives ne croient à rien. Et ils ne sont pas seuls à se servir des réseaux sociaux. Les  partis traditionnels savent eux aussi y être très présents par différents biais. On découvre ainsi, par exemple, que François Fillon a utilisé des logiciels sophistiqués de ciblage tant pour le porte-à-porte que pour les messageries électroniques.

La démocratie connait des hauts et des bas.

S’il y a bien un peuple  difficile à satisfaire, c’est bien le peuple français.  Sa  mentalité y participe : soif d’absolu, goût pour la rhétorique, attachement à la théorie et pragmatisme atrophié, contestation systématique... Les Français sont attaché aux promesses et de ce fait ils seront toujours déçus, même quand elles sont tenues, parce qu' alors ils ne le croient pas. Qui sait que Nicolas Sarkozy a tenu plus de 80% de ses promesses faites en 2007, malgré la crise de 2008. Il a été jugé sur le chômage que sa politique avisée n’avait pas eu le temps de faire reculer suffisamment. On en déduit alors une incapacité à résoudre les problèmes. Il est facile d’imaginer les dégâts que peut faire un quinquennat comme celui qui se termine : là, on peut dire que les promesses n’ont pas été tenues, ni celles faites pendant la campagne de 2012, ni celles faites depuis. La conséquence, c’est que l’électorat de gauche est désabusé. Je voudrais attirer l’attention sur une précaution qui n’est jamais prise dans les jugements, y compris par les politiques ce qui est inexcusable comme le sont aussi les médias : la part du contexte. On devrait toujours resituer dans le contexte du moment. On préfère jouer sur la faculté d’oubli et l’émotion. C’est ça qui tue la politique ! Et les réseaux sociaux n’ont rien arrangé : le faux y circule bien plus que le vrai et les Dr. Yfaucon et Yaka y pullulent. De quoi déboussoler le citoyen lambda. Rappelons ici que la politique doit faire avec la réalité et que celle-ci est mouvante : la politique n’est donc que l’art du possible.

Plus rien n’étonne.

Les citoyens français s’intéressent médiocrement aux convulsions historiques du pouvoir en place créant d’étranges situations : en quelques jours, le président de la République a renoncé à un second mandat, son Premier ministre a démissionné, et a été aussitôt remplacé. Les événements politiques n’ont peut-être jamais été aussi surprenants depuis la création de la Vème République et jamais, dans le même temps, ils n’ont eu moins d’influence apparente sur notre vie quotidienne. Car, au fond, le sujet d’agacement qui est dans les têtes, c’est plutôt la restriction apportée au trafic automobile, imposée avec entêtement par une maire de Paris incapable de redescendre de sa planète écolo-bobo. L’effondrement de nos gouvernements ne nous inquiète plus, les dirigeants passent  mais notre routine quotidienne n’en est pas affectée. On peut y voir un signe fort du déclin de la politique, alors qu'en réalité nous sommes protégés surtout par la solidité de nos institutions. Nous assistons à une fin de règne et les Français en ont bien conscience, c’est pourquoi ils ne s’inquiètent pas. Ils savent que dans moins de six mois ils auront la parole et que le pays retrouvera un gouvernement stable pour les cinq prochaines années.   

La vérité vaut toujours mieux que la démagogie.

Le déclin de la politique est lié au rejet de la réforme, il est induit par le marasme économique, par le chômage, par l’accroissement des inégalités. Pour changer les choses, pour échapper à la pente qui nous fait glisser vers la régression, il faut qu’une nouvelle direction nous propose des réformes drastiques. Il faut aussi, et surtout, que les gouvernés acceptent les propositions courageuses de leurs gouvernants. Le retour du « politique » va avec la vérité et un corps de pensée. Ce n'est pas pour rien que près de 70% des 4,2 millions de votants à la primaire ont voté pour François Fillon. C’est le chemin qu'il veut emprunter, comme Gerhard Schröder l’a fait en Allemagne. Ce n’est pas le plus facile. Il y faudra beaucoup de pédagogie pendant la campagne et pour cela, lever une armée de porteurs de son projet pour ne pas laisser place au démolissage systématique des Cassandre de tout poil. C’est là que le parti est utile avec sa force de frappe militante. Il faut l’emporter d’abord sur toutes les forces de la conservation qui vivent sur des acquis considérés comme inaliénables. Il faut  l’emporter aussi sur le populisme de l’extrême-droite toujours prête à faire feu de tout bois et à changer de discours. Elle ne cherche pas des solutions sérieuses, elle veut surfer sur les mécontentements. C’est sur la vérité et une pensée qu’un consensus peut s’établir. Car il n’y aura pas de renaissance sans consensus.

 

 


NICOLAS SARKOZY : LE VIDE N’EST PAS LE NEANT …

Sarko troca 2

 

Depuis le soir du premier tour de la primaire, le silence a succédé à la fureur.  Ses dernières  paroles publiques furent d’une très grande dignité. Les comparer à celles de Hollande venu annoncer son renoncement n’est même pas envisageable. Sa voix puissante aux formules frappantes ne résonne  plus dans le débat. Un sentiment de vide a fait place. Qu’on s’en réjouisse ou qu’on le déplore n’y change rien : le peuple a parlé, c’est tout et il s’en est allé, avec élégance, tranquillement, après avoir tout donné. Il s’en est allé… pour l’instant.

Je ne vais pas vous faire croire qu’un retour est possible.

Qui pourrait y croire en cet instant ? Mais dans un monde aussi chaotique, nul ne peut préjuger de rien. Il était de toute évidence extrêmement difficile de redevenir président de la République après l’avoir été une première fois. En France, c’est comme ça. Revenir au plus haut niveau après y avoir été, est quasiment impossible, aucun n’y est arrivé après avoir été battu. Nicolas Sarkozy a tenté l’impossible.  C’est tout lui ! Pourtant, il pouvait être l’homme de la situation, avec ce qui se passe dans le monde, le terrorisme, la poussée populiste, les tentations hégémoniques de la Russie, l’Amérique trumpiste… son expérience et son énergie auraient été bien utiles. Mais il lui fallait relever le défi du retour quand tout effet de surprise est passé, que les rancœurs et les haines subsistent, exacerbées, et que l’usure du pouvoir persiste. Lors de sa venue à Andard, pour les élections régionales, j’ai tout de suite senti, à son discours, que ça ne marcherait pas. L’histoire a ses lois, la roue tourne, le fleuve coule et ne remonte pas à sa source : il en était resté à 2012, comme figé ! Je n’ai pas retrouvé le souffle de 2007 ni la foi qui abat les  montagnes de la campagne de 2012. S’il avait gagné à ce moment-là, nous savons bien qu’il aurait dû continuer sous les huées de la gauche venimeuse, et qu’il aurait malgré tout redressé le pays comme il avait commencé à le faire.  C’est certain, il aurait fait bien mieux que ce piètre quinquennat. Aussi son retour aurait dû s’inscrire dans une tout autre démarche que celle de descendre dans la fosse au lion. Les Français aiment le recours, pas le pugilat. Son retour à la tête du pays a été hypothèquée dès sa reprise en main de l’UMP. Comment être au-dessus des partis en étant le patron de l’un d’eux ? Or c’était sa chance s’il l’était resté. J’ai pourtant voté pour lui à ce moment-là.

Nicolas Sarkozy, on l’aime ou on le déteste.

Je n’ai pas voté pour lui à la primaire. Et pourtant je ne le hais point, comme aurait dit Chimène en parlant de Rodrigue.  Je lui ai préféré François Fillon, comme tant d’autres.  J’ai hésité jusqu’au dernier moment : Fillon, Juppé, Sarko  … Les trois avaient leurs qualités.  Mais pour Nicolas Sarkozy, j’ai craint que s’il l’emportait, la suite soit trop compliquée : la haine seule catalyseur d’une  mobilisation de la gauche en faisait le candidat punching-ball pour Hollande (ça marche avec encore tant de gens), les affaires et le poison lent du doute, et puis cette incapacité à sortir de son discours  pour être au-dessus de la mêlée, ce qu’il n’a réussi qu’à quelques moments des débats. J’ai donc fait le choix de ce qui était pour moi une forme de sérénité. A regrets, peut-être, mais avec certitude. Je sais au fond de moi qu’il est un homme honnête, que toutes ces affaires tomberont un jour. Suis-je naïf ? Que voulez-vous, j’aime croire qu’il est innocent de tout ce qu’on lui colle sur le dos. En attendant le mal est fait, comme pour Eric Woerth. Je sais pour  l’avoir approché quand j’étais secrétaire départemental, que le personnage est humain,  profondément humain jusque dans ses défauts, et gentil. Je sais qu’il est animé par la passion de la France et de l’intérêt national et beaucoup moins par ambition.  Ceux qui voient en lui un carriériste, un obsédé du pouvoir se trompent. S’il est revenu c’est parce qu’il  a cru être indispensable au pays par son énergie et son courage politique. Ces qualités qui lui ont permis de réaliser avec succès des réformes extrêmement difficiles, comme celle sur l’âge de la retraite en 2010, sur la fiscalité, sur la sécurité avec les peines plancher ou la rétention de sûreté pour les criminels sexuels, sur la politique de maîtrise de l’immigration et d’intégration. Le jour où les historiens se pencheront sur son bilan, ils seront sidérés de l’ampleur de l’œuvre accomplie en cinq ans.

« Il est bien trop intelligent pour limiter sa vie à l’ambition politique, ce royaume de l’illusion et de l’éphémère. » comme dit Maxime Tandonnet qui a été l’un de ses conseillers. Alors ne nous apitoyons pas sur son sort, il ne le souhaite certainement pas. N’ayons pas le comportement puéril d’idolâtres en mal d’icône. Gardons en nous le souvenir de cet homme hors du commun, incarnation et modèle du volontarisme politique, de celui qui a réveillé la France et la droite. Ici, ou ailleurs, avec  son talent, ce serait bien étonnant qu’il n’ait pas un rôle à jouer ! L’espoir n’a jamais tué personne.

 


LAISSE ALLER… C’EST UN’ VALLS ! (prononcer « un » à l’espagnole)

Valls candidat

 

Difficile de ne pas parodier le titre de la célèbre comédie de Georges Lautner dans laquelle un certain Serge Aubin sort de trois ans de prison et va rejoindre son épouse qu’il enlève car il la croit responsable de son emprisonnement. Transposons : Valls Premier Ministre depuis trois ans s’évade du gouvernement et va rejoindre la « BAP » (la Belle Alliance Populaire) qu’il veut enlever …   Une belle comédie en perspective,  mais qui prendra le rôle de Jean Yann ou celui de Bernard Blier ? On ne sait,  ce qui est certain c’est qu’on risque de rire autant. A une condition : être de droite.

Donc  Manolito s’est déclaré. 

Un très beau discours bien léché devant un auditoire acquis d’avance, à Evry, avec en décor de fond, un échantillon de Français mélangés et colorés à souhait, et l’épouse en tailleur sobre et sombre comme il convient pour la gravité du moment. Voilà la gauche grandiloquente dans toute sa splendeur ! Celle qui confond toujours le dire et le faire. Il veut sauver la gôôche et la France : vaste programme ! Est-il seulement sincère ce prétendant à la présidence ?  Oui quand il parle avec émotion de ses racines, de sa ville, de ses premiers engagements. Non quand il propose à la gauche la réconciliation qui ne peut se faire qu’en abandonnant sa ligne sociale-démocrate. Non encore quand il fait l’amnésique et oublie de parler du chômage dont sa politique est responsable,  des errements de l’éducation nationale dont il n’assume pas les piètres résultats, de la dette qui a enflé du fait de la préférence de son gouvernement pour l’emprunt et qu’il oublie de cautionner, des déficits publics toujours là parce qu’il s’est refusé à l’effort.

Le Valls nouveau comme le Beaujolais…

Il nous dresse un portrait idyllique de ses relations avec le chef de l’Etat dont chacun sait ce qu’elles furent. Il annonce un programme remarquable où les grands mots : République, démocratie, liberté, égalité, fraternité, … cachent les vrais maux : chômage, recul économique, gauche disloquée, société fracturée. Ah, j’oubliais : les sacro saintes « valeurs ». La gauche a des « valeurs ». Mais ont-ils les mêmes tous autant qu’ils sont ? Surtout quand on sait que même Bordeaux-Chesnel, le marchand de rillettes, en a ! Ne parlons pas de la droite, vous l’imaginez avec des « valeurs » ?  Bref, on va pouvoir lui dire désormais, chaque fois qu’on le rencontrera : « Ce que vous proposez, mais pourquoi ne l’avez-vous pas réalisé ? » à la manière de ces éléments de langage utilisés par tous les responsables de gauche qui commence toutes leurs interventions par « Il a fallu d’abord réparer les dégâts du quinquennat précédent ». « Je l’ai entendu … Vous aussi », aurait dit l’autre ! Quatre ans après, s’ils  en sont encore là c’est qu’ils ne sont vraiment pas efficaces, mais surtout c’est un gros mensonge pour cacher leur incapacité et justifier en partie leur bilan désastreux. On y aura encore droit :  c’est la faute à Sarkozy, puisqu’on vous le dit !

La guerre des gauches.

Pourtant, reconnaissons au Catalan le courage d’y aller. Entrer dans l’arène comme il le fait ne manque pas de panache. Il ne manque que l’orchestre jouant un paso-doble endiablé.  Mais il lui faut venir avec le « label de Cadix » pour faire les yeux doux à la gauche ; un Catalan qui se fait passer pour un Andalou, ça n’est pas gagné d’avance. Car ils vont tous lui tomber dessus. Le bellâtre (Macron, voyons), de New York où il est parti lever des fonds, n’a pas tardé à envoyer ses premières flèches. Celui-là, plus il est nouveau, plus il fait vieux politicard. Il me fait penser à Olivier Stirn… Hamon et Montebourg, ses anciens alliés le temps de virer l’inaudible Jean-Marc, sont dans leur rôle de frondeurs. Suivront les autres. « Tout sauf Valls » sera leur leit-motiv. Incapables de s’entendre entre eux pour faire un front commun derrière un seul, ils vont se venger en tapant sur un seul. Cela s’appelle du harcèlement. La guerre des gauches « irréconciliables » à qui il propose maintenant la réconciliation sous son égide : je me régale d’avance. Mais attention, le torero est malin et a du talent. Il sait enchaîner les passes et planter ses banderilles. Gare à celui qui baissera la garde. Convenons tout de même que sa marge de manœuvre est étroite et que s’il réussit à planter l’épée dans chacun de ses adversaires, il aura eu beaucoup de chance.

Admettons qu’il l’emporte.

Cette épreuve passée, il lui restera deux gros morceaux à combattre : Macron et Mélenchon, pas fous, qui préfèrent rester à l’écart de la mêlée, sans parler du Front National et tout de  même la droite… Ce ne sera pas une raison suffisante pour cette dernière de s’endormir. Mais c’est une autre histoire. Rendez-vous en février 2017 ! Un sondage de ce matin place Manolito en cinquième position au premier tour de la présidentielle avec 10 % des suffrages, après Fillon, Le Pen, Macron et Mélenchon. C’est le score le moins moche des candidats de la "BAP". Prenons ce résultat avec précaution, mais cette enquête nous décrit aussi l’état actuel de la gauche qui est désastreux. Ses candidats sont trop nombreux et doivent se partager un électorat qui a largement fondu depuis 2012, au profit du Front National : c’est là le principal défaut de la gauche qui avec sa gestion catastrophique du pays pendant près de cinq ans a contribué à l’irrésistible montée de l’extrême droite. Alors pour lui faire barrage, peut-on vraiment compter sur les sortants ?

Aujourd’hui, les candidats de la gauche s’efforcent de démolir par tous les moyens l’image de François Fillon. Tant mieux, car cela ne leur profitera pas. Les Français ont déjà compris que le candidat de la droite et du centre reste le seul rempart contre un basculement de la France dans une mésaventure qui serait catastrophique.

 


LA GAUCHE HYPERBOLIQUE, LE NET ET CIE...

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L’hyperbole est une figure de style.

Elle consiste à exagérer l'expression d'une idée ou d'une réalité, le plus souvent négative ou désagréable, afin de la mettre en relief. C'est la principale figure de l'exagération et le support essentiel de l'ironie et de la caricature. L'hyperbole correspond le plus souvent à une exagération qui tend vers l'impossible. La définition contient en elle-même  toute la vacuité du discours des gauches qui en font un abus, surtout depuis la désignation de  François Fillon comme candidat de la droite et  du centre.  Aveuglée par son nombrilisme, la gauche en général insulte plus de 4 millions de Français porte-parole de millions d’autres.  Elle ne tardera pas à s’apercevoir de l’effet délétère sur elle-même d’un tel discours qui, loin de l’affaiblir, renforce l’adversaire.

Les éléments de langage en boucle…

Au supermarché de la gauche-bobo-soixante-huitarde-attardée, le rayon du prêt-à-penser est bien fourni. On y trouve tout l’arsenal anti-Fillon cet « archi-réac, ultra-libéral, pro-poutinien ». En tête de gondole, le produit phare : le Nouvel-Obs ! C’est un discours emprunté à Georges Marchais, donc qui date un peu. Il ne suffit pas de le relooker pour le rendre frais. La date de péremption est depuis longtemps dépassée,  mais que voulez-vous, quand le compartiment des idées neuves est désespérément vide … Pauvre Geoffrin ! Donc on n’a pas fini de voir arriver tous ces « éléments de langage », martelés jusqu’au moindre des responsables politique de la « gauche-bien-pensante » (tous les autres sont des cons qui ne comprennent rien). Un nouvel article vient juste d’arriver en rayon : un  produit « Ségolène », garanti  « pure connitude », importé de Cuba ! Difficile de faire mieux : Castro en chef d’œuvre de régime démocrate garant des libertés ! De quoi dégoûter André Santini du Havane ! Quand on pense qu’elle aurait pu être présidente de la République, on en a des suées dans le dos. Vivement qu’elle rallie Macron, qu’on rigole un peu ! Justement, Macron pense qu'il est déjà Président et Bayrou qu'il est déjà son Premier ministre. On attend la primaire de la gauche avec impatience.

