HISTOIRE

RENAISSANCE ET RECONCILIATION !

Daniel Houlle001

A mes amis de la droite et du centre, 

Notre parti est vivant.

Encore convalescent mais il reprend des couleurs. Chaque jour qui passe montre combien le procès en radicalité fait par certains était dérisoire et dénué de fondement, et un prétexte alimenté par des intérêts personnels pour lui tourner le dos.

Dans la crise que traverse notre pays et où nous a conduit la politique inepte du « en même temps » d’Emmanuel  Macron, l’échéance européenne est une belle occasion de lui démontrer  qu’il y a une autre voie que son mortifère affrontement avec Marine Le Pen.

Le moment est venu de tourner la page de l’année 2017 et de ses turpitudes de tous ordres. Chez « les Républicains », une nouvelle génération s’est levée pour relever le défi de faire vivre une nouvelle droite, humaine, fraternelle et libérale, largement ouverte sur toutes ses sensibilités. La  composition de la liste de François-Xavier Bellamy en témoigne.

Le moment est venu d’accompagner ce mouvement en nous rassemblant. Cessons de jouer à « cinquante nuances de Républicains »,  si c’est pour dire la même chose chacun de son côté dans le but de préserver un petit pré carré, attitude qui ne pourra déboucher que sur des déconvenues pour tous.

Le moment est venu de la réconciliation, c’est la condition d’une renaissance durable.

La désignation de François Xavier Bellamy comme tête de liste pour les élections européennes est une belle illustration de l’attachement à nos idéaux humanistes et européens de toujours.

L'alternative est à droite.

Amis de la droite et du centre, ne nous laissons pas leurrer par les discours séduisants d’un président qui ne comprend toujours pas le pays qu’il gouverne. Le « nouveau monde » devait effacer le clivage droite-gauche, il resurgit au sein même de sa majorité. Le « progressisme », vieux concept emprunté à la doxa communiste, devait ouvrir le chemin de lendemains qui chantent : il a débouché sur la jacquerie des « Gilets jaunes ».

Le gouvernement pratiquerait une politique de droite, mais ce n’est que la continuation de la politique socialiste de Hollande, la centralisation technocratique en plus accentuée. On n’est pas de droite quand on augmente les dépenses de  50 milliards d’euros, on vote  un budget avec 100  milliards de déficit, on reporte toujours  les  économies  qui permettraient de baisser la dépense publique, on massacre  la  politique familiale, on taxe toujours plus les classes moyennes aisées,  on propose d’empiler les agences et les technostructures de l’Union européenne… avec  à la clé des taxes en plus. Y avait-il besoin de dépenser 12 millions d’euros dans un « grand débat » pour découvrir ce que les parlementaires « Les Républicains » dénonçaient et réclamaient depuis des  mois face à  une majorité sourde et arrogante : l’urgence d’une baisse des impôts, la justice fiscale, la prise en compte des territoires notamment pour la santé ? 12 millions d’euros pour que le Premier Ministre redécouvre l’Amérique et enfonce des portes ouvertes !

« Les Républicains »  ont tiré les leçons de leurs défaites de 2017. C’est  une nouvelle droite qui émerge, ferme dans ses convictions,  fidèle à ses valeurs humanistes, lucide sur les difficultés  du pays,  consciente de sa responsabilité sociale et motivée pour y apporter les remèdes avec un discours de vérité. Elle est la seule formation politique à proposer un plan de réduction des dépenses de 20 milliards d’euros par an, documenté et chiffré, préalable à toute baisse de la fiscalité.

A l’occasion de l’élection des députés  au Parlement européen, elle fait la démonstration de son sérieux : elle est la seule formation politique à proposer un programme réaliste de 75 propositions détaillées, dont l’objectif est de redonner du sens  à la construction européenne. Des propositions qui ne cherchent pas une « Renaissance » mais la « réconciliation » avec les peuples par leur caractère concret et applicable.

Le 26 mai, c’est une nouvelle  page de l’histoire de notre parti qui va s’écrire, pour  le succès de  la France en Europe et de l’Europe dans le monde. 

Ensemble, soyons au rendez-vous !

 

 


LA SEMAINE D’ARCHIBALD

Haddock cons

 

Soutien implicite ?

Les déclarations de Giscard sont toujours éclairantes. Dans les colonnes du « Parisien », il décrit les  grands enjeux de  l’élection européenne. Il  estime que l’échéance électorale n’est pas destinée à régler un certain nombre  de problèmes (comprenez  les  Gilets  jaunes ou les changements que le  parlement européen n’a pas le pouvoir d’accomplir). Il est contre une armée européenne, il faut renforcer les  frontières de l’espace Schengen contre l’immigration, il  est  pour une Europe confédérale puissante, il soutient une candidature de l’Allemagne au Conseil de Sécurité de  l’ONU et pas question que la France abandonne le sien… Des points essentiels qui rejoignent le programme défendu par François-Xavier Bellamy et  la  liste LR !

LR, 50 nuances…

Xavier Bertrand, Président des Hauts de France, a  quitté le parti après l’élection de Laurent Wauquiez : « Je ne crois plus aux partis  politiques,  parce que dans les partis politiques on est obsédé par la  conquête du pouvoir, par garder le pouvoir et  on ne s’occupe  pas des idées ». Mais ce discours n’est-il pas adapté  justement à sa situation personnelle d’élu avec des voix socialistes…  Sinon,  si vous l’écoutez bien, ce  qu’il raconte sur  les retraites, sur la décentralisation, etc… c’est du pur LR.  On ne se refait pas.

Cacophonie européenne.

Un débat à 12 avec des temps de parole de 1 mn par question, c’est mission impossible !  Surtout quand tout le monde parle en même temps.  Pas certain que cela incite nos concitoyens à aller voter. On retient l’élégance verbale de Bellamy, le déluge oratoire de Bardella, l’erreur magistrale de Dupont Aignan qui multiplie par deux  le nombre des immigrés  accueillis par l’Europe, les suppliques de Glucksman  à l’union de la  gauche. Asselineau n’a rien à faire là, il est contre tout. Les  Verts  sont bien verts et croient toujours au paradis  vert des bisounours verts. Hamon est toujours aussi austère, et Loiseau a confirmé ce qu’elle était, une technocrate froide sans empathie avec  le charisme d’une huître. Pour le crédo on a eu Lagarde… Le communiste est bien rouge et Philipot toujours aussi antipathique. Quant à la France insoumise on l’a reconnue à la faconde mélenchonnienne dans une petite brune bouclée, mais à  part ça …

Cafouillage.

L’âge de départ à la retraite,  c’est comme le  calcul de l’âge du capitaine : complexe. Il  y a les  partisans du maintien des 62 ans, il y a ceux qui acceptent un léger recul et il y a ceux qui brisent vraiment le tabou et  demandent  qu’on aille jusqu’à 65 ans.  Dans  la majorité LRem c’est l’effervescence, au gouvernement on n’est tout sauf clair et même Jupiterion  a entrouvert la  porte du recul de l’âge. De quoi mettre Delevoye hors de lui au point de  poser sa démission sur la table ! Ouh, là, là …. Dur, dur, le ni de droite, ni de gauche.

Intox du JDD.

On nous avait  dit que la droite et la gauche, c’était le monde ancien. Alors pourquoi dans le JDD  d’aujourd’hui, cet  article  qui titre : « Le  pack de droite  montre ses muscles »,  citant Philippe, Le  Maire et Lecornu… Sous prétexte qu’ils sont venus de LR. Mais ils ont renié leurs convictions et  font une politique de gauche depuis qu’ils sont au gouvernement. Et quand Darmanin annonce la baisse des impôts,  c’est à la fois un mensonge et toujours la même rengaine : si baisse il y a,  ce sera toujours pour les mêmes, ceux qui touchent, et compensé  par une hausse pour les autres ! Rappelons-nous que la « baisse » de 2018 s’est traduite par 4,5 milliards d’impôts  en plus pour les ménages. On cherche toujours vainement  une proposition de baisse des dépenses publiques. Sauf celle de Wauquiez, bien sûr.

Une huître vieille de 30 ans et pesant plus d'1kg a été retrouvée en Vendée.

Pour se changer  les idées : deux jeunes Vendéens âgés de 10 ans ont fait une trouvaille assez incroyable il y a une semaine. Ils ont déniché une huître géante dans un parc à huîtres de Talmont-Sainte-Hilaire, près d'une rivière. Un mastodonte qui pèse 1,3kg et mesure 27 centimètres ! Ce coquillage pèse habituellement en moyenne 60 à 80g. La famille a décidé de l'adopter !

Et aussi …

Brexit : le rythme des départs s’intensifie à la City de Londres. Les entreprises britanniques stockent comme en temps de guerre.

​​​​Pôle emploi confirme qu'un chômeur sur cinq touche plus que son ancien salaire.

Emmanuel Macron a achevé sa tournée de jouvence auprès des maires corses.  Ouf !

Le grand débat national a coûté 12 millions d’euros à l’Etat. Ah, quand même ! Et ça met l'heure verbale de Macron à combien ?

Automobile : le budget toujours plus lourd. L'entretien et les taxes sur le carburant font grimper la facture des voitures essence. Retour à la case départ ?

...

 


BAISSER LES IMPÔTS !

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A force de le répéter, « Les Républicains » vont-ils se faire voler  l’idée ?

Il semble que le pouvoir ait pris en compte le danger d’un discours qui reçoit un écho  dans les classes  moyennes et pas seulement. Après avoir laissé ses ministres et autres  responsables lancer toutes sortes de ballons d’essai de hausses possibles, dans le droit fil des  travaux de France Stratégie ou de Terra Nova, le  voilà qui commence  à mettre des contrefeux. Ainsi, nos deux turlupins  des finances, Darmanin et Le  Maire ont-ils fait la « une » des Echos en annonçant  « une baisse de la pression fiscale d’ici 2022 (année de l’élection présidentielle)   plus forte que prévue. » De quoi se demander si c’était bien de notre pays qu’il  parlait.  Ont-ils été touchés par la grâce ?  S’agit-il d’un  miracle ? Ont-ils senti qu’il y avait urgence ?

Encore de la com’ !

Voyons voir ce qu’ils annoncent : d’abord  une révision de la croissance à la baisse de 1,7% à 1,4% de 2019 à 2022. Difficile de faire autrement compte tenu des résultats obtenus et du contexte. Ils auraient pu éviter de se vanter du fait que la croissance française est supérieure à celle de nos partenaires... C’est peut-être  bien vendre la  peau de l’ours  avant de l’avoir vendu.  Ensuite, ils  se  donnent comme objectifs : chômage à 7%, stabilisation de la  dette,  baisse du déficit (100 milliards aujourd’hui) mais moins ambitieux qu’auparavant. Pour les impôts, c’est encore un peu « demain on rase gratis » : baisse de l’Impôt sur les sociétés à 25% en 2022, suppression intégrale de la taxe d’habitation d’ici 2021  et  baisse d’impôts sur  le revenu pour les classes moyennes dites « inférieures »…  Donc,  ceux qui restent, les  classes moyennes plus ou  moins aisées, vont s’en prendre plein la poire ! Le  cauchemar continue ! En corollaire, comme la Taxe d’Habitation abritait la  taxe audiovisuelle, voilà  qu’on s’aperçoit qu’elle va coûter cher à collecter,  trop  par rapport à ce qu’elle produit : encore une improvisation ! Il est donc probable qu’elle soit supprimée  sans qu’on sache vraiment  par quel prélèvement elle sera  remplacée. Mais en vérité, tout ça c’est encore de la com’. Chaque année, les mêmes nous promettent un effort structurel promis pour … dans deux ans ! D’ailleurs pour baisser les  impôts, il faudrait commencer  par baisser les  dépenses, et sur ce chapitre-là, ils sont plutôt  muets.  Le budget 2019 ne comporte que très peu d’économies structurelles et reporte  l’effort à 2020 voire 2021.

Par ici la sortie !

On attend avec impatience ce que notre « beau parleur » va avoir retenu de ses heures interminables de conciliabules (ça a coûté 12 millions d'euros quand même). Mathieu Laine, essayiste libéral macroniste, dans une tribune publiée aujourd’hui par le Figaro, parie sur un virage « libéral », une mutation du progressisme vers un un macronisme pariant davantage sur les baisses d’impôts, la réduction de la dépense publique, la sécurité et la réduction des inégalités par l’école plus que par la redistribution. Avec en ligne de mire, une nouvelle disruption sur le territoire de la droite, à la fois pour la piéger sur son programme et  par contrecoup l’annihiler définitivement. Le Président percevrait désormais les attentes légitimes de la classe moyenne. Comme il est capable de tout, cette nouvelle tentative de hold-up à droite  est  à prendre au sérieux. Néanmoins, il faudra qu’il compte quand même avec  son entourage et sa majorité largement venue de la gauche et qui attendent « un virage social ». On saura vite ce qu’il trame  dans sa solitude. Il pourrait tenter de brouiller les cartes avant le 26 mai,  conscient que sa dame « cui-cui » a du mal  à faire  prendre son envol à la liste bariolée qu’elle dirige par délégation. Le problème, c’est sa sincérité : pourra-t-on avoir confiance  dans cet esprit sans convictions, mais suffisamment plastique pour épouser successivement toutes les postures ? Macron  prêchant la pleine récompense du travail, du mérite et de l’effort, le recentrage sur l’Etat régalien en proposant une nouvelle étape de la décentralisation ? Il pourrait se parer des plumes du paon en apparaissant comme  le vainqueur non des Gilets jaunes mais des égarés violents, communiant dans la même haine anti-riches. Comme toujours avec lui, il n’est pas certain que les mots soient suivis d’effets. Il appartiendra à la droite d’être elle-même, et comme au judo, si Macron pousse un peu trop, le tirer très fort à elle pour le déstabiliser. Notre électorat est prévenu : il est possible qu’on cherche encore à le duper un peu plus.  

Pas de liberté sans « détechnocratisation. »

Car pratiquer le libéralisme qui passe par l’Etat, ce n’est pas du libéralisme. Tant que les hauts fonctionnaires de Bercy garderont la main, il ne faut guère espérer des marges de manœuvres pour nos entreprises autres que celles qu’on voudra bien leur concéder,  sous étroite surveillance, comme le CICE. Il faudrait une vraie révolution libérale pour remettre la France sur les rails du progrès. Ce n’est  pas avec le gouvernement actuel et  sa clique de conseillers keynésiens qu’elle se fera.  D’autant plus que  les  Français, gavés d’assistanat et sous cultivés sur l’économie, continuent d’attendre tout de l’Etat. Comme le demande Xavier Bertrand : commençons par supprimer l’ENA ! Une petite remarque pour conclure, puisque le capitalisme n’est pas à la mode dans notre pays : le nombre de projets d'investissement réalisés par des groupes étrangers en France a atteint le plus haut niveau depuis plus de 10 ans (Les Échos), avec 1323 projets. La  France attractive pour les capitaux étrangers. Dommage qu’on empêche par tous les moyens le capitalisme français de prospérer. Mais ça aussi,  c’est la politique de Macron et de ses amis banquiers.

Le  feu continue de couver.

Le pétrole continue sa progression : 70 $ sur le Brent, 63 $ sur le Brut. Donc encore une hausse des prix à la pompe... Rappelons que c'est le prix de l'essence qui a mis le feu aux poudres en novembre dernier. On sait pourtant que la hausse du prix de l'essence plombe le budget automobile et pèse sur le pouvoir d'achat des Français, notamment des « périphériques » ! De quoi alimenter le mouvement des Gilets jaunes.

 


NON, SURTOUT PAS LUI !

Fantôme de l'Elysée

 

François Hollande s’en est pris à Emmanuel Macron au cours du week-end, à deux reprises. Cela n’est pas nouveau. Il a sans doute avec l’espoir de le discréditer un peu plus dans le cadre des élections européennes. Je ne peux pas être suspect de prendre la défense du Président actuel, mais je trouve que son prédécesseur a la mémoire un  peu courte et très sélective sur son bilan. Bref, il  me paraît bien mal placé pour venir donner des leçons. Le « boulet » veut revenir dans le jeu.

L’écriture salvatrice ?

Se prenant pour un auteur à succès, il exploite au maximum l’occasion de rencontrer ses sympathisants (il y en a) dans les librairies de France. Et pour justifier la prolongation de la méthode, il vient d’ajouter trois chapitres à son livre pour repartir dans une grande tournée nationale, ce qui lui permet de se livrer à la péroraison la plus confortable et dans laquelle il est le plus à l’aise, celle qui consiste à dénigrer, non sans espérer qu’à l’occasion de jours meilleurs, il puisse reprendre la place. Il n’est pas le seul à jouer à ce jeu-là. Reconnaissons qu’il n’a pas attendu longtemps, après sa décision de ne pas se présenter à un second mandat, pour dénoncer son ancien ministre de l’Économie, sa trahison et même pour reconnaître qu’il s’était fait avoir comme un gamin par Emmanuel Macron. Lucidité tardive. Tant de roublardise chez le candidat de la République en marche méritait bien une vive contre-offensive. Cependant on se passerait bien qu’elle soit associée par M. Hollande, à un éloge permanent de sa propre personne et à une revisitation curieuse et quelque peu fallacieuse de son bilan.

La mémoire revisitée.

Tout le monde, apparemment sauf lui, sait que ce bilan a été déplorable. Il l’a été d’abord parce qu’il a appliqué son programme avec Jean-Marc Ayrault.  Inspiré ensuite par le rapport de Louis Gallois, il a changé de cap. Aujourd’hui, il se présente comme un socialiste ou un social-démocrate, ce qui veut dire tout et son contraire. En réalité, il a passé son temps à piloter à vue, dans une grande confusion avec pour résultat, à la fin de son mandat, une France qui allait beaucoup moins bien qu’au début. Le réenchantement avait viré au cauchemar. Déjà qu’on a du mal à l’oublier tant la politique de son successeur ressemble à celle qu’il avait menée, on n’a vraiment pas besoin qu’en plus Hollande vienne jouer la mouche du coche et vouloir apparaître, par ses fréquentes interventions médiatiques, comme le grand sage dont nous nous serions collectivement privés et qui voudrait apparaître comme un espoir pour demain. Quelques milliers de livres vendus ont développé en lui un narcissisme excessif et tout ce qu’il nous propose, on l’a déjà vu et on a suffisamment donné.

Une vieille antienne socialiste.

Dimanche dernier, à deux reprises, dans le « Parisien » et sur France 2, il a livré son analyse à partir d’une déclaration sentencieuse : « Un jour, l’extrême droite arrivera au pouvoir en France », en laissant entendre que l’action du président actuel revenait à accélérer l’arrivée de Marine Le Pen au pouvoir. C’est vraiment le pyromane qui se fait pompier. Certes, Monsieur Macron, comme lui, joue sur l’argument et s’en sert comme assurance de sa réélection. Tout ça n’est pas nouveau. François Hollande invente le fil à couper le beurre. « Le résultat (de l’action de Macron) n’est bon ni pour la vitalité économique ni pour la cohésion sociale », a-t-il ajouté. Ce qui revient à enfoncer une porte ouverte car, en comparaison avec son bilan, celui de Macron n’est guère meilleur : dette, déficits, chômage... En fait, s’il critique Macron c’est pour tenter de se mettre lui-même en valeur, en comptant sans doute sur une défaillance de mémoire du peuple –on sait qu’elle est courte- celui-là même qui lui a si bien fait sentir sa déception qu’il n’a pas poussé l’outrecuidance de se lancer dans une nouvelle campagne. Mais chassez le naturel, il revient au galop. Sa rentrée épistolaire marque son impatience et elle n’est que l’habillage de sa tentation à revenir en politique, et même à revenir dès 2022.

