HISTOIRE

TRISTE BILAN (3) Le délitement de l’économie

Récession

Les  quelques corrections apportées au cours du quinquennat, notamment en matière d’imposition des entreprises, avec la mise en place de la flat taxe à 30% sur les revenus du capital, la pérennisation du CICE, la baisse de l’impôt sur les sociétés de 33% à 25%, diminution de 10 milliards sur les impôts de production, n’empêchent pas la France de rester la championne des taxes et des  prélèvements. Si pour notre économie, ces allègements ont été les bienvenus, ils  n’ont pas  permis d’inverser la  tendance au déclassement, face  à  la concurrence  mondiale et même de nos partenaires européens.

Le poids des deux dettes.

Tout le monde connait le montant de la dette qui frise désormais les 3 000 milliards d’euros, mais  à l’inverse, l’endettement extérieur de la France n’est jamais évoqué, même quand on annonce le déficit commercial historique à 85 milliards d’euros. Peut-être parce que le  pays est dans le rouge depuis près de vingt ans, à force d’importer  plus qu’il n’exporte et de vivre à crédit. Pour la banque de France, la « position extérieure » de la France affichait un solde négatif de près de 700 milliards d’euros à la fin de 2020. La totalité des créances de la maison France, de tous ses résidents, ne couvre pas ses engagements vis-à-vis de l’étranger. C’est un record historique absolu, 30,2% du PIB. Ce trou énorme s’explique par trois mouvements de fond : les déficits successifs annuels des paiements  courants, les déficits publics dont la bonne moitié est financée par des non-résidents,  et aussi par les effets de la mondialisation accélérée de notre économie ce qui se traduit par des investissements transfrontaliers massifs, réels et financiers, dans les deux sens.  Mais là encore, si nous engrangeons 476 milliards d’euros, nous sommes débiteurs nets de 976 milliards. Voilà des déficits jumeaux, finances publiques et échanges extérieurs, qui ont pour conséquence un endettement dans les deux registres interne et externe. A titre de comparaison, la position extérieure nette de l'Allemagne à la fin décembre 2020 est créditrice de 2 077 milliards d'euros !... 

La France toujours championne d’Europe.

Malgré les efforts accomplis sous le quinquennat, la France reste la championne d’Europe des impôts sur les entreprises. Les impôts de production pèsent encore 120 milliards contre 27 milliards en Allemagne, selon l’Institut Montaigne. Cela explique que la réindustrialisation est plus dans les discours que dans la réalité, alors que l’importance du sujet de la fiscalité semble encore sous-estimée par la plupart des candidats à l’élection. Pourtant, une baisse de ces impôts constitue  l’une des principales solutions pour restaurer les gains de compétitivité nécessaires au renforcement de l’industrie française.

La compétitivité en berne.

Dernièrement, j’expliquais que « la ­solide croissance économique ­française »  enregistrée l'année dernière était bâtie sur du ­sable. Le dernier rapport de Rexecode en apporte la confirmation : creusement du solde des échanges de biens et services au sein de la zone euro, dégradation des parts de marché à l'export, attrition du nombre des entreprises indus­trielles en France…  Voilà autant d’indicateurs qui viennent contredire les discours triomphants sur l’attractivité de notre pays. Par définition, la compétitivité d'un pays ne se mesure pas dans l'absolu. Elle est toujours relative à celle de ses partenaires. Et les gains de compétitivité sont un jeu à somme nulle. Autrement dit, de bons résultats obtenus sur le sol national se transforment en gains uniquement si les autres pays font moins bien. Or, durant ces deux dernières années marquées par la pandémie, la compétitivité française semble s'être effondrée vis-à-vis de ses pairs. Ainsi le dramatique creusement de notre déficit commercial ne s'explique pas ­uniquement par l'envolée des ­importations. La part des exportations françaises dans les ­exportations mondiales, qui se maintenait légèrement au-dessus de 3 % de 2012 à 2019, a en effet décroché à 2,7 % en 2021. Le mouvement est encore plus ­flagrant au sein de la zone euro au sein de laquelle les exportations françaises de biens représentent désormais moins de 13 % du total. La baisse des exportations ­concerne toutes les catégories de biens et services et la part de la valeur ajoutée de l'industrie ­manufacturière hexagonale dans celle de la zone euro n'a cessé de reculer au bénéfice ­notamment de l'Allemagne. Elle est passée de 17,9 % en 2000 à 14,7 % en 2019 puis 13,9 % en 2021. Il faut donc  absolument poursuivre les efforts sur le terrain de la compétitivité-coût, en baissant en priorité à nouveau les impôts de production. Malgré une ­première baisse en 2021 de 10 milliards d'euros, ces impôts demeurent plus élevés d'une trentaine de milliards que la moyenne de la zone euro. 

Le défi de la réindustrialisation et de la transition énergétique.

On ne peut pas réindustrialiser la France tout en baissant notre production de CO2. La France est déjà plus que bonne élève grâce au nucléaire, avec quatre tonnes de CO2 par habitant (quand l’Allemagne est à 6,6 tonnes). Rien que depuis le «Grenelle de l’environnement» de 2008, près d’une douzaine de lois ont été adoptées contribuant à réglementer bon nombre d’activités : agriculture, transports, construction, commerce, santé, aviation, recherche, etc. On ne peut pas préserver le pouvoir d’achat des Français en augmentant la fiscalité carbone, qui frappe les carburants, le chauffage au gaz ou au fioul, alors que les alternatives ne sont pas possibles partout sur le territoire (transports en commun) ou ne sont pas bon marché (véhicules électriques). Déjà, la fiscalité environnementale a bondi en dix ans de 39 milliards d’euros par an à 60 milliards d’euros. Et nous sommes le seul pays qui fait payer de la TVA sur les taxes, une aberration qui coûte aux Français environ 10 milliards d’euros de trop par an.

On ne peut  pas appeler de ses vœux le retour des usines dans notre pays tout en maintenant des normes environnementales surabondantes (sur l’hydrogène notamment) qui rendent très difficile leur ouverture : la lourdeur des procédures d’instruction des projets industriels prend neuf mois pour les seules procédures environnementales, outre les procédures en matière d’urbanisme ou d’archéologie. Alors que nous allons vers une électrification massive de notre économie qui va induire la nécessité de produire 60% d’électricité de plus qu’aujourd’hui, la politique énergétique de la France a été mise en danger. La montée en charge des énergies renouvelables a entraîné des surcoûts liés à l’intermittence et à l’équilibrage du réseau alors que la hausse des taxes (la fameuse taxe intérieure sur la consommation finale d’électricité, TICFE) et la flambée des prix du gaz ont aggravé la situation. Et la déstabilisation s’est poursuivie avec la fermeture de Fessenheim.

La transformation de notre économie pour parvenir à un horizon décarboné en 2050 demandera des investissements massifs. Les investissements, publics et privés, nécessaires ont été estimés par l’Institut de l’économie pour le climat à 44,7 milliards d’euros, soit 1,8% du PIB. Il faut ajouter les investissements liés aux surcoûts imposés par les nouvelles réglementations (à terme, près de 100 milliards d’euros par an, soit 4% du PIB). Sans compter avec l’inflation que cette  transition écologique génèrera forcément. Dans un pays qui tutoie déjà les sommets en matière de dépense publique avec plus de 59 % de dépenses publiques par rapport au PIB en 2021, et de fiscalité, dont les entreprises sont endettées comme jamais, nous ne pourrons pas assumer plus de normes, plus de taxes, plus d’inflation des prix de l’énergie. Au contraire, il faudra simplifier, alléger, dans tous les domaines. Pendant les dix dernières années, beaucoup de temps a été perdu.

Comme on le voit, le  « dur » est devant nous.  Le  « en même temps » n’est plus de mise. Il n’y a guère que le projet de Valérie Pécresse qui propose un chemin courageux mais réaliste  pour y faire face.

 


TRISTE BILAN (2) La dette et les déficits

Dette publique

 

« L’oracle » a parlé pendant quatre heures  pour présenter son projet. Mais il y a des sujets qu’il s’est bien gardé d’aborder.  Et parmi eux, celui de nos finances publiques. Et pour cause ! Certes son ministre des finances s’est employé à rendre la mariée présentable en mettant en avant les baisses  d’impôts réalisées,  le taux de croissance et les chiffres du chômage. Un habillage qui frise l’escroquerie.

Parce que la France a continué de décrocher par rapport aux autres pays.

Elle occupe en 2020 le 23ème rang mondial en richesse par habitant. Elle ne s’est pas réindustrialisée : 3,2 millions d’emplois salariés dans l’industrie en 2017, 3,1 millions en 2020 (contre 5,5 millions en 1980). Près d’un million d’entreprises ont été créées en 2021 mais il s’agit à 90 % d’entreprises comprenant un seul salarié car créer une entreprise en France se heurte en effet aux repoussoirs de la fiscalité et des normes. Elle a en 2020 le plus important déficit commercial de l’Union européenne, soit 82 milliards. Au cours des 20 dernières années, les entreprises françaises ont investi deux fois plus à l’étranger que les entreprises étrangères ne l’ont fait en France. Et il y aurait beaucoup à dire pour nuancer le cocorico qui vient d’être poussé quant à l’attractivité de notre pays.

Les Français, au quotidien ressentent un sentiment d’appauvrissement : salaires bas, pensions figées, indice des fonctionnaires gelé depuis près de six ans … Eh bien, ce n’est pas qu’un sentiment, c’est une réalité, les chiffres parlent d’eux-mêmes : 39 030 euros par habitant de richesse nationale en France… loin derrière l’Allemagne qui est à 46 208 euros. La France n’est plus dans le groupe des sept pays riches de l’Europe du Nord qui sont en moyenne à plus de 63 000 euros de richesse par habitant. Si l’on ne prend que les 11 pays historiques de la zone euro de 1999 (Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, Finlande, France, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal), seuls l’Italie, l’Espagne et le Portugal sont derrière nous. Au niveau mondial, la France décroche aussi par rapport aux grands pays. Dans les années 1980, la France était 11e. Elle est maintenant 23e!

Parce que la France reste la championne des impôts et des taxes !

En 2019, 483 au total, soit 214 impôts, 159 taxes et 110 cotisations. La France est le seul pays où l’on paye des taxes sur les taxes. Les impôts directs des ménages sont passés de 250 milliards en 2017 à 275 milliards en 2019. Ils ont augmenté plus vite que le revenu disponible et les plus riches n’ont pas été avantagés le dernier décile paie 10 milliards de plus, l’augmentation de la CSG/CRDS en étant la cause… Les entreprises ne sont pas à meilleure enseigne : le supplément de prélèvements obligatoires par rapport aux autres pays de la zone euro ne s’est que légèrement réduit, passant de 158 milliards à 155 milliards d’euros, entre 2017 et 2019…

Mais le sujet principal reste celui de la dette et des déficits.

En matière de dépenses publiques, la France détient le record européen avec 60,7 % du PIB en 2021. L’État ne les a pas réduites auparavant comme Emmanuel Macron l’avait promis lors de la campagne présidentielle de 2017. Sa bureaucratie a un coût : 650 milliards d’euros en 2018, soit 27 % du PIB, quand la moyenne des pays européens (21 pays) est de 23,6 %. Ce qui représente un surcoût de 84 milliards d’euros par an dû à la mauvaise organisation et à la sous-productivité de l’administration française… La croissance représente environ 170 milliards d’euros supplémentaires de richesse. Très bien, sauf que le déficit public atteint 175 milliards d’euros. C’est la croissance à crédit : plus on dépense d’argent public, plus on gonfle la richesse nationale. Sauf qu’en même temps, ça gonfle aussi la dette qui  a augmenté de plus de 700 milliards sur ce quinquennat. La relance, dont Bruno Le Maire est le ministre, s’est traduite par une croissance de 6 % en 2021 due pour la plus grande part à des dépenses publiques de fonctionnement, la part des investissements publics n’étant que de 0,4 % sur ces 6 %. Comme le souligne Agnès Verdier-Molinié, « il ne faut pas être un grand mathématicien pour comprendre le problème ! » Et qui plus est le taux d’endettement du secteur privé  non financier en France au dernier trimestre  2020  a considérablement augmenté pour atteindre  un record  de 156%  du PIB. Au total l’endettement s’élève à quelque 270 % du PIB, juste derrière la Grèce (330 % du PIB)…

C’est l’un des sujets les plus inquiétants pour l’avenir.

 À 2950 milliards d’euros, la dette publique française, qui représente désormais 114% du produit intérieur brut (PIB), atteint un niveau inégalé dans l’histoire de la Ve République. Notre dette - dont la Chine détient entre 200 et 300 milliards d’euros, ce qui nous place dans une embarrassante situation de dépendance, va devenir notre boulet et celui des générations qui suivront.  Nous allons devoir continuer à emprunter dans les années à venir, à hauteur de 1 milliard d’euros par jour, pour faire «rouler» la dette, c’est-à-dire ne pas rembourser le capital emprunté sur les marchés quand sonne l’heure de l’échéance. Sans compter qu’au premier mouvement sur les taux d’intérêt, qui est d’ailleurs déjà engagé, la situation va se corser. La France va payer cher sa politique du « quoi qu’il en coûte ». Aucun de nos partenaires européens ne se trouve aujourd’hui avec plus de 700 milliards de dette en plus en cinq ans. Nous sommes aujourd’hui le premier emprunteur de la zone euro. Sans l’action de la BCE, qui rachète nos dettes, nous serions dans une situation financière dramatique.

Ce qu’il conviendrait de faire.

Assainir la situation devrait  être une évidence. Pourtant cela ne semble pas être  la priorité de la  plupart des candidats, à commencer par le favori des sondages. Electoralement, on n’attire pas les mouches avec du vinaigre. Et pourtant, il est urgent  d’équilibrer les comptes de la nation, en baissant les dépenses publiques entre 80 et 100 milliards d’euros et les impôts de 60 à 70 milliards à l’horizon 2030. L’effort à faire n’a rien d’impossible: il a été accompli avec succès par certains de nos voisins du nord de l’Europe. Si la France était dans la moyenne de la zone euro, elle dépenserait 262 milliards d’euros de moins par an et taxerait pour 155 milliards de moins les Français et leurs entreprises. Mais pour cela, il faudrait remettre la France au travail. En optant pour la mise à l’arrêt de l’économie française et une politique d’open bar en matière de dépenses publiques, le gouvernement a profondément contribué à la dévalorisation de la valeur travail. L’idée est désormais solidement ancrée dans les esprits que l’État peut tout payer pour les entreprises ou les salariés en chômage partiel. Par ailleurs, durant ce quinquennat, la France ne s’est pas réindustrialisée comme il aurait été urgent de le faire. Le gouvernement préfère se servir de l’inflation, tout en faisant mine de la contenir. Beaucoup de nos concitoyens ne font pas le lien entre dette et inflation. On s’assoit sur la dette, mais on s’envole sur l’inflation. Parce que tout est lié : on a de l’inflation parce qu’on a arrêté l’économie énormément, et  cet argent qui manque, on va l’amortir avec l’inflation. C’est un impôt caché  qui explique que les États ont tout intérêt à laisser filer l’inflation. Elle permet de faire baisser statistiquement la part de la dette dans le PIB. Par contre  elle ruine les épargnants et entraîne la hausse du coût de la vie. Comme l’Etat a pris la mauvaise habitude de financer la hausse du pouvoir d’achat, à crédit, le cercle vicieux de la dette n’a pas fini de tourner.

Doit-on faire confiance  au même, alors que nous connaissons ses mauvaises habitudes ?  Force est de reconnaître que le projet qui permettrait de mettre fin à cette mécanique désastreuse par des réformes courageuses, c’est celui de Valérie Pécresse.  Il suffit d’en  prendre connaissance. Il promet plein de choses, trop de choses diront certains…sauf qu’il est entièrement financé   et qu’elle a l’habitude de mettre en application ce qu’elle annonce.  Le 10 avril, pensez-y !

 


TRISTE BILAN (1) La sécurité

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L’Ukraine écrase tout, après la pandémie.  Le temps consacré à l’actualité politique la fait passer au second plan et les programmes des candidats sont évoqués au compte-goutte quand ils ne sont pas   sciemment édulcorés ou oubliés. Puisqu’il  n’y a pas moyen d’avoir une confrontation avec le sortant pour parler du bilan de son quinquennat, faisons-le pour lui.

 

La sécurité, pour commencer.

 

Nous vivons dans une société dans laquelle la violence progresse et se diffuse. Et qu’on ne vienne  pas m’accuser de partialité, les constats observés s’appuient sur les chiffres fournis par le service statistique du ministère de l’intérieur pour la France  métropolitaine, tirés d’un rapport publié récemment : « Géographie de la délinquance à l’échelle communale ». Violence et agressions, cambriolages, violences intrafamiliales, … ces statistiques nous livrent un palmarès de la délinquance, ville par ville, pour finalement dessiner un bien triste bilan.

Les  cambriolages touchent tous les types de communes.

Ils constituent la forme de délinquance la plus "équitablement" répartie sur le territoire. Le taux ne varie que du simple au double entre petites et grandes villes. L’on ne sera pas surpris qu’ils soient statistiquement l’une des rares formes d’insécurité qui aura baissé ces dernières années, le confinement étant la principale raison. 

La délinquance.

Pas d’étonnement non plus pour découvrir que la majorité des actes de délinquance commis en France métropolitaine se concentrent dans les grandes villes et les villes touristiques. Les vols sans violence sont 12 fois plus nombreux, proportionnellement, dans les villes de plus de 100.000 habitants que dans celles de moins de 1.000 habitants. Pour les vols violents sans arme, c’est 75 fois plus. Si le nombre d’habitants semble déterminer la répartition géographique de la délinquance, l'étude fait apparaître des variations en fonction du type de délinquance. Le principal constat réside dans l’augmentation des violences contre les personnes.  Elles connaissent une hausse soutenue depuis le début du quinquennat. Avec 306 000 faits enregistrés, les « coups et blessures volontaires » (CBV) sont en progression de 31% depuis 2017. Comme le précise le ministère de l'Intérieur, ce sont les violences intra-familiales (VIF) qui, désormais, sont la composante principale des CBV, avec 157 500 faits (+14% par rapport à l'an dernier) et qui expliquent la majeure partie de la hausse du total des violences.  Là encore, sur ce dernier point, le confinement peut être incriminé.

La violence.

La violence  urbaine met  en lumière le climat d’insécurité dans les grandes villes  et même dans de nombreuses villes moyennes où le taux tourne souvent à plus de 70 agressions pour 1000 habitants. A Marseille, ville « laboratoire » macronienne pour l’insécurité, qui a bénéficié de renforts  très médiatisés, les cambriolages  ont progressé de 13% depuis 2017  et les violences dans l’espace  public ont grimpé de 10%. Certains penseront que c’est décourageant. L’insécurité n’est manifestement pas une simple question de renforts des effectifs de forces de l’ordre.   Autres  chiffres qui interpellent : dans les communes rurales qui accueillent un tiers de la population métropolitaine, les forces de sécurité ont localisé en 2021 près du quart des violences sexuelles,  des  coups  et blessures volontaires intrafamiliaux et des cambriolages enregistrés. La France des campagnes et des bourgs, celle des  zones gendarmerie, connaît bien une délinquance  plus marquée où la drogue n’est pas rare. Ensauvagement, comme le précisent des sociologues.

Les homicides.

Quant au chiffre des homicides, un indicateur très fiable car il repose sur des constatations et non pas sur du déclaratif, on a enregistré 917 homicides en 2017, contre 1.026 l'année dernière. Et dans ce cas précis la hausse est quasiment constante sur l'ensemble du quinquennat, avec une augmentation de près de 12%.

C’est d’une reprise en main globale dont la société a besoin : éducation et impunité zéro nécessitent de mettre le  paquet sur l’intérieur, l’éducation et la justice.  Vaste programme.

Hausse de la délinquance numérique.

Par ailleurs, on constate également un glissement de la délinquance du monde physique vers le numérique avec +30 % pour les escroqueries depuis le début du quinquennat. Dans le détail, on constate que la moitié des victimes d'arnaques sont approchées sur Internet, la crise sanitaire ayant joué un rôle d'accélérateur.

