HISTOIRE

LA CANDIDATE FACE AUX ABSTENTIONNISTES

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Et d’abord, qui sont-ils ces abstentionnistes ?

Ils présentent des profils variés. Ils ont en commun de ne plus s’intéresser à la vie politique et  la plupart n’hésitent pas à avouer leur ignorance des programmes des candidats. Ils affichent un scepticisme affirmé sur le rôle de la politique  « qui ne change rien pour eux » quel que soit le détenteur du pouvoir. Pourtant, dans bien des domaines de la vie, les citoyens s’activent au sein d’associations et savent se  mobiliser pour des causes. Cette usure du « politique » qui confine parfois au « tous pourris »  se  manifeste  essentiellement par l’abstention électorale et met  en cause le système démocratique. Elle se manifeste aussi par la désaffection pour les partis politiques traditionnels qui sont tous concernés.  Les gens n’ont plus de convictions et ont tendance à suivre des modes, avec la  montée de l’individualisme et le repli sur la sphère privée. Il ne faut pas  ignorer  pour autant la « contre démocratie » qui s’affirme de plus en plus dans la société, cette démocratie  des pouvoirs indirects disséminés dans le corps  social,  une démocratie de la défiance  organisée face  à la démocratie de la légitimité électorale, vulnérable au complotisme, et dont les  « réseaux sociaux » facilitent le déploiement. Elle est prompte à dénoncer avec ses lanceurs d’alerte et ses actions de surveillance, elle est capable d’organiser  des actions jusqu’à la violence pour empêcher ou sanctionner les représentants ou les gouvernants, organisant une souveraineté populaire qui se  manifeste par   le rejet ou le refus et rarement par l’adhésion, d’autant plus qu’elle ne participe aux élections légitimes.  On voit où mène cette « contre-démocratie » : elle  creuse le fossé entre la société civile et les institutions et peut dégénérer en « populisme destructeur ». On l’a  vue en action à Notre-Dame des Landes, bafouant toutes les procédures démocratiques institutionnelles et obtenant satisfaction  par la défaillance du pouvoir exécutif. La campagne électorale témoigne de ces méthodes par bien des aspects.

Une candidate brillante et compétente.

Face à eux, Valérie Pécresse, répondant aux questions des deux journalistes, déploie son  programme et avec talent, argumente chacune de ses propositions. On ne peut faire plus précis et plus concret. Elle n’hésite pas à expliquer ses évolutions sur certains sujets, comme le « mariage pour tous » quitte à ne  pas plaire à son interlocutrice. Elle affiche ses convictions avec franchise, elle sait ce qu’elle veut et où elle veut aller. Peut-on la croire ? Elle a son passé d’élue en charge de la Région Ile-de-France et les ministères qu’elle a occupés pour plaider sa capacité à faire. Elle a la réputation de tenir ses promesses et de « bosser » ses dossiers. Elle démontre qu’elle a la carrure pour occuper le  poste qu’elle convoite.  Que faut-il de plus ? Normalement, même si  on ne la connaissait pas  avant l’émission, il y avait là de quoi convaincre les plus sceptiques. Mais la distance entre la candidate et les électeurs ou électrices présents  est peut-être trop grande : les sujets sont nombreux, les chiffrages forcément  complexes, les problématiques multiples… et s’avèrent difficiles d’accès pour des béotiens.  Alors on lui reconnaîtra de la sincérité  sans pouvoir rétablir une forme de confiance. On perçoit d’ailleurs dans certaines réponses, la présence de cette contre-société quand on conteste par exemple le montant des indemnités des parlementaires. Et probablement le programme de Valérie Pécresse, qui propose de moderniser la France par une avalanche de réformes, a-t-il du mal à être  compris par  un auditoire qui ne connaît vraisemblablement pas la réalité des institutions et de leur empilage.  

Alors, mission impossible ?

L’exercice est d’autant plus compliqué que  c’est une candidate qui se veut « responsable ». D’autres convaincront peut-être avec des arguments démagogiques et populistes, mais finalement irréalisables.  Le  jeu de la séduction est d’autant  plus compliqué quand on est convaincu que la politique,  c’est avant tout l’art du possible.  La démocratie réclame de la part de ceux qui sont appelés à voter, un effort. Elle est une conquête inestimable pour laquelle des femmes et des hommes sont morts. Il n’est pas  anodin de le rappeler. Il est probablement possible d’améliorer les institutions de la Vème république, encore faut-il croire, avant, à la valeur de la démocratie représentative. Toutes les autres formes, comme le tirage au sort, ne sont que des ersatz pour démagogue en mal de pouvoir ou de simulacre pour imposer ses vues. Finalement, ce format d’émission est peut-être plus nuisible qu’utile au rétablissement d’une citoyenneté comprise et assumée.

J'en tire trois conclusions :

L'abstention est fille de la paresse intellectuelle ;

Le dénigrement des  partis politiques constitue un affaiblissement de la démocratie, car sans eux, elle ne peut  pas vivre. On l'a vu avec le mouvement des gilets jaunes;

Vivre la démocratie, c'est d'abord avoir une opinion pour ensuite se forger des convictions. 

 


6,55957 = 1

Euro

 

Non, ce n’est pas une énigme, c’est le taux de conversion du Franc en euro.  C’était il y a vingt ans. Tout était prêt ce 31 décembre 2001 pour la grande bascule du franc à l'euro. Les distributeurs bien remplis et les commerçants équipés, au petit matin du 1er janvier, après une nuit de fête, les Français découvrent les billets «aux grandes portes et aux petits ponts». Pour comprendre le soulagement du gouvernement ce 1er janvier 2002, il faut se souvenir de l'ampleur logistique de l'opération : 550 milliards de billets et 7 milliards de pièces distribués aux commerçants et aux banques soit 10 billets et 110 pièces par Français. L'euro est la monnaie scripturale en Europe depuis le 1er janvier 1999 pour onze pays d'Europe mais la nouvelle monnaie est encore abstraite pour les achats quotidiens. Le 1er janvier 2002 elle devient concrète et les prix sont affichés dans les deux monnaies, mais « l'arrondi » fait des siennes. Plusieurs professions expliquent préférer des chiffres ronds pour ne pas avoir à se casser la tête à rendre la monnaie. L'autre angoisse du consommateur est de commettre des erreurs dans ses achats. Un euro vaut 6,55957 francs. La calculette convertisseuse fleurit  un peu partout. Il nous faudra toutefois quelques mois d'apprentissage pour afiner notre intuition des prix. En février, quand le franc disparaît définitivement, 97% des paiements en espèces se font en euros. Les Français ont adopté la nouvelle monnaie sans heurts. 

L’euro n’a pas favorisé la hausse  des prix.

L'accusation qui est faite à cette nouvelle monnaie de contribuer à l'envolée des prix n'est certes pas nouvelle ni spécifiquement française. La réputation «inflationniste» de l'euro date des années de passage 2002-2003 lorsque les étiquettes en francs se sont établies dans une unité supérieure pour les « arrondis », mais au total les experts concluent « à un impact modéré du passage à l'euro, de l'ordre de 0,1% à 0,2% sur l'ensemble des prix ». D’ailleurs sur la période certaines augmentations n'ont rien à voir avec l'euro  mais plutôt avec  le contexte géo-économique. Cependant, il faut avoir quelques paramètres en tête  avant de faire des comparaisons.  Par exemple, depuis la création de l'euro en 1999, l'indice d'ensemble des prix à la consommation de l'Insee accuse une augmentation de 34,5% ; il convient d'avoir en mémoire cette hausse générale quand on veut comparer le prix de la baguette de pain en euros à ce qu'il était en francs à l’époque. La baguette à un franc, c’était sous Giscard. Elle approchait les 6 Francs en 2002.  Son enchérissement a été « de 1,9% par an, ce qui est un peu plus rapide que l'inflation d'ensemble, mais sans rupture par rapport à la décennie précédant le passage à l'euro », constatait l'Insee en 2017 au moment des quinze ans de l'euro, disculpant ainsi les boulangers. Autrement dit, les Français se trompent de combat lorsqu'ils accusent l'euro d'avoir alimenté des hausses de prix qui viendraient amputer leur pouvoir d'achat. Leurs malheurs procèdent plutôt d'une insuffisance de revenus et d'activité productive, spécificités  nationales.

La stabilité de la monnaie.

L'économie et la société françaises n'ont jamais connu une telle période de stabilité des prix depuis la première guerre mondiale. La stabilisation de l'inflation qui avait prévalu durant la phase préparatoire  – condition préalable à la monnaie unique figurant dans le traité de Maastricht de 1992 –  s'est accentuée avec l'institution de l'euro. Depuis 2002, l'indice des prix à la consommation a augmenté de 1,4% l'an en moyenne en France selon les chiffres de l'Insee, ce qui nous situe complètement dans la norme européenne. Voilà un bilan positif et sans équivoque.  Mais cette stabilité n’a pas eu les mêmes effets pour les différents pays de la zone. Oublions le faux procès d'un euro « fauteur d'inflation» que nos concitoyens paraissent toujours prêts à instruire au lieu de regarder les erreurs franco-françaises de politiques économiques commises depuis un quart de siècle. En effet, après l'Italie, la France est le pays où l'euro a entraîné le déclin le plus important. Si on prend en compte l'ensemble de l'économie et sa prospérité, le Centre de Politique Européenne (CEP, Center of European policy), un think-tank basé à Bruxelles, dressant le bilan de vingt ans de la monnaie unique, a établi que l'Allemagne et les Pays-Bas avaient été les deux grands gagnants, alors que la France et l'Italie figurent comme les deux perdants les plus importants. Le CEP a ainsi calculé que chaque Allemand avait gagné 23 116 euros supplémentaires en vingt ans, toutes choses égales par ailleurs, grâce à l'instauration de la monnaie unique, quand le Français en avait perdu 55 996. Cette évolution montre que la France n'a pas encore trouvé le moyen de renforcer sa compétitivité au sein de la zone euro. Quand Edmond Alphandéry a écrit « Sous le soleil de l’euro », il ne pensait pas que les Français privilégieraient la « chaise longue ». Et le quinquennat Macron, c’est cinq ans de plus de perdus malgré quelques petits correctifs, largement insuffisants.

L’attachement à la monnaie commune.

Si à l’abri de la stabilité de l’euro, la France a joué la carte de la cigale, avec l’accumulation d’une dette monstrueuse, jusque là à bon compte grâce à la  monnaie unique, on peut imaginer le nombre de dévaluations du Franc que nous aurions connues pendant la même période. Néanmoins, trois Français sur quatre (74%) estiment que «l’euro est une bonne chose pour l’Union européenne». Un soutien largement majoritaire, mais parmi les plus tièdes de la zone euro, puisque seuls les Italiens (72%) et les Luxembourgeois (67%) sont moins nombreux à être satisfaits. Et lorsque l’Eurobaromètre leur demande si la monnaie unique est bonne pour leur pays (et non pas l’Europe dans son ensemble), les Français ne sont plus que 66% à répondre positivement. On comprend pourquoi, sauf qu’ils ont tendance à mettre sur le compte de l’Union le résultat d’erreurs nationales magistrales comme  les 35 heures et la désindustrialisation. Quoi qu’il en soit, personne n’est prêt à abandonner l’euro. Marine Le Pen a renoncé depuis 2017 au «Frexit», tandis qu’Éric Zemmour, discret sur le sujet, juge qu’entrer dans l’euro était une erreur mais qu’en sortir serait pire. L’ancrage dans la monnaie unique semble donc de plus en plus irréversible. Et c’est tant mieux. D'autant plus qu'elle est devenue la deuxième monnaie de réserve derrière le dollar sur  le  marché mondial.

Vingt ans après l’arrivée des espèces, Christine Lagarde, la patronne de la BCE, espère rapprocher les Européens de leur monnaie en remplaçant dans les prochaines années, les froides portes et fenêtres décorant les billets par les visages de personnalités transfrontières. La BCE concocte aussi la prochaine étape : l’euro numérique. Un moyen de paiement virtuel qui facilitera les transactions et doit faire pièce aux cryptomonnaies privées. De quoi pérenniser définitivement la monnaie unique !

 


UNE BELLE CROISSANCE MAIS ARTIFICIELLE !

Croissance économique

 

La macronie est en transe et les commentateurs reprennent leurs éléments de langage  sans analyser en profondeur. Le cocorico  est trop tonitruant pour être honnête. Certes le  chiffre est incontestable : la croissance de la France a atteint 7% en 2021. Du jamais vu depuis  70 ans est-il important d’ajouter, pour un exploit … qui n’en est pas un !  Explications .

Ce chiffre est spectaculaire mais il vient après une chute de croissance tout aussi spectaculaire : -8% en 2020. Une bonne part de cette croissance est due à un simple rattrapage dont l'ampleur est le reflet de l'ampleur de l'arrêt de l'économie imposée par la  pandémie et le confinement du printemps 2020.  Il est utile de rappeler qu’il ne s’agissait pas d’une crise économique. Mais au-delà de l'effet massif du rattrapage, il y a aussi la croissance alimentée par les liquidités des banques centrales et les aides des gouvernements, et en la matière, la France a été la plus prodigue. Le cumul de ces trois moteurs : le rattrapage, l'argent magique et les aides gouvernementales a fait exploser la croissance en 2021. C’est le contraire qui aurait été étonnant.

Après les célébrations, venons-en aux prévisions pour 2022. Déjà, il faut préciser que la situation n’est pas revenue à la normale, d’une part parce que la pandémie n’est pas terminée, d’autre part parce que les dysfonctionnements qu’elle a créés ne sont pas entièrement résorbés. En toute logique, après l’effet rebond, le FMI l'a redit récemment en baissant ses prévisions : la croissance va ralentir. L'effet rattrapage va s'essouffler, l'argent magique va moins couler à flots, les aides vont se réduire puis s’arrêter, sauf en France parce qu'on a les élections, car plus rien ne les justifie. D’ailleurs on voit bien que Macron essaie d’acheter son élection, en arrosant segment par segment la population française.

Donc, un ralentissement s’annonce, mais avec des taux qui vont rester assez élevés encore cette année. Rappelez-vous qu'avant la crise sanitaire, nous parlions d'un monde à croissance nulle. On attend encore 3,8% de croissance aux États-Unis en 2022, 5,3% en Chine, 3,9% en zone euro et 3,9% en France. Il faudra probablement attendre 2024 pour retrouver des taux de croissance d'avant crise sanitaire. Cependant deux menaces pèsent sur ces prévisions : l’inflation qui risque de s’avérer plus durable que prévue et jouer les « trouble-fête », et l’explosion des bulles boursières, dont une mega qui donne des sueurs froides à Wall-Street,  sans parler de la « roulette russe » qui risque d’enflammer le monde aux  portes de l’Europe.

En attendant, il y a des chiffres qui permettent de relativiser l’enrichissement de la France par la croissance de son PIB : 7% génèrent une  augmentation d’environ 150 milliards d’euros (PIB : 2 437 milliards en 2019, 2 302 milliards en 2020, 2 445 milliards en 2021), pour un déficit du budget de l’Etat de 170 milliards en 2021, et près de 80 milliards de déficit de notre balance commerciale, sans parler des comptes sociaux. On voit alors que les 150 milliards ont été acquis au prix fort, celui d’un trou de 100 milliards d’euros.  Voilà pourquoi, depuis dix ans le PIB augmente (sauf en 2020) mais les  Français sont de plus en plus pauvres, comme le constate Agnès Verdier-Molinié. Et en même temps, la dette atteint des sommets à 115% du PIB, avec près de 2 700 milliards. 

Il s’agit bien d’une croissance artificielle qui s'enfonce un peu plus chaque année dans les sables mouvants de la dette ! 

Il devient urgent de changer de modèle.

 






ENERGIE : CASTEX ARROSE LE SABLE !

Etat providence

Comme dirait l’autre, « ça coûte rien puisque c’est  l’Etat qui paie ». En attendant, c’est  le cochon de payant qu’est l’usager qui passe à la caisse chaque fois qu’il va à la pompe, et la mesure qui consiste à augmenter de 10% le barème de l’indemnité kilométrique, que notre Premier Sinistre (dixit Coluche) propose, sans être gratuite (autour de 400 millions), ne répond pas au sujet. Ce dont les ménages ont besoin c’est de conserver leur  pouvoir d’achat aujourd’hui, car les  fins de mois deviennent difficiles. L’augmentation du barème n’apporte pas cette réponse immédiate. Et d’ailleurs, il y aurait beaucoup à dire sur la cohérence du ciblage ainsi opéré. Les bénéficiaires seront les gros rouleurs, notamment ceux qui doivent effectuer un long trajet en voiture pour aller travailler ; mais d’un point de vue écologique, cette  disposition incite à rester à l’essence, en contradiction avec les aides à la conversion électrique. En outre, à nombre de kilomètres identiques, la baisse d’impôt sur le revenu sera d’autant plus élevée que le contribuable est assujetti à une tranche élevée : curieux effet anti-redistributif.

Rappelons que cette aide  vient  à la suite d’un train qui s’allonge à mesure que le prix de l’énergie augmente : chèque énergie de 100 € en septembre (600 millions), indemnité  inflation du même montant, accordée aux personnes gagnant moins de 2 000 € (3,8 milliards), gel du tarif du gaz  et bouclier tarifaire limitant celui de l’électricité (8 milliards pour l’Etat et autant pour EDF détenu à 84% par l’Etat). Le tout à crédit, évidemment,  puisque l’Etat n’a pas la queue d’un. Mais surtout, ça n’apporte pas de solution pérenne à la baisse du pouvoir d’achat.  Comme il semble bien que le recul des cours mondiaux de l’énergie n’est pas pour demain, en raison du contexte international, conflit avec la Russie, flux d’approvisionnements perturbés, …  la campagne électorale  poussant à « agir »,  le gouvernement pourrait bien nous sortir de son chapeau une nouvelle aide d’ici avril. Tant que l’élection ne sera pas passée, l’exécutif se croira obligé d’arroser le  sable pour faire croire qu’il fait quelque chose. C’est prendre un peu les électeurs pour des benêts. Et plus le sable aura été arrosé, plus il sera difficile au prochain président de fermer le robinet.

En même  temps, la  fin de l’année a été particulièrement lucrative pour les caisses de l’Etat.  L’accélération de la croissance a drainé une quinzaine de milliards d’euros de recettes supplémentaires : cinq milliards sur les ménages et 10 milliards sur l’impôt sur les sociétés. Grâce, notamment, au dynamisme de la TVA dont une partie est redistribuée aux collectivités, les recettes des régions devraient bondir d’un peu plus de 800 millions d’euros cette année, d’un peu moins de 800 millions pour les départements et de 400 millions d’euros pour les intercommunalités. A cela s’ajoute une revalorisation exceptionnelle de 3,4 % des valeurs cadastrales votée dans le projet de loi de finances pour 2022. Ces valeurs servent de base de calcul à la taxe foncière et à la taxe d’habitation (qui continue d’exister). Cette hausse, inédite depuis 1989, rapportera aux communes et aux intercommunalités plus d’un milliard d’euros supplémentaires. Si elle devrait permettre aux collectivités de reconstituer un peu leur épargne brute, nécessaire à l’investissement, et de faire face, en partie à la hausse des coûts de l’énergie, elle n’empêchera  pas pour autant une répercussion à la hausse sur les taxes foncière et  d’habitation,  d’autant plus que le gâteau sera entamé par une baisse de 4% de la CVAE (ex taxe professionnelle). Vous m’avez compris, ces bonnes nouvelles n’en sont pas forcément pour tout le monde et les ménages devront comme toujours mettre la main au porte-monnaie.

On n’est plus à une contradiction près. On attend même avec  une certaine curiosité la prochaine aide. Et v'lan, voilà une aide de plus qui tombe à l'instant où j'écris : une aide exceptionnelle pour les travailleurs indépendants ! 

C'est Noël jusqu'en avril !

 

 


IL N’Y A QU’UNE DROITE !

Pécresse bras levés

 

Ma droite,  c’est celle que l’on appelle généralement la « droite républicaine ». Elle est représentée par le parti  « Les Républicains » auquel on adjoint les partis centristes d’Hervé Morin et de Jean-Christophe Lagarde. Le « Rassemblement National » de Marine Le Pen et « Reconquête » d’Eric Zemmour, créé récemment, sont des partis d’extrême-droite. Même assagi,  le discours de Marine Le Pen reste un discours  populiste  et Eric Zemmour n’a rien à lui envier.

