HISTOIRE

BUDGET 2022 : LE MAIRE-GARCIMORE DANS SES ŒUVRES.

Tonneau des danaïdes

Pour 2022, il fallait bien un peu de magie pour rendre présentable une situation financière exsangue. Mais Le Maire nous a rejoué du Garcimore  avec  ses « colossales petites finesses ». Il y a une semaine, Bercy a présenté les sous-jacents macroéconomiques du futur budget 2022, mais en oubliant l’essentiel : le niveau des dépenses publiques qui ne sont pas toutes encore arrêtées ou définies. C’est que les projets présidentiels tombent comme les obus à Gravelotte, campagne oblige, et toutes les annonces ne sont pas toujours chiffrées. Comme l’affirme Bertille Bayard dans Le Figaro : « L'argent magique est une drogue qui transforme déjà la campagne électorale en gigantesque rave-party. »

Le budget au fil de l’eau.

Depuis cinq ans, le budget est livré par morceaux, au fil de l'eau des arbitrages, alors qu’avant, c'était un exercice solennel, obéissant à un strict rituel. Le cadrage  était arrêté  avant les vacances ainsi que les hypothèses macroéconomiques, et au début de l'automne les annonces étaient lâchées d'un bloc : dépenses, recettes, déficit, dette et effectifs,   avant que ne commence le marathon budgétaire à l’Assemblée. Après des reports de crédits jamais vus entre 2020 et 2021, nous assistons à une nouvelle méthode : celle de voter des milliards de dépenses publiques… par amendement,  au fil  de l’eau. Cela permet d’installer un flou sur le résultat final des dépenses publiques et  entre temps de faire des  annonces  sympathiques, ce qui permet à  Bruno Le Maire d’affirmer sans sourciller : « les dépenses ont été tenues ».  Et surtout de se  ménager des marges de manœuvre  afin d’annoncer de bonnes nouvelles sur le plan des finances publiques en fin d'année, qui s’avèreront fausses ensuite. Le dernier budget de François Hollande, dont les dépenses avaient été systématiquement sous-estimées, est resté dans les annales : la Cour des comptes l'avait accusé a posteriori de manquer de sincérité. Cette  fois-ci la méthode est plus rusée mais on n’est pas loin du même résultat.

Le Haut Conseil aux finances publiques.

C'est un budget incomplet qui a été envoyé aux sages du Haut Conseil aux finances publiques. Deux mesures, et non des moindres, manquent à l'appel : le plan d'investissement « France 2030 » qu'Emmanuel Macron présentera dans le courant de l'automne et qui engagera plus de 30 milliards d'euros sans que l'on sache combien seront décaissés dès 2022,  et la création du « revenu d'engagement » pour les jeunes estimé à approximativement 2 milliards d'euros, non encore arbitré.  Et si Bercy précise la plupart des indicateurs fondamentaux des finances publiques, il ne livre pas le niveau des dépenses publiques prévu pour 2022… le gouvernement se réservant ainsi le droit d'en réaliser par amendement au cours de la discussion budgétaire : on parle ici d'une dérive qui pourrait représenter 11 milliards à l'issue des arbitrages de juillet. Au bas mot, car les récentes annonces - Beauvau de la sécurité, création d'une assurance récolte à 600 millions d'euros vendredi dernier, plan pour Marseille une semaine plus tôt - sont déjà prises en compte, assure-t-on à Bercy, mais les autres  suivent à un rythme  frénétique, Macron ayant le « chèque facile » : lundi, alors qu'il décorait les médaillés des Jeux olympiques de Tokyo, il a promis un « plan massif » pour les équipements sportifs de proximité, qu'il annoncera « dans les prochaines semaines ».Le Haut Conseil des finances publiques aura bien du mal à cerner ce cadrage budgétaire. Comment vérifier la crédibilité du déficit public alors que l'on ne connaît pas le niveau total des dépenses, alors qu'on ne peut pas comparer les dépenses au niveau de recettes totales ? Et si l'on ne parvient pas à juger de la cohérence du déficit, comment le faire s'agissant de la dette, le premier rétroagissant sur le second (hors flux de créances) ?

Manque de sérieux budgétaire !

Comment garder son sérieux budgétaire quand on a dû consentir un déficit de l'État de presque 180 milliards d'euros sur une seule année (2020) face à la crise sanitaire ? Le niveau de déficit 2021 est révisé à la baisse de 9,4% à 8,4%, et pour 2022 à 4,8%. Mais celui-ci devrait être en réalité plus élevé, autour de 5% du PIB, suite à l'adoption des amendements de dépenses. Par ailleurs, ne figurera dans le budget 2022 aucune dépense d'urgence car des crédits 2021 déjà financés (par endettement) mais non consommés, seront reportés en 2022. Et en 2022, la dette s'élèverait selon Bercy à 114% du PIB. Un niveau d'endettement qui pourrait être aussi sous-estimé après 116% annoncés pour 2021. Le projet de budget repose sur des hypothèses conservatrices (sous-estimées) de croissance et de rentrées fiscales, ce qui crée des marges de manœuvre. « Une partie des fruits de la croissance ira à la réduction de la dette », promet Bercy : incroyable ! nous avons tellement perdu le sens de la mesure que nous sommes capables de rejouer la scène de la « cagnotte » avec un déficit envisagé entre 4,8 % et 5,3 % du PIB. 

En ne donnant pas, encore cette fois, les informations permettant au Haut Conseil des finances publiques de se prononcer sur le sérieux du cadrage budgétaire en toute connaissance de cause, l'exécutif ne respecte pas les droits du Parlement. Il faudra attendre la présentation des documents budgétaires, et probablement attendre que le projet de loi arrive au Sénat, afin d'intégrer l'ensemble des arbitrages gouvernementaux intervenus en séance à l'Assemblée, pour connaître le budget 2022. Voilà des acrobaties budgétaires préoccupantes à la veille de  l’élection présidentielle, d’autant plus que les promesses des candidats déjà lancés ont la dizaine de milliards d'euros pour unité de compte (cf Hidalgo).

 


UNE RENTREE POTEMKINE

Village potemkine

Le décor de la rentrée est installé. Tels les « villages Potemkine » de Russie, les façades de la France qu’on veut nous présenter sont souriantes, quand elles ne sont pas rutilantes. L’optimisme est de retour dans l’air du temps. La France est supposée bénéficier d’une belle reprise économique.

L’embellie de  la rentrée.

Cette année, la  croissance atteindra 6,25%, selon l’Insee, soit sa meilleure performance depuis 1973, ce qui permettra à l’activité de retrouver son niveau de 2019 en fin d’année. L’emploi salarié privé et public dépassait déjà de 145.500 postes son étiage d’avant la pandémie au début de l’été. Et à entendre le gouvernement, l’économie française serait ainsi non seulement en passe de surmonter le choc le plus violent qu’elle a subi depuis la Deuxième Guerre mondiale, mais elle en sortirait renforcée. La forte croissance de 2021 résulte de l’effet de rattrapage qui suit la récession historique de 8 % du PIB en 2020, dont la nature est particulière puisqu’elle n’a pas été provoquée par des déséquilibres économiques mais par les mesures sanitaires prises par l’État pour répondre à l’épidémie. Epargne pléthorique des ménages, trésorerie gonflée des entreprises, le mouvement mécanique de récupération lié à la levée des restrictions gouvernementales était attendu et jouera encore en 2022, avec une progression de 4%. Bruno Le Maire se targue même d’attribuer une partie des recettes de TVA à la baisse du déficit et à la dette, tout en vantant les  mérites de son plan de relance. Mais ce n’est qu’une façade.

La  réalité économique est plus triste.

Pour être vigoureuse, la reprise est hémiplégique et risque d’être éphémère. Elle renforce le modèle insoutenable d’une croissance à crédit, tirée par la seule consommation et elle entraîne l’envolée du déficit commercial à près de 80 milliards d’euros, faisant la fortune des entreprises chinoises et allemandes, mais aussi italiennes et espagnoles. La production demeure inférieure de 2,7 % à son niveau de fin 2019, souffrant de pénurie de matières premières, de composants et de travail. Même la situation de l’emploi  n’est pas satisfaisante,  malgré la baisse apparente du chômage, elle fait coexister 1 million d’offres non satisfaites et encore 600 000 travailleurs en chômage  partiel. Le pays compte aussi 2 millions de RSA et environ 10 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté. Certains secteurs, comme l’aéronautique, l’hôtellerie de luxe ou la culture, restent profondément déprimés, de même que certaines zones géographiques, notamment Paris où le commerce et le tourisme sont sinistrés. Notre pays, reste le champion des prélèvements et du fait de la compétitivité en berne notre appareil de production a perdu 0,2 % des parts de marché à l’exportation. La stratégie du « quoi qu’il en coûte » se prolongera en 2022, avec la fuite en avant des dépenses de fonctionnement et la perspective d’un second plan d’investissement. La  croissance 2021 a reposé entièrement sur le déficit porté à 9,2% qui a laissé filer  les dépenses à 62% du PIB : la croissance française repose  entièrement sur la  dette. Dès 2023, la  France affichera le plus important déficit de la zone euro en pleine période de resserrement des politiques monétaires de la FED et de la BCE et de remontée des taux longs, avec un retour vers la croissance potentielle de notre économie qui se situe autour de 1 % par an. La reprise se résumera à un feu de paille alimenté par des dépenses publiques, dont l’immense majorité finance des dépenses courantes et non des investissements. Au total, l’économie française sort profondément affaiblie de l’épidémie de Covid, compte tenu de l’accroissement de ses faiblesses structurelles

La réalité tout court est encore plus triste.

En effet, c’est à une triste réalité que nos compatriotes sont confrontés. Le pays est plus malade qu’il n’a jamais été depuis longtemps. La violence et la délinquance se répandent dans les quartiers et les campagnes. Les flux migratoires atteignent des sommets. Le désœuvrement ronge le pays dans ses profondeurs et la situation des « territoires perdus de la République » devient effroyable. Les médias se contorsionnent pour dédramatiser cette réalité explosive et son déchaînement de violence. Et de fait une grande vague d’illusions et de mensonges à commencé à déferler sur le pays dans la perspective de l’élection présidentielle. Il est malheureux que des personnes  comme Christophe Béchu  viennent entretenir ce mirage avec un discours  « misérable » devant les députés LREM réunis à Angers, vantant leur courage et les promesses tenues et les félicitant d’avoir réalisé ce que la  droite avait rêvé de faire  sans le réaliser  alors que jamais on n’a connu à l’Assemblée nationale majorité plus arrogante et sectaire. Il y aurait beaucoup à dire sur cette  manière de se rouler  par terre devant la Macronie, mais si les promesses tenues c’est, entre autres, l’abandon de ND des Landes,  l’augmentation de 25% de la CSG  sur les retraités, l’extension de la PMA, l’imbécile suppression de la taxe  d’habitation et la fermeture de Fessenheim, alors effectivement, nous ne sommes plus de la même famille. Quant à  la droite, elle n’est plus au pouvoir depuis 10 ans, elle a fait 80 réformes sous Sarkozy. Macron n’aura vraiment réussi que la Flat taxe et quelques bricoles non abouties de réforme du travail. Non, Christophe, tu vas appeler à le soutenir, on ne te suivra pas !

 


APOCALYPSE COGNITIVE

Apocalypse cognitive

Voilà un sujet bien de notre époque.

On a vu que la Chine l’a pris à bras-le-corps en contingentant le temps des  jeunes  à 3H par semaine sur internet (voir article précédent). Dans son essai, le  sociologue Gérald  Bronner examine comment le temps disponible de notre cerveau, toujours plus grand est utilisé. Le terme « apocalypse » suggère  que nous pourrions aller vers une catastrophe. En effet, la situation est inédite : jamais, dans l'histoire de l'humanité, nous n'avons disposé d'autant d'informations et jamais nous n'avons eu autant de temps libre pour y puiser loisir et connaissance du monde. Nos prédécesseurs en avaient rêvé : la science et la technologie libéreraient l'humanité, pensaient-ils. Mais ce rêve risque désormais de tourner au cauchemar. Le sociologue analyse donc la rencontre explosive entre la dérégulation de l’information et les structures de notre cerveau, avec  ses « invariants » hérités de l’homo sapiens que nous sommes.

La disponibilité mentale.

L’auteur constate qu’entre le XIXe siècle et aujourd’hui on peut dire approximativement que notre disponibilité mentale a été multipliée par 8, ce qui est considérable. Cette disponibilité mentale accrue est la conséquence de l’amélioration de la productivité du travail, du droit du travail, de l’augmentation de l’espérance de vie ou encore de l’apparition de la machine à vapeur puis de l’intelligence artificielle qui contribuent à externaliser certaines tâches et à libérer du temps pour l’humanité. Les conséquences pourraient être gigantesques puisque ce « temps de cerveau disponible » est le plus précieux trésor qu’on puisse imaginer. On pourrait y puiser de grandes symphonies, comme des œuvres littéraires majeures ou encore de brillantes découvertes scientifiques. Seulement, ce trésor est littéralement « cambriolé » par ce qui se produit sur le marché de l’information (le marché cognitif) par l’entremise notamment des écrans  avec le déferlement d'informations qui a entraîné une concurrence généralisée de toutes les idées, une véritable dérégulation de ce « marché cognitif », avec une fâcheuse conséquence, celle  de  capter, souvent pour le pire, le précieux trésor de notre attention.

Les invariants mentaux.

La masse d’informations disponibles atteint aujourd’hui un niveau inégalé - et de loin - dans l’histoire de l’humanité. Notre cerveau ne peut donc toutes les traiter. Il va donc picorer dans cette masse non pas en fonction de la recherche du vrai ou du rationnel mais en fonction de certaines obsessions qui caractérisent notre espèce. Homo sapiens, l’être humain tel que nous sommes,  est apparu il y a environ 300 000 ans et sa population commence à croître notablement il y a 40 000 ans. Il a arraché graduellement à la nécessité de survie dans un monde hostile qui absorbait toute son attention un peu de temps disponible pour autre chose. La sociabilité se développe avec les premiers villages, et  l’agriculture apparait avec la  capacité d’expérimentation… Ces éléments ont pour conséquence involontaire de libérer cette sorte de trésor de guerre attentionnelle dans lequel l’humanité a puisé tout au long de son histoire ses ressources, ses innovations, son art, et son exploration des mondes possibles. Mais ce picorage ne se fait pas par hasard. Il  obéit à des structures mentales venues du fond des âges, des invariants toujours profondément ancrés en nous.

D’abord  « l’effet cocktail » qui nous permet d’extraire volontairement une source d’un environnement (bruyant ou visuel) et en traiter préférentiellement les informations qui en proviennent. Les neuroscientifiques nous expliquent que c’est  une capacité inimitable, y compris pour les intelligences artificielles les plus sophistiquées. Sont concernées toutes les informations concernant notre identité, un danger ou un avertissement. Mais aussi le rouge et le mot « sexe ».

Autre invariant qui agit puissamment : la peur. Elle est implémentée dans notre nature même et elle fait que nous sommes  les descendants des  peureux, et cela n’a rien d’irrationnel du point de vue de l’espèce. Ainsi, l’information qui prétend nous alerter d’un danger nous attire irrésistiblement… d’où les alertes sanitaires et/ou environnementales pas toujours fondées. C’est pourquoi toutes les allégations fausses se diffusent plus vite que les démentis que la science peut apporter et qui mettront des mois à s’affirmer.

Nous sommes aussi attirés par la conflictualité, ce que l’auteur appelle  « la  lutte des clashs ». Les situations de conflit  présentent un attrait cognitif auquel nous avons du mal à résister. Parmi nos invariants mentaux, on trouve évidemment le sexe, mais aussi la colère. Ce sont de bons supports émotionnels pour conférer une certaine « viralité » à un produit cognitif.

Enfin, une force nous pousse à être attentif à l’imprévu, la surprise et l’exploration, et cette tension entre le confort de la sécurité et l’appétit pour la découverte semble profondément inscrite dans notre histoire évolutionnaire. Mon prof de philo disait déjà : "l'étonnement, c'est le début de l'intelligence".

Les écrans.

Les limites  de notre cerveau, voilà une expression qu’il faut prendre au sérieux, ne serait-ce que parce que si les écrans nous attirent plus que d’autres sources, c’est parce que notre cerveau a été constitué au cours de l’évolution pour traiter massivement les informations visuelles. La  moitié de notre cortex cérébral est consacré à l’analyse du monde visuel. Or les écrans ne sont que les médiateurs de la rencontre entre l’hypermodernité du marché cognitif et le très ancestral fonctionnement de notre cerveau. L’infiltration des écrans dans tous les  interstices de notre vie quotidienne est patente. Ils dévorent notre temps de cerveau disponible plus que n’importe quel autre objet présent dans notre univers. Et les chiffres sont inquiétants, 6h40 de temps de consommation moyenne journalière chez les adolescents, car ce qui est pris ici n’est pas investi là. On pensait que ces jeunes esprits y trouvaient du matériel intellectuel aussi satisfaisant que dans un livre ou dans un cours. Mais non, ce temps est réparti entre 43% pour la télé, 22% pour les jeux vidéo, 24%  pour les  médias  sociaux et 11% pour parcourir internet. Du coup, le temps consacré à la lecture à diminué d’un tiers. Le smartphone s’avère être de plus en plus le capteur d’attention. Conjugué avec tous les moyens utilisés cités plus haut, pour attirer, susciter la curiosité, les effets délétères sont multiples et la  place manque ici pour en faire le détail. Il faut lire le livre. Un seul exemple : la poursuite jusqu’à l’obsession de ce qui fait  événement est particulièrement sensible pour les médias d’information en continu.

Voilà pour le côté catastrophe.

La « révélation ».

Le terme « apocalypse » qui a pris communément le sens de catastrophe, en fait, à l’origine, signifie « révélation ».  Un terme qui indique l’action de découvrir, de dévoiler une vérité auparavant cachée. C’est le  premier sens qui l’emportera chez ceux qui se contenteront de lire le titre. D’ailleurs on sait que 59% des personnes  qui  partagent  des articles sur les réseaux sociaux n’ont lu que les titres  et rien de  leurs contenus. De la façon dont nous réagirons dépendront les possibilités d'échapper à ce qu'il faut bien appeler une menace civilisationnelle. L’usage de  la pensée analytique, de l’esprit critique et de ce que nous appelons la rationalité, nécessite une voie mentale plus lente, plus énergivore et donc plus douloureuse, qui ne peut pas toujours concurrencer avec succès les  plaisirs cognitifs instantanés. Mais rien dans notre nature ne rend fatale la tyrannie des boucles addictives et  du cambriolage de notre attention. L’extrême complexité de notre cerveau est notre meilleure arme  face à l’adversité. Il n’empêche, Les Chinois préfèrent la manière coercitive forte, et les enfants de la Silicon Valley vont dans des écoles privées d’écrans. Christelle Morançais aurait-elle tout faux en distribuant un ordinateur à chaque lycéen des Pays de la Loire ? Peut-être ! Gérald Bronner nous prévient : « la priorité de  toute civilisation devrait être de faire le meilleur usage possible de ce trésor attentionnel ». Nous voilà prévenus.

Apprendre à lire, à écrire et à compter devrait s’accompagner de la mission d’apprendre aussi à penser sa propre pensée et de donner à chacun l’opportunité de ne pas céder trop systématiquement au vorace cognitif avec lequel nous cohabitons. Notre esprit est au coeur d'un enjeu dont dépend notre avenir. Nous sommes  la  seule espèce à être capable de penser notre destin avec une telle profondeur temporelle, la seule à pouvoir prendre en compte les conséquences primaires et secondaires de nos actions. Il nous reste seulement à réaliser toute notre potentialité.

Alors peut-être crèvera-t-on le « plafond civilisationnel » vers un autre Homme !

Gérald Bronner est professeur de sociologie à l'Université de Paris, membre de l'Académie des technologies et de l'Académie nationale de médecine. Il a publié plusieurs ouvrages couronnés par de nombreux prix. Son dernier ouvrage paru est Cabinet de curiosités sociales (collection « Quadrige », Puf, 2020).

 


LE VERTIGE DES CANDIDATURES (2)

Elysée

 

Suite du tour d’horizon du paysage politique.

Du côté de l’extrême droite.

À ce beau désordre s’ajoute de nombreuses inconnues, dont la plus importante est la candidature éventuelle d’Éric Zemmour. La boule dans le jeu de quilles. On dit dans les officines qu’il prendra des voix à Emmanuel Macron, on se demande comment, ou aux Républicains qui n’ont pas du tout le même  logiciel. C’est par rapport à Marine Le Pen que ce n’est pas un atout supplémentaire capable d’élargir le spectre de son électorat : sur l’Europe, sur la sécurité, sur l’immigration, c’est un maximaliste et il se présente pour faire « mieux » que la  présidente du RN dans les domaines où, elle s’est ralliée à la « sagesse » idéologique pour toucher une droite moins extrémiste. Je suis persuadé, pour ma part, que si Eric Zemmour va au bout de sa candidature, il affaiblira Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan, tout en créant dans l’esprit des électeurs une telle confusion qu’il finira par incarner davantage les idées de Jean-Marie Le Pen que celles de sa fille. Le tout dans un contexte où le RN paraît affaibli après les Régionales et  Marine Le Pen usée. Si elle continue de s’afficher dans le  Match avec  Macron, c’est  par défaut, le  paysage électoral  n’étant  pas encore défini. On aurait pu se passer de la gaffe d'Eric Ciotti.