 

C’est donc à une tâche de longue haleine que l’exécutif devra entreprendre avec  un programme global, une main qui ne tremble pas et  une volonté  ferme. Car  en même temps, il faudra  maintenir aussi la  vigilance  et la fermeté face  aux actes terroristes toujours possibles.

Faire mieux avec moins d’argent s’imposera au prochain président (e) et les résultats mitigés au regard des augmentations de dotations ne seront plus de mise. Ainsi, la Justice  dont le budget  a progressé de 22% voit ses indicateurs fondamentaux continuer à se détériorer en dépit de la hausse des moyens (Cour des comptes). Pas mieux pour le ministère de l’Intérieur pour la police nationale dont la masse salariale a progressé de 21% pour un coût qui atteint 10 milliards, sans que  les résultats qu’elle affiche en terme de présence sur le terrain ou d’élucidation des faits de délinquance ne connaissent d’amélioration significative quand ils ne se détériorent pas… Même reproche à l’Education, premier poste de dépenses de l’Etat avec 76 milliards d’euros, en dépit d’une progression de 6% sur le quinquennat, les résultats restent médiocres. Principal carence : la performance des missions qui est absente des débats et des arbitrages et l’empilage des dispositifs jamais remis en cause , même quand ils s’avèrent inefficaces.

Seul un projet qui rétablit le régalien dans sa fonction pleine et entière pourra obtenir des résultats tangibles. Je ne vois guère que celui de Valérie Pécresse qui s’en donne les moyens.

 


MESSAGE DE MALIKA SOREL

Malika sorel les dindons

La guerre écrase tout. La plupart des médias, même lorsqu’ils n’ont strictement rien de nouveau à apporter en termes d’information ou d’analyse, persistent à boucler sur l’Ukraine/Russie. Dans les faits, ils ont droit de vie et de mort sur les idées. Ce qui nous empêche de poser sur la table des sujets qui engagent pourtant la continuité historique de la France. Ces sujets font l’objet de mon nouveau livre Les dindons de la farce (Albin Michel).

Sur Radio Classique, le philosophe Luc Ferry dit de mon livre qu’il “est essentiel, remarquablement bien écrit” et que “c’est le meilleur livre qu’on puisse lire aujourd’hui sur les dangers de l’islamisation de la France et nos lâchetés.”

J’y dis un certain nombre de vérités, y compris sur le clientélisme politique qui a conduit au séparatisme. Là se trouve la raison pour laquelle la limitation drastique des entrées sur le territoire national devient une urgence absolue. J’y pointe également un certain nombre de faiblesses des sociétés occidentales, dont il convient de prendre la pleine mesure. J’y dessine la voie que nous devons collectivement emprunter si nous souhaitons sauver la France.

Seul le bouche à oreille pourra faire que les idées contenues dans mon livre parviennent à l’opinion publique. Aussi, je compte sur vous.

Et comme me répète avec constance un très proche ami Général : “haut les cœurs !”

Avec mon meilleur souvenir,

Malika

Donc, à lire absolument !


RETRAITES : MACRON RELANCE LA REFORME

Retraites

 

Le candidat Macron met à son programme une nouvelle mouture de la réforme des retraites, fondée principalement sur la prolongation progressive des carrières jusqu’à 65 ans. Ce faisant, il n’hésite pas  à marcher sur les plates-bandes de la droite LR, dont la candidate, Valérie Pécresse, a présenté une réforme des retraites très semblable. Ce n’est pas la première fois qu’il vient piocher dans le programme des  Républicains, c’est même devenu une habitude, et d’ailleurs le projet s’adresse essentiellement à l’électorat de droite que Macron va chercher sans vergogne. Cependant, si à bien des égards, ce recul de l’âge de départ s’impose, à la différence de Valérie Pécresse, la  question est : « la fera-t-il vraiment ? ». Reconnaissons  que le moment choisi pour l’annoncer est habilement politicien : Macron profite de l’effet  crise qui joue en sa faveur et qui le place au-dessus de la mêlée, ce qui  limite le risque car cette proposition est tellement explosive qu’elle pourrait réduire son avance sur les autres candidats.

Cela  n’empêche pas de regarder la réalité en face.

Les régimes de retraite perdront 10 milliards par an s’ils ne sont pas révisés.  L’impératif économique n’a donc pas changé et aucun président ne peut l’ignorer. D’ailleurs, cette réforme aurait dû être faite sous le quinquennat qui se termine. On a perdu un temps  précieux avec un projet non abouti en forme d’usine à gaz, auquel personne ne comprenait rien,  qui, au final, a terminé à la poubelle.  Il va donc falloir travailler plus longtemps, avec une trajectoire précise (65 ans d'ici à 2032), à l'instar de ce que prône peu ou prou Valérie Pécresse. « Plagiat », dénonce-t-on chez LR. Il y a une part de vrai, mais en réalité, et au-delà du calcul électoral, la France n'a guère le choix, alors que l'âge légal de départ (62 ans) se situe aujourd'hui bien en deçà de ce qui se pratique dans les autres pays européens. C’est que relever l’âge de départ est la mesure la plus efficace, en dépit des coûts induits, pour équilibrer  les comptes et faire des économies   au moment  où il existe un rare consensus transpartisan pour augmenter très fortement les dépenses : sécurité, éducation, santé, défense, dépendance, etc... le tout dans un contexte économique mondial inquiétant, et avec des finances publiques lestées d'un endettement record.

Sans surprise, les syndicats sont contre.

Evidemment, les syndicats et parmi eux, ceux qui demeurent le plus ouverts à une réforme des retraites comme par exemple la CFDT de Laurent Berger, ont riposté par des déclarations alarmantes susceptibles de jeter dans la rue pas mal de monde. Travailler plus longtemps implique non seulement un sacrifice pour ceux dont le métier n’est pas agréable, et pose la question des plus de cinquante ans dont les entreprises françaises n’ont pas l’air de raffoler. Le risque d’une réforme par l’âge, clament-ils, c’est de mettre au chômage, donc à la charge de la collectivité, des centaines de milliers de salariés. Relever  l’âge de départ  rapporte plus que baisser les pensions ou augmenter les  cotisations (réforme Hollande) dont les marges sont devenues quasi nulles. Bien sûr, le recul du départ peut créer des effets induits avec des « effet d’éviction » vers d’autres prestations sociales : chômage, invalidité, handicap, arrêts  maladie. Avec une facture  qui pourrait être conséquente venant en débit du gain recherché. D’autre part il y a ceux qui prédisent une hausse progressive du chômage, freinant les salaires et la consommation des ménages et par conséquent freinant les recettes. Ce sont ceux qui crient avant d’avoir mal. Or, si  on regarde les effets de la réforme Sarkozy de 2010 qui a reporté l’âge de départ de 60 à 62 ans, on constate qu’elle n’a pas eu d’effet  marqué sur le taux de chômage des  séniors. La même étude du Trésor affirme que prolonger l’emploi des plus âgés ne pénalise pas les jeunes. Et cela d’autant plus que la pyramide des âges de la France connaît actuellement un creux démographique des 20-35 ans assez  prononcé et qui va se prolonger sur plusieurs  années. Le  décalage de l’âge de départ  à la retraite est la seule mesure permettant de créer des emplois, de  la richesse et de  libérer des marges de manœuvre budgétaires à terme.

Ceux qui promettent plus de beurre que de pain.

Car, qui peut croire les promesses d'abaissement de l'âge de la retraite de certains candidats ? Marine Le Pen, en quête de crédibilité pour un débat de second tour, affirme que son projet réaménagé, mais pas très clair, ne coûterait « que » 10 milliards d'euros ? Décidément, le quoi qu'il en coûte a fait perdre tout repère… Quant à Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel, ils veulent le retour de la retraite à 60 ans que les « riches paieront » (as usual), les autres se cantonnant au statu-quo, qui ne fait pas  l’affaire  comme on sait.

La France n’a pas vraiment le choix.

La plupart des autres pays d’Europe ont déjà fait cet effort. Si la France veut rester crédible auprès des investisseurs pour continuer de financer la dette à très bas prix, elle doit envoyer des signaux et ne pas s'en remettre uniquement au parapluie de la BCE. Le relèvement de l'âge légal en fait partie. C'est la garantie d'une volonté de financer notre modèle social en produisant davantage. Il restera à élaborer des règles de départs anticipés plus justes pour ceux qui travaillent dans des conditions pénibles ou qui ont commencé très jeunes – à cet égard, plusieurs dispositifs se sont sédimentés sans logique. Il faudra  aussi garantir des pensions plus élevées, en particulier pour les bas salaires. On n’échappera  pas  non plus à la nécessité de mettre vraiment la pression sur les entreprises concernant le travail des seniors, en favorisant des transitions plus douces vers la retraite. Sur ce sujet, la France est très en retard. Comme on le voit, au-delà du report de l'âge, il y a beaucoup de critères à définir.

Espérons que cette fois le projet sera mis en œuvre si le candidat Macron est élu et qu’il n’aura pas été qu’un leurre électoral. Avec Pécresse, on n’aurait pas cette incertitude.

 


FAIRE LE BON CHOIX …

La liberté guidant le  peuple bis

... OU POURQUOI JE VOTERAI PECRESSE QUOI QU’IL ARRIVE !

Malgré l’actualité tragique, on peut regarder avec lucidité les programmes électoraux et s’éloigner des images et raccourcis télévisés. En effet, pour moi,  le plus important est de connaître les propositions qu’un candidat fait sur  les principaux sujets que je crois essentiels et  pour lesquels j’attends des engagements autant que des réponses. Il importe aussi que l’ensemble soit cohérent et supportable sur le plan financier, donc qu’il soit évalué aussi précisément que possible, bien que nous sachions que l’environnement économique et la conjoncture soient aléatoires. Un projet ne vaut que pour le moment où il a été conçu, sa réalisation devra  s’adapter à l’évolution du contexte,  tant il peut y avoir de facteurs qui échappent à celui qui a la charge de l’exécuter. Enfin, il est évident que la question que chacun doit se poser est de  savoir si le  candidat ou la candidate qui le propose  a la carrure pour exercer la charge et l’entourage pour le mener à bien, car on ne gouverne pas seul un  pays comme la France.

Si je m’apprête  à voter pour  Valérie Pécresse, ça n’est pas seulement parce qu’elle est la candidate de la famille politique à laquelle j’adhère.  Chez  moi, ça n’est pas comme ça que ça marche. Il faut que le programme corresponde  à ce que je souhaite et à mes convictions,  car j’en ai, à la différence de beaucoup de mes compatriotes. Et je pense encore avoir suffisamment d’esprit critique pour évaluer le contenu qui  nous est proposé. La preuve, certains  de nos amis ont décidé de soutenir un autre candidat, ce qui m’amène à  m’interroger sur leurs convictions. Aussi est-il nécessaire d’en faire l’examen point par point.

Le programme.

J’ai deux priorités, dont on parle peu dans  cette campagne, mais qui me  paraissent primordiales : notre société et notre mode de vie sont mis en danger dans leurs fondements par le fondamentalisme religieux et la nouvelle pensée de gauche appelée wokisme avec tout son cortège de postulats non discutables et qui a envahi notre université et nos grandes écoles.  Ce sont deux sortes d’obscurantisme qui mettent en danger l’universalisme des Lumières sur lequel notre démocratie et l’ensemble de nos libertés sont fondés. Sur ces deux sujets, Valérie Pécresse apporte des réponses claires. Je partage ses propositions raisonnables pour réguler l’immigration et la remise en route d’un projet d’assimilation,  avec  au cœur une laïcité émancipatrice. Elle n’aura pas la main qui tremble, au contraire de Macron, contre  l’islamisme radical, ayant déjà fait ses preuves dans sa Région. De  même j’approuve son rejet de la repentance   que voudraient imposer ceux qui veulent réécrire notre histoire au nom de la condamnation d’un pseudo « privilège blanc ». Sa conception d’une égalité  des citoyens qui s’affranchit de toute notion de sexe, de race, de couleur  ou de religion, inspirée  par l’universalisme républicain, me va très bien.

Le projet de société qui ressort de ses différentes propositions concernant la famille, avec le retour de l’universalité des allocations familiales et le rétablissement de  l’allocation dès le premier enfant, avec ses nombreux compléments, forment  une panoplie complète ; le rétablissement de  l’égalité des chances par une réforme profonde du système éducatif s’appuyant sur  l’autonomie des établissements et le soutien à la jeunesse avec la mise en place d’une banque pour soutenir les projets des jeunes ; la réforme du financement des retraites avec le recul du départ à 64 ans puis 65 ans, qui permet d’assurer une retraite  minimum égale au smic et de maintenir le niveau des pensions, avec en parallèle la volonté de favoriser le maintien à domicile le plus longtemps possible ; voilà un ensemble cohérent, d’inspiration libérale,  propre à rétablir l’ascenseur social. Il faudrait y ajouter bien d’autres mesures comme celles concernant la construction de logements,  la  pratique sportive, …

L’Etat et le domaine régalien constituent le pilier central de la vie en société : c’est un point fort du projet de Valérie Pécresse. Par une réforme puissante visant à diminuer le nombre de fonctionnaires (200 000)  en ne remplaçant pas un départ sur trois à la retraite, et en l’accompagnant d’une nouvelle décentralisation qui supprime les doublons embolisants et d’un redéploiement  (50 000) dans les fonctions qui ont besoin de renfort, telles  sécurité, éducation, santé, elle donnera les moyens aux services publics de retrouver toute leur efficacité. Les  compétences attribuées aux territoires permettront de retrouver souplesse et rapidité des réponses à apporter. On trouvera aisément le détail de toutes les  mesures prévues. En matière de défense, la  crise ukrainienne lui a donné l’occasion de préciser l’action qu’elle mènerait pour renforcer et moderniser nos armées. « Qu’est-ce qu’elle apporte de plus ? » demande un ministre louant l’actuel Président. L’efficacité ! Car trois coups de téléphone à Poutine n’effacent  pas cinq ans d’échecs en matière de sécurité… par exemple.

Pour l’économie, il s’agit de libérer les énergies en allégeant le poids qui pèse sur les entreprises, en diminuant les charges pour permettre l’augmentation du pouvoir d’achat et les impôts de production pour redonner des marges de compétitivité : le cap est donné, avec un engagement ferme de permettre une augmentation de 10% du pouvoir d’achat sur le quinquennat. La libération du temps de travail est un autre  axe qui devrait permettre d’améliorer les salaires avec en plus la possibilité de convertir les RTT en salaire. L’agriculture n’est pas oubliée  avec  comme objectif de retrouver l’autonomie alimentaire de la  France et faciliter la transmission des propriétés. En matière d’énergie, le recours assumé au nucléaire n’empêchera  pas le déploiement de sources d’énergies complémentaires  et diversifiées. Les enjeux de transition énergétique sont pris en compte, eux aussi, avec une vision pragmatique non punitive.

Restent la dette et les déficits.  Le prochain locataire de l’Elysée  héritera  d’une situation fortement dégradée avec un contexte qui s’annonce nettement moins favorable avec le retour de l’inflation et la remontée inéluctable des taux d’intérêt. Les réformes envisagées cumulant réduction du nombre des fonctionnaires, économies et dynamisation de la croissance,  devraient laisser une marge de manœuvre qui sera d’abord attribuée  à la réduction des déficits publics.

Voilà  un programme cohérent qui correspond en tous points à ce que j’attends. Remettre le pays au travail, meilleur moyen de réduire les dépenses sociales, ce n’est pas  un retour au passé comme certains  voudraient le  faire croire,  c’est au contraire reprendre le  chemin du progrès et ouvrir des  perspectives sur un avenir plus sûr.  Force est de constater qu’aucun  autre candidat, et certainement pas  Macron ne propose, avec autant de précisions,  un projet  aussi construit.

La fiabilité est le deuxième sujet.

Toute la question est de savoir si Valérie Pécresse a les épaules  pour porter  son projet. Je pense que son parcours parle pour elle. Ce n’est pas pour rien qu’on la surnomme la « dame de faire ». Quant au procès en insincérité que certains lui font, il relève de la politique politicienne. Je retiens qu’elle a le courage de dire, même ce qui peut déplaire, qui a pour prolongement la volonté de faire. De plus, elle peut s’appuyer sur une foule de talents qui sont à sa disposition, tous gens compétents  et expérimentés.  Personne ne peut en dire autant.  Au lendemain de l’élection, elle aura l’embarras du choix pour nommer un premier ministre et nommer un gouvernement immédiatement efficient. Quant à la stature internationale, est-ce qu’on se posait la question pour Macron.  C’est comme le journaliste qui demandait : « vous vous voyez en chef des armées ? ». Machisme stupide.

Enfin, élire une femme, ce serait un signal fort envoyé par la France,  qu’elle entre pleinement dans le 21ème  siècle.  Ça n’est pas pour rien que symboliquement, on la représente par la « Marianne » !

Alors oui, deux fois oui, mille fois oui, je voterai Pécresse le 10 avril, je le dis aux Raffarin, Woerth, Muselier et autres déserteurs, aux électeurs tentés par « l’effet drapeau », oubliant toues les bévues et les échecs du sortant. Ceux-là ont tort, car, au-delà de Valérie Pécresse et de son projet,  c'est de la France qu'il s'agit et de son renouveau ! Bref,  s’il ne devait  en rester qu’un, je  serais celui-là ! Il n'est jamais honteux de faire vivre ses convictions.

 


SOUS LES YEUX DU MONDE ENTIER

Karkiv

Effroyable spectacle.

Je ne sais  pas  si Poutine se rend compte de l’effroyable  spectacle  qu’il donne au monde entier avec l’invasion de l’Ukraine  par ses troupes. Elles multiplient les crimes de guerre et  contre  l’humanité sous les objectifs des caméras de tous les continents, ceux des multiples appareils capables de réaliser des vidéos  en temps réel, ceux des satellites capables de montrer ce que le terrien ne peut pas voir. La technologie moderne est ainsi : tout se sait, tout se voit. Ainsi Vladimir Poutine devra, un jour,  rendre des comptes devant  l’humanité de tout ce qui aura été perpétré en son nom.

Le peuple sous le boisseau.

Le peuple russe, soumis à une censure d’un autre âge, est abreuvé d’une logomachie ignoble  faite d’un tissu de mensonges, mais il ne peut  pas ne pas savoir. Les réseaux sociaux, internet, les multiples  liens qui unissent des familles entières entre Ukraine et Russie, offrent une porosité impossible à contrôler. Il est  des voix qui s’élèvent,  courageuses car  elles s’exposent aux pires sévices d’un régime totalitaire prêt à tout pour réduire toute protestation au silence. Pourtant, c’est le peuple tout entier qui devrait se soulever pour ne pas être complice d’une telle barbarie. L’appel de Navalny, du fond de sa géole peut-il être entendu ? Du moins sauve-t-il un tout petit peu l’honneur d’un peuple plongé, certainement à son corps défendant, dans l’opprobre et  la honte. Le syndrome de l’hyperpuissance a rendu  fou le  maître du Kremlin, car il n’y a  pas d’autre mot pour qualifier le défi qu’il lance au monde entier, menaçant  d’utiliser l’arme nucléaire si on lui résiste. Après cet épisode monstrueux, à combien d’années de honte le peuple russe va-t-il se trouver condamné face à tous les autres peuples  de la Terre ?

Le réveil des vieilles démocraties.

Au moins aura-t-il réveillé nos vieilles démocraties du continent européen qui s’était assoupies sur l’oreiller confortable de la paix qu’elles pensaient acquise pour toujours.  Et voilà qu’elles redécouvrent sa fragilité. Le réveil est tardif mais peut se révéler salutaire. La première  puissance économique du monde a de nombreux moyens de répliquer et  de se défendre. Elle prend conscience que de nouveau, il va falloir remettre à niveau ses dispositifs de défense. Sous le choc de l’invasion de l’Ukraine, elle vient de décider en trois jours ce qu’elle essayait de  mettre en place depuis  de nombreuses années.  Elle a conduit l’Allemagne à faire sa révolution copernicienne en matière de défense. Elle prend des mesures de rétorsion contre la Russie qui vont mettre à mal son économie et peut-être provoquer son effondrement. La puissance des 27 a peu à craindre des effets négatifs qui  pourraient en résulter. Quand l’Europe veut, l’Europe peut ! Elle doit dès maintenant réfléchir à une nouvelle organisation de sa sécurité pour  l’ensemble du continent,  en partenariat avec les Etats-Unis et l’Otan. La  France a un rôle éminent à jouer et il est important qu’elle retrouve tout son pouvoir d’influence.