Ma droite  ne peut pas se reconnaître dans le Rassemblement national, héritier du Front national. Par son histoire et son mode de fonctionnement centralisé, les  thématiques privilégiées et le programme économique, il s’apparente encore, pour moi, à la famille des partis totalitaires. Allez donc contredire celle qui est aux commandes et  essayez donc de la déloger de sa place : le bureau politique y fonctionne comme un « politbureau » et on a vu que la direction n’hésitait pas à procéder à des « purges ». Des Bruno Mégret ou Florian Philippot en savent quelque chose. Un parti populiste se moque totalement de la faisabilité de ce qu'il propose, puisque son fonds de commerce est de recueillir les voix contestataires et de leur faire croire qu'en « renversant la table » on va tout régler en quelques semaines. Même « dédiabolisé », le RN est un parti qui prospère dans la contestation  et est capable de  mettre en avant des orateurs brillants à la dialectique efficace, mais qui manquerait des ressources humaines nécessaires en cas de prise du pouvoir. Et puis on ne tarderait pas à vérifier le dicton « chassez le naturel, il revient au galop ». Le risque est toujours là !

Ma droite ne peut pas non plus se retrouver dans « Reconquête » d’Eric Zemmour.  Le chroniqueur de télévision peut faire des constats que tout le monde peut partager, mais sa radicalité, ses outrances pour attirer la lumière n’en font pas un homme d’Etat. Il a fait le choix de construire sa candidature en reprenant in extenso la doctrine de l'extrême droite française imaginée à la fin du XIXe siècle par Charles Maurras, Léon Daudet et Édouard Drumont.  Sa vision politique est très sombre et si sa thématique  principale c’est de « sauver la France », on a du mal à y entrevoir « les lendemains qui chantent ». Et puis, cet homme qui n’a jamais été élu, qui n’a jamais exercé la moindre fonction élective, est-il en capacité d’exercer le pouvoir suprême ? Vous le verriez chef des armées ? Il lui manque la stature présidentielle qui ne se décrète pas. Éric Zemmour ne pourra pas gagner l'élection présidentielle parce qu'une majorité de Français n'ont pas du tout envie de l'offre de confrontation systématique et passéiste qu'il incarne. D’ailleurs il fait peur à 2/3 d’entre eux. On cherche avec qui il gouvernerait et les quelques recrues, transfuges  de partis où ils étaient en mal de pouvoir, et qui le marquent un peu plus à l’extrême-droite,  n’offrent pas un substrat suffisant pour imaginer un gouvernement crédible. Sa manière de lire l’Histoire et de revendiquer une filiation gaulliste ne permettent pas d’identifier clairement sa conception de la démocratie. Conservateur, certes, mais républicain: à voir. Beaucoup de ses annonces le renvoient au populisme.

Ma droite se reconnaît pleinement dans la candidature de Valérie Pécresse. Les Français habitués de la démocratie et du suffrage universel percevront la profondeur et la force de sa personnalité et feront la différence. Elle appartient à une famille politique qui offre toutes les garanties en matière de respect de la démocratie et des valeurs républicaines et elle incarne une droite moderne, celle qui correspond très exactement aux attentes d'une majorité de Français en 2022, avec le juste équilibre entre le rétablissement indispensable de l'autorité et une véritable politique de progrès. L'Autorité, c'est-à-dire toutes les fonctions régaliennes de sécurité, de justice, de contrôle de l’immigration, d’éducation,  et qui est aujourd'hui gravement défaillante et constitue certainement l'un des grands échecs du quinquennat. Dans le pays profond, il y a le sentiment que la France n'est plus tenue, que l'équilibre entre les droits et les devoirs est rompu et que le roi règne mais ne gouverne pas. Le Progrès, c'est le deuxième pilier, progrès économique, social, scientifique et environnemental… Mais une politique de progrès n'a de force que si les réformes structurelles sont mises en œuvre. Valérie Pécresse, a déjà montré que la notion d’efficacité et l’obligation de résultats ne sont pas dans les mots, mais dans les actes. Le faire. En garantie, elle apporte la légitimité d’une présidence d’une grande région où elle a fait la preuve de sa fiabilité, ce qui renforce son degré de crédibilité. Elle a l’expérience du pouvoir et de l’administration du pays. Elle sait rassembler  comme on le voit en Ile-de-France où elle pilote une majorité diverse mais soudée. De plus, elle est entourée d'une équipe de personnes  expérimentées de toutes les générations et de toutes origines qui se préparent à prendre la relève. Alors oui, elle a toutes les qualités  pour faire une Présidente de la République  au service de tous les Français, alliant sobriété de comportement et cohérence.  Elle ne brutalise pas, elle ne bouscule pas, elle est paisible et ferme, elle a la détermination de la volonté tout en développant un charme sage. Quand certains effraient, elle, elle rassure.

Ce serait un formidable symbole que les Français élisent pour la première fois une femme à la Présidence de la République. Un symbole pour la France, l’Europe et le monde.

 


L’ETAU DES TAUX DANS LA CAMPAGNE !

étau des taux

On y est ! 

Le passage du négatif  au positif du taux des obligations d’Etat allemandes,  qui est la référence pour  toute la zone euro, marque un moment clé : le retour  à la normale, et même un peu plus, puisque les taux à 10 ans vont sans doute aller au-delà de ce qu’ils étaient.  C’est le début des ennuis pour  les Etats  surendettés comme la France. Les entreprises et les ménages, dont la dette est souvent à taux fixes, n’auront à souffrir de la remontée des taux que très progressivement. En revanche, les Etats qui ont vu s’alourdir massivement leur dette à cause de la crise vont prendre de plein fouet la hausse des taux.  La  France est aux premières loges, ayant été la plus dépensière et donc  la plus emprunteuse auprès de la BCE. Et elle reste le pays de la zone qui émet le plus de dettes en volume chaque année sur les marchés.

Le mur du pacte de stabilité.

Les gouvernements et les banques centrales ont ouvert une voie qu'il va être difficile de refermer. Ces banques centrales qui, même avec des taux d'inflation supérieurs à 4%, veulent tenter de maintenir des taux bas le plus longtemps possible. Ce qui n’empêche pas la France de vouloir qu'on oublie totalement jusqu'au souvenir les limites européennes de déficit public. Pourtant, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, qui sent déjà le vent du boulet prend les devants. Ainsi, il a chiffré l'impact d'une hausse d'un point de pourcentage des taux d'intérêt sur les finances publiques françaises : cela coûtera au contribuable la bagatelle de 39 milliards d'euros par an au bout de dix ans ! Une bagatelle ! Cela représente rien de moins que l'équivalent du budget de la Défense. C’est bien pourquoi Emmanuel Macron n’a pas évoqué le sujet à l’occasion de son discours de Strasbourg, ce  qui ne l’empêche pas de manoeuvrer en coulisse pour tenter d'obtenir de l'Allemagne un assouplissement du Pacte européen de stabilité.

La rigueur budgétaire s’imposera « quoi qu’il arrive » !

Il faut que le chef de l’Etat ait en tête, ainsi que tous les autres candidats, qu’une « simple stabilisation » de la dette française n'est pas tenable, comme les en avertit le même Villeroy de Galhau. Car miser sur la seule croissance ou compter sur la stabilité des dépenses publiques ne suffira pas à réduire l'endettement français. Il faudra réformer en profondeur l'Etat et les collectivités. Une tâche d’autant  plus compliquée que le resserrement de la  politique monétaire réduira  les marges de manœuvre. Car, ce qu’il faut savoir, c’est que la dynamique actuelle des taux ne concerne pas que l'Allemagne. La dette de marché européenne n'a pas résisté à la vague de hausse qui touche l'ensemble des taux dans le monde. A 0,40 %, le taux à 10 ans français a retrouvé ses niveaux d'avril 2019. Aux Etats-Unis, le rendement des Bons du Trésor à 10 ans est passé de 0,90 % à 1,50 % en 2021, et il approche désormais 1,90 %. Les investisseurs estiment que la pandémie s'essouffle et augmentent leurs attentes en termes de rémunération. L'inflation continue pour sa part de grimper, avant la décrue attendue. En décembre, elle a atteint 7 % sur un an aux Etats-Unis - un plus haut depuis 1982 - et 5 % en Europe, ce qui pousse les banques centrales à durcir leur politique monétaire. Outre-Atlantique, la Réserve fédérale est en train de mettre fin à ses achats d'actifs et pourrait procéder dès mars à une première hausse de taux - probablement suivie de deux ou trois autres tours de vis cette année. Inéluctablement la BCE sera obligée de suivre sauf à voir l’euro se déprécier. D’ailleurs elle va arrêter son programme « urgence pandémie », privant le marché obligataire d'un soutien non négligeable. La normalisation des taux d'emprunt est donc entrée dans une nouvelle phase. Ce n’est pas une bonne nouvelle pour les pays de la zone euro qui vont devoir lever près de 1 200 milliards d’euros cette année. Le principal risque pour ces pays est de voir leurs taux nationaux s'écarter fortement des taux allemands, avec pour conséquence un regain d’intérêt pour ces derniers, délaissant les autres qui se retrouveraient alors en grande difficultés, la  BCE réduisant elle-même ses achats. De quoi faire grimper un  peu plus les taux. Cette  hypothèse est le scénario du pire. Mais ne vaut-il pas mieux l’avoir en tête ?

En effet, les candidats à la présidentielle prennent soin d'éluder le débat de la réduction du train de vie de l'Etat et de l'assainissement des finances publiques, à l’exception de Valérie Pécresse. Pire, la plupart parlent au contraire de dépenses supplémentaires ! La palme revient à Mélenchon qui ne veut même pas  entendre parler de la dette, ce qui est complètement irresponsable. Nous allons devoir vivre le  trimestre  qui vient avec l’œil sur le thermomètre économique : inflation, intérêts de  la dette, niveau de la dépense publique… Et selon l’évolution, revoir les programmes, sauf à vendre des promesses… verbales !

 


DRÔLE DE BILAN !

Bout du rouleau

 

L’incroyable Le Maire !

Aveuglement ou déni ? Ou les deux ?  Notre Ministre des Finances, grand maître de la dépense n’en démord pas, « la France n’est pas en déclin, et ceux qui en ressassent le refrain en sont les premiers  promoteurs », clame-t-il.  Il s’appuie sur les performances actuelles de l’économie  avec une croissance en 2021 de 6,2% (chiffre record depuis de nombreuses années) et une prévision de 4% (très optimiste) pour 2022. Il promet même que le surplus de recettes fiscales sera affecté à la réduction du déficit qui sera inférieur à 8% (!!!).  On serait tenté de dire « encore heureux ! ». Il vante aussi les  mesures  prises par  l’Etat pour garantir le pouvoir d’achat comme le chèque énergie, les 100 euros d’augmentation de la prime d’activité, la baisse de 5 milliards des premières tranches de l’impôt sur le revenu, la suppression de la taxe d’habitation (qui reste à charge de l’Etat)…. Et  de se vanter d’avoir remis de l’ordre dans les comptes, tout en baissant la pression fiscale de 50 milliards d’euros en cinq ans. Sauf qu’en même temps, il annonce des reports coûteux comme le remboursement des PGE repoussé à la fin de l’année, de nouvelles mesures ciblées pour soutenir les  secteurs impactés par le Covid, et le blocage des prix du gaz et de l’électricité qui n’est  pas gratuit…  Il faut bien que le  « marié soit beau »  en avril. Tout cela contribue  aussi à manipuler le chiffre de l’inflation à la baisse comme le  démontre Jean-Pierre Robin dans le Figaro. Alors bien sûr, il y a quelques rayons de soleil, comme les levées de fonds des « licornes » qui ont battu un record cette année  et l’attractivité  grâce à la flat taxe sur les revenus boursiers ce qui attire les capitaux étrangers. C’est l’arbre qui cache la forêt de l’absence de capitaux français. Mais notre argentier ne voit pas qu’i l a bâti sur du sable et qu’il a inventé l’économie du recyclage  de l’argent public en un véritable  cercle vicieux : impôts + dette – financement des entreprises et des ménages, avec à chaque cycle, le creusement du trou. Illustration : déficit de l’Etat de près de 200 milliards d’euros, déficit du commerce extérieur de 80 milliards, pour générer, avec 6% de croissance une augmentation du PIB de 140 milliards d’euros. Résultat : un trou de 140 milliards. Cherchez l’erreur !  

La réalité des  chiffres.

Elle nous est donnée par l’Ifrap. Et les chiffres parlent d’eux-mêmes. Et ils sont incontestables. La croissance est dopée à la dépense  publique, financée  à crédit par de la dette. Elle n’est pas pérenne  puisque peu fondée sur de l’investissement. La France s’est plus endettée que ses voisins en raison, notamment, de sa désindustrialisation massive qui fait que toute croissance aggrave le déficit des échanges extérieurs parce que notre appareil productif ne répond ni aux attentes  de ses consommateurs ni à la demande internationale. Quant aux impôts, s’ils ont baissé pour certains contribuables et surtout pour les entreprises, cette situation ne sera pas tenable longtemps sans réforme de fond de la dépense publique, avec 700 milliards d’euros de dette en plus en cinq ans. Le véritable palmarès est  catastrophique : 23ème rang mondial pour la richesse par  habitants 39 030€, loin derrière l’Allemagne à 46 208€, et seuls l’Espagne, l’Italie et le Portugal parmi les 11 fondateurs de la zone euro, sont derrière nous ; 2 950 milliards d’€ de dette, un chiffre énorme, 44 000€  par Français, plus que le double de 2012 (20 000€), et aucun autre pays de la zone euro n’a connu une telle  progression au point que Bruno Le Maire considère que les critères communautaires sont devenus obsolètes,  car évidemment, quand la température n’est pas bonne, il est préférable de casser le thermomètre ; 1 460 milliards d’€ de dépenses publiques  en 2021, et en la matière Macron n’a tenu aucune de ses  promesses, même en tenant compte de la crise sanitaire, parce qu’aucune réforme suffisante, à commencer par celle des retraites, n’a été menée pour endiguer le torrent, et en 2021 elles pèsent pour 60,7% du PIB, loin des 50% promis en 2017 pour 2022 ; avec 1 126 milliards de prélèvements obligatoires, notre pays reste champion du monde du nombre d’impôts, taxes, contributions et cotisations,  et même si Le Maire a baissé des impôts, rien qu’en 2019, cinq nouvelles taxes ont été créées, et la France a deux fois plus d’impôts et catégories d’impôts que l’Allemagne (196 contre  84) pendant que notre système applique systématiquement plus de prélèvements dans chaque catégorie ; le gouffre, ce sont les 800 milliards d’€ de dépenses sociales :  570 milliards  pour la sécu, 49 milliards pour le chômage, 75 milliards de retraites complémentaires, 10 milliards  pour les  adultes handicapés, 10 milliards de primes d’activités, 11 milliards de RSA… et pourtant la pauvreté est toujours là avec toujours plus de sdf et de sans abris et bien que l’Etat, en 2020, ait consacré 32% de son PIB à ces dépenses  contre 19,9% en moyenne dans l’OCDE ; enfin, un dernier chiffre, les 82 milliards d’€ de déficit commercial, en 2020, pendant que l’Allemagne réalise 183 milliards d’excédent ! qui se traduit par  un constat consternant que les produits français intéressent moins, y compris  dans les pays comparables de l’Union ce qui fait que nous importons beaucoup plus d’Allemagne que de Chine, et plus grave, la France n’assure plus son autonomie alimentaire.  Après tout cela, il est difficile de ne  pas parler de déclassement.

Le défi budgétaire.

Pour stabiliser la dette à l’horizon 2027 et faire refluer le déficit public à 3% du PIB, il faudra un programme massif d’économies, de l’ordre de 70 milliards d’euros, selon les  calculs de l’Institut Montaigne, nous prévient le journal Les Echos. Et un tel plan apparaît comme très difficile à mettre en œuvre, le mot impossible n’est pas dit, mais pensé très fortement. D’autant plus que de nombreux paramètres mettront la  pression à la hausse telle la hausse des salaires qui rendra compliqué le maintien du gel d’indice des fonctionnaires, ou encore l’inflation qui  entraînera inéluctablement la hausse des taux de  la dette, sans parler du coût de la transition écologique et de la nécessité de renforcer certains services publics… Cela rend la marche pour réduire  les dépenses bien plus haute qu’elle ne l’était quand « les planètes étaient alignées ». Or il faudrait au moins économiser 15 milliards d’€ par an : la réforme des retraites, évidemment, une limite à  2,5% de la hausse des dépenses d’assurance-maladie en améliorant l’efficacité du système, la réduction des effectifs de l’Etat…  des paramètres difficiles à tenir, surtout si dans le même temps  on veut baisser la fiscalité.

Seul le programme de Valérie Pécresse semble à la hauteur du défi, et il est aussi le seul  à annoncer la couleur. En plus de la réforme des retraites avec allongement du temps de travail mise en œuvre immédiatement, il faudra réaliser le non-remplacement sur cinq ans des 200 000 fonctionnaires administrants qu’il prévoit et faire rentrer les 15 milliards de fraude fiscale pour espérer atteindre l’objectif, tout en assumant 34 milliards d’€ de dépenses nouvelles, notamment les 50 000 agents supplémentaires déployés dans l’éducation, la santé et la sécurité. En matière d’économies, la droite a prouvé dans les Régions qu’elle savait faire tout en améliorant le service public.  Mais il serait naïf de penser que cela se fera comme une promenade de santé.  Il faudra aussi compter avec les capacités de nuisances de ceux qui savent paralyser le pays pour défendre leurs intérêts catégoriels. Une chose est certaine : il faudra un courage  et une volonté politique sans failles !


MACRON LACHE SES ROQUETS

Pecresse-candidate-droite-presidentielle 2022

 

Le coup de tonnerre.

Décembre 2021. 52/48, le verdict est tombé, un premier sondage donne Valérie Pécresse  gagnante au second tour face à Emmanuel Macron. Ce n’était qu’un sondage, mais il a résonné à l’Elysée comme un coup de tonnerre. Et dans l’opinion l’idée que « c’est donc possible ». Et le « Président-sortant-pas-encore-candidat » de lâcher ses roquets qui se sont mis à aboyer de toutes leurs forces contre  celle qu’on a déjà surnommé « la tigresse ». Et tout y passe, jugements péremptoires, accusations douteuses et attributs sans fondements, en se gardant bien d’argumenter. Les Attal, Beaune, Schiappa, Darmanin et compagnie se répandent en propos dictés par le « château » et son entourage. Ainsi Attal n’hésite pas à accuser, avec son sautillement frénétique : « Valérie Pécresse à la fébrilité comme moteur et l’hypocrisie comme carburant » ou encore « Valérie Pécresse, c’est le retour de la rente en politique », Beaune qui n’a plus rien de Clément : « Pécresse,  c’est du mauvais Macron ou du méchant Ciotti », s’attaquant avec profondeur comme on le voit au projet européen de la candidate de la droite. Darmanin y est aussi allé de sa petite méchanceté : « C’est peut-être une bonne candidate pour Versailles, je ne crois pas que ce soit une bonne candidate pour parler aux électeurs de Tourcoing. » Comme si en Ile-de-France il n’y avait pas la Seine-Saint-Denis !   Les obus tombent dru autour d’elle. Mais les chiens aboient, la caravane passe. Et le dernier sondage Elabe qui  positionne  à nouveau Pécresse en challenger principal, à 50/50, va continuer de les exciter.

Les pauvres, ils n’ont que deux axes de médisance !

Il s’agit d’abord de montrer que la candidate de la droite et du centre court sans cesse après l’extrême droite, en ressortant des morceaux de phrase bien sélectionnés qui recoupent des  propos de Marine Le Pen, par exemple. Avec le thème de l’insécurité, c’est très facile. L’objectif est de permettre à la candidate du RN de repasser en tête de l’opposition et de réinstaller le match confortable pour le Président.  Ainsi le même Attal n’a pas hésité à diaboliser Eric Ciotti et à critiquer la « tambouille » que va devoir faire, selon lui, la candidate LR à la présidentielle pour tenir compte dans son programme des propositions du député des Alpes Maritimes. Une stratégie qui aboutit selon lui à « l'immobilisme ». En la matière, c’est  l’hôpital qui se  moque de la charité. Il oublie que le « dépassement politique »  qui lui est cher a conduit à la paralysie sa majorité, transformant les réformes en réformettes à cause du jeu d’équilibre  au sein de LRem, la  gauche bloquant la droite et réciproquement. Comme le crie Luc Ferry, vive le retour du débat droite-gauche, cette dernière étant très bien incarnée par Macron. A force de vivre les contradictions en leur sein, les  macronistes croient que c’est le même jeu qui se joue chez les Républicains. Méconnaissance totale du fonctionnement de ce parti !

