TOHU BOHU POLITIQUE
30 novembre 2016
A suivre vendredi, l'interview exclusive d'une personnalité du Maine-et-Loire pour le bloc-notes.
Un pompier-pyromane nommé Manolito.
Manolito a publié un article dans « Le Journal du dimanche » où il laissait entendre qu’il était prêt à se lancer dans la primaire socialiste. Il a ainsi déclenché une tempête que François Hollande semble provisoirement avoir apaisée lors d’un déjeuner lundi avec son Premier ministre. Mais on n’est pas plus avancé, sinon que le pyromane a dit devant les députés, avec une langue de bois super ligneuse des plus convenues, qu’il n’y avait pas de crise de régime au sommet de l’Etat ! Le Catalan serait-il un taureau sans c….es, un bœuf quoi ! Car on ne sait toujours pas si « patapouf » sera candidat à un second mandat, si Manolito se présentera ou non, contre son patron ou non, ni si l’une ou l’autre des deux têtes de l’exécutif passeront ou non par la primaire socialiste. Confusion totale.
La malaise politique créé est profond mais, paradoxalement, le remède trouvé par le locataire (provisoire) de l’Elysée a été simpliste (en théorie) : une bonne conversation devant un non moins bon repas. Etrange tour de passe-passe qui ne trompera personne. Désinvolture d’un président de plus en plus en sursis ; cyclothymie du Premier Ministre qui nourrit sans cesse alternant propos de révolte et discours d’allégeance ! Un accord serait donc intervenu : qui peut croire ce boniment ? Reste une certitude : le président a bel et bien l’intention de se présenter, et il passera par la primaire parce qu’il a naguère donné son accord pour qu’elle soit organisée. Il lui est difficile de revenir en arrière. Auquel cas, Valls aurait la main pour contrôler le PS, ce qui est son but. On aurait quand même pu éviter le vaudeville qui ridiculise un peu plus l’exécutif. Ce n’est pas à droite qu’on s’en plaindra.
Le FN-CGT.
La victoire de François Fillon ne fait pas les affaires du parti à la rose bleue. D’ailleurs il pourrait changer de symbole et adopter une faucille et un marteau sur fond bleu. Car le discours tenu par les hiérarques du parti d’extrême droite dimanche dernier ressemblait terriblement à celui de Georges Marchais ou d’Henri Krasuki : « ultra libéralisme, droite réactionnaire, classes populaires, européiste, patin-couffin…. ». De quoi faire écumer le « vieux » tenu à l’extérieur, dont l’anticommunisme était viscéral. L’influence des gauchistes infiltrés dans la machine frontiste, à commencer par le sémillant Florian, décidément prend le dessus sur la teinture nationaliste. On passe ainsi du national-socialisme au national-communisme. Un glissement que le corps électoral dit « patriotique », qui sait avoir de la mémoire, ne cautionnera pas. Le discours sur les valeurs du candidat de la droite et du centre a commencé d’être entendu dans la France rurale, et on a pu le vérifier aux scores qu’il a obtenus dans les nombreux petits villages où le FN avait fait une percée. Cela n’a pas échappé à Marion qui a commenté : « c’est le plus dangereux » dès avant le second tour et lui donne du grain à moudre contre Tata. Déjà les premiers sondages montrent cette érosion. Ce ne sont que des « instantanés », mais ils sont pris très au sérieux à la direction du parti d’extrême-droite qui cherche la parade contre un vainqueur qu’elle n’avait pas prévu. D’où ce discours outrancier. Mais remplacer une diabolisation par une autre n’est pas un remède ni une stratégie, c’est la manifestation d’un désarroi et d’un doute sur la ligne à suivre et surtout sur le programme. Désormais, la « France apaisée », c’est François Fillon qui la porte, pas Marine Le Pen ! Il n’a plus qu’à suivre sa route sans en dévier d’un millimètre, comme il l’a fait depuis deux ans. Manifestement, c’est ce que l’électorat de la droite et du centre attend de lui. Il aurait tort d’en changer pour écouter les sirènes des démagogues de l’intra-périphérique.
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