Le vieux coup du recours.

Les propos de François Hollande montrent qu’il se considère comme un recours pour la gauche, celle qu’il a massacrée en la précipitant dans le labyrinthe de ses initiatives confuses, qui ont commencé par une surtaxe confiscatoire de 50 % pour ceux payant l’ISF en 2012, puis en surtaxant la classe moyenne, pour revenir ensuite au secours des entreprises. Lui, l’unificateur de la gauche ? Lui, dont on ignore complètement le programme ? Lui, qui fait de la politique depuis près d’un demi-siècle et n’est toujours pas rassasié ? Lui qui a lamentablement échoué et ose se présenter à nous aujourd’hui comme s’il n’avait pas ce passé calamiteux ?  Il dit qu’il en a tiré la leçon, c’est trop facile.  Certes, il a de bonnes raisons d’en vouloir personnellement à Emmanuel Macron. Mais on ne bâtit pas une seconde carrière sur la rancune et la colère. La vérité, c’est qu’aveuglé par son estime de soi, il ne peut nous proposer que sa propre confusion politique et idéologique. Et cet aveuglement l’amène à croire que cent mille lecteurs représentent des millions d’électeurs. Le pire, c’est que, en agissant de la sorte, il n’apporte aucun baume aux maux dont nous souffrons. Il les aggrave, avec un cynisme qu’on lui connaît bien, tout à fait dommageable à l’avenir du pays. Il est vrai qu’il a créé un tel vide à gauche avec la destruction du PS qu’il peut penser être un recours, que sa personne et son jugement sont irremplaçables et qu’il peut exposer son expérience comme une valeur sûre. C’est pourtant tout ce qui le disqualifie ! On a besoin que la gauche se rétablisse, mais il est le plus mal placé pour y contribuer.

Une longue méditation solitaire eût été préférable à cette agitation médiatique dépourvue de tout scrupule et de modestie. Et d’humilité !

 


MACRON OU L’IMPUISSANCE POLITIQUE

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Vingtième samedi …

En attendant le vingt-et-unième ? C’est désormais un rituel bien établi : discours sur les réseaux sociaux, incantations enregistrées, et rendez-vous du week-end pour une communion déambulante souvent accompagnée de son cortège de casseurs qui profitent de l’aubaine. Pourtant, ça n’avance pas.  On ne sait plus à quels saints se vouent tous ces pénitents à la casaque jaune tant leurs messages sont confus et contradictoires. Qu’ont-ils de commun d’ailleurs ? Un agrégat de colères ou de rancoeurs venues de différentes sources ne constituent pas forcément un mouvement fédérateur au-delà de l’expression d’une solidarité de façade. Seule certitude : le point de départ a été le ras-le-bol fiscal d’une tranche de population certaine d’être mise à contribution jusqu’au-delà de ses limites. Elle n’a pas grand’chose à voir avec le mal vivre de ceux qui « touchent » et ont le sentiment d’être exclu ou de végéter sans avenir et qui se sont joints au cérémonial. C’est là qu’est peut-être le grand malentendu.  Les 10 à 15 milliards distribués au début du mois de janvier n’ont apparemment pas apporté la réponse attendue, même s’ils vont permettre à notre croissance de se maintenir artificiellement cette année à travers la consommation qu’ils relancent.

Le « grand débat » est un leurre.

La seule réponse politique tentée par le pouvoir aura été de lancer un « grand débat national », à peine vingt mois après la campagne électorale de la présidentielle. Cet épisode du « je suis votre chef, donc je vous suis » contraste furieusement avec la mise en scène jupitérienne devant la pyramide du Louvre. Ce « grand débat » lancé le 10 décembre 2018 et officiellement clos le 15 mars 2019 aurait réuni  plus de 500 000 participants dans 10 500 réunions locales, et autant ont déposé une ou plusieurs contributions sur le site dédié, sans compter les cahiers de doléances ouverts dans 16 000 communes. Et puis il y a eu les conférences citoyennes dans les régions, dont les débatteurs ont été tirés au sort sur leur numéro de téléphone, avec, dit-on un déchet de refus de 90%...  Enorme et « en même temps » insignifiant si on prend en compte les 60 millions de Français que nous sommes. Forcément, il faut relativiser, même si le pouvoir se flatte de « l’énorme succès ».  Maintenant, il va falloir décrypter le fatras de toutes ces élucubrations. On voit bien quelques lignes de force se frayer un chemin, mais tellement contradictoires. Et il faudra compter aussi avec le scepticisme qui entoure tout ce qui procède du pouvoir politique. La confiance est réduite : 62% des Français pensent que l’exécutif ne tiendra pas compte de leurs suggestions. Le grand débat n’aura été qu’un leurre.

Jupiter impuissant .

Forclos, le Président n’en continue pas moins de parcourir le pays pour discuter avec les Français, avec les élus, avec des élèves, hier dans le Maine-et-Loire… Faire la leçon et écouter pour après  se justifier à l’infini. Le roi de la transgression et de la disruption n’est pas à ça près. Triste spectacle d’un pouvoir tombé à terre des mains d’un Président incroyablement déconnecté de la réalité du pays qu’il dirige. Brillant dans les discours, mais disqualifié par son parcours iconoclaste. On découvre un personnage sans morale, sans convictions établies, une âme vide à qui il manque l’épaisseur humaine que forge le « cursus honorum » des mandats locaux. Depuis l’affaire Benalla, à propos de la moralité, chacun a compris que le « nouveau monde » avait accouché d’un gnome hideux. Quant aux idéaux, on ne dirige pas un pays en connaissant par coeur les tableaux « excel » fournis par Bercy. Un retraité ce n’est pas une statistique et le montant de sa pension ne se résume pas à une « strate » plus ou moins imposable. En voulant gommer les différences politiques de la gauche et de la droite pour imposer sa pensée unique du « en même temps », Macron a consacré l’impuissance du politique. L’image bien réelle en a été l’abandon de la construction de l’aéroport de Notre-Dame des Landes, décision prise avec des arguments fallacieux pour faire plaisir à un ministre qui a démissionné ensuite, en bafouant, les élus locaux, la justice et même les citoyens qui s’étaient exprimés par referendum. Tout ça aussi pour ne pas affronter une poignée de zadistes violents. On comprend alors qu’on peine à prendre des décisions courageuses.  Maintenant, voilà le pouvoir Jupitérien pris au piège d’un mouvement venu des profondeurs du pays dont il n’est manifestement pas en mesure de saisir la dimension ni de répondre à la quête, encore moins de circonvenir l’expression hebdomadaire.

A quoi faut-il s’attendre ?

On nous annonce des décisions fortes ! Si c’est le cas, on peut craindre le pire : l’autoritarisme étant inversement proportionnel à l’autorité réelle. Jusqu’à maintenant le pouvoir nous a habitués à des paroles fortes suivies de décisions peu ou pas du tout à la hauteur. Faut-il suivre les pistes de sa majorité présentées par l’insipide Stanislas Guérini qui consistent à s’en prendre toujours aux mêmes : baisse du plafond d’indemnisation chômage pour les cadres, alourdissement de l’IFI, hausse de la taxation des successions, … un catalogue parmi d’autres dans ce concours Lépine pour faire davantage contribuer les classes moyennes aisées. Par contre bien peu de choses quand il s’agit de baisser la dépense publique, pourtant  mère de toutes les réformes pour relancer le pouvoir d’achat, le vrai. Toucher aux Institutions : on sait la tentation du pouvoir en la matière. Là encore un jeu dangereux qui ne résoudra en rien la crise sociale que nous traversons. On ne voit pas en quoi moins de parlementaires permettra de rapprocher les citoyens des élus et de faire des économies (l’ensemble des élus, députés et sénateurs coûtent 12€/an/Français), ou la proportionnelle faciliter la prise de décisions. Attendons d’en savoir plus. J’aurai donc l’occasion de revenir sur le sujet. Avec une certitude : les zézés seront bézés. Le tout est de savoir comment.

J’vous quitte, il y a FX Bellamy à la télé. Lui, au moins ouvre des perspectives, n’est pas possédé par le dogme matérialiste, ne se prive pas d’offrir un peu de transcendance dans le débat et ne fait pas l’impasse sur « l’idée de nation » comme élan d’appartenance. Raffraîchissant !

 


RENAISSANCE ? BAROQUE CONVIENDRAIT MIEUX !

Liste Lrem

Quand on constate quelle difficulté a rencontré LREM pour se trouver une tête de liste, on comprend mieux pourquoi Macron a voulu revenir aux listes nationales. Quand on a du mal à trouver une tête de liste, alors en trouver huit régionales … Bref ! Le pompeux titre « Renaissance » m’a fait franchement rire.  A découvrir la composition des trente premiers noms, on penserait plutôt à un assemblage « baroque ». D’ailleurs, les adjectifs qui ont fleuri depuis quarante-huit heures pour  la qualifier sont édifiants : « hétéroclite », « bric et broc », « pot-pourri »… Une liste « caméléon » qui n’a pas de colonne vertébrale. Il  s’agit, paraît-il de ratisser large, mais pour bien ratisser, il faudrait que les dents du râteau soient suffisamment rapprochées.  En fait, c’est une liste typiquement macronienne : du « en même temps » vide de sens par  les contradictions qu’elle porte en elle.

Technocrates, Débauchés, Recasés et Va-t-à-la-soupe…

D’abord, la  tête de liste donne le ton : une pure technocrate qui n’a jamais été élue nulle part, comme son maître. La connaissance des dossiers n’est pas suffisante, il faut aussi l’épaisseur humaine que confère la confrontation avec le suffrage des concitoyens. L’annonce de sa candidature à l’Emission Politique » a donné dans le grotesque. La suite est un ramassis de débauchés à droite, au centre, chez les verts ou à gauche. Ainsi se côtoient Gilles Boyer, le triste sire du Prince Juppé, Fabienne Keller qui se roulait par terre depuis plusieurs mois pour avoir une place, Pascal Canfin, le vert vif, débauché pour apporter une touche « écologique », le rose avec Pascal Durand. On y trouve les recasés de la macronie : Stéphane Séjourné, ancien conseiller du Président, en est le modèle. C’est aussi une liste très politicienne qui nous propose un savant jeu d’équilibriste par la place qu’il a fallu faire aux Modem qui seront sept en position éligible. Pas à dire, Bayrou sait pratiquer les rapports de force pour obtenir toujours plus que ce qu’il représente vraiment. Il parait qu’ils pensent tous la « même chose » sur l’Europe : un gros mensonge qui prendra corps quand il faudra aborder  les sujets sensibles comme la politique agricole commune ou l’immigration…

Quel  projet ?

Celui du Président, forcément. Mais surtout cette volonté d’unir les « progressistes » de tout poil veut installer son duel avec les « nationalistes » de Marine Le Pen. Mais il pourrait bien se retourner contre lui au vu des divergences parfois irréconciliables qui opposent les différents candidats de sa liste. Leur campagne n’a qu’un seul objectif : battre Marine Le Pen et l’Europe passe au second plan.  Et on comprend pourquoi. La lettre qu’il a publiée dans tous les pays de l’Union consacre une vision technocratique de la construction européenne que les Français ont rejeté majoritairement dans les scrutins précédents, soit en votant « extrême droite » soit en n’allant pas voter. Je ne pense pas qu’ils aient changé d’avis depuis.

A quoi vont-ils servir ?

Voter  pour cette liste, c’est perdre son temps. Que pourront faire, en effet, vingt-cinq élus de bric et de broc, aux convictions divergentes dans un Parlement de 750 membres ? Siègeront-ils tous au sein du même groupe politique au Parlement européen ? Rien n’est certain. On a l’habitude avec les centristes : on fait liste commune et à l’arrivée, dès qu’ils peuvent, ils font leur propre groupe. Dans le Parlement sortant, les anciens amis de Pascal Canfin siègent chez les écologistes, tandis que ceux de Gilles Boyer coexistent avec Viktor Orban au sein du PPE. Quant aux proches de François Bayrou, ils restent pour l’heure avec les Libéraux. Stanislas Guérini a bien promis ce mercredi que tous les élus LREM siégeraient au sein d’un même collectif... sans préciser lequel. Au mieux, ce sera au sein d’un groupe d’une soixantaine de députés : donc peu d’influence et peu de chances de décrocher une présidence de commission. Rien à voir avec le PPE qui regroupe près de 250 députés et qui restera de toute façon un groupe puissant. C’est là qu’il faut avoir des députés pour peser.

Les Français peuvent espérer mieux  pour les représenter et les défendre au parlement européen !

 


LA FAUSSE BONNE CROISSANCE.

Croissance économique

 

Quand on est pauvre, on se réjouit du peu qu’on a. C’est un peu ce qui arrive à Monsieur Le Maire, dont le jugement peu amène qu’il a sur son ancienne famille politique me  conforte dans l’idée qu’effectivement il n’avait plus rien à y faire, surtout si c’était pour y importer la politique ruineuse qu’il mène. Venons-en à notre sujet : l’Insee prévoit une croissance de 1,4% pour notre pays en 2019, chiffre retenu par notre « petit argentier ». C’est moins bien que le 1,7% initialement prévu,  mais c’est mieux, pour une fois que nos voisins,  notamment l’Allemagne qui connait un coup de mou. Y a-t-il vraiment de quoi se réjouir ?

L’exception française.

Une fois n’est pas coutume, l’environnement économique international est plus sombre que celui de notre hexagone. En effet, à l’automne dernier, le commerce mondial s’est replié pour la première fois depuis début 2016, pénalisé par l’escalade des droits de douane américains et la chute conséquente des importations et des exportations chinoises. Alors que tous les pays développés révisent à la baisse leur croissance, parfois de façon drastique comme l'Allemagne, avec une croissance à 0,7%, la France va peut-être afficher une croissance pour 2019, certes médiocre, mais, pour une fois, supérieure à la zone euro. L'Insee prévoit 0,4% au premier trimestre, 0,4% au deuxième trimestre. Après, c’est plus flou. L’économie française ne pourra rester longtemps insensible à la violence du choc subi par  son premier partenaire commercial : l’Allemagne est notre premier client et notre premier fournisseur. L’écrivain britannique Herbert George Wells disait : « On a les défauts de ses qualités, rarement les qualités de ses défauts ». En ce moment, la France a les qualités de ses défauts : elle exporte trop peu par rapport à l’Allemagne, et c’est bien pratique, lorsque le commerce mondial ralentit ; elle dépend trop de la demande intérieure  et c’est bien commode, quand le pouvoir d’achat et l’investissement des entreprises sont dopés par les milliards de l’Etat, en principe pour calmer les Gilets jaunes. Ainsi, le début 2019 avantage la France par rapport à ses voisins européens.

Une France déconnectée.

La France fait cavalier seul économiquement. À la hausse  cette fois-ci mais plus souvent, à la baisse. Si on regarde l'évolution de la France sur les 10, 20 ou 30 dernières années, l’évidence saute aux yeux : Elle semble être totalement déconnectée économiquement du reste du monde. Nous avons totalement loupé le cycle de rebond de la croissance mondiale pendant 5 ans du fait du quinquennat désastreux d'Hollande et nous sommes le seul pays développé à afficher encore un chômage élevé alors que la plupart affichent un plein-emploi. Quand la croissance mondiale rebondit, nous faisons du surplace  et quand la croissance mondiale chute violemment, nous baissons un peu. Mais il n’y a rien d’étonnant. C’est le résultat d’une économie totalement administrée caractérisée par une part significative de la population dans le secteur public qui amortit les chocs, une fiscalité confiscatoire qui freine toutes les envolées et un état omniprésent.

Une économie de pays socialiste.

Macron libéral ? Laissez-moi rire ! Contrairement aux apparences, loin d’être capitaliste, notre pays a toutes les caractéristiques d'un pays socialiste. La croissance est tirée par le moteur de la consommation des ménages directement dépendant de la hausse du pouvoir d’achat insufflé par les mesures étatiques financées sur le déficit public. Ce n’est pas le meilleur moteur et il va vite caler quand les effets conjoncturels de la relance budgétaire auront disparu. Le  peu de richesse induite sera absorbé rapidement par le poids des prélèvements opérés par l’Etat avec les impôts et les charges sociales qui empêchent les entreprises de s’épanouir en liberté. Celles-ci sont en plus corsetées par une forêt réglementaire de règles et de normes la plus touffue d’Europe, sur laquelle veille une armée de fonctionnaires zélés.  Avec plus de 1 000 milliards d’euros nous sommes les champions du monde des prélèvements  qui flirtent avec les 47% du PIB. Si bien que le fonctionnement de notre économie n’aurait rien eu à envier à celui de feu les démocraties populaires qui végétaient derrière le rideau de fer. On se souvient de la pauvreté qui y régnait. Eh bien, ne nous étonnons pas que la pauvreté se répande en France : mêmes causes, mêmes effets ! Notre système économique est une machine à fabriquer de la pauvreté dont le mécanisme s’est déclenché avec les 35 heures et s’est aggravé depuis 2012. Le résultat en est une faible ouverture  de son économie à l’international, relative protection aujourd’hui, mais lourd handicap quand la conjoncture s’améliorera.

Normal donc que nous soyons totalement dé-corrélés de l'économie mondiale globalisée. Même la Chine a opté pour le capitalisme…

 

 

 

 

 


BREXIT OU BORDEXIT ?

May 2018

 

Excusez-moi, mais ce Brexit, c’est le « bordel » ! 

Surtout chez nos amis du Royaume-Uni !  C’est à croire qu’ils ne savent plus où ils habitent !  Voilà une classe politique qui mériterait un bon coup de pied  au cul de la part du peuple, toutes tendances confondues, car  il n’y en pas  un pour racheter l’autre. Car le feuilleton absolument délirant du Brexit continue. Le Parlement la semaine dernière a donc voté « contre le deal » du Brexit présenté par une Theresa May opiniâtre, puis « contre le no-deal », et enfin pour  « la demande d'un délai ». Un délai pour faire quoi? Personne ne le sait, même pas le Parlement du Royaume-Uni. Encore plus délirant : Theresa May, têtue, avait projeté de représenter pour la 3ème fois le « projet de traité » rejeté deux fois, en espérant que la crainte d'un « no-deal Brexit » pousse les députés à l’adopter. Mais voilà, John Bercow, le « speaker » du Parlement, a exclu un nouveau vote sur le même accord  en invoquant une règle datant de 1604 qui interdit de remettre au vote le même texte de manière répétée lors de la même session parlementaire. Un nouvel accroc, un de plus, pour Theresa May, mais qui lui évite peut-être le suprême ridicule d’un désaveu une nouvelle  fois massif.

Du grand n'importe quoi.       