Le second axe, c’est de ressortir  le quinquennat Sarkozy. Mais l’argumentaire repose sur une escroquerie intellectuelle, en faisant comme si tout était pareil il y a dix ans. Ainsi sur l’insécurité, le même Gabriel Attal n’y va  pas de main morte : « Valérie Pécresse a organisé une saignée des effectifs des forces de l'ordre sous Nicolas Sarkozy, elle a du bleu sur les mains » !!! D’abord, l’accusation n’est pas exacte et Hortefeux  à expliquer cent fois que ça s’était accompagné d’un redéploiement et l’insécurité avait reculé. Mais surtout, c’est faire l’impasse sur les dix ans Hollande-Macron, où pas grand chose a été fait pour renforcer les  effectifs, alors que la violence augmentait, et surtout sur le Ministère Taubira et sa politique laxiste. On attend encore les 20 000 places de prison promises en 2017. Quant aux attaques sur la gestion financière de Pécresse, elles sont franchement malhonnêtes. On ne peut comparer le  contexte d’alors, où il fallait avoir les yeux fixés sur les taux d’intérêts –on parlait d’instituer la règle d’or budgétaire- et la rigueur financière s’imposait à tous, avec la période actuelle d’endettement gratuit soutenu par la BCE. Alors oui, Valérie Pécresse, Ministre des Finances fin 2011, a fait voter un budget de l’Etat en baisse pour la  première fois par rapport au précédent. C’était du jamais vu. Et oui, Fillon avait dû augmenter les impôts pour limiter l’endettement. Il s’agissait de baisser les dépenses réellement pour rééquilibrer les comptes et faire baisser les impôts ensuite. Ce  budget  a été démoli par Hollande en juillet 2012 avec son assommoir fiscal qui a gelé l’économie pendant trois ans. 

La peur de perdre…

Mais tout est bon pour tenter de disqualifier la candidate de la droite. Ainsi Marlène Schiappa s’empare de la déclaration de Maître Gimms pour tenter de mettre Valérie Pécresse en contradiction avec sa lutte contre le communautarisme, en exploitant le fait que la Région Ile-de-France  subventionnait le chanteur, ce qui est pour le moins une approximation, et celui-ci en échange l’aurait soutenu à l’élection régionale. Evidemment, Valérie Pécresse n’a pas eu de mal à se justifier.   Puis c’est Amélie de Montchalin qui monte  au créneau, la rendant responsable de tout, même du couac sur le pass vaccinal à l’Assemblée nationale : « Soit elle n’est pas capable de tenir ses troupes, puisque hier, les députés LR ont voté contre le pass vaccinal (faux)… Les députés LR étaient plus nombreux à voter contre qu’à voter pour. Soit, et là ça veut dire que c’est encore plus dangereux, ça veut dire que ça s’appelle la duplicité. » On notera au passage la conception autoritaire qu’elle a de  la démocratie. La Ministre de la (pseudo)transformation de l’Etat oublie tout simplement que la suspension de séance était due à l’absence massive des députés de la majorité.  Cela n’avait pas empêché le sieur Attal d’entonner les grands airs en stigmatisant « une forme d’amicale de l’irresponsabilité constituée des députés  LFI, RN et LR » … oubliant lui aussi le défaut des Lrem. Où plutôt ne serait-ce pas de la mauvaise foi pour travestir une vérité dérangeante ? Pour  le vote, Valérie Pécresse avait demandé aux élus LR de ne pas s’opposer au texte, ce qu’ils ont fait très majoritairement  alors qu’il comportait de nombreux points d’application qui pouvaient justifier une abstention, voire une opposition. A LR, la liberté existe, ce qui paraît évidemment ubuesque aux technocrates du pouvoir.

S’il y a bien une opportunité de renvoyer Macron dans ses foyers, c’est Valérie Pécresse  qui peut  la concrétiser, et elle seule, parmi les candidat(e)s. A l’Elysée on le sait,  c’est pourquoi elle est devenue la cible principale de toutes les attaques. Le seul fait que déjà deux sondages l’ait fait apparaître  comme possible, ne peut que renforcer son audience parmi tous ceux qui ne veulent pas d’un mandat  bis.

 

 


DEUX PERILS EXISTENTIELS POUR LA FRANCE (suite)

Laicite

 

ISLAM ET LAÏCITE

 

Aborder le sujet de l’islam en France est toujours délicat. C’est prendre le risque d’être taxé de raciste ou d’islamophobe. Aussi pour éviter tout malentendu, ma réflexion s’appuie sur les écrits de Jean Daniel, fondateur du Nouvel Observateur, parus dans son livre posthume « Réconcilier la France, une histoire vécue de la nation ». Au moins cela m’évitera tous les a-priori que mon appartenance à la pensée de droite pourrait susciter. Homme de gauche, Jean Daniel y constatait la faillite de notre politique d’intégration, regrettant l’abandon de notre modèle d’assimilation et pointant les problèmes posés par l’islam à la laïcité. C’est bien là le cœur du sujet. C’est le second péril existentiel  pour la France.

Islamisation de la vie quotidienne.

Loin de moi l’idée de stigmatiser les musulmans, mais on est en droit de s’inquiéter des conflits de plus en plus nombreux posés par l’affichage d’une pratique religieuse au regard de l’application des lois ou des règles constitutionnelles  en vigueur. Prenons par exemple  le cas très récent de cette élève avocate qui se présente à l’audience solennelle de la prestation du « petit serment » de l’école du barreau, refusant de retirer son voile, à la demande du président. Or, en salle d’audience dès lors que les membres de la cour d’appel ont ouvert solennellement la séance de prestation de serment, comme lors de toute audience, aucun signe distinctif n’est accepté.  C’est inscrit dans la Constitution et acté par un arrêt du Conseil d’Etat. La jeune fille dit s’être sentie humiliée, mais elle ne pouvait pas ignorer la règle établie qui s’applique à tous les signes religieux. Il ne s’agit  pas d’une stigmatisation islamophobe  mais du respect d’un fondement de notre République, la Laïcité. Ce fait pourrait paraître anodin, mais il est révélateur d’un phénomène bien plus grave, celui d’une islamisation de la vie quotidienne dans certains quartiers, souvent en marge des lois qui prévalent dans notre  pays. Pour faire court, le modèle  communautaire n’est pas compatible avec l’universalisme et la laïcité qui inspirent  toutes nos lois.

Islam et laïcité.

Jean Daniel voit dans la valorisation des différences, très à la mode sous prétexte de visibilité et de représentativité, un abandon. Lui aurait souhaité qu’on mette l’accent, non sur l’apport de l’étranger, mais sur l’identité reçue. Et d’ailleurs, ajoute-t-il, tant que le modèle assimilationniste a été appliqué, il a parfaitement réussi. Et quand il a cessé d’être appliqué, il  n’a pas été  remplacé. Pour lui,  la situation que nous connaissons aujourd’hui est le fruit d’une capitulation : l’abandon d’une politique d’assimilation. La  situation s’est progressivement aggravée par deux effets contraires, tandis que se délitait l’identité française par l’abandon des principes et de la philosophie qui la soutenait, l’identité islamiste se fortifiait, renforcée par une ghettoïsation inavouée. Jean Daniel pose alors franchement la question : « l’Islam pose-t-il un problème à la  laïcité ? » et il conclut : « Lorsque  la réponse n’est pas un réquisitoire, la réponse est oui ! ». En effet, il est difficile de concevoir un islam qui ne soit pas communautaire car la religion, pour les musulmans, c’est d’abord le  groupe, la tribu, l’umma.   C’est pourquoi, le journaliste affirmait : « l’Islam est un défi, une menace  pour la France, parce qu’il est un universalisme ». Le communautarisme qui confine à un séparatisme, que nous observons aujourd’hui, fait courir un  péril mortel à notre République, dès lors que tel Tarik Ramadan, certains revendiquent le droit de changer l’identité française.

Le pari de la liberté.

Alors que faire ? Nous devons réaffirmer la laïcité comme principe intangible.  Parce qu’elle libère l’individu du groupe, « lui permet de faire un pas de côté par rapport à la  religion de sa communauté, de sa  famille. » Et c’est parce que la France s’adresse à l’individu et non au représentant d’une communauté qu’elle peut être regardée comme  une chance pour tous ceux qui veulent la saisir, dont les musulmans. Cette France et son opiniâtre indifférence aux différences, aux communautés quelles qu’elles soient,  cette république des individus fait le pari de la liberté, cantonnant à l’espace privé l’exercice de la religion. Encore faudrait-il qu’elle redevienne un modèle désirable et que l’émancipation ne confine pas au vide identitaire et spirituel. D’où l’injonction de Jean Daniel : « La France doit faire rayonner la patrie littéraire, artistique, intellectuelle, politique qu’elle fut et faire valoir qu’elle est encore un pays qui porte des « lumières ».  Cependant, la responsabilité incombe aussi aux nouveaux venus porteurs d’un islam revendicatif et rebelles  à la fusion, encouragés  par la gauche progressiste des racialistes, des identitaristes.

Une double  tâche.

C’est donc à une double tâche qu’il faut s’atteler. Tout commence dans le système éducatif qui forme, selon les mots de l’auteur, « des êtres nomades, vides et  creux, sans histoire, sans passé sans verbe, sortis du laboratoire pédagogiste et progressiste des années 60-70. »  Il faut rebâtir le système éducatif avec comme axe essentiel de combler ce vide identitaire et spirituel.  Il faut en même temps sanctionner implacablement tout manquement à la laïcité.  Il faut parallèlement recréer les conditions favorables à une intégration en cassant les ghettos des banlieues. Et rétablir l’ascenseur social par l’égalité des chances ! L’autre tâche, c’est la lutte implacable contre le terrorisme islamiste et son expression « civile », l’islam politique. Il  s’agit de faire comprendre à l’immense majorité des  musulmans que l’assimilation n’est pas l’abandon de ses racines ni de son passé, qu’elle est un enrichissement et qu'elle est le bon chemin pour s'approprier le pays dans lequel ils ont choisi de vivre. Comme les progressistes se refusent à faire droit à cette philosophie, cette double tâche ne peut  être menée que par ceux qui croient encore en la France. Elle est devenue urgente.

 

 


DEUX PERILS EXISTENTIELS POUR LA FRANCE

Le modèle de croissance à crédit que Macron a poussé  dans ses dernières extrémités n’est pas le seul  péril qui pourrait provoquer l’effondrement  de notre pays.

Le récent colloque sur la « déconstruction » qui s’est tenu à la Sorbonne, comme une riposte à ce qu’on appelle désormais la  « révolution woke »,  met en lumière un  véritable enjeu civilisationnel. 

Un autre danger, tout autant périlleux, est mis en avant dans le livre posthume de Jean Daniel « Réconcilier la France, une histoire vécue de la nation », dans lequel le fondateur du « Nouvel Obs » constatait la faillite de notre politique d’immigration et d’intégration et s’inquiétait des problèmes posés par l’Islam à la laïcité, soulignant « l’islamisation de la vie quotidienne dont l’expansion est inquiétante ».

Ces deux problématiques, la lutte contre le wokisme et la communautarisation croissante des musulmans, devraient constituer des débats majeurs de la campagne présidentielle, tant elles mettent en cause l’identité même de la France.

 

Universite

LE WOKISME, LA NOUVELLE TENTATION TOTALITAIRE.

L’impasse intellectuelle de la  « déconstruction ».

« Après la déconstruction, reconstruire les  sciences et la culture », tel était le titre du colloque qui s’est tenu la semaine dernière à la Sorbonne. Sa préparation  a confirmé, s’il en était besoin, les  craintes quant aux menaces qui pèsent depuis quelques années sur la liberté académique : menaces et pressions, pour empêcher sa tenue ont conduit nombre d’intellectuels et d’universitaires à renoncer à y participer de crainte de voir leur carrière brisée, d’autres  se  sont désistés pour ménager leur réputation. La « déconstruction » qui regroupe une diversité de courants, de la pensée décoloniale à la théorie des genres en passant par l’écoféminisme, dont le wokisme n’est qu’un des aspects,  ne voit le réel que comme lieu de domination et d’oppression : des femmes par des hommes, du Sud  par le  Nord occidental, des « racisés » par les Blancs, etc... Depuis deux ans,  il ne se passe pas une journée sans que des annonces de conférences, de colloques ou de postes à pourvoir soient publiés dans les termes de cette idéologie sous l’impulsion de potentats qui agissent en toute impunité, sans aucun contrôle, appliquant par exemple l’écriture inclusive en dépit des consignes officielles, avec comme conséquence de voir des champs disciplinaires entiers remplacés  par des études culturelles transversales qui ne reposent pas sur un savoir validé mais sur des préjugés militants. Doit-on y voir un effet pervers de l’autonomie des universités ? Parallèlement, l’Université a connu, ces derniers temps, trop d’annulations de conférences pour qu’on ne s’inquiète  pas de la situation de la liberté de recherche, des critiques et des pressions qui s’y exercent. Les tenants de l’idéologie woke veulent imposer une sorte de totalitarisme considérant que leurs dogmes ne se discutent pas, réinventant l’obscurantisme face à la tradition universaliste éclairée de l’université française. Le « déconstructionnisme », qui en vient à confondre la recherche et le militantisme, la vérité et la morale, la  science et l’idéologie, et parce qu’il ne saurait tolérer aucune contradiction, est une impasse intellectuelle., mais aussi une formidable machine à détruire notre République que le pouvoir actuel combat mollement.

Imposer le débat.

L’Etat devrait donc veiller à ce que les pratiques universitaires demeurent conforme à la déontologie, ce qu’il ne fait pas, comme en témoigne l’attitude du Ministère de l’Enseignement supérieur face au cas de l’IEP de Grenoble, ou quand on enseigne aux futurs enseignants dans un INSPE des contenus contraires aux directives ministérielles. Que les tribunes contre l’islamo-gauchisme publiées à l’automne dernier aient suscité en réponse des pétitions comptant des centaines de signatures, dit assez la force de ces courants  militants. Il n’est donc  pas superflu de les combattre car  ils sont objectivement dangereux ! C’est au nom de cette tradition humaniste et universaliste héritée des « Lumières » que le but du colloque était d’ouvrir le débat, pas de le clore. Un débat qui ne se réduit pas  à un affrontement entre la gauche et la droite, comme les  wokistes voudraient le laisser croire en hurlant par avance « au fascisme », tragique inversion  des rôles dont ils ont l’habitude. Car on trouve beaucoup de représentants de la gauche « républicaine » pour s’opposer à eux, et mobilisés à cette occasion. Ce  colloque est considéré comme une première riposte. Il n’est pas inutile, non plus,  de redire à quoi servent les établissements d’enseignement supérieur. La « reconstruction » passe par le rappel des frontières entre la recherche et le militantisme, par la transmission de savoirs et l’apprentissage de la rigueur scientifique.  Il s’agit d’éduquer les étudiants à faire usage de distance critique et de liberté d’esprit, tout en les habituant à se confronter à des idées différentes des leurs, là où le wokisme leur propose une seule grille de lecture toute faite :  tout est domination. Il s’agit tout bonnement de sauver l’esprit critique. Est en jeu une définition communautariste et essentialisée de la citoyenneté, que certains  voudraient imposer à rebours des valeurs de l’universalisme républicain dont notre pays est  dépositaire depuis la Révolution française. Le débat est essentiel car il touche aux fondements intellectuels des valeurs sur lesquelles est fondée notre République : Liberté, Egalité, Fraternité, ne sont concevables que dans le cadre de l’universalisme laïc.

Autant il serait déplacé d’instaurer un contrôle du savoir par l’Etat, autant, il ne serait pas inutile, comme le suggère Pierre-Henri Tavoillot, Président du Collège de Philosophie, que soient instituées au sein des universités, des missions « Liberté », pour veiller au respect de la liberté académique. Ce serait déjà ça.

 


BOJO SUR LA BRECHE

Bojo panade

 

L’avenir glorieux promis aux Britanniques se fait attendre et l’opposition au premier ministre gagne du terrain, y compris dans son propre parti. Le 31 décembre 2020, l’heure était à l’euphorie pour Boris Johnson. Le premier ministre vantait un «moment incroyable pour le pays». Douze mois plus tard, l’anniversaire est tristounet et Bojo est à la ramasse. Le ministre du Brexit, David Frost a démissionné et l’hôte de Downing Street se trouve pris dans des turbulences politiques sans précédent. Le retour de bâton s’est manifesté par une claque  électorale  dans une circonscription pourtant tenue par les Conservateurs depuis deux cents ans. Un an après, les premiers effets du Brexit se  font sentir et la gestion erratique de  la pandémie n’a rien arrangé. Le Royaume-Uni a largué les amarres, mais le navire tangue dangereusement. Les multiples difficultés auxquelles se heurtent les exportateurs britanniques pour vendre leurs produits hors de leurs frontières témoignent que loin de leur redonner leur liberté de manoeuvre, le Brexit leur impose de nouvelles contraintes. Et il en va de même pour l’approvisionnement de l’île.

Brexit is Brexit !

L’union européenne  a aussitôt appliqué le traité, ce qui n’est pas le cas du Royaume-Uni qui tarde à mettre en place ses propres barrières douanières, rien n’ayant été vraiment anticipé ni préparé. La liste des produits qui ne peuvent plus sortir du Royaume-Uni avec les voyageurs en raison des normes sanitaires est longue, et les exceptions sont soigneusement encadrées. Du coup les délais pour les exportations vers l’UE sont  très importants, en raison des nouvelles formalités administratives, ce qui désorganise la production. Et ce qui prenait trois heures prend désormais cinq jours. Les exportations écossaises de fruits de mer sont très pénalisées, ce qui agace d’autant plus qu’ici on était pour le maintien dans l’Union. Les consommateurs, eux constatent la pénurie de légumes et de fruits dans les supermarchés, particulièrement en Irlande du Nord, et les Britanniques enragent de voir l’Irlande s’en sortir mieux qu’eux. Ces problèmes émergent malgré une période de grâce qui s'applique jusqu'en avril, ce qui laisse augurer  un accroissement des difficultés quand le traité s’appliquera pleinement. Les rodomontades sur la pêche pour tenter de masquer ces effets désastreux auprès de l’opinion anglaise, traduisent l’incapacité du gouvernement à reprendre le contrôle, d’autant plus qu’il se heurte  à l’infinie patience des institutions européennes qui ne cèdent rien.

Perte de souveraineté.

«Nous avons notre liberté entre nos mains et il nous revient d’en tirer le meilleur parti», avait lancé alors Boris Johnson dans son message de Nouvel An. Un an après, les Anglais sont nombreux à déplorer la voie qu’a prise le Brexit. Surtout ceux qui se rappellent la campagne du Brexit, qui mettait constamment au pilori les bureaucrates de Bruxelles et les lourdeurs administratives de la Commission européenne. Or, voilà le Royaume-Uni dans l’obligation d’accroître le nombre de fonctionnaires (douaniers, régulateurs) pour faire face à la prolifération des formalités et des contrôles qui régulent désormais les échanges avec l'UE, ce qui oblige à envisager des hausses d’impôts. Mais l'ironie ne s'arrête pas là : le slogan célèbre du Brexit était « take back control », reprendre le contrôle. En d'autres termes, une sortie de l'UE était censée apporter aux Britanniques une plus grande maîtrise de leur destin, une plus grande souveraineté. C’est tout le contraire qui se passe. La véritable souveraineté ne réside pas dans le pouvoir de faire la loi selon une définition juridique, car dans un monde interconnecté, avec des grandes puissances comme les Etats-Unis et la Chine ou l'UE dans certains domaines, la capacité de prendre des décisions de façon indépendante n'assure pas la souveraineté, surtout pour un petit pays. Ainsi, la position géographique du Royaume-Uni est telle que ses relations internationales en termes de commerce de biens et de services seront toujours très étroitement dépendantes des normes et régulations en vigueur dans l'UE, qu’il le veuille ou non. En quittant l’Union, il a  perdu une grande  partie du contrôle des événements qui permet de répondre aux besoins fondamentaux des citoyens.

« Global Britain » ou « Little Britain » ?