La solitude de  Macron.

Du côté de chez Macron, ce n’est pas le trop plein, c’est plutôt le vide.  Si LR est encombré par ses « talents », à LRem  ce serait plutôt  l’inverse. Des talents on en cherche. Quoi qu’il en soit ils ne serviraient guère, le Président ayant pris le pli de faire tout, tout seul. Il y a certes des velléités d’organisation dans son cas, mais ça ressemble beaucoup à la création d’écuries  parallèles au cas où… Ainsi le  rassemblement de la République des « Jaunes » à Fontainebleau où les LR en rupture de  ban cherchent à se constituer un gîte  pour tenter d’exister. A Angers, aux journées parlementaires de LRem (j’espère pas aux frais du contribuable local), on a bien parlé de la création d’un  « grand » parti démocrate, ce vieux serpent de mer dont Bayrou rêve depuis la fin de l’UDF, mais il serait  étonnant que la démarche aboutisse à un ensemble homogène.  Chacun y pense avec ses arrières-pensées pour le coup d’après. Ceux qui rêvent d’un paysage politique réduit à deux partis comme aux Etats-Unis  oublient qu’on est en France  et  que le  schéma anglo-saxon ne correspond pas  à nos mentalités. Pour la campagne présente, aucun doute : Macron sera candidat, son propre directeur de campagne et son propre porte-parole. Il ne restera qu’à coller les affiches.  Pour ça, il a déjà Dupont-Moretti et sa Rolex. Sa cote reste élevée, mais la cote ne fait pas le vote. Les sondages le donnent toujours gagnant devant Marine Le Pen, mais avec un écart assez réduit (8 points dans un duel, c’est 4 points à rattraper). Il n’y a pas à s’en formaliser : il en sera ainsi tant que  le paysage électoral de  la présidentielle ne  sera pas figé  et la  campagne lancée. Les sondages de l’automne précédant l’échéance se sont toujours révélés faux. Les Français ne veulent toujours pas de la réédition de 2017 et 59% d’entre eux ne souhaitent pas que Macron se représente ! Comme quoi, on a encore le temps de voir. Attendons  que ça « décante »   comme on dit.

Et puis d’ici avril, le sortant a encore tellement le temps de dire des bêtises…


L’OPIUM DES JEUNES : PAS  EN CHINE !

Internet

 

« L’apocalypse cognitive » n’aura pas lieu pour les jeunes chinois. La Chine a tout simplement limité l’accès des mineurs aux jeux vidéos en ligne à 3 heures … par semaine ! Les médias gouvernementaux désignent les jeux vidéo en ligne comme « l’opium des jeunes ». Un opium du peuple qui a créé une addiction, toujours selon le gouvernement, qui détourne la jeunesse des études et de leur vie familiale.

La solution est simple.

Xi Jinping continue sa croisade pour la jeunesse. Après l’enseignement privé réduit à néant en quelques jours, voici donc venu le tour des jeux vidéo. Nos parents occidentaux en rêvent, la  Chine le fait. La solution est simple, à la chinoise : interdiction pure et simple de jouer pendant la semaine. Et le  temps est limité à une heure maximum par jour le vendredi et les week-ends et les jours de congés. Et encore, pas n’importe quand, seulement entre 20h et 21h. Et cela dès le 1er septembre. Le journal du Parti Communiste a défini les conditions de négociation de ces mesures : il n’y en a aucune : « Pas de place pour le compromis ou la négociation », ça a le mérite d’être clair. Avec une
petite précision qui a son importance pour les petits malins qui chercheraient à contourner l’interdiction : « Le gouvernement sera sans pitié ». En Chine, on sait ce que cela veut dire. 

Autoritaire, mais salutaire.

En Chine communiste, il n’y a aucun doute, le pouvoir de  surveillance du pouvoir communiste est tel que ce sera appliqué. On n’imagine pas  que cela soit faisable chez nous. Pourtant les méfaits des jeux et de l’internet récréatif sont connus par leur impact  sur le temps de cerveau disponible qui est absorbé en lieu et  place  de celui qui pourrait être consacré au savoir. Les enfants de la Silicon Valley ne sont-ils pas mis dans des écoles « sans écrans »… Ainsi la Chine formera des milliers d’ingénieurs pendant que nous, nous peinerons à recruter ne serait-ce que des enseignants compétents et continuerons de dégringoler dans les classements internationaux. Nos éditeurs de jeux vidéo ne sont pas concernés, car les étrangers n’ont jamais eu le droit de pénétrer directement le marché chinois. Ce sont donc les éditeurs chinois qui vont souffrir, en silence évidemment, mais de cela on n’a cure. Si vous n’arrivez pas à contrôler vos enfants, vous pouvez toujours envisager de leur faire faire un stage en Chine pendant un an…

On ne sait pas si Huawei a été consulté… Désormais, on attend de Xi Jinping les prochaines décisions sur les burgers, les bonbons, la télé-réalité, le rap, les crottes de nez et autres « dérives » de la jeunesse.




LE VERTIGE DES CANDIDATURES

Elysée

 

L’automne climatique est presque déjà là. Et les feuilles commencent à tomber. Comme saisies d’une étrange correspondance, les  candidatures à l’élection présidentielle tombent elles aussi, si nombreuses qu’elles donnent le vertige à nos concitoyens.  Une force incompréhensible semble pousser les uns et les autres, dans tous les partis, à se croire le meilleur pour affronter le  suffrage des Français. Peut-être que l’exemple d’Emmanuel Macron en 2017 les inspire : partir du quasi anonymat et arriver au second tour avec la chance d’être plus acceptable que Marine Le Pen. S’il l’a fait, n’importe qui devrait pouvoir le faire. Car, une constante continue de s’imposer : l’opinion indique dans tous les sondages que le pays refuse la réédition d’un duel Macron-Le Pen. Le  problème  est de savoir si une décantation est possible. Elle est indispensable, car, pour l’heure, la multiplicité crée la confusion et n’encourage pas à la participation électorale. L’équation à gauche semble plus compliquée qu’à droite.

L’embouteillage des gauches.

La perspective est plutôt sinistre à gauche. Additionnés, les communistes, les Insoumis, le PS et ses avatars, les écologistes, ne forment pas, selon tous les sondages, plus de 30% de l’électorat. C’est déjà une fragilité structurelle qui réduit les chances d’être dans la  course.  On a déjà une pléthore de candidats certains de leur engagement : Mme Anne Hidalgo et M. Arnaud Montebourg pour le PS,  MM. Jean-Luc Mélenchon, Fabien Roussel (PC), pour la gauche radicale et au moins un écolo, Jadot ou Piolle. Encore que les écologistes aient une  propension à valider le discours le plus extrême et Sandrine Rousseau tient la corde. 30% c’est aussi l’espace qui permettrait de franchir le cap du premier tour, pour autant qu’il y ait un candidat unique. Mais en rangs serrés, ils n’ont même pas l’espace pour courir. Ils risquent tous de faire des scores inférieurs à 10 %. Certes, les Verts devront choisir au moyen d’une primaire, mais se rallieront-ils derrière le PS, ou bien le contraire, rien n’est moins sûr. Et les gauches ont un handicap de  taille : il  existe une faille irréconciliable entre les universalistes et les racialistes qui interdit le regroupement de l’électorat, même en cas d’alliance. Le  résultat de ces coalitions aux élections régionales est là pour en témoigner.

Une droite consciente de l’enjeu.

C’est  la leçon que je tire de l’université  d’été de La  Baule avec Les Républicains. Tous les  candidats ont fait acte de présence : Michel Barnier, Philippe Juvin, physiquement, Eric Ciotti et Valérie Pécresse  par vidéo interposée. Ne manquait que Xavier Bertrand qui cultive son chemin personnel. Aucune tension, de la sérénité. Une certitude : il n’y aura qu’un candidat, tellement tout le monde est persuadé que deux candidats pour le même électorat, c’est la recette de la déroute. Rien à voir avec ce que  les médias en disent : pour eux l’affrontement est inévitable et ils  citent volontiers deux candidats,  Bertrand/Pécresse, en ignorant totalement le  parcours que pourrait faire un Michel Barnier. C’est leur jeu de dramatiser. Révigorés  par les résultats des dernières  élections, les caciques du parti réfléchissent à une  méthode de « départage », primaire ou autre aidée par un sondage énorme portant sur quinze mille électeurs de droite pour faciliter la décantation, qui de toute façon aura lieu. La famille LR aura un seul et unique candidat derrière lequel tous  les autres se rangeront. La formule « jouer collectif »  était samedi dernier dans toutes les bouches. Le rebond de la droite est incontestable. Elle est majoritaire dans le pays, elle reste bien implantée dans les territoires et, si elle a autant de candidats à proposer, c’est parce qu’elle a beaucoup de talents disponibles. Tout le monde ne peut pas en dire autant. La détermination de Xavier Bertrand à se présenter indépendamment du parti complique la solution mais ne l’empêchera pas.  Lui aussi aurait gros à perdre. En attendant, les Barnier, Pécresse, Ciotti, Juvin, Peyre (nouveau venu) vont tenter leur chance, profitant de leur fidélité au parti. Reste que  l’important, par-dessus tout, c’est de faire gagner l’équipe de France de la droite. Elle a un  atout : rien ou presque ne sépare les différents projets.  La convergence des discours simplifie considérablement l’équation. Il n’est pas de querelle d’ego qui ne trouve sa solution. Ce  serait impardonnable.

Il reste à analyser  les chances du Rassemblement national et ce  qui se passe du côté de chez Macron.  A suivre, donc.

 


LA CHUTE DU SAVOIR

Crétin

L'occident est en déclin. L'obscurantisme progresse partout  au lieu du savoir, et   pourtant, " le temps de cerveau disponible" pour apprendre n'a jamais été  aussi important. Alors  pourquoi  ?

L'article ci-dessous propose une observation et une analyse très éclairantes. Je ne peux qu'y souscrire. Elles recoupent les attendus énoncés par Gérald Bronner dans son ouvrage, "Apocalypse cognitive" dont je vous entretiendrai bientôt. 

" Un ingénieur français travaillant dans l’intelligence artificielle dans la Silicone Valley remarquait cette semaine qu’il y avait de moins en moins d’ingénieurs américains dans son équipe et de plus en plus d’Indiens, de Chinois, de Coréens. Il y voyait une explication : depuis leur plus jeune âge les Américains sont encouragés par le pédagogisme ambiant - « tu es merveilleux mon fils » - même s’ils sont nuls. Arrivés à l’âge adulte ils sont encouragés à l’Université - « ce que tu fais est formidable » - même si leur production est insignifiante. Entrés dans l’entreprise on les encourage encore en leur disant que ce qu’ils font est « exceptionnel ». Et un jour le couperet tombe : on les vire car on s’est rendu compte qu’ils étaient très mauvais et que leur insuffisance remontait à l’acquisition des savoirs fondamentaux. Et on les remplace par des Indiens.

En France, nous en sommes au même point. Les résultats annuels de l’étude Pisa sont sans appel : en mathématiques les 5% des meilleurs élèves d’aujourd’hui sont à peine au niveau des élèves moyens d’il y a 30 ans, et les élèves moyens au niveau des plus mauvais d’hier. En sciences de la vie, idem. En français et en philo, n’en parlons pas. Et pourtant les résultats au bac sont exceptionnels… Cherchez l’erreur : elle tient à la même cause qu’aux USA, le pédagogisme qui veut faire de chaque enfant depuis 40 ans un être exceptionnel qui a droit à toute la bienveillance de ses aînés même si son savoir et son intelligence sont des plus mauvais. Arrivé à l’âge adulte, cet être exceptionnel, paré de son inculture n’a jamais été confronté à l’échec.
 
Investi des pouvoirs formidables que lui donnent les réseaux sociaux, cet imbécile patenté et encensé par l’Education Nationale se croit investi d’une mission : donner son avis sur les avancées les plus prodigieuses de la science, remettre en cause les études des plus grands chercheurs, défier la communauté scientifique. Il n’a, bien entendu, pas le début du commencement de la moindre compétence dans aucun domaine, à commencer par la médecine, ni le bagage théorique minimal pour comprendre ce qu’est une série statistique ou une probabilité.
 
Ajouter à cela une méconnaissance complète des grands mouvements de l’Histoire, il s’autorise à se comparer à un résistant, ou à voir dans nos gouvernants des apprentis dictateurs. Son civisme et sa moralité, pour autant qu’il en ait jamais eu, ont été systématiquement démolis depuis 30 ans par le droit des minorités qui tend à s’imposer à la majorité et il se vit désormais en héros révolutionnaire. Parce que « sa voix compte ». Parce qu’il a « quelque chose à dire ». Même une énorme connerie.
 
L’inculture générale règne. Chaque année 600 000 bacheliers sortent de l’enseignement secondaire. Ils n’ont qu’une très vague idée de qui est Jean Moulin, de ce pourquoi il est mort. Ils ne savent pas comment fonctionnent une cellule animale et comment y pénètre un virus. Ils n’ont aucune idée de ce qu’est une loi de distribution normale… Toutes choses qui sont pourtant au programme et qu’ils n’ont jamais apprises. Mais on leur a dit qu’ils étaient « formidables ». Alors Ils parlent, ils postent leur tweets vengeurs et ils refusent de se faire vacciner « parce qu’on n’a pas assez de recul ». Ils refusent le pass sanitaire parce « qu’on vit en dictature » et plus ils parlent, plus on les écoute parce que « la parole de chacun est précieuse ».
 
Notre pays a été à l’origine de l’esprit des lumières, des plus grandes avancées de la science et de la médecine. Nous avons longtemps été à la pointe de l’innovation. Nous sommes désormais à la queue des classements internationaux. Le mouvement antivax, la révolte contre le pass sanitaire ne sont pas des accidents de l’Histoire. Ils sont le symptôme d’un spectaculaire basculement de notre pays dans l’ignorance."
 
Marc Wluczka, médecin de santé publique

 


LE POINT SUR L’ECONOMIE

Croissance économique

 

Une reprise en trompe l’œil.

Cette rentrée s’ouvre sur une reprise de l'activité réjouissante. L’injection massive de fonds publics a sauvé l'économie du désastre, mais justement la gestion publique de la crise a masqué nos faiblesses sans les faire disparaître. La période que nous venons de vivre débouche sur des perspectives économiques positives avec une croissance qui devrait atteindre 6%  et  un chômage pour l’instant à son étiage de 2019. L'activité économique renouera d'ici à la fin de l'année avec le niveau d'avant-crise. Mais c’est un trompe l’œil.  Il est grand temps de se préoccuper de ses faiblesses qui n’ont évidemment pas disparu,  en portant sur elles un regard lucide.

Un regard lucide.

Un regard lucide consisterait, par exemple, à se demander pourquoi notre niveau de vie par habitant a dégringolé de plus de 20 places, du 5e au 26e rang mondial, depuis 1975, autrement dit depuis que nos finances publiques sont déficitaires, ainsi que l'a pointé l'ancien président du Fonds monétaire international Jacques de la Rosière. Ce serait admettre que le pays roi de la dépense publique est toujours aussi incapable d'en évaluer l'efficacité. Il serait temps de chercher à comprendre comment d'autres pays obtiennent de meilleurs résultats que nous en matière d'éducation tout en dépensant moins ; pourquoi, comme l'a révélé la crise du Covid, notre système de soins s'est trouvé si vite au bord de la rupture ; pourquoi notre recherche publique en matière de santé a paru stérile lorsqu'il y eut urgence à trouver des parades contre le virus. Ce serait enfin prendre conscience de la pente déclinante de notre industrie pour engager le rattrapage nécessaire. Nous sommes tombés à un niveau sous-critique dans de nombreuses branches du fait d'un manque d'investissement chronique.

La  hausse des prix.

Le revers de la médaille, c’est que nous devons nous préparer à payer plus cher, tout ou presque. L'envolée du coût des matières premières et  du coût du transport commencent à se répercuter sur les prix, et cela devrait s'accélérer. L'inflation est de retour, pour quelques mois seulement selon les banques centrales, mais rien n’est moins sûr. Les hausses concernent toutes les matières premières, les  produits agricoles, les métaux ou encore le pétrole. Selon l'OCDE, le commerce mondial des marchandises a tout simplement explosé, avec un nouveau record au deuxième trimestre. Les taux de croissance de sortie de crise sanitaire sont spectaculaires et l'explosion de la consommation des ménages dans le monde ainsi que la reprise de l'activité des entreprises provoquent une surchauffe sans équivalent. Cette hypercroissance est alimentée par les torrents d'argent déversés par les banques centrales, par la multitude de plans de soutien et maintenant de plans de relance, par l'épargne pléthorique des ménages et par les trésoreries massives des entreprises. On assiste à une pression sans précédent sur les chaînes d'approvisionnement comme la pénurie des semi-conducteurs qui paralyse notamment l'industrie automobile, mais elles vont bien au-delà des semi-conducteurs. Elles se résorberont certes mais cela prendra du temps. Et il faut rajouter le coût du transport qui explose lui aussi du fait de l'absence de disponibilités, principalement dans le transport maritime. Les entreprises vont répercuter ces hausses sur les prix d'achat. Le réchauffement climatique et les accidents qu'il provoque, sécheresses,  inondations,  est un autre facteur de hausse des prix. Elles vont régulièrement faire flamber les cours des matières premières alimentaires. Nous entrons dans un cycle inflationniste.  

La course d’obstacles des patrons.

Réunis à l’hippodrome de Longchamp pour l’université d’été du Medef, les patrons sont actuellement lancés dans une course d’obstacles pour bénéficier de la reprise économique, entre pénuries de recrutement, de matériaux et les contraintes sanitaires qui compliquent le retour des salariés. En toile de fond, la transition environnementale préoccupe également. En plus, Bruno Le Maire les a invités à mieux rémunérer les plus faibles pour protéger le pouvoir d’achat. L’annonce de la fin du « quoi qu’il en coûte » les inquiète également. La fête doit s'arrêter un jour, on ne peut indéfiniment continuer à créer du déficit, à aggraver le poids de la dette et à détériorer le bilan des banques centrales. Mais, contrairement à ce que dit Bruno Le Maire, le « quoi qu'il en coûte » n'est pas fini, en France où, pour des raisons électorales, on va continuer à raser gratis jusqu'en avril 2022. Il va simplement être atténué, certaines aides qui n'ont plus de raison d'être vont être progressivement diminuées. D’ailleurs, Bercy a annoncé, dans la foulée, que les titres-restaurants resteront finalement plafonnés à 38 euros jusqu’en février. Notre grand argentier parle de « sur mesure ».

On l’a compris, on est déjà dans la campagne présidentielle. Il serait bon que celles et ceux qui aspirent à diriger le pays s'interrogent pour éviter de continuer à se mentir année après année en compensant par des déficits publics un déficit de création de richesse. Il est urgent de porter un regard lucide sur les défis du pays plutôt que de bercer l'opinion de discours sur la grandeur de la France, que ce soit pour se vanter de l'avoir préservée ou pour promettre de la restaurer. Profitons plutôt du retour de la croissance pour traiter nos faiblesses !




FRACTURE VACCINALE : DES FRACTURES MULTIPLES.

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Même si elles semblent aller  en déclinant, les manifestations du samedi contre  la vaccination et le passe sanitaire sont suffisamment « achalandées* » pour qu’on y prête attention. Elles semblent rassembler un ensemble  assez hétéroclite de courants de pensée qui n’ont  qu’un point commun : ils sont contestataires. L’étude publiée par Le figaro le 9 août dernier propose un décryptage assez fouillé qui en éclaire,  me semble-t-il, avec beaucoup de précision tous les tenants et aboutissants. Jérôme Fourquet de l’Ifop et Sylvain Manternach, géographe et cartographe, ont analysé les données du géographe  de  la santé montpelliérain Emmanuel Vigneron, qui a dressé à une échelle très fine une carte inédite de la couverture  vaccinale (ci-dessus). Par exemple, en Ile-de-France ou dans l'agglomération lyonnaise, la carte fait ainsi apparaître les clivages sociologiques avec un taux de vaccination nettement moins élevé dans les banlieues populaires que dans les arrondissements bourgeois ;  elle montre également des écarts entre les zones rurales et le cœur des agglomérations, du fait d'une plus ou moins grande proximité aux centres de vaccination. Mais par-delà ces clivages assez attendus, la carte donne à voir de fortes disparités régionales. Elle met en lumière de nombreux clivages fondés sur la sociologie, l’Histoire, la culture politique, … qui expliquent notamment pourquoi le sud de la France est plus rétif à la vaccination et plus enclin à contester le passe sanitaire que le nord.

L’empreinte de l’Histoire.

