EN REVENANT DU JOURNAL
01 décembre 2016
J’aurais dû écrire, « en revenant d’acheter le journal ». Mais chez nous quand on pose la question, c’est : « T’es allé au journal ? », comme on « va aux commissions » … Alors, « on revient du journal ». J’aime bien aller acheter le journal, à pied bien sûr : c’est ma promenade quotidienne et elle est particulièrement agréable les jours de soleil d’automne comme aujourd’hui. Et c’est fou ce que marcher peut irriguer le cerveau et le nombre de pensées qui viennent en cheminant. Et aujourd’hui, il y en a une qui tournait en rond dans ma tête. Il fallait que je la fasse sortir. Le sujet n’est pas original : la primaire de la droite qui s’est terminée dimanche dernier. Je ne suis pas encore revenu de son succès.
Mea Culpa.
Je dois aux lecteurs du bloc-notes un mea culpa. Ceux qui me connaissent savent que je n’étais pas partisan de cette primaire. Et j’avais même décidé de ne pas aller voter. Peut-être parce que je trouvais qu’on imitait trop le PS et je pensais que cela ne correspondait ni à notre culture, ni à nos institutions. J’étais certain que les électeurs de droite seraient peu enclins à se montrer pour aller voter au grand jour, particulièrement dans notre région où la discrétion sur les idées est de mise. Et puis, militant engagé, je trouvais saugrenu de ne pas faire confiance à notre parti politique pour désigner son représentant : à quoi bon militer et payer une cotisation si c’est pour donner le pouvoir à ceux qui ne s’engagent jamais. Après tout, le parti, selon notre constitution, est fait pour organiser la vie démocratique. Et puis, traumatisé par l’expérience de l’élection du président de l’UMP, j’étais persuadé que l’amateurisme du scrutin déboucherait sur la même guerre de tranchée … Rien ne s’est déroulé comme je le pensais. D’abord la campagne a été digne et les candidats ont respecté le minimum de convenances entre eux pour signifier qu’on était bien « en famille ». Mieux, les débats télévisés ont permis de mettre en lumière les meilleurs. Enfin, les conditions d’organisation du vote, c’était la sécurité « ceinture et bretelles », particulièrement encadrées : bravo la « haute autorité ». Aussi, quand ma femme qui tenait un bureau de vote (elle était plus déterminée que moi) m’a téléphoné pour me dire que les gens faisaient la queue pour voter … Je me suis résolu à participer à la « fête ». Il faut que nos compatriotes de droite et du centre en aient vraiment ras-le-bol de la gauche pour avoir manifesté une telle détermination. Et si nous avons vu passer quelques figures bien connues de la gauche locale venir signer sans vergogne la « charte des valeurs de la droite… » -quelle éthique !- nous avons découvert bien des voisins dont on n’imaginait pas leurs sympathies aussi affirmées, qu’ils manifestaient par un sourire de connivence de bon aloi.
Le bloc-notes entre en campagne.
Jusque-là, j’ai pris soin de garder au maximum l’esprit de famille en gardant un maximum de bienveillance à l’égard de tous les candidats, tout en distribuant, ici ou là quelques bons ou mauvais points. Il était important que chacun garde sa liberté de choix. Je voulais aussi, par une sorte de neutralité, préserver le positionnement en faveur du vainqueur, quel qu’il fût. L’essentiel étant à mes yeux de mettre fin à cinq ans d’errements pour notre pays. C’est François Fillon le vainqueur : dont acte. Le fait que ce choix me comble n’intéresse que moi. L’important maintenant c’est de participer à la campagne électorale et de faire en sorte qu’elle soit victorieuse. Le bloc-notes compte bien apporter sa contribution, n’oublions pas qu’il est né un jour d’octobre 2006 (et ne vous demandez pas pourquoi…) !
Commentaires