Un peuple de héros.

En attendant, c’est le peuple ukrainien, magnifique de patriotisme dans sa résistance, qui souffre  sous les bombardements russes,  ou sur  la  route de l’exil   qui déchire les familles. Le Président Zelinski donne au monde libre une belle leçon d’attachement à la démocratie et à son peuple. Son intervention en vidéo devant le Parlement européen lance un appel que tous les démocrates  dignes de ce nom  doivent entendre et les  députés européens ne s’y sont pas trompés qui ont voté dans la foulée une résolution demandant que la candidature de l’Ukraine à l’Union européenne soit acceptée.  Un effet boomerang que Poutine n’avait probablement pas prévu. Pour l’heure, notre solidarité et notre soutien ne doivent pas faiblir. 

Rien ne vaut la démocratie.

Ceux qui trouvaient des vertus à ces démocratures illibérales voient aujourd’hui où le pouvoir autoritaire sans partage et sans limite peut conduire. En ces temps de campagne électorale, puissent les Français  en tirer la leçon : notre  vieille démocratie est  peut-être usée, mais elle permet la confrontation des idées et le choix, les manifestations dans la rue et l’expression  libre dans les  médias, et cela porte un nom : la  liberté. Mais celle-ci a un prix : le vote citoyen.  Puissent-ils s’en rappeler  les 10 et 24 avril prochain en se rendant aux urnes et en éliminant déjà les candidats  qui trouvent des grâces au dictateur russe !

 

 


LA « URSULA » FRANCAISE

UVDL Pécresse Zenith

Merci Poutine.

La Russie  s'était préparée à une situation de guerre. Depuis l'annexion de la Crimée en 2014 et le train de sanctions qui a suivi, elle a amassé des réserves, un véritable trésor de guerre dont la progression s'est accélérée depuis la flambée des cours du pétrole et du gaz. Les réserves de la Banque centrale russe sont estimées à 630 milliards de dollars, et constituées de devises étrangères, d'or, d'emprunts d'Etat étrangers et de placements dans des banques. Plus de 40% de ces réserves sont placées en Europe et aux États-Unis. Mais voilà, ces 40% sont désormais gelés. Et c’est  un fait historique, jamais un pays de l'importance de la Russie n'a été frappé de sanctions financières aussi puissantes. Qui plus est, autre fait historique, en un temps record, à peine 3 jours, pour que les « alliés » se mettent d'accord pour débrancher les principales banques russes du système de paiements « Swift ». Pour que l’arsenal soit complet, les transactions sur la dette russe sont interdites, et plus inattendu, les réserves étrangères de la Banque centrale russe  sont aussi gelées. Ce sont des sanctions massives ! Désormais, la  banque centrale russe a vu son stock de « munitions » diminuer pour défendre le rouble, aider les entreprises touchées par les sanctions économiques et garantir les dépôts bancaires des ménages russes. Dès l’ouverture des marchés, ce matin, le rouble s’est effondré de 30%, la panique a gagné la bourse de Moscou, et  la population s’est précipitée tout le week-end pour retirer son argent des banques. La Banque centrale russe a dû remonter son taux principal de 9,5% à 20% pour défendre sa monnaie. Poutine a réussi en quelques jours à créer une vraie Europe de la défense et à montrer que l'Otan n'était pas en état de « mort cérébrale ». On ne lui dira jamais assez  merci pour ça même si on s’en serait  bien passé.

La lionne de la Commission.

Elle n’a  pas peur des mots. Ursula  Van der Leyen, la présidente de la Commission européenne, a soutenu sans ambages, hier,  une adhésion « à terme » de Kiev au bloc européen, qualifiant le pays qui combat actuellement une invasion russe de son territoire de  « l’un des nôtres » : « Ils sont l’un des nôtres et nous souhaitons qu’ils nous rejoignent » , a-t-elle indiqué, faisant écho aux propos de Volodomyr Zelinski qui a demandé à l’UE une adhésion immédiate de l’Ukraine, dans le cadre d’une nouvelle procédure spéciale. La présidente de la Commission européenne s’exprimait lors d’un entretien accordé à Euronews quelques heures après l’annonce de la décision des 27 de financer l’achat et la livraison d’armes à l’Ukraine pour lesquels l’UE comptait consacrer 450 millions d’euros et 50 millions d’euros supplémentaires pour d’autres fournitures, notamment médicales. Jusqu’ici, officiellement, les occidentaux s’étaient montrés peu précis quant à une adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne. On ne sait si la déclaration de la présidente de la Commission  a reçu l’aval des 27, mais elle a le mérite de s’appuyer sur l’évidence que la crise met en lumière et de poser clairement le sujet sur la table. Du pur Ursula !

Valérie, une « femme d’Etat »

La « tigresse » en campagne s’est muée sous nos yeux en femme d’Etat. Ce n’est  pas moi qui le dit, même si je le pensais, c’est l’un de mes amis, ancien député de Maine-et-Loire. Et il n’est pas du genre à dire les choses à la légère. Rien de mieux qu’une crise grave comme celle qui s’abat aujourd’hui sur l’Ukraine, pour révéler les tempéraments. 

D’un côté, les guignols comme Zemmour qui ose  affirmer que Poutine est  un  « démocrate autoritaire » (admirez l’euphémisme) et Le Pen qui fut naguère financée par une banque russe. Ils trouvent encore l’audace de trouver des excuses au dictateur du Kremlin. Leurs partisans n’ont-ils pas voté au Parlement européen contre  l’aide économique en faveur de l’Ukraine ! Cela en dit long sur  leur conception de la démocratie  et les valeurs qui les animent  au fond d’eux-mêmes. 

De l’autre, Valérie Pécresse qui, depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, montre  sa capacité d’appréciation et un chemin responsable que la France devrait  emprunter. Et ça tombe  bien, parce que grâce à  Poutine, l’Union  européenne vient de faire un pas de géant dans sa cohésion, rendant possibles les solutions  préconisées par la candidate de la droite et du centre : une conférence européenne de la sécurité du continent incluant la Russie et la constitution d’un piler européen au sein de l’alliance atlantique. Bien  évidemment, il faut d’abord  mettre fin à la guerre en Ukraine. Et pour cela, elle a émis, en concertation avec Nicolas Sarkozy, l’idée que lui soit proposée une  mission de médiateur européen, ce qui serait une bonne initiative des 27.  Certains  trouvent à Valérie de la raideur et un ton  martial dans ses discours et ses déclarations.  Affaire d’appréciation.  Cela ne retire rien au fond : face à l’adversité, et les embûches qu’on lui tend ne manquent pas,  face à des journalistes  plus procureurs qu’interviewers, elle montre une capacité  de résilience  qui n’étonnera que ceux qui ne la connaissent pas.  D’Ursula Von der Leyen, elle a le même profil un peu filiforme qui laisserait  penser à de la fragilité. Mais comme la lionne allemande, elle a la solidité intérieure des âmes bien nées.

Comme l’affirme Jean-Christophe Ruffin, « elle n’a pas dit son dernier mot » !

 


UNE CAMPAGNE, QUELLE CAMPAGNE ?

Elysée

Décidément, nous  arrivons à quarante-cinq  jours du vote et nous voyons bien que la campagne présidentielle ne s’est pas installée. Il y a bien les rituels des grandes émissions consacrées à chaque candidat, mais elles ne sont suivies que par les partisans et n’apportent pas grand-chose.  Pire, même, le passage des uns et des autres de plateau en  plateau les condamne à répondre  dix fois aux mêmes questions, presque toujours superficielles,  sans jamais  pouvoir aborder les projets en profondeur.

Comme tous les cinq ans, nous assistons au festival des lamentations au sujet des  parrainages, et au chantage de ceux qui faute d’avoir un parti ancré sur le terrain et  un réseau d’élus locaux, viennent pleurer sur la démocratie en péril. A cet égard, il faut noter le décalage  entre les intentions de vote  évaluées par les sondages et le nombre des parrainages obtenus. Les candidats de partis anciens et structurés n’ont aucun  problème, telle Anne Hidalgo avec le PS et Fabien Roussel avec le PC, et évidemment Valérie Pécresse dont le nombre des parlementaires, conseillers régionaux et départementaux et maires  leur permet de franchir la barre fatidique des 500 engagements.  Nous ne serons pas  étonnés par les près de 2 000 signatures obtenues par la candidate LR, premier parti de France par  le nombre des élus de tous rangs.

Et puis cette campagne présente l’étrange particularité de se dérouler jusqu’à maintenant en l’absence du sortant, dont tout le monde sait qu’il sera candidat, qui a d’abord fait campagne avec le chéquier des Français, puis se tient désormais à l’écart, prétextant la présidence de l’Europe et maintenant la crise ukrainienne. Cela lui évite d’avoir à rendre compte de son bilan calamiteux dans beaucoup de domaines, mais surtout d’être à l’abri des flèches de ses adversaires, créant du même coup un vrai déficit démocratique.  Car la vraie campagne, c’est celle du débat et de la confrontation des projets. Cela ne l’empêche pas de lâcher ses roquets aux basques de Valérie Pécresse dont il  ne veut absolument pas comme adversaire au second tour, selon une stratégie visant à ménager  les autres concurrents de droite plus ou moins extrême.

Avec tout cela, nous assistons à un véritable mercato politique où les débauchages battent son plein. Les transferts ont fleuri entre le camp Z et celui de MLP, à son détriment. Chez LR, la pêche a été plus maigre  puisque seul Peltier a cédé à la tentation. De l’autre, la surprise est venue d’Eric Woerth qui a rejoint la macronie après avoir pourtant abondamment vilipendé la politique du Président.  Il s’y retrouve en bonne compagnie avec Marisol Touraine et Elisabeth Guigou qui ne partagent certainement pas les mêmes certitudes.  Comprenne qui pourra.  De quoi dégoûter l’électeur moyen, qui pensera « tous les mêmes, ils ne pensent qu’à eux ». Et comment les dissuader de penser autrement ?

Et enfin, comme il fallait s’y attendre, le coup pourri fomenté par Médiapart, relayé par son comparse Libération, vient égayer la  campagne de Valérie Pécresse , comme en son  temps, ils avaient réussi à abattre François Fillon. Cette fois-ci, c’est le congrès LR qui est mis en cause. Passons sur les détails, même si l’enquête est à charge et les éléments avancés improbables en raison des sécurités mises en place pour le vote, la calomnie ne pourra que laisser des traces dans un électorat déjà peu enclin à s’intéresser à  l’élection. Abattre la droite est dans leur ADN, et peut-être que le fait que la gauche soit en capilotade  les rend aigris, mais on cherche à qui profite le crime. Peut-être à Mélenchon qu’ils voudraient voir passer devant la candidate LR dans les sondages.

Vivement que la campagne démarre vraiment !

 


PECRESSE : L’ALTERNANCE SANS L’AVENTURE !

Affiche pécresse

 

Oui, il faut une alternance !

Voilà dix ans que sévit le socialisme technocratique de Hollande et de Macron, qui se traduit par un pouvoir toujours plus centralisé, des impôts et taxes toujours plus nombreux et pesants, des dépenses publiques sans fin et une dette qui s’est alourdie de 1 000 milliards d’euros. A ce tableau calamiteux il faut ajouter l’explosion des violences, la montée des communautarismes, l’impuissance à juguler l’immigration. Et, cerise sur le gâteau, l’exercice macronien d’un pouvoir vertical et solitaire. La France a reculé : économiquement comme en témoigne le déficit de son commerce extérieur qui va s’aggravant et qui a atteint en 2021 un sommet avec 85 milliards de déficit ; intellectuellement comme le montre les classements PISA de notre système éducatif, socialement avec une société de plus en plus éclatée et l’accroissement du nombre des pauvres. 

Un sursaut est nécessaire.  Seule une alternance avec un projet alternatif le permettra. Ce projet, il existe, c’est celui de Valérie Pécresse. Il est complet, construit, cohérent, financé et veut s’attaquer à tous les maux dont souffre la France afin de redonner confiance dans son destin et aux Français, la foi dans l’avenir. Ce projet, la candidate des Républicains l’a exposé à plusieurs reprises et elle en a présenté une synthèse remarquable lors de sa réunion publique du Cannet. A ma grande stupéfaction, j’ai entendu le commentaire de la chroniqueuse de BFMTV, énoncer qu’elle ne voyait pas de différence avec le programme de Macron et affirmer qu’elle n’avait pas parlé du pouvoir d’achat, sujet principal de préoccupation des Français.

Escroquerie intellectuelle ou malhonnêteté, l’un ou l’autre. Il faut avoir le cerveau d’un bigorneau pour énoncer une telle sentence. La chaîne en continu devrait inviter des gens plus armé intellectuellement pour faire les exégèses. Mais ce message est véhiculé par tous les macronistes, et fait partie des éléments de langage élaborés par la cellule communication de l’Elysée, il est abondamment relayé par les partisans de Zemmour, allié objectif en la circonstance. Il importe de dénoncer cet argumentaire spécieux qui est tout simplement scandaleux. A moins qu’il ne s’agisse de répondre à des mots d’ordre visant à influencer les téléspectateurs. D’abord Macron n’a pas de programme à ce que je sache, et son bilan, on le connaît. Alors pour instruire un peu notre chroniqueuse, je lui propose quelques différences parmi beaucoup d’autres : Macron ne propose pas de rétablir une vraie politique familiale, ni de banque de la jeunesse pour rétablir l’égalité des chances, ni de plan orsec pour la justice avec de nouveaux moyens carcéraux, ni de nouvelle politique de la santé avec 4 000 docteurs juniors répartis dans les déserts médicaux, ni de choc sécuritaire pour rétablir l’ordre, ni de juguler l’immigration clandestine et contrôler l’immigration légale avec des quotas, ni de défendre correctement la laïcité en ayant par exemple une position claire sur le port du voile islamique, ni de faire une grande réforme de décentralisation, ni de s’attaquer à la bureaucratie administrante en réduisant le nombre des fonctionnaires  … Quant au pouvoir d’achat, Valérie Pécresse veut traiter le sujet par le bon bout, celui de la feuille de paie et pas celui des chèques en bois qui tombent du ciel. Bref, il y aurait encore tant de sujets à énumérer …. 

Pécresse a un vrai projet d’alternance et une vraie capacité à gouverner, entourée par une équipe de France talentueuse composée de femmes et d’hommes ayant fait leurs preuves et expérimentés dans l’exercice du pouvoir. Elle a la réputation de faire ce qu’elle a annoncé. Personne, même pas Macron, ne peut rivaliser en la matière. Je me  demande si c’est vrai qu’un quart des électeurs de François Fillon s’apprêterait à voter  pour le sortant. Si c’est le cas, ils se fourvoient.

Zemmour-Le Pen, c’est l’aventure.

Puisque il y a une sorte de primaire à droite et à l’extrême-droite pour obtenir la seconde place décisive, je veux donner quelques éléments de réflexion à ceux qui se laisseraient séduire par les deux autres candidatures.

Eric Zemmour,  le chroniqueur est certes un beau parleur et les échos de sa campagne sont largement relayés par les médias. Il a fait le buzz comme on dit. Ses partisans sont d’une rare agressivité sur les réseaux sociaux et tirent sur tout ce qui bouge, et surtout sur Valérie Pécresse. Il a fait référence au RPR pour se positionner, mais c’est plutôt le Front National qu’il a ressuscité, quand on observe tous les ralliements qu’il attire et les relents pétainistes de son fonds de pensée. Et si vous vous accrochez à Guillaume Peltier pour faire croire qu’il recrute aussi chez Les Républicains, sachez qu’en ce qui le concerne, il s’agit plutôt d’un retour aux sources. Côté programme on hésite entre l’amateurisme des propositions et la démagogie la plus basique. On imagine mal comment il pourrait être mis en application et surtout avec qui. Car côté compétences et  expérience du pouvoir, autour de Zemmour, c’est le désert des Tatares. S’il y a encore des fillonnistes qui s’’apprêtent à voter pour lui, ils sont prévenus. Ce sera un vote perdu. L’alternance avec Zemmour, ce serait une aventure dont la France, dans l’état où elle se trouve, n’a pas besoin.

Nous ne serons pas mieux lotis avec Marine Le Pen. La candidate du Rassemblement national a l’expérience de trois campagnes présidentielles. Elle sait donc mieux que quiconque se couler dans les aspirations populaires. Mais peut-on la suivre dans un projet qui évolue au gré du vent. Contre l’euro, mais le vent souffle en sens contraire, donc exit le retour au Franc. Pour le retour à la retraite à 60 ans, mais ça n’est pas tenable, donc maintien du statut-quo qui pourtant n’est plus tenable lui non plus. Pour le reste on est entre programme anti mondialiste à la Mélenchon et anti-européen à la Dupont Aignan. Les extrêmes se touchent. Là encore, on imagine mal comment son projet pourrait être mis en œuvre et là encore, avec qui. Le Rassemblement national qui est un courant de pensée avec un support électoral non négligeable n’a jamais eu la capacité à faire élire ni à rassembler des personnes expérimentées ayant l’expérience du pouvoir à un haut niveau. Gouverner la France ne s’improvise pas ! Elire Marine Le Pen serait aussi une aventure, avec un risque supplémentaire, c’est que les vieux réflexes (ou démons) de la droite nationaliste ne reviennent au galop avec le réflexe autoritaire (dictatorial) qui est dans son ADN.

L’alternance crédible et responsable, sans risque démocratique, c’est Valérie Pécresse, et elle seule, qui peut l’apporter. Vous l’avez compris, le seul vote d’alternance, c’est le bulletin Pécresse, les autres feront réélire Macron.

Article partagé avec "Pécresse 2022 - Mobilisation citoyenne" 

 


COMMENT SORTIR DE L’ADDICTION A L’ARGENT PUBLIC ?

Des-liasses-de-billets

 

La maladie des subventions.

L’économie française et la société sont malades des subventions  à  tout va nous explique Jean-Pierre  Robin, du Figaro. Consommateurs, salariés, entreprises : l’Etat envoie la monnaie à tous les étages et par tous les moyens : chèques,  subventions, diminution de charges, avec  pour conséquence de se substituer aux employeurs pour le  pouvoir d’achat, de réduire les cotisations patronales pour réduire   le coût du travail, etc  … Mais la très forte progressivité des charges en fonction du salaire qui en est  la conséquence entraîne des effets de seuils dissuasifs,  bloque les hausses salariales et  l’ascenseur social.  Cela explique aussi que les grands groupes industriels français ont 62% de leurs effectifs en dehors de l’hexagone, délocalisant leurs activités haut de gamme,  ce qui condamne le territoire français au bas de gamme. L’Etat tente de corriger cette  politique ubuesque par  les mécanismes fumeux  des différents crédits d’impôts (13 milliards par  an de manque à gagner) et  en laissant prospérer les niches fiscales (84 milliards en 2022).  La  pandémie a rajouté à l’addiction les PGE (prêts garantis par l’Etat) pour 141 milliards.

Appauvrissement généralisé.

Cette addiction à l’argent public est cause d’appauvrissement généralisé. C’est une faiblesse structurelle facile à comprendre.  Le cercle vicieux de toutes les  addictions aux subventions d’Etat qu’il s’agisse des consommateurs, des entreprises ou de leurs salariés conduit aux bas salaires et à la faiblesse de fonds propres qui rend peu résilients les uns et les autres aux chocs, comme  en témoigne l’état de tétanisation du gouvernement face aux records des prix de l’essence à la pompe. Nous assistons à une faillite collective, nous dit Nicolas Baverez. Malgré les performances exceptionnelles de l’année 2021 marquée par  une croissance de 7%  et par la  création d’un million d’entreprises  et de 650 000 emplois, qui relèvent d’une  pure logique de rattrapage, le modèle économique français reste plus que jamais insoutenable. Contrairement à ce que veut faire croire le gouvernement, il reste caractérisé par  la poursuite de la désindustrialisation,  avec une activité manufacturière inférieure de  3,5% à son niveau avant épidémie, un déficit du commerce  extérieur de 86 milliards et une dette  publique qui culmine  à 116% du PIB, le tout se soldant par un appauvrissement de 100 à 200 milliards si on tient compte de tous les déficits qui ne sont pas comblés par le gain de PIB. Ce qui est corroboré par le constat d’Agnès Verdier-Molinié de l’augmentation continue du nombre de pauvres en France. Le moment est  venu de prendre le taureau par les cornes. Le débat de l’élection présidentielle que M.  Macron veut occulter doit être  l’occasion de faire la vérité sur la situation réelle  de  la France et de décider des orientations à  donner à un tournant de l’histoire de notre pays. La  France ne peut pas s’offrir le  luxe d’une reconduction de la même politique cinq ans de plus, alors que l’inflation s’installe et que la remontée des taux va gager les faibles marges de manœuvre de l’Etat.