Les  mentalités ont été façonnées au cours du temps par toute une série de  considérations dont notre  Histoire nationale porte les stigmates, depuis l’intégration dans l’espace national des régions de langue d’Oc plus tardive, et marquées par des rebellions contre le  pouvoir central, sous la monarchie comme sous la République, et les exemples abondent, religieux, politiques ou sociaux. Ces régions, souvent pauvres, éloignées géographiquement du pouvoir central, marquées par l’analphabétisme, ont toujours été les foyers d’une forme de contestation de l’autorité centrale qui a perduré jusqu’à nos jours. Hormis les dimensions économiques et sociales, paysannerie pauvre et sols peu fertiles, cette propension à l'insoumission, comme la réticence à la fiscalité ou à la conscription, plonge profondément ses racines dans un substrat historique politique et culturel très ancien. La croisade des Albigeois ou l’épopée cathare sont encore  bien vivantes dans les mémoires. Différents terroirs du sud cultivent ainsi le souvenir de révoltes paysannes et populaires. Les multiples épisodes nourrissent l'image d'un sud rebelle et insoumis face à l'arbitraire d'un pouvoir central autoritaire. Symboliquement, les opposants les plus militants à la vaccination entendent récupérer cet héritage quand ils se définissent comme des « résistants ».

Des espaces de culture alternative.

France vaccination agricult bio001Parallèlement à la rémanence de cet héritage historique, un autre paramètre, qui pèse sans doute davantage, permet d’expliquer la moindre vaccination observée dans l'arc méridional courant de l'Ariège au sud des Alpes, avec des extensions jusqu'à la Dordogne et au Quercy à l'ouest et aux montagnes du Jura au nord. C’est le mode de vie adopté par une part non négligeable de la population de ces territoires, se voulant en rupture avec la société de consommation et rejetant ou se méfiant de certaines manifestations du progrès technologique. Cette culture alternative s'épanouit préférentiellement dans les espaces ruraux ou de montagne, à distance des centres urbains. Ce sont généralement des « néoruraux », venus s’installer pour rompre avec le mode de vie citadin et soucieux de vivre à un autre rythme et en accord avec des valeurs privilégiant la communion avec la nature, l'échange, le troc et l'entraide plutôt que la possession de biens matériels et la surconsommation. Ils en sont devenus une part significative de la population active. De l'Ariège au sud de l'Isère, se dessine une diagonale qui  correspond aux territoires où l'agriculture bio est la plus développée en France, ce modèle agricole répondant le mieux aux options philosophiques et idéologiques de cette population, ces terroirs de moyenne montagne ne permettant guère, par ailleurs, de se livrer à l'agriculture intensive. Il est frappant de constater qu'à quelques exceptions près, cette carte du développement de l'agriculture bio se superpose avec la carte de l'indice de vaccination calculée par Emmanuel Vigneron. Les producteurs et les consommateurs de cette agriculture rejettent les produits chimiques, les pesticides et les OGM, et  logiquement, ils se montrent également plus réfractaires à la vaccination, le vaccin étant perçu comme un « procédé artificiel » et potentiellement dangereux pour la santé. 

La « galaxie vaccino-sceptique ».


France vaccination medecines altern002Ce n’est pas un hasard si les figures médiatiques de cette  pensée alternative résident précisément le long de cet arc méridional courant des Pyrénées au sud des Alpes où elles ont acquis une large visibilité nationale via les réseaux sociaux sur lesquels ils sont très actifs, leur audience et influence étant d'autant plus fortes dans leurs régions respectives, où ils disposent de relais et de soutiens. Le grand sud de la France se caractérise par ailleurs par une plus forte appétence pour les médecines douces ou alternatives. La densité par département de praticiens de ces médecines constitue un indicateur permettant d'évaluer l'audience de cette culture sur ces territoires. Cette prévalence est à mettre en relation avec  une population ayant opté pour des modes de vie écologistes et alternatifs. Il s'agit de ces néo-ruraux, de retraités ou de membres des petites classes moyennes se soignant par les plantes plutôt que par la chimie et les vaccins, volontiers défiants vis-à-vis des institutions gouvernementales et des grandes entreprises, qu'il s'agisse des laboratoires pharmaceutiques ou des opérateurs téléphoniques. On peut faire un parallèle entre le refus vaccinal et l'opposition au déploiement de la 5G, phénomènes procédant d'une certaine manière de la même matrice technophobe. Ainsi, des dizaines d'antennes relais ont été incendiées un peu partout en France et La carte des destructions présente certaines similitudes avec celle du refus vaccinal, comme si ces deux phénomènes distincts, constituaient des indices et des manifestations de l'existence d'une culture contestataire radicale et écolo-alternative. Ce n’est donc pas par hasard qu’un centre de vaccination ait été l'objet d'une tentative d'incendie à Nyons dans la Drôme et celui de Lans-en-Vercors (Isère) victime de dégradations, un incendie ayant partiellement détruit un autre équipement de ce type à Gap, dans le département voisin des Hautes-Alpes.

L’arc littoral frontiste.

La vaste zone de défiance vaccinale méridionale identifiée par Emmanuel Vigneron englobe également le littoral méditerranéen qui géographiquement, sociologiquement et électoralement est très différent. Cet arc, qui s'étend de Perpignan à Nice, est constitué de plaines densément urbanisées où le vote frontiste est très élevé. Sur le littoral languedocien comme sur la Côte d'Azur, la culture politique a peu à voir avec la sensibilité écolo-alternative imprégnant les collines et les montagnes de l'arrière-pays où Jean-Luc Mélenchon avait fait un malheur. Un trait d'union existe cependant, celui d'une très forte hostilité au « système » et d'une défiance vis-à-vis de l'autorité étatique. Ce point constitue sans doute le terreau commun nourrissant dans ces deux électorats, idéologiquement très opposés, la forte opposition vaccinale. On constate d’ailleurs que cet électorat frontiste méridional est plus frondeur et  plus défiant que celui du nord et de l’est.

Et aussi les « gilets jaunes ».

Au début de ce mouvement, la mobilisation sur les ronds-points fut aussi importante dans les zones du nord et du sud, mais alors qu'assez rapidement la mobilisation s'essouffla dans le nord, la pression monta crescendo dans le sud. Le long de l’arc se déployant de Perpignan jusqu'au Vaucluse, le mouvement s'est poursuivi avec une forte intensité durant plusieurs semaines avec la persistance de points de blocage et des violences se soldant par la destruction de très nombreuses barrières de péage sur la plaine littorale du Languedoc-Roussillon et dans la basse vallée du Rhône. Cet « arc de crise » correspond à une zone de forte résistance à la vaccination. Ainsi, d'après les données de l'Ifop, seuls 49% des personnes se définissant comme gilets jaunes ont reçu une première injection, cette proportion grimpant à 83% parmi la population ne les soutenant pas.

Comme on le constate, le mouvement de contestation contre le passe sanitaire auquel se joint des  « antivax » est un assemblage assez hétéroclite de populations aux motivations très différentes, voire contradictoires. Les  slogans en témoignent. Il n’est pas étonnant que le sud-est soit en tête de la protestation. Mais avec  l’augmentation de la pression sociale, la vaccination gagne du terrain bien que des bastions d'antivaccins existent toujours. Le danger, c'est qu'en se réduisant, ces poches de résistance se cristallisent et que la jonction se fasse avec des mouvements encore plus radicaux. Quant à la défense de la liberté que certains mettent en avant, elle est plus que discutable en la circonstance, mais c’est un autre débat.

* achalandées : sens premier "beaucoup de clients".

Compte-rendu complet dans le Figaro du lundi 9 août.

 


LE DESASTRE AFGHAN

Crétin

 

Quand l’Histoire fait  marche arrière.

Le sens de  l’Histoire, on voudrait que ce soit la marche vers le progrès et le meilleur. L’évolution de nos sociétés nous y avaient habitués. Mais le retour de la barbarie n’est pas nouveau. Les Talibans reprennent l’Afghanistan : les  Afghans seront donc livrés  à la barbarie obscurantiste d’un islam radical.  On a connu d’autres  accidents du même type dans l’Histoire des civilisations. En vingt ans, les Etats-Unis n’ont pas réussi à imposer le modèle démocratique occidental, malgré les milliards de dollars, ni à former, face aux Talibans, une armée afghane capable de livrer l’une de ces guerres dites asymétriques. Quand Joe Biden, après Trump, a annoncé le départ, inéluctable et irréversible, des troupes américaines, les militaires afghans, formés et équipés par les États-Unis, se sont simplement rendus, se sont enfuis, ou ont passé la frontière avec l’Ouzbékistan. Le seul bilan vraiment positif de leur intervention militaire est l’élimination d’Oussama Ben Laden au Pakistan par les forces spéciales. Les « Talibans », en revanche, n’ont jamais été vaincus ; ils ont pu constamment renaître de leurs cendres et ont continué à faire régner la terreur partout où ils pouvaient par des attentats, tuant des civils, hommes, femmes, enfants et vieillards.

Une population hétérogène.

L’influence des Britanniques puis, au vingtième siècle, des Russes, n’avait laissé aucune trace sur les traditions afghanes. Si les campagnes sont restées à l’écart souvent sous la férule des isalmistes, près de la population, 17 millions d’individus, vit dans les villes. La double décennie américaine y a modifié les comportements du peuple et a élargi son horizon, surtout celui des femmes. Mais face à la corruption et aux rivalités claniques d’un système politique instable, l’espace de liberté ne tenait que grâce à l’occupation américaine. Le retour à des préceptes religieux suffocants ne sera pas accepté aussi aisément qu’il aurait pu l’être à l’époque des seigneurs de guerre, aujourd’hui incapables de résister aux Talibans, alors qu’ils ont régné pendant des lustres sur de larges portions de territoire. Des dizaines de milliers d’Afghans sont morts aux mains d’une intolérance moyen-âgeuse ; il leur faudra mourir encore pour récupérer un peu de liberté.

Le retour des Talibans était inéluctable.

Les Talibans ont compris que la lassitude américaine leur offrait un boulevard. Ils se sont employés à rassurer les Afghans et les étrangers en leur jurant qu’ils ne voulaient de mal à personne, juste le pouvoir central. Mais partout où ils sont arrivés en conquérants, ils se sont conduits avec leur férocité habituelle, avec une pratique rodée de l’exécution sommaire, la fermeture des écoles pour les filles, l’interdiction pour les femmes d’avoir une vie publique. Ils tiennent leur mandat non pas d’une élection mais de la charia. Croire, sans doute pour justifier cette impardonnable défaite, qu’ils auraient changé ou que la conquête du territoire afghan aurait adouci leurs mœurs épouvantables est une illusion, une hypocrisie, un autre mensonge que les Occidentaux se font à eux-mêmes. La popularité de Joe Biden ne court aucun risque : écartelés entre la pandémie et le réchauffement climatique, les Américains ont d’autres chats à fouetter.

Une défaite qui fera date.

Le vieux dilemme occidental, intervenir ou laisser faire, a été tranché par le président américain, mais, depuis Trump, les États-Unis sont sur une pente isolationniste dont il vaudrait mieux examiner toutes les conséquences. L’Amérique, quasi ruinée, n’a plus les moyens d’être le gendarme du monde. Minée à l'intérieur par sa gauche "woke", elle n'est plus vraiment le pays des "lumières" qu'elle a été. Pire, nous sommes à une époque où les régimes inacceptables du siècle dernier sont redevenus à la mode : partout, de la France des contestataires et de l’antisémitisme  à l’Amérique qui a assisté au sac du Capitole, des factions exigent la mise en place de régimes autoritaires à vocation autarcique. Sur le plan stratégique, la victoire des Talibans est une défaite historique pour les démocraties et pour la Liberté, telle que nous la concevons. Ils ne se contenteront jamais de soumettre leurs compatriotes, on peut avoir la certitude qu’ils organiseront des attentats contre l’Europe et l’Amérique. N'oublions jamais que leur rêve est d'imposer la charia à toute la planète.

La France aussi…

Le Président Macron tente de sauver l’honneur et la dignité de la France en organisant le rapatriement de nos ressortissants et des afghans qui ont aidé nos forces et participé à nos actions. C’est bien le moins. Pour le reste, elle estime que ses engagements au Sahel et ailleurs la disculpent du retrait d’Afghanistan, décidé et accompli par François Hollande. Elle n’a pas tout à fait tort, sauf que ce qui vaut pour le combat au Sahel vaut pour toute zone géographique où des terroristes préparent des attentats. Ils obéissent à une logique qu’ils croient dictée par Dieu, ce qui les rend aveugles à toute forme de compromis, à commencer par le respect de la vie humaine. Nous allons donc les retrouver sur notre chemin. Probablement par des attentats dans notre pays, et le piège malien pourrait bien ressembler à son « cousin » afghan, avec le même résultat tôt ou tard. Ce qui se produit aujourd’hui n’est rien d’autre qu’un inquiétant déclin occidental, que consacre non seulement la montée en puissance des dictatures mais aussi notre propre refus de faire des sacrifices au nom de la liberté. C’est le message que l’on peut, d’ailleurs, adresser aux manifestants français du samedi : face à la montée des revendications communautaristes que veulent nous imposer des islamistes radicaux dans notre propre pays, vous pourriez avoir un jour à combattre vraiment pour la liberté dont vous vous réclamez. Pensez un peu à ce qu’elle serait si la charia vous était appliquée !

 


LA CHINE, BEN MON « COCO » !

Chine communiste

 

Les  occidentaux ont eu tout faux.

Xi Jinping a pris le chemin inverse de celui choisi par Deng Xiaoping en 1978. Sur le plan économique, la Chine se referme et se concentre sur son immense marché intérieur. Le mouvement s’accompagne d’une ferme reprise en main idéologique. Depuis son entrée dans l'Organisation Mondiale du Commerce, on a d'abord cru que, découvrant le capitalisme et s'ouvrant au monde, la démocratie progresserait et la dictature politique s'affaiblirait progressivement avant de s'effondrer. Comme pour l’ex URSS après la chute du mur de Berlin. Puis on a pensé que la Chine n'aspirait qu'à devenir la première puissance économique mondiale, avec un communisme de façade et un capitalisme économique sauvage. La Chine étant devenue l'usine du monde et le premier client de nombreuses industries et de nombreux pays, il fallait fermer les yeux sur le régime politique. Par naïveté ou/et appât du gain, on oubliait l’idéologie, tant pis pour les droits de l'homme et la liberté d'expression. Mais depuis quelques semaines une révolution se déroule sous nos yeux : Le triple choix de la fermeture économique, du durcissement idéologique et du pouvoir absolu fait du rêve chinois un cauchemar.

La Chine est bien une dictature et un pays communiste.

Xi Jinping le rappelle au monde. Nous assistons à une nouvelle révolution culturelle qui va changer la face de la Chine. En mai 2019 la Chine avait lancé une campagne pour « rester fidèle à son engagement initial » et « pour garder constamment à l'esprit sa mission ». On en comprend maintenant le sens. Ce n'était pas que des mots. Il n'est plus question d'ego ni même d'argent. Il est question d'idéologie. Xi Jinping ne veut plus être seulement un Big Boss, il veut égaler Mao, voire le dépasser. Il rêve d’être le grand Timonier. Et il veut tout contrôler. Et les « nouvelles routes de la soie »  ne sont pas seulement un vecteur de développement économique, elles sont  la manifestation d’un impérialisme mondial.

La reprise en main est globale et vise tous les secteurs un par un.

Le gouvernement chinois s'est d’abord attaqué aux patrons de ces entreprises chinoises devenues tellement puissantes qu'elles menaçaient le pouvoir central. Ces entreprises valorisées des dizaines de milliards de dollars, engrangeaient des dizaines de milliards de profits grâce à des centaines de millions de clients. Jack Ma et quelques-uns de ces milliardaires qui ont cru au mirage du capitalisme américain et de la cotation sur Wall Street se faisaient taper sur les doigts et disparaissaient quelques jours avant de réapparaître sans plus jamais s'exprimer. On a mis ça, alors, sur le compte d’une lutte d'ego, entre Xi Jinping et ses milliardaires.

Ensuite, le gouvernement chinois a provoqué une onde de choc avec la reprise en main musclée de ses entreprises de la tech, créant une véritable panique. Les investisseurs internationaux, comme le géant américain Blackrock, qui sont actionnaires de grands groupes chinois visés par le gouvernement sont aujourd’hui piégés.

Le  mouvement a continué avec le secteur de l'éducation, un secteur qui pèse plus de 100 milliards de $. XI Jinping a tout simplement décidé qu'il ne pouvait plus y avoir d'actionnaires étrangers dans ce secteur... et tant pis pour les fonds américains... Ces groupes ont même l'interdiction de faire des profits ou de lever de l'argent. Pour le gouvernement chinois, ce secteur ne pouvait pas répondre aux lois du capitalisme. Goldman Sachs prévoit un effondrement de la valeur des groupes d'éducation de 100 milliards de $ à 25 milliards de $.

On se demandait à quel secteur le PC s'attaquerait après la tech et après l'éducation privée. On le sait maintenant : ce sont les jeux vidéos. Pour les médias officiels chinois, les jeux vidéos sont un « opium mental » et des « drogues électroniques ». Un vocabulaire qu’on a déjà connu. Evidemment, les valeurs du secteur ont immédiatement pris une claque.

L’Empereur rouge a  décidé de  contrôler l'éducation des enfants. Xi Jinping veut encourager les familles à faire plus d'enfants, parce que la Chine sera vieille avant d’être riche, il veut avoir la main sur leur éducation, il veut avoir la main sur leurs loisirs. Il veut contrôler.

Tout contrôler,  quitte à sacrifier quelques centaines de milliards de dollars de « capitalisation » !

Désormais, la Chine fait peur.

L'année 2020 a marqué le basculement du monde en faveur de la Chine alors même qu'elle était à l'origine de la pandémie de Covid-19. Mais sa fermeture économique, son durcissement idéologique et l'affirmation agressive de ses ambitions de puissance pourraient entraver sa conquête du leadership mondial.

La guerre commerciale et technologique lancée par Donald Trump, au prix de l’amputation de 1 % de la croissance américaine, a mis un coup d’arrêt aux excédents commerciaux chinois. Les dettes publiques et privées chinoises approchaient 270 % du PIB, les défauts financiers des entreprises étaient en hausse de 5 % et la fuite des capitaux ne cessait de s’amplifier. La relance par le crédit bancaire ne parvint pas à masquer la crise structurelle d’un mode de développement intensif fondé sur l’industrie et l’exportation, la prédation de l’environnement et la dette.

Le soixante-dixième anniversaire de la République populaire accompagna la fin des « quarante glorieuses » et une réorientation stratégique, associant fermeture économique et renforcement du totalitarisme. A l’intérieur, la Chine pratique un système  concentrationnaire de masse qu’elle applique aux Ouïgours du Xinjiang,  elle généralise la surveillance numérique de la population grâce à la reconnaissance faciale et en lui adossant le  système de crédit social qui conditionne à leur allégeance au Parti communiste l’accès des citoyens au logement, à l’éducation, à la santé ou aux transports. Autour d’elle, la mise au pas de Hong-Kong, l’annexion de la mer de Chine du sud et la prise de contrôle d’actifs stratégiques, voire de pays entiers, en raison de leur dépendance à la dette liée aux « nouvelles routes de la soie » provoquent des résistances croissantes. La Chine fait peur, du Vietnam à la Malaisie en passant par le Japon, l’Australie ou la Nouvelle-Zélande.

Sur le plan économique, la Chine se referme et se concentre sur son immense marché intérieur. Une priorité absolue est donnée à la technologie avec la volonté d’une autonomie qui supprime la dépendance vis-à-vis des États-Unis, assumant une confrontation globale. La question reste pendante de savoir si Xi Jinping conduit la Chine vers le leadership mondial ou si, comme à la fin du XVe siècle sous la dynastie Ming, il la coupe de la modernité.

L’occident pensait avoir tué le « totalitarisme communiste » avec la fin de l’URSS, la Corée du Nord continuant d’exister pour l’anecdote. Mais cette idéologie a la vie dure et en France on est bien payé pour le savoir avec la résurgence mélenchonienne. La Chine est là pour prouver qu’il est bien vivant et n’a pas renoncé à son rêve de domination mondiale. Il est grand temps de rapatrier nos industries imprudemment délocalisées.

Entre Islam radical et communisme pur et dur, le monde est mal parti !




ON EN A PEU PARLE, ET POURTANT …

Longue vue 2

 

Le Covid et le  « passe » occultent l’actualité  et font passer des sujets pourtant sérieux au second plan quand ce n’est pas à la trappe. Je vous en propose trois qui méritaient d’être mis sous les projecteurs : la production de vaccins, l’approvisionnement énergétique de l’ouest, et les retraités mis à l’index.

1 milliard de doses.

