LE RETOUR DU « POLITIQUE »
08 décembre 2016
Eloge de la démocratie représentative.
La démocratie représentative n’est pas morte. Certes, on vous dira que les partis politiques chargé de l’organiser ne vont pas bien. Mais excepté le parti communiste dans les années cinquante, qui peut me dire quand ils allaient bien. Dans notre pays, à la différence de l’Allemagne notre voisine, ils ont toujours eu des effectifs étriqués, à l’image de nos syndicats. Ils n’en sont pas moins utiles pour autant. Bien sûr, il y a les périodes de vaches maigres, comme celle que vit le PS avec un trou d’air phénoménal dans les adhésions. Cela peut se comprendre à la vue du spectacle auquel se livrent ses leaders et surtout faute d’avoir fait son aggiornamento. Tant qu’il ne tranchera pas entre la vieille garde marxisante et ses vieilles lunes et un projet clairement social-démocrate à l’allemande, il en restera à ses querelles intestines. La crise du PS est d'abord une crise de projet. De l’autre côté, « Les Républicains » se portent plutôt bien et pourtant le parti revient de loin, il aurait pu même disparaître sous les effets conjugués de la guerre fratricide Copé-Fillon et de l’affaire Bygmalion. Mais voilà que la primaire qu’il a su organiser correctement, avec 80 000 bénévoles dont il a fourni le gros des troupes, lui donne un coup de jouvence et un apport d’argent pour la campagne qui est le bienvenu. Le voila muni d'un projet et d'un chef pour le mettre en oeuvre. N’en déplaise aux grincheux, la démocratie fonctionne. Les Français se méfient des partis, c’est vieux comme De Gaulle. Mais il en faut. Et je ne crois guère aux initiatives qu’on voit fleurir ici et là sur internet, ou mises en scène comme la candidature Macron. Elles ne peuvent être que l’écume de la démocratie, parce que ceux qui portent ces initiatives ne croient à rien. Et ils ne sont pas seuls à se servir des réseaux sociaux. Les partis traditionnels savent eux aussi y être très présents par différents biais. On découvre ainsi, par exemple, que François Fillon a utilisé des logiciels sophistiqués de ciblage tant pour le porte-à-porte que pour les messageries électroniques.
La démocratie connait des hauts et des bas.
S’il y a bien un peuple difficile à satisfaire, c’est bien le peuple français. Sa mentalité y participe : soif d’absolu, goût pour la rhétorique, attachement à la théorie et pragmatisme atrophié, contestation systématique... Les Français sont attaché aux promesses et de ce fait ils seront toujours déçus, même quand elles sont tenues, parce qu' alors ils ne le croient pas. Qui sait que Nicolas Sarkozy a tenu plus de 80% de ses promesses faites en 2007, malgré la crise de 2008. Il a été jugé sur le chômage que sa politique avisée n’avait pas eu le temps de faire reculer suffisamment. On en déduit alors une incapacité à résoudre les problèmes. Il est facile d’imaginer les dégâts que peut faire un quinquennat comme celui qui se termine : là, on peut dire que les promesses n’ont pas été tenues, ni celles faites pendant la campagne de 2012, ni celles faites depuis. La conséquence, c’est que l’électorat de gauche est désabusé. Je voudrais attirer l’attention sur une précaution qui n’est jamais prise dans les jugements, y compris par les politiques ce qui est inexcusable comme le sont aussi les médias : la part du contexte. On devrait toujours resituer dans le contexte du moment. On préfère jouer sur la faculté d’oubli et l’émotion. C’est ça qui tue la politique ! Et les réseaux sociaux n’ont rien arrangé : le faux y circule bien plus que le vrai et les Dr. Yfaucon et Yaka y pullulent. De quoi déboussoler le citoyen lambda. Rappelons ici que la politique doit faire avec la réalité et que celle-ci est mouvante : la politique n’est donc que l’art du possible.
Plus rien n’étonne.
Les citoyens français s’intéressent médiocrement aux convulsions historiques du pouvoir en place créant d’étranges situations : en quelques jours, le président de la République a renoncé à un second mandat, son Premier ministre a démissionné, et a été aussitôt remplacé. Les événements politiques n’ont peut-être jamais été aussi surprenants depuis la création de la Vème République et jamais, dans le même temps, ils n’ont eu moins d’influence apparente sur notre vie quotidienne. Car, au fond, le sujet d’agacement qui est dans les têtes, c’est plutôt la restriction apportée au trafic automobile, imposée avec entêtement par une maire de Paris incapable de redescendre de sa planète écolo-bobo. L’effondrement de nos gouvernements ne nous inquiète plus, les dirigeants passent mais notre routine quotidienne n’en est pas affectée. On peut y voir un signe fort du déclin de la politique, alors qu'en réalité nous sommes protégés surtout par la solidité de nos institutions. Nous assistons à une fin de règne et les Français en ont bien conscience, c’est pourquoi ils ne s’inquiètent pas. Ils savent que dans moins de six mois ils auront la parole et que le pays retrouvera un gouvernement stable pour les cinq prochaines années.
La vérité vaut toujours mieux que la démagogie.
Le déclin de la politique est lié au rejet de la réforme, il est induit par le marasme économique, par le chômage, par l’accroissement des inégalités. Pour changer les choses, pour échapper à la pente qui nous fait glisser vers la régression, il faut qu’une nouvelle direction nous propose des réformes drastiques. Il faut aussi, et surtout, que les gouvernés acceptent les propositions courageuses de leurs gouvernants. Le retour du « politique » va avec la vérité et un corps de pensée. Ce n'est pas pour rien que près de 70% des 4,2 millions de votants à la primaire ont voté pour François Fillon. C’est le chemin qu'il veut emprunter, comme Gerhard Schröder l’a fait en Allemagne. Ce n’est pas le plus facile. Il y faudra beaucoup de pédagogie pendant la campagne et pour cela, lever une armée de porteurs de son projet pour ne pas laisser place au démolissage systématique des Cassandre de tout poil. C’est là que le parti est utile avec sa force de frappe militante. Il faut l’emporter d’abord sur toutes les forces de la conservation qui vivent sur des acquis considérés comme inaliénables. Il faut l’emporter aussi sur le populisme de l’extrême-droite toujours prête à faire feu de tout bois et à changer de discours. Elle ne cherche pas des solutions sérieuses, elle veut surfer sur les mécontentements. C’est sur la vérité et une pensée qu’un consensus peut s’établir. Car il n’y aura pas de renaissance sans consensus.
Plutôt que vous en prendre à la maire de Paris vous feriez mieux de vous en prendre à tous les politiques de droite comme de gauche qui ont favorisé le marché du Diesel qui est un émetteur important de particules fines et cela nous le savons depuis des décennies.
Sous prétexte que la Maire de Paris est de gauche vous considérez qu' elle n' est pas compétente. Il y a 40 ans on traitait les écologistes de doux rêveurs mais là maintenant la pollution est bien présente .
La circulation alternée est une décision fine comme les particules mais c' est une décision courageuse et probablement nécessaire .
Rédigé par : Chris | 09 décembre 2016 à 09:10