La Chambre des Communes a rejeté massivement par 391 voix contre 242 l’accord conclu entre la Première ministre britannique et la Commission de Bruxelles. Cet accord aurait permis à la Grande-Bretagne de sortir de l’Union européenne en évitant les difficultés majeures, à la fois politiques et commerciales, du Brexit. On a alors été témoin d’un spectacle  imprévu à voir la stupéfaction, le désarroi, la décomposition de Mme May lors de l’énoncé du résultat du scrutin,  véritable  révélateur de ce qu’on  pourrait appeler une crise aiguë de civilisation. La majorité hostile à l’accord est composée de deux types d’élus : ceux qui souhaitent le Brexit avec tant d’ardeur qu’ils se méfient des dispositions qui en atténuent les conséquences les plus dommageables, un peu comme s’ils recherchaient un absolu de souveraineté tellement  pure qu’ils accepteraient  d’en souffrir pendant des décennies ; et ceux qui haïssent toute la procédure anti-européenne consécutive au référendum prononçant le Brexit et tentent de démontrer qu’elle conduit leur nation à la catastrophe. La Première Ministre semble avoir totalement sous-estimé le clivage profond qui divise les conservateurs au-delà, probablement, de tout raccommodage, pas plus qu’elle n’a pris la dimension de la dérive de la gauche anglaise.

Dogmes partisans et querelles intestines.

Les députés britanniques votent avec un raisonnement perverti par les passions partisanes.  Il  y a longtemps qu’ils ne votent donc plus dans l’intérêt du peuple.  Depuis l’initiative malencontreuse d’un certain John Major !  Comme le pensent les Européens, l’Union est devenue l’otage de la politique intérieure britannique. Mais quand on analyse la situation d’un peu plus près, il  y a de quoi être surpris par les contradictions invraisemblables contenues dans le comportement des élus. Les Brexiters ont voté contre le Brexit, les anti-Brexiters ont voté pour le Brexit le plus dangereux et le plus dommageable. La situation se complique avec l’état des lieux politique : les Tories se sont soulevés en partie contre Thérésa May ; ils ont cent fois, en moins de trois ans, démontré leur impuissance et leur incohérence, multipliant inlassablement les calculs qui les ont littéralement conduits au bord de l’abîme. Les travaillistes, menés par le sombre et indescriptible Jeremy Corbyn, à qui le hasard offrait une cause toute faite, celle de la réparation du mal infligé au Royaume-Uni par l’impéritie des conservateurs, n’osent même pas dire qu’il sont contre le Brexit. Il existe en effet un danger, pour un leader socialiste, à se prononcer en faveur d’une Union européenne capitaliste dont il souhaite la réforme en profondeur. Comme si le respect des dogmes partisans avait plus d’importance que l’avenir du pays.

Il n’y a plus de May !

La  vaillante Theresa va se présenter une fois de plus devant les européens, mais cette fois avec les mains vides,  pour demander un report du Brexit, conformément au dernier vote des Communes.  En absence de causes réelles et sérieuses, il y a peu de  chances qu’un nouveau délai soit accordé. Michel Barnier a en effet déclaré que l'Union Européenne n'était pas décidée à accorder un délai à la Grand-Bretagne si elle n'apportait pas des éléments convaincants sur le deal à venir. A quoi servirait une prolongation de trois mois ?

La situation va devenir inextricable pour l’Union : faute de Brexit le 29 mars, il faudrait élire des députés britanniques dont les sièges ont été retirés et partagés entre tous les autres  membres. Qu’est-ce qui va se passer ?  Un nouveau référendum, et une situation transitoire donc forcément précaire,  ou un Brexit immédiat sans accord, sûrement suivi du chaos engendré par les contrôles aux frontières d’un pays qui ne peut se nourrir ni se soigner sans les importations ? On nage en plein surréalisme ou plutôt on croirait assister à un film de science-fiction. C’est comme si les Anglais avaient inventé un monstre qu’ils vénèrent, au détriment des valeurs qui, le siècle dernier, ont fait du royaume le modèle d’une démocratie solide. Les Tories sont divisés, les travaillistes sont divisés, la République d’Irlande et l’Ulster vont devoir ériger une frontière, l’Ecosse est tentée par la séparation et, de toute façon, dès lors que toute solution mécontentera la moitié des Britanniques, la bataille politique qui a commencé en juin 2016 n’est pas près de s’éteindre.

Les jours de May sont comptés, et  en mai ont lieu les élections. Que de [mè] !

Un Brexit sans accord affectera aussi l’UE.

C’est pourquoi la commission a négocié pas à pas, a proposé des compromis et fait des concessions. C’était l’intérêt bien compris des deux parties. Il est fallacieux d’invoquer une quelconque « arrogance » européenne, un désir de l’Union de faire payer cher aux Anglais leur volonté de rupture. Jamais le message européen n’a reposé sur l’idée que l’Union sortirait indemne de cette épouvantable procédure. Le manichéisme n’est pas européen. En revanche, il faut se souvenir du triomphalisme britannique qui a suivi le référendum. C’était la fin de l’enfer et l’accès au paradis. Dans ce paradis, les Anglais seront bien seuls. Une chose est sure, les brexiters ne pensaient certainement pas se trouver face à un front aussi uni de la part  de l’UE ! Ils espéraient même  diviser pour régner. Sur le continent, et particulièrement en France, certains se réjouiront aussi du départ des « Anglais ». Personne ne sait quel en sera le prix. La seule certitude c’est que, sans « deal », tout  le monde y perdra. Notre seule satisfaction, c’est le parcours sans faute de ce fin négociateur qu’a été Michel Barnier, car s’il y a échec, il ne vient pas de  lui.

 


FORUM DES REPUBLICAINS : POUR LA FRANCE, TRANSFORMER L'EUROPE

Chers amis,

Samedi prochain, à l’occasion du forum “Place des Républicains”, je présenterai le programme pour les élections européennes du 26 mai.
Voilà une belle occasion de nous retrouver. Les Républicains ont en effet réussi à constituer derrière François Xavier Bellamy, brillante tête de liste, le rassemblement des sensibilités, des territoires et des compétences associé à un nécessaire renouvellement. Nous avons la liste et nous avons un projet réaliste et concret.
Je vous invite à venir les découvrir.
Amitiés
Daniel HOULLE

Inscrivez vous avec le lien  :  https://goo.gl/forms/vEVBdP7Ho2Rtm6b93

Invitation 23 mars001

Projet européen LR


SOMMES-NOUS GOUVERNES ?

Macron mongie

 

La question se pose !

Je revois défiler les images de samedi sur les Champs-Elysées et j’ai envie de répondre « non » ! Ce dont nous avons été témoin en direct est surréaliste : des forces de l’ordre malmenées, une mise à sac des commerces de luxe et de l’emblématique Fouquet’s, et pendant ce temps-là Messieurs Philippe et Castaner, faisant tranquillement la tournée des popotes à quelques encablures. Et par-dessus tout, voilà qu’on découvre que le Président  au lieu d’être sur le pont, est en train de prendre du bon temps sur les pistes de La Mongie. Comme si c’était le moment ! Quelle désinvolture ! Déjà qu’il parle beaucoup trop, et va d’ailleurs continuer ce soir avec une cohorte d’intellectuels dont la plupart seront là pour l’encenser, alors qu’il ferait  mieux de  passer aux actes !  Car si la crise s’éternise c’est bien parce qu’il n’a été pris aucune initiative politique digne de ce nom, excepté la tarte à la crème du « grand débat national », faite davantage pour gagner du temps que pour apporter des solutions. Du côté  de la REM, on a eu droit au commentaire affligeant du pathétique Gilles Legendre, patron des députés  majoritaires, s’émouvant des réactions largement justifiées mais qualifiées de « politiciennes » provenant de l’opposition. Probablement la violence était-elle trop subtile et trop intelligente pour qu’on en comprenne l’origine. Si tous ces gens-là se respectaient un peu et respectaient les Français, devant tant d’inconséquence et d’incompétence de leur part, ils démissionneraient !

On peut penser que c’était voulu.

Comme l’affirmait l’autre jour  Alain Bauer à « C dans l’air », « les forces de l'ordre en place devaient avoir reçu des ordres pour ne pas bouger sinon comment expliquer qu'elles étaient témoins pendant de longues minutes de scènes de gens qui dépavaient la rue pour se resservir des  pavés contre eux après… Si la police est capable de déjouer des attentats, comment se fait-il qu’elle reste muette à contrer les casseurs, il y a un mensonge ou une omission ordonnée quelque part. Pour l'instant je pense que le but de Jupiter est de discréditer par tous les moyens les GJ qui ont osé le braver. »  Voilà une analyse qui a sa cohérence. Sauf qu’à vouloir jouer avec le feu, il arrive qu’on se brûle (merci de ne pas y voir du mauvais esprit). Il faut prendre  en compte aussi le  syndrome qui hante nos hauts responsables depuis « le  mort » du barrage de Sivens. Les forces de l’ordre ne doivent plus aller « au contact ». Et il faut prendre en compte aussi le très mauvais exemple de  l’abandon de l’aéroport de Notre-Dame des Landes, symbole de la défaite de l’Etat devant une poignée de zadistes violents, et de l’impuissance publique puisqu’on désavouait tous les élus, toutes les collectivités, toutes les décisions de justice et  jusqu’aux citoyens qui avaient voté  majoritairement. Après on s’étonne qu’il n’y ait plus de confiance dans les pouvoirs publics ! Samedi dernier le pouvoir a voulu jouer trop fin et il a perdu. Je  comprends la colère  des élus parisiens et des grandes villes saccagées. Cette colère ne tardera pas à se communiquer aux citoyens qui seront  appelés à payer la facture.

Philippe ce faux dur.

Pour samedi prochain, le  ton est donné. Acculé,  l’exécutif est bien obligé de réagir.  Mais au lieu de limoger  le  Ministre défaillant, c’est le préfet qui saute. Une lâcheté de plus. Il paie pour  l’inconsistance d’un pouvoir aux abonnés absents. Un fusible bien commode. Car la réalité est là Monsieur Castaner n’est pas à la hauteur des fonctions qu’il doit assumer. Edouard Philippe peut bien annoncer des mesures de durcissement du maintien de l’ordre : des moyens renforcés ou nouveaux, comme l’usage de drones… Il est bien temps ! Il est grand temps en effet qu’il comprenne qu’il n’a pas affaire désormais à de simples manifestants, mais à des émeutiers professionnels de l’ultra gauche anticapitaliste, organisée et  constituée  d’éléments aguerris et chevronnés.  Il  comprend enfin que les  débordements comme ceux de samedi dernier finiront par se retourner contre le pouvoir. On jugera donc sur pièce. On sait aussi que le prochain fusible sera place Beauvau, voire à Matignon dont  l’hôte doit trembler et prier pour qu’il n’y ait pas un mort ou des blessés malencontreux.

Pour autant, rien n’est résolu. Les débats passent, la crise continue. Les mouvements sociaux ne perdurent que parce la crise est aussi politique : la  majorité qui cafouille, empêtrée dans ses tendances divergentes, ajoute à  la carence d’un pouvoir  incapable de prendre les décisions.  Et gare si tout cela se termine  par une couche d’impôts supplémentaires payée par toujours les mêmes ! Car dans la majorité silencieuse se cachent de nombreux citoyens en gilets jaunes virtuels.

 


IL FAUT BAISSER LA DEPENSE PUBLIQUE !

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Sans surprise, le thème du pouvoir d’achat arrive en tête des revendications exprimées aussi bien par les gilets jaunes que dans les séances du « grand débat national ». La  difficulté,  c’est que le gouvernement n’a plus aucune marge de manœuvre pour l’augmenter par les procédures qui lui sont familières : prélèvement sur les « riches » pour saupoudrer, augmentation du smic…, autant de remèdes  mortifères pour une croissance déjà bien molle. Quant  à augmenter les impôts comme le proposent chaque jour des irresponsables qui n’ont toujours pas  compris,  c’est prendre le  risque de réveiller la jacquerie fiscale, qui pourrait alors être bien plus violente que celle du  mois de novembre dernier. Il n’y a qu’un seul et vrai moyen d’augmenter le pouvoir d’achat :  baisser les impôts !

Baisser les dépenses publiques. 

C’est urgent et c’est un préalable à la baisse des impôts.  Il est affligeant d’observer que l’exécutif continue d’évoquer des hausses d’impôts  sans jamais envisager de réduire la dépense publique qui a encore  augmenté de 44 milliards en 2018, et de 51 milliards depuis l’arrivée de Macron au pouvoir. La baisse de la dépense publique est la mère de toutes les réformes quand on sait qu'en France, on a 56% de dépenses publiques et 45% de fiscalité contre 47,5% de dépense publique et 40% de fiscalité dans les autres pays de la zone euro.  

Economiser plus de « 20 milliards d'euros » par an c’est possible ! Dès l’automne dernier, « Les  Républicains » ont proposé un plan documenté et chiffré portant sur des éléments certifiés, préconisés soit par l’Ifrap, soit par la Cour des comptes.  Mais pour que cet effort soit acceptable, il faut qu’il soit accompagné de contreparties, c’est ce qui a été prévu.

La  première cible concerne évidemment la gestion de la fonction publique : porter progressivement le temps de travail à 39H/ semaine et réduire les effectifs en compensant par une hausse du temps de travail, soit 400 000 postes  en 5 ans. En même temps, on sanctuarise le régalien (sécurité, justice, défense), on reverse la moitié des économies en revalorisation salariale, mais on supprime la surrémunération des temps partiels  et on instaure 3 jours de carence.  Résultat : un gain de 3,6  milliards d’euros/an.

Il est possible aussi d’économiser sur le train de vie de l’Etat et des collectivités : en rationalisant le parc immobilier public,  le parc automobile administratif,  en optimisant les achats publics, en généralisant la digitalisation des administrations… Le  gain potentiel est estimé  à 2,5 milliards d’euros.  Les  Régions Ile-de-France et Auvergne Rhône Alpes ont testé la démarche avec succès. Ce travail doit être mené de pair avec la réflexion sur le périmètre des missions de l'Etat.

Les retraites  constituent un gisement important d’économies et nous ne pourrons pas faire l'impasse sur une réforme qui vise à une convergence des modes de calcul de la pension : un système de retraites plus juste qui supprimerait tous les régimes spéciaux et qui alignerait le public sur le privé, avec un recul inéluctable de l’âge de départ porté progressivement à 65 ans,  accompagné  d’une amélioration des coûts  de gestion, permettrait un gain de 3 milliards par an et 5 milliards à terme.

Des économies peuvent être faites sur le système de santé en améliorant la prévention et en optimisant le parcours de soins avec le développement de la e-santé. Avec la  création d’une allocation sociale unique plafonnée à 75% du Smic,  on pourrait atteindre un gain de l’ordre de 6 milliards  d’euros. La lutte contre les fraudes sociales et fiscales de tous ordres  déjà bien identifiées ajouterait 1 milliard supplémentaire.  Enfin avec la fin des  dispositifs incitant à l’immigration (type  AME  et accès aux prestations  sociales)  et la réduction du financement des syndicats, c’est près de 4 milliards d’économies !

Diminuer les impôts.

L’effort de baisse de  la  dépense permet de rétablir le cercle vertueux de la croissance. En effet, la  baisse  structurelle  de la dépense  publique permet la réduction du déficit, de la dette et par voie de conséquence des intérêts de la dette auxquels l’Etat consacre bon an mal an entre 40 et 50 milliards d’euros par an. Ensuite, on peut enclencher la baisse des prélèvements obligatoires, dont la France est championne du monde, sur les entreprises en priorité et sur les ménages.  Les entreprises retrouvent alors de la compétitivité et les ménages du pouvoir d’achat. Cela  débouche sur une amélioration de la balance du commerce extérieur et de la  consommation qui entraînent plus de croissance et des effets  bénéfiques sur la situation de l’emploi. C’est, en effet, par la création  de richesse qu’on augmente le pouvoir d’achat et non par la redistribution entre riches et moins riches  qui, elle, conduit à la pauvreté  généralisée.

Voilà pourquoi, Les Républicains proposent comme sortie de crise des mesures qui se concentrent autour de 3 thématiques : d’abord une baisse de 10% de l'impôt sur le revenu et la hausse de 50% du patrimoine que l'on peut transmettre à ses enfants et petits-enfants, de son vivant, sans acquitter d'impôt ; la revalorisation du travail avec l'instauration de contreparties au RSA et la création d'une allocation sociale unique plafonnée à 75% du SMIC ; la réindexation des pensions de tous les retraités sur l'inflation, l'annulation de la hausse de CSG et le retour de la demi-part des veuves. Le coût : 14 milliards, largement financés si on met en œuvre le plan précité. Ils appellent aussi à une grande vigilance sur les attaques fiscales actuelles sur les successions : il faut au contraire faciliter la transmission familiale et baisser la fiscalité sur les donations - c'est une excellente proposition de loi de Nicolas Forissier - pour permettre un transfert plus rapide des richesses.

Vous direz que 20 à 30 milliards d’euros c’est encore bien peu pour résorber le gouffre des 100 milliards de déficit, mais le réenclenchement du cercle vertueux de la prospérité aura un effet démultiplicateur de croissance et l’on peut en espérer une accélération de l’amélioration de notre situation budgétaire, car les effets cumulatifs jouent aussi bien dans un sens que dans l’autre. A la spirale de l’endettement peut succéder celle beaucoup plus positive du désendettement !

 

 


RECOMPOSITION A DROITE.

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Loin de se désintégrer, la  droite résiste. Que les  Républicains aient été  mis à terre par  l’horrible année 2017, personne ne peut le nier. Mais le parti est là et il se reconstruit. Et ce  n’est pas du neuf avec du vieux.  Il faudra s’habituer aux têtes nouvelles, tant elles sont nombreuses et bien dans leurs  baskets. Alors que ceux qui disent que la droite n’a  pas d’espace entre Macron et le RN, chaussent leurs lunettes,  ça leur évitera de dire des bêtises  grosses comme eux.  Voilà pourquoi.

Le  centre éparpillé.

Ce  n’est pas la droite qui a explosé, c’est le centre. Il est éparpillé « façon puzzle » aurait dit Blier (Les tontons flingueurs).  On trouve  des centristes  à  LR, notamment les libéraux de l’UDF qui sont nombreux à  être restés ; à l’UDI de Jean-Christophe Lagarde, réduite à peau de chagrin  et créditée de 1  à 2% d’intention de votes ce qui est catastrophique pour les européistes « canal historique » ; à la  Rem, où  ils sévissent avec le clan des Juppéistes ;  à Agir, ce parti qui est à l’UDF ce que le « canada dry.. » et qui a courageusement rejoint la macronie ; et enfin il  y en a chez les « centristes » d’Hervé Morin qui viennent de rejoindre logiquement la liste des Républicains  sur un constat réaliste. Alors oui, Macron a réussi, avec  son langage « en même temps », à  diviser  le  Centre : reconnaissons qu’il n’a  pas eu grand mérite, tant le travail était déjà largement fait. Il n’y a pas si longtemps, j’entendais déjà l’expression : " le  centre ? Combien de divisions ! " Traditionnellement alliés de la  droite,  les  différentes composantes du centre n’auront pas grand  mal  à revenir vers elle quand celle-ci démontrera sa capacité à être l’alternance crédible, ce qui ne saurait tarder.  On en a l’habitude !