Bien sûr, on a vu Thierry Breton sur quelques plateaux pour une interview furtive, venir expliquer que les objectifs étaient non seulement tenus mais largement atteints. L’Europe a été et reste au rendez-vous de la vaccination. Mais ses propos se sont perdus dans le brouhaha médiatique de l’été.  Et pourtant, l’information mériterait qu’on en parle.  A la mi-juillet, la  barre du milliard de doses produites en Europe, oui, en Europe, a été franchie. En général on ne rate pas une occasion de dire du mal  de  L’Union et on se souvient du procès intenté en début d’année à notre vieux continent, soi-disant incapable de se procurer suffisamment de vaccins pour avoir voulu négocier les  prix et gnagnagna… Aujourd’hui,  les Chinois sourient jaune et les américains sont dépassés ; quant aux Russes ils sont bien à la peine. Chez nous c’est  l’indifférence générale. On préfère s’étendre sur les hurluberlus du samedi. Pourtant, à la mi-juillet, le cap des 500 millions de doses mises à la disposition des pays européens a été passé et le reste a été exporté vers des dizaines de pays. Seule l’Europe a été en capacité de  mettre sa production à disposition des  pays démunis. Mieux, c’est  le  « vieux continent » qui va être en capacité de  fournir  les vaccins au reste de la  planète dès cet automne. Plus de la moitié des Français ont déjà reçu les deux doses et le pari d’administrer une dose  à 70% des Européens au 14 juillet a pratiquement été tenu. Le laboratoire Pfizer et son partenaire allemand BioNTech ont accompli un absolu sans-faute. Mais on ne remerciera jamais assez l’énergique commissaire européen Thierry Breton qui a secoué la  production vaccinale et qui a réussi à installer cinquante unités de fabrication en un temps record. Quand l’Europe veut, l’Europe peu.

Survie pour Cordemais.

Il y a un an, EDF fermait la centrale nucléaire de Fessenheim, à grand renfort de tam-tam médiatique, vert de préférence. Il y a quelques jours, la même EDF à décidé de maintenir ouverte jusqu’en 2024 ou 2026 la dernière centrale au charbon française, celle de Cordemais, à Nantes. Dans le silence médiatique qui convient. Cherchez l’erreur… On ferme une centrale qui ne pollue pas et on garde en production une pourvoyeuse de gaz à effet de serre. Voilà une illustration parfaite des paradoxes où nous mène une stratégie énergétique conduite sous la pression inconséquente des écologistes radicaux.  Pour l’ouest, c’est une impasse. Convenons que le maintien de Cordemais n’est pas la conséquence de la fermeture de Fessenheim,  beaucoup trop éloignée, mais des flottements politiques et du retard de la mise en réseau de Flamanville au feuilleton sans fin. Le cas de l’ouest est emblématique : les Bretons n’ont pas voulu du nucléaire dans les années 70 (Le Pellerin), ils résistent à l’éolien offshore depuis quinze ans et refusent aujourd’hui l’éolien terrestre, qui sont, de toutes façons des pis-aller, ils ont mis des bâtons dans les roues du projet de Total Direct Energie de construire une centrale à gaz à Landivisiau, indispensable pour alimenter la pointe armoricaine, décidé en 2012 et qui verra finalement le jour à la fin de cette année. Dans notre pays, le débat sur l’énergie est tabou quand il n’est pas accaparé par les ayatollahs verts. Consolation : la France est tout de même sortie du charbon et émet moins de gaz à effet de serre que  l’Allemagne (70% de plus) qui a commis l’erreur d’arrêter son nucléaire avant d’avoir des alternatives. Au moins c’est dit !

Accusation incongrue.

Il y a peu, le  premier président de  la Cour des comptes, l’inénarrable Monsieur Moscovici fustigeait les retraités en s’offusquant que leur niveau de vie fût plus élevé que celui des actifs, au nom d’un égalitarisme stupide, et exprimait à ceux-ci comme le reproche d’être propriétaire de leur logement. Il devrait savoir que ce sont les gouvernements successifs, et il a dû faire partie de certains, qui ont incités les  Français à devenir propriétaire. Les  montrer du doigt aujourd’hui est pour le moins une incongruité. Cela mériterait qu’on en parle, car la plupart d’entre eux n’ont pas connu les 35 heures, les RTT et les taux à 1%, mais plutôt  les semaines de 48 heures, parfois plus, et des taux à 12 ou 13%.  Voilà des efforts qui devraient être loués. Ils ne sont pas la cause d’un déséquilibre intergénérationnel qu’il faut chercher ailleurs. Par exemple dans la montée de l’endettement, l’assistanat généralisé, les politiques de déficits publics qui plombent la croissance et les salaires et favorisent le chômage dont les jeunes sont les premières victimes. La France n’a rien à gagner dans une guerre des générations. On ne peut donc voir dans le raisonnement de notre grand contrôleur des comptes que de l’inconséquence. Notez, il nous y avait habitués.

 


OBSCURANTISTES, NAIFS, CASSEURS GAUCHISTES ET COMPAGNIE …

Manif antivax

 

C’est reparti pour le rituel du samedi.

Le  « passe » a le dos large. Tout est bon pour les contestataires de tout poil pour battre le bitume. A croire qu’ils sont en mal de distraction et qu’ils ne savent pas faire autre chose. Petits cerveaux, imagination réduite. Ils brandissent l’étendard de la « liberté »  outragée, les pauvres. Marianne en a fait deux tours dans ses escarpins.

La minorité bruyante.

Un peu plus de 200 000 protestataires, samedi dernier dont quelques 14 000  à Paris. Après deux premiers essais, les effectifs s’étoffent modestement. Pour relativiser, plus de 500 000 Français se  sont fait vacciner le même jour. Si « gronde » il y a,  elle reste encore faiblarde, même si la caisse de résonnance médiatique lui donne plus d’ampleur qu’elle n’en vaut. Prenant appui sur le fait que le  week-end dernier était  celui de  départs massifs en vacances, et était  donc peu favorable  à une  mobilisation, les habituels porte-étendards de ce mouvement hétéroclite n’hésitent  pas à annoncer une rentrée chaude. Hétéroclite, le mot est faible.

Il y avait parmi eux, évidemment, les antivax, ces hurluberlus obscurantistes qui font passer leurs croyances avant la science. Ceux-là, bien que nous soyons au pays de Pasteur, ne perdons  pas  de temps à essayer de les convaincre. Encore qu’ils se décomposent en plusieurs familles : les  adeptes de religions fondamentalistes, les endoctrinés complotistes aux arguments aussi irrationnels que stupides, les anticapitalistes qui en ont  après les gros profits des labos…

Il y avait parmi eux les covidosceptiques, qui ne croient pas  à la gravité du virus, se croient « naturellement » immunisés et qui ne comprendront que lorsqu’ils seront en réanimation.  Un pari stupide.

Il y avait parmi eux les grandes gueules pour qui tout est bon dès lors qu’il s’agit de s’en  prendre au pouvoir.  Peu importe le sujet. Méluche n’a juste qu’à twittter pour qu’ils sortent  de leur trou, accompagnés souvent de leurs gros bras à tunique noire. Pour eux, le nirvana c’est de se confronter aux forces de l’ordre. Ils crient à la dictature, mais ceux dont ils se réclament nous en imposeraient une vraie et bien pire s'ils étaient au pouvoir  !

Il y avait parmi eux, la cohorte des « antipasse ».  Ceux-là, on ne sait pas  s’ils sont pour ou  contre la vaccination, mais ils voient dans  l’obligation de fournir un sésame pour participer  à certaines  activités, une atteinte odieuse à leur liberté… qui ne s’arrête jamais là où commence celle des autres. Ils dénoncent donc un dispositif  liberticide, rien que ça. S’il est validé par le Conseil constitutionnel, il sera effectivement contraignant, mais parce que la moitié seulement de la population  a reçu deux doses et que, si la vaccination n’empêche pas la  contamination en théorie, elle reste tout de même un gage de non-hospitalisation ; rappelons que 85 % des malades de la Covid admis dans un établissement de santé sont non vaccinés. Manifester est un droit. En revanche, se gargariser avec le mot « liberté », quitte à entraver celle des autres, n’est pas acceptable. Si j’ai fait  le choix, comme l’immense majorité silencieuse de nos compatriotes, de me faire immuniser,  c’est parce  que je souhaite pouvoir vivre le plus librement possible, sachant que le virus, lui, est parti pour durer.

Quelle régression quand même !

J’entendais l’autre soir Henri Guaino expliquer que parmi les  manifestants se trouvait une de ses connaissances polytechnicien, et qu’il fallait donc porter attention à ce qui se passait.  Cela  dit, les diplômes n’ont jamais empêché d’être con. Notre pays a été à l’origine de « l’esprit des lumières », des plus grandes avancées de la science et de la médecine, et aujourd’hui encore. Mais nous sommes désormais à la queue des classements internationaux en matière d’éducation. Le mouvement antivax, la révolte contre le passe sanitaire ne sont pas des accidents de l’Histoire. Ils sont le symptôme d’un spectaculaire basculement de notre pays dans l’ignorance  et la  perte de  l’esprit critique. Comme le souligne Gérald Bronner (Apocalypse cognitive), les craintes collectives reposant sur des allégations fausses se répandent grâce à ce qu’il appelle le « brouhaha cognitif » des réseaux sociaux et par les médias qui reprennent prioritairement et systématiquement ce qui attise les  peurs. Nous tombons dans « la démocratie des crédules ». « Certains pourront arguer qu’en définitive, il vaut mieux prévenir que guérir et qu’il est sage de surestimer tous les risques même imaginaires plutôt que de prendre celui de ne pas être préparé face à un danger. C’est là une logique préhistorique, enracinée en nous, qui a eu son utilité évolutionnaire, mais elle génère aujourd’hui des dommages collatéraux dans les nouvelles conditions du marché cognitif… » Car, il se trouve que notre capacité à juger des probabilités, lorsqu’elles sont faibles, n’est pas toujours rationnelle. C’est pourquoi les allégations fausses se répandent plus vite que les démentis que la science peut  apporter. Les arguments de la peur sont beaucoup plus aisés à produire et rapides à diffuser que ceux qui permettent de renouer les fils d’une confiance si nécessaire à la vie démocratique. 

Plus que jamais, nous devons nous demander : qu’est-ce qui est le plus important ?  

 


RACHEL KHAN : LA RESISTANTE « RACEE » !

Racée Rachel Khan

 

Avec sa peau sombre et sa coiffure « afro », elle a  le look parfait  pour être classée dans la case « noire et racisée ». Sauf que, comme son nom ne l’indique pas –encore  que son prénom soit un indice- Rachel Khan est née d’une mère  juive polonaise et  d’un père sénégalais et gambien  de confession musulmane. Un assemblage peut-être rare, on en conviendra, mais qui a donné une jeune femme « racée » comme elle  le dit elle-même.  C’est qu’elle  est loin d’être une femme ordinaire : athlète de haut niveau, juriste, scénariste, comédienne, écrivain, elle dirige le centre de Hip Hop de Paris. En tant que femme, juive petite-fille de déporté, noire, …  elle semble cocher  toutes les cases qu’une Rokhaya Diallo aurait eut vite fait d’utiliser pour l’intégrer grâce à  « l’intersectionnalité » dans la case victimaire femme, décoloniale et racisée… Sauf que l’intéressée est une admiratrice de Ramain Gary et  dans son  livre qu’elle vient de  publier « Racée », elle prend l’exact contre-pied  de  cette démarche.  Pour elle le terme « racisé » remet  la race au centre et comporte une assignation,  l’obligation d’être coincée dans le regard  de l’autre en tant que racisé. Elle est métisse, et cette désignation n’a aucun sens : « suis-je autorisée dans les réunions non mixtes  réservées aux noires  ou suis-je considérée  comme  trop  blanche ? »  se demande-t-elle ironiquement. Née en Touraine, elle se dit chanceuse d’être née dans la région de Descartes,  Rabelais, Balzac et n’hésite pas à faire l’éloge de l’assimilation, qui ne la dépossède pas de ses racines et lui permet en plus d’acquérir un supplément qui lui a permis de se transcender !

Le rejet du « victimaire » à la mode.

Dans son livre elle dénonce cette idéologie qui consiste à empêcher l’égalité dès la naissance pour ensuite s’en plaindre.  Elle n’accepte surtout pas que dans notre démocratie, alors qu’elle n’a jamais voté pour des personnes comme Rokhaya Diallo, celles-ci la représentent et s’octroient le droit de parler au nom  des gens qui ont à peu près la même couleur de peau qu’elles. Elle refuse que ses  cheveux soient une sorte d’emblème de « l’islamo-gauchisme ». Aussi est-elle déterminée à combattre tous ces individus, emplis de colère et de rage, qui alimentent eux-mêmes le  racisme contre lequel ils prétendent lutter. Les idéologies qu’ils véhiculent sont une insulte à de grands hommes tels qu’Aimé Césaire, Manu Dibango, Edouard Glissant « ou même  mon père »  ajoute-t-elle,  qui se sont affranchis de concepts revanchards pour tisser de nouveaux liens et conjuguer leur histoire avec celle de l’Europe. Il est malhonnête de penser ou faire croire que les personnes qui tiennent les mêmes propos qu’elle sur l’universalisme,  qui sont amoureux de  la France, seraient dans un déni ou n’auraient vécu aucune discrimination.  Lucide, elle avoue se battre depuis vingt ans contre l’intolérance tout en continuant à bâtir. Et par  la même occasion, elle dénonce ces entrepreneurs identitaires dont elle doute que l’intérêt soit vraiment la lutte contre le racisme, constatant « puisque s’il n’y a plus de racisme, ils n’ont plus de raison d’être ».

Une démonstration par les mots.

Les  mots ont leur importance. Et notre époque  n’échappe pas à toute sorte de déviations de sens, à la naissance de néologismes ou d’expressions créées pour les besoins de la cause. Derrière les mots, il y a toujours un signifiant, une réalité, une manière de décrire. On ne peut les détacher de l’intention qui préside à leur utilisation. Rachel Khan nous offre un décryptage décapant, non dénué d’humour. Ainsi elle condamne les  mots qui séparent  comme « racisé ou souchien, intersectionnalité ... » qui enfoncent le couteau dans les plaies qu’ils prétendent cicatriser.  Et puis il y a les  mots creux qui ne vont nulle part, comme « vivre-ensemble, diversité, mixité… » qui appauvrissent le  langage dans une « bienveillance inclusive ».  Enfin, elle défend les  mots qui réparent tel « intimité, désir, création »… qui, eux, rétablissent le dialogue, favorisent la pensée non unique et unissent notre société.

Voilà  un  livre utile et une réflexion approfondie sur les mérites de l’universalité pour combattre vraiment le racisme. Nos journalistes des  plateaux télé devraient bien le lire, ça leur permettrait d’échapper au langage convenu qui assigne à résidence. On a le droit de rêver, non ?  Le combat de  Rachel Khan  et  de bien d’autres, tels isamël Saidi, Fatiha Agag-Boudjahlat, Claire Koç, Abnousse  Shalmani, Lydia Grirous,  doit être plus que jamais soutenu. Car l’intégration heureuse existe !

« Racée », Rachel Khan -  L’observatoire.

 


LA DEMOCRATIE CENSITAIRE

Contribuable détroussé

Mon raisonnement était le bon. 

Dans un bulletin précédent j’avais fait l’hypothèse d’un lien entre l’exemption d’impôts et le vote. Un récent article de Jean-Pierre Robin dans le Figaro vient conforter mon raisonnement, chiffres à  l’appui. Tout se passe comme si nous étions revenus  avant 1848, au suffrage censitaire quand seuls les « riches » pouvaient voter. Et le paradoxe, c’est que c’est la gauche qui en est responsable,  les quinquennats de  Hollande et  Macron qui ont largement contribué à couper le lien civique entre le vote et l’acquittement « consenti » et clairement identifié de taxes et impôts. Il y a bien une cause majeure à  l’abstention ou au désintérêt pour la désignation des représentants qui gèrent les budgets des collectivités et contrôlent celui de  l’Etat : la disparition de l’impôt.

Un bloc structuré.

Loin d’être un ensemble disparate et informe, le  « parti » des abstentionnistes est au contraire très structuré. Un sondage d’Opinion Way met en avant trois  traits saillants du « non votant » du 20 juin dernier ( un échantillon de 4500 personnes). En premier la jeunesse : plus on est jeune, moins on vote. Ensuite, les  abstentionnistes se recrutent proportionnellement davantage chez les femmes (74%) que chez  les hommes (62%).  Enfin, le revenu, et c’est là que c’est intéressant : les foyers disposant de ressources mensuelles inférieures  à 1 000€ se sont abstenus à 84% contre 56%  chez les foyers dont les revenus dépassent 3 500€ par mois ; 74%  dans la catégorie comprise entre 1 000 et 2 000€ et 67% de 2 000 à 4 000€. Plus que l’âge et  le  sexe, nous dit  le sondagier, c’est le revenu qui structure le vote, rétablissant de fait une sorte de suffrage censitaire. Plus on est dispensé d’impôts, moins on vote comme sous les régimes d’avant 1848 où c’était le niveau de fortune qui donnait le droit. En dispensant  de payer l’impôt, on renvoie le  citoyen, comme dans la Rome antique, à une condition de seconde classe, ceux qui ne fournissent à la cité d’autres ressources que leur progéniture, les « proles » ou prolétaires. Hollande parlait des « sans dents » !

Un suffrage universel émasculé.

Le suffrage universel continue d’exister bel et bien, mais les citoyens se comportent comme s’ils vivaient dans  la première  moitié du XIXème siècle  ou seuls pouvaient voter les possédants. Bien sûr, on arguera du désintérêt provoqué par la complexité des scrutins et le manque de lisibilité des compétences des assemblées à élire, dont la finalité finit par échapper au commun des mortels.  Pourtant quatre dispositions majeures pèsent sur le comportement de nos concitoyens. D’abord le  prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu, qui perd toute sa lisibilité alors qu’il est  un impôt progressif  sur la personne. La politique d’exonération systématique décidée  sous Hollande fait qu’il n’est plus acquitté que par 43% des foyers. En deux, la suppression de la taxe d’habitation  qui sera élargie a l’ensemble des résidences principales a rompu  le lien direct des administrés avec les collectivités territoriales, tout passe désormais par l’Etat. En trois, le remplacement des cotisations chômage par une hausse de la CSG (surtout sur les retraités) a débouché sur un système étatisé très technocratique, remplaçant de fait une fonction assurantielle par un impôt  payé par tous et sans contrepartie personnelle. Enfin,  en quatre, l’Etat s’est érigé en grand pourvoyeur de pouvoir d’achat.  Le triplement de la « prime d’activité » décidé en janvier 2019  par Macron, en est un bon exemple. La crise du Covid 19 n’a fait qu’aggraver les choses avec le « quoi qu’il en coûte ». L’argent tombe du ciel. L’Etat « nounou » s’occupe de vous ! Le fait du prince remplace la décision collective par le vote.

Un système incompréhensible.

Pourtant nous vivons dans le pays  qui a institué le système de dépenses publiques et de prélèvements le plus massif du monde. Le jour de libération fiscale est justement aujourd’hui : plus d’un mois après la moyenne européenne. Dans son éditorial du Figaro, Jacques Olivier Martin invite les Français à « pédaler », parce qu’il n’y a rien à espérer des temps qui viennent. Mais tous ne pédalent pas, et ils sont de moins en moins nombreux à appuyer sur les pédales. Le système des prélèvements est tellement complexe et les méthodes de calcul si sophistiquées que plus personne n’y comprend rien. On oublie l’essentiel : que  les dépenses publiques, Etat, comptes sociaux, collectivités territoriales relèvent d’assemblées d’élus et ne sont pas de simples services qui dispensent des prestations ou développent des actions. Le caractère  quantitatif de leurs responsabilités financières devrait intéresser tous les Français au premier chef. Mais quoi d’étonnant dans le contexte actuel que seuls les « riches » se soucient de leur gestion puisque les autres ne paient rien et « touchent ». Un univers « collectiviste » qui n’intéresse que les riches : c’est un autre paradoxe !

Revenir à l’universalité .

Voilà une autre tâche pour le prochain président s’il veut que nos concitoyens se réintéressent à la « res publica », la chose publique : remettre tout à plat à commencer par établir un impôt payé par tous, rétablir la taxe d’habitation, arrêter de faire jouer à la TVA le rôle de taxe  « fourre-tout » et financer chaque collectivité par un impôt dédié, réformer le financement des retraites et du chômage, … Remettre l’Etat à sa place. Il  lui faudra un sacré courage ! Bref, une vraie révolution !

 


« UN POGNON DE DINGUE » !

Des-liasses-de-billets

 

Fuite en avant des dépenses.

Le gouvernement fait l'impasse sur les mesures d'économies pour le dernier budget du quinquennat. Le budget présenté à l'Assemblée continue à faire la part belle aux dépenses. La fête continue. Si l'année 2022 devrait marquer la fin du « quoi qu'il en coûte », elle ne sera pas celle du retour à la normale, loin de là, sur le plan budgétaire. Bercy a, certes, ramené certains ministres à la raison quant à leurs demandes de crédits supplémentaires (près de 22 milliards) pour le dernier budget du quinquennat, mais l'addition sera quand même salée : 11 milliards d’euros de dépenses supplémentaires. Et ce chiffre reste provisoire. D'ici la rentrée, il s'alourdira en fonction du calibrage du « revenu d’engagement » pour les jeunes, et des arbitrages sur les nouveaux investissements promis par le Président.  Même si l'économie rebondit, on ne referme pas les vannes, élections obligent. La Cour des Comptes va s'arracher les cheveux qui lui restent. Et encore on ne parle que des crédits des ministères de l'Etat, et pas des dépenses de la Sécurité sociale, toujours sous haute tension : le variant Delta continue de faire flamber les dépenses de tests, la meilleure prise en charge de la dépendance pèsera sur 2022.