Manolito entre dans l’arène.

Avec l’entrée en lice de Manolito, ça va être du sport de haut niveau : une nouvelle version de « petits meurtres entre camarades ». Et abondance de biens ne nuit pas : combien de candidats déjà ? J’entends encore Camba ironiser sur le nombre des candidats de celle de la droite : de quoi faire une équipe de foot disait-il. Lui il va pouvoir constituer le XV du PS : pour un match de catch, je connaissais le « catch à quatre », mais à quinze, j’attends de voir ça ! Aussi serai-je religieusement devant mon écran (plat) à 18h30 ce soir pour voir le Catalan évryen annoncer son entrée sur le ring. A moins qu’il ne s’affranchisse de l’épreuve comme le présidenticide Macron ou comme le Chavézien Mélenchon. Ce serait comique ! Assistera-t-on à l’affrontement des « fistons flingueurs » Valls-Macron ? Voilà qui donnera du piment à la présidentielle. A gauche,  j’entends bien.

Et la sélection du net.

Et on attend avec impatience Noël, et ce qui va sortir de la sélection du net, le nouveau Graal de la démocratie, comme candidat à la présidence : peut-on éviter l’écume des vagues ? Car, qu’on le veuille ou non, briguer la  magistrature suprême n’est pas à la portée du premier venu. Et puis, ras-le-bol de ce discours : les partis sont dépassés, les  propositions citoyennes transpartisanes, l’assemblée qui mélange élus et citoyens … C’est la culture du « soviet » remaniée  à la sauce internet. Ce  sont peut-être des gens intelligents, mais la politique suppose de connaître un peu l’histoire du pays, le  fonctionnement de ses institutions et surtout l’histoire de ses  modes  de pensée. Ce n’est pas  pour rien que la France a une conception unique de la laïcité en Europe :  c’est le fruit de son histoire. On ne peut pas s’asseoir dessus.  Alors quand  j’entends que les clivages n’existent pas, j’ai envie de crier à  l’ignorance, pire à l’inculture.  On est forcément  de droite  ou de gauche quand on a à  prendre une décision, et beaucoup plus souvent qu’on ne l’imagine, parce que ça sous-tend toujours  un référentiel et un mode de rapport aux autres et à la société. La  politique s’accommode mal de « l’oxymore », c’est-à-dire de tout et son contraire dans le même panier, des  propositions contradictoires. 

Tout peut arriver !

Pour une fois, j’applaudis à la victoire d’un écologiste. En Autriche, l’extrême-droite a été battue. Tant mieux.  En Italie, Renzi a perdu son pari. Les referendums ne sont jamais une réponse à la question posée. Il va sortir, mais  … pour  mieux revenir. Tiens, on prend les paris ?


MOI PRESIDENT, JE M’EN VAIS !

Hollande pas candidat

 

Le culbuto a perdu son équilibre légendaire.

En écrivant ces lignes, je me souviens de celles que j’écrivais en mai de 2012 : « Cinq ans de martèlement antisarkozyste par une gauche sans concession incapable de dépasser son horizon idéologique ne serait-ce que pour voter une loi laïque comme l’interdiction de la burqa, ou sociale comme le RSA, ont fait de moi qui était de tempérament plutôt consensuel, un citoyen « clivé ». Je ne me sens pas pour autant réactionnaire ou conservateur et continue de penser être de mentalité de centre-droit. Cela n’empêche pas d’avoir la dent dure et d’être impitoyable… ». C’est pourquoi devant le résultat pitoyable de presque cinq ans de « Hollande », je ne vais pas me gêner ! Peut-être une dernière fois…

Le chef de l’Etat est finalement sorti par le trou de souris qui devait lui permettre d’entrer, selon lui, dans la course présidentielle. Mais cerné de toutes parts par sa gauche, éclatée en factions, il n’avait plus que la fuite comme solution. Courage, humilité ? Ce ne sont pas des vertus qui s’expriment quand on a le couteau sur la gorge. Il a donc annoncé au bon peuple (14 millions de Français) par le truchement de la lucarne à leds, la seule décision qui lui restait possible, en ânonnant un discours qu’il prononça d’une voix mal  assurée comme s’il avait un pistolet invisible appuyé sur la tempe. Finalement je retire ce que j’ai dit sur Manolito : « il en a bel et bien » puisque c’est lundi à l’Elysée qu’il a certainement eu la peau de son patron.

Un tissu de mensonges.

Ce que les commentateurs ont appelé un exercice de lucidité, est en fait un tissu de mensonges émaillé de quelques vérités : un bilan qui est plutôt un dépôt de bilan !

Passons le discours au crible.

Le chef de l'Etat s'est donc exprimé depuis l'Elysée, pour annoncer qu'il ne serait pas candidat à l'élection présidentielle de 2017. Il l'a affirmé après avoir fait un bilan de son action depuis 2012.
- « Depuis mai 2012, j'ai agi pour redresser la France et la rendre plus juste. Les comptes publics ont été assainis. » : mensonge !  Il n’a pas redressé le pays. La dette a augmenté et le déficit du budget est toujours de 70 milliards d’euros, et encore après « maquillage ». Quant à la justice, parlez-en à ceux qui ont subi le matraquage fiscal.

- « J'ai voulu que notre modèle social soit conforté et élargi» :

Mensonge ! Le nombre des demandeurs d’emplois le fragilise et l’aide médicale d’Etat aux étrangers en situation irrégulière coûte une fortune.
- « J'ai fait avancer les libertés, l'égalité entre les couples a été renforcée. »

Mensonge ! Il a passé son temps à exercer une police de la pensée comme en témoigne le dernier débat sur les sites en rapport avec l’IVG. Quant à l’égalité entre les couples, elle a donné  lieu à une déchirure de  la société qui pouvait être évitée.

- « J'ai modernisé notre démocratie avec la réforme territoriale.»

Mensonge ! Il a annulé la réforme du Conseiller territorial, qui permettait une véritable intégration départements-régions pour un redécoupage inepte des régions avec le maintien des départements, en servant des intérêts politiciens.
- « L'engagement que j'avais pris était de faire baisser le chômage. J'ai fait en sorte d'aider les embauches. Les résultats arrivent. Ils arrivent plus tard que je ne l'avais prévu et restent encore trop élevés »

Mensonge ! Contrairement à ce qui est affirmé, le chômage n’est pas réduit. Il est habilement dissimulé  par les statistiques et les dispositifs de traitement social mis en place. Au contraire, il explose si on observe toute la  sphère « chômage-précarité-halo ».

Les attentats :

- « Dans ces circonstances particulièrement éprouvantes j'ai voulu que soit maintenue la cohésion nationale. Nous avons tenu bon. J'ai pris les mesures qui étaient nécessaires, notre arsenal pénal a été durci. Je n'ai qu'un seul regret et c'est d'avoir proposé la déchéance de la nationalité. Je pensais qu'elle pouvait nous unir, elle nous a divisés »

Mensonge !  La cohésion nationale a volé en éclat par son inconstance et l’exploitation politicienne qu’il voulait en faire. Toutes les mesures n’ont pas été prises, loin s’en faut, comme le souligne le rapport Fenech, balayé d’un revers de main. Et il aurait pu nous éviter la pantalonnade sur la déchéance de nationalité qui a surtout divisé la gauche. C’est symptomatique d’un discours hémiplégique.
- « Je ne suis animé que par l'intérêt supérieur du pays. L'expérience m'a apporté l'humilité nécessaire dans ma tâche. Aujourd'hui je suis conscient des risques que feraient courir une démarche qui ne rassemblerait pas autour de moi. Aussi, j'ai décidé de ne pas être candidat au renouvellement de mon mandat ».

C’est lui qui se décerne un brevet d’humilité.  On n’est jamais si bien servi que par soi-même. Quand il parle de rassemblement autour de lui, là encore il ne s’adresse qu’à la gauche. Et les risques encourus ne concernent que lui, puisqu’il y a peu de chance que son absence de candidature ne change quoi que ce soit à la possibilité de la gauche de se qualifier pour le second tour.
- Accordons-lui deux satisfecits : l’intervention française au Mali et « l'accord historique sur le changement climatique » signé à Paris.

Ultime jouissance narcissique.

Personne n'aurait pu dire avant son intervention quelle serait la décision de François Hollande et il a pris un « malin » plaisir à la faire attendre jusqu’à la dernière phrase. Une ultime jouissance pour Narcisse au moment où il se noie !

Enfin une victoire. 83% des Français l’approuvent !!

 


INTERVIEW EXCLUSIVE

UNE SENATRICE TONIQUE

Catherine deroche micro

 Rencontre avec une personnalité singulière du Maine-et-Loire :

Catherine DEROCHE 

Catherine Deroche porte dans ses gênes l’acceptation des responsabilités publiques avec un naturel qui épate. Elle doit tenir ça de sa mère qui a été longtemps maire de Saint-Macaire en Mauges. Aussi son parcours est-il atypique. Elle devient maire pour remplacer le titulaire démissionnaire. Elle se retrouve présidente de l’association des maires du Maine-et-Loire parce que celui en place est appelé à d’autres fonctions : pour elle, une expérience irremplaçable. De même elle intègre le Sénat parce que le sénateur dont elle est la suppléante doit démissionner pour prendre une fonction incompatible avec son mandat. Chaque fois Catherine Deroche assume avec naturel et efficacité. L’art d’être au bon endroit au bon moment.

Elle est donc sénatrice de Maine-et-Loire depuis 2010 et élue en 2011. Elle est membre de la commission des affaires  sociales, de la Mission d’Evaluation et de Contrôle de  la Sécurité Sociale et du Conseil d’Orientation de l’Agence de la Biomédecine. Toutes fonctions qui collent parfaitement avec sa profession de médecin.

Elle est aussi Conseillère Régionale.

Elle est vice-présidente du groupe « Les Républicains Sénat ».

Catherine Deroche soutienA ce titre, elle a fait le choix depuis le début, de soutenir François Fillon. Un choix personnel partagé par le président du Sénat, Gérard Larcher, et par le président de son groupe, Bruno Retailleau. Croire qu’elle l’aurait fait par connivence ou pour plaire, ce serait mal la connaître. 

 

Elle a la réputation d’être une bosseuse : vous ne la prendrez pas en défaut sur les dossiers dont elle est saisie. Et elle colle au terrain, parce que c’est dans son ADN.

DH : Catherine Deroche, vous venez de participer activement à la victoire de François Fillon. Quelles réflexions vous inspire-t-elle ?

CD : C’est une belle victoire. Celle de la constance, de la persévérance, des convictions. Il n’a jamais  dévié d’un iota, jamais retiré un mot. Il ne s’est jamais découragé, même quand les sondages le plaçaient dans les tréfonds. Cette victoire est méritée. Ce qui impressionne, c’est  la confiance qu’il a en lui. Et avec lui, la droite et le centre retrouvent leurs valeurs. D’abord la liberté qui est notre clé de voûte, et l’autorité de l’Etat qui est un pilier central. Il a plu à notre électorat parce qu’il est porteur de nos traditions, notamment sur la famille, mais en même temps d’un souffle moderne : la confiance dans le capital humain et une vision de l’avenir. Je l’ai soutenu depuis le début, parce que « j’aime l’homme », sa  probité, sa dignité, sa conception du pouvoir. Il est franc et surtout irréprochable.  « Son message de vérité » est sa manière de respecter les Français.

DH : Certains, même dans le camp de la droite, jugent son programme irréalisable. On le positionne aussi très à droite. Et vous, comment le voyez-vous ? 

Catherine Deroche Beyrouth

CD : C’est un programme équilibré. Il faut l’examiner en détail, alors on s’aperçoit que c’est un puzzle dont toutes les pièces s’emboitent parfaitement. Ce qui fait sa force et le rend crédible, c’est sa cohérence ! La  priorité va au travail et à l’économie : c’est le passage obligé pour redresser le  pays.  Mais la politique étrangère est aussi très importante.  J’ai eu l’occasion de le suivre quand il s’est rendu au Moyen Orient : je peux vous assurer que François Fillon est un homme respecté et apprécié. Qualités dont nous aurons bien besoin en Europe et sur la scène internationale. Très à droite ? On ne tardera pas à s’apercevoir que ce qui domine en lui c’est la fibre qui l’a toujours animé, celle du gaulliste social.

DH : Alors, un avenir national pour vous ?

CD (grand éclat de rire) : ce n’est pas prévu.

DH : Autre grande nouvelle intervenue hier soir : François Hollande renonce à se représenter. Quelles réflexions cette décision vous inspire-t-elle ?

CD : C’est évidemment très surprenant : si on écoute son bilan, il a tout réussi à quelque chose près, pour finalement en tirer un constat d’échec, puisqu’il n’est pas en situation de se représenter. La réalité, c’est qu’il y a beaucoup de mensonges dans son discours. Par exemple, les comptes sociaux sont loin d’être rétablis. En fait, il était dans une impasse : il devait être conscient qu’en participant à la primaire de la gauche à laquelle il avait donné son accord, il courait à l’humiliation. Imagine-t-on un Président de la République, battu en janvier, continuer à gouverner jusqu’en mai ? Je pense qu’en prenant cette décision, il essaie de sauver la gauche. On peut y voir une volonté de contrer Macron, si, comme beaucoup s’y attendent, c’est Manuel Valls qui y va ! Les cartes sont rebattues à gauche. Elles ne changent rien à droite, mais si on assiste à une remobilisation de la gauche, il faut que nous soyons encore plus mobilisés !

Catherine deroche permDH : Venons-en au Sénat. Sur quels dossiers travaillez-vous ?

CD : Je suis membre de la commission des Affaires Sociales. Les dossiers de la santé, de la famille, du droit du travail, tout ce qui touche aux prestations sociales, à la solidarité et au handicap… tout cela me va bien et est en adéquation avec ma culture personnelle de médecin. Et cela entre en résonnance avec les dossiers que j’ai en charge au Conseil Régional où j’anime la « Mission Santé régionale ». Pour le Sénat, j’ai été rapporteure ou co-rapporteure de plusieurs textes : loi Macron, loi Santé, …

DH : un dossier qui vous a tenu le plus à cœur ?

CD : Ah oui ! J’ai porté au Sénat le projet de loi Salen (député LR)  pour permettre le don de RTT à des parents d’enfants malades, chose impossible pour les fonctionnaires. Nous étions dans un contexte où il fallait aller vite, car nous avions un cas qui attendait avec impatience que la loi soit votée. J’ai réussi à faire voter le texte au Sénat dans les mêmes termes que l’Assemblée Nationale en réussissant à convaincre  mes collègues de l’opposition sénatoriale de retirer leurs amendements. Ils m’ont suivie et nous avons gagné un temps précieux. Voilà un sujet émouvant parce qu’il est en prise avec la vie. Malheureusement, malgré nos demandes réitérées d’accélérer le mouvement, le Ministère a mis un an à sortir les décrets d’application !

DH : Il y a des esprits chagrins qui trouvent que le Sénat ne sert à rien.  Quel est votre regard sur le travail que vous accomplissez ?

Caterine Deroche sénat travail

CD : Le Sénat est très utile, au contraire. Savez-vous que près de 70% des articles de lois votés définitivement sortent du Sénat ! C’est au Palais du Luxembourg que le travail en profondeur sur les textes des lois se fait, souvent en sortant des clivages partisans. Nous sommes moins soumis aux aléas politiques que les députés. Et les Sénateurs sont pratiquement tous des gens du terrain, pour avoir des responsabilités locales. C’est pourquoi ils ont peut-être l’esprit plus concret.

DH : Alors pourquoi avoir refusé de débattre du budget 2017 ?

La majorité au Sénat a refusé d’examiner un budget 2017, que quelqu’un avec humour a qualifié de « maquillé comme une voiture volée » : après un examen minutieux, nous avons  évalué la sous-estimation des dépenses à 12 milliards d’€, celle du déficit à 20 milliards et à 25 milliards les dépenses non financées des cadeaux électoraux que le Président distribue chaque semaine et reportées sur les budgets ultérieurs. Cela fait beaucoup pour celui qui succèdera. Et c’est du jamais vu dans les pratiques budgétaires, en tout cas avec cette ampleur-là !


Catherine Deroche rubanDH : Des gens de terrain dites-vous. Les Sénateurs représentent un département entier. Comment faites-vous pour garder le contact avec le « terrain » ?

CD : Cela exige beaucoup de temps pris sur la vie personnelle. Dès que je suis de retour dans le Maine-et-Loire, je me rends à de nombreuses invitations d’élus locaux pour des inaugurations ou autres cérémonies. Ce sont « mes échappées belles ». Ces temps de la vie de sénatrice sont essentiels pour moi. Ce  sont toujours des temps forts. J’aime le contact avec les élus du terroir : on est en prise directe avec les réalités qu’ils rencontrent et c’est très important pour le retour d’expérience qu’on en tire quand il faut légiférer. Cela me permet de suivre l’évolution des communes nouvelles, puisque nous sommes un département pilote, d’être au courant des attentes ou des problèmes que les maires rencontrent, ou tout simplement d’en faire le bilan. Et du même coup, je peux aborder aussi les dossiers régionaux, notamment le « Plan Santé Région » dont Bruno Retailleau m’a confié l’élaboration. Un gros travail qui aboutira le 15 décembre prochain en session à Nantes.

DH : Cela fait beaucoup à la fois, non ?

CD : C’est parfois lourd à porter, mais c’est aussi très complémentaire. Il me parait très important de compléter le mandat parlementaire par l’expérience du terrain. Un exemple : c’est un excellent observatoire pour apprécier la désertification médicale !

DH : faut-il réduire le nombre des sénateurs ?