Le  Brexit acté, la réalité prend forme lentement. Les ménages britanniques sont désormais inquiets pour leur pouvoir d’achat. Longtemps, la crise sanitaire a brouillé les cartes. Boris Johnson mettait toutes les turbulences sur le dos du Covid et de simples «problèmes d’ajustement» consécutifs à la sortie de l’Union européenne. Les  tensions sur la main d’œuvre et les difficultés commerciales sont désormais clairement identifiées. Pénuries d’essence, problèmes d’approvisionnement dans les supermarchés ou les usines, manque de main-d’œuvre… Les nuages se sont accumulés. Et le tableau de l’économie s’est assombri : croissance en berne, pénurie de biens qui fait souffrir les entreprises. La mise en place des contrôles douaniers sur les importations en provenance de l’UE, pour le moment reportée par Londres, risque d’avoir un impact supplémentaire sur les flux. Du temps de son appartenance à l’Union, l’influence du Royaume-Uni dépassait largement ses frontières physiques, or  il n'a plus voix au chapitre. Après le Brexit, Boris Johnson semblait parier sur une relation privilégiée avec Donald Trump pour affirmer un rôle important du Royaume-Uni dans le monde. Les négociations avec Biden n’avancent pas et on ne voit pas poindre l’aube de la conclusion d’un accord commercial avec les États-Unis. Le traité avec l’Australie apparaît comme une rustine pour tenter de boucher les trous de la stratégie « global Britain » qui se dégonfle comme une baudruche. On ne tourne pas le dos impunément à un  marché de 400 millions de consommateurs à sa porte. Ce qui fait la force de l'UE face à la Chine et aux Etats-Unis, c'est la taille de son marché. C'est en conditionnant l'accès de son marché à certaines normes et valeurs que l'UE peut faire pression sur des pays tiers ou sur des entreprises multinationales. Les Anglais découvrent amèrement que la taille de leur marché limite le pouvoir de négociation de  leur gouvernement.

Jusqu'où ira la perte de souveraineté britannique, d’autant plus que la situation politique actuelle alimente dangereusement les feux de l’indépendantisme écossais ?

 


UNE SORTE DE CUBA EN EUROPE…

France-faillite

 

Voilà un pays qui croule sous une bureaucratie omnipotente, qui voit ses jeunes prendre le large pour trouver un avenir, incapable de rembourser sa dette, au tissu industriel anémié  et qui a vu ses  exportations agricoles s’effilocher… Vous allez me dire : « Tiens, il  parle de la France ». Eh non, il s’agit de Cuba !  La  différence c’est que l’ile caribéenne a su développer des compétences en médecine, notamment une importante industrie vaccinale qui peut faire pâlir notre institut Pasteur.

Plus sérieusement, même si le trait est un peu gros, l’état de la France a de quoi inquiéter  les Français  et n’est pas celui, à l’eau de rose, décrit par notre cher Président avant le réveillon de la Saint-Sylvestre.  Affirmer que le pays est plus fort en 2021 qu’en 2017 ne tient pas. Le pays était déjà très amoindri à la fin du quinquennat Hollande et celui qui s’achève n’a rien arrangé, notamment à cause des deux crises majeures, l’une nationale, celle des gilets jaunes et l’autre internationale, celle du Covid. Il aurait fallu un miracle pour que  la France en sorte renforcée. 

Le  gouvernement exploite et tente de prolonger une embellie conjoncturelle, pensant en tirer profit  pour la campagne présidentielle, mais ce faisant, il continue d’aggraver les paramètres négatifs qui pèsent sur notre avenir. Certes, il peut s’enorgueillir de quelques réussites dans  les créations d’entreprises et  l’essor de la French tech qui à elle seule a  levé 10 milliards en 2021. Mais la forte reprise de cette année avec 6,7% de taux de croissance,  la  stabilisation du chômage n’est en réalité que l’effet de rattrapage de la récession historique de 8% du PIB en 2020 provoqué par le confinement. De même  que la  diminution du chômage , alors qu’un million d’emplois restent non pourvus,  doit prendre en compte la démographie et un simple coup d’œil sur  la  pyramide des âges  permet de comprendre le phénomène : le creux de natalité entre 1985 et 2010 bat son  plein et les 20-35 ans manquent furieusement à l’appel. Quant à  la progression du pouvoir d’achat de 1,6% par an, elle est en grande partie  le fait de la redistribution par l’Etat qui pour la réaliser a  continué d’écraser d’impôts nos entreprises –quoi qu’il  en dise-  et de ce fait a contribué à gelé les salaires.  Autrement dit, un  pouvoir d’achat saupoudré, factice et financé  par de la dette en plus.  La performance   d’ensemble reste donc médiocre, d’autant plus que l’inflation a fait son retour à près de 3% et elle risque d’être  beaucoup plus durable  que ne le pense notre grand apothicaire. 

Loin de révolutionner le  modèle français de croissance à crédit, le Président l’a, au contraire poussé dans ses extrémités, avec 1 000 milliards de dette supplémentaire. Quand j’entendais Amélie de Montchalin développer son argumentation de fuite en avant face à Eric Ciotti, tenant pour ringard un retour à l’orthodoxie financière,  je me disais que ces gens-là sont irresponsables.  Ils ne voient pas  que notre pays a perdu sa souveraineté  et du même coup la maîtrise de son destin.  Ou alors c’est du cynisme. La  France dépend de la Chine  pour son approvisionnement en biens de consommation, des Etats-Unis pour la technologie et de l’Allemagne pour la  réassurance de sa dette. Sans l’euro, notre déficit public doublé de celui de notre commerce extérieur auraient placé la France au bord du dépôt de bilan. Si le modèle  économique et social fondé sur la  distribution et l’endettement est reconduit,  la chute deviendra irréversible. Nous sortirons du peloton des dix premières puissances  mondiales avant 2030 et sur le plan financier nous n’échapperons pas à une crise majeure quand les taux d’intérêt dépasseront la  croissance nominale, ce qui ne manquera pas d’arriver au cours de la décennie.

La France est le pays le plus égalitaire si l’on en croit les statistiques.  Ce n’est qu’apparence, car  les poches inégalitaires sont  partout. L’effet pervers de la stabilisation des écarts de revenu a été le fort  accroissement des inégalités de statut et de patrimoine. Les paramètres qui permettent de mesurer les performances d’un pays sont tous au rouge et consacrent le décrochage de la France : le déficit extérieur s’est envolé à 86 milliards en 2021 et atteindra 95 milliards en 2022 (3,7% du PIB), résultat d’une chute de 3% à 2,5% des parts de marché mondial ;  le déficit public a explosé portant la dette de 98% à 116% du PIB et la course folle des dépenses publiques se  poursuit ; le déclassement de la production industrielle a été pleinement mis en lumière par  la déroute du secteur de la santé, incapable de mettre au point un vaccin contre le Covid. Même notre agriculture, qui était un fleuron, est à la  peine alors que notre dépendance alimentaire s’est creusée avec  l’importation de plus de 20% de notre consommation. Je ne m’étendrais pas sur l’embolie générale de nos services publics de santé, justice, sécurité, éducation… partout,  trop d’administratifs et pas assez d’agents « en action ». Leur paupérisation doit faire face à une fuite des talents et des compétences alors même que les moyens qui leur sont consacrés ne cessent de croître, mais comme un marteau qui tape à côté du clou.

Cuba a perdu la tutelle de l’URSS  mais continue de souffrir de la mentalité d’assistanat  et reste le « royaume »  de la débrouille. L’économie reste anémiée et les pénuries sont récurrentes… Quant à la bureaucratie, elle est toujours aussi obèse. Une idée de ce qui pourrait nous attendre. Mais cette évolution n’est pas  gravée dans le marbre : le déclin français peut  être enrayé. Le  pays regorge d’atouts qui pourraient lui permettre de redevenir une puissance prospère du 21ème  siècle : entrepreneurs et cerveaux, pôles  d’excellence publics et privés, épargne, énergie nucléaire,  à quoi on peut encore ajouter culture et civilisation. La tâche principale consiste à corriger les dysfonctionnements de l’Etat  obèse et impuissant pour l’adapter aux nouvelles réalités du monde. Il faut en faire un état fort  et agile, il nous faut nous doter d’une industrie et d’une recherche dynamiques, rétablir l’égalité des chances par l’éducation  et axer les efforts sur les technologies de l’information. Il faut un projet de rupture pour recréer les conditions d’une bonne cohésion sociale et d’une confiance des citoyens dans leurs institutions. On y parviendra si on donne la priorité à la production, à l’innovation, à la modernisation de l’Etat et à la défense sans faiblesse des valeurs qui fondent notre République. Il s’agit de rassembler les énergies  et de « faire ».  Ce sont les Français, plus que l’Etat qui sont la solution à la crise de notre modèle économique  et de la nation. C’est le projet de Valérie Pécresse !

 


2022, PETIT ETAT DES LIEUX…

Globe-terrestre-

 

L’année 2021 s’est terminée en fanfare pour les bourses mondiales, malgré les vagues successives de coronavirus. Rien n’a réussi à entamer la confiance des boursicoteurs  dopés par l’excès de monnaie déversée par les banques centrales. Comme toujours la bourse promet la Lune, mais on ne veut regarder que le doigt qui la montre, l’indice. 

Le bilan de l’année est inespéré en France sur le front de l’emploi avec  un demi-million de chômeurs en moins sur douze mois  et la stabilisation du chômage à 8% de la population active. La reprise technique de la croissance après  le  creux de -8% en 2020  l’explique en partie, car un coup d’œil à la pyramide des âges nous montrerait qu’un déficit du nombre d’entrées sur le marché de l’emploi est loin d’être le fait du hasard et explique en grande partie  que  le chômage des jeunes soit au plus bas et que plus d’un million d’emplois ne soient pas pourvus. Ceux qui ne sont pas nés il  y a vingt ou trente ans manquent à l’appel !  Mais loin d’être solide, le retour de la croissance reposait sur une illusion que la vague  « omicron » est en train de faire s’évaporer.

Du côté du Brexit, le gars Bojo prend enfin le retour de bâton  que méritent sa mauvaise foi et ses mensonges. Les multiples difficultés rencontrées par les importateurs et exportateurs britanniques pour s’approvisionner ou pour vendre, montrent que le  Brexit,  loin de leur redonner  une liberté de manœuvre, leur impose  de nouvelles contraintes et débouche sur une perte massive de souveraineté réelle. On est loin du « take back control » ! 

Le  monde ne sera  pas moins dangereux.  Poutine, qui n’en finit pas de montrer ses muscles du côté de l’Ukraine, semble vouloir privilégier la  voie diplomatique face à Biden mais en même temps lorgne du côté de la Chine. Les dictateurs nous montrent un peu plus chaque jour qu’ils n’ont peur de rien,  qu’ils  aient des résultats catastrophiques comme Erdogan, ou qu’ils tissent les fils étroits des routes de la soie  à travers la  planète avec la main de fer du communisme comme Xi Jinping, qui ne renonce pas à annexer Taïwan.  Dans ce sombre concert,  l’Europe aura bien besoin d’être unie pour espérer jouer un bout de partition. Il ne faut pas oublier que nous devons lutter en permanence contre  l’universalisme islamiste qui ne renonce pas à sa conquête de la planète et dont les démocraties occidentales sont les premières cibles à abattre.

Enfin, puisque la France prend la présidence de l’Union européenne pour six mois, profitons-en pour célébrer comme il se doit les vingt ans de l’Euro. Que les  Français l’aient adoptée par raison ou par passion, il n’en reste pas  moins que la monnaie commune apporte la crédibilité budgétaire à la quasi-totalité des Etats et heureusement, aujourd’hui, plus personne ne la remet en cause. Elle est devenue la deuxième grande monnaie internationale derrière le dollar en même temps qu’une balise de sécurité pour les européens,  qu’il s’agisse de l’épargne,  de la stabilité monétaire indispensable à nos entreprises, ou encore des capacités financières incomparables qu’elle peut apporter aux Etats eux-mêmes. Son seul défaut est qu’elle peut inciter au laxisme et malheureusement la France  ne sait pas y résister.

Voilà de quoi donner du grain à moudre pour le bloc-notes,  en ajoutant la campagne présidentielle, vous l’imaginez bien.

Une bonne année 2022, je ne sais pas, mais passionnante, certainement !

A  suivre, La France, une sorte de Cuba en Europe.

 


TRÊVE DES CONFISEURS

Noël approche à grands pas. Le bloc-notes va donc respecter  la tradition : il se met en pause jusqu'au début du mois de janvier. Les fêtes sont une intense période de retrouvailles avec la famille puis les amis.  C'est une période peu propice à l'écriture. Mais promis je reviens vers vous dès le  début de l'année; j'ai plein de sujet que je veux partager avec vous  :  Les deux menaces majeures qui menacent notre civilisation européenne, la France est-elle  sur  le  chemin de  Cuba  ?, cinq années pour pas grand' chose, Les Horizons bouchés  et pour finir les enjeux de la présidentielle qu'il ne faut pas oublier ... De quoi faire !

En attendant je vous souhaite :

un JOYEUX NOËL et de BONNES FÊTES DE FIN D'ANNEE !

 

Noel tintin 2


AU THEATRE CE SOIR

Macron tf1

 

La pièce était un peu longue, plus de deux heures, et parfois un peu ennuyeuse par ses longueurs. Mais le décor, le jardin d’hiver de l’Elysée new look revu et corrigé par l’architecte Isabelle Benabou sous la férule de « Bribri », s’il n’était pas de Roger Hart, offrait ses 1000 m2 qui ont désormais l’élégance et le glamour d’un hall d’hôtel 5*, avec en plus la jolie lumière d’une production TF1. Le tout aux frais du contribuable, transformé en sponsor bien malgré lui.

Le  sujet : Macron chez le psy.

Ou comment faire oublier les épisodes du quinquennat qui sont autant de boulets dont il voudrait se débarrasser pour sa campagne. Il fallait bien une séance d’introspection pour exorciser l’affaire Ben Alla, la photo indigne de la Guadeloupe, les  Champs-Elysées en feu des Gilets jaunes (pas les vrais, les gauchistes), et les nombreuses petites  phrases exprimant un mépris des  Français, ces gaulois réfractaires, ces gens de riens …  Comme chez le psy, les mots avaient parfois du mal à sortir face aux deux « accoucheurs » ; pour faire plus sincère, le Président, qui se décrit comme un « affectif, mais qui le cache », nous révèle qu’il a appris à « mieux aimer » les Français, et on est ravi de l’apprendre  parce qu’eux ils ne s’en étaient pas aperçu. Par contre il nous inquiète lorsqu’il ajoute qu’aujourd’hui, il « aime encore plus follement la France » qu’en 2017. Et on n’arrive pas à le croire quand il se dit « connecté  à l’Histoire de France »,  dont il a sans cesse présenté une vision déformée et inquiétante, comme  le « crime contre l’humanité » perpétré en Algérie, vision proche de la « cancel culture ».

Du mauvais théâtre.

On est au théâtre, sauf que ce soir, tout est faux, on n’est pas en direct. On nous diffuse, sur deux chaînes simultanément, le film institutionnel, joliment monté à partir de trois heures d’enregistrement, ce qui permet toutes les corrections et toutes les coupes ou améliorations des séquences qui auraient pu faire « taches ».  Une véritable « mise en scène »  qui permet  tous les artifices. Tout est  faux  et  jeu de  scène. La production avait dépêché les élégantissimes Audrey Crespo-Mara et Darius Rochebin pour jouer les rôles des journalistes. Pour la circonstance, ils ont l’œil humide de l’extrême connivence. C’est le scénario choisi : ils sont là pour faire passer les plats en douceur afin de complaire à l’hôte. Et ça commence bien : d’entrée on demande à l’intéressé s’il veut bien qu’on lui pose toutes les questions, même les dérangeantes… Les amateurs d’interview punchy à l’anglo-saxonne en auront été pour leurs frais. Nous sommes aux antipodes du regard haineux que Léa Salamé adressait à un autre candidat il n’y a guère : Audrey a le sourire conquis et énamouré et Darius  se confond en componction. La pièce se transforme en exercice marketing d’autosatisfaction narcissique d’un candidat tout seul avec lui-même. Evidemment on évite soigneusement les sujets qui fâchent comme les déficits excessifs et l’explosion de la dette. Macron aura été le président le  plus dépensier et les dépenses de son quinquennat battent même celles de  celui de Hollande.

Tranches de vie et mea culpa…

L’épisode sur «  l’équipe formidable qui l’entoure », assorti d’un hommage hypocrite à Agnès Buzyn  nous fait franchement rire tant il  est vrai que tout un chacun connait les noms de tous ses ministres par cœur, tellement ils  sont connus et efficaces. En fait, l’émission sert à poser des contre-feux qu’il est aujourd’hui nécessaire d’activer et qui ont été clairement identifiés par les équipes de com, présentés tels des albums de Martine : « Macron a appris à aimer les  Français », « Macron connait l’Histoire de France », « Macron a une équipe formidable », « Macron a transformé la France »… Ce n’est plus du théâtre, on donne dans le documentaire, c’est « Echappées  belles en Macronie ». Des longueurs, de l’autojustification, des mea culpa plus ou moins appuyés qui relèvent de l’humilité théâtrale,  avec l’utilisation répétée de l’expression « J’ai appris », des questions téléphonées, une attention particulière à citer les vrais gens croisés sur le parcours - les infirmières « désespérées » de Mulhouse, « le conducteur de poids lourd », « l’auxiliaire de vie » -, transparaît alors le jeu bien rodé du futur candidat qui ne le dit pas encore, et la déclaration d’amour bien sûr, à la France et aux Français. On comprend alors  que la France a perdu beaucoup de temps avec un Président qui ne savait pas et qui a dû apprendre.

De toute évidence dans cet exercice qui apparait comme la dernière marche avant une entrée en campagne, Emmanuel Macron voulait effacer les  mauvais épisodes et défendre son action. Malgré les crises et les difficultés, il a réformé, a-t-il martelé, la « Révolution » promise en 2017 s’est bien enclenchée. Mais va-t-elle dans le bon sens ? Et puisqu’un tel mouvement nécessite du temps, -« On ne transforme pas un pays en cinq ans »-, ben voyons, il faudra la poursuivre, en citant notamment l’hôpital et la « révolution démocratique » -n’ayons pas peur des mots !  Sur ce point on peut craindre le pire avec  Bayrou dans les parages…

L’hypocrisie comme art de faire.

La défense et illustration du bilan ne se fait pas sans attaquer celle qui est devenue la  principale adversaire, dont il se serait bien passé. Valérie Pécresse le bouscule sur son bilan, conteste l’ampleur des réformes, déplore la dérive des finances publiques, le force à rendre des comptes. A l’adresse des électeurs venus de la droite qu’elle semble séduire, il développe un discours sur la bureaucratie que tient aussi sa rivale. Mais celui  qui a mis  l’hypertechnocratie au pouvoir n’est pas crédible. Dans la crise sanitaire, « la machine a montré qu’elle était trop lourde. La norme et la complexité ont trop de place. On doit réussir à simplifier », dit-il, mais pourquoi ne l’a-t-il  pas fait ? Ah, j’oubliais, simplifier, oui,  mais dans l’humanité, on l’aura compris. Derrière les 150 000 suppressions de postes que Valérie Pécresse propose, « il y a des hommes et des femmes », dit-il. Sauf qu’il n’est pas question de les mettre  à la porte mais simplement de ne pas  les remplacer à leur départ en retraite. C’est tellement plus facile de caricaturer l’adversaire en la faisant passer pour ce qu’elle n’est pas. Même la réduction qu’il avait promise de 20 000 postes dans la fonction publique, Macron n’a pas été capable de la tenir.

Inéquité !

Un peu plus de 3 millions d’auditeurs, moins que Koh Lantha, ça en dit long sur la  « fatigue » des Français. Et on ne sait pas combien ont suivi l’émission jusqu’au bout.  Une chose est certaine : cet énorme clip de propagande diffusé à nos frais avec grand cynisme par un « non candidat » qui le sera « d’évidence », est un procédé totalement inéquitable par rapport aux autres candidats.  Rappelons-nous la  pression du CSA sur Eric Zemmour qui a été obligé de quitter CNEWS, alors qu’il n’était même pas candidat.

Au fait, vous avez  compris où va la France ?

Une fois de plus, on a pu avoir le sentiment d’être pris pour des cons !


LES ENNUIS ARRIVENT !

Bout du rouleau

L’inflation est là. 