Le recentrage bidon du RN.

Ceux qui accusent Les  Républicains de faire la course derrière le Rassemblement national feraient bien de réviser leurs arguments. Car c’est bien l’inverse qui se produit.  C’est Marine Le Pen  qui cale son discours  sur celui des Républicains, notamment sur l’Europe. La  voilà qui prend des références gaulliennes, qui adoucit son discours sur  les institutions européennes qu’il faut transformer de l’intérieur, qui ne veut plus sortir de l’euro… Le vieux Jean-Marie n’a pas fini de faire des tours dans ses godasses ! Tout est bon  pour élargir son électorat en cherchant à séduire la droite  plus  modérée,  après avoir pompé les électeurs du PC. La stratégie  attrape-tout est coutumière de l’extrême-droite. Il ne faut évidemment pas  en croire un mot. Ses alliances avec les autres  partis nationalistes européens en disent long.  Ce discours disruptif, Les Républicains qui ont toujours opposé des fins de non-recevoir très fermes à toute idée d’alliance avec l’extrême-droite,  doivent le dénoncer avec  constance : c’est une supercherie ! En matière d’Europe raisonnable, l’original vaut mieux  que la copie.  Surtout que sur tout le reste, il n’y a aucun accord ni aucune ressemblance  possibles.

La droite retrouvée.

C’est un fait : les réunions locales, les débats, les meetings, font salles combles. Les sympathisants se réveillent, les  militants s'investissent à nouveau et approuvent massivement la liste aux Européennes qui leur semble un ensemble cohérent, limpide et rassembleur. L’audience de notre tête de liste devient un  must des chaines d’info. Les sondages commencent à prendre en compte le discours apaisé mais clair et ferme dans ses fondements. Les Républicains sont en train d’investir l’espace qui est le leur. L'intérêt suscite une dynamique qui met du temps à se construire mais qui est effective. La force du réveil vient de la base. Les télés font tout pour tenter de nier la  progression,  mais les réseaux sociaux y suppléent largement. L’important, pour le moment, c’est que nos trois têtes de liste et le président du parti fassent l'unanimité des sympathisants qui vont à leur contact. Dans cette campagne LR a tout à gagner.

Et bientôt, vous ne reconnaîtrez plus la droite. Elle va  occuper à nouveau toute sa  place parce que son diagnostic est le bon : animée par l'amour de la France, consciente de ses responsabilités, elle va s'imposer avec tous ses nouveaux visages qui n'ont comme objectif que l'intérêt général. C’est la droite qui a tout compris : la fracture territoriale, les lacunes dans la gestion des affaires publiques et surtout  le besoin de justice des classes moyennes et populaires. Elle revient aussi avec ses valeurs, si précieuses en ces temps d’incertitude généralisée. On ne tardera pas à voir que sa vision de l’avenir est celle recherchée par le plus grand nombre de nos concitoyens. Oui, l'agriculture de demain se construit maintenant autour de nos terroirs ; non, l'industrie n'est pas condamnée ; évidemment, notre système éducatif et culturel a besoin de rigueur et d'ouverture et la discipline collective doit prendre le relais du laxisme. La droite, c’est la  France des femmes et des hommes qui croient qu'il est possible de stopper le déclin du pays et de la démocratie.

Chaque citoyen a son rôle à jouer dans la recomposition de la Nation. Ainsi, cette militante de l’UDI qui appelle son parti à rejoindre les Républicains. Son avis n'est pas neutre. La  vérité, c’est que le Centre traditionnel vit mal sa séparation avec les Républicains avec qui il a partagé tant de combats politiques. Cette député du centre enclenche une réalité qui va prendre forme de plus en plus. Avec  les Européennes, on va donc assister à une autre recomposition des forces du centre ou Hervé Morin peut jouer le rôle de chef d'orchestre. Car, c’est bien connu,  l’électorat ne suit pas forcément les stratégies des leaders des  partis, surtout si celles-ci apparaissent commandées par des rancunes et des querelles d’ego !

Je ne serais pas surpris que le score de la liste de François-Xavier Bellamy flirte avec les 20%,  voire plus. De quoi faire évoluer les rapports de force. Chacun sait, que Macron est un adepte de l’ambiguïté et on n’en sort rarement à son profit !

 

 


DU GRAND MENTOR AU GRAND MENTEUR

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Pour quelques points…

Pour quelques points de plus grappillés dans les sondages, il se damnerait. Aussi notre « grand  mentor » va-t-il prolonger un peu le  plaisir en continuant à organiser des « débats » au-delà du 15 mars. Quoi de plus confortable, en effet, que ces rencontres encadrées, pour ne pas dire très cadrées, où le Président peut exhiber son savoir et son talent d’orateur, bien réels, face à des questionneurs et quelques rares  contradicteurs, triés sur le volet et tous très policés. Lui qui rêve d’être en perpétuelle « apesanteur » trouve avec les chaînes d’info continue, un excellent  moyen de nous imposer sa présence à longueurs de journées. Mais on ne sait pas où va nous mener ce matraquage médiatique. Avec le mouvement des « Gilets Jaunes »  à l’automne dernier, Jupiter est tombé brutalement de son Capitole, ébranlé par l’été meurtrier de l’affaire Benalla. Tous ses mensonges lui sont revenus en pleine figure. La promesse des « jours meilleurs » s’est traduite par une aggravation sans précédent de la situation et des records de prélèvements fiscaux. Depuis, la France « en marche » continue d’être ballottée chaque fin de semaine par ce qui est devenu un rituel : « la  marche des gilets », avec  à la clé un ou plusieurs centre-ville plus ou moins saccagés. La  jacquerie tourne en eau de boudin, n’ayant ni leader, ni vrai projet, ni même une utopie.  Elle est devenue de la violence pour de la violence,  de la haine sociale, ou encore  pour les  plus paisibles, la simple détestation des élites  et la dénonciation naïve de ceux qui « ont » plus que les autres. Les vrais "gilets" du début ont laissé la place aux nihilistes. Comment satisfaire les imprécations les  plus contradictoires : c’est le rond-point de Raymond Devos, avec un sens interdit à chaque sortie ! Une forme d’impasse.

Le désarroi de la République en Marche.

Le terrain étant occupé  au plus haut niveau, difficile d’exister derrière. Le parti présidentiel en fait la cruelle expérience, ainsi que le gouvernement. Ce qui nous vaut un beau concert discordant. Comment  sortir du débat : voilà la bonne question. La  profusion des propositions dans tous les sens conduit à des choix inconciliables.  Il y aura forcément des déçus. Au lieu de promouvoir des idées neuves qui devaient « réinventer le monde » pour mettre fin aux maux de la France, à commencer  par la fiscalité confiscatoire, il ne se passe pas un jour sans qu’on nous propose d’augmenter les impôts ou d’en créer de nouveaux, et tout y passe. Le  rétablissement de l’ISF, ce dont Macron ne veut pas entendre parler ; l’élargissement de l’IFI, sans se soucier de l’état du secteur du bâtiment qui bat furieusement de l’aile à cause de sa mise en place ;  durcissement du régime des successions, bonne manière de se  mettre à dos les  Français très attachés à la transmission ;  CSG  progressive, l’arnaque qui écrasera un peu plus les classes moyennes ; retour de la taxe carbone  qui serait un retour  à la case départ des gilets jaunes…. Une quête éperdue pour trouver de l'argent pour boucher le gouffre d'un Etat impécunieux. Chaque jour,  le Président ou son premier Ministre, doit refermer  la porte  que des députés en mal de visibilité veulent ouvrir. Par contre, pas un ne s’est penché sur une possible diminution des dépenses publiques qui conditionne l’indispensable baisse des impôts. Le  grand débat n’aurait donc eu pour but que d’être un grand défouloir en attendant que « ça se calme »,  ce qui finira bien par advenir. Le parti présidentiel vient de sortir du bois dimanche dernier pour constater « une forte demande de justice fiscale » qui émanerait du mouvement des gilets jaunes. Les Ministres avaient déjà semé leurs petits cailloux : de Darmanin à Gourault, de Le  Maire à Poirson et à Schiappa, les  propositions  ont fusé, avec  le  plus souvent en musique de fond  la ritournelle  bien connue : "faire payer les riches !" Au moment où la croissance marque  le  pas, on admirera  la synchronisation. On voudrait plomber un  peu  plus  le pays qu’on ne s’y prendrait pas mieux.

Le grand menteur.

C’est  là que l’as de la manipulation et de la disruption va entrer en action. On nous prépare, parait-il  des  "mesures fortes". On peut donc craindre  le pire. Et ça recommence : en mots, on s’adresse à la droite,  et en faits, on va faire une politique de gauche, comme d’hab. ! Au charbon, Edouard Philippe : « il y aurait quelque chose de curieux à  imaginer que la sortie du grand débat soit plus d’impôt ». Ce serait oublier que la révolte a été déclenchée par un ras-le-bol fiscal. De l’autre côté, il faut bien comprendre que sans effort de baisse de la dépense publique, on ne pourra pas aller au-delà des 100 milliards de déficits programmés et qui représentent déjà une somme énorme par rapport aux 400 milliards  de recettes de l’Etat : 25%. Mais Macron a une botte secrète : comme pour sa lettre aux Européens, il  peut changer d’avis et s’emparer des idées des autres. Annoncer qu’on va faire, ne veut pas dire le faire !  Peut-on faire confiance à un Président qui donne le feu vert pour faire voter la loi anti-casseur et (en même temps) saisit le Conseil Constitutionnel avant même  qu'elle soit complètement votée  ? De  la  même façon, il ne peut sortir de son « grand débat » que par un grand mensonge. Et on sait qui seront une fois de plus les cocus : les classes moyennes. Qu’il se méfie, parce que le feu continue de couver partout.  Le  pays voit   bien que le système « prélèvements, déficits, emprunts, dette » a rongé toutes  les marges  et  est  une machine à fabriquer de la misère et de la pauvreté. Rien de bon ne peut sortir de cette crise, excepté des efforts, ce que visiblement l’exécutif répugne à proposer.

Pour gouverner, il ne suffit pas de dire à chacun ce qu’il a envie d’entendre ou de faire la leçon.

 

 


çA FAIT PEUR !

Archibald en colère

Le Brexit fonce dans le mur, les populismes gagnent du terrain et l'économie européenne montre des signes de fatigue inquiétants dans un contexte de ralentissement de l’économie mondiale. De plus, l'arme monétaire est épuisée. Trump se plante partout et ça commence à se voir. Enfin notre dette est catastrophique et notre déficit abyssal.

L'OCDE a publié ses prévisions de croissance.

Elles ont été revues à la baisse. 3.3% seulement  pour la croissance mondiale. Malgré des taux d'intérêt proches de 0, voire négatifs, malgré les injections massives de liquidités par les banques centrales, malgré des plans de relance comme la baisse massive des impôts aux États-Unis. C'est principalement la zone euro qui ralentit : en trois mois, l'OCDE vient quasiment de diviser par deux son pronostic de croissance, n'attendant plus qu'un maigre 1 % cette année. L'Allemagne marque le pas brutalement avec une croissance à 0.7%. L'Italie sera en récession. Le bilan de la banque centrale a dépassé depuis longtemps le seuil d'obésité et n'a plus guère de munitions. Elle doit se contenter de gagner du temps, ce que Draghi fait en relançant la politique de souplesse monétaire.

L'OCDE avance les explications suivantes : le ralentissement du commerce mondial, les tensions entre la Chine et les États-Unis qui ne s'apaiseront que momentanément avec un deal commercial, les incertitudes politiques. Mais ce sont des causes apparentes. Les causes réelles sont ailleurs. Nous vivons une rupture économique majeure. Le ralentissement de l'économie n'est pas conjoncturel, il est structurel. Et les économistes patentés semblent déroutés.

Trump a tout faux !

Le déficit commercial des Etats-Unis a explosé en 2018 : 621 milliards de $. Le plus large depuis 2008 : une claque pour Trump qui en avait fait son cheval de bataille avec les droits de douane et le protectionnisme. J’avais dit que ça ne pouvait pas marcher ! Le déficit avec la Chine est largement en cause : 419 milliards de $, une hausse de 43.6 milliards de $ sur l'année. Pour Trump, cela ne va pas être simple à assumer, ni à expliquer.

Trump veut retirer ses troupes d'Afghanistan. Et il s'apprête à laisser les clés de l'Afghanistan...aux Talibans, un groupe qui contrôle maintenant plus de la moitié du territoire et qui multiplie les attentats.

Le boulet de la dette de la France.

La gravité de la dette française ne fait, elle, aucun doute car notre niveau d'endettement excède ce que notre potentiel fiscal peut absorber. Les facteurs d’aggravation sont déjà présents : une croissance qui plafonnera à 1,3% cette année, des taux d’intérêt bas qui amputent  la capacité de prêter des banques. Cette configuration va à l'opposé de l'expansion. Si on retient comme hypothèse  que la France peut continuer à subir 1.038 milliards de prélèvements obligatoires et si on suppose inchangé le niveau des taux d'intérêt, on s’aperçoit qu'il faudra près de 27 ans si l'on éponge 30 milliards par an, pour amoindrir la seule moitié de notre dette, sans y inclure les près de 4.000 milliards additionnels de la dette hors-bilan. L'hypothèse d'une inversion des taux (taux d'intérêt et taux d'inflation) est imminente car la crise va générer de véritables tensions déflationnistes que la BCE a déjà anticipées. Le signal nous est envoyé par l'Allemagne  qui a frôlé la récession au quatrième trimestre de 2018. Et ça, ce n’est pas bon du tout pour notre dette ! Cette situation mène Macron dans l’impasse. Il cherche à se défausser sur l’Europe, mais ce n’est pas en créant un empilage de structures technocratiques supplémentaires qu’elle  pourra nous aider à sortir de l’ornière.

On n’est pas près de voir la fin des déficits.

Côté fiscal, au gouvernement, c’est la foire, entre ceux qui proclament qu’il faut baisser les impôts  et  ceux qui en proposent un différent chaque jour. Voilà un climat d’instabilité très dangereux pour l’économie et les  investisseurs. Dernière  en date : le retour des successions dans le viseur.  De quoi déclencher une guerre de tranchée avec les propriétaires. Mais le  plus grave n’est pas là, il tient dans l’ampleur du déficit  public 100 milliards d’euros en 2019. Vous allez dire, bah, ça n’est que 3% du PIB. Mauvaise pioche, la  vérité est autre : les recettes de l’Etat ne sont que de 400 milliards d’euros (TVA : 130, CSG :  115, IRPP : 70, IS : 30, carburants : 17,  autres : 30).  Le déficit représente donc 25% du budget. C’est énorme. Voilà la réalité. Imaginez un ménage qui gagne 2 000 euros/mois et qui en dépense 2 500. Voilà pourquoi l’exécutif ne parle jamais de baisser la dépense.  Il  en est strictement incapable ! Par contre, on  peut être certain qu’il y aura des impôts supplémentaires.

Pourtant les armes économiques et politiques sont les seules qui nous restent : pour l’hexagone, il faut au moins 25 milliards de baisses des dépenses publique par an. Les Républicains ont présenté un plan chiffré et sérieux en octobre dernier. Pour l’Europe, il faudrait une initiative de relance budgétaire coordonnée par les pays les moins endettés, ce qui exclut la France, la poursuite des réformes structurelles, une refonte des règles de concurrence qui permettrait l'émergence de champions européens face aux mastodontes chinois et américains. Justement, c’est ce que proposent, pour l’essentiel les Républicains. Une Europe du bon sens ! Mais Macron passe  son temps  à brasser du vent !

Vivement  l’alternance !

 

 


LE JOUEUR DE FLÛTE D’HAMELIN

Macron flutiste

 

Macron,  c’est le joueur de flûte d’Hamelin : il nous conduit à la catastrophe. Il ne joue pas de la  flûte, mais il parle. Il aime s’écouter parler aussi. Il a transformé le « grand débat » en Macronthons qui multiplient les contributions et les motions,  mais ne résolvent en rien la  crise. Et l’on découvre, si besoin était, ce qu’est le système de  pouvoir qu’il a mis en place : immense et vide. Son discours sur l’Europe est du même acabit. Encore un coup de pipeau !

Depuis le discours de la Sorbonne…

Athènes, la Sorbonne : les deux grands moments européens qui ont inauguré le quinquennat. Mise  en scène : le Parthénon, pour le premier, le temple du savoir pour le second. Le Président y proclamait une nouvelle ère  et une action extraordinaire qui allait permettre la résurrection de  la construction de  l’Union du vieux continent. Les  mots y étaient, pompeux et grandiloquents, les principes aussi, démocratie et puissance. Il allait entraîner tous nos partenaires dans son sillage et enrayer définitivement la glissade populiste. Le discours de la Sorbonne devait donner le « la », force est  de constater que chacun a continué de jouer sa partition dans son coin. Il n’a été suivi par aucun autre pays sur ses propositions, qu’il s’agisse de la réforme de la zone euro ou de la taxation des Gafa. 

La France peut-elle assurer le leadership ?

Pouvait-il en être autrement ? Pour entraîner les autres, il aurait fallu que notre pays donne l’exemple, qu’il se réforme en profondeur. La « transformation » n’est restée qu’un mot, mis à toutes les sauces pour cacher une réalité, elle aussi, immense et vide. Le bilan est celui que nous connaissons tous : champion du monde du déficit, des prélèvements, de la dépense publique avec une dette à 100% du PIB, un chômage de masse persistant quand il est à 6% en moyenne chez nos partenaires et un déficit commercial de 60 milliards d’euros.  Pas étonnant alors que la France soit la risée de l’Europe quand elle veut faire la leçon. Car  en plus, notre Jupiter tombé de l’Olympe ajoute l’arrogance !

Les mots, toujours les mots.

Emmanuel Macron ne peut pas s’empêcher de donner des leçons à la terre entière. Mais la réalité c’est qu’avec sa tribune il continue à isoler la France. Il a l’outrecuidance de  passer par-dessus les gouvernements pour s’adresser directement aux peuples d’Europe. Viendrait-il à l’idée d’Angela Merkel de s’adresser ainsi aux Français pour leur dire ce qu’il faut faire ?

Ce que Macron propose, les Français n’en veulent pas, et les autres européens pas plus : toujours plus de technocratie ! On en crève en France, et il veut en rajouter une couche en Europe. Que retenir de sa tribune publiée dans les journaux européens sinon un peu plus d’incantations et d’organismes de gestion, comme s’il n’y en avait pas déjà assez. Un «conseil de sécurité européen» sans qu’on sache avec quels membres, selon quels critères et quelles modalités ; ainsi la France qui n’a pas été en mesure de faire accepter une coopération structurée permanente de défense avec moins de 25 États pourrait imposer cette idée ultra-sélective ! Comme ce n’est pas suffisant, il rajoute : une agence de protection des démocraties, un office de l’asile, une banque du climat, une agence de supervision des plateformes numériques, un conseil de sécurité intérieure, un conseil de sécurité extérieure, un conseil de l’innovation, et pour couronner le tout une «conférence pour l’Europe», grand débat fourre-tout version européenne, qui devra tout proposer. De  la pure technocratie à la mode énarque : un problème égal une structure pour le résoudre. Au fond, comme dit à juste titre Bruno Retailleau : « cette tribune européenne est une tribune très macronienne : incantatoire et technocratique, c’est une tribune qui enfile les mots comme on enfile les perles. » Immense et vide une fois de plus !