CD : Nous sommes quatre dans notre département après avoir été longtemps trois. On pourrait revenir à trois, mais il sera impossible de descendre au-dessous si on veut garder une représentativité suffisante de notre territoire. Je ne parlerai pas du nombre des députés, au risque d’avoir l’air de défendre ma gamelle.


DH : Y a-t-il un dossier ou une décision dont vous êtes particulièrement fière et que vous voudriez mettre en exergue ?

Catherine Deroche sénat 3CD : Au début de l’été dernier, le Sénat a accepté la création d’un groupe d’étude « cancer », alors que le bureau du Sénat ne souhaitait pas créer de nouveaux groupes d’étude. C’est très important parce qu’il permet à notre assemblée une implication sur cette thématique et les défis que devra relever notre pays en matière d’innovation et d’accompagnement. Je préside ce groupe  et j’en suis très fière, parce que je suis certaine que nos travaux seront d’une grande utilité dans la lutte contre ce fléau.

DH : que vous inspire ce qui vient de se passer à gauche pour la préparation de l’élection sénatoriale ?

CD : C’est drôle ! Surtout venant de la part de gens qui donnent tous les jours des leçons de démocratie et de dignité. Je comprends Grégory Blanc. Mais c’est symptomatique de ce qui se passe au Parti socialiste, ça n’est que le reflet du niveau national.

DH : Vous vous représenterez l’année prochaine ?

CD : J’y pense évidemment,  mais le moment n’est pas venu d’en parler.

 


EN REVENANT DU JOURNAL

Dh journal

 

J’aurais dû écrire, « en revenant d’acheter le journal ». Mais chez nous quand on pose la question, c’est : « T’es allé au journal   ? »,  comme on « va aux commissions »  … Alors, « on revient du journal ».  J’aime bien aller acheter le journal, à pied bien sûr : c’est ma promenade quotidienne et elle  est particulièrement agréable les jours de soleil d’automne comme aujourd’hui.  Et c’est fou ce que marcher peut irriguer le cerveau et le nombre de pensées qui viennent en cheminant. Et aujourd’hui, il y en a une qui tournait en rond dans ma tête. Il fallait que je la  fasse sortir. Le sujet n’est pas original : la primaire de la droite qui s’est terminée dimanche dernier. Je ne suis pas encore revenu de son succès.

Mea Culpa.

Je dois aux lecteurs du bloc-notes un mea culpa. Ceux qui me connaissent savent que je n’étais pas  partisan de cette primaire. Et j’avais même décidé de ne pas aller voter. Peut-être parce que je trouvais qu’on imitait trop le PS et je pensais que cela ne correspondait ni à notre culture, ni à nos institutions. J’étais certain que les électeurs de droite seraient peu enclins à se montrer pour aller voter au grand jour, particulièrement dans notre région où la discrétion sur les idées est de mise. Et  puis, militant engagé, je trouvais saugrenu de ne pas faire confiance à notre parti politique pour désigner son représentant : à quoi bon militer et payer une cotisation si c’est pour donner le pouvoir à ceux qui ne s’engagent jamais. Après tout, le parti, selon notre constitution, est fait pour organiser la vie démocratique. Et puis, traumatisé par l’expérience de l’élection du président de l’UMP, j’étais persuadé que l’amateurisme du scrutin déboucherait sur la même guerre de tranchée … Rien ne s’est déroulé comme je le pensais. D’abord la campagne a été digne et les candidats ont respecté le  minimum de convenances entre eux pour signifier qu’on était bien « en famille ». Mieux, les débats télévisés ont permis de mettre en lumière les meilleurs. Enfin, les conditions d’organisation du vote, c’était la sécurité « ceinture et bretelles », particulièrement encadrées : bravo la « haute autorité ». Aussi, quand ma femme qui tenait un bureau de vote (elle était plus déterminée que moi) m’a téléphoné pour me dire que les gens faisaient la queue pour voter …  Je me suis résolu à participer à la « fête ». Il faut que nos compatriotes de droite et du centre en aient vraiment ras-le-bol de la gauche pour avoir manifesté une telle détermination. Et si nous avons vu passer quelques figures bien connues de la gauche locale venir signer sans vergogne la « charte des valeurs de la droite… » -quelle éthique !- nous avons découvert bien des voisins dont on n’imaginait pas leurs sympathies aussi affirmées, qu’ils manifestaient par un sourire de connivence de bon aloi.

Le bloc-notes entre en campagne.

Jusque-là, j’ai pris soin de garder au maximum l’esprit de famille en gardant un maximum de bienveillance à l’égard de tous les candidats, tout en distribuant, ici ou là quelques bons ou mauvais points. Il était important que chacun garde sa liberté de choix. Je voulais aussi, par une sorte de neutralité, préserver le positionnement en faveur du vainqueur, quel qu’il fût. L’essentiel étant à mes yeux de  mettre fin à cinq ans d’errements pour notre pays. C’est François Fillon le vainqueur : dont acte. Le fait que ce choix me comble n’intéresse que moi. L’important maintenant c’est de participer à la campagne électorale et de faire en sorte qu’elle soit victorieuse. Le bloc-notes compte bien apporter sa contribution, n’oublions pas qu’il est né un jour d’octobre 2006 (et ne vous demandez pas pourquoi…) !

 

 


LE FOU RIRE DE LA SEMAINE

Haddock se marre bis

 

Les Français sont les pires élèves en maths de l’Union européenne. Classement : derniers !

La  faute à qui ?

  • Pas aux réformes du gouvernement actuel
  • Pas à la réforme des rythmes scolaires

Non !

C’est la faute à Sarkozy !!!!

Qui dit pareille ânerie ?

Belkacem -icone-du-socialisme-sectaire-1 la vipérine Najat Vallaud-Belkacem.

Il fallait y penser !

Commentaires inutiles.

 


TOHU BOHU POLITIQUE

A suivre vendredi,  l'interview exclusive d'une personnalité du Maine-et-Loire pour le bloc-notes. 

 

Un pompier-pyromane nommé Manolito.

Valls en colère

 

Manolito a publié un article dans « Le Journal du dimanche » où il laissait entendre qu’il était prêt à se lancer dans la primaire socialiste. Il a ainsi déclenché une tempête que François Hollande semble provisoirement avoir apaisée lors d’un déjeuner lundi avec son Premier ministre. Mais on n’est pas plus avancé, sinon que le pyromane a dit devant les  députés, avec une langue de  bois super ligneuse des plus convenues, qu’il n’y avait pas de crise de régime au sommet de l’Etat ! Le  Catalan  serait-il  un taureau sans c….es,  un bœuf quoi ! Car on ne sait toujours pas si « patapouf » sera candidat à un second mandat, si Manolito se présentera ou non, contre son patron ou non, ni si l’une ou l’autre des deux têtes de l’exécutif passeront ou non par la primaire socialiste. Confusion totale.

La malaise politique créé est profond mais, paradoxalement, le remède trouvé par le locataire (provisoire) de l’Elysée a été simpliste (en théorie) : une bonne conversation devant un non moins bon repas. Etrange tour de passe-passe qui ne trompera personne. Désinvolture d’un président de plus en plus en sursis ; cyclothymie du Premier Ministre qui nourrit sans cesse alternant propos de révolte et discours d’allégeance ! Un accord serait donc intervenu : qui peut croire ce boniment ? Reste une certitude : le président a bel et bien l’intention de se présenter, et il passera par la primaire parce qu’il a naguère donné son accord pour qu’elle soit organisée. Il lui est difficile de revenir en arrière. Auquel cas, Valls aurait la main pour contrôler le PS, ce qui est son but. On aurait quand  même pu éviter le vaudeville qui ridiculise un peu plus l’exécutif. Ce n’est pas à droite qu’on s’en plaindra.

 

Le FN-CGT.

Marine Le  Pen perplexe

 

La victoire de François Fillon ne fait pas les affaires du parti à la rose bleue. D’ailleurs il pourrait changer de symbole et adopter une faucille et un marteau sur fond bleu. Car le discours tenu par les hiérarques du parti d’extrême droite dimanche dernier ressemblait terriblement à celui de Georges Marchais ou d’Henri Krasuki : « ultra libéralisme, droite réactionnaire, classes  populaires, européiste, patin-couffin…. ». De quoi faire écumer le « vieux » tenu à l’extérieur, dont l’anticommunisme était viscéral. L’influence des  gauchistes infiltrés dans la machine frontiste, à commencer par le sémillant Florian, décidément prend le dessus sur la teinture nationaliste. On passe ainsi du national-socialisme au national-communisme. Un glissement que le corps électoral dit « patriotique », qui sait avoir de la  mémoire, ne cautionnera pas. Le discours sur les valeurs du candidat de la droite et du centre a commencé d’être entendu dans la France rurale, et on a pu le vérifier aux scores qu’il a obtenus dans les nombreux petits villages où le FN avait fait une percée. Cela n’a pas échappé à Marion  qui a commenté : « c’est le plus dangereux » dès avant le second tour et lui donne du grain à moudre contre Tata. Déjà les premiers sondages montrent cette érosion. Ce ne sont que des « instantanés », mais ils sont pris très au sérieux à la direction du parti d’extrême-droite qui cherche la parade contre un vainqueur qu’elle n’avait pas prévu. D’où ce discours outrancier. Mais remplacer une diabolisation par une autre n’est pas un remède ni une stratégie, c’est la manifestation d’un désarroi et d’un doute sur la ligne à suivre et surtout sur le programme. Désormais, la « France apaisée », c’est François Fillon qui la porte, pas Marine Le Pen ! Il n’a  plus qu’à suivre sa route sans en dévier d’un millimètre, comme il l’a fait depuis deux ans. Manifestement, c’est ce que l’électorat de la droite et du centre attend de lui. Il aurait tort d’en changer pour écouter les sirènes des démagogues de l’intra-périphérique.

 


LIBERALISME : MAIS DE QUOI PARLE-T-ON ?

Fillon campagne élysée

 

Le jour d’après.

François Fillon s’est réveillé lundi matin dans la peau du candidat de la droite et du centre à l’élection présidentielle. Déjà on en sentait le poids dans la gravité de son propos de dimanche soir. Avec 66,5 % des voix, sa victoire sur Alain Juppé au second tour est sans bavure. Place désormais à la campagne, la vraie : l’ancien Premier ministre a affirmé sa volonté de « vaincre l’immobilisme et la démagogie » de la gauche et du Front national. La participation  au vote a montré un réel intérêt pour les programmes et c’est au moins aussi important que le nombre des votants. Les débats télévisés ont peut-être déçu les amateurs de pugilat, cela n’a pas empêché qu’ils aient été très largement suivis. Ils ont permis de passer en revue les propositions des uns et des autres, si bien qu’aujourd’hui nul n'ignore les intentions du vainqueur.

La France a donc besoin de libéralisme.

Tout le monde à droite et au centre en est bien d’accord : la France a besoin d'une dose de libéralisme pour améliorer sa compétitivité, et la volonté du candidat choisi d’adhérer à cette nécessité est une bonne nouvelle. Les résultats de notre économie sont en effet si médiocres qu'ils suffisent à condamner l'idée des demi-mesures qui ont été trop longtemps le lot commun des gouvernements, souvent de droite d’ailleurs. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : le revenu national par habitant n'a pas progressé depuis 2008, le chômage reste massif, l'industrie est à la peine, et tout cela en dépit d'une relance monétaire sans précédent et d'un déficit budgétaire constant. La baisse de l'euro et du prix du pétrole auraient dû nous sauver... hélas, chacun constate qu'il n'en a rien été.

Mais quel est le libéralisme de François Fillon ? Contrairement à ce qui est affirmé par les commentateurs bien intentionnés, il n’a rien « d’ultra ». Il est même plutôt  tempéré puisque l’objectif final est de ramener le taux de prélèvement de 57% à 50 ou 51% en fin de mandat, c’est-à-dire proche de la moyenne européenne. Il propose une dose de libéralisme qui permettra de déverrouiller l'économie. C’est pourquoi, après la séquence de la primaire, il doit maintenant convaincre. D’abord  son camp en affirmant qu’il ne reculera pas. Ensuite au-delà, tous les Français de bonne volonté. Il ne s’agit pas, comme les adversaires vont s’employer à le faire croire, d’une purge et de charger la barque au point d’aller dans le mur aussi bien sur le plan politique que social. François Fillon doit en effet convaincre que son projet sera efficace économiquement.

Libérer l’économie est une nécessité.

Nous vivons dans un pays « d’économie administrée » par l’Etat. Celui-ci enserre les entreprises dans un carcan de réglementations qui les étouffe : droit du travail touffu, durée hebdomadaire du travail, compte de pénibilité, marché du travail encadré, qui transforment le moindre patron en agent administratif noyé sous la paperasse. Il empêche la croissance de l’entreprise par les  multiples charges, taxes et impôts qu’il prélève à tous les moments de sa vie. Il préfère  mettre en place des dispositifs coûteux d’incitation tels que les suppressions de certaines charges sur les bas salaires ou des crédits d’impôts différés qu’il contrôle, comme l’usine à gaz du CICE. Résultat : les entreprises embauchent en profitant des « effets d’aubaine », ou recourent au CDD, mais rarement pour accompagner le développement de l’outil de travail au fur et à mesure du carnet de commandes. Précarité et chômage sont les  fruits amers de ce carcan. Et pourtant du travail, il y en a. Il est urgent de desserrer cet étau, et de le faire vraiment, en évitant les méthodes de « contournement » trop  souvent utilisées  par la droite dans le passé : les heures supplémentaires non fiscalisées pour éviter de supprimer les 35 H en sont un bon exemple. Il faut « libérer » l’économie.

Quelques mesures libérales du projet.

Rendre l’économie plus compétitive, c’est alléger le fardeau financier qui les assomme. Moins de rentrées,  c’est donc forcément moins de dépenses.  Voilà pourquoi on en arrive au nombre des fonctionnaires qui représentent le principal gisement d’économies pour l’Etat. Il ne suffit pas d'affirmer la nécessité d'une gestion plus économe des deniers et des emplois publics, dont  tout le monde convient, en annonçant la suppression de 500.000 emplois publics pour l’assurer. Il faut expliquer et justifier cette diminution ambitieuse afin que chaque fonctionnaire ne se sente pris pour un bouc émissaire. Cette diminution, pour être convaincante, doit évidemment s’accompagner d'une redéfinition du périmètre de l'Etat, d’une simplification de notre millefeuille administratif  et d’une modernisation des moyens de gestion, lesquelles ne se feront pas en trois mois !

De même, il ne suffit pas non plus de se contenter d'évoquer le report de la retraite à 65 ans, autre fardeau : il convient de dire pourquoi cette mesure sera nécessaire alors que le passage à 62 ans ne date que de 2010.

Enfin, et ce n’est encore qu’un autre exemple, la suppression promise de l'ISF et la hausse de la TVA méritent évidemment d'être explicitées au moment où la demande d'équité suscite des débats violents dans toutes les démocraties. Il faudrait faire lire à chaque Français « l’entreprise pour les nuls », pour qu’ils comprennent que sans investisseurs, il n’y a pas d’emplois.

Au sujet de la  TVA, il existe une confusion savamment entretenue par la gauche : le lien automatique à la hausse des prix qu’elle engendrerait si on l’augmente. Or ce sont deux mécanismes distincts et la corrélation n’est en rien systématique. Les 2 points de hausse pouvant très bien être absorbés par les effets de la concurrence des prix des produits sur le marché. De plus, il faut souligner que la hausse de la TVA n’est pas un prélèvement supplémentaire, mais un transfert d’imposition puisqu’elle vise à baisser les charges des entreprises, patronales et salariales. Enfin, soulignons que la hausse du taux général de 20 à 22% fait participer, par la même occasion, les produits importés au financement de notre protection sociale. On est loin de « l’injustice » qui est l’argument le plus souvent mis en avant.

Le fil  rouge : la « Liberté »

Le but poursuivi par François Fillon, en instillant une dose de libéralisme, autrement dit de « liberté », dans l’économie ou le temps de travail, n'est pas seulement le rétablissement des comptes mais celui de la compétitivité globale de la France au moment où celle-ci affronte la transformation digitale. Ce faisant, il redessine les contours de la société, propose une vision de la France, ancrée dans sa tradition et ouverte sur la modernité, et de la France dans le monde, où elle doit retrouver son leadership en Europe et son influence internationale au-delà. Face à la désorganisation inédite de la gauche, au désordre institutionnel, François Fillon a rassemblé le coeur de l'électorat de la droite. Fort du succès qu’il a rencontré et de la légitimité que son camp vient de lui donner, il lui appartient maintenant de l’obtenir du peuple français, en continuant de faire preuve de réalisme et d’humilité, ces deux qualités qui le caractérisent si bien. Il  a cinq mois pour faire la  pédagogie de son projet.

Car il a le double devoir de gagner et de réussir ensuite son mandat.

 


UNE VICTOIRE FONDATRICE

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Il s’est passé quelque chose d’inédit au cours de cette primaire de la droite et du centre : en donnant la parole au peuple, contre toute attente, il s’est clairement exprimé. Il importe de se  demander pourquoi un tel résultat : François Fillon arrivé largement en tête dès le 1er tour et Alain Juppé balayé au second. La bizarrerie, c’est que personne n’a vu arrivé le vainqueur, pourtant en campagne depuis bien longtemps, creusant son sillon dans la France profonde et peaufinant un programme que d’aucun finit par présenter comme  le plus abouti. Au moment de la « cristallisation » du choix, il est  apparu comme une évidence : « Bon sang, mais c’est bien sûr ! ». Après, on s’étonne que les Français l’ait choisi. Ils ne sont donc pas si bêtes et si manipulables que les bobos et les médias le pensaient.