Les conditions du sursaut.

Un sursaut s’impose, et il imposera des  efforts et des bouleversements. Le cacher aux électrices et électeurs serait une imposture démocratique qui conduirait inévitablement à des lendemains dramatiques. Car à toute cette problématique d’un Etat omnipotent s’ajoute un autre écueil central de la  France, qui explique ses  faiblesses, c’est celui de  l’école et  de l’insuffisance des compétences. Nous sommes en train de changer d’ère, mais peu de nos politiques  l’ont compris. Les classements de  l’OCDE, que l’Education nationale regarde distraitement, montrent que cette faiblesse concerne les jeunes comme  les adultes. Cette situation désastreuse est la cause de l’inemployabilité de trop de monde, de  la faible  modernisation des entreprises, de la désindustrialisation et donc de la dégradation de nos finances publiques. Or, il est urgent d’inverser la spirale. En relevant les  compétences cela ferait repartir vers le haut les emplois, la  qualité  des emplois et les salaires.  Ce serait aussi une manière d’accompagner le recalibrage de l’Etat-providence dont les contours doivent être redessinés pour l’adapter à un monde d’énergie chère, de mobilité chère, d’alimentation plus coûteuse. Recalibrage  évident dans un pays où  les  prélèvements sont déjà si lourds que l’enveloppe globale ne peut être augmentée. C’est le moment de passer de l’Etat dépensier à l’Etat garant  en mobilisant pour les investissements prioritaires, avec une garantie publique, l’épargne des ménages, surabondante avec la pandémie.  Ce serait aussi un bon moyen de remobiliser les classes moyennes en leur permettant d’accéder à des placements sans risques et  plus lucratifs que les actuels livrets d’épargne aux rendements nuls. L’Etat se contenterait d’accompagner le redressement de l’économie  privée sans  bourse déliée mais seulement en recourant  à sa signature qui ne coûte rien mais pourrait valoir de l’or.

Une France nouvelle !

Pyramide (3)_LI Face au bilan du président sortant qui a « cramé la caisse » et  dont les réformes structurelles sont quasi inexistantes  ou au mieux homéopathiques, il convient d’opposer un programme  qui privilégie les économies et  cible mieux les dépenses indispensables tout en  cherchant à diminuer la charge qui pèse sur l’appareil  productif et qui mette au cœur la rénovation du système  éducatif pour l’adapter au monde qui advient. Il est grand temps de faire la réforme  de notre système de financement des retraites, en portant  l’âge de départ  à 65 ans, voire 67 ans à terme,  car c’est  le moyen le  plus efficace pour en assurer la  pérennité, en dépit des coûts induits, et sans dommage sur le marché de l’emploi car  la pyramide des âges (ci-dessus) en accentue l’opportunité : nous sommes  à un moment de creux démographique des 20-35 ans. Il faut accompagner le mouvement par  une réduction du nombre des fonctionnaires conséquente (en Allemagne 56 agents publics pour 1 000 habitants, 85 chez nous !) en parallèle avec une nouvelle et puissante décentralisation, meilleur moyen d’enrayer le socialisme technocratique  larvé qui paralyse  par sa passivité et ses doublons  l’action de  l’Etat.

Ce programme existe,  c’est celui de Valérie Pécresse.  

 

 


PECRESSE L’INDOMPTABLE !

Pécresse Zenith

 

« Je suis cette femme française indomptable, que rien n’arrête quand elle sent qu’il faut se lever pour défendre ses compatriotes et ses convictions. Et je le dis aujourd’hui : rien ne m’arrêtera ». Le  ton est donné !

Sur la scène du Zénith de Paris, pour son premier grand meeting de campagne, la candidate LR à l’Elysée n’est pas là pour parler des autres, mais d’elle. Tout au long de son intervention, c’est la première personne du singulier qui domine. Elle est venue présenter sa « nouvelle France » et la Présidente qu’elle serait pour l’aider à éclore. Sur la forme, Valérie Pécresse, qui dispose d’un prompteur de chaque côté de la tribune, n’est pas très à l’aise. Son ton est un peu trop déclamatoire, sa gestuelle surjouée. Elle a voulu faire "homme" et ça ne lui va pas. Dur, dur de  succéder à des orateurs tels que Sarkozy, capables d’emporter une salle….

Faute d’être une grande oratrice, Valérie Pécresse doit réussir à « convaincre sans le verbe », estime Cécile Cornudet, l’éditorialiste des Echos. Voici ce qu’elle dit de son discours, par ailleurs étrillé par certains commentateurs :

« Et à la fin surgit un moment. Quelques minutes, pas plus, « Merci Jérôme », son mari, « merci mes enfants dont je suis si fière ». Mots tout simples dont la vérité émerge, l’émotion aussi. Elle a baissé d’un ton, mis ses coudes sur le pupitre, dans la confidence. Son meeting du Zénith, à Paris, est sur le point de s’achever. Dans cet instant, la femme apparaît, Valérie, plus sûrement que dans l’heure précédente où elle voulait montrer Pécresse, future présidente.

J’ai beaucoup reçu, explique-t-elle dans la foulée, et je veux beaucoup redonner.  « Tout ce que j’ai obtenu, je l’ai gagné », a fortiori dans un monde politique qui ne fait pas de cadeaux aux femmes, développe-t-elle. A ce stade-là, on voit la femme combattante, et l’on perçoit ce que politiquement elle veut faire des coups reçus. Et si les débauchages de Macron, les piques de Zemmour, les silences de Sarkozy la servaient ? Ils réveillent la puncheuse. « Cette force, je l’ai en moi », dit-elle, en voulant la mettre au service d’une nation qui doit « se retrouver forte ».

Comme souvent chez Valérie Pécresse, elle a retenu les leçons. Avec les attaques que tu reçois, fais du judo. Les Français aiment les politiques à cicatrices. « J’ai des cicatrices », dit-elle. Elle a aussi entendu les critiques. Est-elle Ciotti ou est-elle centriste : où se situe-t-elle ? A un point d’équilibre, répond-elle. Défendant l’identité française, et la liberté de ses habitants.

« Une France nouvelle »

Elle a compris que noircir l’état du pays pour noircir le président sortant était contreproductif. Elle positive. La ressource, la solidarité, l’inventivité ne demandent qu’à s’exprimer dans le pays, et à construire « une France nouvelle ». C’est son slogan, assorti d’un joli logo en forme de V comme Valérie ou comme Victoire, ou comme des ailes qui lui manqueraient pour vraiment décoller.

Un discours riche, des formules à foison, du monde dans les gradins et beaucoup de jeunes pour un parti réputé ne pas en avoir. Il ne manquait pas grand-chose dans cet exercice du grand meeting où la candidate était tant attendue. Il manquait juste une nouvelle Pécresse peut-être pour emporter tout cela, ou du moins une oratrice, ce qu’elle n’a jamais été.

De ce manque-là aussi, peut-elle faire une force ? C’est ce qu’elle tente déjà. « Je ne suis pas une actrice », je ne fais pas semblant, je ne me fais pas coacher, dit-elle. Juste une femme vraie et courageuse, et partant une présidente qui le serait tout aussi. Il reste deux mois, d’autres exercices, d’autres moments de vérité, pour que ce judo-là fonctionne. Les Français sont las du verbe sans les actes, lit-on à longueur de sondages, mais peuvent-ils s’en passer ? »

En conclusion de son intervention au Zénith, Valérie Pécresse tente de convaincre qu’il y a bien un chemin. « Les extrémistes vous mentent. Refusez le venin de la nostalgie. Ne laissez ni la colère, ni la peur l’emporter. J’incarne, avec vous, la République en ordre. Ils sont le désordre. J’incarne la force de l’unité nationale. Ils sont la désunion. Contre cet extrémisme, choisissez la main ferme et juste. Et contre l’immobilisme, choisissez l’action »

Une ligne de droite assumée, de la sincérité, du sens donné à toutes les mesures de son programme. On commence à cerner la présidente qui perce sous la candidate. Certes la forme compte, mais le fond est le plus important. On retiendra sa volonté, son courage et la ferveur des 7 000 participants au meeting.

Article partagé avec "Pécresse 2022 - Mobilisation citoyenne" et  "Avec Valérie Pécresse 2022.fr"

 


ALLUMER LE FEU !

Valérie Pécresse

 

Dimanche, Valérie Pécresse tiendra son premier grand meeting à Paris.

Après sa victoire à la primaire, elle a d’abord rassemblé autour d’elle et commencé à dérouler  son programme, relayé dans toute la France  par les « mousquetaires » du congrès et les autres ténors du parti. Elle a fait face  à  une agressivité sans précédent du camp macroniste et il ne se passe  pas une journée sans que le dénigrement alimenté par les sbires de la communication de l’Elysée et ses « éléments de langage » ne cherche à la déstabiliser au profit d’un Zemmour qui bénéficie comme par hasard d’une surexposition médiatique bien complaisante. « La  France rabougrie », « le parti recroquevillé », les petites phrases assassines attribuées à Nicolas Sarkozy, les références hors contextes de son quinquennat,  c’est eux . Défections et trahisons cherchent à plomber le climat chez les Républicains. Malgré tout cela, à la lecture des sondages, les courbes n’ont pas vraiment bougé. Derrière Emmanuel Macron, qui fait la course en tête sans s’être encore déclaré, la candidate LR reste dans un mouchoir de poche avec Marine Le Pen, talonnée par Éric Zemmour. Rien n’est donc joué, d’autant moins que les électeurs se disent plus indécis que jamais.

Un programme d’union.

D’ailleurs, dans son camp, personne ne conteste les qualités de Valérie Pécresse : une tête bien faite et une volonté de fer. Rappelons-nous ce qu’en dit Brice Hortefeux : elle est coriace, tenace et efficace. D’apparition en apparition, en  bonne élève, elle déroule son catalogue de propositions avec application, avec, en supplément d’âme, comme si l’époque l’y obligeait, le  vibrato  de la corde féminine pour la première fois à droite. Elle a le meilleur programme,  il est  chiffré  à la différence des promesses gratuites de ses concurrents.  On lui reproche de ressasser le passé au lieu d’embrasser l’avenir, de faire du neuf avec du vieux, de vouloir coller à toutes les sensibilités de sa famille politique, comme si  avoir de la mémoire était un fardeau, de  la constance dans les idées, un défaut et entendre les idées de ceux qui l’accompagnent, une tare.  Ce sont  au contraire ses  atouts.  C’est le programme qui  peut  répondre  à toutes les attentes des Français. A la France de Macron humilié par Poutine, elle veut redonner sa fierté ; à la France déclassée, affaiblie  et  endettée, elle veut redonner la puissance ; aux nombreux Français qui peinent dont le pouvoir d’achat ne permet pas de vivre elle veut redonner la prospérité. Ne cherchez  pas la gauche, elle est au pouvoir, bien camouflée derrière un président qui fait le guignol pour amuser le  bon peuple de centre-droit,  avec  la complicité de quelques transfuges  en mal  de soupe. Valérie Pécresse veut  mettre fin à dix ans de « socialisme technocratique » dont on a sous les yeux le sombre bilan.

La pédagogue en chef de guerre.

Mais, c’est vrai, la candidate des Républicains est plus une pédagogue qu’une batteuse d’estrade. Et elle répugne à  parler d’elle.  Parce que c’est une femme, on doute de son identité, on trouve sa personnalité sans relief, parce que, comme elle dit, « une femme ça ne hurle pas, sinon on dit qu’elle est hystérique ». Il faut  donc qu’elle trouve le moyen au moins médiatique de montrer qu’elle est capable d’emporter les foules et de s’affirmer.  Il lui faut  « allumer le feu » de l’espérance.  Et puisque tout est là, notamment les paroles et l’orchestre, c’est le bon moment  pour elle de marquer  des points alors que son principal adversaire –Emmanuel  Macron, qu’elle est seule à pouvoir battre au second tour- n’est pas  encore entré en scène.

L’électorat de droite est toujours là. Dimanche, il suffira d’une étincelle pour …

 


TRAHISON !

Maxime Tandonnet 2

J'envisageais de vous dire ce que je pense de M. Woerth.  Il se trouve que le billet de Maxime Tandonnet qui fut conseiller de Nicolas Sarkozy  dit tout  et  je ne  pourrai faire  mieux.  j'ai donc décidé  de vous le  livrer ci-dessous  in extenso. 
Ce coup de poignard  dont le  moment a été  soigneusement  choisi pour faire très mal  ne repose pas sur des motifs nobles comme l'intéressé essaie de nous le faire croire, alors que la  famille  LR est unie comme le confirme  Franck Louvrier, autre proche de Nicolas. Je crains bien qu'il ne cache un marchandage  honteux. Cela ne nous empêchera pas de gagner !

Eric Woerth rgpp

"Cher Monsieur Woerth, le 9 décembre dernier vous déclariez "Celui qui gagne la primaire de droite gagnera les élections présidentielles" .

Ne nous dites pas que vos yeux se seraient soudain dessillés et qu’entre temps, vous auriez découvert que le projet de Mme Pécresse était trop à droite pour vous. Vous connaissiez ce projet le 9 décembre sur lequel vous ne formuliez guère de réserve.

Ne nous dites pas non plus que vous êtes séduit par le bilan de M. Macron – l’explosion de la dette publique et des déficits, poussée spectaculaire de la violence et de l’insécurité, effondrement du niveau scolaire et des services publics (notamment hospitaliers), destruction des libertés – qui est précisément à l’inverse de tout ce que vous avez toujours défendu.

Ne nous dites pas non plus que vous êtes convaincu par le programme présidentiel de M. Macron : il n’existe pas et ce dernier n’est même pas encore officiellement candidat.

N’essayez pas non plus de nous faire croire que vous voyez soudain en lui – que vous n’avez cessé depuis cinq ans de fustiger – une sorte de héros providentiel et sauveur de la France. Vous avez passé l’âge de ces enfantillages.

La vérité, c’est que vous abandonnez votre famille politique à laquelle depuis des décennies vous devez votre carrière, vos mandats et votre expérience ministérielle. Vous lâchez vos amis au pire moment, à quelques semaines des présidentielles alors qu’ils sont en difficulté, pour rejoindre le camp adverse. Pour eux, le coup de poignard est terrible. Vous rejoignez opportunément celui qui vous paraît le plus fort aujourd’hui et selon la seule loi des sondages, le mieux placé pour l’emporter.

Que vous a promis le candidat virtuel ? Nul n’en a la moindre idée.

Ce qui est certain, c’est que cela s’appelle une trahison, pas seulement de votre famille politique mais celle de vos électeurs, cette droite qui n’a sans doute pas voté pour vous dans la perspective de cette volte-face en faveur de l’ex-ministre de l’Economie de M. Hollande et de sa politique que vous avez combattus avec tant d’acharnement depuis dix ans.

Et que ce geste provienne de vous, qui incarnez une vision plutôt sérieuse de la vie publique est particulièrement déstabilisant. Depuis Machiavel, nous savons tous que la politique et la morale ne font pas bon ménage. Mais sans doute existe-t-il un niveau de cynisme qu’il est périlleux de franchir en termes d’image personnelle. En tout cas, à l’heure où la politique suscite la méfiance ou le dégoût d’une majorité de Français, votre attitude n’est pas de nature à en redorer le blason.

Peut-être que le deuxième acte de cette grande comédie vous donnera raison et qu’à 67 ans, il donnera un nouvel élan à votre jolie carrière.

Mais le troisième acte, celui du regard que la postérité portera sur vous sera quoi qu’il arrive en votre défaveur. Il est des gestes que l’histoire ne pardonne jamais."

                                                                                    Maxime Tandonnet


AU NOM DE L’ECOLOGIE…

Jadot

 

Quel rapport y a-t-il entre l’écriture inclusive et la lutte contre le réchauffement climatique ? 

C’est la question que je me posais  en écoutant nos écologistes distingués développer  leur programme pour l’élection présidentielle. C’est que pour eux tout se tient. Seul un « homme nouveau » pourra sauver la  planète. Il faut donc tout reconstruire, et donc commencer  par déconstruire. Il ne s’agit donc  pas d’apporter des réponses aux problèmes quotidiens de nos compatriotes, parmi lesquelles un volet écologique traite des questions d’environnement et de protection de la nature, voire de la planète, non, il faut tout changer. En fait l’écologie n’est qu’un  prétexte pour soumettre  le peuple  à un nouveau fondamentalisme, aussi totalitaire que pût l’être le stalinisme. La sacralisation de la planète, telle le culte suprême  de Robespierre, réclame que l’on transforme le pays en un vaste camp de rééducation. J’exagère à peine.

Wokisme vert.

Passe encore que les Jadot  & C° rejettent  le nucléaire  sans aucune concession : c’est un vieux ressort de leurs combats depuis toujours. Que ce soit irrationnel et absurde quand on veut décarbonner l’énergie et l’industrie, peu importe. Mais ce qui est dramatique et incompréhensible ce  sont les thèmes sociétaux qu’ils veulent  substituer à la réalité sociale : l’universalisme républicain est bafoué au nom du droit à la différence ; la méritocratie républicaine est condamnée et remplacée par la discrimination positive, porte d’entrée de la « cancel culture » ; la laïcité est piétinée pour permettre le  port du foulard islamique ; le progrès scientifique et l’innovation doivent être abandonnés et remplacés par le recours aux technologies « douces » (admirons l’euphémisme) et à la décroissance. Ainsi le wokisme serait notre sauveur.

Et la biologie ?

Il va bien falloir que les  adeptes  m’expliquent. Par exemple, pourquoi leurs théories fumeuses ne s’appliquent pas à l’être humain. Car cet « homme déconstruit », au genre indéterminé, contourne la vérité biologique  qui veut que les changements de sexe sont impossibles,  étant donné que chaque cellule de nos corps, à l’exception des cellules sanguines, contient  pour la vie le code de notre sexe de naissance. De même que pour la biologie, il ne peut exister de  père qui accouche, l’utérus masculin n’ayant pas plus de réalité que le pénis féminin. Va-t-on instituer un droit à l’aberration pour satisfaire les constructions purement verbales érigées en dogmes indiscutables des théoriciens du genre ? L’être humain mérite d’être respecté (sauvegardé) au même titre que les autres  espèces animales et que la nature et la planète !

Il y a pourtant de quoi faire !

Evidemment, les phénomènes cruciaux qui devraient préoccuper  les candidats tels que la lutte contre les communautarismes,  les  trafics d’armes  et de drogue dans les quartiers, comment combattre l’illettrisme et quelle éducation donner à nos enfants face aux écrans, au numérique et à l’intelligence artificielle, comment empêcher l’accroissement exponentiel de la dette ou encore quelle évolution de l’union européenne pour en renforcer la cohésion et mettre fin au dumping fiscal et social qu’elle permet trop  souvent…. Il y aurait encore cent sujets à évoquer, qui n’ont  rien à voir avec le réchauffement climatique et  que donc nos écolos ne cherchent pas à traiter. 

Le  candidat des Verts est planté en-dessous des 10% alors que la cause qu’il est censé défendre est dans toutes les têtes au point que tous les courants politiques ont un volet « écologie » dans leur projet. La vérité, c’est que l’écologie ne peut pas être un  projet politique global, elle ne peut pas être, à elle seule une politique. Y substituer un changement de société gauchiste sous couvert de sauvegarde de la planète ne peut que susciter méfiance et rejet. D’autant  plus que nous sommes en face d’un nouvel  obscurantisme fondé sur des dogmes qui ne peuvent être discutés. Rien d’étonnant alors à ce que la résistance s’installe contre ce « panécologisme » idéologique  qui veut faire table rase de ce que notre tradition républicaine a de plus précieux !