L’air de la disruption.

Son talent de jouer de flûte il tente aussi de l’exercer dans la préparation des élections. La liste LRem est toujours un canard sans tête, mais elle ressemble de  plus en plus à une auberge espagnole. Le caillou dans la chaussure ce sont les Républicains qui viennent de désigner un trio séduisant et qui incorporeront deux « centristes » d’Hervé Morin dans les vingt premiers, ce qui en fait vraiment une liste de la droite et du centre. Macron enrage de ne pas pouvoir annihiler la droite. Elle le gêne.  Il fait tout pour tenter de la faire imploser.  Certains tombent dans le piège, comme Juppé et Raffarin. Tant qu’elle existe, son rêve de se retrouver seul face à Le Pen, seule chance pour sa réélection, pourrait être compromis. Mais c’est un pari terrible, car soyons en persuadé, si cela se reproduisait, la prochaine fois c’est Le Pen qui l’emporterait. En attendant, Macron continue de tendre  le miroir aux alouettes aux électeurs de la  droite et du centre.  Il infléchit son discours et il copie des morceaux du programme des Républicains. Mais cette disruption ne peut séduire qu’à la marge, tant la manoeuvre pue la vieille politique politicienne. Il  faut dénoncer cette  façon de faire. Mieux vaut, en effet, l’original que la copie. Il suffit de regarder la politique nationale qu’il mène : technocratique et dirigiste comme jamais, à droite par le verbe, mais à gauche dans les faits, penchant imposé par le groupe LRem composé très majoritairement d’anciens du PS. On cherche vainement le libéralisme sauf dans ce qui touche à la financiarisation de l’économie, en paiement des soutiens qu’il a obtenus lors de la présidentielle.

Heureusement, la musique de Macron n’est pas du Mozart, elle sonne faux, c’est pourquoi elle n’attirera pas grand monde. Car au fond, les ralliements de Juppé et Raffarin sont des « non événements », tant leurs prises de positions étaient prévisibles.  Ils n'obtiennent que les commentaires des laudateurs  du macronisme,  abonnés aux « éléments de langage ».

 

 


ET LES LUMIERES DANS TOUT ÇA ?

Foulard islamique

L’affaire n’est pas anodine comme certains communautaristes déguisés en défenseurs de la laïcité tentent de nous le faire croire. Le débat sur le port du voile (foulard serait  plus exact)  relancé  par l’initiative commerciale de Décathlon, revient dans l’actualité avec toujours le même argument en boucle : nous n’avons pas à nous immiscer dans le choix vestimentaire de tout un chacun. Présenté sous cet angle-là, cela paraît effectivement puéril. Mais ce n’est pas  de ça qu’il est question. On appelle foulard islamique, le foulard qui détoure le visage et cache complètement la chevelure. On sait qu’il n’est  pas religieux, mais les islamistes en fond un étendard politique. Le foulard islamique est bien autre chose qu’un simple vêtement et le comparer, comme l’a fait Aurélien Taché à un serre-tête qu’auraient porté les jeunes enfants de Marie,  c’est commettre une faute énorme de la part d’un député de la République.  Car il s’agit bien, de la part de celles qui ont décidé de le  porter, consentantes ou par obligation, d’afficher une volonté  politique qui va à l’encontre des valeurs de la République, notamment celle qui édicte l’égalité entre les femmes et les hommes.

Le débat ne se situe pas sur le plan vestimentaire.

Ce n’est pas la question du simple port d’un vêtement qui est posée, mais bien celle des rapports entre notre civilisation occidentale et l’interprétation la plus étroite de l’Islam. Il y a une trentaine d’années, les chefs d’établissement interdisaient la mini-jupe ou le pantalon pour les filles, au nom des usages en vigueur à l’époque. L’usage impose encore aujourd’hui quelques règles de politesse comme se découvrir pour saluer (de moins en moins) ou entrer dans certains lieux, dont l’école fait partie. A ce  sujet, sur le plan strictement vestimentaire, si l’on accepte une exception pour le « foulard », rien ne permettra plus alors de s’opposer à la casquette sur l’oreille ou d’autres accessoires moins anodins. Et de ce point de vue, l’école reste un des rares endroits où se fait l’apprentissage de la politesse et des usages. A l’école, et encore plus en classe, quelle que soit sa forme, il est contraire aux usages. Le foulard islamique, dans la rue, pas plus que la kipa ou le turban hindou, personne ne songe à l’interdire tant qu’il se limite au fichu posé sur la tête,  mais on voit aujourd’hui apparaître des formes beaucoup plus austères qui flirtent avec la provocation : la sorte de « cagoule » proposée par Décathlon en fait partie.

Le débat ne peut se situer que sur le terrain des valeurs.

D’abord, une précision : ne confondons pas le foulard avec le  voile qui est le tissu  qui cache le visage. Pour ce dernier, le  cas  est tranché par la loi : son port est interdit. Ce qu’on essaie de nous imposer avec le foulard islamique, quand il ne laisse apparaître que le visage, comme avec le burkini,  c’est une obligation associée à une morale et une pratique sociale toutes deux incompatibles avec nos valeurs. Rappelons que le foulard islamique est le symbole ostentatoire d’une condition féminine inacceptable pour nous, instituant l’inégalité avec l’homme par la soumission de la femme : la femme stérile répudiée, la femme adultère punie de mort, le témoignage de l’homme qui vaut celui de deux femmes, la soeur qui n’obtient que la moitié de la succession dévolue à son frère, le mariage mixte interdit, la polygamie autorisée… Nous avons le devoir de ne pas l’ignorer. C’est là sa vraie signification. L’affirmation de leur « islamité » par les jeunes filles ne s’arrête pas à cet accessoire vestimentaire. Elle s’accompagne généralement de contraintes supplémentaires telles que l’interdiction de suivre les cours de sciences naturelles, d’éducation physique ou de musique, voire même de s’adresser au professeur si celui-ci est de sexe masculin. D’où le mutisme de certaines filles en classe  que les professeurs ne comprennent pas toujours.

Un « voile »  sur les « Lumières » ?

Tolérer le foulard islamique, c’est renier le « siècle des lumières ». Depuis le XVIIIème siècle, l’individu européen a conquis une à une toutes ses libertés. Cette remise en cause devenue permanente, à laquelle l’église catholique s’est elle-même adaptée, a permis la proclamation puis l’application progressive des « Droits de l’Homme ». C’est au nom des Droits conquis que nous avons le devoir de lutter contre toutes les atteintes aux droits élémentaires de la personne. Comme le dit Alain Finkielkraut : « ou les hommes ont des droits, ou ils ont une livrée… ». De peur de paraître intolérants avec les musulmanes « on les confond avec la livrée que leur a taillée l’Histoire ». Voilà le piège : sous prétexte de droit à la différence, on voudrait imposer sur notre sol un apartheid. Ces musulmanes devraient savoir que les lois de la République s’imposent à tous et qu’elles ne sont pas toujours compatibles avec celles édictées par leur coutume. Les respecter est un devoir pour chaque citoyen et impose des comportements : il n’est pas possible de remettre en cause ce qui touche aux fondements de notre Constitution, au nom des pratiques d’une religion. La France est d’abord un état laïc. Ce débat,  je l’ai eu avec mon petit-fils qui a vingt ans. Le fait que la France soit porteuse de valeurs « universelles » lui échappe totalement, comme cela  échappe à Aurélien Taché. Une génération à laquelle on a oublié de transmettre l’essentiel et qui a pris le raisonnement à la mode : celui du relativisme. C’est la  France qui porte la « déclaration universelle des  Droits de l’Homme et du citoyen ».  Cela nous impose des devoirs face au reste du Monde.

Céder serait catastrophique.

Ce serait donner aux partisans d’une certaine pratique de l’Islam les moyens de renforcer leur oppression intellectuelle sur la communauté musulmane. Comme me disait une jeune « beur » : « n’oubliez jamais qu’une jeune fille musulmane vit sous le regard permanent de sa communauté et que cela suffit à la persuader de faire autrement qu’elle le souhaiterait ». Et de fait, depuis quelques années, le port du foulard islamique se fait de plus en plus fréquent et de plus en plus jeune. S’il ne faut pas obliger toute personne d’origine étrangère à calquer sa conduite sur notre façon d’être, il est possible tout de même de dénoncer cet aspect de la tradition islamique, sans pour autant vouloir détruire sa culture. D’autant plus qu’il s’agit d’une interprétation la plus étroite de l’Islam, issue du Wahabisme, contre laquelle les femmes luttent dans beaucoup de pays musulmans.

Les minorités religieuses doivent pouvoir exister à condition que celles-ci soient constituées d’individus libres et égaux. Il nous appartient de faire en sorte que ces deux conditions soient toujours remplies.

 

 


A QUOI JOUE VALERIE PECRESSE ?

Valérie Pécresse

 

Puisqu’elle vient après-demain mardi, chez nous, à Angers,  c’est l’occasion pour moi de dire ce que je pense  de son action. Et  j’espère bien qu’il y aura quelques bonnes âmes pour relayer  mon message à sa réunion,  car je ne m’y rendrai pas. Non  pas que ce soit lâcheté ou sectarisme de ma part,  mais plutôt l’envie de ne pas cautionner une démarche que je trouve désobligeante à  l’égard  d’un grand nombre de militants et d’adhérents de notre parti. J’en connais, en Seine-Saint-Denis, qui ont tracté pour elle en se levant à 6h du matin, et qui ne comprennent plus !

Un bilan  exemplaire en Ile-de-France.

Valérie Pécresse est  talentueuse et compétente. On l’a peut-être oublié, mais c’est la seule Ministre des Finances à avoir fait voter un budget en régression en euros réels par  rapport à celui de l’année précédente.  C’était en décembre 2011. Hollande s’est empressé de rajouter 40  milliards de prélèvements dès juillet 2012.  Malheureusement !

A la tête de  la Région Ile-de-France, elle a fait preuve de la même technicité : là aussi, et c’est incontestable, elle a fait reculer fortement la dépense publique à coups d’économies bien ciblées. On peut aussi mettre à son actif sa victoire aux régionales : si elle préside la plus prestigieuse région de France, elle ne le doit qu’à elle-même,  parce que les puissances tutélaires ne se sont pas précipitées outre-mesure  pour la soutenir. Je ne peux même pas  lui reprocher d’avoir soutenu Alain Juppé, j’ai failli faire comme elle. J’ai finalement opté pour Fillon. On connait la suite… J’avoue que  le  positionnement de Juppé aujourd’hui me déçoit profondément, moi qui ai été à la fondation de l’UMP, son Secrétaire départemental dévoué et actif. Pour des raisons personnelles, je lui gardai  une place à part dans mon panthéon. Les derniers avatars de sa  carrière qui le font entrer au Conseil Constitutionnel  par la grâce de Macron me libèrent totalement. Je ne sais pas ce qu’en pense Valérie…

Un pied dehors, un pied  dedans.

Elle a choisi de rester dans le parti.  Très bien.  Elle n’aime pas Wauquiez. Elle a le droit, on ne peut pas plaire à tout le monde. Ce serait mieux qu’elle dise pourquoi  en ne se contentant pas des banalités affligeantes : « ligne droitière… » . C’est un procès en diabolisation un peu trop simpliste et trop commode. Je ne crois  pas qu'il y ait deux droites, il y a une droite qui s'allie avec  le centre qu'il faut reconquérir. Moi,  je soutiens notre  Président. Ai-je eu le choix au moment de son élection à la tête du parti ? Pas  vraiment.  Valérie Pécresse avait là une occasion  de  faire valoir sa vision différente,  si tant est qu’elle le soit. Elle ne l’a pas fait. A-t-elle été pour autant rejetée du parti ? Pas que je sache. Si ma  mémoire est bonne,  elle a sa place au Bureau politique qu’elle a refusé  d’occuper  et  Laurent Wauquiez lui a aussi proposé la présidence du Conseil National, qu’elle a refusée aussi.  C’est son droit.  Elle a  préféré faire bande à part avec « Libres ! ». Je cherche vainement dans ses prises de position et son projet, excepté quelques nuances que je qualifierais de puériles, de vraies divergences avec la ligne politique défendue par la direction actuelle des Républicains sur les grands sujets : la dette, les dépenses publiques, la fiscalité, les classes moyennes,  la famille … Au premier Conseil national, elle est arrivée en retard, à grand renfort de brouhaha, pour délivrer quelques propos peu amènes et est repartie sans attendre la réponse.  A  Menton, elle a rejoué le même scénario. Pourtant le projet esquissé pour l’Europe a tenu compte de ses demandes. Récemment, j’ai lu dans le Figaro Magazine qu’elle ne "se sentait pas impliquée par la liste Bellamy", arguant du fait qu’elle "n’était consultée sur rien" !  Un peu facile.  Elle a tout fait pour ne pas l’être, non ? pourtant le trio désigné rassemble les sensibilités du parti, et la suite  des  candidats,  j’en prends le pari,  sera de même facture. Elle donne rendez-vous à Laurent Wauquiez le 26 mai : elle prend un gros risque, et  en disant cela, elle se tire déjà une balle dans le pied. Si elle n’avait pas fait cette déclaration, je serais venu l’écouter.  Mais c’est trop. Elle fait le jeu objectif des macronistes et du RN, en tentant d’affaiblir Wauquiez. Sa position ne sera  pas tenable longtemps et une grande partie de l’électorat LR pourrait un jour s’en souvenir. Car n’en doutons pas, Valérie Pécresse « y pense », comme on dit, le  matin en se poudrant le minois.

Et si on commençait par jouer groupé. 

Le  moment n’est pas  venu de  choisir qui devra représenter notre famille à la Présidentielle. Si elle espère une primaire de la  droite et du centre comme la dernière fois, qu’elle n’y compte pas. Chat échaudé craint l’eau froide !  Tout au plus peut-on imaginer une compétition interne. Encore faudrait-il que Laurent Wauquiez n’ait pas réussi à devenir le candidat légitime d’ici là. Je demande donc à Valérie Pécresse de rentrer un peu ses griffes et je fais donc appel à son intelligence. Le  combat pour nos valeurs et nos idéaux, pour la  France,  bien mise à mal  par la gestion chaotique de Macron, mérite mieux que les petites cuisines personnelles qui se font dans leur petit coin sur de petits réchauds. D’autant plus qu’elle doit savoir qu’elle n’est pas seule dans ce cas.   

PS. Ce lundi matin, sur RTL, Valérie Pécresse annonce qu'elle votera pour la liste LR, au motif que FX  Bellamy a la volonté de réconcilier toutes les sensibilités de la droite. Dont acte.  Encore un petit effort Valérie et faites campagne ! Je réviserais alors mon jugement.

 

 


UN VENT DE FRAICHEUR SUR LES PLATEAUX

Bellamy-evren-danjean

 

Un sans-faute.

Il semble que ça commence à frémir. L’électorat  bouge enfin à travers les sondages en faveur du trio Bellamy, Evren, Danjean. Et  ce ne serait que justice tant la tête de liste a montré pour ses premières apparitions sur les  plateaux télévisés, son talent, son intelligence brillante et ses réparties … imparables. Beaucoup croyaient découvrir un novice, et c’est un candidat aguerri connaissant parfaitement ses dossiers, à l’argumentation structurée servie avec un calme et une candeur indépassables. Les Martichoux, Krief et consorts s’y sont cassé les dents. Depuis son entrée en lice, c’est un parcours sans faute.

La cabale démontée.

Pourtant le gouvernement est prêt à tout pour descendre Bellamy, la preuve qu’il inquiète. Des ministres n’hésitent même pas à grossir le trait jusqu’à l’inacceptable. Et les médias, habituellement si sourcilleux sur le sujet, aboient avec eux. Personne ne s’étonne plus de rien. A les entendre, nous avions sorti de la naphtaline le pire des réactionnaires, contre l’avortement et  le mariage  pour tous, quelle horreur ! La réalité est bien moins tranchée et le candidat Bellamy n’a rien à voir avec la caricature outrancière qu’on voulait faire de lui. Avec calme et méthode, il a démonté la  campagne au vitriol dont il faisait l’objet. On peut penser que les Français, n’ont pas été dupes de la manœuvre. Et pour tout dire, ce qui est excessif est insignifiant. Au fond d’eux-mêmes ils sont toujours en rébellion, ce qui rend les sondages très suspects en voulant nous imposer un scénario écrit à l’avance où la liste LR n’aurait pas sa place. Que doit-on penser, en effet, de l’inégalité flagrante de traitement entre les longues heures de reportage des réunions interminables de Macron, au moment même où Laurent Wauquiez faisait un tour de France au contact des Français, de vrais contacts avec des citoyens non triés.  Il faudra bien, comme Guillaume Larrivé  l’a demandé au Premier Ministre, qu’on sache combien tout cela a coûté, parce qu’il s’agit bien d’une campagne électorale aux frais du contribuable.

Un discours rafraîchissant.

En attendant, FX est en campagne et on se prend à guetter ses passages à la télé pour ne pas les rater tant il comble de plaisir ceux qui se retrouvent dans son raisonnement. Oui, le philosophe est rafraîchissant.  Il y a longtemps qu’un politique ne nous avait pas autant convaincu par la justesse du positionnement, la validité du raisonnement, la  vérité des situations exposées. Il y a longtemps qu’on attendait un candidat avec des convictions assises non pas sur l’intérêt électoral, ce qu’on appelle démagogie, mais pour défendre une vision et des convictions. Les autres en ont de différentes ? Eh bien confrontons-les ! Débattons-en sereinement et allons au fond des choses. Que ça fait du bien !

Une vision réaliste de l’Europe.

La caractéristique du projet des Républicains, j’aurai l’occasion d’y revenir, est d’être réaliste.  La vision de la construction européenne qu’il  propose correspond à un besoin de  concret, elle est celle que souhaitent probablement une majorité de Français : ni dilution dans un empire où la nation disparaîtrait, ni repliement sur soi qui serait   mortifère.  A mi-chemin entre le fédéralisme de Macron, une Europe technocratique qu’il va nous vendre comme une protection –on a déjà vu-, et le repli national proposé  par Marine Le Pen qui n’a d’autre idée que de faire imploser l’Union si jamais les populistes en ont la possibilité, il existe un chemin qui préserve l’Europe dont on a besoin face aux empires planétaires et qui, en même temps, laisse à la nation le choix de décider de ce qui n’a pas à être partagé avec les autres.

Il coche toutes les cases.

François-Xavier Bellamy est donc une belle surprise  et il faut remercier Laurent Wauquiez de l’avoir convaincu de prendre  la tête de liste. Intellectuel brillant, modéré, attaché aux valeurs qui fondent la droite, comme la  famille ou la  liberté, et en plus décidé à mettre en avant, dans la campagne, l’écologie, avec une vision différente de celle des  ayatollahs verts, il peut aussi plaire à un électorat centriste attaché à la démocratie chrétienne, comme à celui plus conservateur de la droite traditionnelle. Avec Agnès Evren, proche de  Valérie Pécresse à la Région Ile-de-France et Arnaud Danjean, solide député sortant, connaisseur des dossiers du terrorisme et ancien soutien d’Alain Juppé, ils forment un trio rassembleur qui coche toutes les cases de la droite et du centre, ce que la suite de la liste ne tardera pas à confirmer. Bellamy va créer la surprise !