Enfin, un candidat qui se réclame de droite, avec des valeurs et des convictions, et qui ne se cache pas derrière des faux semblants. La référence au gaullisme est rassurante. Son libéralisme n’est  pas  si échevelé que les caricaturistes le disent. Ses propositions ne sont pas si irréalistes que voudraient  le faire croire ses détracteurs. Simplement il rompt avec les schémas convenus du « modèle social » et « l’Etat providence » dont on mesure chaque jour l’inefficacité et la carence, accentuées par la vacuité socialiste.  François Fillon propose d’autres chemins. Ce ne sont pas des pistes pour aventuriers en mal d’émotions fortes. Ce sont les chemins empruntés par tous nos voisins avec succès.

C’est un homme expérimenté qui prend les rênes de la droite et du centre. Aucun doute sur sa volonté de rassembler. Son programme, ce n’est pas du sang et des larmes, c’est le passage obligé  pour le renouveau de notre pays, la restauration de sa puissance économique et de  son autorité  internationale.

Il tirera sa force du soutien populaire. Près de cinq millions de citoyennes et de citoyens se sont déplacés sur les deux tours, et les deux tiers lui ont apporté leurs suffrages. Ils sont les porte-parole des millions de Français qui pensent comme eux. Ils sont la partie visible de l’iceberg. Ils sont le socle sur quoi le candidat, soutenu par tous ses concurrents d’hier, va  pouvoir s’appuyer pour entamer la vraie campagne, celle qui conduit à l’Elysée.

La gauche est en miettes. Elle donne le triste spectacle d’un président qui persiste et dont les appels au rassemblement  sonnent comme les bêlements d’une brebis esseulée ; d’un premier  ministre qui se révolte ; d’une pléthore de frondeurs qui briguent la place en se bousculant. Les  radicaux de gauche ont décidé de faire sécession et le PC rejoint Mélenchon en faisant chambre à part. Elle ne donne en écho que le discours de « l’amère de Lille », haineux et méprisant, symbole emblématique d’une politique en perdition. Ils vont tous crier au « réac » et à « l’ultra-libéralisme » comme si c’était une maladie honteuse, comme naguère ils criaient au « KO social » et à la « régression ».  Mais ça ne marchera pas, parce qu’entre temps, ils ont eu le pouvoir et les Français ont vu. Leur discours sent la décadence et le vide de la pensée. Il est rance. Et Macron avec son préchi-précha ni droite-ni gauche se trouve ridiculisé par ce simple  constat : ben oui, la droite ça existe bien.

De l’autre côté, l’extrême-droite peut trembler. Les réactions à la victoire de François Fillon l’ont bien montré : formules habituelles à l’emporte-pièce, jugements préétablis, outrances caricaturales. Le discours tourne en boucle et est déjà usé. Le Front National, avec sa doctrine nationale-communisante, constitue désormais la seule force d’opposition à la droite républicaine. Marine Le Pen et son âme damnée de Florian Philipot sont subitement ringardisés. Ils arrivent avec des arguments périmés face au logiciel renouvelé d’une droite républicaine retrouvée. Car, quand cette dernière s’affirme avec ses valeurs, Le FN retourne dans son petit pré carré, celui des extrêmes.

La primaire de la droite et du centre a redonné ses lettres de noblesse à la politique, par la dignité des candidats, la densité des propositions et la noblesse des comportements finaux, qu’il s’agisse de Nicolas Sarkozy ou d’Alain Juppé. Les millions de voix qui se sont portées sur François Fillon sont l’avant-garde d’une armée qui s’est levée dans toute la France. C’est un vote puissant, ni de rejet, ni de substitution, mais d’adhésion à un homme et à un projet.

C’est une victoire fondatrice parce qu’elle est porteuse d’une espérance forte.

 


LE CHOMAGE A BAISSE !

Haddock se marre

 

Les chiffres du chômage ont montré, à l'aide d'un microscope surpuissant, une baisse de 11 700 chômeurs... de catégorie A uniquement : baisse ridicule comparée à l'explosion du chômage depuis 2012 et comparée à la baisse du chômage de nos partenaires ! Mais elle servira de prétexte à Hollande pour justifier sa candidature.  « Minus » ce contente du minuscule, forcément !

 


DEUX VISAGES, MAIS UNE DROITE !

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On pouvait craindre un débat sous tension. Il l’a été à quelques rares moments, mais on a plutôt eu un échange tranquille. Alain Juppé dans la fébrilité de tout développer, François Fillon dans sa  précision chirurgicale habituelle, avec une élocution paisible et sobre. Ce débat a surtout souligné que, en dépit de quelques différences sur l’assurance-maladie ou la politique étrangère du pays, les deux programmes procèdent de la même inspiration et du même désir de changement. 

Juppé à l’offensive

Alain Juppé s’est attaché à démontrer que les calomnies lancées contre lui sur les réseaux sociaux n’avaient aucun fondement. Il persiste à décrire le programme de son adversaire comme inapplicable, à se démarquer de la politique étrangère qu’il pourrait conduire en tant que président de la République  et à dénoncer de manière plus feutrée qu’en début de semaine son conservatisme sociétal. Ce qui l’amène à douter de sa capacité à battre la gauche et l’extrême-droite lors du second tour de la présidentielle et à se présenter lui-même comme  le meilleur rempart.

Le sillon Fillon

Fort de la prise de position des 215 élus, François Fillon n’a jamais perdu de vue le peuple qui s’est rendu aux urnes dimanche dernier et qui l’a placé largement en tête. Il s’est employé à rassurer l’électorat qui craint des bouleversements dont il pâtirait excessivement. Il a exposé sans s’exciter les diverses nécessités d’un changement  radical : le redressement de la France dépend d’une restructuration complète de nos moyens de production, de notre rapport avec la protection sociale, de l’équilibre entre nos revenus et nos dépenses, de la sécurité intérieure et extérieure qu’il faut assurer, compte tenu de de la multiplicité des dangers. Il n’a  pas caché les sacrifices indispensables que nous devons faire si nous voulons offrir à nos enfants et petits-enfants un avenir meilleur.

Un échange équilibré

Ce que la primaire de la droite a réussi à montrer, et c’est d’une importance cardinale, c’est que le chemin du redressement est semé de paradoxes, à commencer par un traitement du chômage fondé sur la réduction du nombre de fonctionnaires. Leur grand nombre constitue la raison principale de nos déficits, mais il ne s’agit ni de contester la qualité de leur travail ni d’imaginer une société qui pourrait se passer d’eux. Le seul problème, c’est qu’on a fait du recrutement dans la fonction publique ou territoriale l’unique moyen de lutter contre le chômage, alors qu’il faut créer des emplois marchands, ce que la France ne sait plus faire. Le débat d’hier soir n’est pas de nature à inverser le rapport de forces entre François Fillon et Alain Juppé, même si aucun des deux n’a démérité. Si un vainqueur est désigné par les téléspectateurs, cela tient vraisemblablement plus à leurs attentes qu’à la teneur du débat. Alain Juppé a davantage visé l’électorat du centre et des déçus du hollandisme, François Fillon est resté sur le chemin qu’il a emprunté depuis le début, celui de la France provinciale et taiseuse, attachée à ses racines et à ses valeurs et en attente d’une revanche sur le parisianisme et ses modes bobos. Gardons-nous donc de faire un pronostic, à moins de deux jours du scrutin, même s’il semble bien improbable que l’écart entre les deux candidats, même s’il se réduit, disparaisse complètement. Huit millions et demi de téléspectateurs ont assisté au débat, ce qui est énorme et laisse présager une participation au moins aussi élevée que celle de dimanche dernier. Pour qu’Alain Juppé gagne, il faudrait que 1,4 million d’électeurs de gauche supplémentaires se déplacent en plus des 600 000 du 1er  tour.  On ne voit pas quel  intérêt ils auraient à le faire,  François Fillon étant un candidat plus « confortable » pour l’opposer au culbutot qui paraît-il en fait déjà ses « délices ».

L’unité ne sera pas de trop

C’est l’heure de la droite, mais elle se termine dimanche. La bonne tenue du débat  et la courtoisie retrouvée ne laisse aucun doute sur le climat dans lequel l’union se fera dès dimanche prochain autour du vainqueur. Et on en aura bien besoin. Il n’y a qu’un « hold-up » de la gauche qui pourrait créer le désordre.  Mais le choix du candidat à la présidence aura été à peine annoncé que se mettront en branle les cohortes véhémentes de ces gauches innombrables qui ne sauront jamais s’unir. Elles se saisiront de l’épouvantail de la « réaction » avec d’autant plus de violence verbale qu’elles seront désunies. Au moins auront-elles un os à ronger. On peut compter sur l’entêtement et la virulence de ces gauches qui, loin de dresser le bilan de leurs erreurs, continuent à se ressourcer dans les bréviaires moisis de leurs convictions obsolètes. Le locataire de l’Elysée piaffe dans ses brancards et en fera son miel, comme un mauvais élève qui n’a appris qu’un sujet mais le connaît par coeur. Il dit déjà à ses  proches combien la bagarre qui s’annonce lui semble facile, combien elle lui paraît confortable, presque agréable et, forcément, qu’il n’y a pas mieux placé que lui pour venir à bout « du candidat le plus réactionnaire que la droite ait produit ». Ouais, s’il avait démontré l’efficacité de sa méthode, il serait plus crédible. Il en oublie aussi sa cote de popularité … et Macron le paricide.  

 


LE GRAND DEBAT … A CHAUD

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Nous avions sur le plateau Dupond et Dupont.

Même veste bleu marine, même cravate …

Dupond le chevelu et Dupont  le dégarni,

Dupond le précis et Dupont le bavard,

Dupond le serein et Dupond le fébrile.

Dupont faisant assaut de courtoisie à Dupond.

Bref, un débat intéressant, serré, digne et courtois.

L’unité post primaire est  garantie.

Voilà quelques réflexions immédiates qu’il conviendra de compléter après une nuit de réflexion.

 


NOUVELLES D’ICI ET D’AILLEURS…

En attendant le débat  ...

Globe-terrestre-

Nouvelles de France

La majorité au Sénat refuse d’examiner un budget 2017, « maquillé comme une voiture volée » : après un examen minutieux, elle évalue la sous-estimation des dépenses à 12 milliards d’€, celle du déficit à 20 milliards et à 25 milliards les dépenses non financées (cadeaux électoraux) reportée sur les budgets ultérieurs. Cela fait beaucoup pour celui qui succèdera.

A gauche, c’est la guerrilla : Malek Boutih dégaine violemment contre une candidature de pépère qui dit-on est imminente, et tenez-vous bien, Arnaud Montebourg appelle les électeurs de droite à participer à la primaire de la gauche pour virer Hollande en votant pour lui !! On est en plein western spaghettis !

Taubira s’en mêle : L'ex-ministre  a qualifié de « cocktail ultralibéralisme-régression sociale » le programme de François Fillon, appelant donc indirectement à voter Alain Juppé. Comme cette caste est aveugle : elle refuse de voir les dégâts de la politique de « gôôôche » dont  elle se réclame. Ces gens-là ne savent que sortir les mêmes « scies » convenues. Bah, laissons le peuple parler, ils ne vont pas  être déçus !

Exode fiscal : voilà une réponse à Taubira qui illustre les méfaits de  l’aveuglement idéologique. L'exode fiscal, loin d’avoir ralenti s'est accéléré. Les départs des foyers gagnant plus de 100 000 euros continuent d'augmenter. Et les chiffres viennent directement du Ministère des Finances : 4100 départs, 10% de plus que l'année précédente. Pour où ? Direction la Grande-Bretagne, les États-Unis et la Suisse.  Comme quoi il est urgent que la droite reprenne le manche si on ne veut pas devenir un pays que de pauvres, dont la gauche s’occupe  activement d’augmenter le  nombre.

La Gauche Travelo : Macron publie son livre « Révolution » à 200 000 exemplaires. Sa vie, son œuvre, ses espérances présidentielles… On s’en fout ! Il va faire un tour de France des dédicaces.  Tiens, comme qui déjà ?

Nouvelles d’Europe

Brexit : en attendant de savoir s’il sera « hard » ou « soft », il est « slow » comme un poison lent. La croissance du Royaume-Uni est revue à la baisse, le retour à l’équilibre budgétaire reporté. Aucun effort supplémentaire n’est annoncé, pour ne pas pénaliser l’économie. Le gouvernement de Theresa May est bien obligé d’admettre que la perspective du Brexit accentuera le ralentissement économique et que les finances publiques accuseront le coup en conséquence. Au cours des cinq prochaines années, le déficit cumulé sera gonflé de 122 milliards de livres. La richesse britannique aurait fondu de 1.400 milliards d'€ après le Brexit. On mesure l’ampleur du « trou noir du Brexit ». Et on n’est qu’au début ! On n’entend plus Marine Le Pen.

L'Italie, maillon faible de l’Europe : à l'approche du referendum de Matteo Renzi, l'Italie est sous pression. La bourse italienne a un peu profité de l'emballement des marchés des derniers jours, et Milan affiche la pire performance boursière de l'année avec une baisse de plus de 20%. Et les taux d'emprunt italiens continuent à remonter,  au-dessus de 2%, un écart de plus de 50 points de base avec l'Espagne. Les sondages donnent le non gagnant, avec 7 points d'avance  (11 points d'avance dans le Sud particulièrement touché par la récession). Il faut s’attendre à une crise politique. Et pourtant la réforme qu’il propose est courageuse. Elle vise à ramener le rôle du Sénat à un rôle consultatif et surtout réduire drastiquement le nombre de sénateurs. Elle s'attaque aussi au millefeuille régional avec un retour à une centralisation plus rationnelle.

Angela IV : Angela Merkel s'est adressée au Bundestag pour évoquer sa candidature à un quatrième mandat. Elle s'est attachée à transmettre le message que, pour les Allemands, jamais la vie n'avait été meilleure. L'ouverture du pays au monde a permis d'apporter des conditions de vie que les Allemands n'ont jamais connues. Démarche intéressante et courageuse que d'expliquer enfin à son peuple que ce n'était pas mieux avant !

L’Euro 2ème monnaie du monde : la monnaie chinoise est rétrogradée à la troisième place au rang des monnaies les plus utilisées dans le commerce international.

Nouvelles du Monde

L’étau des taux : le revoilà. Nous assistons à un véritable krach des emprunts et à une envolée des taux d'intérêt. Les États-Unis mènent la danse. Pour la première fois depuis l'été 2015, le taux de référence, le taux d'emprunt à 10 ans a atteint les 2.40% après une hausse spectaculaire hier. Et tous les taux d'intérêt dans le monde suivent. Ce qui ne manquera de poser des problèmes de service de la dette pour la plupart des pays développés, y compris la France, qui sont surendettés.

Les monnaies s’affolent : avec un nouveau record tous les jours pour le dollar au plus haut depuis 13 ans. Cette hausse va devenir rapidement un sujet politique sensible. Car face au dollar, ce sont des monnaies comme le yen et le yuan qui chutent. Et comme Trump a promis de s'attaquer au dumping asiatique et en particulier au dumping des chinois, ceux-ci profitent largement de la fenêtre de tir de la transition avant janvier pour dévaluer leur monnaie. Mais en janvier, le combat va être rude ! Personne ne pouvait anticiper une flambée simultanée du dollar, des taux d'intérêt et des indices boursiers. La hausse simultanée de ces trois marchés est une anomalie et forcément une correction va intervenir. Soit les taux vont rebaisser, soit ce sont les marchés qui vont devoir le faire. Nos  gouvernants doivent prendre rapidement conscience que avons brutalement changé de paradigme et qu'il va falloir adapter nos logiciels de pensée sur les marchés et sur les taux. Un tournant brutal qu’il va falloir négocier si on ne veut pas la sortie de route.

Cure d’assainissement indienne : pour combattre la corruption et l'évasion fiscale, le gouvernement a annoncé, du jour au lendemain, que les billets de 500 et de 1000 roupies (soit 6,50 euros et 13 euros) seront inutilisables à partir de 2017. Des millions d'Indiens se sont donc rués dans les banques pour les changer. Ces billets de 500 et 1000 roupies représentent 220 milliards de dollars, soit 86% du cash en circulation. 80 milliards ont déjà été rapportés. On a même eu quelques suicides d'Indiens qui pensaient que ces billets n'avaient, du jour au lendemain, plus aucune valeur. Cette mesure brutale et sans précédent devrait coûter 1% de croissance à l'Inde.

 


PRIMAIRE DE LA DROITE ET DU CENTRE : 2ème ROUND

VIVEMENT DIMANCHE QU’ON EN FINISSE !

Fillon home_photo1  Juppé

François Fillon, parce qu’il a largement gagné le premier tour de la primaire, est devenu l’homme à abattre, à la fois pour son challenger Alain Juppé mais surtout pour la gauche, qui le présente comme un insupportable réactionnaire.  Et  cela préfigure déjà le type de campagne que cette dernière, pourtant disqualifiée  par ses résultats  et ses mensonges, va mener pendant six mois, avec en arrière fond, le chœur des « vierges » pleurant sur le sort injuste réservé au culbutot de l’Elysée. C’est un gros nul mais vous êtes priés de ne pas le dire !

Programme  inapplicable : pour qui ?

Alain Juppé soutient que le programme de François Fillon est « inapplicable », il n’en demeure pas  moins que c’est celui que veut l’électorat de droite, largement majoritaire aujourd’hui dans le pays, et qui représente presque la  moitié des 4,3  millions de Français qui se sont déplacés dimanche dernier. Reconnaissons que cela a donné une forte légitimité au vainqueur du 1er tour qui rend pratiquement impossible la tâche d’une gauche disqualifiée par le mandat de François Hollande, divisée en multiples tendances qui semblent irréconciliables.  Il est logique que les rapports se tendent entre vainqueurs et vaincus du premier tour, à la veille d’un débat décisif et quatre jours avant un second tour qui désignera probablement le futur président de la République. Le camp Juppé a envoyé une salve plutôt mal ciblée, peut-être  à cause d’une trop grande fébrilité.