 


POURQUOI JE NE CROIS PAS EN MACRON

Macron planté

 

Il parait que plus de 20% des  électeurs de François Fillon soutiendraient encore  Macron.  C’est pour moi incompréhensible. Si la politique qu’il mène peut parfois  prendre une coloration de droite, celle-ci est diafane et  est largement contrebattue  par les  lois votées  par son  groupe  parlementaire  à l’assemblée nationale et par ses actes concrets. Il est habile dans sa communication  et a  compris que pour être réélu, il lui fallait  conquérir fragment par  fragment une société  éclatée, en arrosant méthodiquement chacun de chèques sans provision.

Double langage permanent.

Chez lui, la duplicité est fréquente : Il a fait un discours ferme  contre le séparatisme aux Mureaux mais il combat mollement le communautarisme en laissant voter, par  exemple,  un amendement permettant aux femmes  musulmanes de pratiquer le sport avec  leur voile ce que les fédérations sportives réprouvent, il demande  de renforcer Schengen pour pouvoir limiter l’immigration,  mais jamais la France n’a accueilli et régularisé  autant d’immigrés  depuis 2017, il dit soutenir  les forces  de l’ordre mais accepte d’enfiler un T-shirt « contre les violences  policières »  …  On retiendra que c’est sous quinquennat que la PMA pour toutes aura été votée, et que  les concessions au wokisme se sont multipliées comme en témoignent la loi qui  facilite le changement de nom patronymique, la circulaire sur  l’accueil des enfants transgenres à l’école,  et le projet porté par les jeunes  LRem de permettre le changement de genre à partir de 15 ans, la légalisation du cannabis et  de l’euthanasie, et  curieusement   des  propositions qui viennent contredire  le Président sur  la  chasse en préconisant la fin de la chasse à  courre et le lâcher de gibiers….

« Après moi le déluge. »

Dans un monde marqué par davantage de  concurrence et de contestation, la recherche de la compétitivité est la condition sine qua non pour ne pas subir la mondialisation mais  en tirer  parti. Dans ce contexte, les réformes structurelles sont les seuls moyens pour tenir son rang dans le concert des nations, comme nous  le montrent tous les pays qui  les ont réalisées en temps et  en heure. Depuis dix ans, notre pays est à la traîne, et le quinquennat qui se termine offre un bien maigre bilan. Les quelques réformes qui ont  été menées ont été le plus souvent mal conçues, mal vendues, mal menées,  inachevées  quand elles n’ont pas été purement et simplement abandonnées. L’immobilisme l’a emporté, et cela tient probablement à la nature ambivalente du macronisme et de son groupe parlementaire.  Que l’on ne vienne pas  me dire que c’est la crise des gilets jaunes qui les a freinées, c’est le pouvoir lui-même qui a allumé la mèche avec sa taxe carbone inconsidérée sur laquelle il a été  obligé de revenir  avec à la clé un chèque de dix milliards. Le  mandat se termine sur un  bilan financier catastrophique.  La  France  reste  le pays champion du monde de la taxe  et de l’impôt ;  les baisses ciblées sur quelques secteurs,  les entreprises et les  ménages à faibles revenus, ont été largement compensées par des taxes et impôts nouveaux, si bien que le niveau de prélèvements obligatoires après avoir légèrement diminué est revenu  à son même niveau. A noter que  la suppression de la taxe d’habitation, présentée comme un gain de pouvoir d’achat aura été la mesure  la plus imbécile qui soit en privant les collectivités d’une de leurs ressources principales,  portant atteinte à leur autonomie de gestion  et  à leurs investissements, mettant un  puissant frein à la construction des logements. Même les  cris de victoire sur la croissance et la compétitivité de l’économie  ne sont pas crédibles.  Le  solde de notre balance commerciale en témoigne avec  un déficit qui s’est  encore creusé en 2021 à 85 milliards  d’euros.  On nous dit que la  France est redevenue attractive,  c’est vrai, mais  ce que les étrangers viennent chercher chez nous avec leurs capitaux ce sont les avantages financiers créés par la flat taxe. Une bien faible part retombe sur le tissu  économique. Et puis, cerise sur le gâteau, c’est le gonflement de la dette à près de 3 000 milliards d’euros. Le « quoi qu’il  en coûte » est devenu « après moi le déluge ! » Nous nous sommes abstenus des efforts d’adaptation et de la discipline des équilibres intérieurs et extérieurs. Et au lieu de commencer à  revenir au bon sens, on essaie  de convaincre nos partenaires rigoristes européens de changer les règles pour que notre impéritie  devienne légitime et puisse continuer.

Une voix s’élève enfin…

Il va falloir  « redresser » le pays. Il faut régler évidemment les problèmes de l’immigration et de la  sécurité. Il est normal qu’à l’occasion de l’échéance présidentielle soient abordés les problèmes de société tels que laïcité, égalité homme-femme, etc…  Mais les grands problèmes économiques vont bouleverser notre pays s’ils ne sont pas traités. Et on ne pourra pas  faire l’impasse  dessus cette fois-ci.  En effet,  les délais de grâce dont la France a bénéficié jusqu’à maintenant basés sur les conditions monétaires permissives mises en place pendant la grande crise financière et prolongées avec la pandémie, vont s’achever  avec la remontée inéluctable  de l’inflation et  donc des taux d’intérêts, même si les banques centrales vont tout faire pour que ceci soit graduel.  Il n’empêche, le retour au principe de réalité va  être violent et tout particulièrement pour les pays qui auront abusé de l’endettement. Et c’est probablement sous pression qu’il faudra, à chaud, traiter les problèmes. Les problèmes économiques et sociaux que notre pays doit résoudre rapidement  s’imposent dans  le débat présidentiel afin qu’ensuite, ils puissent être  mis sur la table. Sans développer, pour ne pas allonger le développement, il s’agit du pouvoir d’achat, des inégalités de revenu et de patrimoine, en n’oubliant pas le rétablissement de l’égalité des chances, de la désindustrialisation qui se poursuit, de la réduction des déficits publics, des compétences qui se sont fortement affaiblies notamment dans les domaines scientifiques, de l’innovation et de la modernisation des entreprises qui évoluent trop  lentement, et enfin de la transition énergétique dont les effets ne doivent surtout pas être sous-estimés.

Pour l’instant, il n’y a qu’une candidature qui a décidé  de prendre le taureau par les cornes avec un programme  dense, structuré et financé, et qui se saisit de tous ces dossiers.  C’est  celle de Valérie Pécresse. Elle seule  propose des solutions crédibles, documentées, proportionnées,  étalées sur le quinquennat. On peut toujours en débattre, elles sont là pour ça.

Mais rien ne serait pire  de  croire à l’endettement infini préconisé par Amélie de Montchalin,  et  pratiqué par son maître ; ils sont comme  le  baron de Münchhausen qui s’élevait prétendument dans les airs en se tirant par les cheveux. Ils risquent d’y perdre leur tignasse et plus dure sera la chute !

Macron, non, merci, c’est sans moi !

Valérie Pécresse

 


LA CANDIDATE FACE AUX ABSTENTIONNISTES

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Et d’abord, qui sont-ils ces abstentionnistes ?

Ils présentent des profils variés. Ils ont en commun de ne plus s’intéresser à la vie politique et  la plupart n’hésitent pas à avouer leur ignorance des programmes des candidats. Ils affichent un scepticisme affirmé sur le rôle de la politique  « qui ne change rien pour eux » quel que soit le détenteur du pouvoir. Pourtant, dans bien des domaines de la vie, les citoyens s’activent au sein d’associations et savent se  mobiliser pour des causes. Cette usure du « politique » qui confine parfois au « tous pourris »  se  manifeste  essentiellement par l’abstention électorale et met  en cause le système démocratique. Elle se manifeste aussi par la désaffection pour les partis politiques traditionnels qui sont tous concernés.  Les gens n’ont plus de convictions et ont tendance à suivre des modes, avec la  montée de l’individualisme et le repli sur la sphère privée. Il ne faut pas  ignorer  pour autant la « contre démocratie » qui s’affirme de plus en plus dans la société, cette démocratie  des pouvoirs indirects disséminés dans le corps  social,  une démocratie de la défiance  organisée face  à la démocratie de la légitimité électorale, vulnérable au complotisme, et dont les  « réseaux sociaux » facilitent le déploiement. Elle est prompte à dénoncer avec ses lanceurs d’alerte et ses actions de surveillance, elle est capable d’organiser  des actions jusqu’à la violence pour empêcher ou sanctionner les représentants ou les gouvernants, organisant une souveraineté populaire qui se  manifeste par   le rejet ou le refus et rarement par l’adhésion, d’autant plus qu’elle ne participe aux élections légitimes.  On voit où mène cette « contre-démocratie » : elle  creuse le fossé entre la société civile et les institutions et peut dégénérer en « populisme destructeur ». On l’a  vue en action à Notre-Dame des Landes, bafouant toutes les procédures démocratiques institutionnelles et obtenant satisfaction  par la défaillance du pouvoir exécutif. La campagne électorale témoigne de ces méthodes par bien des aspects.

Une candidate brillante et compétente.

Face à eux, Valérie Pécresse, répondant aux questions des deux journalistes, déploie son  programme et avec talent, argumente chacune de ses propositions. On ne peut faire plus précis et plus concret. Elle n’hésite pas à expliquer ses évolutions sur certains sujets, comme le « mariage pour tous » quitte à ne  pas plaire à son interlocutrice. Elle affiche ses convictions avec franchise, elle sait ce qu’elle veut et où elle veut aller. Peut-on la croire ? Elle a son passé d’élue en charge de la Région Ile-de-France et les ministères qu’elle a occupés pour plaider sa capacité à faire. Elle a la réputation de tenir ses promesses et de « bosser » ses dossiers. Elle démontre qu’elle a la carrure pour occuper le  poste qu’elle convoite.  Que faut-il de plus ? Normalement, même si  on ne la connaissait pas  avant l’émission, il y avait là de quoi convaincre les plus sceptiques. Mais la distance entre la candidate et les électeurs ou électrices présents  est peut-être trop grande : les sujets sont nombreux, les chiffrages forcément  complexes, les problématiques multiples… et s’avèrent difficiles d’accès pour des béotiens.  Alors on lui reconnaîtra de la sincérité  sans pouvoir rétablir une forme de confiance. On perçoit d’ailleurs dans certaines réponses, la présence de cette contre-société quand on conteste par exemple le montant des indemnités des parlementaires. Et probablement le programme de Valérie Pécresse, qui propose de moderniser la France par une avalanche de réformes, a-t-il du mal à être  compris par  un auditoire qui ne connaît vraisemblablement pas la réalité des institutions et de leur empilage.  

Alors, mission impossible ?

L’exercice est d’autant plus compliqué que  c’est une candidate qui se veut « responsable ». D’autres convaincront peut-être avec des arguments démagogiques et populistes, mais finalement irréalisables.  Le  jeu de la séduction est d’autant  plus compliqué quand on est convaincu que la politique,  c’est avant tout l’art du possible.  La démocratie réclame de la part de ceux qui sont appelés à voter, un effort. Elle est une conquête inestimable pour laquelle des femmes et des hommes sont morts. Il n’est pas  anodin de le rappeler. Il est probablement possible d’améliorer les institutions de la Vème république, encore faut-il croire, avant, à la valeur de la démocratie représentative. Toutes les autres formes, comme le tirage au sort, ne sont que des ersatz pour démagogue en mal de pouvoir ou de simulacre pour imposer ses vues. Finalement, ce format d’émission est peut-être plus nuisible qu’utile au rétablissement d’une citoyenneté comprise et assumée.

J'en tire trois conclusions :

L'abstention est fille de la paresse intellectuelle ;

Le dénigrement des  partis politiques constitue un affaiblissement de la démocratie, car sans eux, elle ne peut  pas vivre. On l'a vu avec le mouvement des gilets jaunes;

Vivre la démocratie, c'est d'abord avoir une opinion pour ensuite se forger des convictions. 

 


6,55957 = 1

Euro

 

Non, ce n’est pas une énigme, c’est le taux de conversion du Franc en euro.  C’était il y a vingt ans. Tout était prêt ce 31 décembre 2001 pour la grande bascule du franc à l'euro. Les distributeurs bien remplis et les commerçants équipés, au petit matin du 1er janvier, après une nuit de fête, les Français découvrent les billets «aux grandes portes et aux petits ponts». Pour comprendre le soulagement du gouvernement ce 1er janvier 2002, il faut se souvenir de l'ampleur logistique de l'opération : 550 milliards de billets et 7 milliards de pièces distribués aux commerçants et aux banques soit 10 billets et 110 pièces par Français. L'euro est la monnaie scripturale en Europe depuis le 1er janvier 1999 pour onze pays d'Europe mais la nouvelle monnaie est encore abstraite pour les achats quotidiens. Le 1er janvier 2002 elle devient concrète et les prix sont affichés dans les deux monnaies, mais « l'arrondi » fait des siennes. Plusieurs professions expliquent préférer des chiffres ronds pour ne pas avoir à se casser la tête à rendre la monnaie. L'autre angoisse du consommateur est de commettre des erreurs dans ses achats. Un euro vaut 6,55957 francs. La calculette convertisseuse fleurit  un peu partout. Il nous faudra toutefois quelques mois d'apprentissage pour afiner notre intuition des prix. En février, quand le franc disparaît définitivement, 97% des paiements en espèces se font en euros. Les Français ont adopté la nouvelle monnaie sans heurts. 

L’euro n’a pas favorisé la hausse  des prix.

L'accusation qui est faite à cette nouvelle monnaie de contribuer à l'envolée des prix n'est certes pas nouvelle ni spécifiquement française. La réputation «inflationniste» de l'euro date des années de passage 2002-2003 lorsque les étiquettes en francs se sont établies dans une unité supérieure pour les « arrondis », mais au total les experts concluent « à un impact modéré du passage à l'euro, de l'ordre de 0,1% à 0,2% sur l'ensemble des prix ». D’ailleurs sur la période certaines augmentations n'ont rien à voir avec l'euro  mais plutôt avec  le contexte géo-économique. Cependant, il faut avoir quelques paramètres en tête  avant de faire des comparaisons.  Par exemple, depuis la création de l'euro en 1999, l'indice d'ensemble des prix à la consommation de l'Insee accuse une augmentation de 34,5% ; il convient d'avoir en mémoire cette hausse générale quand on veut comparer le prix de la baguette de pain en euros à ce qu'il était en francs à l’époque. La baguette à un franc, c’était sous Giscard. Elle approchait les 6 Francs en 2002.  Son enchérissement a été « de 1,9% par an, ce qui est un peu plus rapide que l'inflation d'ensemble, mais sans rupture par rapport à la décennie précédant le passage à l'euro », constatait l'Insee en 2017 au moment des quinze ans de l'euro, disculpant ainsi les boulangers. Autrement dit, les Français se trompent de combat lorsqu'ils accusent l'euro d'avoir alimenté des hausses de prix qui viendraient amputer leur pouvoir d'achat. Leurs malheurs procèdent plutôt d'une insuffisance de revenus et d'activité productive, spécificités  nationales.

La stabilité de la monnaie.

L'économie et la société françaises n'ont jamais connu une telle période de stabilité des prix depuis la première guerre mondiale. La stabilisation de l'inflation qui avait prévalu durant la phase préparatoire  – condition préalable à la monnaie unique figurant dans le traité de Maastricht de 1992 –  s'est accentuée avec l'institution de l'euro. Depuis 2002, l'indice des prix à la consommation a augmenté de 1,4% l'an en moyenne en France selon les chiffres de l'Insee, ce qui nous situe complètement dans la norme européenne. Voilà un bilan positif et sans équivoque.  Mais cette stabilité n’a pas eu les mêmes effets pour les différents pays de la zone. Oublions le faux procès d'un euro « fauteur d'inflation» que nos concitoyens paraissent toujours prêts à instruire au lieu de regarder les erreurs franco-françaises de politiques économiques commises depuis un quart de siècle. En effet, après l'Italie, la France est le pays où l'euro a entraîné le déclin le plus important. Si on prend en compte l'ensemble de l'économie et sa prospérité, le Centre de Politique Européenne (CEP, Center of European policy), un think-tank basé à Bruxelles, dressant le bilan de vingt ans de la monnaie unique, a établi que l'Allemagne et les Pays-Bas avaient été les deux grands gagnants, alors que la France et l'Italie figurent comme les deux perdants les plus importants. Le CEP a ainsi calculé que chaque Allemand avait gagné 23 116 euros supplémentaires en vingt ans, toutes choses égales par ailleurs, grâce à l'instauration de la monnaie unique, quand le Français en avait perdu 55 996. Cette évolution montre que la France n'a pas encore trouvé le moyen de renforcer sa compétitivité au sein de la zone euro. Quand Edmond Alphandéry a écrit « Sous le soleil de l’euro », il ne pensait pas que les Français privilégieraient la « chaise longue ». Et le quinquennat Macron, c’est cinq ans de plus de perdus malgré quelques petits correctifs, largement insuffisants.

L’attachement à la monnaie commune.

Si à l’abri de la stabilité de l’euro, la France a joué la carte de la cigale, avec l’accumulation d’une dette monstrueuse, jusque là à bon compte grâce à la  monnaie unique, on peut imaginer le nombre de dévaluations du Franc que nous aurions connues pendant la même période. Néanmoins, trois Français sur quatre (74%) estiment que «l’euro est une bonne chose pour l’Union européenne». Un soutien largement majoritaire, mais parmi les plus tièdes de la zone euro, puisque seuls les Italiens (72%) et les Luxembourgeois (67%) sont moins nombreux à être satisfaits. Et lorsque l’Eurobaromètre leur demande si la monnaie unique est bonne pour leur pays (et non pas l’Europe dans son ensemble), les Français ne sont plus que 66% à répondre positivement. On comprend pourquoi, sauf qu’ils ont tendance à mettre sur le compte de l’Union le résultat d’erreurs nationales magistrales comme  les 35 heures et la désindustrialisation. Quoi qu’il en soit, personne n’est prêt à abandonner l’euro. Marine Le Pen a renoncé depuis 2017 au «Frexit», tandis qu’Éric Zemmour, discret sur le sujet, juge qu’entrer dans l’euro était une erreur mais qu’en sortir serait pire. L’ancrage dans la monnaie unique semble donc de plus en plus irréversible. Et c’est tant mieux. D'autant plus qu'elle est devenue la deuxième monnaie de réserve derrière le dollar sur  le  marché mondial.

Vingt ans après l’arrivée des espèces, Christine Lagarde, la patronne de la BCE, espère rapprocher les Européens de leur monnaie en remplaçant dans les prochaines années, les froides portes et fenêtres décorant les billets par les visages de personnalités transfrontières. La BCE concocte aussi la prochaine étape : l’euro numérique. Un moyen de paiement virtuel qui facilitera les transactions et doit faire pièce aux cryptomonnaies privées. De quoi pérenniser définitivement la monnaie unique !

 


UNE BELLE CROISSANCE MAIS ARTIFICIELLE !

Croissance économique

 

La macronie est en transe et les commentateurs reprennent leurs éléments de langage  sans analyser en profondeur. Le cocorico  est trop tonitruant pour être honnête. Certes le  chiffre est incontestable : la croissance de la France a atteint 7% en 2021. Du jamais vu depuis  70 ans est-il important d’ajouter, pour un exploit … qui n’en est pas un !  Explications .

Ce chiffre est spectaculaire mais il vient après une chute de croissance tout aussi spectaculaire : -8% en 2020. Une bonne part de cette croissance est due à un simple rattrapage dont l'ampleur est le reflet de l'ampleur de l'arrêt de l'économie imposée par la  pandémie et le confinement du printemps 2020.  Il est utile de rappeler qu’il ne s’agissait pas d’une crise économique. Mais au-delà de l'effet massif du rattrapage, il y a aussi la croissance alimentée par les liquidités des banques centrales et les aides des gouvernements, et en la matière, la France a été la plus prodigue. Le cumul de ces trois moteurs : le rattrapage, l'argent magique et les aides gouvernementales a fait exploser la croissance en 2021. C’est le contraire qui aurait été étonnant.