Difficile sortie de crise.

Toute la difficulté pour le gouvernement vient du fait qu'il doit assumer ses engagements pluriannuels (recherche, défense, etc.) sans couper trop vite dans les dispositifs d'urgence, malgré le rebond de l'économie. Bruno Le Maire s'est ainsi montré ouvert quant à l'issue du rendez-vous de la fin août prévu avec les professionnels, en soulignant que nombre de secteurs étaient encore loin d'avoir retrouvé une activité normale. De plus, certaines dépenses exceptionnelles, comme le repas à 1 euro dans les restaurants universitaires ou la hausse des capacités d'hébergement d'urgence, se pérennisent. A côté de cela, les mesures de relance se déploient à bon rythme, à l'instar de « MaPrimeRénov' », qui va coûter deux fois plus que prévu sur 2021-2022. C'est un signe de succès, de même que l'augmentation des moyens des armées, de la police, de la justice ou encore de l'aide au développement peut-être considérée comme autant de nécessités. L’effet de ciseau entre le  frein nécessaire et la prolongation indispensable s’impose dans toute sa complication. L'enjeu : ne pas briser la reprise de l'économie.

Impasse sur les économies.

Piloter les dépenses publiques, c'est choisir. Et avec un volet économies réduit quasiment à néant dans les textes budgétaires à venir, le choix a été fait de  laisser filer les   dépenses.. La seule économie chiffrée évoquée jeudi dans les documents transmis au Parlement porte sur les achats de l'Etat (150 millions en 2022), ce qui est bien maigre. Et dans la sphère sociale, l'exécutif se raccroche à la réforme de l'assurance-chômage qu'il entend réappliquer au 1er octobre, après la suspension décidée par le Conseil d'Etat. Et il faudra attendre qu’elle  produise ses  effets. On comprend bien que la France est entrée dans une période de  pré-campagne électorale, peu propice aux efforts et  surtout très tentante en cadeaux électoraux. Cela n'a rien d'étonnant avant une échéance présidentielle, et alors que l'évolution de la situation sanitaire va continuer de dicter l'agenda politique. Pourtant, il aurait été  sage de commencer à engager  une réduction des dépenses courantes partout où c’était possible. Car la France pourrait avoir le plus gros déficit de la zone euro en 2024, et faire partie du groupe cumulant les difficultés budgétaires avec l'Espagne, l'Italie et la Belgique, s'alarme la Cour des comptes : il faudrait chaque année 9 milliards d'économies supplémentaires pour stabiliser la dette en 2027, tous les pays ont vu leurs comptes publics bouleversés par la pandémie, mais « quel que soit l'indicateur retenu (déficit excessif, déficit structurel, dette publique), la situation des finances publiques de la France est parmi les plus affectées au sein de l'Union européenne », est-il écrit dans son rapport. L'effort prévu par Bercy pour remettre progressivement d'équerre les comptes publics - « l'ajustement structurel » en sabir bruxellois - est par ailleurs « parmi les plus faibles des plus grands pays européens », relève la Cour. « A l'instar de l'Italie, de l'Espagne et de la Belgique, la France appartient au groupe des pays qui, en 2024, affichent à la fois une dette et un solde structurel élevé ».

Comment faire campagne ?

Dans ces conditions, on voit  mal comment les  candidats à la présidentielle vont pouvoir proposer  des  programmes sérieux de redressement de  la situation de la  France.  Nulle part, on ne voit de projet qui repense en profondeur le poids de la dépense publique, c’est-à-dire la place de l’État. Les idées d’hier, qui ont alimenté les campagnes présidentielles, sont obsolètes. Qui proposerait aujourd’hui le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux (Nicolas Sarkozy, 2007) ? Ou la suppression de 500.000 emplois dans la fonction publique (François Fillon, 2017) ? Personne ne fera cette fois campagne sur des coups de hache, les privatisations sont passées de mode, la délégation au privé a encore plus mauvaise presse, et c’est pire depuis le fiasco de la distribution de la propagande électorale des régionales.

Les plus brillants esprits du pays cogitent sur le monde d’après. Au mieux, leurs idées respectent l’exigence d’équilibrage des comptes publics parce qu’elles prévoient une nouvelle recette (taxe carbone, imposition des multinationales, taxe digitale, progressivité des droits de succession, contribution exceptionnelle ou permanente des grandes fortunes, etc.), avec des marges de manœuvre très étroites dans un pays surimposé. Au pire, elles n’apportent de réponses aux grands défis de notre époque que sous la forme de dépenses : revenu universel, minimum jeunesse, revalorisation des carrières dans l’éducation ou à l’hôpital, décarbonation de l’économie, réindustrialisation… En privé, Bruno Le Maire s’avoue par exemple «effaré» par le prix de la transition écologique. L’imagination tourne à plein régime pour les dépenses. Elle reste stérile en matière d’économies. Qui peut citer une proposition originale et convaincante qui aurait été versée récemment au débat ? Nulle part, on ne voit de projet qui repense en profondeur le poids de la dépense publique, c’est-à-dire la place de l’État. Tout, demain, semble devoir coûter un pognon de dingue.

Le défi n'en sera que plus dur à relever.

Les politiques engagent la prochaine bataille présidentielle sur le thème de la protection. La simplification et le recul de la bureaucratie ne sont encore que des slogans. La société civile s’installe dans un rapport toujours plus étroit à la puissance publique. Donner un net coup de frein à cette hausse de la dépense publique sera un défi d'autant plus difficile à relever lors du prochain quinquennat. Encore faut-il que le contexte international ne vienne pas  peser pour aggraver encore  le fardeau.

« On est  mal patron, on est mal ! »

 


LE CAS DUPONT-MORETTI

Dupont Moretti

Notre Garde des Sceaux aurait oublié de déclarer 300 000 € au fisc, mais c’est son comptable qui aurait commis l’erreur.  Bref, il aurait réparé immédiatement selon ses dires. On lui en fera grâce car ce n’est pas cela qui a causé ses ennuis avec la justice. Éric Dupond-Moretti fait l’objet de poursuites judiciaires et son bureau au siège du ministère a été perquisitionné en même temps qu’une convocation lui a été remise pour une mise en examen certaine. Il se présente aujourd’hui devant les juges, se disant serein et déterminé.

« prise illégale d’intérêts », vraiment ?

Les juges lui reprocheraient, après avoir été nommé Garde des Sceaux, d’avoir poursuivi ses recherches concernant l’accès des enquêteurs à ses conversations personnelles du temps où il était avocat. Les principaux syndicats de la magistrature et l’association Anticor l’accusent de « prise illégale d’intérêts » pour avoir usé de ses fonctions ministérielles afin d’orienter le traitement de dossiers dans lesquels il serait impliqué comme avocat. En quoi consiste l’interférence dénoncée ? Essentiellement dans le fait d’avoir confirmé, en septembre 2020, l’enquête administrative, initiée par Nicole Belloubet, portant sur les méthodes utilisées par le parquet national financier (PNF) dans l’affaire dite des «fadettes». Trois magistrats du PNF ont, en effet, exploité, sur une période inhabituellement longue pour de telles investigations (six ans) et - comme le relève un rapport de l’Inspection générale de la justice - selon des modalités procédurales présentant des anomalies, des factures téléphoniques détaillées, en vue d’identifier la « taupe » qui aurait informé Nicolas Sarkozy et son avocat Thierry Herzog qu’ils étaient sur écoute (dans le cadre d’une précédente affaire). Or nombre des communications téléphoniques ainsi exploitées concernaient des cabinets d’avocats et l’un de ces cabinets était celui de Maître Dupond-Moretti. Voilà toute l’infamie imputée à Éric Dupond-Moretti. Rappelons que ce dernier n’a jamais été le conseil de Nicolas Sarkozy.

Une perquisition théâtrale.

La commission des requêtes de la Cour de Justice de la République, censée filtrer les plaintes contre les ministres, a jugé les plaintes recevables. La commission de l’instruction de la CJR a décidé une fouille des locaux professionnels, ce qui nous a valu, le 1er juillet, le spectacle grotesque d’une justice perquisitionnant le ministère de la Justice. Dix heures au cours desquelles ont été saisis les ordinateurs de la direction des affaires criminelles et des grâces et les téléphones des membres du cabinet… et - détail prémonitoire ? - ouverts au chalumeau de vieux coffres-forts vides… Sans attendre les improbables résultats de cette perquisition, la commission de l’instruction a convoqué le garde des Sceaux en vue de sa mise en examen. La perquisition a duré une journée entière et la convocation lui a été remise avant que les magistrats s’en aillent. Ce qui fait dire aux avocats d’Éric Dupond-Moretti que son sort était scellé bien avant que les investigations produisent le moindre résultat susceptible de l’incriminer. Ces excès laissent sans voix la grande majorité des commentateurs et de la classe politique.

Réglement de comptes ?

On ne peut que ressentir un malaise quand on apprend que les poursuites sont organisées sans respect excessif pour la procédure, au moment où il est de notoriété publique que les relations entre le ministre et ses administrés sont pour le moins tendues.  Car c’est en vertu d’une conception bien extensive des dispositions instituant la « prise illégale d’intérêts » que la commission des requêtes de la CJR, puis sa commission de l’instruction, emboîtant le pas aux syndicats de magistrats, poursuivent le garde des Sceaux dans cette affaire des fadettes. Après les affaires Fillon et Sarkozy, la mise en cause du ministre de la Justice par la Cour de justice de la République pour des motifs dérisoires est une nouvelle preuve du manque d’impartialité de la magistrature, estime Jean-Eric Shoettl, l’ancien secrétaire général du Conseil constitutionnel. Si la mise en examen ne fait guère de doute –le contraire serait étonnant- c’est qu’en application de la  jurisprudence Balladur, les magistrats en espèrent sa démission, pour se débarrasser de lui. Depuis son entrée en fonction, l’actuel garde des Sceaux est vilipendé par le gros de la magistrature, que celle-ci s’exprime par la voix de ses syndicats, qui ont vu dans sa nomination une « déclaration de guerre », ou d’une haute hiérarchie judiciaire qui ne craint pas de le morigéner publiquement. Ces mêmes hautes autorités pèsent sur le fonctionnement de la CJR et n’ont pas le réflexe de se déporter. Eric Dupond-Moretti a entendu, non sans avoir recueilli au préalable l’avis favorable de ses services, que soit menée à son terme une enquête administrative justifiée et présentant toutes garanties d’impartialité. Il a par ailleurs délégué au premier ministre toute initiative disciplinaire qu’il y aurait ultérieurement lieu de prendre au vu des résultats de l’enquête… Lui fallait-il enterrer ce dossier pour la seule et étrange raison qu’il a été victime des agissements sur lesquels il porte ?

Acharnement suspect.

La justice n’est pas sortie grandie de diverses affaires où elle a fait preuve d’un acharnement suspect moins dicté par l’application du droit que par l’hostilité contre un personnage. À l’égard de l’actuel Garde des Sceaux, on ne peut s’empêcher de penser que la magistrature est juge et partie. Tout se passe comme si, corporativement mécontente de son ministre, elle cherchait à s’en débarrasser par le biais pénal. La partie parlementaire de la CJR renâcle en revanche à se laisser ainsi instrumentaliser, puisque deux de ses membres viennent d’en démissionner, refusant de prendre part au «semblant de justice» que constitue, à leurs yeux, la convocation du ministre de la Justice. On ne peut pas davantage extraire cet épisode du contexte politique : à dix mois de l’élection présidentielle, les adversaires du chef de l’État semblent se faire un plaisir d’utiliser leur pouvoir pour détruire un ministre régalien et affaiblir ainsi le camp du président. Mais cette fois, ils jouent gros en s’attaquant à un avocat qui a la réputation de savoir « défendre ». Et ce serait un coup pour rien puisque Emmanuel Macron a décidé qu'il ne demanderait pas sa démission.

Quelle indépendance ?

La justice veut affirmer son indépendance, et c’est bien normal. Mais a-t-elle besoin pour autant de camper un contre-pouvoir purificateur et d’alimenter la crise de confiance qu’éprouve notre pays envers son État ? L’indépendance de la justice est aujourd’hui entière, au moins statutairement sinon idéologiquement. Après le «Mur des cons», c’est son impartialité qu’elle devrait manifester. Il est impossible de dire si oui ou non le Ministre sortira blanchi de ce nouvel épisode politico-judiciaire, et surtout s’il le sera avant l’élection présidentielle. Mais je ne crois pas que le pays ait besoin de ce passage obligé, alors que nous ne sommes sortis ni de la pandémie ni de ses conséquences économiques et sociales. Quel bénéfice peut trouver la magistrature à concourir au discrédit des institutions, au moment où celles-ci devraient se montrer soudées face à la crise sanitaire, économique et sociale, comme face à la violence civile, à la délinquance et au terrorisme ?

Rapprochées des affaires intéressant MM. Fillon, Sarkozy et d’autres, les procédures tonitruantes visant MM. Véran et Dupond-Moretti soulèvent des interrogations relatives à la pénalisation de la vie publique. Il est courant de dire qu’on ne juge pas une décision de justice, mais les cas sont nombreux où les décisions sont infondées, de sorte que les magistrats s’acharnent à détruire le principe. À leurs dépens.

 


POURQUOI ON VOTE (OU PAS) : REMONTONS A LA SOURCE !

Petit spirou qu'est-ce que tu fabriques

 

J’en ai lu des argumentaires sur  l’abstention qui progresse dans notre pays à chaque consultation. Et il faut dire que pour celle que nous venons de vivre, le record a encore été battu et atteint désormais des niveaux dramatiques pour un pays comme la France, réputé être une démocratie. Et les arguments des  commentateurs, plus ou moins experts, sondeurs et autres politologues, sont nourris, nombreux et souvent évidents. Mais, aucun n’a fait le lien pourtant fondamental, avec  ce qui  est historiquement à  l’origine du vote. 

Que nous disent-ils ?

Christophe Guilluy observe que l’abstention est devenue majoritaire parce que l’offre  politique s’est clientélisée, segmentée sur des fractions de population, accompagnant la disparition de  la majorité sociologique. Aujourd’hui, la « majorité » fait sécession. Le monde  politique se serait déconnecté de la société. L’écosystème médiatique, politique et culturel a tourné le dos au peuple,  la  France  profonde,  et ne sert plus le bien commun. L’Ifop, dans son enquête identifie de son côté  « une crise de  foi républicaine », atteignant le  sentiment d’appartenance à un collectif de citoyens formant le corps électoral.  Que ce  soit la droite ou la gauche, le constat prédominant est que cela a  peu d’incidence sur la vie quotidienne. Il est observé aussi un déficit de transmission de la culture républicaine, en même temps qu’une demande  d’une offre  politique sur mesure. De son côté, Dominique Reynié, de la Fondapol, décrit l’abstention comme le résultat d’une campagne écrasée par des thèmes nationaux  et une extrême politisation dans un pays où les partis politiques font l’objet d’un jugement très négatif dans l’opinion. Il voit dans le caractère massif du refus de vote, une « désinstitutionnalisation »  affectant notre vie politique. Une partie des oppositions et du débat public se déplace vers un domaine extra-institutionnel : la « zadisation » en est un bon exemple, les mouvements groupusculaires activistes qui agitent les réseaux sociaux en sont un autre.  L’idée de la convention citoyenne  est un autre moyen de tuer la démocratie institutionnelle. La « désinstitutionnalisation » se radicalise dans la montée en puissance d’un espace public  numérique et s’accomplit à travers des protestations multiformes : vote antisystème, protestation manifestante, abstention  massive. Tout cela  s’ajoute à des causes  plus prosaïques telles que la complexité du mode électoral des cantonales avec ses  doubles binômes, et même  des  Régionales avec son scrutin de  listes régionales segmentées en listes départementales. Les citoyens perdent de vue les mérites indépassables de la démocratie représentative.

Mais voilà, ils oublient l’essentiel.

Pour illustrer mon propos, je vais partir d’une anecdote vécue. C’était  il y a quelques années, dans une vague salle de réunion publique, à  moins que ce fût un  préau d’école, le candidat venait d’égrener son programme et ses multiples projets. On passait alors au temps fort de la soirée, où  une petite foule se pressait, le jeu des questions-réponses. C’est alors qu’un brave gaillard se leva en levant le bras droit, pour demander la parole, le gauche étant occupé avec sa casquette qu’il  avait pincée entre ses doigts et tout en grattant son crâne avec l’ongle du pouce, posa  sa question : « Et combien qu’ça va-t-y coûter tout ça ? » … Tout était dit.  A cette époque-là, les gens s’intéressaient aux élections, et il n’était pas rare qu’ils aillent assister aux prestations de candidats concurrents pour comparer les programmes. Ces citoyens-là étaient aussi des contribuables à qui on ne la faisait pas, ils savaient reconnaître ceux qui promettaient plus de beurre que de pain et surtout veillaient à choisir celui qui, selon le choix de chacun, serait économe des deniers publics. C’est tout bête, le vote,  c’était choisir aussi un budget et des impôts. Voilà la source ! Personne ne nous dit qu’aujourd’hui, elle est tarie ! Et pas un ne fait le lien pourtant évident !

Il se trouve que 57%  des foyers fiscaux ne paient pas d’impôts sur le revenu, ni d’autres d’ailleurs. Bientôt plus de taxe d’habitation pour tous. Alors à quoi bon aller voter : «  ils » peuvent bien faire ce qu’ils veulent, faire valser « un pognon de dingue », trop de nos concitoyens ne sont plus  concernés, quelles que soient les  dépenses, ils ne seront pas appelés à les payer. Les autres, plus riches ont plein de niches fiscales à leur disposition pour adoucir  la note.  Et puis de toutes façons, avec le prélèvement à la source, on leur a même supprimé le geste de payer et en même temps le consentement à l’impôt. Bien sûr, tout le monde paie la TVA, mais  combien savent qu’elle finance en partie les dépenses des Départements et des Régions. Et puis il n’y a pas plus indolore comme impôt.  Après on s’étonne que la participation électorale diminue. Qui peut comprendre qu’avec un tel  système, on a supprimé le frein à la dépense et que, si la charge ne pèse pas sur les porte-monnaie, il y a un prix  à payer quand  même qui s’appelle bas salaires et manque de croissance et donc… chômage.

Bref, pas d’impôts, pas de besoin de voter.

 


Y A-T-IL UNE NOUVELLE MARINE ?

Le Pen 2022

 

Comme Emmanuel Macron qui, lui aussi, est le grand perdant du dernier scrutin avant la présidentielle, l’extrême-droite a contourné la défaite pour repartir, sans ciller et sans discuter du problème posé par l’abstentionnisme, vers le seul rendez-vous électoral qui ait de l’importance à ses yeux. Ce qui vaut pour la République en marche vaudrait donc pour le RN. Le Rassemblement National, à l’occasion de son congrès à Perpignan, a donc décidé de ne pas s’appesantir sur son échec aux élections régionales et départementales et de ne rien changer à son programme. Il a réélu Marine Le Pen triomphalement à la tête de son parti, avec  la « clause de campagne » nommée Jordan Bardella. Mais ne nous y trompons pas, l’enthousiasme n’est qu’apparent. Il ne met pas fin aux vicissitudes que rencontre le Rassemblement National, qui ont été délibérément ignorées, ce qui ne veut pas dire qu’elles ont disparu.

Une abstention symptomatique.

Il est probable que l’électorat de Marine Le  Pen est miné, par la bizarre concurrence d’Éric Zemmour, par les commentaires haineux de Nicolas Dupont-Aignan, ou par ses difficultés financières. L’échec des 20 et 27 juin,  par l’absence d’une partie de ses électeurs, méritait d’être examiné non comme un incident de parcours mais en tant que dérapage suspect, susceptible de s’aggraver. Le tableau général de la politique en France montre un désarroi général qui n’est nullement circonscrit au RN, il s’est installé à gauche, chez les Verts qui n’accoucheront d’un  candidat que dans la douleur, et à l’extrême gauche, dont la stratégie est tout simplement suicidaire. Il a touché la droite. Certes il valait mieux gagner que perdre et les Républicains nous le font savoir, mais le stock de leurs voix est quand même en baisse par rapport à 2015.  Tout concourt à une incertitude qui risque de durer jusqu’en avril prochain.