On a le droit d’y croire !

 

 


LA TARTE A LA CREME DU GRAND DEBAT

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Je ne vais pas tomber dans la théorie complotiste, mais enfin, à écouter tous ces commentaires  ébaubis sur le  « succès phénoménal » du grand débat qui dégoulinent sur toutes les chaînes à  jets continus, je me  dis que toute la planète gaucho-bobo-participative s’est donné rendez-vous dans la gent journalistique. Avec émerveillement puéril devant les prouesses chronométriques macronniennes ! Malheureusement, un débat qui s’éternise trop longtemps n’est pas un signe de qualité des échanges. Le mouvement des gilets jaunes aura eu au moins une vertu : il nous interroge sur les  fondations de notre vie commune.  En effet, quelles sont donc les vraies causes, au-delà des commentaires convenus, qui ont conduit à l’émergence d’une telle contestation il y a maintenant quinze semaines. Laissons de côté les grilles de lectures traditionnelles, d’ailleurs commandées  par les  attitudes idéologiques des uns ou des autres. On peut affirmer sans trop se tromper que le mouvement trouve sa source dans deux malaises, l’un alimentant l’autre : le premier est  fiscal, le  second est démocratique.

Ras-le-bol fiscal.

Au moment où les manifestations s’essoufflent et changent de visage, et avec  le  grand débat qui pourrait faire écran,  il me paraît important de redire que le  point de départ à bien été une jacquerie fiscale provoquée  par le ras-le-bol  d’une  imposition confiscatoire.  Ce n’est pas par hasard si l’idée  que tout le monde doit payer l’impôt sur le revenu remonte à la surface. Mais là encore, on s’aperçoit que ceux qui nous gouvernent ne veulent pas comprendre.  Ils ne cessent de lancer des ballons d’essais pour sortir de l’impasse dans laquelle se trouve notre  pays. Vous remarquerez que tous proposent d’une manière ou d’une autre, une augmentation des impôts plus  ou  moins déguisée. Or, rien ne sortira de bien de cette crise si on ne prend pas comme premier principe impératif : faire baisser la dépense publique !  Là est la leçon à tirer.

Hanounacratie de Mme Michu, oligarchie des énarques  ou démocratie représentative ?

Le  grand débat a aussi eu des moments forts  singuliers comme celui de voir une ministre rendre visite au plateau de M. Hanouna. Comme on dit, là, on ne risque pas d’élever le débat. Mais, l’essentiel n’est-il  pas de comuniquer ! Il  faut dire que la ministre en question n’est pas non plus ce que le gouvernement compte de mieux en puissance intellectuelle. Je ne crois pas que notre pays est prêt pour la démocratie de Mme Michu, version Hanouna ou autre. Dans les revendications d’ordre démocratique qui ont émergé,  le  RIC, référendum d’initiative citoyenne, est le marqueur principal. C’est peut-être la conséquence d’un pouvoir perçu comme illégitime. En effet, nous avons aujourd’hui le président le plus mal élu de la Vème République et une majorité parlementaire obtenue avec moins de 50% de participation avec  une abstention record. Ce déficit de représentativité n’est pas nouveau mais a atteint son apogée sous la Macronie. Il a été aggravé par le choix du nouveau pouvoir de gouverner verticalement façon « Jupiter » en s’appuyant sur l’énarchie de la haute fonction publique et en méprisant tous les corps intermédiaires, habituels tampons amortisseurs de nos rouages institutionnels. De  fait la  Macronie a débouché sur le pouvoir d’une oligarchie à peine dissimulée, continuant, avec la même  doctrine, les politiques engagées sous le mandat précédent, et avec  les  mêmes résultats : déficits  publics, dettes, chômage. Il n’y a qu’un retour à une démocratie représentative retrouvée, et la confiance qui va avec, que nous pourrons nous en sortir. De fait, la  France est à la croisée des chemins.

La présidence abandonnée.

Mais au lieu de chercher à résoudre la crise, nous avons un exécutif sans boussole. Matignon se bat avec les problèmes du quotidien au fil de l’eau,  ayant à gérer, semaine après semaine, des manifestations violentes qui épuisent nos forces de l’ordre.  Le Président,  lui, passe son temps à parler, en bavard impénitent qu’il est, tant sa soif de reconnaissance est inextinguible. Il bat des records de présence dans les débats,  il  a atteint le  suprême du ridicule en restant 14H30 au salon de l’Agriculture.  Il va falloir inscrire l’exploit  dans le Guiness ! Avec quel  objectif concret atteint,  je vous le demande ?  J’ai le sentiment d’assister au triste spectacle de la détresse d’un homme seul, contraint de tout faire lui-même,  jusqu’à pousser le ridicule d’aller à la rencontre de la France rurale dans le cadre étroit d’un salon parisien. Dire  à chacun ce qu’il a envie d’entendre, avoir recours au fan club pour jouer l’illusion de la popularité,… Décidément, le vieux monde n’est pas mort. Comme Stoléru en son temps, il paiera bientôt des figurants pour faire peuple. Après la démagogie de Mme Michu, on a le président bla-bla. Qui gouverne pendant ce temps-là ? Ah oui, les technocrates veillent.

Ce simulacre de débat est un dévoiement de nos institutions. Il permettra, à n’en pas douter de nous imposer des décisions savamment choisies, dans une transparence relative. Or, je ne crois pas à la démocratie « paper-board » même si l’exercice dans un cadre défini, celui d’un parti par exemple, peut avoir un intérêt. L’échange sur un projet de société, qui doit avoir lieu avec les Français, a un nom : il s’appelle élection. Ce sont les élections qui permettent d’encadrer et de trancher le débat. Les élections européennes pourraient être un bon test. Encore faut-il que les règles de temps de parole soient suffisamment respectées. Sinon, la confiance ne sera pas au rendez-vous.

 


ACCABLANT … ET AFFLIGEANT !

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Surréalisme.

Le Premier Ministre qui vient sur le perron de Matignon affirmer que « la séparation des pouvoirs n’ a pas été respectée » à propos du rapport de la commission parlementaire du Sénat, sombre dans le ridicule et confirme qu’il n’est pas à la hauteur de sa fonction. Les contre-feux organisés pour détourner l’attention de ce que ce rapport contient, sont à la fois pénibles et affligeants.  Que ce soit Mme Belloubet, M. Griveaux ou les députés LRem avec les mêmes éléments de langage pour minorer des dysfontionnements graves et des parjures, tous interviennent  pour dénoncer la forme et se gardent bien d’aborder le fond. Il est clair que ça n’est pas comme ça qu’on va réconcilier les Français avec le monde politique. La fébrilité qui règne dans la majorité et à l’Elysée est symptomatique d’un exécutif qui perd les pédales, jusqu’au plus haut niveau. Des réactions à mettre en relation avec le « Qu’ils viennent me chercher ! ». L’affaire Benalla est tout sauf la dérive d’un homme seul, ce qu’on voudrait nous faire croire. Oui, le déni est surréaliste !

Un rapport accablant.

Le Sénat a poursuivi jusqu’au bout son enquête sur l’ancien conseiller de l’Elysée qui a  commis des voies de faits  en usurpant une fonction policière qu’il n’avait pas, était muni d’un port d’arme bizarrement obtenu, avait voyagé avec des passeports diplomatiques qu’il n’aurait jamais dû garder, pris des contacts avec des gouvernements africains alors qu’il n’était chargé d’aucune mission officielle et évolué dans des milieux russes qui ne sont pas tout à fait bienveillants pour la France. Les abus de pouvoir, manipulations et mensonges dont est truffé ce feuilleton ne sont pas du côté de la Haute Assemblée, mais bien le fait de ce curieux garde du corps qui n’en était parait-il pas un, mais qui ne semble guère s'embarrasser de scrupules et des manquements du cabinet présidentiel. Et on ne peut que se féliciter de la persévérance des sénateurs, dont le travail a révélé les pratiques pour le moins curieuses de l’Elysée. Sauf que cette comédie où on semble avoir menti jusqu’au plus haut niveau pouvait aussi mettre en danger la sécurité nationale, à travers les dysfonctionnements du sommet de l'État.

Le déni n’est pas une solution.

Le camp macronien voudrait nous faire croire que le comportement de Benalla et l’influence qu’il avait acquise au cœur du pouvoir, est facile à comprendre et donc faire un procès est inutile. Emmanuel Macron et son entourage se seraient laissé conquérir par le « bagout » d’Alexandre Benalla. Tout ce qui est établi : que cet homme avait des passeports diplomatiques officiels et un téléphone crypté, qu’il a effectué des missions à l’étranger, qu’il avait des relations avec un oligarque russe, tout cela ne serait que dérive personnelle et débrouillardise. C’est tout juste si on reconnait que son cas a été traité avec laxisme (le mot est faible) par ses supérieurs.  Cet étalage de faiblesses ne suffirait pas à constituer un dossier à charge contre les collaborateurs du président de la République, si ce n’est lui-même ! Ce sont les mensonges que Benalla a pu faire pendant ses auditions, ceux concertés de ses supérieurs hiérarchiques et les invraisemblances de certaines dépositions qui rendent ce rapport inquiétant. Car l'entourage du chef de l'État n'a jamais réussi à justifier l'injustifiable.

Le Sénat est dans son rôle.

Le Sénat ne se juxtapose pas à celui des juges, dans sa mission de contrôle du fonctionnement de l’exécutif, et "la commission d'enquête ne constitue pas un précédent dangereux", comme l'affirme Aurore Berger, qui n'en est pas à une sottise près. Ce qui est dangereux c'est bien qu'il y ait une affaire Benalla ! Bien entendu, rien de ce qui se passe à l’Elysée ne peut être exclu du champ politique. Donc on va assister à des affrontements entre la majorité et les Républicains (LR) sur l’importance et le rôle des commissions parlementaires, c’est de bonne guerre. Quand on se souvient de la mascarade de la commission d’enquête de l’Assemblée, on se dit qu’heureusement il y a les gens sérieux du Sénat. Mais quoi qu’elle fasse, la République en Marche, en tout cas, ne peut échapper à l’affaire Benalla en la repoussant d’une chiquenaude. Les sénateurs ont raison: cette affaire ne révèle pas que la dérive d'un homme. Ils montrent que l’ancien garde du corps  a menti sous serment, et que des « dysfonctionnements graves » se sont produits à l’Elysée. Il est grand temps de mettre fin aux graves tribulations élyséennes et de remettre à plat le fonctionnement du Palais.

Et les mots, s’ils viennent, ne suffiront pas. C’est que pour gouverner, il ne suffit pas de bavarder.

 


LES RAVAGES DES PEDAGOGISTES

Orthographe chat

Ce que j’ai lu hier dans le journal   me glace d’effroi, mais je n’en suis pas étonné.  Ainsi, « la  maîtrise du français est devenue un défi majeur pour nos entreprises » !  Ainsi 78%  des  Français admettent faire des fautes d’orthographe, de conjugaison,  de grammaire  et, plus grave, de syntaxe,  c’est-à-dire de construction des phrases. Beaucoup de nos concitoyens ne mesurent pas les  conséquences de ces carences et pourtant, 52% des  DRH avouent avoir écarté une candidature à cause d’une mauvaise expression écrite et 92% pensent qu’une mauvaise expression écrite de certains salariés  peut nuire à l’image de l’entreprise,  mais seulement 12% des actifs pensent que leur carrière a été freinée par leur niveau en expression écrite. Et combien d’inconscients ? Triste bilan. Il a une explication.

L’enseignement avant les années 90.

J’ai passé la  plus grande partie de ma carrière à enseigner notre langue selon un schéma presque immuable, excepté le rétrécissement  progressif du nombre d’heures hebdomadaires qu’on devait lui consacrer : de 7H (avec une heure dédoublée)  dans les années 60 dans une classe de 6ème à 4H en 2003. Un déficit de  près de 50%. Pourtant dans le même temps, on nous serinait déjà le sempiternel  refrain de mettre l’accent sur les  « savoirs fondamentaux » ! Alors qu’on faisait le contraire. L’enseignement du français c’était par semaine: une heure de « lecture expliquée », une de « lecture dirigée » d’une œuvre au programme, une « d’orthographe »,  une de  « grammaire-conjugaison » et deux de « rédaction ». Cela permettait d’avoir un enseignement didactique bien identifié ce qui permettait d’être structurant et méthodique. Je pense encore aujourd’hui que cela était un « confort » pour les élèves qui avaient toujours besoin de repères, surtout au collège.  Il m’arrive encore de rencontrer, près de 25 ans après, des élèves qui me remercient pour les  efforts que je leur demandais à l’époque dans l’apprentissage de notre conjugaison, pour laquelle j’étais intraitable. Ce  n’est qu’un exemple parmi bien d’autres témoignages. J’ai eu la chance d’enseigner avec  les beaux textes de nos grands auteurs,  de faire apprendre des récitations telles que les fables de La  fontaine, des poèmes de Jacques Prévert, des passages de  Corneille, Racine, Molière, la tirade du nez de Cyrano,  sans oublier Victor Hugo, évidemment.

La déconstruction de l’apprentissage du français.

Au milieu des années 90,  les « pédagogistes » ont pris le pouvoir dans le Ministère de la rue de Grenelle. Les « docteurs » ont alors imposé un enseignement non plus par discipline mais par  « séquences » que je qualifiais à l’époque de « fourre-tout » où ,  à partir d’un thème et de quelques textes, on faisait au gré des rencontres un peu de grammaire ou un peu d’orthographe, un peu de syntaxe. L’explication de texte devenait « analyse actancielle » : inutile d’entrer dans le détail. Il y avait  le versant du « sachant » et celui de « l’apprenant ». Le  langage « éducnat » connut ses heures de gloire. Il devenait ringard de faire apprendre par cœur : plus de conjugaison, plus de récitation… Sur l’emploi du temps hebdomadaire, il n’y avait plus que la mention « français ». J’ai très vite observé que ça ne marchait pas, et, n’ayant plus rien à attendre de ma carrière à quelques années de la retraite, j’ai continué à appliquer mon découpage et mes méthodes, en les « habillant » de pseudo-séquences. J'ai continué  à faire de la conjugaison systématique et à faire apprendre des récitations et pire, des dictées hebdomadaires ! D’ailleurs un enseignant célèbre raconte dans un de ses livres, « Le Portique »,  qu’il avait fait le même constat et réagi de la même façon : il s’agit de Philippe Delherm. Plus de vingt ans après,  on récolte le résultat. Si on rajoute à ces errements pédagogiques les ravages des écrans et des smartphones et l’utilisation du langage texto de plus en plus tôt  par les jeunes, on ne peut pas s’étonner de l’effondrement de  la connaissance de la langue française. Malheureusement le mal ne concerne pas que le français, il est général et concerne toutes les disciplines et a commis des ravages dans les connaissances notamment en histoire et en géographie.

Le retour partiel au bon sens.

Le summum de la tentative de déconstruction a été atteint sous le ministère de Najat Belkacem, qui a rajouté à l’hérésie pédagogique les errements de la déconstruction du genre. Sans parler des Trissotins qui ont voulu imposer l’écriture « inclusive »,  ce nouvel obscurantisme culturel  diligenté  par l’idéologie féministe exacerbée. L’arrivée de Jean-Michel Blanquer a remis un peu d’ordre dans la « grande maison ». D’abord en virant de la direction du ministère les pédagogistes et en mettant en place Stanislas Dehaene, neurobiologiste dont les travaux sur le fonctionnement du cerveau pour apprendre font autorité. Mais le chemin du redressement sera long. De nombreux  partisans du « pédagogisme » sont restés en poste, de nombreux enseignants endoctrinés continuent d’en appliquer  les théories inefficaces et combattent leur Ministre.  Il suffit de voir comment la  méthode globale d’apprentissage de la lecture perdure malgré la démonstration de ses méfaits. Et c’est là où le bât blesse : Stanislas Dehaene le démontre dans son ouvrage « Apprendre », les pédagogies  constructivistes type Freinet, dites « de la découverte » ou « pédagogies actives »,  sont inefficaces car laissés à eux-mêmes les enfants éprouvent les plus grandes difficultés à découvrir les règles qui gouvernent un domaine et ils apprennent beaucoup moins bien, voire pas du tout. Le  recul du classement de la France dans les évaluations internationales n’est pas une vue de l’esprit. Il sanctionne des années d’errements pédagogiques qui ne sont pas terminées. Et le  Ministre actuel doit composer avec les députés du « nouveau monde » pas si nouveau que ça -on vient de  le  voir avec l’épisode « parent 1 et parent 2 »-, ce qui ralentit  la  prise des décisions nécessaires qui permettraient  un redressement significatif des résultats. Au rythme où il réforme, il faudrait qu’il reste vingt ans en poste…

Car  contrairement aux apparences, le tout-numérique n’a pas affaibli le rôle de  l’expression écrite.  La  maîtrise de l’orthographe,  et de la grammaire est même  devenue un enjeu crucial pour les entreprises  et pas seulement. Il y va donc de l’employabilité de bon nombre de  personnes sur le marché du travail : envoi de centaines de mails par jour, commentaires sur les réseaux sociaux, … l’expression écrite continue de faire partie du quotidien de nombreux salariés avec le développement des nombreux outils technologiques.  Comme on pouvait s’y attendre,  l’enquête montre que ce sont les jeunes actifs  de moins de trente ans qui sont en première ligne.  Ce chiffre est, malheureusement, appelé à grossir, car la machine de la rue de Grenelle ne se réforme pas rapidement. C’est pourquoi les entreprises prennent de plus en plus l’initiative pour tenter de remédier à la situation, notamment pour combler les lacunes en orthographe, en finançant des formations que 80% des salariés se déclarent prêts à suivre.

 


POUR RENOUER AVEC L’ACTUALITE

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Il fallait bien une semaine d’air pur  à la montagne pour réoxygéner les neurones. Et ça fait du bien. Le  problème,  c’est que pendant ce temps-là, l’actualité court. Je ne vais pas essayer de la rattraper, vous vous contenterez d’une petite sélection… aux petits oignons.

Dictature de minorité.

Le  militantisme peut rendre franchement con. On en a vu un échantillon avec l’épisode de la loi pour imposer « parent 1 » et « parent 2 » au lieu de « père » et « mère ». Y aurait-il une majorité de couples homos dans notre pays pour qu’on impose un tel chambardement ? Evidemment non.  Cette  dénomination est le fait de minoritaires sans cortex cérébral dont le savoir-faire principal est   la  provocation. Comment  peut-on oser à ce  point nier l’anthropologie et  renommer l’origine de la vie ? On ne sait si l’inculture le cède à l’intolérance ou l’inverse.  L’immense  majorité des enfants, de parents unis ou divorcés, peu importe, ont un père et une mère qui les élèvent et la  plupart du temps les protègent,  les  aiment. Où est la République dans cette affaire ? Bien sûr l’intérêt général veut qu’on respecte les situations d’homoparentalité,  même si elles sont largement minoritaires. Cela ne justifie pas que le cas majoritaire soit obligé de disparaître au point de ne plus se nommer. Au nom de quoi on m’interdirait d’être nommé «père » de mes enfants !  Si cette loi  devait perdurer, ce qui semble  ne pas être le cas, elle serait une loi d’exclusion de la majorité sur un sujet fondamental. Un déni de démocratie doublé d'un déni de réalité : nier la réalité  au nom d’une abstraction agressive, pur produit de l’idéologie et du militantisme. La bêtise militante dans sa plénitude ! En disant cela, je serais, parait-il,  un demeuré ou un arriéré : l’arriéré vous salue bien !