C’est que le maire de Bordeaux a bien compris la leçon : vaincu par sa tiédeur, il sort ses griffes, et probablement à son corps défendant. Il ne peut espérer un redressement qu’en se livrant à ce combat de coqs que la plèbe réclame, quitte à oublier la grande parenté qui existe entre les deux programmes, sur la TVA, la durée du travail, la baisse des charges des entreprises … et que les différences ne sont qu’une question de curseur poussé plus ou moins loin. Et s’il y a de l’excès dans la méthode Juppé post-premier tour, son lieutenant Benoît Apparu s’est empressé de rappeler les ressemblances entre les programmes des deux finalistes. Alain Juppé et ses amis ont donc tort de reprocher à leur concurrent  un projet trop libéral pour être réalisable, ils devraient laisser ce type d’argument à la gauche en évitant de reprendre son vocabulaire. Et  au lieu de l’attaquer sur ses engagements en faveur du retour de l’ordre moral, d’une Europe moins intégrée, ou d’un rapprochement entre la France et la Russie, en les caricaturant, il serait  plus judicieux de montrer ce qui peut différencier  les approches, par exemple la tenabilité des promesses face au retournement de la tendance internationale qui pourrait créer un contexte beaucoup plus contraint,  avec la remontée des taux d’intérêts.

Une semaine de tohu-bohu.

Le bruit et la fureur sont-ils inhérents à la vie politique ? Cette semaine est donc la phase la plus moche de la primaire, avec des attaques contre François Fillon qui sont loin d’être toutes justifiées comme Alain Juppé en fut la victime pendant les précédentes. Le Maire de Bordeaux fait feu de tout bois quand, par exemple, il demande à son épouse, habituellement si discrète, de monter sur le ring, quand il dénonce la proximité de François Fillon avec Poutine, ce que le député de Paris ne nie pas ; quand il répète que le programme économique et social de son adversaire risque de provoquer un chaos. Alain Juppé utilise successivement des arguments plus ou moins bons, comme n’importe quel candidat qui est resté en tête de tous les sondages pendant près de deux ans et s’est effondré à la dernière minute, cherchant fiévreusement le moyen de récupérer un peu de sa popularité passée.

En effet, François Fillon n’est ni réactionnaire, ni ultra-libéral, ni inconséquent en politique étrangère. Alain Juppé n’est pas obligé de prendre à son compte les procès que la gauche intentent à François Fillon et qu’elle intenterait tout aussi bien à son égard. Nous attendons qu’Alain Juppé montre de la détermination, garde son cap qui est crédible, prouve le bien fondé  de ses objectifs sans se départir de son calme qui fait sa force. Il a tout  à perdre à tomber dans le piège de l’agressivité, et il y a gros à parier que cela se retournerait contre lui s’il persistait pendant le débat de jeudi soir.

Cette courte semaine va-t-elle fracturer la droite ?

Pas le moins du monde. Les pessimistes professionnels ne voient pas le bon côté des choses. Voilà une droite qui a passé avec succès le test des primaires, qui va, quoi qu’on en dise, se regrouper autour d’un homme, dont le comportement réhabilite la politique et les partis, qui a créé dans l’électorat de l’envie sinon de la passion, et le formidable espoir de faire table rase du passé et de changer en profondeur la société française. Comment y voir un mauvais résultat ?

Il est stupide d’imaginer que l’extrême droite va se diviser : elle aura toujours ses têtes de turc et elle continuera d’agresser François Fillon comme Marion Maréchal Le Pen vient de le faire, comme elle a voulu la perte de Nicolas Sarkozy, comme elle s’en prendrait à Alain Juppé s’il avait gagné le premier tour, et comme elle s’en prendra à lui s’il gagne le second. La percée de François Fillon entraine la  mobilisation de la gauche, comme il se doit.

Mais de quoi parle-t-on ? La gauche est en miettes et profondément divisée.  Macron fait son  chemin en parallèle, mais ses réactions face à François Fillon montrent bien qu’il est de gauche, comme il essaie de ne pas le montrer. Tout est suspendu à la décision que le président de la République doit prendre en décembre. S’il renonce, il ouvrira la boîte de Pandore de toutes les ambitions et la multiplicité des candidatures, y compris celle de Manuel Valls en plus de celle d’Emmanuel Macron. Enfin, si l’on tient compte de la volonté populaire telle qu’elle s’est exprimée lors du premier tour de la droite, les candidatures très à gauche ne risquent pas de faire le plein.

Les électeurs ont leur destin entre les mains.

Les électeurs de la droite et du centre, grâce à la primaire, ont pris leur destin en main. Le plus étrange, c’est que rien de profond ne différencie les deux hommes en lice. Ils ont été, tous les deux, chacun à son heure, des réformateurs. L’un, en 1995, a redressé l’assurance-maladie, l’autre, sous Raffarin, a accompli une réforme des retraites. Celui-ci était attaché à Philippe Seguin et appartenait à la branche sociale du Gaullisme, celui-là était un proche de Jacques Chirac, à qui il a été dévoué au-delà du sacrifice. L’un et l’autre savent que les gouvernements français qui se sont succédé depuis une vingtaine d’années n’ont pas su accompagner les grands changements qui auraient rajeuni l’industrie française, favorisé la production, ouvert de nouveaux marchés, accru la compétitivité des entreprises et créé suffisamment d’emplois.

Aujourd’hui, il va nous falloir un président conscient des enjeux, qui sache que la réforme en profondeur est notre dernière chance si on veut qu’à terme, la France retrouve son rang. François Fillon et Alain Juppé sont également capables de conduire ce programme. Si François Fillon l’emporte dimanche, c’est que, pour remplacer Nicolas Sarkozy, les électeurs de droite auront voulu un homme plus à droite qu’Alain Juppé. Au fond, le flot historique qui nous entraîne aujourd’hui, n’est-il pas celui d’une revanche de la droite pure et dure sur la gauche, laquelle, par ses erreurs de gouvernance, a préparé elle-même ce retour. Ces électeurs, qui sont plus des deux tiers à rejeter la gauche, et n’entendent faire aucune concession !

 


FILLON… LOIN DEVANT !

Fillon  primaire

 

Juste deux mots à chaud. On aura l’occasion de revenir sur ce premier tour de la primaire dans la semaine, après analyse complète des résultats.

La soirée que nous venons de vivre est historique :

D’abord la surprise du résultat qui place François Fillon en position quasi irrattrapable, l’élimination de Nicolas Sarkozy qui se retire avec l’élégance qu’on lui connaissait déjà (décidément un grand monsieur), et la volonté d’Alain Juppé de relever le défi en allant jusqu’au bout du scrutin. Décidément  la droite donne ce soir aux Français une bien belle image de la démocratie. Gageons que les électeurs seront encore plus nombreux dimanche prochain à venir aux urnes avec l’enthousiasme qu’on a découvert tout au long de  la journée.

La victoire de  François  Fillon est celle du travail, de la constance, du courage et de la ténacité. Lui qui a si longtemps végété à 10% dans les sondages n’a jamais baissé les bras. Il a continué  méthodiquement à tracer son sillon. Les  trois débats ont mis les projecteurs sur lui et il est enfin apparu dans la lumière. C’est probablement à ce moment-là que les électeurs de la droite et du centre ont pris la mesure de ce candidat calme, serein, sérieux et digne. Ils ont vu que parmi les sept, il pouvait être celui qui, comme le disait souvent Bruno Retailleau, alliait la sérénité d’un Juppé et la force de conviction d’un Sarkozy.  Ainsi, celui qui a si longtemps été présenté comme un « marginal » dans l’ombre de Philippe Seguin, est en passe de prendre la place du « chef ». 

Il reste à parachever cette étape démocratique par un feu d’artifice dimanche prochain : celui du rassemblement quel que soit le vainqueur, même si le suspense est quelque peu entamé. Les discours entendus ce soir en préfigure l’apothéose. Nous l’espérons, nous la voulons. La  dynamique de la campagne présidentielle, la vraie, est en jeu.

 


LA BOUSSOLE D’ORMESSON : GUIDE DES EGARES

Un peu de lecture en attendant la  fumée blanche...

Guide des égarés 001

« D’Ormesson pour tous », ou presque. Son « Guide des égarés » se lit facilement et sa taille ne devrait pas repousser les récalcitrants. La lecture est agréable, aisée et nous procure même du plaisir. Il tente de répondre à une question universelle, que nous nous posons tous, sauf peut-être les fondamentalistes : « Qu’est-ce que je fais là ? ».  Ce manuel de poche, nous  dit-il, « n’a pas d’autre ambition que de décrire avec audace, avec naïveté, avec gaieté ce monde peu vraisemblable où nous avons été jetés malgré nous et de fournir vaille que vaille quelques brèves indications sur les moyens d’en tirer à la fois un peu de plaisir et, s’il se peut, de hauteur. »  

Un monde invraisemblable.

L’auteur nous propose d’essayer de comprendre quelque chose à cette planète « invraisemblable » sur laquelle nous vivons depuis quelques dizaines de milliers d’années. Trente chapitres fractionnent sa pensée pour mieux la déployer et, par-là même, nous transmettre sa vision du monde. Trente chapitres en 110 pages – soit 3 pages et demie par chapitre.  Avec le fil rouge : « Qu’est-ce que je fais là ? ». Alors forcément le premier de ces chapitres fort logiquement se nomme « l’étonnement » ! Evidemment, il est utile de lire la notice préalablement. Tout guide se conçoit  avec un mode d’emploi.

À L’étonnement d’être là, vivant, sur cette planète minuscule, perdue dans l’univers, mais non moins la plus importante à nos yeux, succède une série de chapitres dont l’enchainement est tout simplement  génial. Ainsi, après « La disparition » – où la mort de toutes matières est une règle immuable, même l’univers n’y échappera pas – « L’angoisse » impose La question : « Qu’y a-t-il après la mort ? »

Et Jean d’Ormesson nous délivre ses trois réponses : « La première : il n’y a rien. La deuxième : il y a autre chose – par exemple une infinité d’histoires, d’univers et d’esprits. La troisième : il y a Dieu. » Il n’en envisage pas une autre de plus qui aurait pu être : « le chaos ou le néant ». La déliquescence, nos particules organiques qui se désagrègent en pourriture, alimentant  de nouvelles bactéries… Force est de constater que nous ne savons pas si l’esprit survit à la mort du corps. Une énigme ? Un mystère ? Pour l’écrivain ce serait plutôt une quête intellectuelle. Les nombres « jettent un peu de lumière sur le mystère » assurément.

Dans les chapitres qui suivent, la plume nous entraîne avec une subtile maitrise dans une réflexion alimentée par la science dont les résultats de notre époque dépassent souvent l’imagination et l’auteur forge ainsi une sorte de cosmogonie contemporaine : l’espace, la matière, l’air, l’eau, la lumière, le temps… Les enchaînements sont d’une logique imparable et quasi… biblique.  Ils débouchent logiquement sur l’autre dimension de notre humaine condition : « la pensée »,  depuis qu’avec Descartes « cogito ergo sum ». Et avec elle, ce sont toutes nos misères qui défilent en une série de réflexions qui confinent à la philosophie sans jamais y prétendre. D’Ormesson reste modeste. Le résultat n’en est pas  moins éloquent : le mal, la liberté, la vie, la mort, … sans oublier le plaisir et le  bonheur !

Et on en arrive au chapitre de la « Justice » qui débouche sur le sprint final jusqu’à … Dieu. Sur « la justice », le constat est évident : le monde est injuste.  Le diagnostic se poursuit : « Cette évidence établie, tout le reste – le pouvoir, l’argent, le talent, le caractère, la chance, le hasard, le destin… – coule de source dans une parfaite injustice. ». C’est pourquoi la justice est nécessaire – du reste, bien des efforts ont été déployés pour qu’elle puisse s’exercer. Mais voilà, pour Jean d’Ormesson, aucun de ses efforts n’a suffi à l’assurer, allant jusqu’à les comparer à Sisyphe poussant éternellement son rocher. Faute de pouvoir satisfaire vraiment à cette exigence, il nous entraîne sur les chemins qui compensent son absence : La beautéLa véritéL’amour… Dieu.  Un cheminement  imparable qui n’est  pas pour autant un hymne à la religion catholique, apostolique et romaine. Le mur de Planck n’empêche pas d’arriver à Jésus, l’incarnation de dieu sur la terre. C’’est une manière de compenser le sort injuste par ce qui ne reste qu’une spéculation : « Dieu existe-t-il ? Le débat ne sera jamais tranché, et il ne sera jamais clos. ( …) Tout choix, dans un sens ou dans l’autre, comporte une part d’arbitraire. »

Mais il reste celle qui peut donner malgré tout du sens : l’espérance !

 


PRIMAIRE DE LA DROITE … LE TROISIEME DEBAT

Primaire à droite

 

OUF !

Certains observateurs ont  trouvé le  3ème débat  long et ennuyeux. Ils attendaient quoi ? Du spectacle : il s’agit de choisir un président de la République. Du pugilat ? Les candidats  ont eu à cœur de se respecter  ce que l’on attendait d’’eux. Du discours bien populaire ? Les  sujets abordés étaient sérieux et exigeaient une connaissance technique. Alors évidemment, on s’est retrouvé  loin du passe-temps et de la variété. En ce qui me concerne,  j’ai trouvé le débat intéressant, un peu plus vivant que les  précédents, mais rendu confus par une animation  parfois brouillonne. Mais l’essentiel  c’est qu’il n’y ait eu aucun dérapage  irréparable entre les candidats.  Dimanche soir il y aura deux sélectionnés pour un second tour, selon toute vraisemblance et le suspense reste entier sur ce qui sortira des urnes.

Car, reconnaissons-le, tous les candidats, à des degrés divers ont montré des facettes attachantes et se sont maintenus à un excellent niveau de compétences. Difficile de faire un choix.  Bien sûr, ce que mesurent les sondages n’est pas anodin : il y en a bien trois qui survolent la compétition, Alain Juppé, Nicolas Sarkozy et  François Fillon (dans l’ordre des intentions de vote).

Que dire de plus ?

Copé : le voltigeur de la soirée.  C’est Bonaparte au pont d’Arcole qui sauve la République.  Il n’a pas que des mauvaises idées.

Sarkozy : c’est un patron.  Sa connaissance technique des dossiers et son expérience lui permettent de recadrer les sujets dans la réalité. Pourtant, il n’a pas cherché à briller. Son recadrage de Pujadas était sans appel, peut-être n’aurait-il pas dû utiliser l’expression « service public ». Sa conclusion m’a paru trop « autocentrée ».

Juppé : plus détendu que les deux premières fois. Toujours à l’aise dans les réponses. Son expérience transparait à plusieurs reprises sur les dossiers internationaux et sur les réformes sociales. Un peu court sur l’éducation. Clairement, il montre une dimension de chef d’Etat, comme son voisin. Une bonne conclusion : le seul qui parle de perspectives à donner aux Français.

NKM : Enfin elle-même. Moins préoccupée de régler ses  comptes, elle développe  habilement ses thèmes de prédilection. Elle est un peu trop dans la prospective. Sa conclusion originale pleine de lucidité est courageuse en affirmant qu’elle sait qu’elle ne sera pas dans la finale.

Poisson : toujours aussi décalé. Il est un peu sorti de son bocal et ses idées originales et pleines de bon sens peuvent séduire. Mais, bon, on ne le voit pas président. Ses boulettes de vocabulaire en témoignent.

Fillon : avec ce 3ème débat, c’est un parcours sans faute depuis le début. Il est celui qui aura le plus profité des trois confrontations grâce à sa connaissance parfaite d’un programme très cohérent.  Rigoureux, précis, calme : il respire une sérénité qui n’a pas échappé aux téléspectateurs. Lui aussi a la carrure pour endosser le costume présidentiel. Sa conclusion pleine de subtilité lui correspond bien : il ne demande pas de voter pour lui, mais à chacun de le faire pour ses convictions… Très fort.

Le Maire : il a tout donné. Trop. Son débit « mitraillette »  le dessert.  Il s'énerve inutilement contre El Kabbach. Il veut trop dire et trop prouver tout en restant sur la même posture de renouvellement de génération et se prend les pieds dans le tapis sur l’expérience nécessaire  pour occuper la fonction. Il est brillant quand même.

Conclusion.

On peut être fier de ces trois débats quand on est de droite ou du centre. Chacun a  maintenant le choix.  Pour certains, il est déjà fait depuis  longtemps. Pour ceux-là les débats n’auront pas changé grand-chose. Mais nombreux sont ceux qui vont hésiter jusqu’à la dernière seconde, puisque près d’un tiers des électeurs potentiels disent pouvoir encore changer d’avis. Toutes les surprises  sont donc possibles à la sortie des urnes dimanche prochain. Une chose est certaine : rien ne sera venu entraver l’envie d’aller voter. Au contraire ! Et ça, c’est la meilleure chose qui soit.

 


MACRONESQUE ! (pour ne pas dire : grotesque)

Macron le messie

 

Le « bellâtre », donc, est candidat.

Je veux dire « l’Emmanuel », dont le  prénom prédestiné  veut dire  « porteur de  la bonne nouvelle ».  THE Macron ! Hallelujah!! Nous sommes sauvés ! Le Messie est candidat aux élections.  L’inénarrable Cambadélis a trouvé cela fâcheux… Pour une fois, il a raison. Déjà qu’Hollande n’avait pas grande chance, voilà que le Macron y va ! Comme ça ! Alors qu’il n’a rien de plus à dire ou à proposer que l’hôte actuel de l’Élysée. Il faut reconnaître qu’il est plus un problème pour la  gauche que pour la droite. Il suffit de voir les réactions.

Grotesque !