Pourtant, le défaut de participation de l’électorat d’extrême-droite est anormal  car il est habituellement marqué  par la fidélité et valorisé par l’abstention des autres. Il y a donc une explication plus  profonde.  Il semble aussi que le choix de têtes de  listes « transfuges » venues de l’UMP, comme Mariani et Garraud, qui avait pour but de capter un supplément d’électeurs de la droite républicaine ait eu un double effet contre-productif : de la défiance des électeurs traditionnels marinistes sans élargir la base électorale. Globalement, dans une France rétive au vote, la participation RN est rentrée dans le rang, d’autant plus que Marine Le Pen à appeler à aller voter par  une ferme injonction qui visait à secouer ses électeurs au soir du premier tour sans qu’elle soit suivie d’effet une semaine plus tard.

Le prix de la « normalisation ».

Depuis qu’elle a pris en main le Front National,  puis le Rassemblement National, Marine Le Pen n’a cessé d’agir dans sa stratégie de « dédiabolisation », pour rendre  le parti attirant et le sortir du fossé contestataire et extrémiste où son père l’avait ancré. Si l’on s’en tient à ses déclarations, la cheffe du Rassemblement National n’a absolument plus rien d’inquiétant. Elle s’en est parfaitement expliquée sur France info : elle est pour l’Europe et pour l’euro, elle est anti-islamiste mais respecte profondément la religion musulmane, elle a un plan pour la réforme des retraites qui n’est pas pire que les autres et elle est toute en modération par ses prises de position plus centristes que radicales. Elle avait même averti « si le RN ne gagne aucune région dimanche, ce n’est pas son affaire : elle continuera son irrésistible marche en avant », comme Macron. Résultat : son électorat ne la suit pas quand elle appelle à l’aide et aucune région ne tombe de son côté. En gommant les aspérités de  son programme, s’est-elle banalisée au point qu’elle ne peut  plus être le réceptacle de la  colère de ses habituels  mécontents ? En résumé : elle ne suscite  plus d’enthousiasme ! Alors si même  le mouvement du candidat n’y croit plus, qui y croira ?

Qui mieux que la droite …

Aujourd’hui, il est difficile de dire de quoi Marine Le Pen est vraiment le nom après avoir modifié ses convictions au point d’adopter celles de la droite. Elle a même eu l’occasion de dire que la dette due à la pandémie était remboursable ! Sa reconversion au centre droit lui a en tout cas réussi puisqu’elle semble avoir retrouvé, au moins médiatiquement, une partie de la crédibilité qu’elle avait perdue en 2017. Ainsi, le RN serait un parti comme les autres, et sa patronne ne serait pas plus radicale qu’un Eric Ciotti.

Il est facile de prétendre que Marine Le Pen ment pour se faire élire et que, une fois élue, elle s’empressera de retrouver ses fondamentaux. Mais personne n’a la preuve de cette manipulation, qui ne sera vérifiable qu’après coup. Pourtant, à force de  vouloir trop ressembler à la droite républicaine, on  peut nourrir un soupçon. C’est que les gens qui l’entourent ont souvent des convictions racistes, antisémites, intolérantes, qui n’ont pas d’autre débouché que le Rassemblement National. Elle ne peut pas davantage ignorer son passé, les opinions de son père, ce que le Front National a représenté même s’il a changé de nom. Son message : « J’ai changé, je suis une bonne fille » ne doit pas faire illusion. Elle a construit sa carrière sur un socle d’intolérance, sur des concepts réfléchissant les vieilles idées de l’extrême droite, terme qu’elle rejette avec vigueur mais qui lui colle à la peau. Chassez le naturel, il revient au galop, et même si elle était sincère, il y a certes le programme, mais il y a aussi le risque de la pression exercée par les adhérents. Même à contrecœur, Marine Le Pen pourrait être incitée à prendre des mesures répressives bien plus tôt qu’elle ne le croit. Et d’autant plus qu’elle voudra reconquérir le coeur de ceux qui l’ont abandonné aux Régionales.

Vous m’avez compris : puisque les électeurs de droite ont le choix, autant préférer l’original à la copie. Inutile de prendre le risque !

 


CANDIDAT A DROITE : NE GÂCHONS PAS LA FÊTE !

 

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Il  n’en fallait pas plus pour que l’espoir change de camp : une belle  victoire incontestable aux élections départementales et régionales. Pour 62% des Français,  la droite est désormais favorite pour la victoire. Comme le dit très bien Brice  Hortefeux, en expert de la politique française : LR, c’est l’espoir, LRem c’est un mirage et la  gauche c’est un  puzzle.  On ne  peut mieux décrire la réalité du paysage politique. Mais le combat n’a  pas encore  changé d’âme !  Car une terrible hypothèque pèse sur le destin de la  droite : elle n’a droit qu’à un candidat ! Il faut donc qu’elle le choisisse et le plus tôt  sera le mieux. Le temps presse en effet. Nous vivons à une époque où le temps long n’a  plus sa place. La  chance de la droite est d’avoir à sa disposition plusieurs candidats qui ont la carrure  pour exercer le pouvoir suprême parce qu’ils ont un parcours, une expérience et fait leurs preuves. C’est aussi son handicap. Les prétendants sont condamnés à s’entendre et ils n’ont pas le choix. Le  mieux serait qu’ils se mettent d’accord pour « y aller » tous ensemble en en mettant un ou une en avant.

Redonner confiance aux Français.

Plus que jamais, l’union fera la force. Rien ne serait pire pour notre démocratie que de présenter le spectacle pitoyable d’une guerre des egos, sur laquelle, cyniquement, compte la Macronie pour continuer à prospérer. La faible participation électorale n’est pas une fatalité. La preuve,  en Corse, la participation a été plutôt correcte, les Corses  avaient  probablement envie de montrer  leur  motivation régionaliste et ils ont réussi. Je suis persuadé que si la droite s’avance rassemblée  pour la  présidentielle, la  participation sera au rendez-vous. A condition, aussi, qu’elle s’adresse au peuple en entier, jeunes et moins jeunes, gens des territoires et des métropoles, somewhere et anywhere pour les technos, à ceux qui travaillent et se lèvent tôt à qui il faut redonner un sens à leur effort, et à ceux qui sont privés d’emplois à qui il faut redonner un espoir de réinsertion…  J’ai une autre certitude, il n’y aura qu’un candidat, et celui-là devra s’appuyer sur le  principal parti de la droite, Les Républicains. Il n’y a pas de démocratie vivante sans parti politique et il n’y a pas de campagne électorale sans militants qui prennent en charge la propagande, sur le terrain comme sur les réseaux, qui tiennent les bureaux de vote  et qui veillent à l’honnêteté du scrutin. Il  est inutile de chercher à contrer l’abstention en apportant des réponses bureaucratiques, telles que vote électronique, vote blanc ou vote obligatoire. On ne fait pas boire  un âne qui n’a  pas soif. La seule réponse,  c’est de redonner « envie » !

La dernière cartouche.

Pour la droite, en particulier, mais pour les partis traditionnels  en général, la prochaine échéance sera cruciale. L’analyse de Christophe Guilluy est imparable. Les  partis actuels ont été conçus pour représenter une société structurée avec une classe moyenne centrale, intégrée et majoritaire. Aux dernières élections, ils sont sortis vainqueurs, LR et PS notamment, mais sans le  peuple.  Nous n’avons pas assisté à un retour du monde ancien. Ces partis s’en sont sortis parce qu’ils peuvent encore s’appuyer sur les héritiers des Trente Glorieuses  qui forment leurs électorats captifs et disciplinés, prêts à se mobiliser pour leurs sortants. Avec un  peu de  prospective, on s’aperçoit que leur stock de  voix  va en diminuant, qu’ils se renouvellent peu, et que leur destin est inscrit dans la  pyramide des  âges. Ils tiennent grâce aux « survotants » ayant plus de 70 ans. Sans renouvellement de leur sociologie, ce partis sont condamnés à terme.  « The clock is ticking » dirait Michel Barnier. Le  challenge peut encore être relevé lors de la  prochaine élection.  Si elle est gagnée, Les Républicains auront un  mandat de prolongation pour réparer, panser, conforter la classe moyenne aujourd’hui fragilisée, désaffiliée, et notamment son socle populaire. Et réhabiliter le rôle du parti politique. Aujourd’hui les 2 Français sur 3 de  Giscard se sont réfugiés  dans l’abstention, manière de contester un modèle qui ne les intègre plus ni économiquement, ni culturellement.  Les jeunes, les actifs, les classes populaires qui subissent le modèle actuel du « en même temps » se sont abstenus. Une partie du pari se mesurera déjà par leur retour aux urnes. Encore faut-il que la campagne électorale s’adresse à eux et parle des réalités qu’ils connaissent : la question de la souveraineté, des villes  moyennes, du rural, de la réindustrialisation, de l’immigration... En tout état de cause, ne  pas participer au second tour signerait l’arrêt de mort de notre  famille politique. J’espère que nos prétendants ont cette réalité dans la tête.

Il est temps de revenir aux réalités.

La démocratie meurt de la  légèreté de ses élites, dit Yvan Rioufol. Il a raison. Comment peut-on croire un président qui s’inquiète d’une société qui se « racialise » quand tout est fait par sa majorité pour nourrir le  communautarisme à l’Assemblée nationale. Cette  majorité « progressiste » qui prétend nous imposer des valeurs imposées en fait par des groupes de pression, est vécue comme méprisante par la masse du peuple. La loi bioéthique et ses dérives génétiques votées par les députés après avoir balayé d’un revers de  manche tout le travail du Sénat, impose un texte qui va créer des enfants sans père, des chimères homme-animal, des « bébés médicaments »… Cette majorité présidentielle qui a récolté 7,1% des voix exprimées !  Le détournement de la volonté populaire est manifeste et constitue le cœur de la  crise. Le Président qui voulait faire de ce scrutin un test national veut maintenant « l’enjamber » parce que le résultat ne lui convient pas. Le déni est la règle pour l’exécutif. Jean  Castex parle de « citoyens buissonniers qui avaient la tête ailleurs ».  on ne peut pas faire plus méprisant. Nos responsables politiques ont donc un devoir, que les  élus de droite qui sont beaucoup sur le terrain ont bien compris,  c’est celui de renouer le contact avec le peuple « dissident ». C’est bien pourquoi Xavier Bertrand  a voulu adresser ses premiers mots « aux silencieux, aux invisibles, aux oubliés ». Laurent Wauquiez et Valérie Pécresse, par leurs résultats,  sont aussi légitimes que le Président des Hauts-de-France. La  droite n’est pas démunie et est crédible.

Reste à analyser la contre performance du Rassemblement national. Là-dessus j’ai ma petite idée. Ce sera le  prochain sujet.

 


QUAND « SUPER BARNIER » EST AUX MANETTES !

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Le « Journal secret du Brexit »  que Michel Barnier a livré sous le titre « La grande illusion » se  lit comme une aventure passionnante vécue au jour le jour. Ce pavé de 500 pages, véritable chronique de négociations improbables avec des Anglais retords à souhait, est une expérience unique de quatre ans et demi, dans le décor des capitales européennes, avec comme acteurs tous les puissants de notre continent, et ses épisodes de noblesse mais aussi de petitesses et de fourberies, ses rebondissements et ses coups de bluff, sans oublier quelques moments intimes et réflexions personnelles qui en donnent toute la dimension humaine.

Michel Barnier s’y révèle comme un "grand monsieur".

Pour parvenir à éviter un « no deal » catastrophique, Celui que l’Union européenne a choisi pour mener la négociation,  a fait preuve d’une endurance  sans pareille. Il y est parvenu en réussissant d’abord à unir l’ensemble des Etats membres jusqu’au bout de l’ultime nuit, ce qui n’est pas un mince exploit, et à parer tous les coups tordus, les  postures, les exigences, les tactiques parfois redoutables de nos « amis » britanniques, ce qui constitue en soi une véritable gageure. S’il l’a fait, c’est en tenant en permanence la règle de l’unanimité, véritable force sur laquelle la perfide Albion a buté à chaque instant, en respectant ses  mandants, les peuples de  l’Union et sans jamais confondre  « le  sentiment populaire et le  populisme ». Ainsi, le respect de la parole de  chacun et de  la parole donnée sont  au coeur de ce « roman » du Brexit où, de Gibraltar à la pêche, en passant par la  « problématique » irlandaise, tant d’événements, de rencontres, d’échanges, que l’auteur nous fait vivre de l’intérieur. On n’en perd  pas une miette. Michel Barnier traverse ces quatre années et demi  comme un menhir, bénéficiant de  la confiance  des instances européennes, quels qu’en soient les responsables, de Juncker à Van des Leyen, en passant par  Macron, Michel, Merkel, Tusk, Sassoli et côté anglais  May, Johnson, Davis, Raab, Barclay, Gove  … Il  joue dans la cour des grands avec brio en sachant s’entourer de collaborateurs remarquables  constituant une « task force » incontournable. Confiance est le  maitre mot de la négociation, à tous les niveaux. Et le mérite d’avoir su la créer lui en revient !

Préserver  l’Union européenne du Brexit.

Michel Barnier a mené ces négociations en connaissant parfaitement les tentations de peuples  européens pour les quels le  Brexit pouvait être un modèle  ou un exemple. Quand le verdict tombe le 23 juin 2016  de l’autre côté de la Manche, nous savons, avec lui, qu’un tel vote reste possible  dans d’autres pays de  l’Union, dont le nôtre. Il a dû regarder en face nos  colères  et le  fantasme de l’indépendance. S’il avait en tête  de faire en sorte que l’Union et tout ce qu’elle implique d’avantages soit préservée, il  s’était aussi donné comme objectif de parvenir à un accord avec  le Royaume-Uni  qui soit aussi fécond que possible dans un respect  mutuel. Son credo est clair : « la  grande illusion est de croire à la promesse d’une identité et d’une souveraineté solitaires plutôt que solidaires ». Il lui a fallu des nerfs d’acier et imposer un calme  à toute épreuve,  puisé dans l’unanimité des 27 pour affronter le royaume des « tabloïds » soutenant agressivement le « Leave », les mensonges de Nigel Farage qui ne donnait pas cher de l’Europe sans l’Angleterre, les fractures de la majorité d’un parti conservateur changeant de Premier  ministre au milieu des négociations, passant de la ténacité de Theresa May aux foucades imprévisibles de  Bojo. Sang froid et méthode ont fini par triompher. Il faut absolument lire ce livre  pour comprendre dans le détail et en creux tout ce que l’Europe fait  pour nous, pour nous protéger et comme  marché unique, ce que les  commentateurs de nos médias et nos politiques prompts à mettre sur le dos de l’Europe leurs propres insuffisances ignorent.

L’Histoire retiendra son rôle.

Le traité auquel les négociations ont abouti  pourrait s’appeler « traité  Barnier ».  Il a joué un rôle majeur. On se demande qui a sa  place aurait pu réussir. Elu local de Savoie, ministre de  l’environnement, des  affaires européennes, des affaires étrangères, de l’agriculture, commissaire européen, cette négociation fait de lui l’un des  politiques français les plus capés, les  plus gradés, en un  mot les  plus robustes. Il a un entregent considérable en Europe et dans le  Monde et s’est trouvé l’égal des chefs d’Etat. « Patriote et européen » comme il aime se décrire, il a  déclaré vouloir désormais œuvrer pour l’avenir de son pays. On le sait engagé pour sa terre, pour notre langue,  pour les territoires et  leurs particularismes, il souhaite voir notre immigration suspendue pendant cinq ans, il parie sur le courage du collectif pour relever les défis du relèvement de la France et se réinventer. « Là où il y a une volonté, il y a un chemin » aime-t-il affirmer. Et récemment, il a déclaré qu’il « serait au rendez-vous ».

On aurait bien tort de se priver d’un tel homme aussi talentueux.

La grande illusion, journal secret du Brexit, de Michel Barnier, Gallimard.

 


FINANCES : LA FRANCE RUINEE !

Pluis de billets

L’horizon s’éclaircit après des mois de crise sanitaire et une reprise de l’activité encourageante. En revanche, le niveau de surendettement du pays assombrit le tableau de manière inquiétante, avec des chiffres du « quoi qu’il en coûte » toujours plus vertigineux : 70 milliards  d’€ d’aide d’urgence aux entreprises, dont 35 milliards pour l’indemnisation de 8 millions de chômeurs partiels,   37 milliards de recettes budgétaires perdues, 36 milliards pour le  plan de relance, 14 milliards de dépenses sanitaires supplémentaires. Au total, la crise sanitaire aura coûté 424 milliards d’€.

La France va dans le mur, elle est incapable de se réformer et est accro à la dépense publique. Au premier  trimestre, la dette publique a augmenté de 89 milliards d’€, dont plus de 61 milliards attribuables à l’Etat, pour atteindre 2739, 2 milliards d’€, soit 118,2% du PIB fin mars. Un record historique qui porte l’endettement de notre pays au double du plafond limite fixé par les règles européennes. Celles-ci sont gelée jusqu’à la fin de la crise, mais  déjà l’Allemagne, plus économe, réclame qu’on revienne le plus rapidement  possible à l’orthodoxie. De tous les pays européens c’est la France qui a le « gap » le plus large à combler  pour rentrer dans les clous. La croissance  prévue ne suffira  pas, c’est une évidence.

Les efforts  budgétaires  envisagés  sont notoirement insuffisants.

 C’est moins le coût de la crise Covid qui est problématique que l’endettement croissant continu  au cours des dernières années. Si nous continuons de bénéficier de taux d’intérêt bas en raison, principalement de la  politique accommodante de la BCE et aussi grâce au surcroît d’épargne dans le monde, il n’en reste pas moins que cette situation est un facteur de fragilité. Le pays n’est pas à l’abri d’être un jour  sanctionné par  les marchés financiers, face à la discordance, par exemple, avec les budgets mieux tenus des autres pays européens, et notamment l’Allemagne (toujours elle). La Cour des Comptes  rappelle  d’ailleurs que si le sujet de la soutenabilité des comptes  publics s’inscrit dans un temps long, les manifestations d’une perte de confiance peuvent être rapides et brutales. C’est pourquoi elle rappelle la nécessité de s’attaquer au rétablissement de ses comptes à compter de 2023. Or dans sa stratégie budgétaire pour les prochaines années, Bercy prévoit de freiner la progression des dépenses publiques à 0,7% par an pour faire refluer la dette à partir de 2027. Notoirement insuffisant pour les magistrats de la rue Cambon. En 2024, le déficit de la France resterait l’un des  plus élevés de la  zone euro et le niveau de la dette resterait stable, alors que celui de ses principaux  voisins refluerait significativement.

Le danger du confort des taux bas.

Rappelons qu’une augmentation d’un point de taux d’intérêt conduirait , en France, à une hausse de 2,5 milliards d’€ de la charge de la dette la première année, et de 29 milliards à dix ans.  Ne rien faire de sérieux sur la dette fait  planer un vrai danger sur notre pays,  qu’il s’agisse de ses finances  publiques, de sa croissance et du niveau de l’emploi. La reprise aux Etats-Unis est un facteur de risque supplémentaire : celui d’une reprise de l’inflation et de  la remontée des taux d’intérêt qui va avec  est le principal. Certes, la FED temporise en jugeant que tant qu’il y aura du chômage, les salaires donc les prix resteront calmes, mais la situation évolue rapidement. Et il sera difficile à la BCE d’aller aussi loin que la FED dans la capacité à supporter une inflation à plus de 3%, celle-ci restant en Allemagne un tabou, d’autant plus pesant que le pays approche d’une échéance électorale majeure. Le nouveau patron de la CDU a prévenu : l’emprunt européen mutuel est temporaire et ponctuel, il n’est pas et ne doit jamais être une prémisse à une Union de la dette. Dans son document électoral, le slogan de la « stabilité » revient en boucle. Et le gouvernement fédéral se fixe comme objectif de représenter le plus rapidement possible un budget à l’équilibre et réduire à 60% le ratio d’endettement des administrations publiques.

Christine Lagarde, véritable ministre des finances en France.

Par la force des choses, la présidente de la  BCE est devenue le « contrôleur général des Finances » de la  France, en charge de faire rentrer l’argent dans les caisses. Ainsi, l’an dernier, la  BCE  de concert avec la Banque de France, a acheté a hauteur de 186 milliards d’€ des titres de dette française, soit l’équivalent de 88% de tous les besoins financiers de nos administrations publiques, déficitaires de 212  milliards d’€.  A ce jour, elle détient 650 milliards d’€ de titres français, le ¼ de notre dette publique. Jamais il n’y aurait eu de « quoi qu’il en coûte » sans la BCE. Pourtant  Bercy peut se  prévaloir d’une hyperpuissance quasi unique au monde. Cette forteresse de béton administre à  la fois les finances de l’Etat et l’économie du pays en entier. L’hyper-administration française, unique en Europe, emploie 131 000 fonctionnaires et se déploie dans un labyrinthe de 42,8 km pour le siège parisien de Bercy, arpentés  par quelques 5 100 fonctionnaires, répartis en une vingtaine de directions d’administration centrale et commandés par cinq ministres délégués, eux-mêmes chapeautés  par le Ministre de l’économie et des Finances. La crise a aggravé la tendance naturelle : prêts garantis par l’Etat, fonds de solidarité divers et variés… les tuyaux de perfusion ont porté le dirigisme étatique à son paroxysme.  Résultat : politique industrielle aux abonnés absents, taux d’endettement record tant pour les entreprises privées que pour l’Etat. Avec cette gestion hypercentralisée, le bateau France  prend l’eau et ce sont les fonds de la BCE qui le maintiennent à flot. Qui fiance, commande   !  Christine Lagarde est en dernier ressort la vraie patronne de Bercy.  Encore une chance qu’elle soit française. Nos volumes d’achat sont garantis jusqu’en 2022. Ouf ! Bref, Bercy est un colosse aux pieds d’argile Bruxelles vient de prolonger jusqu’en 2023 la suspension des règles du pacte de  stabilité budgétaire. Re-ouf ! Mais après ?