Après les célébrations, venons-en aux prévisions pour 2022. Déjà, il faut préciser que la situation n’est pas revenue à la normale, d’une part parce que la pandémie n’est pas terminée, d’autre part parce que les dysfonctionnements qu’elle a créés ne sont pas entièrement résorbés. En toute logique, après l’effet rebond, le FMI l'a redit récemment en baissant ses prévisions : la croissance va ralentir. L'effet rattrapage va s'essouffler, l'argent magique va moins couler à flots, les aides vont se réduire puis s’arrêter, sauf en France parce qu'on a les élections, car plus rien ne les justifie. D’ailleurs on voit bien que Macron essaie d’acheter son élection, en arrosant segment par segment la population française.

Donc, un ralentissement s’annonce, mais avec des taux qui vont rester assez élevés encore cette année. Rappelez-vous qu'avant la crise sanitaire, nous parlions d'un monde à croissance nulle. On attend encore 3,8% de croissance aux États-Unis en 2022, 5,3% en Chine, 3,9% en zone euro et 3,9% en France. Il faudra probablement attendre 2024 pour retrouver des taux de croissance d'avant crise sanitaire. Cependant deux menaces pèsent sur ces prévisions : l’inflation qui risque de s’avérer plus durable que prévue et jouer les « trouble-fête », et l’explosion des bulles boursières, dont une mega qui donne des sueurs froides à Wall-Street,  sans parler de la « roulette russe » qui risque d’enflammer le monde aux  portes de l’Europe.

En attendant, il y a des chiffres qui permettent de relativiser l’enrichissement de la France par la croissance de son PIB : 7% génèrent une  augmentation d’environ 150 milliards d’euros (PIB : 2 437 milliards en 2019, 2 302 milliards en 2020, 2 445 milliards en 2021), pour un déficit du budget de l’Etat de 170 milliards en 2021, et près de 80 milliards de déficit de notre balance commerciale, sans parler des comptes sociaux. On voit alors que les 150 milliards ont été acquis au prix fort, celui d’un trou de 100 milliards d’euros.  Voilà pourquoi, depuis dix ans le PIB augmente (sauf en 2020) mais les  Français sont de plus en plus pauvres, comme le constate Agnès Verdier-Molinié. Et en même temps, la dette atteint des sommets à 115% du PIB, avec près de 2 700 milliards. 

Il s’agit bien d’une croissance artificielle qui s'enfonce un peu plus chaque année dans les sables mouvants de la dette ! 

Il devient urgent de changer de modèle.

 






ENERGIE : CASTEX ARROSE LE SABLE !

Etat providence

Comme dirait l’autre, « ça coûte rien puisque c’est  l’Etat qui paie ». En attendant, c’est  le cochon de payant qu’est l’usager qui passe à la caisse chaque fois qu’il va à la pompe, et la mesure qui consiste à augmenter de 10% le barème de l’indemnité kilométrique, que notre Premier Sinistre (dixit Coluche) propose, sans être gratuite (autour de 400 millions), ne répond pas au sujet. Ce dont les ménages ont besoin c’est de conserver leur  pouvoir d’achat aujourd’hui, car les  fins de mois deviennent difficiles. L’augmentation du barème n’apporte pas cette réponse immédiate. Et d’ailleurs, il y aurait beaucoup à dire sur la cohérence du ciblage ainsi opéré. Les bénéficiaires seront les gros rouleurs, notamment ceux qui doivent effectuer un long trajet en voiture pour aller travailler ; mais d’un point de vue écologique, cette  disposition incite à rester à l’essence, en contradiction avec les aides à la conversion électrique. En outre, à nombre de kilomètres identiques, la baisse d’impôt sur le revenu sera d’autant plus élevée que le contribuable est assujetti à une tranche élevée : curieux effet anti-redistributif.

Rappelons que cette aide  vient  à la suite d’un train qui s’allonge à mesure que le prix de l’énergie augmente : chèque énergie de 100 € en septembre (600 millions), indemnité  inflation du même montant, accordée aux personnes gagnant moins de 2 000 € (3,8 milliards), gel du tarif du gaz  et bouclier tarifaire limitant celui de l’électricité (8 milliards pour l’Etat et autant pour EDF détenu à 84% par l’Etat). Le tout à crédit, évidemment,  puisque l’Etat n’a pas la queue d’un. Mais surtout, ça n’apporte pas de solution pérenne à la baisse du pouvoir d’achat.  Comme il semble bien que le recul des cours mondiaux de l’énergie n’est pas pour demain, en raison du contexte international, conflit avec la Russie, flux d’approvisionnements perturbés, …  la campagne électorale  poussant à « agir »,  le gouvernement pourrait bien nous sortir de son chapeau une nouvelle aide d’ici avril. Tant que l’élection ne sera pas passée, l’exécutif se croira obligé d’arroser le  sable pour faire croire qu’il fait quelque chose. C’est prendre un peu les électeurs pour des benêts. Et plus le sable aura été arrosé, plus il sera difficile au prochain président de fermer le robinet.

En même  temps, la  fin de l’année a été particulièrement lucrative pour les caisses de l’Etat.  L’accélération de la croissance a drainé une quinzaine de milliards d’euros de recettes supplémentaires : cinq milliards sur les ménages et 10 milliards sur l’impôt sur les sociétés. Grâce, notamment, au dynamisme de la TVA dont une partie est redistribuée aux collectivités, les recettes des régions devraient bondir d’un peu plus de 800 millions d’euros cette année, d’un peu moins de 800 millions pour les départements et de 400 millions d’euros pour les intercommunalités. A cela s’ajoute une revalorisation exceptionnelle de 3,4 % des valeurs cadastrales votée dans le projet de loi de finances pour 2022. Ces valeurs servent de base de calcul à la taxe foncière et à la taxe d’habitation (qui continue d’exister). Cette hausse, inédite depuis 1989, rapportera aux communes et aux intercommunalités plus d’un milliard d’euros supplémentaires. Si elle devrait permettre aux collectivités de reconstituer un peu leur épargne brute, nécessaire à l’investissement, et de faire face, en partie à la hausse des coûts de l’énergie, elle n’empêchera  pas pour autant une répercussion à la hausse sur les taxes foncière et  d’habitation,  d’autant plus que le gâteau sera entamé par une baisse de 4% de la CVAE (ex taxe professionnelle). Vous m’avez compris, ces bonnes nouvelles n’en sont pas forcément pour tout le monde et les ménages devront comme toujours mettre la main au porte-monnaie.

On n’est plus à une contradiction près. On attend même avec  une certaine curiosité la prochaine aide. Et v'lan, voilà une aide de plus qui tombe à l'instant où j'écris : une aide exceptionnelle pour les travailleurs indépendants ! 

C'est Noël jusqu'en avril !

 

 


IL N’Y A QU’UNE DROITE !

Pécresse bras levés

 

Ma droite,  c’est celle que l’on appelle généralement la « droite républicaine ». Elle est représentée par le parti  « Les Républicains » auquel on adjoint les partis centristes d’Hervé Morin et de Jean-Christophe Lagarde. Le « Rassemblement National » de Marine Le Pen et « Reconquête » d’Eric Zemmour, créé récemment, sont des partis d’extrême-droite. Même assagi,  le discours de Marine Le Pen reste un discours  populiste  et Eric Zemmour n’a rien à lui envier.

Ma droite  ne peut pas se reconnaître dans le Rassemblement national, héritier du Front national. Par son histoire et son mode de fonctionnement centralisé, les  thématiques privilégiées et le programme économique, il s’apparente encore, pour moi, à la famille des partis totalitaires. Allez donc contredire celle qui est aux commandes et  essayez donc de la déloger de sa place : le bureau politique y fonctionne comme un « politbureau » et on a vu que la direction n’hésitait pas à procéder à des « purges ». Des Bruno Mégret ou Florian Philippot en savent quelque chose. Un parti populiste se moque totalement de la faisabilité de ce qu'il propose, puisque son fonds de commerce est de recueillir les voix contestataires et de leur faire croire qu'en « renversant la table » on va tout régler en quelques semaines. Même « dédiabolisé », le RN est un parti qui prospère dans la contestation  et est capable de  mettre en avant des orateurs brillants à la dialectique efficace, mais qui manquerait des ressources humaines nécessaires en cas de prise du pouvoir. Et puis on ne tarderait pas à vérifier le dicton « chassez le naturel, il revient au galop ». Le risque est toujours là !

Ma droite ne peut pas non plus se retrouver dans « Reconquête » d’Eric Zemmour.  Le chroniqueur de télévision peut faire des constats que tout le monde peut partager, mais sa radicalité, ses outrances pour attirer la lumière n’en font pas un homme d’Etat. Il a fait le choix de construire sa candidature en reprenant in extenso la doctrine de l'extrême droite française imaginée à la fin du XIXe siècle par Charles Maurras, Léon Daudet et Édouard Drumont.  Sa vision politique est très sombre et si sa thématique  principale c’est de « sauver la France », on a du mal à y entrevoir « les lendemains qui chantent ». Et puis, cet homme qui n’a jamais été élu, qui n’a jamais exercé la moindre fonction élective, est-il en capacité d’exercer le pouvoir suprême ? Vous le verriez chef des armées ? Il lui manque la stature présidentielle qui ne se décrète pas. Éric Zemmour ne pourra pas gagner l'élection présidentielle parce qu'une majorité de Français n'ont pas du tout envie de l'offre de confrontation systématique et passéiste qu'il incarne. D’ailleurs il fait peur à 2/3 d’entre eux. On cherche avec qui il gouvernerait et les quelques recrues, transfuges  de partis où ils étaient en mal de pouvoir, et qui le marquent un peu plus à l’extrême-droite,  n’offrent pas un substrat suffisant pour imaginer un gouvernement crédible. Sa manière de lire l’Histoire et de revendiquer une filiation gaulliste ne permettent pas d’identifier clairement sa conception de la démocratie. Conservateur, certes, mais républicain: à voir. Beaucoup de ses annonces le renvoient au populisme.

Ma droite se reconnaît pleinement dans la candidature de Valérie Pécresse. Les Français habitués de la démocratie et du suffrage universel percevront la profondeur et la force de sa personnalité et feront la différence. Elle appartient à une famille politique qui offre toutes les garanties en matière de respect de la démocratie et des valeurs républicaines et elle incarne une droite moderne, celle qui correspond très exactement aux attentes d'une majorité de Français en 2022, avec le juste équilibre entre le rétablissement indispensable de l'autorité et une véritable politique de progrès. L'Autorité, c'est-à-dire toutes les fonctions régaliennes de sécurité, de justice, de contrôle de l’immigration, d’éducation,  et qui est aujourd'hui gravement défaillante et constitue certainement l'un des grands échecs du quinquennat. Dans le pays profond, il y a le sentiment que la France n'est plus tenue, que l'équilibre entre les droits et les devoirs est rompu et que le roi règne mais ne gouverne pas. Le Progrès, c'est le deuxième pilier, progrès économique, social, scientifique et environnemental… Mais une politique de progrès n'a de force que si les réformes structurelles sont mises en œuvre. Valérie Pécresse, a déjà montré que la notion d’efficacité et l’obligation de résultats ne sont pas dans les mots, mais dans les actes. Le faire. En garantie, elle apporte la légitimité d’une présidence d’une grande région où elle a fait la preuve de sa fiabilité, ce qui renforce son degré de crédibilité. Elle a l’expérience du pouvoir et de l’administration du pays. Elle sait rassembler  comme on le voit en Ile-de-France où elle pilote une majorité diverse mais soudée. De plus, elle est entourée d'une équipe de personnes  expérimentées de toutes les générations et de toutes origines qui se préparent à prendre la relève. Alors oui, elle a toutes les qualités  pour faire une Présidente de la République  au service de tous les Français, alliant sobriété de comportement et cohérence.  Elle ne brutalise pas, elle ne bouscule pas, elle est paisible et ferme, elle a la détermination de la volonté tout en développant un charme sage. Quand certains effraient, elle, elle rassure.

Ce serait un formidable symbole que les Français élisent pour la première fois une femme à la Présidence de la République. Un symbole pour la France, l’Europe et le monde.

 


L’ETAU DES TAUX DANS LA CAMPAGNE !

étau des taux

On y est ! 

Le passage du négatif  au positif du taux des obligations d’Etat allemandes,  qui est la référence pour  toute la zone euro, marque un moment clé : le retour  à la normale, et même un peu plus, puisque les taux à 10 ans vont sans doute aller au-delà de ce qu’ils étaient.  C’est le début des ennuis pour  les Etats  surendettés comme la France. Les entreprises et les ménages, dont la dette est souvent à taux fixes, n’auront à souffrir de la remontée des taux que très progressivement. En revanche, les Etats qui ont vu s’alourdir massivement leur dette à cause de la crise vont prendre de plein fouet la hausse des taux.  La  France est aux premières loges, ayant été la plus dépensière et donc  la plus emprunteuse auprès de la BCE. Et elle reste le pays de la zone qui émet le plus de dettes en volume chaque année sur les marchés.

Le mur du pacte de stabilité.

Les gouvernements et les banques centrales ont ouvert une voie qu'il va être difficile de refermer. Ces banques centrales qui, même avec des taux d'inflation supérieurs à 4%, veulent tenter de maintenir des taux bas le plus longtemps possible. Ce qui n’empêche pas la France de vouloir qu'on oublie totalement jusqu'au souvenir les limites européennes de déficit public. Pourtant, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, qui sent déjà le vent du boulet prend les devants. Ainsi, il a chiffré l'impact d'une hausse d'un point de pourcentage des taux d'intérêt sur les finances publiques françaises : cela coûtera au contribuable la bagatelle de 39 milliards d'euros par an au bout de dix ans ! Une bagatelle ! Cela représente rien de moins que l'équivalent du budget de la Défense. C’est bien pourquoi Emmanuel Macron n’a pas évoqué le sujet à l’occasion de son discours de Strasbourg, ce  qui ne l’empêche pas de manoeuvrer en coulisse pour tenter d'obtenir de l'Allemagne un assouplissement du Pacte européen de stabilité.

La rigueur budgétaire s’imposera « quoi qu’il arrive » !

Il faut que le chef de l’Etat ait en tête, ainsi que tous les autres candidats, qu’une « simple stabilisation » de la dette française n'est pas tenable, comme les en avertit le même Villeroy de Galhau. Car miser sur la seule croissance ou compter sur la stabilité des dépenses publiques ne suffira pas à réduire l'endettement français. Il faudra réformer en profondeur l'Etat et les collectivités. Une tâche d’autant  plus compliquée que le resserrement de la  politique monétaire réduira  les marges de manœuvre. Car, ce qu’il faut savoir, c’est que la dynamique actuelle des taux ne concerne pas que l'Allemagne. La dette de marché européenne n'a pas résisté à la vague de hausse qui touche l'ensemble des taux dans le monde. A 0,40 %, le taux à 10 ans français a retrouvé ses niveaux d'avril 2019. Aux Etats-Unis, le rendement des Bons du Trésor à 10 ans est passé de 0,90 % à 1,50 % en 2021, et il approche désormais 1,90 %. Les investisseurs estiment que la pandémie s'essouffle et augmentent leurs attentes en termes de rémunération. L'inflation continue pour sa part de grimper, avant la décrue attendue. En décembre, elle a atteint 7 % sur un an aux Etats-Unis - un plus haut depuis 1982 - et 5 % en Europe, ce qui pousse les banques centrales à durcir leur politique monétaire. Outre-Atlantique, la Réserve fédérale est en train de mettre fin à ses achats d'actifs et pourrait procéder dès mars à une première hausse de taux - probablement suivie de deux ou trois autres tours de vis cette année. Inéluctablement la BCE sera obligée de suivre sauf à voir l’euro se déprécier. D’ailleurs elle va arrêter son programme « urgence pandémie », privant le marché obligataire d'un soutien non négligeable. La normalisation des taux d'emprunt est donc entrée dans une nouvelle phase. Ce n’est pas une bonne nouvelle pour les pays de la zone euro qui vont devoir lever près de 1 200 milliards d’euros cette année. Le principal risque pour ces pays est de voir leurs taux nationaux s'écarter fortement des taux allemands, avec pour conséquence un regain d’intérêt pour ces derniers, délaissant les autres qui se retrouveraient alors en grande difficultés, la  BCE réduisant elle-même ses achats. De quoi faire grimper un  peu plus les taux. Cette  hypothèse est le scénario du pire. Mais ne vaut-il pas mieux l’avoir en tête ?

En effet, les candidats à la présidentielle prennent soin d'éluder le débat de la réduction du train de vie de l'Etat et de l'assainissement des finances publiques, à l’exception de Valérie Pécresse. Pire, la plupart parlent au contraire de dépenses supplémentaires ! La palme revient à Mélenchon qui ne veut même pas  entendre parler de la dette, ce qui est complètement irresponsable. Nous allons devoir vivre le  trimestre  qui vient avec l’œil sur le thermomètre économique : inflation, intérêts de  la dette, niveau de la dépense publique… Et selon l’évolution, revoir les programmes, sauf à vendre des promesses… verbales !

 


DRÔLE DE BILAN !

Bout du rouleau

 

L’incroyable Le Maire !

Aveuglement ou déni ? Ou les deux ?  Notre Ministre des Finances, grand maître de la dépense n’en démord pas, « la France n’est pas en déclin, et ceux qui en ressassent le refrain en sont les premiers  promoteurs », clame-t-il.  Il s’appuie sur les performances actuelles de l’économie  avec une croissance en 2021 de 6,2% (chiffre record depuis de nombreuses années) et une prévision de 4% (très optimiste) pour 2022. Il promet même que le surplus de recettes fiscales sera affecté à la réduction du déficit qui sera inférieur à 8% (!!!).  On serait tenté de dire « encore heureux ! ». Il vante aussi les  mesures  prises par  l’Etat pour garantir le pouvoir d’achat comme le chèque énergie, les 100 euros d’augmentation de la prime d’activité, la baisse de 5 milliards des premières tranches de l’impôt sur le revenu, la suppression de la taxe d’habitation (qui reste à charge de l’Etat)…. Et  de se vanter d’avoir remis de l’ordre dans les comptes, tout en baissant la pression fiscale de 50 milliards d’euros en cinq ans. Sauf qu’en même temps, il annonce des reports coûteux comme le remboursement des PGE repoussé à la fin de l’année, de nouvelles mesures ciblées pour soutenir les  secteurs impactés par le Covid, et le blocage des prix du gaz et de l’électricité qui n’est  pas gratuit…  Il faut bien que le  « marié soit beau »  en avril. Tout cela contribue  aussi à manipuler le chiffre de l’inflation à la baisse comme le  démontre Jean-Pierre Robin dans le Figaro. Alors bien sûr, il y a quelques rayons de soleil, comme les levées de fonds des « licornes » qui ont battu un record cette année  et l’attractivité  grâce à la flat taxe sur les revenus boursiers ce qui attire les capitaux étrangers. C’est l’arbre qui cache la forêt de l’absence de capitaux français. Mais notre argentier ne voit pas qu’i l a bâti sur du sable et qu’il a inventé l’économie du recyclage  de l’argent public en un véritable  cercle vicieux : impôts + dette – financement des entreprises et des ménages, avec à chaque cycle, le creusement du trou. Illustration : déficit de l’Etat de près de 200 milliards d’euros, déficit du commerce extérieur de 80 milliards, pour générer, avec 6% de croissance une augmentation du PIB de 140 milliards d’euros. Résultat : un trou de 140 milliards. Cherchez l’erreur !  

La réalité des  chiffres.