Donc, mercredi matin, l'ancien ministre s’était rendu dans un centre de formation à Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour annoncer « la bonne nouvelle ». Le lieu avait été soigneusement choisi : un centre d’apprentissage, et au cœur de la banlieue populaire, pour bien marquer les esprits. Un lieu qu’il voulait en concordance avec la « valeur travail » dont le candidat souhaite faire un élément essentiel de son programme.  Pourtant, la salle choisie pour le discours de candidature est apparue bien étrange : un garage avec des voitures en réparation, et au milieu… des journalistes. Mais dans ce garage qui servait de cadre à son intervention, il n'y avait pas de jeunes, pas de traces d'apprentis ni même de jeunes étudiants de banlieue, non, que des journalistes... Il y avait bien une poignée de jeunes, mais il s'agissait des militants du mouvement  « En Marche ! » Du côté de l'équipe d'Emmanuel Macron, on tente de corriger la bévue en expliquant que l'ancien ministre était déjà venu deux fois sur place pour les rencontrer.  C’est donc  encore pire : on veut bien discuter mais surtout pas  se  mélanger. L’immersion populaire a ses limites ! « Il y avait un besoin de solennité pour cette annonce de candidature » : bah tiens, on vient faire la fête chez vous,  mais vous n’êtes pas invités !!! « Nous ne voulions pas instrumentaliser les étudiants, ni faire venir des groupies. Nous souhaitions éviter le mélange des genres. C’était une conférence de presse, pas un meeting », a expliqué un jeune du mouvement macronien. Personne n’est dupe. Tout le monde retiendra que les apprentis pouvaient assister à distance derrière une vitre : grotesque !

L’apprenti, c’est  lui !

On voit bien qu’il n’a jamais affronté le suffrage universel. Lui, qui n’a jamais eu aucun mandat voudrait sauter toutes les marches d’un seul coup. Il faudrait être bien léger pour lui faire confiance. Valls a raison quand il dit que l’expérience, ça compte.  C’est  même  indispensable  pour accéder au pouvoir suprême. L’expérience « Hollande » se suffit en elle-même, on ne va pas recommencer. Que Macron soit plein de talents et très brillant comme nous l’explique Jacques Attali, un gentil mondialiste qui a oublié l’idée même du socialisme depuis bien longtemps, pourquoi pas. Mais L’ancien ministre de l’Économie, qui n’a jamais inversé une seule courbe, n’a pas grand-chose à sortir de son escarcelle en guise de pédigrée. Ah si, quand même, Macron, c’est un grand moderne. Il a fait les bus. C’est bien les Macron-bus ! Et puis il a aussi fait de la pub pour relancer la vente de costard –cravate en expliquant aux jeunes qu’ils n’avaient qu’à aller bosser s’ils voulaient s’en payer un… « Ni droite, ni gauche » : alors là, je rigole. Ça n’existe  pas.  Pour tenir ce discours-là il faut avoir été De Gaulle. Et en plus, pas de couilles, parce que tuer un mort-vivant c’est quand même pas bien difficile ; pas de colonne vertébrale non plus : un mollusque, donc ! Son seul mérite est , comme  un rat, d’avoir quitté le Titanic avant qu’il ne coule.

Il ne connait manifestement pas le passé de la France. Depuis 1790, la droite et la gauche, ça existe. La  droite n’a  pas les mêmes valeurs et les mêmes repères que la gauche de laquelle il est issu. Comme les girondins et les jacobins, ces clivages qui irriguent encore nos débats politiques entre régionalistes et centralisateurs. Bobo à souhait aux souliers biens vernis et bien pointus, bien-pensant comme il convient, efféminé juste ce qu’il faut, pas trop viril, bien-pensant comme il se doit. Il correspond à l’air du temps. Il  s’adresse au ventre  mou des Français qui ne croient à rien, par ignorance, produits d’un système éducatif massificateur et égalitariste qui fabrique des crétins. Cela ne mène nulle part. Tôt ou tard, c’est-à-dire une fois élu, il penchera inévitablement du côté originel, la gauche.

Une éthique en toc.

Son positionnement repose sur une escroquerie intellectuelle et une éthique en toc qui lui permet de tuer le père sans avoir le moindre remords. Tout dans sa démarche le confirme. Le fond est vaseux. Son programme ? Il a anonné un salmigondis de poncifs,  « notre démocratie est en souffrance et il faut redonner de l’espoir, parce que l’espérance c’est important, l’espérance ! Mais aussi parce qu’il faut avoir confiance en l’avenir. C’est important l’avenir … et puis la confiance c’est très important aussi et vous ne me direz pas le contraire… » Il a constaté de l’intérieur la « vacuité du monde politique » dit-il. Il parle de ce qu’il connait : la gauche. Et bien on n’avait pas  besoin de lui pour le constater, il y a longtemps qu’on s’en était aperçu. Quant à la droite, qu’en sait-il ? N’a-t-elle pas fait un important travail programmatique pour la primaire,  reconnu par de nombreux observateurs …  Il ne peut pas en dire du bien puisque ce n’est pas son camp et ça ne l’arrange pas.  On ne tardera pas à s’apercevoir,  à travers ses  propositions que cet homme-là est imprégné de l’idéologie de gauche comme l’a souligné déjà Alain Madelin.  Libéral, comme un communiste chinois, à condition de passer par l’Etat. Macron c’est une bulle de la décomposition de la gauche. Une bulle qui remonte de la vase du socialisme et vient crever à la surface de l’étang avec l’odeur de gaz sulfureux qui va avec. La forme de son intervention colle à la réalité du personnage : discours ampoulé, éloquence factice, lieu « aseptisé ». On cherche l’élan. J’avais déjà remarqué que sa  voix ne portait pas quand il voulait jouer les tribuns. C’est « En marche »…  mais au petit pas.

Macron n’en a pas conscience, mais il est déjà démodé. Il ne suffit pas  d’être « connecté » et d’utiliser des gadgets modernes comme des prompteurs transparents  pour faire croire à l’aisance improvisée, il incarne, qu’il  le veuille ou non, un monde  finissant, celui de la  sociale-démocratie européenne qui n’a su se renouveler nulle part. Son passage chez Hollande l’a marqué au fer rouge. Alors il fait de la stratégie, celle « d’un candidat populaire hors establishment ». Drôle de Trump ! Très politicien, surtout. Pipeau !

 


PROMESSES ET … REALITES.

Primaire à droite

 

L’économie internationale n’a pas l’air de faire partie des préoccupations des candidats à la primaire de la droite et du centre, encore  moins de ceux de la gauche toujours abrités derrière leur idéologie.  C’est pourtant capital.  Quand on élabore un programme, on chiffre  les propositions dans un contexte donné. Mais ce  contexte sera-t-il le même dans quelques mois, au moment de les mettre en applications ?  Il ne suffit pas de faire des promesses, encore faut-il qu’elles soient réalisables au moment de les tenir.  C’est que nous sommes dans un monde ouvert et nous ne sommes pas tout seuls. Notre économie dépend  de nombreux partenaires européens et mondiaux, est soumise à une concurrence internationale où les concurrents, notamment des pays émergents, produisent des niveaux de gamme voisins de ceux de notre pays avec des coûts de production plus bas.

Or le contexte est en train de changer.

On a beaucoup parlé de l’alignement des astres, permettant des conditions exceptionnellement favorables à la croissance.  Les « astres » en question sont trois : le coût du pétrole, les taux d’intérêts, la valeur de l’euro. Nous avons vécu une période de pétrole peu cher, de taux d’intérêts très bas, et de chute de la valeur de l’euro très favorable pour nos exportations. Jamais  les conditions n’auront été aussi favorables à l’Europe,  mais la France n’en a guère profité et a échoué à enclencher un cycle d’expansion solide.  Elle se traine avec une croissance de 1,3% en 2016 et ne fera guère mieux l’an prochain si l’on en croit les prévisionnistes. Or les stimulants sont en train de s’effacer ou se renversent : la  croissance ne pourra alors que ralentir ! Evidemment rien n’est certain, comme toujours. Mais les causes d’incertitudes s’accumulent et l’économie a horreur de l’incertitude.

Les taux d’intérêt remontent fortement.

Ce qui se passe sur les taux d'intérêt américains en particulier et sur les taux en général est même spectaculaire. C'est sur les taux d'intérêt que le plus grand tournant sur les marchés est en train de se jouer. Or ils s'envolent. Le mouvement vient des États-Unis où les taux des emprunts nationaux à 10 ans se traitent en ce moment au-dessus de 2,20% : plus 50 points de base en quelques jours. Et l'onde de choc se propage partout. En Allemagne où le taux d'emprunt à 10 ans était négatif il y a peu, il cote déjà à 0,30%. Ce mouvement avait été amorcé quelques jours avant la victoire de Trump mais c'est effectivement elle qui a provoqué cette remontée. Car les marchés l’interprètent comme  la fin des politiques d'austérité et le début des politiques de relance, comme la fin de la rigueur fiscale et le retour d'éventuels déficits et surtout comme la fin de la déflation et le retour possible de l'inflation. De fait, le programme de Trump est de type keynesien avec relance par les grands travaux,  la baisse des impôts, le retour de la politique d’endettement et le protectionnisme. On aura l’occasion de développer tout cela.

La guerre du pétrole peut recommencer.

Et ça aura des répercussions sur le prix du baril. Inévitablement.  Pourtant on avait découvert que l'Iran inondait le marché en augmentant sans arrêt sa production si bien que les instituts spécialisés ne voyaient aucun ralentissement de l'offre de pétrole dans les 5 à 10 années à venir. Il a fallu une fois de plus que l'Arabie Saoudite intervienne pour limiter la casse. Pour cette dernière, le pétrole ne doit pas baisser en dessous de 50 dollars et elle fera tout pour qu'il se maintienne au-dessus de ce niveau. Elle veut, en fait, le maintenir dans une fourchette de cours de 50 à 60 dollars, le temps qu'elle organise la mutation d'une économie 100% tournée vers pétrole en une économie plus diversifiée. Cela fait d’ailleurs plusieurs mois maintenant qu'elle a sifflé la fin de l'effondrement des cours,  effondrement qu'elle avait voulu pour fragiliser l'industrie du pétrole de schiste américain. Trump a expliqué pendant sa campagne qu'il bloquerait toutes les importations de pétrole pour favoriser l'industrie nationale et pour que les États-Unis soient définitivement indépendants en matière d'énergie. Et du coup, l'Arabie Saoudite a menacé Trump : le ministre de l'Énergie saoudien n’a pas pris de gants : à savoir que les États-Unis auraient plus à perdre qu'à gagner à bloquer les importations car l'Arabie Saoudite et ses alliés de l'OPEP prendront des mesures de rétorsion qui auront de graves conséquences pour la croissance américaine. Bonjour l’ambiance,  d’autant plus que Trump a été élu depuis ! Mais on peut compter sur l'Arabie Saoudite pour reprendre la main à tout prix, c'est pour elle un enjeu majeur pour son avenir.

Le commerce mondial s’essouffle.

Le signe : les  exportations chinoises en baisse.  Le grand pays d’Asie commence à rééquilibrer son économie vers la consommation intérieure. Le FMI a élaboré un scénario de « hausse généralisée du protectionnisme sous forme d’un relèvement des barrières tarifaires et non tarifaires ». Cela conduirait forcément à amputer la croissance mondiale. Or, nous avons déjà en Europe le Brexit qui pourrait alimenter cette projection, et maintenant les Etats-Unis avec les promesses « trumpettes »  de taxer à 45% les importations chinoises et 35% certains produits  mexicains, et  aussi de geler le TAFTA. De quoi rendre asthmatique une croissance mondiale déjà poussive et sans souffle. Ces évolutions politiques rappellent furieusement celles menées  dans les  années trente, mais heureusement, il parait que l’Histoire ne se répète jamais.

Les  quatre vulnérabilités de la France, plus une…

Et la France dans tout ça ? Elle aborde cette nouvelle ère qui s’ouvre avec quatre facteurs de  vulnérabilité : une croissance insuffisante malgré les rodomontades pitoyables de Sapin-les-bas-roses, un déficit public excessif qui n’a pas fait l’objet d’une volonté politique suffisante pour le diminuer, un chômage  de masse que les coûteuses  mesures en trompe l’œil tendent à faire baisser tangentiellement mais partiellement sans rien résoudre, et un handicap de compétitivité qui n’a pas été réduit. Ce sont les faiblesses que tentent de corriger les projets des candidats de la primaire. Ils supposeraient que toutes choses restent égales par ailleurs et que les efforts considérables que cela demandera puissent  être menés dans un contexte favorable. Et de ce point de vue, malheureusement, il faut craindre que cela ne soit pas le cas. Encore faudrait-il ajouter un handicap supplémentaire : la facture laissée par la gauche de 25 à 30 milliards supplémentaires qu’il faudra bien financer. Aussi, les candidats devraient-ils prendre en compte ces données dans leur chiffrage. Sinon, c’est le  risque de faire des  promesses qui ne seront pas tenues une fois de plus. Même si la faute ne leur en incombe  pas  -on ne sait pas de quoi demain sera fait- le  peuple en jugera autrement. Un boulevard pour Marine Le Pen et le populisme !

Le débat à droite.

Deux sondages Ifop et Kantar-Sofres confirment l’ascension de François Fillon. Cette tendance permet même d’envisager une victoire de l’ancien Premier ministre si, d’ici le premier tour, il gagne encore plusieurs points. Pour le moment, la percée de François Fillon se fait au détriment de Bruno Le Maire, d’Alain Juppé mais aussi de Nicolas Sarkozy qui ne progresse pas ou perd quelques points. Mais le plus surprenant, c’est l’attaque virulente de Jean-François Copé contre lui. Bien qu’il n’ait aucun espoir de figurer au second tour, ce dernier reprend quelques arguments éculés, comme la participation de l’ancien Premier ministre à toutes les actions de son président. Nul ! Mais avec cette nouvelle donne, le  débat de  jeudi soir risque d’être tendu. Tout dérapage sera catastrophique.  Ce n’est pas le moment, alors que Mister Macron annonce sa candidature en souhaitant jouer les trouble-fête à gauche comme à droite, de perdre de vue l’objectif : désigner le meilleur candidat et se retrouver tous derrière ensuite. Ils feraient bien de profiter  de ce dernier moment de confrontation pour aborder les sujets fondamentaux que sont l’avenir de la France dans l’Europe et la nouvelle donne créée par l’élection américaine. Et surtout ne pas faire comme si ça ne changeait rien ! Bref, comment comptent-ils adapter leurs propositions en cas de modifications importantes du contexte international dont nous dépendons avec évidence. Sinon, il sera plus prudent de voter pour le plus... prudent, si on veut éviter encore une fois la déception post électorale.

La réalité a un gros défaut :  elle est têtue !

 

 


LA PLAISANTERIE A ASSEZ DURE !

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Les sujets ne manquent pas en ce moment. 

Il faudrait dire deux mots sur les taux qui remontent rapidement et qui menacent terriblement notre dette, il faudrait évoquer les suites de l’élection de Trump et ses premières reculades, celles du Brexit avec les établissements financiers qui pensent à quitter Londres, il faudrait faire le point sur la primaire de la droite pour laquelle les risques de dérapage en vue du dernier débat augmentent, il faudrait se pencher sur la menace qu’on nous cache d’un « trou noir » électrique au cours de l’hiver si jamais il est rigoureux… Bref, il y a  pléthore de sujets pour alimenter le bloc-notes, sur lesquels je reviendrai, naturellement. 

Notre-Dame des Landes : on sort enfin du brouillard.

La cour administrative d’appel de Nantes n’a pas suivi les réquisitions du commissaire public. On savait que celui-ci était partisan, mais les attendus du tribunal sont suffisamment fouillés et documentés pour justifier la sentence. Les travaux vont donc pouvoir commencer. Bien sûr, il y aura un recours devant le Conseil d’Etat : c’est ce que les opposants savent faire de mieux avec leurs manif’, mais ils ne sont pas suspensifs. Il  faut donc évacuer les récalcitrants dans les plus brefs  délais. 

Que faut-il de plus ?

Voilà un projet qui est en développement depuis près d’un demi-siècle. Il n’en est pas moins nécessaire et adapté aux besoins de la Région, contrairement à ce qu’affirment ses détracteurs. On sait depuis très longtemps que Château-Bougon n’était pas adapté, ni par son emplacement au sud-ouest de l’agglomération nantaise, ni par son environnement qui l’enclave entre la ville et  le lac de Grand lieu, zone naturelle protégée. Voilà un département qui s’y est pris très tôt pour constituer une réserve foncière petit à petit en rachetant les terrains. Toutes les  procédures de concertations ont été utilisées. Tous les acteurs locaux sont d’accord, toutes tendances politiques confondues, excepté une poignée d’écologistes qui ne pèsent pas grand-chose électoralement. Tous les recours ont été épuisés, sauf à en trouver encore et toujours.  Le gouvernement a voulu un referendum : il a eu lieu et le peuple a tranché. Il serait temps que la loi et l’ordre public s’imposent ici comme ailleurs. C’’est une question de principe républicain et aussi de respect de la démocratie.

Ecologistes de comédie.

L’écologie a le dos large. Ceux qui s’opposent au projet sont avant tout des malthusiens, anticapitalistes et libertaires, dont la construction de l’aéroport est avant tout un prétexte pour semer le désordre et affronter l’Etat. Leur combat n’a rien à voir avec l’écologie. On ne va pas nous refaire le coup du « scarabée pique-prunes » qui a bloqué la construction de l’autoroute La Mans Tours pendant de nombreuses années. A Notre-Dame des Landes on nous parle de je ne sais quel triton et de « zones humides » à sauvegarder.  Tu parles ! Depuis ma tendre enfance, j’ai toujours entendu parler de cette zone comme de terres ingrates, pauvres : des landes comme on dit souvent en Bretagne. C’est d’ailleurs pour cette raison que le département de Loire-Atlantique avait préempté ce coin-là plutôt que des parties du territoire plus prospères. Et sur le plan écologique, ils oublient de prendre en compte les populations de l’agglomération nantaise,  survolées en permanence par les avions qui atterrissent et décollent, toujours plus nombreux, avec les pollutions  inévitables de l’air et en bruit, sans parler de la dangerosité liée à un accident toujours possible…  Quand on arrive par le sud, c’est le lac qui est survolé et ça n’est  pas mieux.