En France, elle est encore au-dessous des  3%, mais le niveau qu’elle atteint aux Etats-Unis (près de 7%)  nous montre très clairement ce qui nous attend à brève échéance. Ce  qui devrait être une bonne nouvelle va se transformer en chemin de croix à cause de nos déficits et surtout de notre dette. Et l’alignement des planètes contrariantes est en train de se mettre en place. La rencontre avec Olaf  Schultz, nouveau chancelier allemand, avec  Macron, malgré les sourires de façade, n’a pas levé l’exigence germanique de retour à l’orthodoxie financière et la BCE tiendra jeudi une réunion de politique monétaire sous haute tension, à l’issue de laquelle elle devrait annoncer l'arrêt des mesures d'urgence contre le Covid. Entre l’explosion des contaminations et les craintes liées au variant Omicron, le moment semble peu propice, mais l’institution joue sa crédibilité, après avoir reporté plusieurs fois sa décision afin de préserver l’économie européenne. D’autant plus que La Fed se réunira mardi et mercredi et se retrouve elle aussi en position délicate, alors que l'inflation est au plus haut depuis quarante ans aux Etats-Unis. Si la divergence entre les deux banques centrales est  trop forte, en raison par exemple de mesures trop timides du côté européen, l’euro pourrait en faire les frais,  la correction se faisant à la baisse. De quoi compliquer la fin du mandat de « Macron-le-crameur-de-caisse ». Le gros  problème, c'est que personne ne sait comment sortir de ces politiques de création monétaire à tout va.  Il n'y a que des mauvaises décisions à  prendre. 

L’impasse américaine.

La réserve fédérale américaine, par la voix de son président, a reconnu qu'elle s'était trompée dans son appréciation de l'inflation.  En conséquence, la Fed doit rapidement revoir sa politique de rachat d'actifs à l'aune de cette nouvelle dimension. Cette prise de conscience est bienvenue, notamment compte tenu du risque du maintien de l'inflation à un niveau dangereusement élevé au cours des prochains mois. Beaucoup d'observateurs notent à juste titre que la Fed ne dispose pas des outils nécessaires pour débloquer les chaînes d'approvisionnement ou pour accroître la main-d'oeuvre. Mais plus la Fed tarde à réagir correctement à l'évolution de l'inflation, plus grande est la probabilité qu'elle soit amenée à changer brutalement de politique, devenant elle-même la cause principale d'une tendance inflationniste. Même en ayant ainsi raison, elle risquerait de susciter une récession nationale, la volatilité des marchés et des retombées dommageables pour l'économie mondiale. Une certitude : la Fed doit maintenant diminuer beaucoup plus rapidement ses achats mensuels d'actifs. Une impasse politique pour Joe Biden, mais non sans conséquence pour l’Europe, et donc nous. On sera rapidement fixé.

La fin du laxisme budgétaire.

Il va donc falloir être plus rigoureux. « Rigueur », voilà un gros mot politique qu’il  ne faut surtout pas prononcer. Et avec la  chance qu’elle a, la droite va reprendre le pouvoir au pire moment, celui de la fin du « quantitative easy ». De quoi compliquer sérieusement les projets électoraux de baisse  des  charges et d’augmentation des salaires. Nous allons payer 10 ans de  laxisme budgétaire Hollande-Macron, ce dernier ayant été de loin, le plus dépensier. De quoi regretter aussi la  belle époque de l’alignement des  planètes : énergie à bas coût, inflation nulle, taux d’intérêts négatifs, croissance mondiale. C’est  à ce moment-là qu’il aurait fallu faire baisser la dette et rétablir nos équilibres financiers… mais comment résister à la tentation d’emprunter dans de telles conditions pour un  pays addict à la dépense publique ?  Nous serons vite fixés : le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, reçoit aujourd’hui à Paris son homologue allemand, Christian Lindner, pour évoquer une évolution des règles budgétaires européennes. Le  grand argentier allemand ne cache pas sa volonté de mettre fin  à la gabegie française. Les discussions sur une réforme du Pacte de stabilité vont entrer dans le vif du sujet !

Le déclassement de la France.

Notre Ministre de l’économie a beau  se vanter de la croissance forte (6%), jamais vue depuis des  décennies, elle n’est que le résultat d’un ressort qui se détend après les restrictions de la pandémie. Le rebond n’est que la  conséquence de la chute de 8% du PIB en 2020, et ne rattrape  pas  complètement la richesse perdue. Il n’empêche, un pays qui importe plus de biens qu’il n’en exporte, dont la dette est achetée massivement par des non résidents, est un pays qui décroche. Les récents succès de nos ventes d’armement sont bons à  prendre, mais ils sont l’arbre qui cache non pas la forêt mais l’étendue de notre désert industriel. Si les marges de manœuvre budgétaires  se resserrent, comme c’est à prévoir, la tâche de redressement de  la France en sera rendue plus ardue. Il y faudra de l’audace et du courage politique qui militent pour une alternance. Car  ces deux qualités manquent cruellement au  pouvoir actuel,  ligoté  dans  son « en même temps » et  réduit à de belles déclarations sans suite concrète la plupart du temps. Cela dit, ce n’est qu’un des enjeux de la bataille électorale qui s’annonce.

La donne politique.

Contre le volontarisme affiché de Valérie Pécresse, l’auberge espagnole de « Ensemble, citoyens » répond en ordre dispersé. Castagnette dénonce le glissement vers l’extrême-droite, le charlatan de l’Intérieur, Darmanin, se décerne des brevets de « droite authentique »…   Tous les transfuges montent au créneau contre elle, mauvaise foi en bandoulière. Si la bêtise tuait,  ils seraient déjà morts, car on pourrait les renvoyer facilement à leurs anciennes convictions et  à  leurs contradictions. Le déni de réalité est  une caractéristique commune à  toute la macronie. Quant  à Raffarin, je lui conseille de lire l’analyse de la Fondapol de Dominique Reynié, qui n’est pas  spécialement de gauche :  « de Zemmour à Le Pen en passant par Dupont-Aignan, la «composante populiste et souverainiste» est désormais majoritaire à droite (elle représente 70% du total des intentions de vote), «Valérie Pécresse ne pourra emporter la présidentielle ni même parvenir au second tour si elle ne tire pas les leçons de cette nouvelle réalité électorale», analyse le directeur général de la Fondapol. Autrement dit, pour ne pas connaître le destin du Parti socialiste, LR et sa candidate devront convaincre au moins une bonne partie de l'électorat lepéno-zemmourien. Cela n’empêche pas de regarder au centre. En 2017, Si Fillon avait su garder Bayrou dans son sillage, il aurait gagné. Aujourd’hui, le Centre peut être utile, malheureusement, il faut être lucide,  il n’est plus la priorité.

 


UNE CROISSANCE A TROUS.

Croissance 2014 panne

 

Puisque Zemmour débat ce soir avec Le Maire sur France 2, voici quelques éléments que vous devriez avoir à l’esprit.

Le commerce extérieur de la France s’est encore dégradé en octobre à 7,5 milliards d’euros.  Normal, puisque la consommation est le principal moteur de notre croissance avec la dépense  publique.  Comme nous achetons ce que nous consommons à l’extérieur, le  trou de notre balance commerciale s’accentue. Et  comme le pouvoir d’achat qui permet de relancer la consommation a été financé essentiellement par les  prestations versées par l’Etat pendant la crise sanitaire ( chômage partiel, aides  aux entreprises, etc…), il a été rendu possible par le creusement de la dette.  Cette croissance est donc une illusion économique  par son côté artificiel détaché de l’économie réelle.  Et si elle est forte, c’est d’une part parce que l’année 2020 et les confinements ont provoqué une rétention financière qui s’est libérée en provoquant un sursaut de consommation des ménages et de dépenses des entreprises, et d’autre part parce que le gouvernement a continué le quoi qu’il en coûte  en gardant  le chéquier ouvert.

Le quoi qu’il en coûte continue.

En 2021, les dépenses de fonctionnement sont reines. Entre 2020 et 2021, la dépense publique de fonctionnement a bondi de près de 48 milliards d'euros. Le chéquier est particulièrement ouvert en ce moment avec les promesses de dépenses supplémentaires pour 2021 (exemple : chèque énergie additionnel à 580 millions d'euros) et les promesses de dépenses en plus pour 2022. Si l'on fait une comparaison France/Allemagne, le verdict est sans appel. L'Allemagne va clôturer l'année 2021 avec une croissance estimée à 3,4 % qui semble loin des 6 % de la France mais, outre-Rhin, c'est l'investissement privé et le solde extérieur, donc les exportations, qui la dynamisent avec plus des deux tiers de création de valeur ajoutée privée, alors qu'en France, c'est la moitié seulement. En clair, si nous n'avions pas des dépenses publiques de fonctionnement aux vannes ouvertes pour 2021, nous aurions la même croissance peu ou prou que l'Allemagne… L'effet rebond tant vanté est donc largement dû à la relance par la dépense du secteur public. Relance financée par le déficit (203 milliards d'euros en 2021) et la dette (185 milliards de dette en plus).

Une croissance en partie factice.

C’est le scénario du trou qu’on rebouche en faisant un trou plus grand. Cette croissance financée à crédit n’est pas vraiment pérenne sauf si on accepte la poursuite de la dégradation des finances publiques. Le gouvernement a assis sa prévision optimiste de 4 % de croissance pour l'année prochaine sur l'hypothèse d'un dégonflement quasi-complet de l'épargne des ménages constituée pendant les confinements et donc un regain de croissance de la consommation privée, qui creusera un peu plus notre déficit commercial. Ce regain de consommation privée permettrait de compenser le recul de la dépense publique qu'il a inscrit dans sa prévision pour 2022. Sauf qu'on est en campagne électorale et qu'il y a fort à parier que le dérapage des dépenses publiques va continuer aussi en 2022, continuant de gonfler artificiellement la croissance en la finançant par du déficit. Qu’on comprenne bien : 6% de croissance génèrent environ 150 milliards d’euros de PIB supplémentaire. Il faut mettre en face les 200 milliards du déficit budgétaire 2021 et environ 85 milliards de déficit du commerce extérieur, solde négatif qui ampute notre richesse. Bruno Le Maire peut se glorifier, il bâtit sur du sable. Si l’Etat arrête d’arroser, notre croissance retombe au 1,5% résiduel, très insuffisant pour assurer l’emploi et le désendettement.

L’inflation et la remontée des taux.

Le fait que l’inflation soit de retour n’est pas une bonne nouvelle. Elle provoque la hausse des prix et des tensions sur le pouvoir d’achat qui se traduisent par des hausses de salaires qui la rendent plus durable. Qui dit inflation dit aussi hausse des taux d’intérêt qui vont renchérir la dette. La  période dans laquelle on entre risque d’être compliquée à gérer, surtout si la France continue d’être un panier percé. Les hausses d’impôts seront alors inéluctables dans un pays qui en est déjà le champion mondial. Avec un poids en plus pour celui ou celle qui prendra le manche en avril 2022 : le gouvernement a reporté toutes les échéances qui fâchent à après les élections comme le remboursement des PGE (Prêts garantis par l’Etat). Dégonflement de l’épargne des ménages plus hausse des prix plus relèvement des impôts, voilà un cocktail amer qui nous guette.

Si le programme de Pécresse est un programme recyclé du passé (du XXème siècle), la  modernité serait celui de Macron et Le Maire : donc si je comprends bien c’est la dette infinie, déjà à 3 000 milliards (+  1 000 milliards en 4 ans), les déficits publics (200 milliards par an), le  déficit de  notre balance commerciale (85 milliards par an),  les records d’impôts, le règne de  l’hypertechnocratie  et de l’Etat omnipotent, sans parler du communautarisme, de l’insécurité et de la violence …  

Drôle de modernité !

 


UNE CANDIDATE FORTE, UN PARTI PUISSANT.

Pécesse candidate

 

Le congrès a choisi.

Ce sera  Valérie Pécresse qui représentera notre courant  politique dans la compétition pour la présidence de la République. Beaucoup de commentateurs ont raisonné sur des bases fausses. Il n’y a pas de vraie surprise ni sur le score d’Eric Ciotti, ni sur celui de Valérie Pécresse, si on s’appuie sur la structuration des adhérents LR. Les deux sélectionnés pour le  second tour  sont issus des deux plus grosses fédérations qui représentaient chacune environ 25% du corps électoral. Mais peu importe, la nouveauté c’est que les  cinq candidats fassent corps au lendemain du verdict et ce n’est pas le petit accroc avec Eric Ciotti que les médias et les adversaires que notre candidate gêne ont monté en épingle pendant tout ce dimanche, qui y changera quelque chose. D’ailleurs aujourd’hui,  lundi, tout va rentrer dans l’ordre. Cette première semaine de campagne sera consacrée à l’unité derrière elle. Cette première phase aurait dû se conclure par un grand rassemblement  à la porte de Versailles, mais  les responsables LR ont préféré l’annuler, en dirigeants responsables, pour  tenir compte des conditions sanitaires. Ce que nous avons vu du camp zémmourien hier m’a rassuré : les déçus du Congrès vont ils céder et se précipiter dans les bras de cet orateur fût-il de talent, de succomber au charme d'un discours qui copie les solutions des autres et de se noyer aveuglément dans une foule au bord de l'hystérie ? N’est-ce pas  l'art de remplir des salles avec du vide et des lieux communs..... Valérie Pécresse saura allumer dès aujourd’hui les contre-feux et répondra aux attentes de son parti et surtout de son électorat !

Les  six atouts de Valérie Pécresse.

L’agressivité des macroniens en dit long sur leurs préoccupations. Les attaques sont venues immédiatement par la voix du roquet de la Macronie, l’Attal de service, et celle de  l’inénarrable Castagnette, ex ministre incapable de l’Intérieur. Valérie Pécresse ne vient pas de nulle part. Elle a derrière elle une grande expérience de la chose politique.

Atout n°1 : elle préside la région de France la plus peuplée.

Diplômée de HEC Paris, sortie 2ème  de l’ENA, élue députée en 2002,  puis ministre à l’enseignement supérieur et aux finances, elle a enlevé la Région Ile-de-France à la gauche en 2015 et récidivé en 2021. Elle préside la plus grande région de France, voire d’Europe, de la taille de la Belgique, et l’une des plus complexes à gouverner. Voilà un parcours qui atteste de compétences et de savoir-faire.  C’est son premier atout. Elle y a démontré sa  capacité à gérer les finances publiques en économisant deux milliards d’euros malgré tous les bâtons que le pouvoir central lui a mis dans les roues,  et a mis en oeuvre des solutions innovantes  dans tous les domaines des compétences régionales.

Atout n°2 : elle fait ce qu’elle dit. 

Certains considèrent qu’elle part avec le handicap d’être  une femme politique.  Ceux qui la connaissent savent que sa principale qualité est sa capacité à ne pas changer d’avis au gré du vent et à ne jamais céder. D’ailleurs certains de ses adversaires lui ont donné comme surnom : « la tigresse ». Autrement dit, il ne faut surtout pas sous-estimer sa détermination, quand elle se fixe un objectif, elle donne tout pour l’atteindre. Ce qui plaira aux Français, c’est qu’elle a l’habitude de faire ce qu’elle annonce  et plus que les discours pour plaire, elle préfère les décisions pour faire. On peut être certain que sa main ne tremblera pas.

Atout n°3 : elle a un programme cohérent et chiffré.

En matière de gestion, elle a fait ses preuves,  c’est le  moins qu’on puisse dire. Aussi doit-on regarder ses promesses de campagne avec sérieux car elle a pris  soin de faire tout chiffrer. Et si l’on en croit l’IFRAP, ça tient la route. Ce qu’elle propose,  c’est ni plus ni moins le rétablissement de nos finances publiques, l’inversion de la courbe de la dette, tout en mettant les moyens là où il faut :  la sécurité, la santé et l’éducation. Tout ne se fera  pas en un jour, mais les solutions qu’elle propose  sont crédibles.

Atout n°4 : elle a  battu ses rivaux  à plate couture aux régionales.

Femme de terrain, elle sait faire campagne. La région Ile-de-France, c’est une France miniature qui concentre tous les problèmes de l’hexagone : la ruralité, les banlieues, les mobilités, les déserts médicaux, le logement… Toutes les thématiques de la  France contemporaine s’y rencontrent. Politiquement, elle a affronté lors de la campagne de 2021 les principaux leaders de l’échiquier politique et pas les moindres : 5 ministres de Macron, Jordan Bardella pour le RN et Julien Bayou le patron des Verts … Il faut souligner la médiocrité des arguments de ses adversaires  sur sa légitimité, sur sa personnalité, sur son image parisienne, sur le procès en compatibilité avec Macron, sur La force du parti Les Républicains… Les Franciliens ne s’y sont pas trompé, ils en ont redemandé !

Atout n°5 : elle peut s’appuyer sur une droite rassemblée.

On peut dire merci à Christian Jacob. On lui doit l’esprit de collaboration qui a présidé à la sérénité des débats entre les cinq candidats. Et aujourd’hui, on peut compter sur la cohésion du pack républicain. Elle sera le gage de la réussite. Aussi Valérie Pécresse  va-t-elle enrichir son projet, qui a été validé par 60% des militants, des idées contenues dans les autres programmes, ceux de ses concurrents et celui du parti. Contrairement à 2017, l’électorat de la droite et du centre se verra proposer un projet unitaire, enrichi des meilleures idées des uns et des autres. Elle peut affirmer que la droite est de retour, elle peut parler au nom de toute la droite modérée (républicaine m’agace un peu).

Atout n°6 : Les Républicains, un parti puissant.

Ne comptez  pas sur les commentateurs pour en faire état. C’est une impasse qu’ils font sciemment ou par oubli, recroquevillés qu’ils sont dans leur univers parisien. Les Républicains constituent la première force politique de France par son  implantation territoriale. La candidate peut s’appuyer sur un puissant réseau de  maires (56%  des  villes de plus de 9 000 habitants), de conseillers départementaux (75% des départements) et de conseillers régionaux (6 régions sur 13), sur le groupe de parlementaires le plus important de l’opposition (100 députés, les sénateurs majoritaires)… Sa campagne trouvera des relais partout et des milliers de militants répartis sur tout le territoire pour la relayer. Dans une campagne présidentielle, ça compte.

Avec elle, l’horizon de la droite s’éclaircit et elle retrouve des chances de figurer au second tour.  Là est l’essentiel. De l’espoir à la réalisation, il reste désormais à faire le chemin et ça ne sera pas chose aisée. Elle dispose d’une équipe pratiquement constituée avec les quatre autres candidats à la primaire qui se sont engagés à la soutenir et dont les spécialités politiques sont complémentaires. L’équipe autour d’elle parait solide, compétente, solidaire après avoir mis les egos au vestiaire. Ciotti lui amènera les voix de l’extrême-droite, et Bertrand celles du centre-gauche. Barnier apportera son expertise en diplomatie européenne et internationale. Juvin enfin sera la caution médicale en cette période de pandémie. Son conseiller Patrick Stéfanini, magicien des campagnes électorales, a l'avantage de déborder d'idées. Valérie Pécresse est aujourd’hui la seule personnalité dont on peut raisonnablement penser aujourd’hui qu’elle est en mesure de mettre un terme à l’aventure macronienne. Elle est un danger politique pour Emmanuel Macron qui n’a plus l’aura de ses débuts. Tout dépendra du pays profond. Gardera-t-il une capacité d’intelligence collective et de caractère pour déjouer un destin qui lui est tout tracé par les sondages… ? A nous de jouer !

 


HE, HE, ZORRO EST ARRIVE…

Zorglub  2

 

Cette vieille chanson d’Henri Salvador m’est revenue à l’esprit à l’occasion de la déclaration de candidature de « Monsieur Z ». Z comme Zorro ! Là s’arrête la métaphore. Il ferait plutôt penser à Zorglub, ce personnage maléfique de Spirou. L’intéressé nous a gratifiés d’une parodie grotesque de l’appel du 18 juin 1940 en forme de message vidéo  suivi d’une interview au 20H de TF1 frisant la correctionnelle. La  volonté de dramatiser avec un coup d’éclat  sombre dans le ridicule quand elle fait suite à un épisode peu glorieux de la part d’un personnage prétendant aux plus hautes responsabilités : « Imagine-t-on le général De Gaulle faisant un doigt d’honneur lors d’un déplacement officiel ? » Le paradoxe se suffit à lui-même. L’image serait presque anecdotique si elle ne traduisait, en réalité, une vision de la vie politique et du débat démocratique. Car, Monsieur Z. a eu l’occasion de le dire à nombreuses reprises, il n’envisage par la saine controverse idéologique que permet notre démocratie comme un moyen de rassembler, d’unir autour d’un projet, mais au contraire, de diviser et de fracturer.

Moi, De Gaulle…

La  comparaison avec  notre grand homme ne fonctionne pas. Le képi est décidément trop grand. Il ne suffit pas d’oser exposer un ego hypertrophié, le manque de « présidentialité » est évident et pour en acquérir le statut, il ne suffit pas non plus d’invoquer la figure du premier des  présidents de la Vème et de tenter de se mettre dans ses pas façon « appel ». En voulant reconstituer le décor jusqu’au micro vintage et en prenant le ton des « heures sombres », on tombe dans le mauvais vaudeville. A force de vouloir étonner, on finit par faire rire. J’entends déjà : « on ne touche pas à la statue du commandeur sans d’infinies précautions », ou encore « mais pour qui se prend-il ? » C’est le décalage entre  l’image que le polémiste nous donne à voir et l’ombre portée du Libérateur de la France qui devient comique.