Une satisfaction et trois réserves.

La nomination d’Alain Juppé au Conseil Constitutionnel est une jolie surprise. J’en ai d’abord ressenti une satisfaction : ponctuer son parcours par une telle porte de sortie était inespéré, lui qui a tant donné, a accepté de payer pour un autre, avait réussi à rassembler la droite et la plus grande partie du centre, et perdu une primaire pour une présidence qui lui était pourtant promise. Il y aurait beaucoup à dire sur les responsabilités de ses proches dans cette défaite, mais ils sont justement au pouvoir. Juste retour des choses donc. Cela va l’obliger au devoir de réserve en ce qui concerne les élections européennes et de mon point de vue, c’est  une chance supplémentaire : au moins il n’aura pas à trahir son camp. J’ai cependant trois réserves à émettre au sujet de cette nomination. Trois réserves qui la ternissent quelque peu. D’abord le fait qu’elle soit advenue par la décision de Richard Ferrand. Inutile de préciser pourquoi. Ensuite, le moment qui fait qu'on ne peut s'empêcher d’y voir une manœuvre politique de l’Elysée avec l’espoir de fractionner un peu plus l’électorat du centre en lui envoyant un signal de complicité. Enfin, le  manque de courage du Maire de Bordeaux qui n’a pas su imposer celle qu’il était allé chercher à fin de lui succéder, Virginie Calmels, cédant aux luttes intestines du Palais Rohan. On ne sera pas surpris si le clan juppéiste s’entre-déchire pour le siège convoité. Une partie d'entre eux ayant franchi le Rubicon macronien sans aucune retenue. Celtte dernière préfère  partir en même temps que son mentor et retourner à ses premières amours, l’entreprise privée, et  elle a bien raison.

Touche pas à mon « Fink » !

Dans Le Figaro de samedi dernier, mon Académicien préféré, maintenant que Jean d’O est parti, Alain Finkielkraut, nous livre une magnifique analyse du mouvement des « Gilet Jaunes », dénonçant avec sa verve habituelle et des arguments imparables à l’appui, ce « produit du nouveau monde » où «  les inhibitions sont levées,  chacun se  lâche et vient pêcher, en guise de vérité, le  mensonge qui comble  son attente. A l’ère de l’écran interactif, tous les grands partages du vrai et du faux, du beau et du laid, du haut et du bas, de  la barbarie et de la civilisation  sont abolis ». Il  ne croyait pas si bien dire.  Ce même jour, rentrant paisiblement chez lui,  il s’est fait copieusement insulter par des excités à la bêtise épaisse, que le port du « gilet jaune » n’exonérait pas de leurs propos bassement racistes et injurieux. S’attaquer ainsi au philosophe qui a dû à la présence policière de ne pas se faire écharper, est une insulte non seulement à sa personne admirable, mais à la France tout entière, tant il est porteur et défenseur des valeurs universelles qui fondent notre nation.  Il est le rempart de ce que ces crétins veulent justement déconstruire. Il est le symbole d’une intégration  et d’une assimilation complètement réussie. On comprend alors les commentaires gênés de certains biens pensants de la gauche communautariste ou de l’extrême gauche internationaliste. Pour dénoncer ce racisme  immonde, il  ne suffira pas de manifester mardi, en solidarité, encore que ce soit un moment d’ardente obligation.

 


LES RICHES, CETTE OBSESSION FRANCAISE

Contribuable détroussé

 

Moins je pédale plus vite, plus j’avance moins vite !

Ou comment augmenter les impôts  en annonçant une baisse.  C’est du Darmanin ! Après avoir subi des attaques, en particulier de la droite, sur des propositions aboutissant à une augmentation de la pression fiscale, le ministre affirme vouloir à l'inverse diminuer celle-ci avec l'argent récupéré sur les niches. Gérald Darmanin souhaite plus exactement « placer ces aides fiscales sous condition de ressources ». Des niches dans les niches ! L'idée étant d'abaisser le taux des premières tranches d'imposition, pour cibler les classes moyennes.  En conditionnant les niches fiscales à des conditions de revenus on « peut baisser les tranches d'impôt sur le revenu des gens qui gagnent 1700€ par mois de 180 € en moyenne ». L'idée est simple : accélérer le transfert entre la classe moyenne supérieure et la classe moyenne inférieure, en laissant les hyper riches tranquilles (Il y en a encore 5 000 de plus qui sont partis sous  des cieux fiscaux  plus cléments). Taper sur la seule classe qui ne se plaint pas.
La classe moyenne « supérieure », les « aisés », parce qu'ils ne manifestent pas. On trouve pêle-mêle dedans les retraités qui perçoivent plus de 2 000 € de pensions, les salariés du privé qui gagnent plus de 3 500 ou 4 000€, les entrepreneurs, les professions libérales. « Salauds de pseudos-riches » !

Bercy est devenu une machine folle.

On est prévenu, le  calvaire des contribuables va s’aggraver. Pas tous. Toujours les mêmes. Macron a balayé d’un revers de main  les propositions sur les niches, mais le feu couve toujours.  La surenchère d’idées au gouvernement et de ceux qui le conseillent ne concerne pas la baisse des dépenses publiques, mais la hausse des impôts directs.  Il faut absolument compenser  l’échec cuisant de l’augmentation des taxes sur les carburants. Alors on rêve  de transformer le crédit d’impôt pour l’emploi à domicile en aide sociale, avec forcément « conditions de ressources » au nom de la sacro-sainte justice fiscale. L’universalité des prestations  des aides à la famille déjà bien écornée va en prendre un nouveau coup de plus. Ou bien une nouvelle tranche de l’impôt  sur le revenu à 45% : voilà qui va plaire au bon peuple (57% des Français) qui n’en paie pas.  C’est oublier qu’avec la CSG ,  la  France est déjà au maximum,  sans compter  que notre pays se paie le luxe d’une contribution exceptionnelle sur les hauts revenus à 250 000 euros par an  (500 000 pour un couple) !  A moins que l’on revienne sur le principe d’exonération des plus-values de cessions des résidences principales… à partir d’un certain montant : ce serait en fonction du prix de vente, et évidemment sans tenir compte de l’inflation. Il faut que ce soit juteux un max. Une injustice de plus. Sans compter que les droits de succession sont dans le collimateur, eux aussi. Vous vous rendez compte, il y a  encore des  héritiers en France, des entreprises et des patrimoines à transmettre !  Allez expliquer à ces névrosés  que la Suède, paradis social-démocrate, a supprimé purement et simplement les droits de succession.

Macron n’a pas les félicitations de  Migaud.

L’exécutif, que ce soit à l’Elysée ou à Matignon, ne s'attache pas à l'essentiel. La réforme à faire en priorité c'est la baisse des dépenses publiques. La France continue de sombrer sous le poids de sa charge publique : 100% du PIB pour la dette, 100 milliards de déficit pour les dépenses, 60 milliards de déficit en 2018 pour le commerce extérieur. Sans baisse des dépenses publiques, l’Etat passera son temps à prendre dans la poche de l'un pour donner à l'autre, tout en augmentant régulièrement tous les impôts et les taxes. Par manque de courage ou par idéologie fiscale,  ou les deux à la fois.  Avertissement de la Cour des Comptes bien inutile puisqu’elle parle  à des sourds. Ce quinquennat est parti pour être celui de l’explosion de la pression fiscale. Les  Gilets Jaunes n’ont pas été compris. Le  Président pérore pour démontrer qu’il ne changera rien. Comme la plupart des  vrais riches sont partis, maintenant ce sera le tour de nos cadres supérieurs : qui voudrait faire une carrière en France pour servir de vache à lait à un Etat inconséquent ? Pendant ce temps-là, les Chinois et les fonds de  pensions rachètent la France. Dans les beaux quartiers et dans les villes touristiques à forte valeur immobilière, les Français y résidant n’ont plus les moyens financiers de faire face aux montants exorbitants de l’IFI et des droits de succession qui leur sont réclamés : le patrimoine change de mains au profit de SCI et de sociétés détenues par des étrangers. La fiscalité   va tuer la classe moyenne supérieure (le vocable vient d’apparaître, comme par  hasard), tuant toute espérance  d’ascension sociale. Bienvenue en Corée du Nord !

 


CETTE INDISPENSABLE EUROPE

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Un monde bipolaire.

Le monde redevient bipolaire. La Russie n’a toujours pas les moyens de s’imposer malgré ses tentatives pour exister au Moyen Orient ou en soutenant le régime de Maduro. Son PIB reste celui d’une puissance moyenne. C’est la  Chine qui occupe désormais la place occupée autrefois par l’URSS face aux Etats-Unis. Ce sont les deux pays qui constituent la menace la plus importante pour l’Europe, tant sur le plan commercial que technologique, deux domaines essentiels. Les Américains,  avec Trump, ne souhaitent plus protéger  l’Europe et se montrent même très agressifs à son égard, notamment avec l’arme juridique ; quant à la Chine, elle entend peser de tout son poids dans les échanges commerciaux le plus souvent univoques.

Etre, ou mourir.

Or l’Europe telle qu’elle est ne fait pas le  poids face à ces deux grands. On le voit avec la décision de Bruxelles de refuser la fusion Alstom-Siemens au nom de  la règle de la concurrence interne. Pourtant elle a des atouts pour exister sur la scène internationale. Ce défi existentiel est d’abord géopolitique : quand elle est unie, elle existe ! Elle l’a démontré avec les sanctions contre Poutine après l’annexion de la Crimée, ou face au Brexit avec les manœuvres de la Grande Bretagne pour la diviser. Au moment où Trump et Xi Jinping s’affrontent pour le leadership mondial, face aux défis climatique et migratoire, face au terrorisme, l’Europe a le devoir d’union pour faire valoir son droit à exister. A nous d’en faire prendre conscience aux Européens et aux Français qui doutent  de  cette  nécessité. Mais cette évidence géopolitique est combattue par un autre défi existentiel : celui de la démocratie. Il existe aujourd’hui deux camps  en Europe : celui de la démocratie libérale affaiblie de l’intérieur par le divorce entre les élites et le peuple et l’autre camp, de  l’extrême droite à l’extrême gauche, qui est animé par ce qu’on appelle le « populisme » dont l’Union européenne est le bouc émissaire de tous les maux,  et par une volonté  plus ou moins cachée de détruire l’Union. La  concomitance de ces deux défis, externe et interne rend la situation préoccupante. Les prochaines élections seront décisives : redémarrage ou éclatement du projet européen ? Rien n’est encore joué. 

La percée des europhobes.

A mesure que les partis populistes progressent dans le paysage européen, leur discours ouvertement hostile à l’Union donne à cette dernière, paradoxalement, une reconnaissance politique inégalée. Les partis traditionnels vont souffrir : la gauche sociale-démocrate connait une érosion inquiétante tandis que la droite avec le PPE (Parti Populaire Européen)  voit son socle électoral se réduire. Si les analystes pronostiquent une déroute pour eux en mai prochain, la  messe n’est pourtant pas dite. Car les enjeux européens n’auront jamais été aussi évidents dans l’esprit des électeurs. A cet égard, les conditions réelles de la sortie de la Grande Bretagne pourraient être l’occasion d’une utile expérience et faire pencher la balance. Les alliances potentielles des droites dites « dures » de la Pologne à la Hongrie et à l’Italie en passant, en France par le RN, ne reposent guère que sur un point d’accord : l’immigration. Le rapprochement n’aurait pas eu lieu si la question migratoire ne s’était pas  imposée comme un sujet central et fondamentalement européen. L’Histoire est parfois ironique : l’élection de mai, pour une fois, pourrait bien se faire sur les enjeux européens et non les débats de politique intérieure. Une manière de consacrer le caractère incontournable de l’Union au moment où ses opposants croire enfin tenir entre leurs mains son agonie. Encore faut-il qu’un referendum ne vienne pas polluer le sujet.

L’importance du couple franco-allemand.

Le seul point qui incite à l’optimisme, c’est la résistance du couple franco-allemand à tous les aléas. Elle donne une  bonne raison de croire dans l’Europe. Par son poids démographique et économique au sein de l’Union, le  couple est, à  lui seul, une réponse stratégique à ces deux défis. Malgré la tiédeur des relations entre Merkel et Macron, la signature du traité d’Aix-la-Chapelle, reste un événement suffisamment significatif de la volonté des deux pays d’avancer ensemble, notamment en matière de sécurité et de défense. Pour les partenaires de l’Union c’est un repère incontournable. Pour les peuples concernés, c’est un message propre à rassurer les « pro-européens » qui n’ont pas dit leur dernier mot. Encore faut-il que  ceux-ci proposent des évolutions concrètes et rassurantes sur le fonctionnement de l’Union. Il ne suffira pas de crier « Europe, Europe.. » avec un discours de la Sorbonne devenu obsolète comme projet et  une coalition hétéroclite parce que la marque EM ne correspond à rien. Mais rappeler que, au-delà des intérêts communs, l’Union est d’abord  et avant tout une « Union de Valeurs », un « projet de civilisation », peut redonner du sens à une construction trop souvent diluée dans les directives technocratiques.

 


LA FRANCE EST SEULE RESPONSABLE DE SES MAUX

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La Cour des Comptes vient de rappeler  au gouvernement et au Président de la République l’extrême fragilité de nos finances et s’inquiète de la dégradation qui s’annonce pour 2019. Une mise en garde utile au moment où l’exécutif cherche des  moyens pour sortir de la crise des Gilets Jaunes, avec des chèques en bois. Mais si notre pays cumule tant de problèmes, il ne le doit qu’aux politiques qui ont été menées  et ne peut pas rejeter la responsabilité sur le dos de la libéralisation mondiale ou du « néolibéralisme » imposé par l’Europe.

La croissance financée par l’Etat : erreur.

Ce sont bien les politiques menées depuis plus de vingt ans qui nous ont menés au gouffre et personne ne nous a obligés à faire les choix qui ont été faits. Voici des faits pour éclairer ces affirmations. Ce sont des constats indiscutables*. Depuis l’an 2 000, la progression du pouvoir d’achat a été plus rapide que la croissance (en moyenne 1,3%) et les gains de productivité (en moyenne 0,7%). Ces gains de pouvoir d’achat ont été financés par l’endettement. Rappelons que celui-ci était de 20% du PIB en 1980 et atteint 100% en 2018.

La redistribution massive : erreur.

Parallèlement, la France a financé à crédit une politique sociale très généreuse. La population en-dessous du seuil de pauvreté (13,8%) est l’une des plus faibles du monde développé. Cela s’accompagne d’inégalités de revenus elles aussi les plus faibles du monde.  Cela se mesure avec l’indicateur « gini » qui est à 0,259. Il était à 0,337 en 1970. Le rapport entre les revenus les plus élevés et les plus faibles est de 1 à 22  avant « redistribution » et de 1 à 5,6 après. L’effet redistributif est obtenu particulièrement avec l’impôt sur le revenu que seulement 43% des Français paient, avec une progressivité confiscatoire puisque  2% des ménages paient 40% des 78 milliards prélevés. Le rouleau compresseur  fiscal est efficace, mais il est un frein énorme à l’investissement. L’Europe ne nous impose pas d’infliger à nos entreprises des charges supérieures de 8 points à la moyenne de ce que pratiquent nos partenaires de l’Union. Notre pays accumule ainsi de nombreux retards en innovation, en robotisation, donc en emplois non créés.

Fuite en avant par l’impôt et l’emprunt : erreur.

Du coup le chômage de masse s’est installé : autour de 9% depuis trop longtemps. Il explique que dans les dix dernières années l’écart de richesse par habitant avec l’Allemagne s’est creusé de 13,6%. Pour financer sa politique dispendieuse et décourageante pour le travail, les dépenses publiques atteignent 57% du PIB, et les prélèvements ne suffisent pas : il manque près de 10 points de PIB, ce qui explique le déficit et l’accroissement de la dette. Cela se fait au détriment des classes moyennes.  Ainsi depuis 2011, 60 milliards d’euros de prélèvements supplémentaires se sont réalisés à 90% sur les ménages. Parallèlement, les  charges pesant sur les entreprises, ont peu évolué, conduisant au quasi gel des salaires. La conséquence, c’est qu’aujourd’hui, le revenu des retraités est en moyenne de 5% supérieur à celui des actifs. C’est anormal,  mais ce qui est en cause c’est la faiblesse des salaires, pas les retraites acquises. Ce phénomène est aggravé par le déclin de la mobilité sociale à mettre en relation avec le déclin de la qualité des services publics, notamment dans la France des territoires.

L’emploi public pour compenser l’emploi privé : erreur.

Cerise sur le gâteau, nous avons une fonction publique pléthorique : la hausse du nombre des fonctionnaires dont le nombre avoisine les 6 millions, a augmenté de 47%  depuis 1980  quand la  population a augmenté de 24% dans  le même temps.  Deux fois plus vite : nous sommes donc sur-administrés.  La « décentralisation » qui devait nous faire économiser a été souvent prétexte à embauches supplémentaires, mais pas que. L’Etat a souvent pratiqué la politique de l’emploi public pour freiner la hausse du chômage.

Pour bien mesurer le caractère insoutenable de notre modèle économique et social, ce palmarès finira de vous édifier : nous représentons 1% de la population mondiale, notre production participe pour 3%  du PIB mondial et nos aides sociales pèsent à elles-seules 15% des aides sociales mondiales. Cherchez l’erreur !  Après on s’étonne que notre dette soit à 100% du PIB.

L’Europe bouc émissaire : erreur.

Dans cette affaire, l’Europe n’est en rien responsable de nos choix et de nos dérives. Elle aurait même plutôt servi de garde-fous par les contraintes que les traités nous imposent et que nous ne respectons pas toujours en matière de finances publiques. Affirmer que nous serions victimes du néolibéralisme européen est une escroquerie intellectuelle, alors qu’à bien des égards, notre pays présente tous les traits d’un pays fortement socialisé pour ne pas dire socialiste,  car il faudrait rajouter tous les avantages mis "sous conditions de ressources". Ce qui est en cause c’est la politique keynésienne complètement inadaptée au contexte du monde contemporain que nos gouvernants mènent, sous l’influence d’une technocratie incapable de changer de modèle. La preuve, ils cherchent encore à augmenter les impôts. 

Ce n’est pas le modèle néolibéral qui est en cause, comme l’affirme Michel Onfray, c’est le modèle keynésien qui est  périmé. Dites-le à Bruno Le Maire si vous le rencontrez dans un débat.

 

*La plupart des chiffres sont fournis par Nicolas Baverez.

