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FINANCES : LA FRANCE RUINEE !

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L’horizon s’éclaircit après des mois de crise sanitaire et une reprise de l’activité encourageante. En revanche, le niveau de surendettement du pays assombrit le tableau de manière inquiétante, avec des chiffres du « quoi qu’il en coûte » toujours plus vertigineux : 70 milliards  d’€ d’aide d’urgence aux entreprises, dont 35 milliards pour l’indemnisation de 8 millions de chômeurs partiels,   37 milliards de recettes budgétaires perdues, 36 milliards pour le  plan de relance, 14 milliards de dépenses sanitaires supplémentaires. Au total, la crise sanitaire aura coûté 424 milliards d’€.

La France va dans le mur, elle est incapable de se réformer et est accro à la dépense publique. Au premier  trimestre, la dette publique a augmenté de 89 milliards d’€, dont plus de 61 milliards attribuables à l’Etat, pour atteindre 2739, 2 milliards d’€, soit 118,2% du PIB fin mars. Un record historique qui porte l’endettement de notre pays au double du plafond limite fixé par les règles européennes. Celles-ci sont gelée jusqu’à la fin de la crise, mais  déjà l’Allemagne, plus économe, réclame qu’on revienne le plus rapidement  possible à l’orthodoxie. De tous les pays européens c’est la France qui a le « gap » le plus large à combler  pour rentrer dans les clous. La croissance  prévue ne suffira  pas, c’est une évidence.

Les efforts  budgétaires  envisagés  sont notoirement insuffisants.

 C’est moins le coût de la crise Covid qui est problématique que l’endettement croissant continu  au cours des dernières années. Si nous continuons de bénéficier de taux d’intérêt bas en raison, principalement de la  politique accommodante de la BCE et aussi grâce au surcroît d’épargne dans le monde, il n’en reste pas moins que cette situation est un facteur de fragilité. Le pays n’est pas à l’abri d’être un jour  sanctionné par  les marchés financiers, face à la discordance, par exemple, avec les budgets mieux tenus des autres pays européens, et notamment l’Allemagne (toujours elle). La Cour des Comptes  rappelle  d’ailleurs que si le sujet de la soutenabilité des comptes  publics s’inscrit dans un temps long, les manifestations d’une perte de confiance peuvent être rapides et brutales. C’est pourquoi elle rappelle la nécessité de s’attaquer au rétablissement de ses comptes à compter de 2023. Or dans sa stratégie budgétaire pour les prochaines années, Bercy prévoit de freiner la progression des dépenses publiques à 0,7% par an pour faire refluer la dette à partir de 2027. Notoirement insuffisant pour les magistrats de la rue Cambon. En 2024, le déficit de la France resterait l’un des  plus élevés de la  zone euro et le niveau de la dette resterait stable, alors que celui de ses principaux  voisins refluerait significativement.

Le danger du confort des taux bas.

Rappelons qu’une augmentation d’un point de taux d’intérêt conduirait , en France, à une hausse de 2,5 milliards d’€ de la charge de la dette la première année, et de 29 milliards à dix ans.  Ne rien faire de sérieux sur la dette fait  planer un vrai danger sur notre pays,  qu’il s’agisse de ses finances  publiques, de sa croissance et du niveau de l’emploi. La reprise aux Etats-Unis est un facteur de risque supplémentaire : celui d’une reprise de l’inflation et de  la remontée des taux d’intérêt qui va avec  est le principal. Certes, la FED temporise en jugeant que tant qu’il y aura du chômage, les salaires donc les prix resteront calmes, mais la situation évolue rapidement. Et il sera difficile à la BCE d’aller aussi loin que la FED dans la capacité à supporter une inflation à plus de 3%, celle-ci restant en Allemagne un tabou, d’autant plus pesant que le pays approche d’une échéance électorale majeure. Le nouveau patron de la CDU a prévenu : l’emprunt européen mutuel est temporaire et ponctuel, il n’est pas et ne doit jamais être une prémisse à une Union de la dette. Dans son document électoral, le slogan de la « stabilité » revient en boucle. Et le gouvernement fédéral se fixe comme objectif de représenter le plus rapidement possible un budget à l’équilibre et réduire à 60% le ratio d’endettement des administrations publiques.

Christine Lagarde, véritable ministre des finances en France.

Par la force des choses, la présidente de la  BCE est devenue le « contrôleur général des Finances » de la  France, en charge de faire rentrer l’argent dans les caisses. Ainsi, l’an dernier, la  BCE  de concert avec la Banque de France, a acheté a hauteur de 186 milliards d’€ des titres de dette française, soit l’équivalent de 88% de tous les besoins financiers de nos administrations publiques, déficitaires de 212  milliards d’€.  A ce jour, elle détient 650 milliards d’€ de titres français, le ¼ de notre dette publique. Jamais il n’y aurait eu de « quoi qu’il en coûte » sans la BCE. Pourtant  Bercy peut se  prévaloir d’une hyperpuissance quasi unique au monde. Cette forteresse de béton administre à  la fois les finances de l’Etat et l’économie du pays en entier. L’hyper-administration française, unique en Europe, emploie 131 000 fonctionnaires et se déploie dans un labyrinthe de 42,8 km pour le siège parisien de Bercy, arpentés  par quelques 5 100 fonctionnaires, répartis en une vingtaine de directions d’administration centrale et commandés par cinq ministres délégués, eux-mêmes chapeautés  par le Ministre de l’économie et des Finances. La crise a aggravé la tendance naturelle : prêts garantis par l’Etat, fonds de solidarité divers et variés… les tuyaux de perfusion ont porté le dirigisme étatique à son paroxysme.  Résultat : politique industrielle aux abonnés absents, taux d’endettement record tant pour les entreprises privées que pour l’Etat. Avec cette gestion hypercentralisée, le bateau France  prend l’eau et ce sont les fonds de la BCE qui le maintiennent à flot. Qui fiance, commande   !  Christine Lagarde est en dernier ressort la vraie patronne de Bercy.  Encore une chance qu’elle soit française. Nos volumes d’achat sont garantis jusqu’en 2022. Ouf ! Bref, Bercy est un colosse aux pieds d’argile Bruxelles vient de prolonger jusqu’en 2023 la suspension des règles du pacte de  stabilité budgétaire. Re-ouf ! Mais après ?

Les successeurs d’Emmanuel Macron vont hériter d’une France en lambeaux avec un fardeau énorme à redresser. On pourrait se demander pourquoi il y a tant de volontaires pour vouloir le faire  tant la tâche paraît démesurée !  

Mais de décourageons  pas les bonnes volontés.

 

 

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