Elle nous est donnée par l’Ifrap. Et les chiffres parlent d’eux-mêmes. Et ils sont incontestables. La croissance est dopée à la dépense  publique, financée  à crédit par de la dette. Elle n’est pas pérenne  puisque peu fondée sur de l’investissement. La France s’est plus endettée que ses voisins en raison, notamment, de sa désindustrialisation massive qui fait que toute croissance aggrave le déficit des échanges extérieurs parce que notre appareil productif ne répond ni aux attentes  de ses consommateurs ni à la demande internationale. Quant aux impôts, s’ils ont baissé pour certains contribuables et surtout pour les entreprises, cette situation ne sera pas tenable longtemps sans réforme de fond de la dépense publique, avec 700 milliards d’euros de dette en plus en cinq ans. Le véritable palmarès est  catastrophique : 23ème rang mondial pour la richesse par  habitants 39 030€, loin derrière l’Allemagne à 46 208€, et seuls l’Espagne, l’Italie et le Portugal parmi les 11 fondateurs de la zone euro, sont derrière nous ; 2 950 milliards d’€ de dette, un chiffre énorme, 44 000€  par Français, plus que le double de 2012 (20 000€), et aucun autre pays de la zone euro n’a connu une telle  progression au point que Bruno Le Maire considère que les critères communautaires sont devenus obsolètes,  car évidemment, quand la température n’est pas bonne, il est préférable de casser le thermomètre ; 1 460 milliards d’€ de dépenses publiques  en 2021, et en la matière Macron n’a tenu aucune de ses  promesses, même en tenant compte de la crise sanitaire, parce qu’aucune réforme suffisante, à commencer par celle des retraites, n’a été menée pour endiguer le torrent, et en 2021 elles pèsent pour 60,7% du PIB, loin des 50% promis en 2017 pour 2022 ; avec 1 126 milliards de prélèvements obligatoires, notre pays reste champion du monde du nombre d’impôts, taxes, contributions et cotisations,  et même si Le Maire a baissé des impôts, rien qu’en 2019, cinq nouvelles taxes ont été créées, et la France a deux fois plus d’impôts et catégories d’impôts que l’Allemagne (196 contre  84) pendant que notre système applique systématiquement plus de prélèvements dans chaque catégorie ; le gouffre, ce sont les 800 milliards d’€ de dépenses sociales :  570 milliards  pour la sécu, 49 milliards pour le chômage, 75 milliards de retraites complémentaires, 10 milliards  pour les  adultes handicapés, 10 milliards de primes d’activités, 11 milliards de RSA… et pourtant la pauvreté est toujours là avec toujours plus de sdf et de sans abris et bien que l’Etat, en 2020, ait consacré 32% de son PIB à ces dépenses  contre 19,9% en moyenne dans l’OCDE ; enfin, un dernier chiffre, les 82 milliards d’€ de déficit commercial, en 2020, pendant que l’Allemagne réalise 183 milliards d’excédent ! qui se traduit par  un constat consternant que les produits français intéressent moins, y compris  dans les pays comparables de l’Union ce qui fait que nous importons beaucoup plus d’Allemagne que de Chine, et plus grave, la France n’assure plus son autonomie alimentaire.  Après tout cela, il est difficile de ne  pas parler de déclassement.

Le défi budgétaire.

Pour stabiliser la dette à l’horizon 2027 et faire refluer le déficit public à 3% du PIB, il faudra un programme massif d’économies, de l’ordre de 70 milliards d’euros, selon les  calculs de l’Institut Montaigne, nous prévient le journal Les Echos. Et un tel plan apparaît comme très difficile à mettre en œuvre, le mot impossible n’est pas dit, mais pensé très fortement. D’autant plus que de nombreux paramètres mettront la  pression à la hausse telle la hausse des salaires qui rendra compliqué le maintien du gel d’indice des fonctionnaires, ou encore l’inflation qui  entraînera inéluctablement la hausse des taux de  la dette, sans parler du coût de la transition écologique et de la nécessité de renforcer certains services publics… Cela rend la marche pour réduire  les dépenses bien plus haute qu’elle ne l’était quand « les planètes étaient alignées ». Or il faudrait au moins économiser 15 milliards d’€ par an : la réforme des retraites, évidemment, une limite à  2,5% de la hausse des dépenses d’assurance-maladie en améliorant l’efficacité du système, la réduction des effectifs de l’Etat…  des paramètres difficiles à tenir, surtout si dans le même temps  on veut baisser la fiscalité.

Seul le programme de Valérie Pécresse semble à la hauteur du défi, et il est aussi le seul  à annoncer la couleur. En plus de la réforme des retraites avec allongement du temps de travail mise en œuvre immédiatement, il faudra réaliser le non-remplacement sur cinq ans des 200 000 fonctionnaires administrants qu’il prévoit et faire rentrer les 15 milliards de fraude fiscale pour espérer atteindre l’objectif, tout en assumant 34 milliards d’€ de dépenses nouvelles, notamment les 50 000 agents supplémentaires déployés dans l’éducation, la santé et la sécurité. En matière d’économies, la droite a prouvé dans les Régions qu’elle savait faire tout en améliorant le service public.  Mais il serait naïf de penser que cela se fera comme une promenade de santé.  Il faudra aussi compter avec les capacités de nuisances de ceux qui savent paralyser le pays pour défendre leurs intérêts catégoriels. Une chose est certaine : il faudra un courage  et une volonté politique sans failles !


MACRON LACHE SES ROQUETS

Pecresse-candidate-droite-presidentielle 2022

 

Le coup de tonnerre.

Décembre 2021. 52/48, le verdict est tombé, un premier sondage donne Valérie Pécresse  gagnante au second tour face à Emmanuel Macron. Ce n’était qu’un sondage, mais il a résonné à l’Elysée comme un coup de tonnerre. Et dans l’opinion l’idée que « c’est donc possible ». Et le « Président-sortant-pas-encore-candidat » de lâcher ses roquets qui se sont mis à aboyer de toutes leurs forces contre  celle qu’on a déjà surnommé « la tigresse ». Et tout y passe, jugements péremptoires, accusations douteuses et attributs sans fondements, en se gardant bien d’argumenter. Les Attal, Beaune, Schiappa, Darmanin et compagnie se répandent en propos dictés par le « château » et son entourage. Ainsi Attal n’hésite pas à accuser, avec son sautillement frénétique : « Valérie Pécresse à la fébrilité comme moteur et l’hypocrisie comme carburant » ou encore « Valérie Pécresse, c’est le retour de la rente en politique », Beaune qui n’a plus rien de Clément : « Pécresse,  c’est du mauvais Macron ou du méchant Ciotti », s’attaquant avec profondeur comme on le voit au projet européen de la candidate de la droite. Darmanin y est aussi allé de sa petite méchanceté : « C’est peut-être une bonne candidate pour Versailles, je ne crois pas que ce soit une bonne candidate pour parler aux électeurs de Tourcoing. » Comme si en Ile-de-France il n’y avait pas la Seine-Saint-Denis !   Les obus tombent dru autour d’elle. Mais les chiens aboient, la caravane passe. Et le dernier sondage Elabe qui  positionne  à nouveau Pécresse en challenger principal, à 50/50, va continuer de les exciter.

Les pauvres, ils n’ont que deux axes de médisance !

Il s’agit d’abord de montrer que la candidate de la droite et du centre court sans cesse après l’extrême droite, en ressortant des morceaux de phrase bien sélectionnés qui recoupent des  propos de Marine Le Pen, par exemple. Avec le thème de l’insécurité, c’est très facile. L’objectif est de permettre à la candidate du RN de repasser en tête de l’opposition et de réinstaller le match confortable pour le Président.  Ainsi le même Attal n’a pas hésité à diaboliser Eric Ciotti et à critiquer la « tambouille » que va devoir faire, selon lui, la candidate LR à la présidentielle pour tenir compte dans son programme des propositions du député des Alpes Maritimes. Une stratégie qui aboutit selon lui à « l'immobilisme ». En la matière, c’est  l’hôpital qui se  moque de la charité. Il oublie que le « dépassement politique »  qui lui est cher a conduit à la paralysie sa majorité, transformant les réformes en réformettes à cause du jeu d’équilibre  au sein de LRem, la  gauche bloquant la droite et réciproquement. Comme le crie Luc Ferry, vive le retour du débat droite-gauche, cette dernière étant très bien incarnée par Macron. A force de vivre les contradictions en leur sein, les  macronistes croient que c’est le même jeu qui se joue chez les Républicains. Méconnaissance totale du fonctionnement de ce parti !

Le second axe, c’est de ressortir  le quinquennat Sarkozy. Mais l’argumentaire repose sur une escroquerie intellectuelle, en faisant comme si tout était pareil il y a dix ans. Ainsi sur l’insécurité, le même Gabriel Attal n’y va  pas de main morte : « Valérie Pécresse a organisé une saignée des effectifs des forces de l'ordre sous Nicolas Sarkozy, elle a du bleu sur les mains » !!! D’abord, l’accusation n’est pas exacte et Hortefeux  à expliquer cent fois que ça s’était accompagné d’un redéploiement et l’insécurité avait reculé. Mais surtout, c’est faire l’impasse sur les dix ans Hollande-Macron, où pas grand chose a été fait pour renforcer les  effectifs, alors que la violence augmentait, et surtout sur le Ministère Taubira et sa politique laxiste. On attend encore les 20 000 places de prison promises en 2017. Quant aux attaques sur la gestion financière de Pécresse, elles sont franchement malhonnêtes. On ne peut comparer le  contexte d’alors, où il fallait avoir les yeux fixés sur les taux d’intérêts –on parlait d’instituer la règle d’or budgétaire- et la rigueur financière s’imposait à tous, avec la période actuelle d’endettement gratuit soutenu par la BCE. Alors oui, Valérie Pécresse, Ministre des Finances fin 2011, a fait voter un budget de l’Etat en baisse pour la  première fois par rapport au précédent. C’était du jamais vu. Et oui, Fillon avait dû augmenter les impôts pour limiter l’endettement. Il s’agissait de baisser les dépenses réellement pour rééquilibrer les comptes et faire baisser les impôts ensuite. Ce  budget  a été démoli par Hollande en juillet 2012 avec son assommoir fiscal qui a gelé l’économie pendant trois ans. 

La peur de perdre…

Mais tout est bon pour tenter de disqualifier la candidate de la droite. Ainsi Marlène Schiappa s’empare de la déclaration de Maître Gimms pour tenter de mettre Valérie Pécresse en contradiction avec sa lutte contre le communautarisme, en exploitant le fait que la Région Ile-de-France  subventionnait le chanteur, ce qui est pour le moins une approximation, et celui-ci en échange l’aurait soutenu à l’élection régionale. Evidemment, Valérie Pécresse n’a pas eu de mal à se justifier.   Puis c’est Amélie de Montchalin qui monte  au créneau, la rendant responsable de tout, même du couac sur le pass vaccinal à l’Assemblée nationale : « Soit elle n’est pas capable de tenir ses troupes, puisque hier, les députés LR ont voté contre le pass vaccinal (faux)… Les députés LR étaient plus nombreux à voter contre qu’à voter pour. Soit, et là ça veut dire que c’est encore plus dangereux, ça veut dire que ça s’appelle la duplicité. » On notera au passage la conception autoritaire qu’elle a de  la démocratie. La Ministre de la (pseudo)transformation de l’Etat oublie tout simplement que la suspension de séance était due à l’absence massive des députés de la majorité.  Cela n’avait pas empêché le sieur Attal d’entonner les grands airs en stigmatisant « une forme d’amicale de l’irresponsabilité constituée des députés  LFI, RN et LR » … oubliant lui aussi le défaut des Lrem. Où plutôt ne serait-ce pas de la mauvaise foi pour travestir une vérité dérangeante ? Pour  le vote, Valérie Pécresse avait demandé aux élus LR de ne pas s’opposer au texte, ce qu’ils ont fait très majoritairement  alors qu’il comportait de nombreux points d’application qui pouvaient justifier une abstention, voire une opposition. A LR, la liberté existe, ce qui paraît évidemment ubuesque aux technocrates du pouvoir.

S’il y a bien une opportunité de renvoyer Macron dans ses foyers, c’est Valérie Pécresse  qui peut  la concrétiser, et elle seule, parmi les candidat(e)s. A l’Elysée on le sait,  c’est pourquoi elle est devenue la cible principale de toutes les attaques. Le seul fait que déjà deux sondages l’ait fait apparaître  comme possible, ne peut que renforcer son audience parmi tous ceux qui ne veulent pas d’un mandat  bis.

 

 


DEUX PERILS EXISTENTIELS POUR LA FRANCE (suite)

Laicite

 

ISLAM ET LAÏCITE

 

Aborder le sujet de l’islam en France est toujours délicat. C’est prendre le risque d’être taxé de raciste ou d’islamophobe. Aussi pour éviter tout malentendu, ma réflexion s’appuie sur les écrits de Jean Daniel, fondateur du Nouvel Observateur, parus dans son livre posthume « Réconcilier la France, une histoire vécue de la nation ». Au moins cela m’évitera tous les a-priori que mon appartenance à la pensée de droite pourrait susciter. Homme de gauche, Jean Daniel y constatait la faillite de notre politique d’intégration, regrettant l’abandon de notre modèle d’assimilation et pointant les problèmes posés par l’islam à la laïcité. C’est bien là le cœur du sujet. C’est le second péril existentiel  pour la France.

Islamisation de la vie quotidienne.

Loin de moi l’idée de stigmatiser les musulmans, mais on est en droit de s’inquiéter des conflits de plus en plus nombreux posés par l’affichage d’une pratique religieuse au regard de l’application des lois ou des règles constitutionnelles  en vigueur. Prenons par exemple  le cas très récent de cette élève avocate qui se présente à l’audience solennelle de la prestation du « petit serment » de l’école du barreau, refusant de retirer son voile, à la demande du président. Or, en salle d’audience dès lors que les membres de la cour d’appel ont ouvert solennellement la séance de prestation de serment, comme lors de toute audience, aucun signe distinctif n’est accepté.  C’est inscrit dans la Constitution et acté par un arrêt du Conseil d’Etat. La jeune fille dit s’être sentie humiliée, mais elle ne pouvait pas ignorer la règle établie qui s’applique à tous les signes religieux. Il ne s’agit  pas d’une stigmatisation islamophobe  mais du respect d’un fondement de notre République, la Laïcité. Ce fait pourrait paraître anodin, mais il est révélateur d’un phénomène bien plus grave, celui d’une islamisation de la vie quotidienne dans certains quartiers, souvent en marge des lois qui prévalent dans notre  pays. Pour faire court, le modèle  communautaire n’est pas compatible avec l’universalisme et la laïcité qui inspirent  toutes nos lois.

Islam et laïcité.

Jean Daniel voit dans la valorisation des différences, très à la mode sous prétexte de visibilité et de représentativité, un abandon. Lui aurait souhaité qu’on mette l’accent, non sur l’apport de l’étranger, mais sur l’identité reçue. Et d’ailleurs, ajoute-t-il, tant que le modèle assimilationniste a été appliqué, il a parfaitement réussi. Et quand il a cessé d’être appliqué, il  n’a pas été  remplacé. Pour lui,  la situation que nous connaissons aujourd’hui est le fruit d’une capitulation : l’abandon d’une politique d’assimilation. La  situation s’est progressivement aggravée par deux effets contraires, tandis que se délitait l’identité française par l’abandon des principes et de la philosophie qui la soutenait, l’identité islamiste se fortifiait, renforcée par une ghettoïsation inavouée. Jean Daniel pose alors franchement la question : « l’Islam pose-t-il un problème à la  laïcité ? » et il conclut : « Lorsque  la réponse n’est pas un réquisitoire, la réponse est oui ! ». En effet, il est difficile de concevoir un islam qui ne soit pas communautaire car la religion, pour les musulmans, c’est d’abord le  groupe, la tribu, l’umma.   C’est pourquoi, le journaliste affirmait : « l’Islam est un défi, une menace  pour la France, parce qu’il est un universalisme ». Le communautarisme qui confine à un séparatisme, que nous observons aujourd’hui, fait courir un  péril mortel à notre République, dès lors que tel Tarik Ramadan, certains revendiquent le droit de changer l’identité française.

Le pari de la liberté.

Alors que faire ? Nous devons réaffirmer la laïcité comme principe intangible.  Parce qu’elle libère l’individu du groupe, « lui permet de faire un pas de côté par rapport à la  religion de sa communauté, de sa  famille. » Et c’est parce que la France s’adresse à l’individu et non au représentant d’une communauté qu’elle peut être regardée comme  une chance pour tous ceux qui veulent la saisir, dont les musulmans. Cette France et son opiniâtre indifférence aux différences, aux communautés quelles qu’elles soient,  cette république des individus fait le pari de la liberté, cantonnant à l’espace privé l’exercice de la religion. Encore faudrait-il qu’elle redevienne un modèle désirable et que l’émancipation ne confine pas au vide identitaire et spirituel. D’où l’injonction de Jean Daniel : « La France doit faire rayonner la patrie littéraire, artistique, intellectuelle, politique qu’elle fut et faire valoir qu’elle est encore un pays qui porte des « lumières ».  Cependant, la responsabilité incombe aussi aux nouveaux venus porteurs d’un islam revendicatif et rebelles  à la fusion, encouragés  par la gauche progressiste des racialistes, des identitaristes.

Une double  tâche.

C’est donc à une double tâche qu’il faut s’atteler. Tout commence dans le système éducatif qui forme, selon les mots de l’auteur, « des êtres nomades, vides et  creux, sans histoire, sans passé sans verbe, sortis du laboratoire pédagogiste et progressiste des années 60-70. »  Il faut rebâtir le système éducatif avec comme axe essentiel de combler ce vide identitaire et spirituel.  Il faut en même temps sanctionner implacablement tout manquement à la laïcité.  Il faut parallèlement recréer les conditions favorables à une intégration en cassant les ghettos des banlieues. Et rétablir l’ascenseur social par l’égalité des chances ! L’autre tâche, c’est la lutte implacable contre le terrorisme islamiste et son expression « civile », l’islam politique. Il  s’agit de faire comprendre à l’immense majorité des  musulmans que l’assimilation n’est pas l’abandon de ses racines ni de son passé, qu’elle est un enrichissement et qu'elle est le bon chemin pour s'approprier le pays dans lequel ils ont choisi de vivre. Comme les progressistes se refusent à faire droit à cette philosophie, cette double tâche ne peut  être menée que par ceux qui croient encore en la France. Elle est devenue urgente.

 

 


DEUX PERILS EXISTENTIELS POUR LA FRANCE

Le modèle de croissance à crédit que Macron a poussé  dans ses dernières extrémités n’est pas le seul  péril qui pourrait provoquer l’effondrement  de notre pays.

Le récent colloque sur la « déconstruction » qui s’est tenu à la Sorbonne, comme une riposte à ce qu’on appelle désormais la  « révolution woke »,  met en lumière un  véritable enjeu civilisationnel. 

Un autre danger, tout autant périlleux, est mis en avant dans le livre posthume de Jean Daniel « Réconcilier la France, une histoire vécue de la nation », dans lequel le fondateur du « Nouvel Obs » constatait la faillite de notre politique d’immigration et d’intégration et s’inquiétait des problèmes posés par l’Islam à la laïcité, soulignant « l’islamisation de la vie quotidienne dont l’expansion est inquiétante ».

Ces deux problématiques, la lutte contre le wokisme et la communautarisation croissante des musulmans, devraient constituer des débats majeurs de la campagne présidentielle, tant elles mettent en cause l’identité même de la France.

 

Universite

LE WOKISME, LA NOUVELLE TENTATION TOTALITAIRE.

L’impasse intellectuelle de la  « déconstruction ».