 


1H-1/4 AVANT LA TRAHISON

Macron sorbonne

 

Tout le monde a en mémoire la parodie de Jean Yanne de péplum romain « 1H-1/4 avant J.C. ». C’est en pensant à cette comédie que je voudrais évoquer les manœuvres plus ou moins secrètes entamées entre Macron-César -dit ex-Jupiter- d’une part, et le duc de Bordeaux et son assistant l’ex-sénateur expert en chinoiserie, d’autre part, en vue de leur soutien à une liste du « nouveau monde » Rem-Modem-Agir : « tiiin, tin, tin , tin, tin-tin, tiin, tin, tinttintin… » (Dvorak)

En coulisses.

Tout cela, évidemment est censé se faire en secret. Mais c’est un secret de polichinelle : petits déjeuners à l’Elysée, consultations, petites phrases du type « Je ne resterai pas silencieux » ou encore : « Je me sens plus proche du projet de Macron »… Si on recoupe avec les infos qui filtrent du palais sur une liste large LRem/Modem/Agir, nous ne sommes plus loin du passage à l’acte. Le problème n’est plus de savoir s’il y aura trahison, c’est quand.  Car rien n’y fait : LR est accusé de droitisation, un peu comme ces accusations de l’inquisition ou à la soviétique.  Point besoin d’argumenter, l’accusation se suffit à elle-même. Comme le dit Jean Léonetti dont le parcours ne peut pas être suspecté de compromission avec une droite conservatrice : le programme des Républicains, il y a cinq ans, Juppé l’aurait signé des deux mains… Et pour la nomination de François-Xavier Bellamy, ces gens-là se contentent de reprendre ce que disent les médias aux ordres chargés de caricaturer la tête de liste. Caché ce catholique que je ne saurais voir ! Laissons-les à leurs idées  toutes faites. Puisqu’ils se contentent du programme de Macron, tant  mieux pour eux.  Ou plutôt tant pis, parce qu’ils vont droit dans le mur. Et je vous dis  pourquoi.

Le discours de la Sorbonne.

C’est la référence inébranlable de Juppé. Ce discours a été prononcé le 26 septembre 2017. Le Président de la République y faisait part de son rêve européen, en chef de file incontesté. Une prise de position marquante à l’époque tant par les propositions que par la vision ambitieuse de la construction européenne affichée. Un an et demi après, on peut dire que rien ne s’est passé comme  l’intéressé l’aurait souhaité. On peut même  affirmer que la réforme de l’Union qu’il préconisait s’est enlisée, à la fois par la fragilisation de Merkel et aussi parce que la France, plombée par  ses déficits et son endettement n’est pas un modèle fiable  pour ses partenaires. Aujourd’hui Macron se retrouve seul. Il est fâché avec l’Italie, la Hongrie et l’Autriche lui tournent le dos, et les relations avec l’Allemagne sont glaciales comme on a pu s’en rendre compte  avec le renouvellement du traité de l’Elysée signé à Aix-la-Chapelle. Autrement dit, le  beau discours en guise de projet  est caduc. Il est même dépassé. En plus son contenu, c’est évidemment tout ce qu’une majorité de Français rejettent aujourd’hui : plus d’intégration, plus d’élargissement, plus de commission…. J’ajouterais que la stratégie d’affrontement entre les « progressistes » (macroniens) et les populistes, en les diabolisant,  n’est pas la meilleure façon de rassembler. Du discours de la Sorbonne, avec ses  49 propositions, il ne reste que quelques timides avancées sur le budget européen et l’aboutissement de quelques projets qui étaient déjà dans les tuyaux avant même que le discours soit prononcé. Les partisans de plus d’Europe affrontent l’échéance dans les pires conditions.  Au point d’envisager de faire oublier l’échéance avec un referendum qui aurait lieu le même jour.

Il y a cinq ans, c’est avec ce même type de programme de la droite que les listes de Marine Le Pen sont arrivées en tête et que moins d’un électeur sur deux s’est présenté devant les urnes. Apparemment la leçon n’a pas été retenue par  les centristes qui ont rallié le camp Macron et son rêve hégémonique. Il est encore temps d’ouvrir les yeux.

Comme  dans le film de Jean Yanne, je suis tenté de reprendre ce morceau de dialogue que l’on pourrait attribuer à Juppé : « Citoyens, actuellement nous ne pouvons rien faire, mais dès que nous le pourrons je vous promets que nous ferons le double ! ». Est-ce que nos concitoyens naguère proches de l’UMP, de la droite et du centre, vont se laisser piéger ? Je ne le crois pas. Un autre chemin, plus sensé et raisonnable est possible, sans renoncer à l’Europe.  C’est celui  que veut tracer la liste des Républicains. On y reviendra.

 

 


L’HUMOUR – HUMEUR DU DIMANCHE

Macron prophète

 

Que Jean-Baptiste Doat me  pardonne d’utiliser ainsi son texte, mais je ne résiste pas au plaisir de le partager avec les amis et lecteurs du bloc-notes,  car le "grand débat" n’y changera rien.  Tout est dit ! Y compris « Aurore Berger » !

« Ça devait mal se terminer

Parce qu’il gueulait comme un goret dans ses meeting,

Parce qu’il a dit un jour « L’argent ne se mange pas, je confirme. Il ne se respire pas, il ne s’aime pas ou alors on devient très dangereux. » et que ça ne veut rien dire,

Parce qu’il était soutenu par le Béarnais,

Parce qu’il a été ministre du Correzien,

Parce qu’il a sorti Marlène Schiappa d’un anonymat pourtant mérité,

Parce qu’il a attiré les plus opportunistes de droite et les plus médiocres de gauche,

Parce qu’il s’est pris pour De Gaulle,

Parce que Cohn-Bendit en dit du bien,

Parce qu’il a humilié un chef d’Etat Major pour satisfaire une petite pulsion d’autoritarisme adolescent,

Parce qu’il se prend pour le chef du Monde Libre alors qu’il avait du mal à gérer son propre garde du corps,

Parce que Aurore Bergé,

Parce que sa femme pense que les Français l’ont choisie aussi,

Parce qu’il fait confiance à Castaner qui a autant la carrure d’un premier flic de France que Cyril Hanouna celle d’un gagnant du prix Femina,

Parce qu’il a recruté Benalla et l’a soutenu comme le fait un chef de gang,

Parce qu’il veut vendre le siège de la France au Conseil de Sécurité de l’Onu à la Commission Européenne,

Parce qu’il a cru que c’était grâce à lui que la France avait gagné la coupe du Monde,

Parce qu’il a pris les élus locaux pour des bouseux,

Parce qu’il nous impose une majorité faite de députés qui ont été livrés sur Amazon Premium,

Parce que le concept de « nouvelles mobilités » le fait plus vibrer que celui de « Nation »,

Parce qu’il gouverne depuis le début avec ses potes de promotion de l’ENA qui enferme la France dans des tableaux Excel,

Parce que Yassine Belattar le conseille,

Parce qu’il vend des mugs avec sa tronche et celle de Brigitte dans la boutique de l’Elysée,

Parce que Jean d’Ormesson avait prévenu : « Entre l’électeur de gauche et l’électeur de droite qui votent pour Macron, l’un des deux, forcément, sera cocu, mais toute l’intelligence de Macron est de faire croire à l’un que ce sera l’autre et inversement. »,

Parce qu’il a promis un renouvellement et a choisi Collomb,

Parce qu’il nous demandait de « penser Printemps » dans un pays qui compte. 9 millions de pauvres,

Parce qu’un Président ne doit pas dire « qu’ils viennent me chercher » pour se planquer derrière des milliers de CRS ensuite,

Parce qu’il a transformé l’assemblée nationale en Académie Française de l’incompétence et de la médiocrité,

Parce qu’il est le seul à croire à cette Europe bureaucratique et coupée des peuples,

Parce qu’il faisait scander «En même temps» dans ses meeting et que c’est le slogan le plus con de l’histoire,

Parce qu’il pense que tous les gens rêvent de bosser dans une start’up et de rouler en trottinette électrique,

Parce qu’il pense qu’avoir du fric est synonyme de réussite,

Parce qu’il a un discours ambigu sur l’islamisme,

Parce qu’il a donné à son parti un nom qui a les mêmes initiales que lui,

Parce qu’un soir, il a transformé l’Elysée en temple de la sous-culture,

Parce qu’il a fait comme si tous ses électeurs avaient voté pour lui en adhérant à son projet,

Parce qu’il fait le malin en insultant des chefs de gouvernements étrangers qui ont trois ou quatre fois sa cote de popularité,

et ça se terminera mal :

Parce qu’il est tout seul,

Parce qu’il ne comprend pas les Français,

Parce que Aurore Bergé. »

Vous savez de qui on parle.  Pour ce moment d’évasion, merci Jean-Baptiste !

 

 


LA FRANCE QUI TOURNE EN ROND

Bagarre_village_gaulois

Des ronds-points au grand débat, des gilets jaunes  qui font trois petits tours le samedi suivis des casseurs aux salles polyvalentes où les citoyens s’assoient en cercle, le rond est à la mode dans un pays qui ne tourne pas rond.

Acte 12 : ça rime à quoi ?

Les Gilets Jaunes vont encore défiler. Avec probablement le même spectacle de désolation après leur passage. Les  casseurs et provocateurs en font leur rendez-vous de prédilection tandis qu’une foule qui va se clairsemant  arpente  le bitume . Que veut-elle ? On ne sait plus. Les slogans les plus contradictoires cohabitent. Les éléments plus engagés pointent leur nez avec leurs banderoles intemporelles. Par tous ses aspects, sa durée, la répétition des samedis violents, la présence dans ses rangs de gens venus des extrêmes, par l’ignorance contenue dans certains discours, le mouvement des gilets jaunes est sans précédent. Ce n’est pas mai 68 et ce n’est pas non plus la prise de la Bastille, mais cela ressemble beaucoup à une sorte d’insurrection permanente qui s’alimente d’idées simplistes, sans but ni boussole.  Autant le premier mouvement de colère exprimant un ras-le-bol des taxes était compréhensible et pouvait être soutenu, autant son prolongement sans fin dans la durée avec des revendications devenues illisibles devient problématique et inquiétant. Quant à la violence qui accompagne chaque samedi elle est inacceptable et insupportable.

Le gouvernement a-t-il la volonté de rétablir l’ordre ?

Le mouvement est devenu un handicap économique pour la France, en prenant plus ou moins en otage la liberté de circuler des non-manifestants  qui constituent l’immense majorité, et en causant des dégâts importants aux biens ;  sans compter les onze morts, et les deux mille cinq cents blessés, dont mille policiers ! Pour remédier à la violence, il faut s’en donner les moyens. L’Assemblée nationale a adopté la loi anti-casseurs destinée à interdire ou à sanctionner ceux qui profitent des manifestations pour se livrer à des actes de violence et à des déprédations. Le projet présenté pour la première fois par le Sénat à majorité de droite a été sérieusement édulcoré à l’Assemblée sous la pression de la fraction gauchisante de la majorité parlementaire,  et pour ainsi dire vidé de son sens. Il fera l’objet de plusieurs navettes entre les deux Chambres, ce qui laissera aux élus le temps de bien réfléchir, mais malheureusement aux casseurs celui d’agir en toute impunité. Car les habituels défenseurs des libertés,  les angéliques « droitdel’hommistes » poussent leurs cris d’orfraie, sans même avoir lu le texte initial ni prendre en compte les garanties juridiques qu’il comporte. Curieusement, les dispositions sur le port de la cagoule et les fouilles préventives de manifestants font l’objet d’un débat intense. On croit rêver. Comme le gouvernement, les Républicains n’ont pas l’intention de limiter ou de supprimer le droit de manifester, inscrit dans la Constitution, mais ils veulent limiter la casse, sachant que le mouvement peut se prolonger pendant encore plusieurs semaines ou plusieurs mois. C’est pourquoi ils insistent pour qu’une nouvelle loi soit adoptée et appliquée qui vise uniquement les casseurs. C’est aussi une manière de tester un exécutif toujours mou du genou quand il s’agit d’ordre public.

L’ordre est nécessaire.

On ne peut pas traiter la violence des anarchistes par l’angélisme. La démocratie a besoin, pour vivre, de l’ordre. Les gilets jaunes représentent une minorité active, mais une minorité quand même. Sans le tam-tam des télévisions en continu, il y a longtemps que le mouvement serait retombé, peu de nos concitoyens s’intéresseraient à eux. Accepter qu’ils profitent de la « publicité » que leur apporte la violence, est une attitude très dangereuse pour l’équilibre de la société française dont on ne dira jamais assez qu’il est particulièrement fragile.

Un débat qui tourne en rond.

Les Français se retrouvent ici et là en petites assemblées à l’initiative d’un maire, d’un député, d’une association,  quand ce n’est pas d’un ministre… Le Président était censé être à l’écoute, mais avec les ministres de son gouvernement, il est à la manœuvre et parle beaucoup. Beaucoup trop. A croire qu’il ne sait faire que ça. J’entendais l’autre jour son argumentation sur la suppression de la taxe d’habitation : sidérant ! On voit tout de suite son inculture de la démocratie locale. Il ne raisonne toujours qu’à partir des fiches de ses technocrates et des tableaux statistiques qu’on lui prépare. En bon inspecteur des finances. Il n’a toujours pas compris  que si la taxe varie d’une commune à l’autre, ce n’est pas une injustice,  c’est juste un rapport entre le niveau de la taxe et celui des services offerts à la population, variable d’une collectivité à l’autre. Il ne sait pas, parce qu’il ne l’évoque jamais,  que 40% des contribuables en étaient déjà exonérés… C’était l’impôt qu’il ne fallait pas toucher. D’ailleurs il ne sait pas par quoi le remplacer  et ne sait toujours pas comment financer sa suppression, sinon à crédit et par la dette. Même chose pour l’augmentation de la CSG. Bref, il ne renonce à rien, ne reconnait  pas ses erreurs et promet  des « gestes forts » : on peut craindre le pire !  Tout le monde s’y met : les radios, les télés, les journaux lancent leurs appels à contribution. Que va-t-il en sortir ? Personne ne sait quoi ni comment. Mais on débat ! En fait l’exécutif en profite sournoisement pour se remettre en selle et faire une campagne indirecte pour les élections qui sont en vue : ça, on l’a bien compris. Il remonte tout doucement dans les sondages jusqu’à ce qu’une  petite phrase mesquine ou un épisode de l’affaire Benalla vienne tout remettre par terre.

Bon week-end quand même !

 


UN RAYON DE SOLEIL DANS LA GRISAILLE POLITIQUE

Bellamy-

 

Bellamy, un opni* qui va décoiffer.

J’ai une courte expérience de Xavier Bellamy. Il  se  trouve que le  philosophe donnait une conférence la  semaine dernière à Angers, à propos de son dernier livre : « Demeure ». C’était une belle occasion de se faire  une idée. Quand on a fait « philo » on peut se sentir attiré par ce genre d’événement. Autre chose était de tirer Paulette jusque dans l’amphi où  il opérait devant 700 jeunes surmotivés. Tous ceux qui avaient fait le déplacement ont été comblés. Il y avait les petits malins, les initiés  qui avaient lu l’article de « Valeurs », il y avait évidemment les « cathos » -il y en a encore- qui ne voulaient pas rater ce rendez-vous, il y avait quelques LR, élus ou pas, venus en reconnaissance… Bref, les  motivations étaient multiples.  Nous avons assisté à une prestation extraordinaire, presque jubilatoire tant l’exposé est concis,  clair, accessible à tous, plein d’humour, plein de précautions… De Ptolémée à Galilée, pour rejoindre notre monde contemporain sur le thème de la mobilité, en 1h15, et cette exigence perdue du point de départ et du point d’arrivée, les  évidences apparaissent.  Quelle ressemblance entre la fin de la démocratie athénienne qui meurt sous les coups des tribuns et la  parole dans le vide de certains dirigeants politiques !  Un homme, certes, qui a ses convictions mais un philosophe qui n’impose pas, pétri de tolérance, qui appelle à réfléchir, qui parle à l’intelligence plus qu’à la foule. Nous avons été conquis. Alors de savoir qu’il va mener la liste pour les élections européennes, en compagnie de l’excellente Agnès  Evren, récente présidente de la fédé de Paris et du solide Arnaud Danjean, voilà qui donne envie. 

Un catho, et alors ?

Nous sommes dans le pays des paradoxes. Il se trouve que François Xavier Bellamy ne cache pas qu’il est catholique. Je passe sur la cabale fondée sur des propos raccourcis, amplifiés et déformés. Au pays des Droits de l’Homme, la  liberté de conscience n’est  plus de saison. Il a des convictions intimes, que je partage d’ailleurs, cela ne veut pas dire qu’il veut changer la loi pour les imposer à tous. Il faudrait tout accepter des musulmans, mais s’excuser d’être catholique ? Ce procès est insupportable, et il est hors sujet. Le gaillard a suffisamment de moelle et de dialectique pour renvoyer ces piètres commentateurs et censeurs habituels de la pensée unique et du politiquement correct dans leur crasse intellectuelle qui les aveugle. Quant à ceux qui veulent le faire passer pour un conservateur, qu’ils y prennent garde, ils pourraient être surpris.  Ont-ils seulement pris connaissance du parcours de l’intéressé ? Etre conservateur, n’est pas une tare,  mais voilà, nous sommes en présence d’un intellectuel beaucoup plus complexe, à la vision beaucoup plus large. Il sera difficile de l’enfermer dans une case. C’est ce qui va rendre son parcours pour l’Europe passionnant.

Le temps de l’action est arrivé.

Construire une liste de scrutin national est un travail de Romain. Il faut répondre aux sollicitations, parfois prestigieuses, contenir les pressions souvent éminentes, doser les territoires et les sensibilités, reconduire  certains et pas d‘autres… Je plains ceux à qui incombent cette tâche car ils seront, quoi qu’ils aient obtenu, vilipendés par les  uns et  loués par les autres. Chacun a dit ce  matin ce qu’il pensait du choix du trio proposé.  Il  serait judicieux que maintenant chacun se taise.  Il  y a suffisamment d’intérêts extérieurs pour hurler pour ne pas en rajouter.  Alors je dis à Rachida, par exemple, que lorsqu’on a l’ambition de participer à l’aventure, on garde ses critiques pour l’interne, au risque de nuire à sa propre carrière. Ou alors on sort. La discipline faisant la force principale des armées… Il y aura suffisamment d’Estrosi, de Keller et autres,  soi-disant encore « républicains » pour nuire.  Je ne parle pas des cris d’orfraie de Jean-Christophe Lagarde : lui il a de bonnes raisons de hurler, car la liste qui s’annonce chez Les républicains a toute bonne chance de ne lui laisser aucun espace.  Même chose pour Dupont Teigneux. Rendez-vous le 16 mars à Villeurbanne pour découvrir  la liste complète et le projet, dont on a une petite idée depuis le Conseil national de Menton et la définition des piliers autour duquel il se  construit. Un projet d’Europe puissance et concrète qui protège et qui  construit l’avenir. Qui préserve notre civilisation. 

De quoi donner du grain à  moudre au philosophe et ringardiser le discours de la Sorbonne d’un certain Emmanuel.

*opni :  objet politique non identifié.