Les successeurs d’Emmanuel Macron vont hériter d’une France en lambeaux avec un fardeau énorme à redresser. On pourrait se demander pourquoi il y a tant de volontaires pour vouloir le faire  tant la tâche paraît démesurée !  

Mais de décourageons  pas les bonnes volontés.

 

 


MAINTENANT, TOUT COMMENCE !

Logo Les républicains

Disons les  choses clairement : il n’est  pas question de minimiser la victoire des sortants  et encore moins celle des  présidents LR ou assimilés  sous prétexte que  le taux d’abstention est très élevé. La droite LR et ses alliés contrôle 7 régions et 73 départements et remporte largement devant  les autres partis en nombre de voix cette échéance électorale. Les absents ont  toujours tort,  rien n’empêchait les électeurs de se rendre aux urnes si ce n’est une distribution calamiteuse des  documents électoraux, jamais vue sous la  Vème République et que l’on peut  mettre sur le compte de l’incompétence de M. Darmanin au Ministère de l’intérieur. Il était pourtant bien placé  en tant que candidat pour savoir qu’une entreprise privée n’a pas la même facilité d’accès aux boites aux lettres dans  les immeubles, aujourd’hui souvent « bunkérisés », que les facteurs de La  Poste. Inexcusable ! « Les Républicains » est aujourd’hui la formation politique qui occupe la première  place dans notre pays, avec  les villes, les départements, les Régions qu’elle dirige et au parlement ses 100 députés  et la majorité sénatoriale. Le RN et Macron se sont cassés les dents dessus. 

Une  double défaite qui bouscule le paysage politique.

Tous les candidats Lrem, là où ils avaient pu se maintenir, sont relégués à des scores humiliants.  C’est un terrible échec pour le Président de la République. Non seulement La République en marche n’a pas réussi à s'imposer comme une force dominante du paysage politique, mais en plus, elle est apparue comme une intruse dans un jeu droite-gauche relancé. Beaucoup de ses électeurs du premier tour ont pensé que leur vote serait plus utile ailleurs. En fait son parti a même servi à rien : il est à peu près certain,  que même en Paca, Renaud Muselier aurait fait un meilleur score dès le 1er tour s’il n’avait pas pris des candidats  Lrem sur sa liste.

La défaite du parti de Marine Le Pen est l’autre mauvaise nouvelle pour Emmanuel Macron.  Marine Le Pen voit s’effondrer sa stratégie de « dédiabolisation ». A force de vouloir ressembler à la  droite, son parti a  perdu sa  vocation contestataire qui faisait son succès. Du coup malgré les sondages qui donnent encore  le duel Macron /Le Pen pour la présidentielle, ce scénario a pris du plomb dans l’aile, car la dynamique est en train de changer de camp. Elle n’est pas du côté de Lrem pas plus que du RN. Le décalage est si important qu’il est impossible de feindre de croire que le paysage politique n’est pas modifié.

La droite a maintenant de grands devoirs.

Le jeu de Lrem qui voulait recomposer le paysage politique en décrédibilisant la droite a lamentablement échoué. Macron voulait rendre la candidature d’un LR impossible, il en est pour ses frais. Désormais, dans l’électorat modéré, la certitude que Macron est son meilleur candidat  n’est pas établie, car, au regard des trois thèmes dont on peut prédire qu’ils seront au cœur de la thématique de campagne, les personnalités de droite sont bien plus crédibles que lui sur les questions sécuritaire et identitaire et par ailleurs bien plus rassurantes que Marine Le Pen sur les enjeux économiques. Les Bertrand, Pécresse, Wauquiez, Barnier, Retailleau, sont plus en phases avec les aspirations des Français en pleine « droitisation », comme  l’a montré la récente étude de la Fondapol.

Face  à un président  plus préoccupé de sa  propre réélection que de gouverner  la France, les candidats potentiels de la droite doivent d’abord mettre entre parenthèse les problématiques d’ego, prouver, et non plus se contenter de promettre, que celui qu’elle désignera « fera » ce  que les Français attendent. Il faudra choisir le plus rassembleur possible tout en convaincant le  pays qu’une équipe responsable et soudée autour d’un projet est prête à prendre la relève.  Il  lui revient de montrer qu’elle est capable d’afficher des convictions, une ligne politique et un programme dans l’intérêt du pays sans plier devant la tyrannie du « politiquement correct » qui voudrait imposer la  mauvaise  conscience et la repentance. C’est parce qu’elle sera capable  de montrer sa détermination et sa volonté de renouer avec les fondamentaux de la « res publica » qu’elle retrouvera la confiance du peuple, toujours digne de respect, dans une démocratie. Elle a désormais un boulevard devant elle si elle veut saisir sa chance mais il  lui faut à la fois choisir un seul candidat et jouer collectif. C’est plus qu’un devoir, un impératif !

Traiter  les vrais sujets.

La future équipe qui prendra le pays en charge en 2022, aura à gérer une situation désastreuse laissée  à la fois par Hollande et Macron qui en a continué la politique. Après deux quinquennats  pour rien, la dette publique atteint 2 750 milliards d’Euros à 120% du Pib, le déficit des comptes nationaux est abyssal, la société est rongée par la  violence et le communautarisme, le chômage atteint des dimensions monstrueuses, avec 4 à  6 millions de personnes dans la pauvreté. Et cela dans un pays où  les dépenses publiques, les impôts et les cotisations sociales restent les plus élevés des  pays industrialisés. Il  s’agira  d’accomplir un devoir pour le  service de la France, qui nécessitera un discours de courage et de vérité, sans provocation  inutile mais sans démagogie. Le  gouvernement devra rester  droit dans ses bottes  pour appliquer une politique de  fermeté  quant à la sécurité, la maîtrise des frontières et des migrations et le respect de la  laïcité que près de 70% des Français réclament. La vérité et la transparence sur les résultats rétabliront la  confiance. Enfin, la  crise sanitaire a mis en pleine lumière les défaillances administratives des services publics, en particulier l’hôpital et l’école pour laquelle il faudra mettre fin à la politique de nivellement par le bas et à l’effondrement du niveau dans toutes les disciplines. Dernier devoir, et pas le moindre, il reviendra à la droite de rétablir dans toute sa dimension ce qui a été le symbole de la  France pendant des siècles : la liberté,  mise à mal par toutes les  mesures  et les ingérences des contraintes sanitaires. En corollaire, c’est le grand chantier de  l’avenir de notre démocratie, sapée par les mouvements de l’ultra gauche islamo gauchiste, qu’elle devra ouvrir afin de restaurer une démocratie à la  fois représentative dans laquelle le Parlement retrouvera tous ses droits, et à  l’écoute du peuple grâce à al consultation référendaire.

 Pour elle, tout commence, elle n’a pas le droit de décevoir !

 


FAIRE GAGNER LA RAISON !

Christelle Morancais

 

Dimanche prochain, dans la région des Pays de la Loire, vous aurez le choix entre la liste de la majorité sortante de la droite et du centre conduite par Christelle Morançais et celle du rassemblement des ayatollahs verts et des totalitaires communistes et islamo gauchistes de la France  insoumise  conduite  par  Matthieu Orphelin-le-caméléon. Les voix qui se porteront sur la liste Lrem de François de Rugy seront des suffrages inutiles. Car il s’agit d’un choix crucial pour les  six années qui viennent. 

Le conglomérat rouge vert au service des idéologies.

Comment peut-on avoir foi dans les propositions d’un candidat qui change de casaque à chaque élection ?  Les listes fusionnées proposent 25 engagements à guichets ouverts tels que salarier les  médecins dans les territoires et coercitives pour inciter à utiliser massivement les moyens de transports en commun.  1 milliard d’euros dans la transition écologique, 50 000 emplois verts, 50 000 contrats nouvel emploi, des plans d’avenir et de transformation, prêt garanti à taux zéro pour la mobilité, une nouvelle carte jeune et un chèque « bien manger » de 50€/mois, objectif zéro décrocheur avec  50 000 (encore)  contrats d’accompagnement, la sécurité par plus de prévention, et des fonds d’aides en veux-tu en voilà. Un catalogue de la Redoute ancienne mode de mesures toutes plus coûteuses les unes que les autres. Et qui paiera ? De l’économie dirigée bien prise en main par  la  puissance publique. Il ne manque plus que les kolkhozes. On sait ce que ça coûte, mais on sait aussi que ça ne marche pas. 

La raison et le pragmatisme au service de tous.

Les Pays de la Loire font aujourd’hui figure de région de référence pour l’emploi, pour l’apprentissage, pour la qualité de vie, pour l’engagement et la solidarité. Ses forces lui ont permis de tenir face à la crise et, malgré les difficultés, de résister mieux que la plupart des autres régions. La Région a tenu parce que la majorité a agi vite et fort !

Christelle Morançais mène cette campagne sur des thèmes essentiels :

- L’emploi qui est la priorité n°1,  en défendant la valeur travail en s’appuyant sur l’économie réelle, le tissu des entreprises, face à l’assistanat et aux promesses démagogiques de la gauche.

- La sécurité, qui est la 1ère des libertés, alors que la gauche taxe la majorité sortante d’en faire trop et d’entretenir le « sentiment d’insécurité ». Mais la réalité est simple : la gauche n’aime pas la sécurité, elle refuse de défendre nos policiers ou de dénoncer une ZAD ! Nous continuerons à aider nos maires à investir dans la sécurité pour mieux protéger la population.

- L’écologie, mais une écologie de la croissance, des emplois et des projets. Une écologie à la hauteur du potentiel scientifique, technologique et industriel de notre région. Une écologie à l’exact opposé de l’écologie punitive et dogmatique de la gauche et des écologistes.

La victimisation, vieille ficelle du gauchisme intersectionnel.

Matthieu Orphelin, si certain de gagner dimanche prochain a perdu ses nerfs : il a violemment insulté Christelle Morançais au prétexte que des propos homophobes auraient été  tenus à son encontre la veille sans qu’on soit certain de la  qualité des  personnes qui les auraient proférés.  Mais Christelle est forcément complice. Vieille pratique gauchiste qui consiste à se victimiser pour mieux être agressif et crier au racisme.  Et ne comptez pas sur les féministes à la mode pour venir au secours de notre tête de liste, d’abord parce que l’agresseur est "du bon côté" et que Christelle Morançais a la mauvaise idée d’être "une femme blanche et de surcroît  hétérosexuelle" !  De plus, ce ne sont pas les compagnons de la France insoumise, adeptes de la « cancel  culture », de la « déconstruction » et de l’intersectionnalité qui désapprouveront Orphelin, ils pratiquent le même  langage. Les extrêmes sont les rois de l'intimidation comme Mr Melenchon face à la police lors de sa perquisition. Ces procédés sont ceux employés  par les totalitaires de tous acabits.  Avec eux, point de débat possible.  Ils n’ont de démocrates que la façade, derrière c’est la dictature de leur idéologie qu’il faut imposer à tout prix.  Donc Christelle Morançais ne participera pas à un débat d’entre deux tours  et elle a bien raison, ce serait du temps perdu. Ce qui compte, c’est que toutes les électrices et électeurs attachés aux valeurs de modération, de tempérance, de sérieux budgétaire, portées par  la droite et le centre, votent massivement pour sa  liste dimanche  prochain.  

La  victoire de la liberté sur la dictature de la pensée doit être éclatante !

 


NI MACRON, NI LE PEN !

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Ni Macron, ni Le Pen, tel est l’enseignement principal, certes fragile, de ce premier tour des élections départementales et régionales. Fragile parce que seulement un tiers des Français s’est exprimé  et  l’abstention record  ne permet pas de conclusions solides. Encore que, celui qui ne dit mot consent, selon l’adage.

Radioscopie d’une abstention massive.

Les raisons sont multiples. On invoquera la sortie de crise covid, évidemment, mais ce serait une erreur d’y voir une cause importante, même si les conséquences sur la campagne électorale ont  pu jouer. Le désintérêt est plus profond : le climat général est au rejet de la politique et la tactique de Macron y est pour beaucoup avec ses discours changeants, l’envoi de ses ministres sur le terrain ou encore le coup de Castex qui annonce depuis Paris la recomposition politique en PACA par une manœuvre avec gros sabots et ficelles en cordages de marine. A force de faire croire que la droite est foutue  et que la gauche est encore pire, sujet traité en continu sur les chaînes du même nom, les braves citoyens, en dehors de ceux qui ont de vraies convictions chevillées au corps, ne savent plus quoi penser.

Et puis il y a l’objet du vote : départements et régions, deux votes le même jour, ça n’est toujours pas passé dans les mœurs. Les Conseillers départementaux en binômes, avec binômes remplaçants, pour une assemblée  dont on ne sait plus très bien à quoi elle sert depuis la loi « NOtre », c’est bien compliqué. Et pour les Régions, c’est la même chose, sauf que ça n’est pas le même mode de  scrutin.  Bien peu de médias ont pris le temps d’expliquer  leurs compétences et en quoi notre vie quotidienne est très concernée. Les quelques « grands débats » organisés avec tous les  candidats n’encouragent pas à aller voter, c’est le  moins qu’on puisse dire : trop longs, ennuyeux, temps de paroles limités, cacophonie. Si en plus, parce que l’Etat n’a pas bien fait son travail, les citoyens ne reçoivent pas les professions de foi des candidats que certains attendent pour faire leur choix, pourquoi iraient-ils voter ?

Alors, si on ajoute une querelle bien politicienne comme le procès intenté par le  Maire d’Angers contre le Président sortant du Conseil départemental, on finit de dégouter le quidam. Comme on regrette que la réforme du Conseiller territorial, que Nicolas Sarkozy avait mise en place  et qui mettait de la clarté et de la  simplicité, ait été annulée par Hollande ! Alors, oui, l’abstention pour ce  premier  tour a été trop importante, au point de dénaturer la démocratie.

Mais quand je vois les violences à Annecy, de jeunes qui ne respectent plus rien et n’hésitent pas à affronter les  forces de l’ordre, quand je vois qu’une femme est renversée et tuée par deux personnes en trottinette électrique qui s’enfuient, et mourante sur le trottoir, dépouillée de son sac par des passants, quand je vois que plus personne ne croit à rien, ni en dieu, ni en diable, alors la politique… je vois le tableau d’un pays qui part en déliquescence.

La  prime au sortant, excuse commode.

Il fallait bien une excuse aux perdants. L’élément de langage repris en antienne notamment par les porte-parole du gouvernement et du parti présidentiel, sur les  plateaux télévisés, a  été : «  la prime au sortant ». Un peu facile. Il y a  six ans, quand Bruno Retailleau a repris la Région des Pays de la Loire à la gauche, la « prime au sortant » ne l’a pas  empêché de  gagner. Le  problème est d’abord dans le message politique. Un candidat comme De Rugy n’avait dans son  programme à proposer que des banalités, des actions souvent déjà engagées ou des gadgets pseudo-démocratiques. Rien qui éclaire le nouveau monde de Macron et permette de faire la différence avec les projets concrets de l’équipe sortante.

A cause de l’abstention massive, ce sont les « électorats captifs » qui ont fait la différence, ceux des « vieux partis » qui ont une ligne politique. Le  moins qu’on puisse  dire c’est qu’une cote de popularité ne fait pas un électorat. La Rem n’existant pas, ni sur le terrain, ni dans les têtes, elle n’a pas d’électorat assidu.  

Les électorats du vieux monde.

« Christophe Béchu a réussi son coup ! » s’est exclamé Christian Gillet, laminé dès le 1er tour. Si c’est ça  le « nouveau monde » macronien, merci ! Je n’en démords pas, le résultat sur Angers 1 est une insulte à la compétence et à l’honnêteté et les votants qui s’apprêtent à voter pour le binôme Bienvenu-Capus s’apercevront rapidement qu’on leur fait élire deux « m’as-tu-vu ». Mais je m’égare. J’évoque là un épisode de  politique à l’ancienne et on renoue avec les vieilles traditions angevines qui consistent à assassiner derrière les tentures.

Le nouveau monde promis par Macron en 2017  était un  mirage. Le verdict des urnes est sans concession : c’est une déroute pour La Rem. Le paradoxe, c’est qu’au deuxième tour, dans la plupart des cas, on va  assister à des duels bien classiques gauche contre droite. Même le RN, sauf exception, est quasiment hors jeu. On constate aussi  que lorsque la droite est bien dans ses rails, comme avec Wauquiez en Auvergne Rhône Alpes, il est réduit à la portion congrue et il y a gros à parier, que sans la manip malheureuse dont  Muselier a fait l’objet, celui-ci aurait fait un bien meilleur score.

Ce scrutin est doublement révélateur. A force de nous vendre à l’avance un duel Macron-Le Pen, dont les Français ne veulent pas, mais que les  études d’opinion annoncent comme inexorable, il n’est pas anodin de constater que les deux victimes de la consultation électorale sont Macron et Le Pen, ce sont les deux vaincus du scrutin par ceux qui sont allés voter. Et si l’abstention était aussi une autre forme de protestation massive contre ce duel, une manière de dire : puisque c’est décidé à l’avance, pourquoi voter ? Mon lot de consolation dans tout ça, ce  sont les suffrages rassemblés par le parti Les Républicains, le score le plus élevé, loin devant tous les autres partis.  Comme quoi,  les conservateurs semblent être les seuls à résister à la décadence généralisée. L’alternative, c’est là qu’il faudra la rechercher.

Une anecdote pour terminer : pour qui Macron va-t-il voter au second tour ? Comme il vote au Touquet, en toute logique, il devrait suivre les consignes de son candidat éliminé et voter … Bertrand !  « Je me marre » aurait dit Coluche !

 


BECHU A-T-IL PERDU LE SENS ?

Bechu dep

 

En plus de 40 ans de vie politique, j’en ai vu des tartufferies, mais rarement de cette dimension.

Le Maire perd son sang-froid.

La campagne électorale sur le canton Angers 1 (Angers Centre) a pris une drôle de tournure avec le tract distribué par le binôme Bienvenu –Capus et signé de Christophe Béchu. Celui-ci y dénonce rien moins qu’un « dommage à la démocratie » parce que le président sortant, Christian Gillet, a décidé de se représenter. Il y avait déjà eu l’attaque indigne sur son âge, comme si à notre époque un septuagénaire était trop vieux pour assumer un mandat électoral. Voilà maintenant la longévité électorale mise en cause ! Franchement on peut se demander si l’enjeu de cette élection ne fait pas perdre la tête au premier magistrat d’Angers, au point d’avancer des arguments aussi vains et bas.

La soif de pouvoir.

A moins que le motif de sa colère ne tienne dans la résistance aux pressions que Christian Gillet lui oppose. Monsieur Béchu a en effet l’habitude qu’on fasse ses quatre volontés, lui qui a transformé ses adjoints en ilotes obéissant au doigt et à l’œil. La griserie du pouvoir le pousserait-elle à vouloir tout contrôler ? Ce ne serait pas nouveau, de nombreux édiles y ont succombé avant lui. Et l’on voit bien l’enjeu politique que présente l’élection du canton Angers 1 : de la réélection ou non du président sortant, peut dépendre une main-mise sur l’assemblée départementale, qui, dans cette affaire n’a rien à y gagner. Et justement, le Maire s’affiche avec les sept binômes issus de la majorité municipale devant le Conseil départemental : le message est à peine voilé, il s’agit de prendre le contrôle de la politique du département en allant jusqu’à désigner le candidat à la présidence qui lui conviendrait.  Mélange des genres garanti !

Dommage à la démocratie.

Le « dommage à la démocratie », c’est le maire d’Angers qui le commet en assignant à son factotum habituel, en l’occurrence Emmanuel Capus, dont il a fait un sénateur et qui en ectoplasme de service est assigné à se présenter à l’élection au Conseil départemental : on peut douter qu’il en ait vraiment envie, mais les ordres sont les ordres.  Cumul des mandats ou abandon du Sénat ? Sa binôme, Roselyne Bienvenu, que Christian Gillet avait sollicitée dans un geste de conciliation, avait été obligée de refuser la proposition n’ayant pas l’accord de son maire. Elle se trouve bien heureuse finalement de recycler son mandat régional non renouvelé dans une candidature au Conseil départemental. Quelle équipe et que de motivations ! Avec eux l’Anjou sera bien servi. Désolé, mais personnellement, je préfère l’expérience et l’enthousiasme qu’affiche le binôme Ridane-Gillet au tourisme électoral des adjoints du maire.

Politicien manœuvrier.