A poor lonesome candidat…

Une seule prise de guerre et quel soutien : Charles Millon ! Cet ancien troublion de l’UDF et du Parti Républicain de Léotard, aujourd’hui en retraite et coupé de toute influence, a toujours eu un tropisme très « droitier ». Quant au renfort de Jean-Frédéric Poisson et  de son minuscule parti Chrétien démocrate c’est un non-événement. La réalité est que Z. est tout seul. Le dégagisme a ses limites et confier le pays à des amateurs, on sait ce que cela donne. Le discrédit systématique de « ceux qui savent faire » relève du populisme simpliste et constitue un danger pour la République.  C’est  une régression démocratique. Oui, il faut sauver notre pays du déclin et de la décadence. C’est la priorité absolue. Le déclin se mesure à notre recul économique que la longue série de nos déficits publics, de notre commerce extérieur en berne et de notre dette illustrent amplement malgré les artifices de la planche à billets. Il se mesure aussi à notre perte d’influence géopolitique du Liban au Pacifique en passant par l’Afrique francophone et l’Europe. Notre décadence s’affiche aux yeux de tous par le règne des minorités qui minent la cohésion nationale, ruinent notre démographie, altèrent notre culture, fragmentent la société et démoralisent les Français.  Mais il ne suffit pas d’invoquer l’Histoire millénaire de la France. Faire écho à l’angoisse populaire pour en faire une caisse de résonnance non plus ! S’imaginer qu’un gourou entouré d’adorateurs, transformés pour la circonstance en « majorité ardente inspirée par le patriotisme », pourrait d’un coup de baguette magique imposer les puissantes réformes nécessaires relève du fantasme. Remplir des salles ne remplit pas forcément les urnes. J'ajouterai que tenir une réunion de plus de 10 000 personnes sans exiger de passe sanitaire n'est pas  très responsable dans le contexte sanitaire actuel..

Provoquer pour exister.

Décalé, excessif, clivant. Ses partisans sauront y voir de la constance, des convictions et une fidélité à lui-même. Sans doute faut-il au moins cela pour enrayer le déclin amorcé de sa propre candidature. Chassez le candidat, le polémiste n’est jamais loin. C’est peut-être un bon moyen pour faire campagne dans une époque qu’il faut abreuver d’images choquantes, mais cela ne constitue pas un programme de gouvernement et ne donne  pas de preuves  tangibles de  la capacité à gouverner : tenir l’Etat ne s’improvise pas, il faut en connaître les codes et les arcanes.  Entré en campagne en parlant à une base de convaincus, sans chercher ni à élargir ni à rassembler, c’est la marque de Zorglub désormais candidat. L’exercice auquel il s’est livré jusqu’à maintenant n’a pas  montré non plus sa capacité à s’élever à la hauteur de son idéal. La « présidentialité » lui manque toujours.  A cet égard, le V de la victoire, emblématique de l’esprit gaulliste, aurait été une bien meilleure réponse au doigt d’honneur !

La lumière Joséphine Baker.

L’un des enjeux de la présidentielle de 2022 est bien celui de la démocratie contre le complotisme et plus largement l’obscurantisme. La question ne porte pas seulement sur le choix d’un homme ou d’une femme, mais sur celui ou celle qui continuera à défendre sans état d’âme nos principes constitutionnels, ceux dont nous n’avons vraiment pas de quoi rougir. Ils continueront à éclairer notre démarche, ils seront les critères du scrutin. Et de ce point de vue, au sombre discours de déclaration de candidature, je choisis la lumière apportée, ce n’est pas une coïncidence, par Joséphine Baker, dont l’entrée au Panthéon nous montre combien elle est actuelle dans sa quête de liberté, apportant la plus belle illustration qui soit de la supériorité de  « l’universalisme » dont elle est une des plus belles démonstrations par la  carrière qu’elle a pu mener. A sa manière, elle a été une « Marianne » !

Cette fois-ci, Zorro n’est pas le sauveur.  

 


J'AIME LES HOMMES !

Sophie de Menton

Et ce n'est pas dans l'air du temps ! 

Je ne résiste pas au plaisir de publier sur le bloc-notes ce joli billet de Sophie de Menton, tellement il prend à contre  pied la bien-pensance en vogue, et tellement en accord  avec  l'esprit français que nous aimons.

Un billet de Sophie de Menthon

J’aime les hommes qui me prennent pour une femme et qui se mettent plein de cambouis sur les mains sans mot dire, et sans me connaître, pour remettre ma chaîne de vélo qui a déraillé.
J’aime les hommes qui, protecteurs, m’interpellent en m’appelant « ma p’tite dame ».
Je les aime tels qu’ils sont. J’aime qu’ils regardent un décolleté (que l’intéressée a soigneusement mis en valeur, pour qui ?  seulement pour elle ?  ah bon…).
J’aime les hommes qui prétendent que, femme, j’ai beaucoup plus d’intuition qu’eux. 
J’aime les hommes qui n’envisagent pas de ne pas protéger une femme. Sexe faible après tout !

J’aime les hommes au point de ne pas les virer du comité de direction sous prétexte qu’il manque deux femmes. Au fait, j’aime bien l’idée « d’appartenir » à un homme – avec bien sûr toutes les exceptions imaginables, et surtout quand ça m’arrange…
J’aime bien être de mauvaise foi, et qu’un homme en soupire.
J’adore faire semblant d’avoir peur pour qu’il me rassure.
Je n’en ai rien à faire que la grammaire française ait privilégié le masculin pour en faire un sexe – pardon : un genre – dominant !  Lire Madame Bovary en écriture inclusive serait une décadence intellectuelle et culturelle absolue.
Je n’ai jamais pensé que si le président de la République (à l’origine de la mode) ne disait pas «celleZéceux » à tout bout de phrase, c’est qu’il m’avait oubliée moi et mes congénères.
J’aime aussi les hommes qui aiment les hommes, à condition qu’ils aiment aussi les femmes, et parfois avec plus de sensibilité.

J’aime être élégante, m’habiller pour plaire aux hommes, et pour me plaire à moi aussi. La séduction est un mode de relation exquis. Ne sommes-nous pas le pays de l’amour courtois, du romantisme et de l’élégance ?

Je peux pardonner aux hommes qui sont lourdingues et qu’il faut remettre à leur place. Une main baladeuse peut valoir une bonne baffe à son propriétaire, et un drame à haute voix, mais pas le tribunal !  Et d’ailleurs j’aime les autres hommes qui remettent aussitôt les lourdingues à leur place (on en voudrait plus dans le métro…).
J’aime bien les hommes entre eux, même devant un match de foot que je déteste. Pire : j’aime qu’ils m’ouvrent la portière de la voiture et portent ma valise pour monter dans le train…

J’ai adoré traîner au lit avec mon nouveau-né dans les bras pendant que le père partait bosser ! et je ne vois pas pourquoi ce dernier prendrait ma place pour que je retourne – moi – travailler plus tôt. Françoise Giraud disait que « les femmes n’étaient pas des hommes comme les autres ». Je maintiens et je vais plus loin : les hommes ne doivent pas devenir des femmes comme les autres, nuance…

Sans doute que je sais presque tout faire aussi bien qu’un homme, mais j’adore ce qu’il fait mieux que moi et cela ne me pose aucun problème.
Le fameux plafond de verre je le casse quand je veux, j’ai tous les moyens pour ça.

Certes, il y a abus de pouvoir lorsque le DG drague sa secrétaire… mais cela s’appelle comment quand la femme du DG se fait en permanence piquer son mec par les secrétaires ou la dir. com ?  Abus de poste subalterne ?

« J’aime les filles … » chantait Dutronc, je suggère qu’on chante la chanson à l’envers. J’aime les hommes des comédies romantiques, les hommes qui chantent sous la pluie, qui sont maladroits, qui demandent en mariage à genoux, qui ont peur de nous, qui aiment tous nos défauts jusqu’à en faire des qualités… j’aime bien tout ce qui fait ricaner voire hurler les féministes ! Je trouve d’une immense tristesse un monde non binaire et non « genré » (pas encore dans le dico, même le Petit Robert…). 
Tarzan m’a fait rêver et je ne détesterais pas être Jane !  Quant à « Angélique marquise des anges » ou Scarlett O’Hara, ce furent mes héroïnes, je le confesse.  

Rassurez-vous : personne ne me piquera ma place, je suis une cheffe d’entreprise sans complexes et tout me semble possible, sans avoir besoin de discrimination positive, « parce que je le vaux bien ». J’apprends aux filles à ne pas se laisser faire, à oser, à assumer, à ne pas être naïves, à se battre, à ne jamais mettre un voile, à ne pas monter dans la chambre d’hôtel d’un homme même pour un prétexte professionnel, et… à ne pas profiter de la faiblesse masculine ambiante pour sortir en hurlant de l’ascenseur, histoire de jeter des doutes sur le voisin de bureau qu’on ne peut pas blairer. Je veux que les hommes continuent de prendre l’ascenseur seuls avec moi.

Je n’ai définitivement pas envie qu’on se venge de 10 000 ans de « domination masculine » en leur jetant leur galanterie à la figure et en les émasculant. Chacun son combat ! Et ne me dites pas que je cautionne les violeurs, les violents et les imbéciles !

 

ECONOMIE : INFLATION, DETTE et Cie

économie plomberie

 

Comment va-t-on pouvoir concilier inflation et dette ? Un sujet qui revient à l’ordre du jour, d’autant plus que l’Allemagne revient dans le jeu avec un nouveau gouvernement et de nouvelles exigences.

Les effets de  la crise.

Vous vous rappelez, avant le Covid, les Etats de l’Union européenne étaient soumis au « pacte de stabilité », c’est-à-dire à la nécessité de respecter des normes budgétaires et à la contrainte de contenir l'endettement public. Il n’était pas simple d’économiser l’argent, surtout dans un pays comme la France, et encore moins simple de réaliser les réformes pour tenter de gagner quelques milliards ici et là. Il a suffi qu'un virus apparaisse en Chine et se propage dans le monde entier pour que tout change, et comme par magie, tout est devenu possible. Il fallait de l’argent : on en a fabriqué beaucoup et de plus en plus. Oubliées les réformes, les économies, les  contraintes. Pas de problème pour les déficits, la dette… On peut comprendre qu'il ait fallu intervenir par une décision politique, « quoi qu’il en coûte »,  qui visait à nous préserver pour tenter de compenser une décroissance subie. Mais pourquoi continuer aujourd'hui ? Pourquoi continuer à distribuer des dizaines de milliards d'euros ? C'est que maintenant qu'on a ouvert la boîte de Pandore, impossible de la refermer !  Surtout en France.

La question du retour à l’orthodoxie budgétaire.

Le  gouvernement français a profité du vide politique en Allemagne pour continuer, sous prétexte de crise sanitaire, même après le rebond de l'économie, à dépenser et dépenser encore. Les quelques mois de battement nécessaires à la formation d'un nouveau gouvernement en Allemagne ont été une aubaine. Avec les sociaux-démocrates, alliés en plus aux écologistes, on avait une chance de faire sauter définitivement les règles de Maastricht, d'oublier les contraintes de limite du déficit à 3% du PIB, et d'enterrer les limites d'endettement. Et la France se frottait déjà les mains. Mais La nouvelle coalition gouvernementale, appelée « feu tricolore », a un troisième allié : les Libéraux, et leur chef de file, Christian Lindner, est un faucon, gardien du temple de la rigueur ! Le problème pour la France c'est qu'il est devenu...ministre des Finances. Il a donné tout de suite le ton en expliquant qu'il fallait revenir en Europe à l'orthodoxie budgétaire et que l'Allemagne ne devait pas continuer à financer les dérives de certains pays de la zone euro... Dans le programme du gouvernement de la nouvelle coalition allemande, l'austérité est à nouveau gravée dans le marbre et le retour à l'équilibre budgétaire obligatoire. Comme les Sociaux-Démocrates et les Verts ont laissé les clés des finances allemandes et européennes à Lindner, il va avoir les mains libres. Comme qui dirait un caillou dans la chaussure du gars Macron.

La parade de la France.

Si vous vous demandiez pourquoi notre Président est allé à Rome et a signé avec Draghi un traité bilatéral de coopération, la réponse  est toute simple : il fallait trouver une parade au père fouettard allemand. La parade, c'est Mario Draghi. Il s’agit d’utiliser le leader italien pour calmer les ardeurs de Lindner, et gagner du temps. Un axe Paris-Rome avec le banquier central qui a sauvé l'euro et qui fait figure de référence en Europe et de sauveur en Italie peut changer la donne. Plutôt que chercher à assainir nos finances, on continue à chercher des prétextes ou des alliés pour dépenser sans compter. Il n'y a qu'en France qu'on pense que « c'est gratuit puisque c'est l’État qui paie. » En ce sens, Macron est un continuateur discipliné et zélé de Hollande. Car nous n’étions pas dans les clous de Maastricht avant la crise sanitaire, et nous le sommes encore moins après.

Sortie de crise et marché des changes.

Une des spécificités de cette crise est que nous l'avons tous subie de façon assez similaire, avec des intensités et un timing différent, mais tous les pays ont été touchés par la crise sanitaire. C'est ce qui a permis aux principales puissances économiques de mener des politiques extrêmement agressives d'injection de liquidités, de baisse des taux et d'aides gouvernementales massives. Pendant cette période de crise où les marchés ont été extrêmement volatils, les cours de change eux ont très peu fluctué. C’est d’ailleurs une première pour une crise économique de cette importance. Aucune zone n'a été particulièrement sanctionnée par rapport à une autre. Par contre, en sortie de crise, nous sommes confrontés à des situations extrêmement différentes. Et nos banques centrales et gouvernements ont adopté des politiques qui sont très sensiblement différentes, ce qui explique la volatilité des dernières semaines sur le marché des changes, dont l'illustration la plus frappante est la chute de l'euro et la hausse du dollar.

Le rôle déterminant de l’inflation.

L’inflation devrait déterminer le comportement des  banques centrales. Car l’inflation a réapparu. La hausse des prix et le dérapage de l'inflation sont dus à des facteurs exceptionnels : la hausse des matières premières et la hausse des prix alimentaires sont liées à des goulets d'étranglement et à un déséquilibre massif de l'offre et de la demande, conséquence de l'effet rattrapage post crise sanitaire. Mais au-delà des hausses, probablement temporaires, des matières premières, il y a des hausses qui ne disparaîtront pas une fois les goulets d'étranglement résorbés. L'élément majeur du passage d'une inflation « temporaire » à une inflation « durable », c'est, entre autre, la hausse des salaires. Face à la hausse des prix des matières premières et des prix alimentaires et face à la pénurie de main d'oeuvre, les salariés réclament et obtiennent de plus en plus des hausses de salaires. Et si la hausse des matières premières peut disparaître, la hausse des salaires, elle, est permanente. Par ailleurs, l'explosion des prix de l'immobilier partout dans le monde avec des taux de progression spectaculaires nous alerte aussi sur l'inflation des actifs.

Divergence entre Etats-Unis et Europe.

Les Etats-Unis sont eux confrontés à une forte inflation. Celle-ci commence à entamer la confiance des ménages et donc la consommation et devient une préoccupation pour la croissance. Du coup, le sujet est devenu politique et Biden doit combattre l'inflation. En conséquence, la Banque centrale américaine a d'ores et déjà annoncé qu'elle réduira drastiquement ses injections de liquidités pour endiguer l'inflation et qu'elle remontera probablement ses taux. D'où la forte hausse du dollar depuis quelques semaines.

A l’inverse, La zone euro, malgré un fort rebond de l'économie, une baisse du chômage, et malgré la hausse des prix, voit la Banque centrale européenne s'accrocher à l'idée que l'inflation est temporaire. Elle affirme par la voix de Christine Lagarde qu'il n'y aura pas de hausse de taux avant longtemps et que la BCE continuera à injecter massivement des liquidités, au grand dam de la Bundesbank qui ne comprend pas pourquoi on continue à distribuer gratuitement de l'argent alors que l'argent coule déjà à flots et provoque des goulets d'étranglement partout. La conséquence de ce laxisme européen se traduit par la chute de l'euro. Il ne faut jamais oublier que nous sommes toujours indexés sur l'économie américaine. La baisse de l'euro, limitée pour l'instant, n'est pas un sujet d'inquiétude tant qu'elle est maîtrisée. Mais si elle s'accélère, elle pourrait devenir un problème. Car le frein à la chute, c’est l’augmentation des taux.

La baisse d'une monnaie provoque aussi une hausse des prix des produits importés et donc alimente l'inflation. Or on sait  que mécaniquement, la remontée des taux augmentera les intérêts de la dette. Un cercle imparable.


LE CAMP DE LA RAISON, VRAIMENT ?

Macron je n'ai rien compris

 

La  Majorité veut incarner le camp de la raison face aux extrêmes. Cette invocation cache une réalité inverse. Ce n’est pas le visage qu’elle nous a offert depuis 2017 qui peut nous convaincre.

De l’affaire Ben Alla  aux gilets jaunes  à la gestion hasardeuse et verticale de la crise du Covid, en passant par les reculades devant les  Zadistes comme à ND des Landes ou les hésitations à réprimer l’Islam radical qui nous ont conduits à l’assassinat de Samuel   Paty, les allers-retours commémoration-repentance /  unité de la nation-communautarisme … Le Président et sa majorité a plutôt offert le spectacle d’un bateau ivre, d’un amateurisme consommé, d’un gouvernement à la godille qui marche au courant alternatif. En parallèle, c’est la haute technocratie qui a exercé réellement le pouvoir. La politique du pouvoir d’achat en est un excellent exemple. La  déconnexion avec  la réalité y est  évidente.

Le pouvoir d’achat, parlons-en !

Lorsque Jean Castex explique à la télévision que «le président de la République est le président du pouvoir d’achat», lequel aurait augmenté deux fois plus vite (entre 1,8 % et 4 % selon les catégories de revenu) que pendant les quinquennats précédents, le premier ministre s’appuie sur une étude de la Direction du Trésor de Bercy. On peut s’étonner d’une telle performance car elle ne correspond pas du tout à la maigre création de richesses économiques. C’est tellement vrai qu’un sondage OpinionWay pour Les Échos (le 20 septembre) a donné 56 % des ménages qui  jugent «que leur pouvoir d’achat a plutôt diminué pendant le quinquennat». Autrement dit, leurs ressources quelles qu’elles soient, prestations sociales comprises, auraient progressé moins vite que le prix des biens et services qu’ils achètent.

Sur les cinq années 2017-2021, le PIB français n’aura progressé en effet que de 3,3 % au total, moins que sous le quinquennat Sarkozy (3,8 %) et que sous Hollande (4,1 %). Qu’on le veuille ou non le «pouvoir d’achat» est désormais déconnecté de la sphère productive. Cette contradiction se résout d’elle-même dès que l’on prend en compte l’envolée de la dette publique et, plus inquiétant, le creusement de notre déficit commercial (68,6 milliards d’euros sur un an). Autrement dit, c’est l’Etat qui a financé le pouvoir d’achat, artificiellement, par le déficit et la dette.

Depuis 2017, chaque année a été marquée par une grande campagne de distribution de pouvoir d’achat, chacune ayant sa spécificité. Qu’on en juge : 2017-2018, vote des promesses électorales, transformation de l’ISF en IFI (impôt sur la fortune immobilière) et la «flat tax» sur les revenus financiers, de l’autre la suppression de la taxe d’habitation et de la cotisation salariée à l’assurance-chômage ; 2018-2019, la révolte des «gilets jaunes» s’est soldée financièrement par un doublement de «la prime d’activité» à quoi s’est ajouté un allégement de l’impôt sur le revenu pour tous ; 2019-2020, a été placée sous le signe du «quoi qu’il en coûte», la réponse économique à la pandémie du Covid-19, et confirme le paradoxe du pouvoir d’achat qui progresse malgré la chute du PIB avec un déficit de l’Etat qui se creuse, celui de 2021 dépassant  même celui de 2020 malgré le rebond de 6,25% de la croissance ;  enfin, la « fête » continue pour 2022, à chéquier ouvert, que la remontée de  l’inflation contrarie. Et depuis lors, l’Élysée multiplie les aides pécuniaires : chèque énergie en faveur des 5,8 millions de ménages les plus modestes, «indemnité inflation» pour 38 millions de Français (les deux tiers des adultes), «contrat d’engagement» de 500 euros pour les jeunes acceptant d’entreprendre une formation, etc.