« Après la déconstruction, reconstruire les  sciences et la culture », tel était le titre du colloque qui s’est tenu la semaine dernière à la Sorbonne. Sa préparation  a confirmé, s’il en était besoin, les  craintes quant aux menaces qui pèsent depuis quelques années sur la liberté académique : menaces et pressions, pour empêcher sa tenue ont conduit nombre d’intellectuels et d’universitaires à renoncer à y participer de crainte de voir leur carrière brisée, d’autres  se  sont désistés pour ménager leur réputation. La « déconstruction » qui regroupe une diversité de courants, de la pensée décoloniale à la théorie des genres en passant par l’écoféminisme, dont le wokisme n’est qu’un des aspects,  ne voit le réel que comme lieu de domination et d’oppression : des femmes par des hommes, du Sud  par le  Nord occidental, des « racisés » par les Blancs, etc... Depuis deux ans,  il ne se passe pas une journée sans que des annonces de conférences, de colloques ou de postes à pourvoir soient publiés dans les termes de cette idéologie sous l’impulsion de potentats qui agissent en toute impunité, sans aucun contrôle, appliquant par exemple l’écriture inclusive en dépit des consignes officielles, avec comme conséquence de voir des champs disciplinaires entiers remplacés  par des études culturelles transversales qui ne reposent pas sur un savoir validé mais sur des préjugés militants. Doit-on y voir un effet pervers de l’autonomie des universités ? Parallèlement, l’Université a connu, ces derniers temps, trop d’annulations de conférences pour qu’on ne s’inquiète  pas de la situation de la liberté de recherche, des critiques et des pressions qui s’y exercent. Les tenants de l’idéologie woke veulent imposer une sorte de totalitarisme considérant que leurs dogmes ne se discutent pas, réinventant l’obscurantisme face à la tradition universaliste éclairée de l’université française. Le « déconstructionnisme », qui en vient à confondre la recherche et le militantisme, la vérité et la morale, la  science et l’idéologie, et parce qu’il ne saurait tolérer aucune contradiction, est une impasse intellectuelle., mais aussi une formidable machine à détruire notre République que le pouvoir actuel combat mollement.

Imposer le débat.

L’Etat devrait donc veiller à ce que les pratiques universitaires demeurent conforme à la déontologie, ce qu’il ne fait pas, comme en témoigne l’attitude du Ministère de l’Enseignement supérieur face au cas de l’IEP de Grenoble, ou quand on enseigne aux futurs enseignants dans un INSPE des contenus contraires aux directives ministérielles. Que les tribunes contre l’islamo-gauchisme publiées à l’automne dernier aient suscité en réponse des pétitions comptant des centaines de signatures, dit assez la force de ces courants  militants. Il n’est donc  pas superflu de les combattre car  ils sont objectivement dangereux ! C’est au nom de cette tradition humaniste et universaliste héritée des « Lumières » que le but du colloque était d’ouvrir le débat, pas de le clore. Un débat qui ne se réduit pas  à un affrontement entre la gauche et la droite, comme les  wokistes voudraient le laisser croire en hurlant par avance « au fascisme », tragique inversion  des rôles dont ils ont l’habitude. Car on trouve beaucoup de représentants de la gauche « républicaine » pour s’opposer à eux, et mobilisés à cette occasion. Ce  colloque est considéré comme une première riposte. Il n’est pas inutile, non plus,  de redire à quoi servent les établissements d’enseignement supérieur. La « reconstruction » passe par le rappel des frontières entre la recherche et le militantisme, par la transmission de savoirs et l’apprentissage de la rigueur scientifique.  Il s’agit d’éduquer les étudiants à faire usage de distance critique et de liberté d’esprit, tout en les habituant à se confronter à des idées différentes des leurs, là où le wokisme leur propose une seule grille de lecture toute faite :  tout est domination. Il s’agit tout bonnement de sauver l’esprit critique. Est en jeu une définition communautariste et essentialisée de la citoyenneté, que certains  voudraient imposer à rebours des valeurs de l’universalisme républicain dont notre pays est  dépositaire depuis la Révolution française. Le débat est essentiel car il touche aux fondements intellectuels des valeurs sur lesquelles est fondée notre République : Liberté, Egalité, Fraternité, ne sont concevables que dans le cadre de l’universalisme laïc.

Autant il serait déplacé d’instaurer un contrôle du savoir par l’Etat, autant, il ne serait pas inutile, comme le suggère Pierre-Henri Tavoillot, Président du Collège de Philosophie, que soient instituées au sein des universités, des missions « Liberté », pour veiller au respect de la liberté académique. Ce serait déjà ça.

 


BOJO SUR LA BRECHE

Bojo panade

 

L’avenir glorieux promis aux Britanniques se fait attendre et l’opposition au premier ministre gagne du terrain, y compris dans son propre parti. Le 31 décembre 2020, l’heure était à l’euphorie pour Boris Johnson. Le premier ministre vantait un «moment incroyable pour le pays». Douze mois plus tard, l’anniversaire est tristounet et Bojo est à la ramasse. Le ministre du Brexit, David Frost a démissionné et l’hôte de Downing Street se trouve pris dans des turbulences politiques sans précédent. Le retour de bâton s’est manifesté par une claque  électorale  dans une circonscription pourtant tenue par les Conservateurs depuis deux cents ans. Un an après, les premiers effets du Brexit se  font sentir et la gestion erratique de  la pandémie n’a rien arrangé. Le Royaume-Uni a largué les amarres, mais le navire tangue dangereusement. Les multiples difficultés auxquelles se heurtent les exportateurs britanniques pour vendre leurs produits hors de leurs frontières témoignent que loin de leur redonner leur liberté de manoeuvre, le Brexit leur impose de nouvelles contraintes. Et il en va de même pour l’approvisionnement de l’île.

Brexit is Brexit !

L’union européenne  a aussitôt appliqué le traité, ce qui n’est pas le cas du Royaume-Uni qui tarde à mettre en place ses propres barrières douanières, rien n’ayant été vraiment anticipé ni préparé. La liste des produits qui ne peuvent plus sortir du Royaume-Uni avec les voyageurs en raison des normes sanitaires est longue, et les exceptions sont soigneusement encadrées. Du coup les délais pour les exportations vers l’UE sont  très importants, en raison des nouvelles formalités administratives, ce qui désorganise la production. Et ce qui prenait trois heures prend désormais cinq jours. Les exportations écossaises de fruits de mer sont très pénalisées, ce qui agace d’autant plus qu’ici on était pour le maintien dans l’Union. Les consommateurs, eux constatent la pénurie de légumes et de fruits dans les supermarchés, particulièrement en Irlande du Nord, et les Britanniques enragent de voir l’Irlande s’en sortir mieux qu’eux. Ces problèmes émergent malgré une période de grâce qui s'applique jusqu'en avril, ce qui laisse augurer  un accroissement des difficultés quand le traité s’appliquera pleinement. Les rodomontades sur la pêche pour tenter de masquer ces effets désastreux auprès de l’opinion anglaise, traduisent l’incapacité du gouvernement à reprendre le contrôle, d’autant plus qu’il se heurte  à l’infinie patience des institutions européennes qui ne cèdent rien.

Perte de souveraineté.

«Nous avons notre liberté entre nos mains et il nous revient d’en tirer le meilleur parti», avait lancé alors Boris Johnson dans son message de Nouvel An. Un an après, les Anglais sont nombreux à déplorer la voie qu’a prise le Brexit. Surtout ceux qui se rappellent la campagne du Brexit, qui mettait constamment au pilori les bureaucrates de Bruxelles et les lourdeurs administratives de la Commission européenne. Or, voilà le Royaume-Uni dans l’obligation d’accroître le nombre de fonctionnaires (douaniers, régulateurs) pour faire face à la prolifération des formalités et des contrôles qui régulent désormais les échanges avec l'UE, ce qui oblige à envisager des hausses d’impôts. Mais l'ironie ne s'arrête pas là : le slogan célèbre du Brexit était « take back control », reprendre le contrôle. En d'autres termes, une sortie de l'UE était censée apporter aux Britanniques une plus grande maîtrise de leur destin, une plus grande souveraineté. C’est tout le contraire qui se passe. La véritable souveraineté ne réside pas dans le pouvoir de faire la loi selon une définition juridique, car dans un monde interconnecté, avec des grandes puissances comme les Etats-Unis et la Chine ou l'UE dans certains domaines, la capacité de prendre des décisions de façon indépendante n'assure pas la souveraineté, surtout pour un petit pays. Ainsi, la position géographique du Royaume-Uni est telle que ses relations internationales en termes de commerce de biens et de services seront toujours très étroitement dépendantes des normes et régulations en vigueur dans l'UE, qu’il le veuille ou non. En quittant l’Union, il a  perdu une grande  partie du contrôle des événements qui permet de répondre aux besoins fondamentaux des citoyens.

« Global Britain » ou « Little Britain » ?

Le  Brexit acté, la réalité prend forme lentement. Les ménages britanniques sont désormais inquiets pour leur pouvoir d’achat. Longtemps, la crise sanitaire a brouillé les cartes. Boris Johnson mettait toutes les turbulences sur le dos du Covid et de simples «problèmes d’ajustement» consécutifs à la sortie de l’Union européenne. Les  tensions sur la main d’œuvre et les difficultés commerciales sont désormais clairement identifiées. Pénuries d’essence, problèmes d’approvisionnement dans les supermarchés ou les usines, manque de main-d’œuvre… Les nuages se sont accumulés. Et le tableau de l’économie s’est assombri : croissance en berne, pénurie de biens qui fait souffrir les entreprises. La mise en place des contrôles douaniers sur les importations en provenance de l’UE, pour le moment reportée par Londres, risque d’avoir un impact supplémentaire sur les flux. Du temps de son appartenance à l’Union, l’influence du Royaume-Uni dépassait largement ses frontières physiques, or  il n'a plus voix au chapitre. Après le Brexit, Boris Johnson semblait parier sur une relation privilégiée avec Donald Trump pour affirmer un rôle important du Royaume-Uni dans le monde. Les négociations avec Biden n’avancent pas et on ne voit pas poindre l’aube de la conclusion d’un accord commercial avec les États-Unis. Le traité avec l’Australie apparaît comme une rustine pour tenter de boucher les trous de la stratégie « global Britain » qui se dégonfle comme une baudruche. On ne tourne pas le dos impunément à un  marché de 400 millions de consommateurs à sa porte. Ce qui fait la force de l'UE face à la Chine et aux Etats-Unis, c'est la taille de son marché. C'est en conditionnant l'accès de son marché à certaines normes et valeurs que l'UE peut faire pression sur des pays tiers ou sur des entreprises multinationales. Les Anglais découvrent amèrement que la taille de leur marché limite le pouvoir de négociation de  leur gouvernement.

Jusqu'où ira la perte de souveraineté britannique, d’autant plus que la situation politique actuelle alimente dangereusement les feux de l’indépendantisme écossais ?

 


UNE SORTE DE CUBA EN EUROPE…

France-faillite

 

Voilà un pays qui croule sous une bureaucratie omnipotente, qui voit ses jeunes prendre le large pour trouver un avenir, incapable de rembourser sa dette, au tissu industriel anémié  et qui a vu ses  exportations agricoles s’effilocher… Vous allez me dire : « Tiens, il  parle de la France ». Eh non, il s’agit de Cuba !  La  différence c’est que l’ile caribéenne a su développer des compétences en médecine, notamment une importante industrie vaccinale qui peut faire pâlir notre institut Pasteur.

Plus sérieusement, même si le trait est un peu gros, l’état de la France a de quoi inquiéter  les Français  et n’est pas celui, à l’eau de rose, décrit par notre cher Président avant le réveillon de la Saint-Sylvestre.  Affirmer que le pays est plus fort en 2021 qu’en 2017 ne tient pas. Le pays était déjà très amoindri à la fin du quinquennat Hollande et celui qui s’achève n’a rien arrangé, notamment à cause des deux crises majeures, l’une nationale, celle des gilets jaunes et l’autre internationale, celle du Covid. Il aurait fallu un miracle pour que  la France en sorte renforcée. 

Le  gouvernement exploite et tente de prolonger une embellie conjoncturelle, pensant en tirer profit  pour la campagne présidentielle, mais ce faisant, il continue d’aggraver les paramètres négatifs qui pèsent sur notre avenir. Certes, il peut s’enorgueillir de quelques réussites dans  les créations d’entreprises et  l’essor de la French tech qui à elle seule a  levé 10 milliards en 2021. Mais la forte reprise de cette année avec 6,7% de taux de croissance,  la  stabilisation du chômage n’est en réalité que l’effet de rattrapage de la récession historique de 8% du PIB en 2020 provoqué par le confinement. De même  que la  diminution du chômage , alors qu’un million d’emplois restent non pourvus,  doit prendre en compte la démographie et un simple coup d’œil sur  la  pyramide des âges  permet de comprendre le phénomène : le creux de natalité entre 1985 et 2010 bat son  plein et les 20-35 ans manquent furieusement à l’appel. Quant à  la progression du pouvoir d’achat de 1,6% par an, elle est en grande partie  le fait de la redistribution par l’Etat qui pour la réaliser a  continué d’écraser d’impôts nos entreprises –quoi qu’il  en dise-  et de ce fait a contribué à gelé les salaires.  Autrement dit, un  pouvoir d’achat saupoudré, factice et financé  par de la dette en plus.  La performance   d’ensemble reste donc médiocre, d’autant plus que l’inflation a fait son retour à près de 3% et elle risque d’être  beaucoup plus durable  que ne le pense notre grand apothicaire. 

Loin de révolutionner le  modèle français de croissance à crédit, le Président l’a, au contraire poussé dans ses extrémités, avec 1 000 milliards de dette supplémentaire. Quand j’entendais Amélie de Montchalin développer son argumentation de fuite en avant face à Eric Ciotti, tenant pour ringard un retour à l’orthodoxie financière,  je me disais que ces gens-là sont irresponsables.  Ils ne voient pas  que notre pays a perdu sa souveraineté  et du même coup la maîtrise de son destin.  Ou alors c’est du cynisme. La  France dépend de la Chine  pour son approvisionnement en biens de consommation, des Etats-Unis pour la technologie et de l’Allemagne pour la  réassurance de sa dette. Sans l’euro, notre déficit public doublé de celui de notre commerce extérieur auraient placé la France au bord du dépôt de bilan. Si le modèle  économique et social fondé sur la  distribution et l’endettement est reconduit,  la chute deviendra irréversible. Nous sortirons du peloton des dix premières puissances  mondiales avant 2030 et sur le plan financier nous n’échapperons pas à une crise majeure quand les taux d’intérêt dépasseront la  croissance nominale, ce qui ne manquera pas d’arriver au cours de la décennie.

La France est le pays le plus égalitaire si l’on en croit les statistiques.  Ce n’est qu’apparence, car  les poches inégalitaires sont  partout. L’effet pervers de la stabilisation des écarts de revenu a été le fort  accroissement des inégalités de statut et de patrimoine. Les paramètres qui permettent de mesurer les performances d’un pays sont tous au rouge et consacrent le décrochage de la France : le déficit extérieur s’est envolé à 86 milliards en 2021 et atteindra 95 milliards en 2022 (3,7% du PIB), résultat d’une chute de 3% à 2,5% des parts de marché mondial ;  le déficit public a explosé portant la dette de 98% à 116% du PIB et la course folle des dépenses publiques se  poursuit ; le déclassement de la production industrielle a été pleinement mis en lumière par  la déroute du secteur de la santé, incapable de mettre au point un vaccin contre le Covid. Même notre agriculture, qui était un fleuron, est à la  peine alors que notre dépendance alimentaire s’est creusée avec  l’importation de plus de 20% de notre consommation. Je ne m’étendrais pas sur l’embolie générale de nos services publics de santé, justice, sécurité, éducation… partout,  trop d’administratifs et pas assez d’agents « en action ». Leur paupérisation doit faire face à une fuite des talents et des compétences alors même que les moyens qui leur sont consacrés ne cessent de croître, mais comme un marteau qui tape à côté du clou.

Cuba a perdu la tutelle de l’URSS  mais continue de souffrir de la mentalité d’assistanat  et reste le « royaume »  de la débrouille. L’économie reste anémiée et les pénuries sont récurrentes… Quant à la bureaucratie, elle est toujours aussi obèse. Une idée de ce qui pourrait nous attendre. Mais cette évolution n’est pas  gravée dans le marbre : le déclin français peut  être enrayé. Le  pays regorge d’atouts qui pourraient lui permettre de redevenir une puissance prospère du 21ème  siècle : entrepreneurs et cerveaux, pôles  d’excellence publics et privés, épargne, énergie nucléaire,  à quoi on peut encore ajouter culture et civilisation. La tâche principale consiste à corriger les dysfonctionnements de l’Etat  obèse et impuissant pour l’adapter aux nouvelles réalités du monde. Il faut en faire un état fort  et agile, il nous faut nous doter d’une industrie et d’une recherche dynamiques, rétablir l’égalité des chances par l’éducation  et axer les efforts sur les technologies de l’information. Il faut un projet de rupture pour recréer les conditions d’une bonne cohésion sociale et d’une confiance des citoyens dans leurs institutions. On y parviendra si on donne la priorité à la production, à l’innovation, à la modernisation de l’Etat et à la défense sans faiblesse des valeurs qui fondent notre République. Il s’agit de rassembler les énergies  et de « faire ».  Ce sont les Français, plus que l’Etat qui sont la solution à la crise de notre modèle économique  et de la nation. C’est le projet de Valérie Pécresse !

 


2022, PETIT ETAT DES LIEUX…

Globe-terrestre-

 

L’année 2021 s’est terminée en fanfare pour les bourses mondiales, malgré les vagues successives de coronavirus. Rien n’a réussi à entamer la confiance des boursicoteurs  dopés par l’excès de monnaie déversée par les banques centrales. Comme toujours la bourse promet la Lune, mais on ne veut regarder que le doigt qui la montre, l’indice. 

Le bilan de l’année est inespéré en France sur le front de l’emploi avec  un demi-million de chômeurs en moins sur douze mois  et la stabilisation du chômage à 8% de la population active. La reprise technique de la croissance après  le  creux de -8% en 2020  l’explique en partie, car un coup d’œil à la pyramide des âges nous montrerait qu’un déficit du nombre d’entrées sur le marché de l’emploi est loin d’être le fait du hasard et explique en grande partie  que  le chômage des jeunes soit au plus bas et que plus d’un million d’emplois ne soient pas pourvus. Ceux qui ne sont pas nés il  y a vingt ou trente ans manquent à l’appel !  Mais loin d’être solide, le retour de la croissance reposait sur une illusion que la vague  « omicron » est en train de faire s’évaporer.

Du côté du Brexit, le gars Bojo prend enfin le retour de bâton  que méritent sa mauvaise foi et ses mensonges. Les multiples difficultés rencontrées par les importateurs et exportateurs britanniques pour s’approvisionner ou pour vendre, montrent que le  Brexit,  loin de leur redonner  une liberté de manœuvre, leur impose  de nouvelles contraintes et débouche sur une perte massive de souveraineté réelle. On est loin du « take back control » ! 

Le  monde ne sera  pas moins dangereux.  Poutine, qui n’en finit pas de montrer ses muscles du côté de l’Ukraine, semble vouloir privilégier la  voie diplomatique face à Biden mais en même temps lorgne du côté de la Chine. Les dictateurs nous montrent un peu plus chaque jour qu’ils n’ont peur de rien,  qu’ils  aient des résultats catastrophiques comme Erdogan, ou qu’ils tissent les fils étroits des routes de la soie  à travers la  planète avec la main de fer du communisme comme Xi Jinping, qui ne renonce pas à annexer Taïwan.  Dans ce sombre concert,  l’Europe aura bien besoin d’être unie pour espérer jouer un bout de partition. Il ne faut pas oublier que nous devons lutter en permanence contre  l’universalisme islamiste qui ne renonce pas à sa conquête de la planète et dont les démocraties occidentales sont les premières cibles à abattre.

Enfin, puisque la France prend la présidence de l’Union européenne pour six mois, profitons-en pour célébrer comme il se doit les vingt ans de l’Euro. Que les  Français l’aient adoptée par raison ou par passion, il n’en reste pas  moins que la monnaie commune apporte la crédibilité budgétaire à la quasi-totalité des Etats et heureusement, aujourd’hui, plus personne ne la remet en cause. Elle est devenue la deuxième grande monnaie internationale derrière le dollar en même temps qu’une balise de sécurité pour les européens,  qu’il s’agisse de l’épargne,  de la stabilité monétaire indispensable à nos entreprises, ou encore des capacités financières incomparables qu’elle peut apporter aux Etats eux-mêmes. Son seul défaut est qu’elle peut inciter au laxisme et malheureusement la France  ne sait pas y résister.

Voilà de quoi donner du grain à moudre pour le bloc-notes,  en ajoutant la campagne présidentielle, vous l’imaginez bien.

Une bonne année 2022, je ne sais pas, mais passionnante, certainement !

A  suivre, La France, une sorte de Cuba en Europe.