J’ajouterai, pour que le tableau soit complet, que Béchu est coutumier de ce genre de manipulation des personnes. On se souvient qu’au moment des sénatoriales, il avait exigé que Capus soit le n°2 de la liste Deroche et avait obtenu satisfaction bien que la proposition ne fasse pas l’unanimité. Quelques temps plus tard, il informa, sans précaution, la tête de liste sénatoriale que finalement son « homme de main » la quittait pour prendre la tête de la liste Lrem. Catherine Deroche dut trouver un second en catastrophe : ce fut Stéphane Piednoir qui s’avère être un remarquable sénateur reconnu par ses pairs. On aura retenu, au passage, l’élégance de la manœuvre !

C’est bien Christophe Béchu qui abime la démocratie par sa soif de pouvoir et ses manoeuvres politiciennes. « Si vous êtes contents de ma gestion à la ville, alors votez pour mes candidats » annonce-t-il sans vergogne aux électeurs d’Angers 1, et tant pis si ces derniers ne font pas la preuve jusqu’à maintenant des qualités qu’on attendrait d’eux pour le mandat qu’ils briguent. Quant à être content de sa gestion, on attendra de voir dans quel état il laissera les finances de la  ville et de l’agglo qu’il préside. Si c’est comme le département…

Après on s’étonne que les électrices et les  électeurs boudent les urnes.

 


CES CANDIDATS QUI VEULENT TUER LA DEMOCRATIE

Liberté

 

Les élections approchent et dès dimanche prochain, les électrices et les électeurs vont devoir choisir parmi de multiples candidats et de nombreuses listes. Parmi ces trop nombreuses candidatures, certaines doivent attirer notre attention. La vie politique est ainsi faite que, même quand on croit que le pire ne peut plus arriver, comme les drames que l’on a pu connaitre au XXème siècle avec le nazisme et le communisme qui ont fait des millions de morts, on doit savoir que les idéologies totalitaires ont la vie dure et savent renaître sous d’autres formes, parfois tellement déguisées qu’on pourrait à nouveau s’y laisser prendre.

Peut-on parier sur le bon sens ?

Le bon sens voudrait que l’on choisisse, en ces temps d’argent public si facile, les sortants qui ont géré avec efficacité et économie. Ainsi, Christelle Morançais, pour la Région des Pays de la Loire, que l’IFRAP a classé deuxième région pour la qualité de la gestion, avec un bilan extrêmement riche dans tous ses domaines de compétence, qu’il s’agisse de la formation professionnelle, des transports, des lycées, ou du développement économique. Il faut souligner sa réactivité pour accompagner les ligériens dans la traversée de la crise sanitaire. En toute logique, la liste  d’union de la droite et du centre qu’elle conduit, avec un projet réaliste et concret, sans démagogie, devrait attirer les suffrages d’un grand nombre de nos concitoyens. Pourtant les sondages restent frileux à son égard. Il est difficile, en sortie de crise sanitaire de faire une vraie campagne électorale. D’autres, plus habitués des réseaux et des médias, ont une notoriété plus affirmée. Sont-ils pour autant les meilleurs ?

Les totalitaires en tenue de camouflage.

Prenons le  cas de M. Orphelin. Voilà une tête de liste dont le parcours est pour le moins intéressant : militant écologiste, élu député dans le Maine-et-Loire, sous l’étiquette LRem, il a quitté la majorité présidentielle, se targuant de sa proximité avec Nicolas Hulot. Il a repris son combat pour l’écologie. La « meilleure », celle qui punit. Celui-ci le mène aujourd’hui à constituer une liste avec La France insoumise de M. Mélenchon, dont les derniers dérapages islamogauchistes n’ont pas eu l’air de l’émouvoir. C’est que Matthieu Orphelin  est depuis longtemps un « vert » très rouge à l’intérieur, adepte de la décroissance et du verdissage généralisé : on créera 50 000 emplois verts, à coups d’argent public, évidemment. Sa conception de l’écologie, on a eu l’occasion de la connaître, elle recoupe les thématiques de cette gauche radicale habitée par le fantasme éradicateur de la « purge ». Il s’agit de « rééduquer » pour sauver la planète. Tel est le sens de la « cancel culture » sous-jacente dans son discours. Demain la censure deviendra l’instrument nécessaire pour empêcher les défenseurs du « vieux monde » de faire valoir leur point de vue. Les recoupements sont faciles à faire avec ceux qui défendent la société « inclusive », la destruction des stéréotypes et la théorie du genre, voire la complaisance avec les « indigènes » et l’islamo-gauchisme. L’alliance avec les gens de Mélenchon ne peut que l’entraîner vers le gauchisme culturel qui veut profiter des perspectives électorales ouvertes par des listes d’union qui rassemblent un conglomérat hétéroclite qui n’a en commun que « battre » la droite.  Une fois élus à la Région, on peut leur faire confiance pour « dépenser ». Il suffit de lire la liste des mesures qu’ils préconisent : assistanat des jeunes, subventions, gratuité … Et demain, ce sera l’enfer que vivent les Lyonnais, les Grenoblois ou les Bordelais que nous vivrons en Pays-de-la-Loire avec ces ayatollahs d’un nouveau genre.

Face à cette gauche-là, c’est bien d’un choix de société dont il s’agit, comme l’affirme Valérie Pécresse et comme en prévient Christelle Morançais en proposant par exemple une écologie positive et non punitive.

Eparpiller les voix, c’est faire le jeu des extrêmes.

En votant pour le RN ou pour la liste LRem de François de Rugy, dans notre région aussi  on prend le risque de faire gagner la gauche car elle n’hésitera pas à fusionner au second tour. Le vrai rempart contre le RN, c’est une droite qui assume ses valeurs d’ordre et d’autorité, ses responsabilités en matière de sécurité. Et au moment où l’inflation pointe le bout de son nez avec la menace de peser sur les taux de la dette, il importe d’élire des équipes responsables qui ont fait la preuve de leur savoir-faire en matière de gestion. Car ne nous y trompons pas : Comme l’analyse très bien Cécile Cornudet dans les Echos, nous avons aujourd’hui deux France : celle dont la rage est enfouie qui peut servir de carburant aux candidats de Marine Le Pen, et celle qui rêve du retour des jours heureux, image que cherche à vendre Emmanuel Macron et sur laquelle tentent de surfer les candidats qui se réclament de lui. Mais ce n’est qu’une illusion. La fin du quoi qu’il en coûte va déboucher sur des jours difficiles avec un chômage qui explose déjà, bien qu’il soit passé sous silence. Il n’y a pas plus vain que le vote LRem, parce qu’il n’apporte rien d’autre qu’un marchepied au RN ou à la gauche radicale si elle parvient à s’unir. De quoi ruiner tous les efforts de redressement de notre belle région entrepris depuis six ans !

Il ne peut pas y avoir de pensée de droite : tel est le constat sans appel du sociologue de gauche radicale Geoffroy de Lagasnerie. Nous sommes prévenus : être de droite, ce n’est pas seulement être bête et incompétent, c’est aussi être égoïste et méchant. Aujourd’hui, il est infiniment plus difficile, sur une radio du service public payée par nos impôts, d’assumer d’être de droite, que de se dire féministe ou écolo. Voilà ce qui nous attend. Mais rassurons-nous, la droite existe, elle sait être au service de tous par ses qualités gestionnaires, et elle pense aussi. Ce serait oublier Raymond Aron, Tocqueville, Carl Schmitt ou Soljenitsyne, pour ne citer qu’eux.

La démocratie libérale en est l’héritière. Pensons à la défendre en mettant notre bulletin dans l’urne dimanche prochain.

 


PMA : UNE REGRESSION HUMAINE

Pma-procreation-medicalement-assistee

Monsieur Véran, à la tribune de l’Assemblée nationale, a présenté la  loi autorisant la PMA pour les femmes seules et les couples lesbien à procréer comme une « loi progressiste pro-active. » On connait les arguments, au nom de l’égalité avec les couples hétérosexuels il fallait réparer cette injustice.

Je ne vais pas ici redévelopper un contre argumentaire détaillé.

Des personnes plus qualifiée que moi, comme Sylviane Agasinski, ont démonté les constructions idéologiques des  progressistes. D’abord il n’y a pas d’inégalité : un couple homosexuel et un couple hétérosexuel ne sont pas égaux parce qu’ils sont différents par nature. Ensuite, dans la procréation il y a un principe majeur que la PMA étendue à toutes les femmes ne respecte pas, c’est le principe fondamental du genre humain qui est fondé sur l’altérité. Enfin, en passant d’une logique de soin à une logique de désir, on change le paradigme de l’utilisation de la technique scientifique de la procréation « médicalement » assistée. La médecine qui est faite pour soigner doit-elle être au service d’une envie ?

Un père caché.

Il y a pourtant une chose principale que l’on oublie joyeusement dans tous les débats, c’est l’enfant qui va naître. Conçu par une femme seule ou une femme d’un couple lesbien, on va donc lui laisser croire qu’il est né d’une seule personne ou qu’il a deux mères. Jusqu’au jour où il découvrira à l’école ou ailleurs, que pour concevoir un bébé, les êtres humains  doivent s’accoupler : un mâle avec une femelle, même si la conception passe par une fécondation in vitro ou une insémination, sinon c’est impossible. Bref, il y a toujours un père que l’on cache. Ce père caché que bon nombre de ces enfants vont se mettre à rechercher.  L’être humain n’est pas une plante en pot que l’on peut bouturer. Il a toujours des racines et celles-ci sont doubles. Le besoin de savoir d’où l’on vient n’a rien à voir avec le fait d’être élevé par une femme seule ou dans un couple univoque où l’on peut recevoir tout l’amour du monde. Ce père caché est un manque, une amputation qui peut rendre très malheureux. On trouvera de multiples témoignages de personnes qui vont jusqu’à se regrouper en associations, pour s’en rendre compte.

Voilà pourquoi la « PMA sans père », comme les opposants la dénoncent, loin d’être un progrès, est une véritable « régression humaine. »  Et je parie, que bientôt, la ligne rouge « infranchissable » si l’on en croit Maître Dupont-Moretti, sera effacée au nom du même principe d’égalité, et les couples gays obtiendront la GPA. Là, il faudra se mettre à trois pour enfanter. Une autre « régression » et combien de misères humaines !

Tout ce qui est techniquement possible n’est pas forcément souhaitable, comme toujours.

 


MELENCHON CHOISIT LE CHAOS !

Mélenchon Bastille 2013

Complotiste islamogauchiste.

Les propos que Jean-Luc Mélenchon a tenus dimanche dernier ne sont pas « une interprétation tendancieuse » ou un « dérapage ». Il savait très bien ce qu’il disait, en affirmant que nous allons assister à des attentats meurtriers à la veille de l’échéance électorale, comme  de nombreux faits précédents l’ont démontré, notamment le crime ignoble de Mohamed Merah, et en accréditant l’idée que des puissances occultent faisaient sortir des candidats « d’un chapeau ». Son discours complotiste et islamogauchiste, confondant volontairement « musulmans » et « terroristes islamistes » relève d’une stratégie délibérée. Il est suffisamment fin et expérimenté pour sentir que dans le contexte actuel, il n’a aucune chance d’être élu à l’élection présidentielle. La seule possibilité pour lui consiste à provoquer une situation chaotique suivant le vieux rêve révolutionnaire.  En cela il renoue avec sa jeunesse trotskyste.

Ses propos sont indignes à plus d’un titre.

Ils laissent penser que le terrorisme est au service d’un parti politique, sans préciser lequel, ou d’une entité internationale, car ces événements auraient été orchestrés en sous-main pour « inventer une guerre civile ». Mélenchon relativise l’intention des djihadistes, qui ne serait pas de déstabiliser la société française mais d’empêcher la gauche de gagner -la sienne évidemment- et du coup il se moque des victimes. C’est donner de la consistance aux élucubrations complotistes les plus scabreuses. A force de flirter avec des électorats communautaires et de flatter les minorités en les victimisant, il a fait le pas de trop en direction de la honte.

Après le scandale, la victimisation.

Le tollé qui a suivi son discours a incité une de ses lieutenantes, Clémentine Autain, à le défendre : il ne visait que l’extrême droite, dit-elle, ce qui serait déjà très excessif car on ne décèle aucune relation entre celle-ci et les terroristes islamistes. Et il a dû en falloir, de l’abnégation, à tous ses zélés lieutenants qui s’échinent depuis dimanche à justifier l’injustifiable. Une stratégie bien huilée pour attirer les feux de la rampe et le faire passer pour la victime des médias bien pensants. Le pire, dans ce genre d’accusation annoncée à la cantonade, c’est qu’elle est impossible à prouver. Le « leader maximo » a sciemment décidé de « révéler » des faits totalement improbables pour jeter le trouble dans l’esprit des électeurs. Il essaie donc de renverser la donne qui ne lui est pas favorable en plaquant sur tous les « non-insoumis », et pas seulement sur l’extrême droite, un label diffamatoire. En clair, il serait d’autant moins pro-islamiste qu’il considère les terroristes islamiques comme des ennemis au service d’autres partis que le sien. C’est sa manière de riposter aux accusations d’islamo-gauchisme dont son parti et une certaine gauche font l’objet, qui les font rejeter par une majorité de Français. Tout cela est d’une gravité insigne et mériterait, plus que l’indignation, une action en justice. Ce faisant, La France insoumise rend un bien mauvais service à la démocratie.

Une stratégie délibérée.

Mélenchon est un homme politique averti, cultivé, connaissant très bien ses dossiers. S’il s’aventure dans des discours non étayés par les faits, c’est qu’il l’a décidé et on peut être certain que chaque mot a été pesé. L’amalgame entre terrorisme et extrême droite n’est rien d’autre qu’un flambeau pour rameuter ses troupes. Plus largement, il essaie de réveiller les « gilets jaunes » et  tout ce que les  réseaux sociaux peuvent drainer d’une France éruptive, tout ce qu’elle compte de « révoltés »  dans la société, que la crise sanitaire n’a pas épargnés, pour créer une situation de confusion pré « révolutionnaire ». Il a peut-être eu connaissance de la dernière étude de la « Fondapol » selon laquelle on observe la disponibilité à la protestation électorale des classes moyennes et des classes populaires, une contestation de la représentation médiatique (61% des personnes interrogées estiment que les médias parlent de sujets qui ne les concernent pas) qui vient compléter la crise de la représentation politique déjà connue et, en avril 2021, la plupart des personnes interrogées (78%) continuent d’envisager lors du premier tour de l’élection présidentielle de voter pour le RN, LFI, DLF ou LO/ NPA, s’abstenir ou voter blanc. Du coup, il tombe dans le piège : celui de la confusion entre extrémistes de tout bord. Il a bougonné qu’il ne voulait pas attirer sur son nom « un vote hypocrite » du reste de l’opposition. Les autres partis de gauche sont donc tous prévenus : ils  peuvent arrêter de courir après lui.

Comme disait Alphonse Allais, « quand on dépasse  les bornes, il n’y a plus de  limites ». On ne saura pas tout de suite si cette affaire marquera le début de la fin de la vie politique de Jean-Luc Mélenchon, mais on sait déjà avec certitude que c’en est fini, pour un moment, des rêves unitaires encore nourris à gauche. Je serais curieux de savoir comment un Mathieu Orphelin, allié à la France insoumise pour les élections régionales, reçoit cette thèse, lui qui a participé à l’avènement de  la  Macronie…

Mais on a compris le message : « le chaos, c’est pour moi ! »

 


INFLATION, TAUX, CA VA TANGUER !

étau des taux

6 juin 2021 : les Américains nous refont le coup du débarquement. Mais cette fois-ci, est-ce vraiment pour nous sauver ? Car c’est  leur inflation qu’ils nous envoient et avec notre dette énorme, on aimerait bien s’en passer. Ce trait qui se veut humoristique ne doit pas nous faire oublier, évidemment, le sacrifice des « boys » tombés sur nos plages de Normandie en 1944. Nous n’oublions pas !

La croissance et l’inflation sont en train de changer le paysage financier.

Les signaux envoyés par l’économie américaine corrobore les craintes que j’évoquais dans mon article du 13 mai : « la peur du retour de l’inflation ». En avril, l'inflation aux États-Unis a atteint 0,8% sur un mois et 4,2% sur un an, là où le consensus attendait respectivement 0,2% et 3,6%. ... Le signe que le regain d'inflation dépasse le simple effet de base lié à la faiblesse des prix il y a un an, en plein confinement. L’Europe commence à suivre, elle ressort à 2,4% sur un an, en Allemagne, soit +0,3% en mai par rapport à avril, et pourrait franchir le seuil symbolique des 2% en 2021. La menace est donc bien réelle. Une menace, parce qu’on pense aussitôt aux taux d’intérêts qui pourraient suivre  le même mouvement, pour la contrôler. Du coup, les banques centrales sont confrontées à une situation complexe, surtout la Banque centrale américaine, la FED. Jusqu'à présent, tout était simple pour elles : pour compenser la baisse de la croissance et les pressions déflationnistes, il suffisait de faire « whatever it takes », c'est-à-dire baisser les taux d'intérêt, en dessous de zéro si nécessaire, et inonder le monde de liquidités. C’est la situation que nous connaissons en France avec l’argent facile émis par la BCE qui nous vaut un déficit public cette année de 220 milliards d’euros, soit près de 50% du budget de l’Etat (oui, oui, 50% !).  Mais les choses sont en train de changer.

Les effets de la croissance et de l’inflation.

Ce sont deux éléments fondamentaux. La croissance, comme c’était prévisible s’affole pour 2021  et 2022. Tout le monde révise à la  hausse, mois après mois, les prévisions pour les  deux prochaines années. On ne peut pas être surpris qu’après un arrêt presque complet de l’économie et les stocks d’épargne des ménages  et de trésorerie des entreprises, constitués grâce au « quantitative easy », on assiste à un « effet rattrapage ». Les  banques centrales n’ont donc plus besoin de soutenir la reprise. Logiquement. Comme le fait  que l’inflation rebondisse, et même très fortement aux Etats-Unis sous l’effet cumulé de l’empilement des plans de relance, et en Europe aussi, la hausse des prix étant  alimentée par le renchérissement du coût des matières premières et par la hausse des salaires. Un phénomène qui devrait durer au moins quelques mois. En conséquence,  les banques centrales n'ont donc plus besoin de combattre la déflation et elles devraient même revenir à leur mission originelle : maintenir l'inflation sous contrôle. Donc d’un côté, elles devraient fermer le robinet de l’argent facile pour commencer à absorber une partie des liquidités qu’elles ont distribuées, et de l’autre, monter les taux pour réguler l’inflation si elle dérape. Pas si simple !

L’accoutumance  dévastatrice.

L’argent gratuit  ou magique qu’elles ont distribué a créé une accoutumance, une véritable addiction, dont la France  est un exemple emblématique. Que va-t-il se passer si elles commencent à réduire les « doses »  de  « coke monétaire ». Le pire serait de provoquer une panique financière.  Car elles ont fabriqué un monde qui vit dans un espace parallèle déconnecté de la réalité, un monde qui ne peut plus fonctionner dans des conditions normales. « Cette fable  de l’argent magique, nous explique Jean-Marc Daniel dans son dernier ouvrage « Il était une fois…l’Argent magique », produit désormais sans jamais se tarir les liquidités  dont nos économies ont besoin… avec même la perspective de ne jamais avoir à le rembourser ». Par quel  cheminement ce mirage a-t-il  imprimé  nos esprits au point d’en débattre. Et l’économiste de fustiger ces « mages qui confondent richesse et endettement » et sa tristesse de voir « la pensée économique envahie par le retour en force de la pensée alchimiste » ! On en est là effectivement et les mages ne savent plus comment sortir de la spirale infernale qu’ils ont enclenché. Car, en ce qui concerne les marchés boursiers, au moindre signe de réduction des injections de liquidités, les actions vont baisser et certaines s’effondrer, pour les marchés immobiliers, dans tous les pays, les prix flambent alimentés par les taux historiquement bas et la recherche d’alternatives aux placements à taux négatifs, et enfin pour les Etats, surtout les cigales comme la France, où plus on distribue, plus on dépense et  moins on paie d’intérêts, la hausse  même minime des taux d’intérêt serait dévastatrice et le service de la dette plongerait les déficits à des niveaux encore plus aberrants que ceux d’aujourd’hui. Bref, les banques centrales sont dans l’expectative.

Il ne reste plus qu’à prier pour que la hausse de l’inflation ne soit pas durable… Et  c’est possible que les fondamentaux déflationnistes reprennent le  dessus. Mais répétons-le, une fois de plus, avec Jean-Marc Daniel, seule une stricte discipline budgétaire contraignant les Etats à dégager chaque année un excédent « primaire » permettra de reprendre le contrôle… sinon, point de salut. En attendant, il va y avoir des secousses, et inévitablement des hausses d’impôts,  qui n’ont pas cessé en France d’ailleurs, contrairement à ce qu’affirme nos gouvernants : 25 milliards d’euros de hausse des impôts directs des  ménages en deux ans, dont 15 milliards pour les 20% les  plus aisés ! Et forcément ça va continuer !