La déraison de l’assistanat généralisé.

Dès lors on peut interroger le caractère vraiment raisonnable du «parti de la raison» : un déficit public annuel de plus de 200 milliards d’euros ; une profusion d’argent public jeté en pâture électorale à toutes les catégories et professions, mais qui ne résout aucun problème structurel (31 milliards d’euros pour que les hôpitaux publics continuent de fermer des lits) ; une politique d’allocations à outrance, brisant le lien entre le travail, l’effort et la rémunération… Cette «étatisation du pouvoir d’achat» est-elle raisonnable dans un pays où déjà les deux tiers des Français reçoivent davantage de prestations qu’ils ne versent d’impôts, de taxes et de contributions sociales, selon une étude récente de l’Insee. Est-ce cela, le cercle de la raison ? Le Président se réveille à six mois des  élections et veut faire feu de tout bois pour prouver qu’il a fait quelque chose. Rappelons-nous du grand débat : qu’en reste-t-il ? Que sont devenus les cahiers de doléance ?  Que fera-t-il de tous ces beaux discours et de ces belles promesses  au lendemain d’une réélection, si elle devait advenir ? 

Une alternative crédible existe.

Le  Sénat a posé un geste rare et très solennel en refusant de voter le budget  2022  tant il est insincère et électoraliste.  Va-t-on enfin entendre les voix de ceux qui appellent justement à un retour à la raison ? Car LRem est devenue une machine folle et ses alliés ne valent guère mieux, empétrés dans leur inutilité, leurs mensonges et leurs trahisons.  D’ailleurs ils en sont réduits à la capacité de nuisance. La dynamique LR actuelle leur  bouche l’horizon aussi multiplient-ils les attaques, les médisances,  les jugements  péremptoires. Lrem  lance « Ensemble  citoyens »  l’auberge espagnole de la majorité  le 29 novembre, Estrosi et Béchu organisent un meeting à Nice le 1er décembre pour  parasiter la visibilité du congrès LR…  A l’initiative de la micro « République des Maires » 600 maires appelleraient à voter Macron, mais Michel Barnier , à lui tout seul a reçu 700 parrainages ! Ils perdent leur temps.

La voix de la raison.

L‘autre soir, après le débat sur CNews, je me trouvais fier d’appartenir à un parti politique  représenté par  des gens si talentueux et pleins de  bon sens. Ils dessinent un avenir pour notre pays autrement plus responsable et plus réaliste, plus soucieux de nos enfants,  plus crédible que la com’ permanente du locataire de l’Elysée. Le  parti de la raison et des solutions, il est là. Ce sont Les Républicains.  Darmanimbus peut toujours affirmer qu’il n’est plus un parti de gouvernement,  son avis est entaché par la trahison, et  Attal-le-prétentieux essayer de nous faire croire que la caisse n’a pas été cramée puisqu’elle a généré une forte croissance, je lui conseille de réviser ses cours d’économie et de prendre en compte la dette et le déficit de la balance des paiements de la France, et aussi son Histoire, car  Sarkozy  a  dû faire face à une crise d’une autre ampleur en 2008, avant de l’accuser d’avoir fait sauter  la banque, ce qui est  un mensonge.  Ainsi on saisit la tentative d’enfumage du pouvoir macroniste que  la montée en puissance de la droite républicaine met aux abois. Ce n’est pas  un hasard  si 75%  des  sympathisants  Les Républicains pensent désormais qu’elle peut gagner en 2022 si elle est  représentée au 2nd tour !

 


« GRANDE SECU » : UNE NOUVELLE ARNAQUE MACRONISTE.

Sécurité sociale

Ballon d’essai ou projet réel ?

C’est la nouvelle lubie qui trotte dans la tête de Monsieur Véran : rassembler les  complémentaires et les mutuelles dans un grand magma avec la CNAM pour faire une grande Sécurité sociale monolithique financée sur le dos de ceux qui paient des impôts. Dans le rapport du Haut Conseil pour l'avenir de l'assurance-maladie (HCAAM), la suppression du double étage de frais de gestion doit se faire par la suppression des assureurs privés et des mutuelles. Ce n’est pas sérieux. À moins de trois semaines du rapport conclusif, le HCAAM ne fournit aucun chiffrage : de combien augmenteraient les prélèvements obligatoires pour financer cette «Grande Sécu» ? Comment évoluerait le reste à charge des Français, aujourd’hui le plus bas d’Europe grâce à l’articulation entre Sécu et complémentaires? Quel serait l’impact sur les salariés des mutuelles? Il n’y a ni transparence, ni concertation. Cette «Grande Sécu» est un écran de fumée pour ne pas parler du vrai sujet : le déficit abyssal de l’Assurance-maladie. Cela fait penser à une proposition ballon-d'essai-qui-ne-dit-pas-son-nom pour la campagne 2022 ou à la grande réforme systémique des retraites qui devait être un « big bang » et qui a fait « pschitt ».

Un prétexte fallacieux.

Les complémentaires santé coûteraient trop cher … en frais de  gestion !  Effectivement, notre système de santé est administrativement parlant le plus coûteux de la zone euro. Si le rapport rentrait dans une véritable comparaison équitable de la performance des coûts de gestion entre caisses primaires d'assurance-maladie (CPAM), mutuelles et assureurs de santé, ce ne serait pas forcément à l'avantage de la CNAM… L'efficacité des complémentaires santé ne doit pas se mesurer par rapport au montant des remboursements effectués, mais bien par rapport au nombre d'actes traités, une information étonnamment peu documentée. Effectivement, le système pourrait coûter entre 4,5 et 7 milliards de moins par an s’il était bien géré comme en Suisse ou aux Pays-Bas. Mais ces systèmes efficients ne sont pas organisés avec une caisse unique et omnipotente. Ce sont des assureurs en concurrence régulée au premier euro. Que l’État commence par baisser les taxes sur les complémentaires : les contrats sont soumis à une fiscalité de 15 % soit 5,7 milliards pour 2020 et 2021 pris sur les cotisations des adhérents.

Une vision technocratique.

Etonnamment, pourquoi aucun des scénarios ciblés n'envisage de supprimer le double compte en déléguant à des assureurs santé la gestion de l'ensemble des dépenses santé, ce qui est pourtant le cas néerlandais ou suisse ? Dans les comparaisons qui sont fréquemment citées ne sont pas pris en compte les coûts de recouvrement pour l'Assurance-maladie (assurés par les Urssaf) ou bien encore les frais financiers liés à l'endettement. C’est vrai, les tarifs des  mutuelles augmentent parce que les dépenses de santé des Français progressent sous le double effet du vieillissement de la population et des progrès techniques. Mais elles sont très attentives à ne répercuter que le juste coût. Si ce n’était pas le cas, leurs clients les quitteraient tant la concurrence est forte. On peut se demander aussi si la « grande Sécu » ne risquerait pas aussi de décourager à la fois prévention, innovation et notre médecine libérale après avoir réussi à si bien démotiver notre système hospitalier grâce à une gestion kafkaïenne et statutaire. On est bien d’accord qu’il faut faire baisser les coûts de gestion dans la santé, faire baisser l'administratif qui étouffe notre système de santé et nos hôpitaux.  Mais y parvenir grâce à un seul assureur qui s'appelle la CNAM, on n'y croit pas un seul instant ! 

Pourquoi changer un système qui fonctionne ?

L’argument du Ministre est plus idéologique  que réaliste : réformer parce que le système  à deux étages serait trop complexe et inéquitable. Ah,  le sacro–saint  principe d’égalité ! C’est oublier un peu vite que ce dispositif présente l’avantage inestimable de faire de la France le pays où les patients sont les mieux remboursés du monde, et où le reste à charge est au final le moins élevé. On voudrait nous condamner aux files d’attente pour se faire soigner comme en Angleterre qu’on ne s’y prendrait pas mieux. A n’en pas  douter, un système  unifié générerait rapidement une médecine à deux vitesses. Et surtout, il n’est pas prouvé que le secteur public ferait mieux que le secteur privé en matière de gestion. Enfin, comme toujours, l’Etat n’a pas l’air de se préoccuper des milliers d’emplois (100 000 environ) qu’une telle réforme menace.

L’illusion d’un système plus économe.

Ce qui se préparerait, c’est une mutation de notre système de soins dont le reste à charge est actuellement l'un des plus faibles des pays de l'OCDE, sur l'autel d'une Caisse nationale de l'assurance-maladie (CNAM) hyperpuissante gardant les données de santé sans les utiliser pour améliorer les traitements, n'accompagnant pas dans le parcours de soins et ne faisant quasiment pas de prévention et d'innovation. Bref, une mauvaise affaire pour les « contribuables-assurés-patients » que nous sommes : il s’agit d’avoir la peau des complémentaires et des mutuelles et tout cela pour nous rembourser vraisemblablement moins bien au final. Sommes-nous prêts à voir augmenter la dépense publique en santé et notre facture de CSG pour être remboursés à un « 100 % » Sécu dont nul ne sait ce qu'il sera vraiment ? Quel serait le réel impact d'une réforme basée sur de prétendues économies de gestion générées grâce à une grosse CNAM,  qui pour l’instant n’a pas vraiment fait ses preuves  en la matière ? Le HCAAM fait l’hypothèse que la surdépense publique atteindrait 22,4 milliards d’euros et qu’elle serait financée par une hausse des prélèvements obligatoires, via les cotisations patronales ou la CSG… A coup sûr, c’est le contribuable qui paiera la  note une fois de plus !

Il y a pourtant d’autres chantiers plus urgents en matière de santé publique, qui ne sont pas difficiles à identifier tant ils sont criants. Vraiment, l’amélioration des mécanismes de remboursement, qu’on peut probablement perfectionner, n’est pas une priorité. 

 


MR 2.38 A DES IDEES !

Bruno-le-maire-pl

 

Il a un talent littéraire,  c’est vrai. Il a plutôt  une belle écriture et des lettres qui lui permettent d’utiliser Arthur Rimbaud. Devenu  Ministre de l’Economie et des Finances d’Emmanuel Macron par une belle trahison, maintenant que le terme de  sa fonction approche, il se verrait bien continuer d’exister.  Mais comment ?  Premier Ministre n’est pas un poste qu’il  ambitionne, il  en connaît trop le côté  fusible et les contraintes imposées par le  « château » que le  quinquennat n’a pas simplifiées. Alors quoi d’autre …

Facile.

Son bouquin paraît au moment où la croissance trop longtemps retenue par le confinement explose, avec  la baisse du chômage qui l’accompagne.  Il  peut s’en attribuer la gloriole. On est pourtant loin du compte. Qu’importe, l’occasion est trop belle de porter un discours d’avenir  et  voilà qu’il s’invite dans le débat public avec des propositions.  Tiens donc :  il faudra faire tout ce qu’il n’a pas fait, comme l’assainissement des dépenses publiques, ou sur quoi le gouvernement auquel il appartient à échoué lamentablement :  l’éducation qui « devrait  être érigée en priorité absolue », la lutte contre les inégalités où l’on voit que l’assistanat généralisé n’a rien résolu, la reconquête industrielle qu’une baisse insuffisante des charges sur les entreprises et notamment des impôts de production n’a pas permise jusqu’à maintenant…

Plus compliqué.

Il est sévère avec son  compagnon de route dans la trahison, Edouard Philippe, dont il condamne la démarche de création de son parti politique.  Peut-être y voit-il une concurrence pour … après.  Car pour l’instant, il soutient clairement le président sortant. Evidemment, il balaie d’un revers de main la renaissance des Républicains. Le mieux pour lui, serait que le  parti soit condamné à disparaître, ce qui l’arrangerait  bien, lui qui n’avait fait que 2,38% à la primaire de 2017 qui avait rassemblé 4,4 millions de Français. Les Républicains se portent  bien, merci, et la victoire de David Lisnard à la présidence de l’AMF témoigne de sa bonne santé. On sent, dans son appréciation,  l’aigreur d’un score qu’il n’a toujours pas digéré cinq ans après. Et puis une victoire à la présidentielle le condamnerait à passer à la trappe, sort qu’on réserve aux « fidèles » de son genre.

Impossible.

Alors profite Bruno des quelques semaines qui te restent. Tu veux alimenter le débat de fond qui a déserté la scène nationale : bon courage ! Face à un Michel  Barnier ou une Valérie Pécresse, ou encore un  Xavier Bertrand, il va falloir que tu améliores tes tours de magie pour faire  oublier le bilan de ta gestion : 200 milliards de déficit et 3 000 milliards de dettes. « Macron a  cramé  la caisse », comme dit Valérie Pécresse, mais c’est toi qui la tiens ! Doit-on rappeler que toi, Bruno, tu défendais une baisse généralisée de la CSG, alors que tu l’as augmentée de 1,7 pt c’est-à-dire 25% en produit. Il est facile d’accuser Les Républicains de ressasser les  mêmes idées depuis dix ans, mais toi tu nous ressers  la mesure éculée et sans fondement de baisse  du nombre de  parlementaires. Alors oui, après, le sirop sera probablement plus amer pour toi.

Myope.

En effet, notre hôte de  Bercy n’a pas remarqué le sérieux du débat et la rigueur des propositions des candidats Républicains, leur hauteur de vue,  leur professionnalisme et leur compétence, la fermeté de leurs prises de position. Et si beaucoup de propositions ressemblent à celles de 2017, c’est que les mêmes problèmes perdurent parce qu’ils n’ont pas reçu  de solutions. C’est bien beau de se gargariser avec la croissance revenue, mais ça ne fait pas oublier les  multiples volte-face de son mentor de Président, sur le nucléaire, sur la laïcité, la perte de contrôle de l’immigration, l’explosion de  la dette  publique, la valse des milliards électoraux.

Il s’y verrait bien dans cinq ans, mais la traversée risque d’être longue et… solitaire (aurait dit Jacques Vabre).

 


POUTINE, LE TSAR AUX PIEDS D’ARGILE.

Poutine

La Russie a décidé de détruire un satellite  obsolète sans prévenir personne. L’attaque a été décrite comme irresponsable par l’OTAN et les Occidentaux, qui y ont vu une nouvelle provocation de Moscou, une fois encore assumée comme parfaitement illégitime, mais nécessaire au « nettoyage » de l’espace. Le paradoxe veut que Poutine, dans son aveuglement, n’ait pas compris qu’il venait de prendre le risque de démolir la station internationale, alors qu’il en est l’un des principaux contributeurs. Ses démonstrations prennent parfois des tours suicidaires.

Des signes de son affaiblissement.

Bien que la fermeté du contrôle exercé sur son peuple par le maître du Kremlin ne soit contestée par personne, il semble prendre des initiatives largement influencées par les premiers signaux de son affaiblissement politique :  il est incapable de freiner la ruineuse inflation qui empêche le développement économique de son pays, il est obligé d’intervenir dans la guerre entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, une guerre qu’il réprouve, et il est contraint de supplier ses concitoyens d’aller se faire vacciner alors que la pandémie fait des ravages dans son pays.  C’est que la désaffection des Russes pour le vaccin traduit d’abord leur manque de confiance dans un produit  entièrement conçu en Russie, mais aussi dans tout vaccin en général. La Russie, en attendant, est l’un des pays les plus touchés par la pandémie et ce, depuis plusieurs semaines.

Achetez donc Pfizer !

Ce qui est intéressant, c’est qu’Emmanuel Macron ne craint pas, malgré la capacité de l’opinion française de se soulever contre ce qui lui déplaît, de continuer à prendre des décisions contraignantes alors que le dictateur de Moscou  ne sait plus comment faire pour amener le peuple à ses centres de vaccination. Il aurait bien  une solution déplaisante : celle de bannir son Spoutnik V, et d’acheter Pfizer ou Bio’NTech. Mais non, il préfère montrer ses muscles en allant détruire dans l’espace une cible inerte qui ne méritait sans doute pas d’être éliminée. Or Poutine sait exactement où en sont ses relations avec l’Occident. Il masse des troupes aux frontières de l’Ukraine, continue à faire en sorte que ses navires aillent taquiner les proues des navires occidentaux, intervient en Arménie, organise des manœuvres militaires à la frontière des États baltes, manœuvres aussitôt concurrencées par celle de l’OTAN et évidemment dénoncées par Moscou.

C’est un homme dangereux.

Tout le comportement de la Russie tient dans Poutine, un enfant capricieux qui ne veut pas qu’on marche sur ses plates-bandes, qui aime bien tirer un coup de missile de temps en temps, pour montrer ses muscles, qui est pourtant totalement incompétent quand il s’agit de lutter contre une pandémie, mais qui, ivre de sa force, a envie de la tester en créant une échauffourée avec l’OTAN. Il traite les occidentaux, désignés comme ennemis par ses soins, avec mépris, le même que celui que les Baltes et les Ukrainiens lui inspirent. Il étend son influence dans le monde à la faveur des pires conflits qu’il contribue à alimenter par ses propres interventions militaires. On ne dira jamais assez combien cet homme est dangereux. C’est la stratégie de la tension, dont il espère qu’elle rendra nerveux ses adversaires, alors que, las de ses provocations, ils y répondent en ayant recours à ses méthodes : manœuvres à la frontière de la Russie, dénonciation permanente de l’annexion de la Crimée, stigmatisation du tir de missile. Evidemment, rien de tout ça ne prépare la paix, mais c’est le contexte que Poutine souhaite pour flatter le nationalisme russe et faire oublier son incurie à l'intérieur.

 


ZEMMOUR, LE JOUEUR DE FLÛTE… FACE AUX GAULLISTES

Zemmour

  

 

Candidats LR à Colombey

 

 

 

 

 

Le joueur de flûte d’Hamelin…

Eric Zemmour me fait penser au joueur de flûte d’Hamelin :  les gens qu’il entraine dans son sillage sont sous le charme mais voués à la noyade, c’est-à-dire au vote inutile. Le fait d’énoncer  tout haut des constats, fussent-ils déplaisants ou tabous, nécessite certes du courage, mais ce n’est pas suffisant. Car en fait  le polémiste surfe sur le ressenti bien réel de la masse de la population face  à l’immigration incontrôlée comme  source principale de nos faiblesses et de l’insécurité. C’est la  France qui a peur qui le suit. Si  le peuple est pessimiste, il n’est que dans les élites que le débat fait rage à cause des multiculturalistes et des islamo-gauchistes. Eric Zemmour s’est fait le porte-parole de ce ressentiment longtemps refoulé par l’intimidation.  D’où sa percée sur la scène de la politique ordinaire. Bien exploité, c’est certain, mais tout indique que l’on s’achemine, la campagne présidentielle aidant,  vers une immigration contrôlée à la place du laissez-faire, laissez-passer qui reste la doctrine de  la  seule extrême-gauche islamo-gauchiste.

Zemmour n’est pas l’homme providentiel.

Si l’on retire la « dent cariée » de l’immigration, comme le dit si bien Jacques Julliard, Zemmour est soudainement démuni et son discours tombe en porte-à-faux. Puisqu’il se dit gaulliste, que ne propose-t-il  pas un projet du même type que celui que le grand homme avait inspiré avec le « Programme du CNR » (Conseil National de la Résistance) ? Il serait évidemment bien incapable de discuter et de négocier un tel  programme avec tous les autres partis. Il est bien trop clivant. Pourtant  le déclin qu’il dénonce est réel et le constat en est largement partagé. En dehors de quelques « aveuglés », l’ensemble de l’opinion s’accorde sur le recul de nos bases de richesse et de notre influence dans le monde.  L’école qui a été longtemps l’instrument de la promotion sociale, de sa richesse et de son rayonnement  est  en faillite ; la recherche est en déroute qui voit le pays de Pasteur incapable de mettre au point un vaccin, mais  compte une foule d’antivax ; la France est aujourd’hui un pays industriel sans industries et sans usines… Et sa dette est colossale.

De même tout le monde convient de ce qu’il faut faire.

Il faudrait redresser la démographie, refonder  l’école en profondeur, rapatrier une industrie sur le sol national. Il faudra mettre fin au délire keynésien d’argent public dépensé qui finira par nous coûter très cher. Même ceux qui le distribuent savent bien qu’après la fête de l’élection présidentielle, ils auront la gueule de bois. Sur le plan international, européens et antieuropéens ont cessé de donner de la voix au profit d’un consensus sur une présence critique dans l’Union européenne qui devra  acquérir son autonomie stratégique face aux autres grands du monde. Et l’écologie n’est pas en reste : essayez de trouver quelqu’un qui n’est pas vert d’une manière ou d’une autre et vous me le présentez.  Sur le consensus de tous ces constats,  les  bases d’un accord  général devraient pouvoir se trouver. En Allemagne, la pratique démocratique le permet. Voilà un pays qui sort  d’une élection sans avoir vu une poussée des extrêmes quelles qu’elles soient. Et pourtant il a accueilli un million d’immigrés au moment du plus fort  de la crise syrienne.  Mais la  France n’est pas  l’Allemagne.