Le projet est sérieux.

Je ne vais pas ici développer tous les arguments économiques, tant ils sont évidents. L’aéroport actuel  est saturé chaque année un peu plus longtemps. Le développement aérien est une donnée essentielle de la croissance économique de la Région. La croissance du trafic en fait l’un des aéroports les plus dynamiques de l’hexagone et l’accueil des passagers y devient  problématique tant les locaux sont inadaptés et indignes d’une métropole telle que Nantes. Les tenants de la « décroissance » vous expliqueront que la  pollution aérienne est de plus en plus nocive. Ils n’ont pas tout-à-fait tort. Mais c’est compter sans le progrès : les moteurs des avions modernes sont déjà beaucoup plus optimisés et qui peut dire ce qu’ils seront dans trente ou quarante ans ? Le projet « Solar Impulse » montre une voie d’avion sans pollution … Et on ne construit pas une telle infrastructure pour quelques années.  Alors bien sûr, on peut très bien ne pas faire de nouvel aéroport, retourner à la calèche et à la lampe à huile et vivre comme des Amish. Et combien de chômeurs ? L’aéroport et les infrastructures qui permettront d’y accéder c’est d’abord du travail et surtout c’est l’avenir !

Maintenant, il faut évacuer la zone  indûment occupée. Manu militari s’il le faut. Le plus tôt sera le mieux. Il faut s’attendre à des affrontements musclés puisque nous avons sur place des gens qui n’attendent que ça. L’Etat ne va quand même reculer devant une poignée d’irréductibles, fusent-ils déterminés à en découdre. Voilà un bon test pour Manolito, s’il veut manifester son autorité, au moment où il s’apprête à être candidat.  Il remonterait dans mon estime !

 


MACRON : UN « FAUX NEZ » POUR DEMOCRATE CREDULE.

Macron enjoleur

La candidature à la présidentielle d’Emmanuel Macron est un secret de polichinelle depuis le début.   Mais c’est un nouveau lièvre qui est en train d’être levé. Celui que l’on croyait inscrit dans un scénario « au cas où », voulu par le démiurge de l’Elysée pour prendre sa place en cas d’empêchement de candidature, seulement la créature a échappé à son maître qui n’a pas su lire l’ambition démesurée dans les yeux de son poulain.L’enjeu maintenant est de prendre de vitesse le candidat Hollande dont on voit bien jour après jour que rien ne pourra le faire renoncer à briguer un second mandat. Celui qui ne devait être qu’un auxiliaire  devrait  donc  pousser les feux et sortir du bois plus tôt que prévu, avec l’espoir ténu de lui barrer la route quitte à être candidat contre lui. 

L’insoutenable suspens.

Cette officialisation imminente de son entrée en campagne met donc  fin à un insoutenable suspens. La langue de bois du « cheminement », de la démission au porte-à-porte puis au projet avant de passer à l’acte, a ses limites. La dernière inconnue reste la date exacte. La machine Hollande s’est effondrée si vite et si fort qu’il a bien fallu revoir les plans. Pour Macron, il  n’y a plus de marche arrière possible. Il va donc se présenter : à 38 ans, ce sera le plus jeune des prétendants à la magistrature suprême de l’histoire de la Vème république. Aura-t-il réussi à inverser l’ordre naturel des choses à l’égard de son ancien mentor, on le  saura  bientôt. Il  n’est pas évident que sa candidature soit bien perçue par un électorat qui, bien que troublé  par le mauvais  jeu présidentiel,  reste néanmoins suspicieux à l’égard des changements de pieds du troublion. Jeune, donc candidat du renouveau. A voir !

Un pur produit du « système ».

En fait de renouveau et de candidat qui se dit hors du « système », Macron en est un pur produit. Il appartient clairement à la gauche « caviar » boboïsante. Il en a tous les tics et même les tocs. Sans parler de son éthique en toc, qui lui permet de fouler gaillardement  ce qu’il a adoré hier, de cracher dans la soupe après s’en être gavé. Son CV parle pour lui et est éloquent. Macron, un « marginal » ? De qui se moque-t-on. D’original il n’a pour lui que le fait d’avoir épousé une jeunette de vingt de  plus que lui. Mais passons. Pour le reste, il a le profil « académique » bien dans le droit fil de tout politicien contemporain en France. Sorti du prestigieux lycée Henri IV à Paris, il poursuit par une classe préparatoire hypokhâgne-khâgne dans le même établissement, puis un DEA de philosophie à Paris-X. Après deux ans passés à Sciences Po, il obtient le concours de l'ENA en 2002, dont il sortira inspecteur des finances. Tiens, comme qui déjà ? Un certain François … Hollande ! Son parcours ensuite, on le connait : Inspection des Finances, banquier associé chez Rothschild, Secrétaire  Général adjoint de l’Elysée puis Ministre des Finances. Il n’y a que  les gogos qui mordront à l’hameçon du candidat « anti-système » alors qu’il en est un produit les plus réussis, celui de la formation et du recrutement des élites !

Le « Lecanuet » du pauvre.

Avec son sourire permanent, il fait penser à Jean Lecanuet quand il avait été candidat contre le Général De Gaulle : on l’avait surnommé « Dents blanches » à l’époque. Même stature aussi.  Sauf que Lecanuet était l’héritier d’une famille politique solide et bien ancrée, le MRP, et pouvait s’appuyer sur un fonds de commerce électoral autrement plus structuré que le petit monde macronmaniaque. Aussi on attendait avec impatience, et même curiosité, le fameux projet, fruit de  la  collecte  en porte-à-porte d’En Marche. Le moins qu’on puisse dire c’est que ce qui est  dévoilé  pour l’instant n’est pas de nature à chambouler la planète électorale. Il s’attaque aux  tabous  de la gauche avec les 35 Heures qu’il veut assouplir en fonction de  l’âge du capitaine, et une modulation de  l’âge de départ en retraite selon les  individus et les situations. Sous Giscard, on appelait ça la « retraite à la carte ». Il plaide pour un assouplissement du Code du Travail et l’adaptation des allocations chômage à la situation économique… C’est réinventer l’eau chaude et le fil à couper le beurre ! Un vrai libéral (de gôche) après avoir été le complice de l’assommoir fiscal.

La démocratie des crédules.

Il est important que Macron se déclare le premier. Enfin avant Hollande et  aussi précéder la désignation du candidat de la droite et du centre. Jeu politicien pour tenter de dissuader des électeurs du centre-gauche, déçus du hollandisme, de participer à la  primaire. Encore que je ne pense pas  qu’il soit en mesure de faire de l’ombre à un Juppé. On constatera surtout que sa pratique  politique n’a rien d’innovante et utilise toutes les vieilles ficelles politiciennes. S’il s’agit de se différencier par les  gadgets, on a ça aussi dans le magasin à droite avec NKM. Mais on n’empêchera pas les constructions médiatiques qui ont été pour beaucoup dans la « Macronite » :  c’est un milieu qui adore tout ce qui crache dans la soupe.Par sa démarche dite « participative », on pourrait dire que Macron pratique un populisme mondain. Mondain, parce qu’il faut savoir d’où vient l’argent et parce qu'il peut plaire à une certaine bourgeoisie "jamais contente". Alors il y aura toujours des crédules pour y voir de la nouveauté, notamment avec les réseaux sociaux et tout ce qui y circule en informations, surtout fausses. Une force coordonnée ou non qui se nourrit de tout et principalement des frustrations comme la démocratie sait en créer, de raisonnements captieux auxquels la dérégulation du marché de l’information et une armée d’idiots utiles assurent la diffusion. Je préfère penser qu’il existe encore des femmes et des hommes qui choisissent la raison contre cette forme d’obscurantisme qui désormais fait plus que nous menacer. A chacun son rôle : aux élites de phosphorer, au peuple de choisir. Pas l’inverse.

 


TRUMPERIE : LE JOUR D’APRES …

Drapeau américain

Vus d’Europe, les Etats-Unis ne sont pas un pays toujours très compréhensible, tant nos cultures sont différentes. Je suis notamment toujours très perplexe devant l’obscurantisme de millions de citoyens qui nient les travaux de la paléontologie et se réfugient dans un créationnisme rétrograde et fondamentaliste, sans parler des multiples sectes qui pratiquent un communautarisme proche de la  ségrégation, qui vouent aux armes un véritable culte, et dont la culture se limite  trop souvent à l’horizon de leur petit état. Mais je reconnais que mon jugement est probablement superficiel. Je suis effrayé à l’idée que ce qui s’y passe pourrait préfigurer notre avenir à plus ou moins long terme.

Arrêtez de prendre le citoyen lambda pour un ignare boiteux !

Depuis hier, dans les journaux  on « décrypte », comme si les  bulletins « Trump » avaient été écrits en hiéroglyphes. Les rois de l’analyse décrypte ce qui, finalement, était évidemment... évident et auraient dû sauter aux yeux : le rejet des élites, la déconnexion de la classe politique et du monde médiatique avec la réalité de l'Amérique, la faillite des sondeurs (récurrente aux US), la révolte des « petits blancs », la précarité galopante…Chacun y va de son argumentaire. Bref, tout était prévisible ! Et, tenez-vous le pour dit, cela vaut pour la France : Juppé devrait baliser et Dupont Aignan se voit déjà en Président !!! Etonnant cette facilité avec laquelle on nous explique maintenant que l'élection de Trump était finalement évidente.  Mieux, on nous explique même que la présidence de Trump est en fait une super nouvelle pour l'économie des États-Unis et l'économie mondiale, et donc pour les marchés. "L'effet récessif des barrières douanières ? - A la trappe !" Mouais, encore faudrait-il accepter de se fier à une bourse sous la morphine de l’argent pléthorique dont le robinet n’est pas encore fermé et qui la maintient en état second !

Trump est un président mal élu.

La participation électorale américaine a été d’environ 55%. C’est le taux le plus bas depuis le duel entre George W. Bush et John Kerry en 2004. Ce record signifie que seulement un quart des Américains (26,4%) inscrits sur les listes électorales a voté pour Donald Trump. Son adversaire a  même fait près de 200 000 voix de plus que lui. Cela ne lui permet pas de contester l’élection,  mais doit être pris en compte quand on sait que celui qui gouvernera bénéficiera des pleins pouvoirs avec les majorités acquises dans les deux chambres et même les nominations  à la cour suprême. Ce type de configuration est extrêmement rare, la constitution américaine étant faite justement  pour la rendre quasi impossible. Donc Trump est mal élu mais dispose d’un large pouvoir. Il n’aura pas d’excuses s’il n’applique pas son programme. C’est une leçon pour tous les abstentionnistes, notamment les jeunes et peut-être beaucoup de noirs déçus d’Obama,  qui sont peut-être parmi les manifestants qui protestent alors qu’ils ont perdu leur droit de contester. L’abstention est toujours une lâcheté qui se paie au prix  fort.

Le programme de Trump.

Parmi les premières décisions que Donald Trump a promis d’adopter dès sa prise de fonctions, figure la suppression « d’Obamacare », la réforme-phare de l’administration Obama. Une priorité à l’ordre du jour confirmée hier par le chef de l’opposition républicaine au Sénat Mitch Mc Connell.

Voici en résumé les grandes lignes du programme. Réalisable, pas réalisable ?

  1. Il est contre le traité Trans-Pacifique et veut modifier le NAFTA avec le Mexique et le Canada.
  2. Il veut rompre l'accord avec l'Iran, se rapprocher de la Russie et remettre en cause le traité de l'OTAN.
  3. Il veut supprimer l'Obamacare (cf. ci-dessus).
  4. Il veut réduire drastiquement les impôts, notamment pour les entreprises (15%).
  5. Il veut une Cour Suprême beaucoup plus conservatrice.
  6. Il veut annuler l'accord sur le climat de la COP 21.
  7. IL veut construire un mur avec le Mexique, bannir l'immigration des Musulmans et expulser les 11 millions d'immigrants sans-papiers.

Dans son discours d’acceptation, il a annoncé qu’il allait doubler la croissance aux Etats-Unis. Comme il vient de gagner, il y aura bien sûr des gens assez naïfs pour le croire. Cela veut dire que le candidat qui a raconté un peu tout et n’importe quoi pendant la campagne continue à mentir et à annoncer des lendemains qui chantent. Il  met en avant comme arguments ses qualités de gestionnaire de l’économie. Le fait qu’il soit milliardaire n’est pourtant pas une garantie suffisante quand on sait qu’il ne connait absolument rien aux rouages de l’Etat américain. La preuve en est que c’est son Vice- Président, Mike Pence, qui va prendre en main la lourde charge des « dépouilles ». Trump est d’autant moins préparé à la tâche qui l’attend qu’il n’avait pas même songé à former son équipe de gouvernement.

Promesses, promesses … et réalité.

C’est un peu un inventaire à la Prévert : en vrac, la baisse des impôts pour les riches et les entreprises, dont on ne sait pas comment elle sera financée, les grands travaux (l’Amérique en a bien besoin tant ses infrastructures ont vieilli) dont on ne sait pas non plus comment ils seront financés, une plus grande liberté laissée aux entreprises, dont on ne sait pas comment elle se traduira en matière d'emplois… Tout ce qu’on ne réalisait pas jusqu'à hier devient possible comme par magie et constitue désormais d'excellentes nouvelles.  Du coup, après sa chute brutale de la nuit électorale, le dollar a retrouvé de belles couleurs avec un euro à 1.0940 $ et il s'est envolé contre le yen à 105.40 yens. L'or a régressé mais reste tout de même très proche des 1300 dollars, preuve que tout le monde ne croit pas au scénario qu'on veut nous vendre. Quant au pétrole, il reste au-dessus des 45 dollars. On peut même se mettre à nouveau à attendre les réunions de la FED, car il n’est  pas certain que les taux remontent à la fin de l’année… Pour l’instant le nouvel élu a d’autres chats à fouetter : il travaille à constituer son cabinet, et ça n’est pas rien. Ah, j’allais oublier : il a eu une conversation de huit minutes avec le Président français ! Enfin, pour terminer sur une note concrète, le Canada contrôle un peu plus ses frontières. En effet, de nombreux Américains affolés par la victoire de Donald Trump cherchent à rejoindre le pays de Justin Trudeau, au point d’avoir fait sauter le site de l’immigration d’Ottawa mercredi matin. La confiance règne !

 

 


DETRUMPEZ-VOUS !

Donald Trump

 

Seul contre tous !

Vous savez  ce qu’a fait Donald ( pas  le copain de Mickey,  l’autre) quand il a vu qu’il gagnait ? Il a ri ! (ouaf , ouaf, !).  Celle-là, depuis le temps qu’elle attendait, il fallait que je la fasse (de rat, dit le Chinois). Bon, reconnaissons que l’hypothèse de Fiorentino du Trump qui ne voulait pas gagner a  fait « splash ! ». On a beau détester le personnage et ses idées nauséabondes, il faut reconnaître le talent de l'artiste  et son énergie à 70 ans (ça, ça peut rassurer Juppé). Le  grand  blond a gagné seul, sans aucun appui, même pas celui de son parti. Le  fait est qu’il  s’est retrouvé seul contre tous : contre les Démocrates, contre les leaders de son parti, contre Obama, contre les élites, contre Wall Street, contre Hollywood, contre la Silicon Valley, contre l'Europe et même contre Jay Z et Beyoncé… C’est tout dire ! Il est tellement seul qu'on se demande même avec qui il va gouverner. Enfin seul n’est peut-être pas le bon mot. La vodka doit probablement couler à flots au Kremlin et wikileaks sabrer le champagne.

Pourquoi Trump ?

Les  docteurs en sciences politiques vont nous expliquer doctement (forcément) qu’il faut y voir là la grande colère des peuples, contre  la  globalisation, la mondialisation, patin-couffin… avec Marine Le Pen en première ligne suivie de la Méluche et pourquoi pas de notre Nicolas. Chacun veut y voir ce  qui l’arrange. C’est un peu faire fi de la réalité. La colère rend aveugle : en voilà un bon exemple.  Oui,  il y a une partie des américains qui est en colère : ce sont les « petits blanc » de la classe  moyenne qui n’ont toujours pas retrouvé leur niveau de vie d’avant la crise de 2008 et qui en ont payé largement le prix en déclassement social. Ceux-là ont été sensibles au discours populiste du candidat milliardaire, sans se rendre compte qu’ils seront les premiers à payer le prix de ses promesses. Mais, numériquement ils ne sont pas assez nombreux pour avoir fait gagner leur candidat. L’élection de Trump est donc un ultime avatar de 2008 et des subprimes. Est  venue s’y ajouter la déception des deux mandats Obama. Celui-ci n’a  pas  pu aller au bout de ses projets, empêché par un Congrès républicain qui n’a cessé de lui mettre des bâtons dans les roues. Les noirs et les latinos se sont probablement davantage abstenus et c’est autant de voix en moins pour Hillary. Enfin, dernière raison, les Démocrates ont présenté en face de Trump, une candidate usée par quarante ans de vie politique.  Et en plus, elle a eu le grand tort d’être une femme. Dans un pays encore très macho, c’était évidemment un handicap.

A quoi faut-il s’attendre ?

D’abord, que Trump sera rattrapé par la réalité. Il a déjà changé de discours. Le roi de la « télé réalité » n’a pas son pareil  pour changer de pied.  Dans son discours de nouveau président, il a changé diamétralement de ton à l’égard de sa concurrente qu’il traînait naguère dans la boue. Comme Reagan dont l’élection avait été l’objet de quolibets sur son incompétence, et qui s'était révélé ensuite un bon président, peut-être y aura-t-il une surprise Trump ? Cependant son programme, s’il est appliqué peut provoquer bien des dégâts. Si on se demande encore s'il y aura un « hard Brexit » ou un « soft Brexit », il ne peut y avoir qu'un « hard Trump ». Le moins qu’on puisse dire c’est qu’il n'a jamais été soft pendant sa campagne et on voit mal comment il pourrait le devenir alors qu'il devient le maître du monde. D’autant plus qu’il a remporté non seulement l’élection présidentielle  mais obtient en sus la majorité au Sénat et à la Chambre des représentants. Il pourra gouverner avec les deux chambres et disposera donc de tous les pouvoirs. L'Europe a déjà du mal à se faire  à l'idée de quatre ans de présidence Trump. Sa victoire doit être vue côté européen comme une très grande urgence maintenant pour nous de prendre en main notre propre destin, notre propre défense et donc notre propre politique étrangère. Nous n’avons que trop tardé, il faut rattraper ce retard. Le contraire de ce qui réjouit MLP. Les Mexicains verront peut-être s’ériger le mur de six mètres de haut le long de leur frontière. Quant au Canada, il va devoir réfléchir à la nécessité de construire son mur, lui aussi, tant le flot de « migrants » américains risque de le submerger.

Conclusion (provisoire).

Ce qui s’est passé aux Etats-Unis dans la nuit de mardi à mercredi est sans précédent. Il ne s’agit pas seulement d’un changement de majorité, il s’agit aussi du basculement d’un peuple de 330 millions d’habitants dans une orientation politique inédite et aventureuse. Les solides institutions américaines sont maintenant au service d’une vision originale, mais qui reste aussi inquiétante aujourd’hui que lorsqu’elle était énoncée pendant la campagne électorale. Donald Trump a prouvé des centaines de fois qu’il était imprévisible et bien que l’exercice du pouvoir soit de nature à le normaliser, on peut craindre qu’il mette en oeuvre les idées, souvent inapplicables, qu’il n’a cessé d’exposer.

Sa victoire est une surprise pour le monde entier. Des politologues très sérieux, d’excellents experts de la politique intérieure américaine, l’ensemble des gouvernements européens, ceux du Proche-Orient et de l’Asie, notamment du Japon, n’ont pas cru qu’elle fût possible. Elle reste aussi une humiliation pour le parti démocrate, pour son électorat, pour la presse et les sondeurs. Tous souhaitaient le succès de Hillary Clinton, peut-être parce qu’elle appartenait au monde connu. Alors, si une erreur d’analyse a été commise, elle est partagée par des centaines de millions de personnes. A un détail près quand même, toute l’Amérique n’est pas derrière le vainqueur, loin s’en faut, malgré sa défaite Hillary Clinton a fait 180 000 voix de plus que lui, ce qui peut générer une hostilité dans la rue,  compte tenu de la violence de la campagne. Il n’empêche, tout le  monde est saisi d’inquiétude, et même d’angoisse, comme en témoigne les titres de la presse en France. Donald Trump a tout à fait le droit de savourer son triomphe, celui-ci n’en est pas moins perçu comme un désastre.

L’argument de la colère n’est guère convaincant, parce que s’il existe un pays plein d’opportunités, où tout le monde peut se faire encore une place au soleil, c’est bien l’Amérique que laisse Obama. Non, ce n’est pas la colère du peuple qui a triomphé de la sagesse conventionnelle. C’est le populisme qui profite de la fragilité des démocraties. C’est la liberté, qui permet à chacun de jeter son bonnet par-dessus les moulins, la liberté d’un Trump qui a pu dire tout et n’importe quoi pour l’emporter, cette liberté des électeurs qui votent non en fonction d’une analyse, mais de leurs émotions. La démocratie de Madame Michu, en quelque sorte, celle du peuple contre les élites, celle qui proclame la supériorité de l’électeur sur l’élu… Le peuple le veut, courbons l’échine ! C’est toujours comme  cela que se terminent les expériences populistes. 

Voilà une leçon que les Français feraient bien de méditer pour 2017 avant de voter Macron ou Le Pen ...

 

 


UNE DICTATURE FASCISTE A LA PORTE DE L’EUROPE !

Erdogan

 

C’est un véritable régime fasciste  qui s’est mis en place en Turquie. 

Plus rien ne retient Erdogan depuis le pitoyable  coup d’état de l’été dernier. Celui-ci sert de prétexte  à  la  plus épouvantable répression qu’un pays puisse connaître.  Les purges sont menées au mépris des règles démocratiques les plus élémentaires et des conventions internationales.  Ce sont 160 médias qui ont été fermés, 35 000 personnes arrêtées,  des milliers de fonctionnaires révoqués, les  journalistes et les universitaires particulièrement ciblés et maintenant les dirigeants du principal  parti d’opposition pro kurdes placés en garde-à-vue. Le tout sur fond de manifestations « spontanées » de  soutien au président, qui promet  le rétablissement de la peine de mort et tient un discours inquiétant quant à l’histoire et aux frontières du pays. Tout cela rappelle aux anciens de sinistres souvenirs  de  « bruits de  bottes » en Europe, qu’il s’agisse  de  l’Espagne, de  l’Italie ou de l’Allemagne.  Vous voyez ce que je veux dire.

L’Europe regarde ailleurs.  

C’est pourtant un pays qui négocie son adhésion pour entrer dans l’Union. Du moins  parait-il  …  Angela Merkel est « alarmée » : on le serait à moins.  L’union européenne se dit « extrêmement inquiète » : avouez qu’il y a de quoi !  Mais que fait-on ? Federica  Mogherini (notre chef de la diplomatie de l’Union pour ceux qui ne le savent pas) n’a  prévu qu’une réunion des  ambassadeurs auprès d’Ankara. Bien faible protestation, Erdogan aurait tort de se gêner.  Même le gendarme américain  « profondément  préoccupé » n’envisage aucune sanction.  Bref, tout le monde fait profil bas. L’esprit de  Munich prévaut face au nouveau grand Mamamouchi qui nous nargue, sachant très bien qu’il a en main bien plus de  possibilités de représailles que les occidentaux n’ont de sanctions. 

Le chantage aux migrants.

C’est que Bruxelles ne tient pas  à ce qu’Ankara dénonce l’accord signé en mars qui permet de juguler l’arrivée des migrants du côté turc. La Turquie tient en main l’un des robinets migratoire et se sert de la crise des réfugiés pour faire du chantage.  L’Union européenne a aussi besoin de la  Turquie pour combattre Daech. Même si celle-ci ne joue pas un jeu très clair et en profite, au passage, pour régler quelques comptes  avec les Kurdes. Elle reste néanmoins une base arrière occidentale, à proximité de la Syrie, en mettant à disposition la base aérienne d’Incirlik.  Qu’on le veuille ou non,  elle reste un partenaire politique et il serait dramatique qu’elle se tourne vers  la Russie. D’où la prudence des Occidentaux.  Mais enfin, la faiblesse n’est jamais une bonne solution.

Une Europe impuissante.

Nous mesurons avec le jeu d’Erdogan toute l’absence d’autorité et de leadership d’une Europe livrée à elle-même et incapable de se projeter. Entre les sanctions russes et l’absence de réaction face aux Turcs, elle montre un vide existentiel.  L’Europe  n’a pas de politique extérieure. Et la France est bizarrement  très silencieuse,  elle si prompte habituellement à défendre les Droits de l’Homme. C’est que Pépère est plus préoccupé par sa candidature et trop occupé à inaugurer les chrysantèmes. Membre de l’Otan, membre du Conseil  de l’Europe, en négociation d’adhésion avec l’Union, la  Turquie est censée respecter les valeurs et les libertés fondamentales, qu’il s’agisse de la liberté  de la presse ou de l’interdiction de la peine de mort. Si Erdogan n’en a cure, alors il faut en tirer  les conclusions et les assumer. Seule l’Autriche est prête à siffler la fin de la partie en suspendant les négociations. Pour l’instant, les autres capitales ferment les yeux. Comme pour « Munich » : la lâcheté ne sera pas sans conséquences et nous aurons de toute façon le déshonneur. Nous n’avons en effet rien de bon à attendre d’un régime islamo-fasciste installé à notre porte.

 


LA DROITE RASSURANTE ET LA GAUCHE INQUIETANTE

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L’héritage d’un quinquennat pour rien.

Plus le temps passe, plus les raisons d’être inquiets s’accumulent. Et  encore, sans tenir compte de l’évolution de la conjoncture internationale très volatile et qui peut devenir beaucoup moins favorable d’ici six mois. Ce qui inquiète, c’est la dégradation continue de nos comptes publics, sciemment organisée par un pouvoir qui fait fi de toutes les alertes, qu’elles viennent de la Cour des Comptes ou du Haut Comité des Finances Publiques. Pas une semaine ne se passe sans un nouveau chèque sans provision. Tout le monde y est passé : fonctionnaires, petits retraités, étudiants, intermittents, … 1 milliard par-ci, 300 millions par-là ! Si on y ajoute les acrobaties financières du budget 2017 avec ses économies imaginaires, ses rentrées surévaluées et ses dépenses minorées, l’addition devient vertigineuse. Encore faut-il évoquer tous les « fonds » que le gouvernement assèche systématiquement et qu’il faudra reprovisionner : il y en a déjà pour près de200 millions d’euros. Quelques exemples : 25 millions sur l’établissement public de sécurité ferroviaire, 70 millions sur le fonds de prévention des risques naturels majeurs, 50 millions sur la caisse de garantie du logement locatif … Bref, on racle tous les fonds de tiroirs pour alimenter une dépense insasiable.

Comme il va manquer autour de 0,5 point de croissance, c’est encore 4 milliards d’euros qui manqueront à l’appel. Au bilan, toutes les décisions prises ces derniers mois représentent plus de 11 milliards d’euros de dépenses supplémentaires plus ou moins financées au budget 2017, 13 milliards d’euros pour le 2018 et pèseront encore pour 9,5 milliards d’euros en 2019. De quoi lester sévèrement le début du prochain quinquennat. Dans ces conditions, jamais la France ne parviendra à réduire son déficit en-dessous des 3% du PIB, ni en 2017, ni en 2018. Notre sous-président peut bien faire le fanfaron et proclamer qu’il a redressé le pays, les Français l’ont déjà destitué dans les faits, avec 3 ou 4% de bonnes opinions. Difficile de faire pire ! En attendant, on se demande bien ce que fera le vainqueur de la présidentielle une fois élu avec untel boulet financier aux pieds, déficit public colossal et dette faramineuse.

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Une droite rassurante.

Le principal enseignement du débat de jeudi dernier est que personne, en définitive, n’a perdu le contrôle de ses nerfs et que même les assauts désagréables n’ont pas nui à la bonne tenue de l’échange. Ce qui n’est pas un fait sans importance si on veut tenir compte des sept caractères très différents. Nicolas Sarkozy, en particulier, a réussi à rester digne pendant toute la soirée, ce qui montre que non seulement il a mûri, mais est capable de descendre dans l’arène démocratique et d’en jouer le jeu, ce qui n’est pas évident quand on a été président de la République. Alain Juppé, égal à lui-même, a continué à tenir un discours toujours aussi transparent et honnête. Nathalie Kosciusko-Morizet a éclairé le débat de quelques réflexions assez drôles. Jean-François Copé, qui n’a plus rien à perdre, a choisi l’humour, et même le lapsus comique. Quant à François Fillon, on doit toujours garder à l’esprit que son programme est le plus complet et le plus abouti. Il n’est pas du genre à fendre l’armure, mais il donne une bonne impression de solidité. Dans les sondages, il est passé devant Bruno Le Maire, qui était censé changer la donne par sa jeunesse et sa personnalité, mais il n’arrive pas à décoller.

Evidemment, on ne peut pas prédire avec certitude que le troisième débat ne provoquera pas une mêlée générale, quand ceux qui savent qu’ils n’ont pas une chance d’être désignés joueront leur va-tout. Cela a peu de chance d’arriver. On sait déjà que la primaire rassemblera entre 2,5 et 3 millions d’électeurs. C’est pourquoi il était indispensable qu’Alain Juppé s’explique sur la nature du soutien de François Bayrou. En effet, le point chaud se situe bien là : il ne fallait pas donner à Nicolas Sarkozy un prétexte valable pour qu’il conteste le résultat du scrutin. Sa promesse de soutenir Alain Juppé s’il est désigné montre qu’il est dans un état d’esprit responsable, qui n’est pas surprenant de sa part. On se souvient de la dignité et de l’élégance de son départ de l’Elysée en 2012. Non seulement l’alternance est au bout du chemin, mais elle peut désormais se produire dans un climat apaisé. Et ça n’est pas rien !

L’heureux élu de 2017 aura-t-il la tentation de considérer qu’un peu de déficit supplémentaire ne serait pas bien grave que ce serait une grave erreur. Les baisses d’impôts et de charges sont nécessaires et il faudra inévitablement engager des dépenses nouvelles : pour les financer sans provoquer la catastrophe financière, il faudra d’autant plus de réformes et d’économies.  Et si l’on veut qu’il n’y ait pas une nouvelle fois de déception des Français, il vaudra mieux annoncer la couleur, faire peu de promesses et ne garder que celles susceptibles d’être tenues.

Le « moins disant » dans la primaire n’est pas forcément le plus mauvais candidat !

 


RETOUR SUR LE 2ème GRAND DEBAT

Débat primaire 2

 

C’était plus animé, mais au détriment du fond.

Ainsi le temps imparti à l’éducation a été sérieusement escamoté.  Dommage, c’était un sujet central.  On a passé beaucoup trop de  temps sur le cas « Bayrou ». A ce sujet, on peut dire que Nicolas Sarkozy a réussi son coup, mais sans déstabiliser Alain Juppé. Les esprits chagrins ne retiendront que les chamailleries, les optimistes les nombreux points d’accord entre les candidats. 

Mon avis (qui n’engage que moi) :

L’émission a été globalement réussie, assez  bien animée, sauf peut-être le passage avec Michael Darmon, plus confus. On a passé  trop de temps à revenir sur le quinquennat de Sarkozy, mais c’est la faute de trois candidats. Le  bilan : deux candidats ont survolé la soirée et sont au-dessus du lot, Alain Juppé et François Fillon. L’ancien président, Nicolas Sarkozy, ne démérite pas par sa connaissance parfaite des dossiers et tire son épingle du jeu sous le tir croisé dont il a fait l’objet.

Le cas par cas :

Alain Juppé : il brille déjà par son élégance, vestimentaire et intellectuelle. Il est clair et évite habilement les flèches qui lui sont adressées sans jamais se départir de sa sérénité. Le procès en mollesse fait chou blanc et il montre ses muscles quand il faut. Un exercice parfaitement maitrisé, donc. Il y a peu de chance que son statut de leader soit remis en cause par ce débat.

François Fillon : toujours aussi précis et documenté, en restant concis. Campe sur son gaullisme de « rassemblement » ce qui lui évite de tomber dans les questions pièges. Avec son anaphore finale, (est-ce de l’humour anglais ?), il a pris un risque : celui de faire résonner le  « moi, président » de sinistre mémoire. Néanmoins, il devrait marquer des points sur le cœur de cible à droite. Il améliore son statut de "présidentiable".

Bruno Le Maire : à l’aise, c’est  l’un des animateurs de la soirée avec son verbe soigné. Son ton incisif met finalement en valeur Nicolas Sarkozy qu’il met en cause trop souvent, directement ou indirectement. A l’écouter, on regrette qu’il n’ait pas été aux manettes au moment de la crise de 2008 ! Trop facile. Toujours pas convaincant sur les mérites de la baisse des impôts qu’il promet.

NKM : elle était en forme ! Visiblement elle a un compte à régler avec Nicolas Sarkozy : elle n’a pas digéré son éviction et le « Grenelle de l’environnement » reste son « grand œuvre ». Sauf qu’on n’est  pas là pour dézinguer le voisin mais présenter son projet, ce qu’elle fait superficiellement. Elle marque sa différence, c’est tout !

Nicolas Sarkozy : c’est quand on l’attaque qu’il est le meilleur ! Du coup il ne peut pas vraiment développer ses propositions. Un peu étouffé par les morsures dont il fait l’objet pendant le débat , elles renforceront son statut plus qu’elles ne l’affaibliront auprès de son électorat. Sa stature d’Homme d’Etat transparait à plusieurs reprises, sur les  migrants,sur les relations internationales. Il réussit à démontrer que Bayrou ne peut pas avoir un pied dedans et un pied dehors. Calme, et plus détendu qu’au premier débat, il s’en sort bien. Aura certainement marqué des points.

Jean-Frédéric Poisson : il reste l’opni de la soirée. S’il fallait lui donner une palme, ce serait celle du plus « décalé ». On retient qu’être « chrétien démocrate »,  c’est être très à droite et anti-européen. Quelques réflexions frappées au coin du bon sens ne font pas un « président ».

Jean-François Copé : de loin le plus agressif de la soirée, notamment à l’égard de l’ancien président.  Donneur de leçon, il devient vite fatiguant.  Chaque fois qu’un mot commence par « a », on se demande s’il va le sortir. C’est moi, moi et moi… ça se soigne !

La primaire de la droite et du centre commence à tourner en rond.

On se demande à quoi pourra servir le troisième débat. On sait déjà tout ce qu’on doit savoir sur les candidats amenés à se répéter. Le nombre reste un handicap parce qu’il ne permet pas l’approfondissement des réponses.  Il faudra attendre celui de l’entre-deux tours ? Finalement, en dehors des règlements de compte qui font le bonheur de quelques-uns, la confrontation ne sert pas à grand-chose. Je n’y vois qu’un seul mérite : l’excellent niveau de tous par rapport à ce qu’on observe à gauche. La relève est manifestement de ce côté-là.  Pour 2017 avec certitude et on a même de la réserve pour 2022 …