Le  consensus, peut pourtant advenir.

Inutile de perdre du temps dans d’improbables négociations d’appareils.  Le temps presse. La solution est pourtant là. A l’évidence, il  existe encore un parti politique suffisamment puissant et organisé pour ressusciter le message du CNR  et apporter au peuple un message d’espoir et de renouveau.  On en a eu un petit aperçu lors du débat des candidats républicains. Le message du Général de  Gaulle, 51 ans après sa mort, est encore bien vivant. Tous les thèmes abordés ci-dessus, ils les portent et dessinent des solutions concrètes avec le même esprit que celui du Général : la certitude que la France est une grande nation, qu’elle peut  se redresser pour peu qu’elle se rassemble et devenir la première puissance européenne dans dix ans. C’est bien plus  que d’identité  à laquelle Zemmour  compte s’accrocher comme une bernique à  son rocher dont le sursaut  de la France doit être constitué. Le sursaut qu’il faut provoquer, c’est celui de tout un peuple en lui proposant un vrai retour de la souveraineté nationale sur les sujets cruciaux. 

Telle est l’essence du gaullisme. Les  Républicains ont vocation à s’adresser à tous les Français et pas seulement à ceux de droite. C’est pourquoi ils portent un projet de justice sociale avec la participation et l’égalité des chances, d’identité nationale en privilégiant l’assimilation,  de puissance économique  en restituant  à l’Etat sa vocation stratégique et régalienne et  aux entreprises la création de la richesse.  C’est une constante de ce grand courant politique sous la Vème République. La responsabilité des adhérents LR est immense. Partout où ils sont en place, les élus républicains sont plébiscités parce qu’ils gèrent en apportant les solutions que les citoyens attendent. Alors  pourquoi pas la France !  Les candidats se recueillant sur la tombe  du Général, c’est plus qu’un symbole, c’est l’équipe dont la France a  besoin et qu’elle attend pour la gouverner !

Entre un président qui nous offre un numéro de claquettes permanent et un joueur de flûte (de pipeau dirait-on plutôt), les Français ont droit, en effet, à une offre plus sérieuse. La  bonne nouvelle, c’est qu’elle existe  et ce sont Les Républicains qui la  portent.

 


UN DEBAT ET UN MONOLOGUE

Débat lciMacron 9 nov

Un débat réussi.

Le premier des quatre débats organisés par Les Républicains s’est déroulé dans la sérénité et l’audience  était semble-t-il au rendez-vous.  On s’aperçoit enfin  que le parti a travaillé  et on ne pourra plus accuser ses candidats de manquer de propositions et de mesures chiffrées.  Ils ont fait la démonstration lundi soir qu’ils faisaient encore partie du débat. Michel Barnier, Xavier Bertrand, Eric Ciotti, Valérie Pécresse, et Philippe Juvin ont démontré qu’ils avaient travaillé - on leur reprochait l’inverse depuis des années - et construit un programme. Et LCI a su rendre les échanges suffisamment intéressants  pour que  les téléspectateurs  nombreux  restent jusqu’au bout. Le  plus important pourtant n’est pas tellement dans les thèmes abordés :  pouvoir d’achat, économie, industrie, énergie, immigration, fractures dans la société, grandeur de la France…, que dans l’image d’unité qu’ils ont affichée et leur volonté de travailler ensemble. «Un débat de grande qualité, de très bon niveau et respectueux. Un débat qui fait honneur à notre famille politique», s’est félicité le président des Républicains, Christian Jacob, à l’issue de l’émission. Reste à transformer l’essai avec les trois  suivants.  Si c’est le cas, Les Républicains, avec leurs alliés centristes, auront une carte à jouer sérieuse pour l’élection présidentielle.

Alors bien sûr, on n’échappera pas au petit jeu des commentateurs qui vont exercer  leurs « talents » à classer les candidats, comme s’il s’agissait d’un concours d’éloquence ou de beauté, ou à noter telle ou telle insuffisance dans leurs propositions. Encore faudrait-il   que ces commentateurs aient de vraies compétences pour en juger. C’est vrai qu’on aura du mal à trouver des divergences entre les candidats, et c’est logique.  C’est vrai aussi qu’on pourra discerner des différences ici ou là, c’est bien normal.  On aura surtout vu des tempéraments affirmés. Là n’est pas l’essentiel.   Ce qui ressort du débat, au-delà de l’indispensable unité, c’est  la volonté d’agir pour apporter des solutions aux problèmes des Français et de la France.  10 ans après avoir quitté  le pouvoir, on ne peut pas leur reprocher de « ne pas avoir fait ».  mais justement, leur leitmotiv  c’est leur  « soif de faire »,  preuves de leur action régionale  à l’appui pour une Pécresse ou un  Bertrand, c’est la méthode pour un Barnier qui a réussi le Brexit… Les candidats le savent, les Français ne leur pardonneront pas de ne pas mener les chantiers nécessaires - même les plus impopulaires - pour rétablir l’autorité de l’État et le respect de la loi, revaloriser le travail et restaurer une éducation d’excellence, baisser les impôts ainsi que la dette, réindustrialiser la France et rétablir sa souveraineté. Il leur reste trois possibilités de s’affirmer, de rectifier, d’affiner avant le vote du congrès les 1er et 2 décembre pour le premier tour, les 3 et 4 décembre pour le second tour. Les Républicains peuvent y croire: ils auront une chance en avril prochain. Lundi soir, Les Républicains ont rassuré. Il leur reste désormais à convaincre. Alors, ils auront une place au second tour.

Un monologue monocorde.

Le Président de la République avait donné rendez-vous aux Français mardi soir.  Avec une voix d’adolescent en train de  muer, ce qui est nouveau,  il  a parlé dix minutes pour annoncer ce que le Ministre de la santé  aurait pu expliquer à sa place sur la  3ème  dose  et le redémarrage de la pandémie. Mais il ne peut pas s’empêcher. Le candidat Macron a ensuite enchaîné pendant vingt minutes pour faire le  bilan de son mandat, ce qu’il a fait et pas fait, ce qu’il fera en 2022 (avant ou après le mois d’avril, il n’a pas  précisé). La petite histoire des campagnes électorales retiendra donc qu’Emmanuel Macron aura lancé la sienne le 9 novembre 2021. En mettant la barre à droite toute, en recopiant une grande partie de ce qui a été dit la veille au débat des Républicains. La  gauche n’existant plus, il faut aller  pêcher  les voix à droite. Une duperie évidemment.  En ce qui me concerne je préfère l’original à la copie. Car on ne peut pas lui faire confiance : rappelez-vous Notre-Dame des Landes ( un exemple). Ainsi va Macron, au gré des vents dominants et du "en même temps".

Le monologue a ceci de  confortable qu’il permet un long exercice d’autocélébration de son action et de valorisation de ses projets. Personne pour contester. Pour un peu, on aurait cru l’entendre parler de lui à la troisième personne lorsqu’il lança en conclusion un vibrant : « Croyons en nous, nous le méritons !». Les deux tiers de son intervention ont ainsi été consacrés à rappeler à quel point la France (i.e, lui) avait bien géré la crise sanitaire, à quel point elle avait su rebondir sur les plans économique et social, combien le chômage avait reculé et le pouvoir d’achat progressé. Quant à l’avenir, avec lui,  il sera placé sous le signe de la valeur travail, « une boussole », avec le recul de l’âge de la retraite et le durcissement assumé des conditions d’indemnisation du chômage. Il va même relancer le nucléaire, pensez donc, lui qui a fermé Fessenheim et annoncé il y a peu la fermeture de 12 réacteurs. Si le projet des six centrales n’est pas signé avant avril prochain, ce sera une  promesse de gascon. Avec Macron, il y a souvent loin des intentions aux actes. On aura surtout compris que le Président en exercice avait surtout envie d’attirer  l’attention sur lui, au moment où les projecteurs sont braqués sur  les   candidats de »  la droite et le phénomène Zemmour. Il  lui fallait absolument chercher à marquer le débat, à cliver pour braquer à nouveau l’attention sur lui, sur son action au service de son évidente pré-candidature. L’opération politique lancée depuis l’Elysée avait donc un but : reprendre la main sur l’agenda médiatique. Il lui faut encore espérer que l’épidémie n’écrase pas à nouveau l’actualité… A moins que ce ne soit  la dette, dont il n'a rien dit, et  la remontée des taux d'intérêts avec  l'inflation  !

 

 


OK GRETA !

Greta

 

Alors que la COP 26  bat son plein  à Glasgow, des milliers de manifestants sont venus le week-end dernier admonester les dirigeants d’en faire plus contre le réchauffement climatique.  Parmi eux  Greta Thunberg.  Comme charité bien ordonnée commence par  soi-même, j’ai envie de lui dire qu’il ne suffit pas de venir en train pour se  donner bonne conscience. Elle peut  râler contre cet éternel provocateur de Bojo qui a pris un  avion pour rentrer à Londres  après un discours enflammé à la tribune  contre le réchauffement  climatique, le raz-de-marée que  l’égérie suédoise de  l’écologie a déclenché sur  les réseaux sociaux un jour de rentrée scolaire de 2018 a  pollué infiniment plus  la planète que bien des pays vertueux comme la  France dont la contribution au réchauffement climatique est minime.

« Génération climat ».

La pollution digitale  met la transition écologique en péril  et sera  l’un des défis des trente prochaines  années.  Et le puissant mouvement médiatique de la soi-disant « génération climat » qui,  de Sydney à Berlin ou Manille suit les « grèves  du vendredi », ces millions de jeunes  militants qui prennent à parti les dirigeants  politiques et  les entreprises qu’ils jugent incapables de se montrer à la hauteur de la crise écologique, ne se rassemblent pas  spontanément. S’il ne s’agissait que d’un mouvement porté  par  des idéaux de justice et de solidarité,  après tout ce serait leur liberté. Sauf que ce puissant  mouvement horizontal est surtout un phénomène numérique, amplifié par  une déferlante de hashtags et de video sur Youtube et autre. Et c’est  là où le bât  blesse.

Passe encore que cette « courageuse » jeune militante ait publié une photo la représentant avec sa pancarte devant le parlement suédois. Ce que l’on sait moins c’est que la dite photo est devenue virale en moins de deux heures,  que le cliché est l’œuvre d’un photographe professionnel,  dépêché par une start-up suédoise engagée dans la cause écologique afin de faire le « buzz ».  Les images passèrent ensuite par  de  brillants communauty managers qui « calibrèrent » un puissant  message bien idéologique, pour les réseaux sociaux. Ainsi naît une « star ». Précisons qu’elle est suivie aujourd’hui par  16 millions de  « followers » sur Twitter et Instagram, une génération climat droguée aux outils numériques ! Ce qui fait dire à certains, non sans emphase, « qu’une génération entière se lève pour sauver la planète » et traîner des  Etats en justice. C’est  bien quand ces jeunes plantent des arbres.  C’est beaucoup moins bien quand ils ont recours aux sites d’e-commerce, à la réalité virtuelle et au gaming, quand ils perdent leur temps devant les vidéos en ligne pour regarder la télévision, ce qui est un non-sens écologique total.  Alors qu’ils nous fichent la paix   avec notre  consommation de  viande et les voyages en avions. 

Une pollution colossale.

C’est qu’ils ne s’en rendent pas compte, mais la pollution digitale est colossale. C’est même celle qui croît le plus  rapidement. Elle est due aux milliers d’interfaces, tablettes, ordinateurs, smartphones, constituant notre porte d’entrée sur internet. Elle provient aussi des données que nous produisons à chaque instant, qui sont transportées, stockées, traitées dans de vastes infrastructures consommatrices de ressources d’énergie et qui permettront de créer de nouveaux contenus digitaux pour lesquels il faudra toujours plus d’interfaces …  Deux familles  de  pollution qui se complètent et s’alimentent en boucle. Résultat : l’industrie numérique mondiale consomme tant d’eau, de matériaux et d’énergie que son  empreinte est déjà le triple de celle d’un pays comme l’Angleterre. Les technologies digitales mobilisent aujourd’hui  10% de l’électricité produite dans le monde et rejettent près de 4% des émissions globales de CO2 , soit un peu plus du double du secteur civil aérien mondial (vous avez bien lu) ! Le risque existe même que nous ne soyons plus en mesure de contrôler l’impact écologique des entreprises du numérique tant elles sont devenues puissantes et peuvent échapper aux pouvoirs de régulation qui pourraient s’exercer sur elles.

La transition écologique en péril.

La pollution digitale met la transition écologique en péril et constituera l’un des grands défis des trente prochaines années. La  « génération climat » sera l’un des principaux acteurs du doublement, annoncé à l’horizon 2025, de la consommation d’électricité du secteur numérique, soit 20% de la production mondiale, ainsi que des rejets de gaz à effets de serre, 7,5% des émissions globales. Déjà, tout ce que nous entreprenons aujourd’hui  recèle une dimension digitale. Tout change et s’échange aujourd’hui instantanément. Mais se demande-t-on ce qui se passe quand on envoie un e-mail ou qu’on « like » d’un simple clic sur le réseau social ? Quel est l’impact  matériel de ces milliards de clics ?  Lequel d’entre nous est capable de décrire comment nos ordinateurs, nos tablettes et nos smartphones sont reliés et quelles installations sont déployées pour le réaliser.  Les technologies numériques nous échappent le  plus souvent quand nous stockons nos documents et photos dans un « cloud », par essence virtuel. Pourtant, il n’y a pas de magie. Le numérique est réputé pour ne générer aucun impact matériel.  C’est tout le contraire. Le problème c’est qu’il produit une pollution invisible et infinie. Aux Etats-Unis, un adolescent passe sept heures et 22 minutes de son temps libre par jour devant un écran. En France, un adulte de 18 ans a déjà possédé en moyenne cinq téléphones mobiles. Plus on est  jeunes, plus on renouvelle souvent ses équipements qui comptent pour près de la  moitié de la pollution numérique. Autant dire, comme  Coluche, « J’me marre ! »  quand je  vois ces jeunes avec leurs habitudes véganes et  locavores dont les efforts seront rendus vains par l’explosion de leur empreinte numérique et les prodigieux effets rebonds que ce monstre électronique va engendrer.

La numérisation du monde est en marche et la crise sanitaire n’a fait qu’accélérer sa marche. Pourtant cette virtualisation générale du monde n’en est qu’à ses balbutiements. Alors, que les jeunes balaient d’abord devant chez eux avant de donner des leçons.  On attend d’eux qu’ils fassent preuve de sagesse face à cette course à la puissance des technologies, car pour l’heure, le numérique tel qu’il se déploie sous nos yeux, ne s’est pas mis au service de la planète et du climat. Loin s’en faut ! Je continuerai donc de manger mon onglet saignant et  prendre l’avion sans états d’âme.

Je leur conseille de lire « L’enfer du numérique –voyage au bout d’un  like » de Guillaume Pitron (journaliste spécialiste de la géopolitique des matières premières.)

 


UNE SOIREE AVEC BARNIER

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On peut dire tout ce qu’on veut, mais Christian Jacob est en train de réussir son coup. La procédure de désignation du candidat LR a  pu paraître longue, en passant par ses étapes incontournables comme la consultation des adhérents, elle n’en est pas moins basiquement démocratique et a le mérite d’imposer aux candidats  une vraie campagne avec des règles communes.  Et donc, pour les intéressés, la nécessité de visiter  les fédérations et aller à la rencontre de leurs électrices et électeurs. Ainsi avons-nous déjà eu la visite dans notre département, de Philippe Juvin  et de Valérie Pécresse. Jeudi 4 novembre dernier, c’était le tour de Michel Barnier.  Près de 250 personnes  l’attendaient patiemment dans la salle Jacques Brel de Montreuil-Juigné.

Un candidat qui émerge.

C’est que, depuis que le principe du congrès a été voté, le candidat  a commencé à faire sa  place parmi les cinq retenus  pour la désignation. En effet, Il n’est pas impossible que l’ancien commissaire européen tire avantage de la procédure mise en place et obtienne, finalement, son investiture. Michel Barnier dispose, sur le papier, de toutes les lettres de créance requises pour s’imposer lors du congrès du parti en décembre : il n’a jamais quitté le parti, il a été ministre et est reconnu comme l’homme qui a su négocier le Brexit avec le Royaume-Uni. S’il est encore peu connu de ses concitoyens, ses qualités, son sérieux, sa culture, sa connaissance de la technocratie, en France et en Europe, devraient lui permettre de s’affirmer. Mais, une campagne se gagne aussi avec l’empathie et la proximité. La  réunion de jeudi soir devait permettre d’en juger.

Un Savoyard qui sait nous faire fondre.

Eh bien qu’on se le dise : ceux qui prétendent que le Savoyard est un homme froid et distant  sont des  mauvaises langues. Nous avons découvert un homme simple, accessible, parlant de lui avec modestie et lucidité quand il  explique  comment et pourquoi il a pris la décision de se présenter. Et  pendant une heure il va décliner les thèmes qu’il souhaite évoquer : la nécessité de  l’union, condition indispensable  pour gagner,  le pays qui va mal  avec  les crises provoquées par la  solitude du pouvoir et qu’il passe en revue : le dérapage des finances publiques bien avant le covid, les gilets  jaunes, l’explosion de  l’immigration, la violence, les collectivités tenues à l’écart, …  On sent alors que sous son calme apparent, il a une détermination sans failles. Certes, contrairement à Valérie Pécresse et à Xavier Bertrand, il n’a jamais quitté le parti, il affirme qu’il est resté gaulliste et démonte facilement les  mauvais procès qui lui sont faits sur ses convictions européennes. Il avance sur ses deux jambes : patriote et européen. Au détour, il n’hésite pas à détendre la salle avec une anecdote. L’humour est là, mais au service de sa démonstration. Les questions de la salle permettent de vérifier, s’il en était besoin, que tous les sujets peuvent être abordés et appellent des  réponses claires, jamais dilatoires. 

D'un Président, il n'en a pas que la "gueule"...

Ceux  qui  disent qu’il ressemble  à Emmanuel Macron,  ou bien ne le  connaissent pas, ou bien veulent lui nuire. Car plus il avance, plus on découvre un anti-Macron, au sens où il est tout l’inverse de la figure du Président actuel : Barnier est d’abord un politique, avec l’expérience d’un long parcours à  tous les échelons électifs, et pour lui,  la technocratie doit être au service du politique  et non l’inverse. Il se propose de gouverner en équipe, et il a fait la démonstration de sa méthode avec l’équipe qu’il a mise en place lors de la négociation du Brexit : répartition des tâches, efficacité, responsabilité. Bref, il a la carrure  !

Les  commentateurs font aussi une autre erreur. 

Le rythme imposé par Christian Jacob ne traduit pas  l’apathie des caciques du parti, comme certains voudraient le faire croire,  c’est  une stratégie murie par l’expérience : le 4 décembre, non seulement il ne sera pas trop tard, mais l’incarnation du candidat de la droite tombera à point nommé,  avec une autre surprise à la clé : le rassemblement de tous derrière  l’élu, au moment  où d’autres auront déjà épuisé leur premier souffle et seront  à la recherche du second. Ces commentateurs se trompent encore, qui espéraient que les candidats de LR sortiraient épuisés d’un affrontement sauvage, qui laisserait des traces au moment où un Bertrand triomphant verrait devant lui la montagne à franchir. Car ils sont nombreux, se fiant aux sondages, ceux qui parient sur le Président des Hauts de France, seul capable de l’emporter, face à un Emmanuel Macron qui n’hésite pas, de son bureau de l’Élysée, à  faire campagne et à distribuer des largesses susceptibles de convaincre quelques-uns des électeurs qui lui sont le plus hostiles. Cette méthode mériterait d’être clouée au pilori, mais le sortant n’en a cure, même s’il fait bien  pire que ce qui a été fait  avant lui.  Pour autant, il en faudra plus pour déstabiliser un Michel Barnier qui a vécu bien pire  avec les négociateurs anglais.  On attend de voir avec curiosité ce que l’affrontement entre le bavard tout en communication et en improvisation, donnerait face à un candidat chevronné et méthodique comme Michel Barnier, allergique aux moulinets, portant des convictions fortes et doté de nerfs d’acier. 

A la fin de la soirée de Montreuil-Juigné, on en rêvait déjà ! 

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